L’Almanach international

Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde

Saisons, Norvège, Lettonie, Slovénie, vie de saint Bruno Teissier Saisons, Norvège, Lettonie, Slovénie, vie de saint Bruno Teissier

12 mars : le printemps s'annonce ici et là

Dans plusieurs pays d’Europe ont lieu des festivités liées à l’arrivée du printemps. Le 12 mars correspondait autrefois au 21 mars du calendrier julien, ce jour était connu comme la Saint-Grégoire.

 

Des festivités liées à l’arrivée du printemps ont lieu le 12 mars dans plusieurs pays d’Europe. Le 12 mars correspondait autrefois au 21 mars du calendrier julien, ce jour était connu comme la Saint-Grégoire. En 1969, le Vatican a déplacé ce saint au 3 septembre mais dans certains pays la journée est restée comme le « Jour de Grégoire ».

En Slovénie, Gregorjevo est la journée des amoureux, l’équivalent de la Saint-Valentin ailleurs. Les oiseaux ne sont-ils pas censés nicher dès le premier jour du printemps ? Le 12 mars, il est coutume de faire flotter sur les rivières des bateaux en papier en forme maison, appelés gregorčki et chargé d’un mot d’amour. Les enfants font des concours de la plus belle maison flottante. Le soir, on la fera flotter avec une bougie allumée pour la regarder s’éloigner au fil de l’eau. Les jours rallongent, on n’a plus besoin de l’éclairage artificiel.

En Lettonie, en ce Jour de Grégoire (Gregora diena), on guette le renard ; s’il sort de son hibernation, c’est que le printemps est imminent. Sinon, l’hiver durera encore 2 semaines. Une coutume qui rappelle le Jour de la marmotte observée par les Canadiens le 2 février.

Quant aux îles Féroée, elles célèbrent aujourd’hui leur oiseau national, l’huitrier-pie, appelé localement le tjaldur, qui rentre de son lieu d’hivernage. Une fête est organisée dans la capitale chaque 12 mars.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 11 mars 2020

 
Vol de tjaldur aux îles Féroé

Vol de tjaldur aux îles Féroé

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1990, URSS, Lituanie, 11 mars, indépendance Bruno Teissier 1990, URSS, Lituanie, 11 mars, indépendance Bruno Teissier

11 mars : le jour où la Lituanie a quitté l’URSS

Il y a 35 ans, la Lituanie parvenait à restaurer son indépendance en proclamant l’émancipation du pays à l’égard de la Russie. Le 11 mars est chaque année un jour férié. Depuis 2022, cette commémoration qui se veut festive se déroule dans une ambiance de grande tension internationale.

 

Le Jour de la restauration de l'indépendance de la Lituanie (Lietuvos Nepriklausomybės atkūrimo diena), jour férié et jour de fête en Lituanie, est vécu depuis 2022 dans une ambiance de grande tension internationale. Le pays est, en effet, une prochaine victime possible de l’expansionnisme russe, compte tenu de sa situation entre la Biélorussie et l’enclave de Kaliningrad.

À Vilnius, la journée débute par une cérémonie sur la place de l’Indépendance (Nepriklausomybės aikštė), à proximité du Seimas (parlement lituanien) avec un discours du président Gitanas Nausėda et, à 12h., la levée des drapeaux des trois États baltes, car tous ont connu le même processus et la solidarité a toujours été de mise face à Moscou. Le 11 mars 1990, en proclamant son indépendance la Lituanie avait été la première de tout le bloc soviétique à faire. Elle montra la voie aux autres républiques soviétiques, provoquant ainsi la disparition de l’URSS en décembre 1991. L’URSS avait riposté avec un long blocus énergétique et économique.

La célébration se poursuit avec un défilé militaire. Même si le pays, face au danger russe a toujours supplié l’OTAN de renforcer sa présence en Lituanie – ce qui a finalement été fait ces deux dernières années –, il s’agit aussi de monter que le pays est mobilisé pour défendre son indépendance. Sur le plan symbolique, l’habitude a été prise chaque 11 mars de déployer un immense drapeau, long de 400 mètres, le long de l’avenue Gedimino, entre le Seimas et la place de la cathédrale. Les habitants de la ville marchent à ses côtés.

L’indépendance qui fut restaurée en 1990 avait été perdue le 14 juin 1940 par l’occupation du pays par les troupes soviétiques conformément au pacte Molotov-Ribbentrop (23 août 1939) qui partageait la région entre l’Allemagne nazie et l’URSS. En 1989, déjà les Lituaniens avaient annoncé leur intention de restaurer la république fondée en 1918 (le 16 février) et déclaré que l'adhésion de la Lituanie à l'URSS avait eue lieu illégalement et n'avait donc aucune valeur juridique. Le 24 février 1990, des élections ont eu lieu dans un contexte démocratique inédit. Le nouveau soviet de la république, réuni pendant trois jours, a fini, le 11 mars à 22h44, par proclamer l’indépendance de l’État de Lituanie avec 124 voix pour, 6 abstentions et aucune voix contre. Dans les semaines qui suivent, Moscou impose un blocus économique au pays. Pour intimider le pays l’armée russe est intervenue début janvier 1991. Le 13 janvier 1991, la foule se précipite pour défendre pacifiquement la tour de la télévision de Vilnius. L’agression armée de Moscou se limitera à 14 morts. Après cette journée sanglante, le président de l’URSS, Mikhaïl Gorbatchev, lauréat du prix Nobel de la paix 1990, laissera la Lituanie s’émanciper. Le 9 février 1991, les Lituaniens votent à 90 % pour l'indépendance. Le 6 septembre 1991, l'URSS reconnaît finalement l'indépendance de la Lituanie. Le retrait total des troupes russes ne sera achevé que le 31 août 1993.

La journée du 11 mars (kovo 11) est célébrée depuis 1991, mais ce n’est un jour férié et chômée que depuis 1996. Deux jours plus tôt, le 9 mars, c’était la cérémonie de remise des prix de la culture et de l'art du gouvernement. Ensuite, le 10 mars, des fleurs ont été déposées sur les tombes des signataires de l'Acte d'indépendance de la Lituanie. La journée du 11 mars débute à 9 heures par un dépôt de gerbe au monument du 11 mars "Žinios" sur la place de l'Indépendance à Vilnius. À 10h : commémoration dédiée au jour de la restauration de l'indépendance de la Lituanie et cérémonie de remise de la bourse de l'indépendance de l'État dans la salle de l'acte du 11 mars. Diffusion en direct via LRT, et en live sur le site Web du Seimas,ainsi que  sur Facebook et YouTube. À 12h : cérémonie de lever du drapeau des trois États baltes sur la place de l'Indépendance. La garde d'honneur de l'armée lituanienne y participe. À 12h30 : marche de la garde d'honneur de l'armée lituanienne et de l'orchestre de l'armée lituanienne sur l'avenue Gediminas, de la place de l'Indépendance à la place de la cathédrale. À 12h40 : début de la marche "Route vers la restauration de l'indépendance" sur l'avenue Gediminas avec les drapeaux de la Lituanie et de l'Ukraine. À 13h : messe en la basilique archicathédrale Saint-Stanislas et Saint-Ladislas de Vilnius. À 14h30 : cérémonie de prestation de serment des nouveaux membres de l'Union des tirailleurs lituaniens sur la place de l'Indépendance. Le programme des événements festifs à Vilnius culmine avec le concert du 35e anniversaire « Only Free Do We Grow Up Big » ouvert au public. L'événement commence à 18h30. Place de la Cathédrale.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 10 mars 2025

 

La séance du 11 mars 1990 au Soviet suprême de Lituanie

Au centre : Vytautas Landsbergis, le premier président de la Lituanie post-soviétique

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Eswatini, Fête agraire Bruno Teissier Eswatini, Fête agraire Bruno Teissier

10 mars : la Journée du Lutsango au royaume d’Eswatini

Supervisée par la monarchie, la Journée du Lutsango marque le début de la saison du marula, un fruit dont on extrait une huile utilisée en cuisine et en cosmétique, qui a une importance socio-économique considérable en Eswatini.

 

Ce lundi 10 mars est un nouveau jour férié en Eswatini, institué en février 2025 par le roi Mswati III : c’est la Journée du Lutsango, placée le lundi qui suit la cérémonie annuelle de Buganu, laquelle se déroule à la résidence royale de Hlane et marque le début de la saison des fruits du marula. Ce fruit dont on extrait une huile utilisée en cuisine et en cosmétique, a une importance socio-économique considérable en Eswatini car il est une importante source de revenus pour les femmes rurales pauvres. Jour férié a été instauré en l'honneur du régiment Lutsango, responsable de la fabrication d’une bière locale prisée et connue sous le nom de buganu.

Les femmes qui participent à la cérémonie du Buganu et exécutent la danse Lutsango sont connues sous le nom de Lutsango Regiment. Le mot lutsango signifie littéralement « une haie » servant à clôturer une propriété. Le Lutsango Regiment participe à des cérémonies traditionnelles et à des événements nationaux tout au long de l'année et joue un rôle important dans la préservation du patrimoine de l'Eswatini. La danse des roseaux de Lutsango qui se déroule ce jour, est une cérémonie traditionnelle annuelle en Eswatini au cours de laquelle des femmes adultes mariées et célibataires coupent des roseaux en hommage au Ngwenyama (roi) et à la Ndlovukati (reine mère).

La Journée du Lutsango est également célébrée en mémoire du défunt roi Sobhuza II, père de Mswati III, le premier roi du Swaziland indépendant (aujourd’hui appelé Eswatini). Son anniversaire, le 22 juillet, était un jour férié jusqu’en 2024, il a été remplacé par cette Journée du Lutsango dont la date sera variable, mais toujours fin février ou début mars.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 9 mars 2025

Des milliers de femmes Lutsango arrivent à la résidence royale de Buhleni pour la cérémonie annuelle de Buganu et remettent des cadeaux à la reine mère Ntombi Tfwala (photo : Gouvernement d’Eswatini)

 
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Luxembourg, Fêtes traditionnelles Bruno Teissier Luxembourg, Fêtes traditionnelles Bruno Teissier

9 mars : les Luxembourgeois célèbrent la fin de l’hiver

Ce soir-là (ou la veille au soir, cel dépend des localités), on allume d'immenses bûchers dont la mission est de chasser l'hiver. Au XXe siècle, la coutume tendait à disparaître, mais elle a été relancée depuis une trentaine d’années pour devenir un élément identitaire du Luxembourg.

 

Ce dimanche, le premier du Carême, est appelé le Dimanche des brandons (Buergbrennen). Ce soir-là au Luxembourg, ou la veille au soir (cela dépend des localités), on allume d'immenses bûchers dont la mission est de chasser l'hiver. Leur forme peut varier – parfois il s'agit d'un petit château (buerg), mais pour la plupart ils ont la forme d'un bûcher géant avec une croix au milieu.

Le feu de la Buerg (le mot vient du latin comburere qui signifie brûler) est alimenté par un assemblage de bois, foin et autres matériaux inflammables. Il est censé mettre un terme à la froide saison et souhaiter la bienvenue au printemps. Buergbrennen est aujourd’hui accompagné d’une fête de quartier proposant aux spectateurs boissons chaudes et grillades. La mise à feu de la Buerg est généralement précédée d'un cortège aux flambeaux, le Fakelzuch.

Cette fête est très ancienne et elle était jadis réservée exclusivement aux hommes. On fait remonter la coutume des bûchers aux célébrations du Nouvel an dans la Rome antique qui avait lieu le 1er mars. Mais, cette pratique semble plus ancienne encore, héritière de cultes païens de sortie de l’hiver que l’on célèbre à différentes dates en ce début d’année. Au XXe siècle, la coutume de Buergbrennen tendait à disparaître, elle a été relancée depuis une trentaine d’années pour devenir aujourd’hui un élément identitaire du Luxembourg alors que dans la région, en Moselle  (la fête des brandons), en Wallonie (le dimanche des Bures), dans l’Eifel, en Souabe-alémanique (Hüttenbrennen ou Funkenfeuer) et même en Suisse, elle est tombée en désuétude.

Au Luxembourg, presque tous les villages, petits ou grands, organisent leur propre grand feu. Dans certaines localités, comme la ville de Dudelange, une procession aux flambeaux est organisée le samedi soir.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 8 mars 2025

 
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Bruno Teissier Bruno Teissier

8 mars : le peuple Balkar se souvient de sa déportation par Staline

Les Balkars, peuple turcique du nord du Caucase, ont été déportés sur ordre de Staline après avoir été occupés par les Allemands en 1942-43. Chaque 8 mars ils commémorent leur exil forcé.

 

Les Balkars, peuple turcique, vivent dans le nord du Caucase, une région qui a été colonisée par la Russie au XIXe siècle. Avec la formation de l’URSS, ils se sont retrouvés dotés d’une région, soi-disant autonome, appelée Kabardino-Balkarie, puis en 1936 d’une république soviétique « autonome » du même nom.

Leurs malheurs se sont aggravés avec la Seconde Guerre mondiale. Leur république a été occupée par les Allemands en 1942. Certains y ont vu l’espoir d’une libération du joug russe. Après que l’Armée rouge a réoccupé la région, les Balkars, ainsi que d’autres peuples de la région, comme les Tatars de Crimée, ont été désignés comme traîtres par Staline et Lavrentiy Beria a ordonné leur déportation vers l’Asie centrale ou la Sibérie. Celle des Balkars a eu lieu brutalement le 8 mars 1944. Ils n’ont eu que deux heures pour faire leurs bagages. Leur territoire fut alors rebaptisé RSSA de Kabardie. Le 28 mars 1957, la population balkare fut autorisée à réintégrer sa région d'origine, dont le nom de Kabardino-Balkarie fut dès lors rétabli.  Mais environ le quart d’entre eux, morts en déportation, ne sont pas revenus.

En 1989, l’URSS reconnaît enfin l’illégalité de leur déportation, leur collaboration avec les nazis n’ayant pas été établie. En 1991, une journée de commémoration est instaurée : la Journée à la mémoire des victimes du stalinisme et de la déportation des Balkars (Balkar Xalkının Sürgün Qurbanları Üçün Anı Günü). Le Conseil des anciens du peuple Balkars organise chaque 8 mars un programme de commémoration devant le monument de l'exil dans la capitale Naltchik. Dans les mosquées on prie pour les âmes des victimes décédées pendant l'exil. Cette commémoration s’est faite plus discrète ces dernières années car les Balkars vivent toujours sous la colonisation russe et Staline a été pleinement réhabilité par Poutine. Il n’est plus question en Russie, aujourd’hui, d’évoquer les déportations, persécutions et le goulag. Il est encore moins question de lutte anticoloniale depuis que Poutine a calmé les ardeurs indépendantiste tchétchène, peuple voisin, au prix de 300 000 morts.

En 1943 ou 1944, les Tchétchènes, les Ingouches, les Karatchaïs, les Tatars de Crimée, les Meskhètes et les Kalmouks ont subi le même sort que les Balkars, sous le même prétexte. Chacun cultive cette mémoire à une date différente.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 7 mars 2025

 
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1965, États-Unis, Noirs, Démocratie, ségrégation Bruno Teissier 1965, États-Unis, Noirs, Démocratie, ségrégation Bruno Teissier

7 mars : il y a 60 ans, le Bloody Sunday de Selma, en Alabama

Il y a 60 ans, à Selma, en Alabama, une marche de Noirs américains réclamant le droit de voter était violemment réprimée par la police. On déplora 60 blessés dont certains très graves. C'était le 7 mars 1965. #marchedeselma

 

On commémore ce dimanche à Selma, en Alabama, une marche violemment réprimée par la police le 7 mars 1965. Ils étaient 600 marcheurs noirs à réclamer le droit de voter, mais ils ne dépasseront pas le pont de Edmund Pettis. La police locale fonce sur les manifestants et à coups de matraques et de gaz lacrymogènes repousse les marcheurs vers Selma. Il y aura 60 blessés dont certains très graves. Ce dimanche restera en mémoire comme le Bloody Sunday of Selma. La violence policière montrée par la télévision dans tout le pays provoque une grande indignation.

Le Civil Rights Act de 1964 mettait théoriquement fin aux actes de ségrégation à l'encontre du peuple noir. En théorie seulement car dans les États du Sud, les autorités locales et le Ku Klux Klan faisaient régner un quasi-apartheid. Ainsi en Alabama, le gouverneur George Wallace, ségrégationiste notoire, parvenait à bloquer l'inscription des Noirs sur les listes électorales. Sur 15 000 d’entre eux, 300 seulement avaient pu s'inscrire.

Déjà, le 18 février 1965, une marche de protestation avait été violemment réprimée par la police dans la ville de Marion, un manifestant avait été tué. Martin Luther King, prix Nobel de la paix en 1964, prend la tête du mouvement de protestation et appelle à une marche le 7 mars suivant. Celle-ci devait conduire les manifestants de Selma à Montgomery, siège du gouvernement local. La police lui barrera violemment la route.

Une nouvelle marche, le 25 mars 1965, atteindra Montgomery sans entrave cette fois-ci avec Martin Luther King à sa tête. Les manifestants sont au nombre de 50 000. Noirs et Blancs accueilleront les marcheurs et écouteront le pasteur King.

Sur l’injonction du président Johnson, le congrès américain adoptera finalement le Voting Rights Act, qui entérine définitivement le droit de vote pour les Noirs, en août 1965. Après des décennies de violences pour empêcher les Noirs de voter, États-Unis devenaient enfin une démocratie.

Chaque année, autour du 7 mars, une marche est organisée pour commémorer cet épisode de la lutte des Noirs (African American) pour leurs droits. Cette année, c’est le 60th Anniversary of Selma to Montgomery (nom officiel). Des bus sont spécialement affrétés depuis les villes voisines pour célébrer l’évènement du 7 au 9 mars 2025.

La commémoration se déroule du 7 au 9 mars 2025 à Selma et à Montgomery, en Alabama.

Le vendredi 7 mars, le Women's Legal Symposium réunira des professionnels du droit et des universitaires pour une discussion sur la démocratie et la justice. Au cours de cet événement, Salute Selma présentera les Legal Guardian of Democracy Awards, récompensant des pionniers tels que le juge Myron Thompson, la juge Elizabeth French, la juge Vernetta Perkins Walker, la juge UW Clemons (retraitée), la juge Vanzetta Penn McPherson (retraitée), la juge Delores Boyd (retraitée), la juge Leah Ward Sears (retraitée), le juge Arnette Hubbard (retraitée), l'avocat Fred Gray et l'avocate Ernestine Sapp. Un hommage posthume honorera l'avocat Arthur Shores, l'avocat JL Chestnut et l'avocat Michael Figures pour leurs contributions durables à la lutte pour les droits civiques.

Vendredi marquera également le lancement du Sommet éducatif HBCU à l'Université de Selma, où l'accent sera mis sur les lycéens et leur rôle dans la construction de l'avenir de la démocratie. Cette session spéciale mettra en vedette l'activiste viral YelloPain, qui engagera les étudiants dans une conversation sur l'importance de l'engagement civique. Ce soir-là, l'Université d'État de l'Alabama organisera la réception de bienvenue du week-end au Nest, réunissant les participants, les dirigeants et les sympathisants.

Le samedi 8 mars, le sommet éducatif des HBCU se poursuivra avec la table ronde des présidents des HBCU et la table ronde sur l'agenda législatif des Noirs à l'université d'État de l'Alabama. La journée comprendra des tables rondes avec des leaders des droits civiques, des dialogues politiques sur les questions touchant les communautés noires et des opportunités d'activisme étudiant et communautaire. La soirée se terminera avec le sénateur Robert Stewart et la quatrième soirée annuelle Homegrown de 100 Black Men, un événement dédié à la promotion du leadership et à la célébration de l'excellence au sein de la communauté noire.

Le dimanche 9 mars, le week-end culminera avec le Salute Selma Gospel and R&B Explosion au Selma Memorial Stadium 108 Dallas Avenue Selma, AL de 8h00 à 13h00, avec des artistes lauréats et nominés aux Grammy Awards, dont CeeLo Green, Bishop William Murphy et Asher HaVon, vainqueur de la saison 25 de The Voice sur NBC. L'événement comprendra des food trucks, des vendeurs et des leaders nationaux, dont les Divine 9, The Links, The Boule, Jack and Jill et 100 Black Men. Les food trucks et les vendeurs sont les bienvenus, visitez https://www.saluteselma.com/vendor-application-selma

Après la célébration, les participants se joindront à la reconstitution historique du 60e pont traversant le pont Edmund Pettus, rendant hommage aux marcheurs de 1965 et réaffirmant l’engagement collectif en faveur de la justice, du droit de vote et de la démocratie.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 7 mars 2025

 
Les violences du 7 février 1965 filmées par la télévision

Les violences du 7 mars 1965 filmées par la télévision

Le 25 février 1965, au centre, Martin Luther King ; à gauche, Ralph David Abernathy et Jesse Douglas ; à droite, James Forman et John Lewis

Le 25 mars 1965, au centre, Martin Luther King ; à gauche, Ralph David Abernathy et Jesse Douglas ; à droite, James Forman et John Lewis

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2007, Shoah, massacre, 6 mars Bruno Teissier 2007, Shoah, massacre, 6 mars Bruno Teissier

6 mars : la Journée européenne des Justes

La Journée européenne des Justes a été instituée par le Parlement européen pour rendre hommage à tous ceux qui ont sauvé des vies lors de la Shoah mais aussi lors de tous les génocides et crimes contre l'humanité (en Arménie, en Bosnie, au Cambodge, au Rwanda, en Tchétchénie, au Soudan, à Gaza… la liste n’est pas exhaustive), perpétrés au cours des XXe et XXIe siècles.

 

Le concept de Juste parmi les Nations a été introduit par Yad Vashem, le mémorial officiel d'Israël en mémoire des victimes de la Shoah. À l'origine, il faisait référence aux non-juifs qui sauvèrent des juifs de la Shoah, au péril de leur vie.

Moshe Bejski (1921-2007) un rescapé de la Shoah grâce à Oskar Schindler, qui fut juge de la Cour suprême d'Israël et président de la Commission des Justes, a élargi ce concept à tous les cas de génocide et à toutes les formes de totalitarisme. C’est aussi pour lui rendre hommage que la Journée européenne des Justes (European Day of the Righteous), instituée par le Parlement européen en 2012 a été placée le 6 mars, date anniversaire de sa mort en 2007.

Rappelant l'importance morale que revêt le Jardin des Justes du mémorial de Yad Vashem à Jérusalem, fondé par Moshe Beisky afin de rendre hommage aux personnes qui avaient apporté leur aide à des juifs pendant la Shoah, cette journée du 6 mars a été instituée à la mémoire de tous ceux qui ont sauvé des vies lors de tous les génocides et crimes contre l'humanité (en Arménie, en Bosnie, au Cambodge, au Rwanda, en Tchétchénie, au Soudan, à Gaza… la liste n’est pas exhaustive), perpétrés au cours des XXe et XXIe siècles.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 5 mars 2025

Comme élément graphique des initiatives du 6 mars, un arbre a été créé, formé des mots-clés (en anglais) de la journée européenne des Justes.

 
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Catholiques, chrétiens Bruno Teissier Catholiques, chrétiens Bruno Teissier

5 mars : le Mercredi des cendres des catholiques

Pour les catholiques, le Mercredi des cendres est un jour de pénitence qui marque l’entrée dans le Carême et dans le cycle pascal. Hier, c’était Mardi gras.

 

Voilà une fête chrétienne typiquement catholique que ni les orthodoxes ni les protestants, à l’exception de certains luthériens, n’observent. Pour les catholiques, le Mercredi des cendres est un jour de pénitence qui marque l’entrée dans le Carême et dans le cycle pascal. Hier, c’était Mardi gras. Certains, parmi les pratiquants, vont perpétuer ce matin une tradition millénaire. Ils vont assister à une messe au cours de laquelle le prêtre va leur tracer sur le front une croix avec de la cendre (issue des rameaux de buis de l’année passée, fanés et brûlés). Ce geste de l’imposition des cendres vient de la tradition juive. La cendre évoque la faiblesse de l’homme (Genèse, 3,19 « souviens-toi que tu es poussière ») mais aussi le péché et le désir de repentir de l’homme.

Dans le monde catholique, le jeûne est recommandé au moins deux jours : le Mercredi des cendres et le Vendredi saint. Ces jours-là on se doit de manger « maigre » comme l’on dit. À l’origine, les quarante jours du Carême (entre le Mercredi des cendres et le Samedi saint, veille de Pâques) renvoyaient aux quarante années passées dans le désert par le peuple juif avant leur arrivée en Terre promise. Ils commémoraient également les quarante jours de jeûne de Moïse sur le mont Sinaï avant la remise des Tables de la Loi et les quarante jours de la tentation du Christ dans le désert. C’est au VIe siècle seulement que la pratique du carême fut instituée. Fondé au départ sur une privation de nourriture (viande, produit animal et tout aliment trop riche), il est devenu progressivement ascèse consistant à se libérer du superflu, de l’inutile mais aussi  moment de prière et de partage dans un cheminement spirituel tout entier orienté vers Pâques.

En Irlande, le mercredi des Cendres a été choisi comme journée sans tabac pour une raison : c'est le premier jour du carême pendant lequel on est censés s'abstenir de tout luxe, et fumer est considéré comme un luxe. Le Royaume-Uni a aussi sa journée sans tabac, elle sera observée mercredi prochain, 12 mars.

Les orthodoxes qui attachent une plus grande importance au Carême, le font débuter par le Lundi pur qui, cette année, est tombé le 3 mars.

Les prochains mercredis des cendres : 28 février 2026, 10 février 2027, 1er mars 2028, 14 février 2029, 6 mars 2030…

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 2025

 
Dans une église de Côte d’Ivoire

Dans une église de Côte d’Ivoire

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Enfants, Femmes, 4 mars Bruno Teissier Enfants, Femmes, 4 mars Bruno Teissier

4 mars : la Journée mondiale de lutte contre l'exploitation sexuelle

Cette journée du 4 mars, World Day Against Sexual Exploitation, a été initiée en 2008 par l’ONG GIPF, le Groupe international de paroles de femmes. Elle se veut un moment pour sensibiliser et mobiliser les gouvernements, les institutions et le public au fléau de l’exploitation sexuelle à travers le monde.

 

En ces temps de révélations et de prise de conscience du fléau des viols, de l’inceste et de la pédophilie, que ce soit au sein des familles, dans les écoles catholiques ou ailleurs… il ne faut pas cesser de se mobiliser également contre l’exploitation sexuelle des femmes comme des enfants.

Cette journée (World Day Against Sexual Exploitation) a été initiée en 2008 par l’ONG GIPF, le Groupe international de paroles de femmes. Cette journée se veut un moment pour sensibiliser et mobiliser les gouvernements, les institutions et le public au fléau de l’exploitation sexuelle à travers le monde. L’exploitation sexuelle est, selon plusieurs, une des pires formes de violation des droits humains en reléguant la victime au simple statut de marchandise. Selon l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), 92% des victimes de la traite le sont dans le but d’être utilisées à des fins de prostitution.

Près de deux millions d’enfants dans le monde seraient concernés. Les choses bougent néanmoins : il est maintenant possible de poursuivre en justice des pédophiles dans leur pays d’origine pour des infractions commises à l’étranger.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 3 mars 2025

 
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1878, Bulgarie, 3 mars, Célébration patriotique Bruno Teissier 1878, Bulgarie, 3 mars, Célébration patriotique Bruno Teissier

3 mars : les ambiguïtés de la fête nationale bulgare

La fête nationale de la Bulgarie commémore la signature du traité de San Stefano le 3 mars 1878, faisant réapparaître une Bulgarie sur la carte de l’Europe, près de cinq siècles après sa disparition en 1396, absorbée par l’Empire ottoman. Une fête ambiguë néanmoins, qui met mal à l’aise les voisins de la Bulgarie.

 

La fête nationale de la Bulgarie commémore la signature du traité de San Stefano (Санстефански мирен договор) le 3 mars 1878, faisant réapparaître une Bulgarie sur la carte de l’Europe, près de cinq siècles après sa disparition en 1396, absorbée par l’Empire ottoman. On peut s’interroger sur le choix de la date, car ce n’est pas encore l’indépendance du pays, laquelle ne sera obtenue que 30 ans plus tard, en 1908. Concernant la Bulgarie, ce traité ne sera jamais appliqué. Il est très vite annulé et remplacé, quatre mois plus tard, par celui signé à Berlin en juillet 1878. Ce dernier n’alloue plus à la Bulgarie qu’un territoire réduit de moitié et morcelé en deux principautés qui demeurent toutes deux sous l’autorité d’Istanbul.

Si la date a été choisie comme fête nationale, en 1990, c’est qu’elle célèbre une Bulgarie rêvée, une grande Bulgarie qui englobait la Macédoine du Nord dans sa totalité et une moitié de celle du sud, si bien que la Bulgarie aurait disposé d’une côte sur la mer Égée. Si cette Grande Bulgarie n’a pas été créée c’est qu’on a craint que ce pays ne devienne un obligé de la Russie – il le deviendra effectivement plus tard – et lui offre une ouverture sur la Méditerranée. 

Les Bulgares sont très frustrés d’avoir entrevu les contours d’un tel pays et que cela leur ait été aussitôt retiré. Ils ont profité des guerres balkaniques (1912-1913) pour tenter de reprendre ces territoires, en vain.  Finalement, la Bulgarie put en partie mettre la main dessus entre 1941 et 1944 mais à la faveur d’une alliance avec l’Allemagne nazie. Ce pays du camp des vaincus se verra donc retirer tous ses gains territoriaux en 1944.

De fait, cette fête nationale bulgare est toujours empreinte d’un certain irrédentisme qui n’est pas sans rappeler le discours des nationalistes russes à l’égard de la Biélorussie et de l’Ukraine… Quoi d’étonnant que l’extrême droite bulgare en fasse une célébration largement orchestrée. Certes la Bulgarie n'a pas de velléités d'envahir la Macédoine du Nord, mais elle s'adonne tout de même à des tracasseries diplomatiques comme un veto à son entrée dans l'UE. Ce qui n'est pas rien. Cela dit, le nom officiel de cette fête rappelle juste la Libération de la Bulgarie du joug ottoman (Ден на Освобождението на България от османско иго).

À Sofia, après une messe à 10 heures en la cathédrale Alexandre Nevski, un service commémoratif et d'action de grâce est organisé en l'honneur de la fête nationale. À 11 heures, le président Roumen Radev et la vice-présidente Iliyana Yotova participent à une cérémonie dе levée du drapeau bulgare devant le tombeau du Soldat inconnu où sont commémorées les victimes de la lutte pour la liberté de Bulgarie. Un feu d’artifice et une revue de la garde d’honneur se déroulent à 18.30 sur l’esplanade devant l’Assemblée nationale quand le président reçoit le corps de parade de l’armée bulgare.

Des célébrations ont également lieu au col de Chipka (Шипченски проход) dans les Balkans, au centre de la Bulgarie, qui fut le théâtre d’une la bataille décisive, du 5 au 9 janvier 1878. Une monument commémoratif y a été construit.

Le traité a été signé le 19 février 1878 de l’ancien calendrier, mais en 1916, le calendrier grégorien a été officiellement introduit dans le pays et le jour de la fête est devenu le 3 mars. Elle a été célébrée pour la première fois à cette date en 1917.

Le 3 mars est devenu le Jour de la libération de la Bulgarie en 1888, mais il a fallu attendre le centenaire, en 1978 pour que le 3-Mars soit une commémoration officielle et 1988, pour qu’il devienne un jour férié. En 1990, seulement, il a été officiellement déclaré fête nationale de la Bulgarie, en remplacement du 9 septembre, date anniversaire de l’entrée des troupes soviétiques sur le territoire bulgare en 1944, qui était la fête nationale de la Bulgarie communiste.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 3 mars 2025

 

La cérémonie du 3-Mars au col Chipka

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De San Stefano (mars 1878) à Berlin (Juillet 1878)

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2010, Pakistan, Baloutchistan, Culture, 2 mars Bruno Teissier 2010, Pakistan, Baloutchistan, Culture, 2 mars Bruno Teissier

2 mars : la journée de la culture baloutche

À cheval sur le Pakistan et l’Iran, le Baloutchistan s’efforce de cultiver ses traditions, ses langues... Il le fait chaque 2 mars en souvenir des victimes d’un attentat survenu lors d’une fête.

 

Les Baloutches se partagent entre l’Iran (1,5 million) et le Pakistan (6 millions), soit quelque 8 millions de personnes avec la diaspora (Afghanistan, Oman, EAU, Suède…). Ils se distinguent de la majorité des Pakistanais par leur culture persane (langues baloutche et brahui) et des autres Iraniens par leur islam sunnite. On les dit descendants des Parthes et des Mèdes.

Le Baloutchistan est un espace de la marge qui revendique son originalité et, pour certains, son indépendance perdue le 27 mars 1948. Pour célébrer leur riche culture et la transmettre aux générations futures, les Baloutches, ceux du Pakistan surtout, célèbrent la Journée nationale de la culture baloutche (بلوچ دود ءُ ربیدگ ءِ روچ .) le 2 mars. À l'occasion de cette fête, des événements culturels hauts en couleur sont organisés dans toute la région, avec de la musique traditionnelle, des danses, des foires artisanales, des stands de nourriture, des expositions, des lectures de poésie, etc.

Une telle fête avait été organisée dans l'est du Baloutchistan le 2 mars 2010 par des étudiants baloutches de l'Université Khuzdar (l'université d'ingénierie et de technologie du Baloutchistan). Ils ont été visés par une attaque à la grenade qui a coûté la vie à deux d’entre eux et blessés 24 autres. C’est depuis ce drame que le 2 mars a été baptisée Journée nationale de la culture baloutche, lors de laquelle les jeunes patriotes baloutches de divers pays, célèbrent à la fois leur culture et commémorent les martyrs cette journée.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 2 mars 2025

 
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Mongolie, Nouvel an Bruno Teissier Mongolie, Nouvel an Bruno Teissier

1er mars : le nouvel an mongol ou la fête de la lune blanche

Le Nouvel An lunaire mongol, appelé Tsagaan Sar, est avant tout une fête familiale aux dimensions religieuses. Il permet de renouer avec l’identité mongole que l’époque communiste avait tenté d’effacer.

 

C’est le Nouvel An lunaire mongol, appelé Tsagaan Sar (Цагаан сар), littéralement « lune blanche ». C’est avant tout une fête familiale, mais on visite aussi les amis, on s’échange des cadeaux.

La veille du jour de l’an appelé Bituun, on a nettoyé toute la maison, allumé des bougies. Les Mongols terminent l’année en mangeant des produits laitiers et du buuz. Traditionnellement, les Mongols règlent tous les problèmes et remboursent toutes les dettes de la vieille année ce jour-là.

On se réunit généralement chez l’aîné de la famille. Les trajets sont parfois longs pour tous se retrouver. Cette année comme le Nouvel an tombe un week-end, les autorités mongoles ont accordé deux jours fériés supplémentaires, lundi et mardi pour qu’il puisse y avoir de vraies vacances du Tsagaan Sar.

Beaucoup profitent de l’occasion pour revêtir le costume traditionnel mongol. La fête de Tsagaan Sar est un moyen de cultiver l’identité mongole que l’époque communiste avait tenté d’effacer. En 1960, le gouvernement avait interdit cette fête et a tenté de remplacer la fête par une fête appelée Journée collective du berger (Нэгдэлчдийн moulu). La révolution démocratique a permis au nouvel an mongol de revivre. C’est aussi une fête religieuse, les familles brûlent des bougies sur l'autel symbolisant l’illumination bouddhiste. Cette année 2025, la nouvelle année débute sous les auspices du serpent bleu femelle, avec la devise Eldev erdenet (Les anciens sont morts).

Contrairement à la fête du Naadam en été qui célèbre les vertus viriles, Tsagaan Sar célèbre les vertus plus douces de la paix et de l'harmonie. La couleur blanche représentée notamment par les aliments blancs ou « tsagaan idee »  symbolise la pureté de l'intention. Les gens se saluent par Амар байна уу ? qui signifie « Vivez-vous en paix ? ».

Les plats traditionnels mongols pour cette fête de la une blanche sont donc principalement blancs : des produits laitiers, du riz au lait caillé (tsagaa-цагаа) ou du riz aux raisins secs (berees-бэрээс), une pyramide de biscuits traditionnels dressée sur un grand plat de manière spéciale symbolisant le mont Sumeru ou le royaume de Shambhala, un morceau de mouton grillé et du bœuf haché ou du mouton haché cuit à la vapeur dans une pâtisserie, des boulettes de pâte cuites à la vapeur appelées buuz , de la viande de cheval et des biscuits traditionnels Boortsog. Le Tsagaan Sar se doit d’être un festin somptueux, à l’échelle de chaque famille, il y va de la prospérité de l’année à venir. Cela nécessite plusieurs jours de préparation, les hommes comme les femmes préparent de grandes quantités de buuz en famille, ainsi que de l'ul boov , une pâtisserie réservée à la fois au dessert et à la présentation. 

Tsagaan Sar qui marque la fin de l’hiver et annonce l’arrivée du printemps est célébré du premier au troisième jour du premier mois du calendrier mongol. Celui-ci est lunisolaire, il comprend à la fois des mois lunaires et une année solaire, visant à synchroniser la longueur de l’année lunaire avec celle de l’année solaire par l’introduction d’un 13e mois tous les deux ou trois ans. Depuis 1921, il n’est plus utilisé que pour fixer la date des fêtes traditionnelles. La date de Tsagaan Sar varie de la fin janvier au tout début mars comme cette année où la fête est très tardive. Il est fêté en Mongolie mais chez les Mongols vivant sous domination russe  (les Bouriates, Oïrats, Kalmouks…) ou chinoise.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 1er mars 2025

 
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Tibet, Chine, Bouddhisme, Nouvel an, Bhoutan Bruno Teissier Tibet, Chine, Bouddhisme, Nouvel an, Bhoutan Bruno Teissier

28 février : le Nouvel an tibétain

Le Losar (བོད་ཀྱི་ལོ་གསར།), le nouvel an tibétain inaugure l’année 2147. Souvent, il coïncide avec le nouvel an chinois. Ce n’est pas le cas cette année où il tombe presqu’un mois plus tard. La date est choisie conformément à l’astrologie tibétaine.

 

Le Losar (བོད་ཀྱི་ལོ་གསར།), le nouvel an tibétain inaugure l’année 2152. Souvent, il coïncide avec le nouvel an chinois. Ce n’est pas le cas cette année où il tombe presqu’un mois plus tard. La date est choisie conformément à l’astrologie tibétaine. En revanche, comme en Chine, cette nouvelle année est placée sous le signe du Serpent de bois femelle.

Avant l'invasion chinoise du Tibet, en 1950, le Losar commençait par une cérémonie rituelle matinale au monastère de Namgyal, sous la conduite du Dalaï Lama et d’autres lamas de haut rang, avec la participation de responsables gouvernementaux, pour honorer le Dharmala (protecteur du dharma) Palden Lhamo. Aujourd’hui, le Tibet étant en deuil de son indépendance, à la demande du Dalaï Lama, le Losar n’est guère fêté par la diaspora. Quant aux festivités de Lhassa, elles sont supervisées par le gouvernement chinois.

En revanche, il est célébré au Bouthan et par certaines populations du Népal, comme les Sherpas. Les familles se préparent pour Losar quelques jours à l'avance en nettoyant soigneusement leurs maisons. Les dettes sont réglées, les querelles sont résolues, de nouveaux vêtements sont acquis. La boisson de circonstance est le chang (bière d'orge) qui est servi chaud. Parce que les mots "tête de mouton" et "début d'année" sonnent de manière similaire en tibétain, il est de coutume de façonner une tête de mouton à partir de beurre coloré comme décoration.

Les Bhoutanais célèbrent aussi la nouvelle année en visitant un monastère et en organisant des tournois de tir à l’arc et de fléchettes. Pique-nique, danses et chants occupent le reste de la journée.

S’ils n’ont guère fêté le Losar, les Tibétains de Dharamsala ont célébré samedi 22 février, le 85e anniversaire de Tenzin Gyatso en tant que Dalaï Lama.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 28 février 2025

 
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1912, Inde, Maharashtra, Langues, 27 février Bruno Teissier 1912, Inde, Maharashtra, Langues, 27 février Bruno Teissier

27 février : la journée de la langue marathi

L’État indien du Maharashtra chercher à promouvoir sa langue officielle, le marathi, très peu connue en dépit de ses quelque 100 millions de locuteurs.

 

Le marathi est la troisième ou quatrième langue de l’Inde, sans doute la quinzième mondiale. Mais en dépit de quelque 100 millions de locuteurs, elle demeure très peu connue, d’où le souci des autorités de l’État du Maharashtra, dont c’est la langue officielle, de la promouvoir lors d’une célébration annuelle. Celle-ci a lieu chaque 27 février, c’est la Journée de la langue marathi ou Marathi Bhasha Divas (मराठी भाषा दिवस)

La date retenue est celle de l’anniversaire d’un écrivain Vishnu Vāman Shirwādkar (1912-1999), connu sous le nom de Kusumagraj et qui l’a particulièrement illustré à travers ses poèmes, romans, pièces de théâtres, essais… L'une de ses œuvres les plus connues est Vishaka, un recueil de poèmes publié en 1942 qui a inspiré le mouvement indépendantiste indien. Il est aujourd'hui considéré comme un chef-d'œuvre de la littérature indienne. C’est juste après sa disparition que le gouvernement du Maharashtra a décidé de créer cette journée, sous le nom de Marathi Rajbhasha Gaurav Din ("मराठी राजभाषा अधिनियम), la Journée de la fierté de la langue marathi.

Samedi dernier, le ministre en chef du Maharashtra, Uddhav Thackeray, a adressé ses meilleurs vœux aux habitants de l'État et les a exhortés à accroître l'utilisation du marathi dans leur vie quotidienne, car la langue nationale de l’État est en concurrence avec l’hindi qui fait de plus en plus office de lingea  Franca de l’Union indienne, mais aussi de l’anglais, lui aussi indispensable à un certain niveau. À Bombay, principale métropole de l’État, le marathi  cohabite également avec une dizaine d’autres langues.

La célébration du 27 février comprend également un discours prononcé par le gouverneur de l'État (représentant honorifique du président de l’Inde). En 2019, le discours du gouverneur n'a pas été traduit en marathi, le ministre en chef de l’époque, Devendra Fadnavis, avait dû s’excuser pour cette gaffe, qualifiée de problème grave à la Chambre.

La langue marathi est la langue officielle de l'État indien du Maharashtra depuis 1964 et est également parlée dans d'autres régions de l'Inde, notamment Goa, au Karnataka et au Madhya Pradesh. C'est l'une des langues les plus anciennes et les plus parlées du pays et possède une riche histoire littéraire remontant au XIIIe siècle. La littérature marathi est une riche mosaïque de poésie, de théâtre et de prose et a joué un rôle important dans la formation de l'identité culturelle du Maharashtra.

Au moment de l’indépendance, une État bilingue marathi-gujarati avec Bombay pour capitale, avait été fondé. Mais, un mouvement nationaliste marathe s’est levé pour réclamer un État fondé sur la seule la guerre marathi.  Le 1er mai 1960, l'État de Bombay a été dissous et divisé sur des bases linguistiques. La seule frustration aujourd’hui, c’est que la partie occidentale du Karnataka, de langue marathi, chape au nouvel État créé, le Maharashtra.

En 2016, deux prix spéciaux ont été institués par le gouvernement pour les personnes prenant des initiatives pour promouvoir la littérature marathi. Ce lundi 27 février 2023, un récital de chansons marathi a été organisé au Chembur Mahila Samaj Hall. Le groupe musical Megh Malhar de Jyoti More interpréte un programme de chansons marathi à partir de 17 heures.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 27 février 2023

 

Kusumagraj, l’écrivain né un 27 février

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25 février : le Jour de l’armée dominicaine

La Journée des forces armées en République dominicaine est célébrée le 25 février, jour de l'anniversaire de Matías Ramón Mella, le héros national, né le 25 février 1816.

 

La Journée des forces armées (Día de las Fuerzas Armadas) en République dominicaine est célébrée le 25 février, jour de l'anniversaire de Matías Ramón Mella, le héros national, né le 25 février 1816.

Matías Ramón Mella est l'un des fondateurs de La Trinitaria, une société secrète destinée à lutter pour l'indépendance de Saint-Domingue vis-à-vis d'Haïti. C’est le 27 février 1844, que les patriotes dominicains proclamèrent l'indépendance de la République dominicaine. On raconte que c'est Matías Ramón Mella qui tira le premier coup de feu pour mettre fin aux hésitations et encourager ses frères d'armes à proclamer l'indépendance. L’armée est en réalité née le 27 février 1844, mais  comme c’est l’anniversaire de l’indépendance, on la célèbre deux jours plus tôt, le jour anniversaire de Mella.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 25 février 2025

Matías Ramón Mella, sur une pièce de 10 pesos

 
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1821, Mexique, drapeau, 24 février Bruno Teissier 1821, Mexique, drapeau, 24 février Bruno Teissier

24 février : le Jour du drapeau mexicain

Ce Jour du drapeau mexicain a été institué par le président Lázaro Cárdenas, le 24 février 1934, mais la bannière mexicaine remonte à plus de deux ans.

 

Ce Jour du drapeau mexicain (Día de la bandera mexicana) a été institué par le président Lázaro Cárdenas, le 24 février 1934. À ceux qui affirment que le drapeau de l’Italie et celui du Mexique sont semblables, mis à part l’aigle qui figure au centre du second, les Mexicains font remarquer que leur drapeau est celui d’un État plus ancien. C’est celui du Premier Empire du Mexique d’Agustín de Iturbide, fondé en 1821 et qu’il sera vraiment fixé pour la république en 1823, à quelques détails près. En revanche, le Royaume d’Italie n’a été fondé en 1860, mais le drapeau italien est un bien antérieur. Le débat de l’antériorité reste ouvert et ne sera jamais tranché.

La date choisie est celle du premier projet de constitution formulé pour le Mexique à l’issue de la guerre d’indépendance et annoncé le 24 février 1821. Ce projet constitutionnel est connu comme le plan d'Iguala ou plan des Trois Garanties (Plan Trigarante). 

Dans la déclaration du plan d'Iguala, Iturbide décrivait le drapeau trigarante : vert, blanc et rouge, mais en bandes diagonales. Les couleurs du drapeau garantissaient certains droits : le blanc symbolisait la religion catholique ; le vert affirmait l'indépendance du Mexique vis-à-vis de l'Espagne et le rouge représentait l'égalité des Mexicains et des Espagnols.

À la fin de l'Empire d'Agustín de Iturbide en 1823, le Congrès constituant, en vue d’établir une république fédérale, fixe officiellement le drapeau national, en conservant les couleurs verte, blanche et rouge, mais cette fois en bande verticale, comme le drapeau italien. La couronne impériale sur l’aigle est supprimée et les symboles républicains que sont les branches de laurier et de chêne sont ajoutés.

Au milieu du XIXe siècle, avec l'arrivée de Benito Juárez à la présidence du pays, la signification de ses couleurs a été modifiée, conséquence de la séparation de l'État et de l'Église. Le vert symbolise désormais l’espoir ; le blanc : l'unité et le rouge, le sang des héros nationaux.

Le 30 décembre 1880, le président Porfirio Díaz décréta que l'aigle serait représenté tourné vers l'avant avec les ailes déployées, dans le style français de l'époque.

Pendant la Révolution mexicaine, le président Venustiano Carranza décida, le 20 septembre 1916, que l'aigle soit représenté de profil gauche, perché sur un cactus qui pousse sur un rocher entouré d'eau et orné dans le bas de branches de chêne et de laurier. Tel qu’il est aujourd’hui.

La dernière loi sur les armoiries et le drapeau du Mexique est entrée en vigueur le 24 février 1984. Elle prévoit notamment que Le 24 février est solennellement institué Jour du Drapeau. Ce jour-là, des programmes spéciaux de radio et de télévision doivent être diffusés pour diffuser l’histoire et la signification du drapeau national. À cette date, les autorités organisent des événements civiques pour commémorer, vénérer et exalter le drapeau national. Les honneurs doivent être rendus au Drapeau national de manière obligatoire les 24 février, 15 et 16 septembre et 20 novembre de chaque année.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 24 février 2025

Le lever du drapeau sur la place du Zocalo, à Mexico, devant le Palais présidentiel

 
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1981, Espagne, coup d'État raté, 23 février Bruno Teissier 1981, Espagne, coup d'État raté, 23 février Bruno Teissier

23 février : une date qui fait toujours frémir en Espagne

C’est l’anniversaire de la tentative de coup d’État du 23 février 1981, marquée par une intrusion armée en pleine chambre des députés. Dans un contexte de résurgence des idées franquistes, incarnées par le parti politique Vox, son souvenir est toujours bien vivant.

 

Chaque année la date du 23 février est toujours évoquée avec un certain frisson en Espagne où elle est connue sous l’appellation de 23-F. Chaque décennie, elle fait l’objet d’une commémoration plus importante. Dans un contexte de résurgence des idées franquistes, incarnées par le parti politique Vox (12% des voix en 2023 et 33 députés sur 350), son souvenir est toujours bien vivant.

C’est l’anniversaire de la tentative de coup d’État du 23 février 1981, marquée par une intrusion armée en pleine chambre des députés (Congreso de los Diputados) sous les caméras de la télévision espagnole. C’est le jour de l’investiture de Leopoldo Calvo-Sotelo qui succédait alors à Adolfo Suarez au poste de premier ministre. L’idée des putschistes était de profiter de l’intervalle politique pour mettre en place un autre régime, à tendance militariste et franquiste.

Ce n’est pas un hasard, si c’est un 23 février que la toute dernière statue du dictateur Francisco Franco encore présente dans l’espace public espagnol a été retirée de la ville de Melilla, une enclave située au nord du Maroc. C’était à l’occasion du 40e anniversaire du putsch manqué. Localement, Vox avait voté contre et le Parti populaire (conservateur) s’était abstenu. La statue avait été érigée en 1978, trois ans seulement avant la mort du dictateur en hommage au rôle du général Franco dans la guerre du Rif (les rebelles berbères à la colonisation espagnole avaient été matés à l’aide de gaz de combat !).

Une loi votée en 2007 sous le gouvernement du socialiste José Luis Rodríguez Zapatero oblige les mairies à retirer de l’espace public les symboles faisant l’apologie de la dictature ou du camp franquiste pendant la guerre civile. De nombreuses administrations locales de droite ont mis des années avant de l’appliquer.

Le 23-F avait rendu très populaire le jeune roi Juan Carlos, présenté en sauveur de la démocratie espagnole. On raconte qu’il avait appelé l’un après l’autre, les généraux de l’armée espagnole pour les convaincre de rester fidèles au régime. Les convaincre ou tester leur position face à l’événement ? Le doute persiste quant à l’implication du jeune monarque choisi par Franco pour lui succéder. Était-il au courant de ce qui se tramait et comptait-il en profiter, comme l’affirme le lieutenant-colonel Antonio Tejero, l’homme à la moustache et au tricorne qui est monté à la tribune de l’Assemblée nationale pour menacer les députés ? L’homme est toujours en vie et, après quelques années de prison, évolue dans les milieux franquistes. Il était là pour protester quand, en 2018, la dépouille de Franco a été déterrée de sa sépulture officielle pour être transférée dans le caveau privé de sa famille.

L’Espagne tourne laborieusement la page de la dictature. La monarchie n’est plus que le dernier héritage. La dernière commémoration d’envergure du F-23 a eu lieu en 2021, l’ancien roi Juan Carlos brillait par son absence.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 23 février 2025

Commémoration sur les marches du Congrès des députés (Congreso de los Diputados) du 30e anniversaire du coup d'État manqué. Au premier rang, au centre, le président des Cortes de l'époque, José Bono . À sa gauche, le président du gouvernement, également socialiste José Luis Rodríguez Zapatero. À sa droite, le leader du PP, Mariano Rajoy . À l'extrême gauche de la première rangée se trouvent Felipe González , Santiago Carrillo et Miquel Roca, députés de la législature pendant laquelle a eu lieu l'agression de Tejero. (photo du gouvernement espagnol, 23 février 2011)

 
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1979, Sainte-Lucie, indépendance, 22 février Bruno Teissier 1979, Sainte-Lucie, indépendance, 22 février Bruno Teissier

22 février : l’indépendance de Sainte-Lucie

Ce jour férié n’est pas la fête nationale de Sainte-Lucie, mais l’anniversaire de l’indépendance obtenue le 22 février 1979.

 

Ce jour férié n’est pas la fête nationale de Sainte-Lucie, celle-ci est fêtée le jour de la Sainte-Lucie, le 13 décembre, mais la Fête de l’indépendance. Cette année, en 2025, pour le 46e anniversaire de l’émancipation de l’île, le thème choisi est « Douvan Ansanm : Santé et bien-être pour une nation prospère ». Avec la chanson à succès de Sly, Damn Proud Lucian, déclarée hymne officiel des festivités de cette année.

Le régime colonial britannique avait été instauré à Sainte-Lucie en 1815. Tout au long du XXe siècle, l’île a gagné en autonomie, participant à la Fédération des Antilles de 1958 jusqu'à sa dissolution en 1962. Avec les autres îles du Vent, Sainte-Lucie est devenue un État fédéré associé au Royaume-Uni en 1967. Bien qu'elle ait obtenu son indépendance le 22 février 1979, Sainte-Lucie reste membre du Commonwealth britannique.

Les célébrations ont débutées par le Relais du bâton de l'indépendance, un événement symbolique qui traverse les 18 circonscriptions de l’île. Ce relais a débuté à Babonneau, le 29 janvier, et s’est terminé à Castries Central, le 18 février.

Hier, 21 février, c’était la Journée des couleurs,  marquée par la cérémonie de lever du drapeau et qui se termine par le feu d’artifice traditionnel au Heroes Park de Castries, la capitale.

Ce 22 février , c’est le défilé militaire et le rassemblement pour l'indépendance au parc Mindoo Philip ; suivi du festival des fruits de mer, aux pêcheries de Castries et le Super Motor, sur front de mer de la capitale.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 22 février 2020

Le jaune, le bleu et le noir sont les trois couleurs du drapeau national

 
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1924, Zimbabwe, Zimbabwé, jeunesse, héros national, 21 février Bruno Teissier 1924, Zimbabwe, Zimbabwé, jeunesse, héros national, 21 février Bruno Teissier

21 février : le Zimbabwe célèbre sa jeunesse en souvenir d’un vieillard autoritaire

La Journée nationale de la jeunesse Robert Mugabe est un jour férié au Zimbabwe qui célèbre le premier président du pays. Celui qui est cause de sa ruine et du désespoir de la jeunesse à qui la journée est dédiée.

 

La Journée nationale de la jeunesse Robert Mugabe (Robert Mugabe National Youth Day) est un jour férié au Zimbabwe célébré le 21 février. Elle célèbre l'anniversaire du premier président du pays, Robert Mugabe (1924-2019). Du temps de son long règne, il était d’usage de lui fêter son anniversaire. Le Mouvement du 21 février a été créé en 1986 pour cela.

Robert Mugabe est l’homme de l’indépendance, mais c’est aussi un président autoritaire qui s’est accroché au pouvoir pendant trois décennies. Il approchait des 94 ans quand il a été poussé à la démission par Emmerson Mnangagwa, le président actuel. C’est ce dernier qui a fait, en 2017, du 21 février un jour férié après avoir poussé son mentor à la retraite. Pourtant, il n’y avait pas de quoi célébrer un homme qui a ruiné le Zimbabwe et détruit les rêves de nombreux jeunes à qui la journée du 21 février est dédiée.

« C’est une insulte à la jeunesse zimbabwéenne qui souffre et qui travaille que de déclarer le 21 février Journée nationale de la jeunesse. Qu'a fait Robert Mugabe pour la jeunesse, à part ruiner ses rêves et détruire ses espoirs et ses aspirations à travers des décennies de mauvaise gouvernance, de mauvaise gestion de l'économie nationale et de corruption généralisée ? Nous sommes convaincus qu'un gouvernement véritablement démocratique et progressiste au Zimbabwe interviendra très rapidement pour supprimer ce jour férié immérité et fasciste appelé Journée nationale de la jeunesse Robert Mugabe. » ainsi s’exprimait Obert Gutu,du temps où il était vice-président du MDC-T un parti d’opposition. Il a depuis, retourné sa veste et rejoint le ZANU–PF.

Ce jour férié dédié à Mugabe a été instauré à la demande de la Ligue de la jeunesse de l’Union nationale africaine du Zimbabwe – Front patriotique (ZANU–PF), le parti au pouvoir au Zimbabwe, au sein du quel Emmerson Mnangagwa a fait toute sa carrière. L’heure toutefois est à la sobriété, fini les fêtes somptueuses du 21 février. Parmi les excès des célébrations précédentes du temps de Mugabe, on peut citer les énormes gâteaux d'anniversaire, alors même que les pénuries alimentaires touchaient des millions de Zimbabwéens.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 21 février 2025

 
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1956, Malaisie, lutte pour l'indépendance, 20 février Bruno Teissier 1956, Malaisie, lutte pour l'indépendance, 20 février Bruno Teissier

20 février : l’annonce de l’indépendance de la Malaisie

Devant une foule en liesse, le 20 février à Malacca, Tunku Abdul Rahman annonçait l’indépendance prochaine de la Malaisie. La ville du détroit commémore, chaque année, cet événement.

 

Ce n’est pas la déclaration d’indépendance de la Fédération de Malaisie, laquelle ne sera prononcée que l’année suivante à Kuala Lumpur, mais son annonce faite par Tunku Abdul Rahman, le premier ministre de retour d’un séjour à Londres où il était parti pour négocier le retrait des Anglais. Dès son retour, le 20 février 1956, il a débarqué en voiture à Malacca pour informer ses concitoyens de la fin de la colonisation britannique. C’est devant une foule en liesse de 100 000 personnes à Padang Bandar Hilir, que Tunku Abdul Rahman annonce que le jour de l'indépendance de la Malaisie serait le 31 août 1957.

Même si, c’est une date très importante pour l’histoire de la Malaisie, Le jour de l’annonce de l'indépendance (Hari pengumuman kemerdekaan) n’est un jour férié que dans le seul État de Malacca (Melaka). Ailleurs, c’est juste un jour de mémoire.

Le choix de Malacca pour une telle annonce n’est pas un hasard, c’est tout à fait symbolique. Malacca était la capitale d’un puissant sultanat, une véritable puissance maritime jusqu’à ce que la ville du détroit tombe sous la coupe des Portugais, en 1511. C’est à Malacca qu’à débuter la colonisation, celle des Portugais, puis des Hollandais et enfin des Anglais, à partir de 1824, soit quatre siècles est demi d’occupation Européenne de la région. En y ajoutant une période d’occupation japonaise entre 1941 et 1945 qui a prouvé au Malais que les Européens n’étaient pas invincibles.

De plus, Tunku Abdul Rahman qui sera surnommé le père de l’indépendance, était le bienvenu à Malacca. Son parti, l’UMNO Malaya, avait obtenu quasiment 100% des suffrages lors du scrutin qui l’a porté au pouvoir.

L’accord d'indépendance malais a été signé le 8 février 1956 à Lancaster House (Londres), par Tunku Abdul Rahman Putra au nom du gouvernement malais et Alan Lennox-Boyd, secrétaire britannique aux Colonies au nom du gouvernement britannique. Le groupe  revenant de Londres a reçu un accueil chaleureux à son arrivée à l'aéroport de Batu Berendam, Melaka. De là, ils ont défilé accompagnés d'un groupe de jeunes à moto et de dizaines de voitures jusqu’au site de Padang Banda Hilir, à Malacca. C’est là que le premier cri de « Merdeka » (indépendance) a retenti. Le 31 août 1985, Tunku Abdul Rahman Putra Al-Haj y a inauguré mémorial vise à commémorer et honorer les contributions et les sacrifices des combattants de la liberté qui ont libéré le pays des dirigeants coloniaux successifs. La lutte, qui a commencé dès 1511, a duré 446 ans et a abouti à la déclaration d'indépendance du 31 août 1957.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 20 février 2025

 
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