L’Almanach international

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1912, Corée du Nord, 15 avril, héros national Bruno Teissier 1912, Corée du Nord, 15 avril, héros national Bruno Teissier

15 avril : la Corée du Nord célèbre « l’éternel président » fondateur du pays, Kim Il-Sung

C’est le jour férié le plus important en Corée du Nord, il est suivi par deux autres jours chômés. La Corée marque l’anniversaire de Kim Il-Sung, le fondateur du régime, né le 15 avril 1912. La fête est célébrée sous le nom de Jour du soleil. C’est aussi le début du calendrier nord coréen qui est réputé commencer par la naissance de Kim Il-Sung.

 

C’est le jour férié le plus important en Corée du Nord, il est suivi par deux autres jours chômés. La Corée marque l’anniversaire de Kim Il-Sung, le fondateur du régime, né le 15 avril 1912. La fête est célébrée sous le nom de Jour du soleil ( 태양절 ). Kim Il-Sung étant le « soleil de la nation ». Son surnom, Il-Sung ( 일성 ) qui signifie « devenir le soleil » était déjà tout un programme. Il l’a adopté comme nom de guerre dès l’adolescence alors qu’il combattait, dans la clandestinité, l’occupation japonaise. Sa famille ayant fui en Mandchourie, il avait intégré les forces communistes chinoises qui s'organisaient au début des années 1930 pour combattre les Japonais. Il devient chef de guerre et gravit les grades au sein de l’Armée rouge. En septembre 1945, il débarque avec son groupe de résistants coréens à Pyongyang qui viennent de libérer les Soviétiques. C’est lui qui fonde l’Armée populaire de Corée. Quand la Corée se divisera, il deviendra le dirigeant de la Corée du Nord, un État totalitaire que préside aujourd’hui son petit-fils, Kim Jong-un.

Ce matin, les enfants des écoles reçoivent chacun un sac de bonbons en échange d’un « merci grand-père », prononcé en s’inclinant devant le portrait du fondateur du pays. Les écoliers et étudiants se voient aussi offrir un nouvel uniforme pour l’occasion. Dans la capitale, les fleurs s’amoncellent aux pieds de la statue du grand homme, fondateur du régime totalitaire. Des défilés militaires ont lieu chaque année et le 15 avril est l’occasion de présenter au monde les armes les plus sophistiquées du pays. Ce qui entraîne inévitablement commentaires et spéculations sur les capacités de nuisance du pays. La journée se termine par un feu d’artifice. Les autorités font en sorte qu’au moins ce jour-là, de la viande et de l’alcool soient disponibles pour tous. Histoire de faire oublier pour un jour les pénuries, voire la famine, qui accable régulièrement le pays. L'État essaie de maintenir un approvisionnement stable en électricité pour la journée pour permettre aux gens de  suivre les cérémonies à la télévision

En 2020, la Corée du Nord avait annulé presque toutes les célébrations du Jour du soleil, à cause de la pandémie de Covid-19. Le numéro un nord-coréen n'avait même pas effectué de visite au Palais du Soleil de Kumsusan pour rendre hommage au fondateur. Cette année 2023, les médias nord-coréens annoncent, au contraire, une grande variété d'événements culturels et sportifs pour marquer le 111e anniversaire de la naissance de Kim Il-sung, le grand-père du dirigeant actuel Kim Jong-un. La Corée du Nord prétend ne pas avoir recensé de cas de coronavirus sur son sol, mais elle a tout de même imposé des contrôles stricts aux frontières et restreint les rassemblements ainsi que les mouvements de personnes pour conjurer l'épidémie.

1912, année de naissance de Kim Il-Sung est la première année du calendrier nord-coréen, ou de l’ère du « Juche » (autosuffisance) l’idéologie officielle du régime nord-coréen sur laquelle s’appuie du culte de la personnalité. L’année 2023 est donc l’an 111 de l’ère du Juche.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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Image de propagande des années 1950

Image de propagande des années 1950

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1912, Inde, Maharashtra, Langues, 27 février Bruno Teissier 1912, Inde, Maharashtra, Langues, 27 février Bruno Teissier

27 février : la journée de la langue marathi

L’État indien du Maharashtra chercher à promouvoir sa langue officielle, le marathi, très peu connue en dépit de ses quelque 100 millions de locuteurs.

 

Le marathi est la troisième ou quatrième langue de l’Inde, sans doute la quinzième mondiale. Mais en dépit de quelque 100 millions de locuteurs, elle demeure très peu connue, d’où le souci des autorités de l’État du Maharashtra, dont c’est la langue officielle, de la promouvoir lors d’une célébration annuelle. Celle-ci a lieu chaque 27 février, c’est la Journée de la langue marathi ou Marathi Bhasha Divas (मराठी भाषा दिवस)

La date retenue est celle de l’anniversaire d’un écrivain Vishnu Vāman Shirwādkar (1912-1999), connu sous le nom de Kusumagraj et qui l’a particulièrement illustré à travers ses poèmes, romans, pièces de théâtres, essais… L'une de ses œuvres les plus connues est Vishaka, un recueil de poèmes publié en 1942 qui a inspiré le mouvement indépendantiste indien. Il est aujourd'hui considéré comme un chef-d'œuvre de la littérature indienne. C’est juste après sa disparition que le gouvernement du Maharashtra a décidé de créer cette journée, sous le nom de Marathi Rajbhasha Gaurav Din ("मराठी राजभाषा अधिनियम), la Journée de la fierté de la langue marathi.

Samedi dernier, le ministre en chef du Maharashtra, Uddhav Thackeray, a adressé ses meilleurs vœux aux habitants de l'État et les a exhortés à accroître l'utilisation du marathi dans leur vie quotidienne, car la langue nationale de l’État est en concurrence avec l’hindi qui fait de plus en plus office de lingea  Franca de l’Union indienne, mais aussi de l’anglais, lui aussi indispensable à un certain niveau. À Bombay, principale métropole de l’État, le marathi  cohabite également avec une dizaine d’autres langues.

La célébration du 27 février comprend également un discours prononcé par le gouverneur de l'État (représentant honorifique du président de l’Inde). En 2019, le discours du gouverneur n'a pas été traduit en marathi, le ministre en chef de l’époque, Devendra Fadnavis, avait dû s’excuser pour cette gaffe, qualifiée de problème grave à la Chambre.

La langue marathi est la langue officielle de l'État indien du Maharashtra depuis 1964 et est également parlée dans d'autres régions de l'Inde, notamment Goa, au Karnataka et au Madhya Pradesh. C'est l'une des langues les plus anciennes et les plus parlées du pays et possède une riche histoire littéraire remontant au XIIIe siècle. La littérature marathi est une riche mosaïque de poésie, de théâtre et de prose et a joué un rôle important dans la formation de l'identité culturelle du Maharashtra.

Au moment de l’indépendance, une État bilingue marathi-gujarati avec Bombay pour capitale, avait été fondé. Mais, un mouvement nationaliste marathe s’est levé pour réclamer un État fondé sur la seule la guerre marathi.  Le 1er mai 1960, l'État de Bombay a été dissous et divisé sur des bases linguistiques. La seule frustration aujourd’hui, c’est que la partie occidentale du Karnataka, de langue marathi, chape au nouvel État créé, le Maharashtra.

En 2016, deux prix spéciaux ont été institués par le gouvernement pour les personnes prenant des initiatives pour promouvoir la littérature marathi. Ce lundi 27 février 2023, un récital de chansons marathi a été organisé au Chembur Mahila Samaj Hall. Le groupe musical Megh Malhar de Jyoti More interpréte un programme de chansons marathi à partir de 17 heures.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 27 février 2023

 

Kusumagraj, l’écrivain né un 27 février

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1912, Albanie, 28 novembre, indépendance Bruno Teissier 1912, Albanie, 28 novembre, indépendance Bruno Teissier

28 novembre : l’anniversaire de l'Albanie

Le jour est férié en Albanie, c'est la fête nationale. Le 28 novembre 1912, au congrès de Vlorë, Ismaël Quemal Bey proclamait l’indépendance de l’Albanie après une insurrection victorieuse contre les Ottomans. Mais le pays ne sera reconnu internationalement qu’en 1913, dans des frontières qui devaient ménager tous ses voisins.

 

Le jour est férié en Albanie,  c'est le Jour de l’indépendance (Dita e Pavarësisë së Shqipërisë) qui est aussi la fête nationale. En 1912, Ismaël Quemal Bey proclamait l’indépendance de l’Albanie au congrès de Vlorë. Ce jour n’avait pas été choisi au hasard : c’était aussi l’anniversaire d’une première, et éphémère, libération du pays par Skanderbeg en 1443. C’est d’ailleurs le drapeau rouge orné d’un aigle de ce combattant du XVe siècle qui a été adopté ce 28 novembre 1912.

L’insurrection contre les autorités ottomane qui a éclaté en janvier 1912, s’est terminée en août 1912 par la victoire des patriotes albanais. Ainsi les insurgés envoyaient aux autres pays européens le signal que l'Empire ottoman était faible. La Grèce, la Bulgarie, le Monténégro et la Serbie manifestant leurs intentions de se partager ces territoires, c'est pourquoi le chef du mouvement national albanais Ismail Qemali a rapidement organisé le Congrès panalbanais dans la ville de Vlorë.

Lors de ce Congrès, 83 délégués venus de toute l'Albanie ont voté pour une déclaration d'indépendance de l'Empire ottoman. Cette déclaration a été écrite et signée le 28 novembre 1912 et lue plus tard en présence de centaines d'Albanais depuis le balcon de l'Assemblée de Vlorë.

Mais le pays ne sera reconnu internationalement qu’en 1913, dans des frontières plus étroites que souhaité car elles devaient à la fois ménager la Serbie, défendue par la Russie, et la Grèce, soutenue par la Grande-Bretagne... Le résultat, c’est que la moitié des Albanais sont restés en dehors de la nouvelle Albanie indépendante.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 27 novembre 2022

 
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1912, Chine, 12 novembre, Taïwan Bruno Teissier 1912, Chine, 12 novembre, Taïwan Bruno Teissier

12 novembre : Taïwan honore le père de la Chine moderne

La journée est fériée à Taïwan, jour anniversaire de Sun Yat Sen (1866-1925), le « père de la Chine moderne ». Une cérémonie lui est dédiée au fastueux mémorial qui lui a été construit dans le centre de Taïpeh. Mais, la commémoration n’est pas du goût de tout le monde…

 

La journée est fériée à Taïwan, jour anniversaire de Sun Yat Sen (1866-1925), le « père de la Chine moderne ». Une cérémonie lui est dédiée au fastueux mémorial qui lui a été construit dans le centre de Taïpeh. Mais, la commémoration n’est pas du goût de tout le monde. En quoi le fondateur, en 1912, d’une république chinoise centrée sur la ville Nankin, à une époque où l’île de Formose (devenue Taïwan) était une possession japonaise,  peut-il concerner les autochtones de l’île ? Et même la grande majorité des chinois Hans installés à Taïwan depuis les XVIIe et XVIIIe siècle ? Depuis que les indépendantistes sont au pouvoir à Taipeh, cette commémoration est un peu mise en sourdine, mais reste chômée. Certains proposent même de supprimer tous les portraits géants dans le pays.

 
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1912, 2004, Cambodge, 31 octobre Bruno Teissier 1912, 2004, Cambodge, 31 octobre Bruno Teissier

31 octobre : trois jours de fête au Cambodge en dépit des inondations

Avant-hier, on célébrait l'anniversaire du couronnement du roi Sihamoni, le 29 octobre 2004. Aujourd’hui, c’est l'anniversaire de son père, le roi Sihanouk (né le 31 octobre 1922 et décédé en 2012).

 

Avant-hier, on célébrait l'anniversaire du couronnement du roi Sihamoni, le 29 octobre 2004. Aujourd’hui, c’est l'anniversaire de son père, le roi Sihanouk (né le 31 octobre 1922 et décédé en 2012).

La journée du 30 était aussi fériée au Cambodge où on prépare la journée du lendemain : une grande fête dans tout le pays. Le palais royal est ouvert au public et, comme chaque année, une grande réception y est donnée.

Le Cambodge a été globalement épargné par l’épidémie de coronavirus. On n’y déplore aucun décès. En revanche, il a été affecté ces dernières semaines par de graves inondations qui ont fait plusieurs dizaines de victimes.

Mise à jour 2022 : Cette année, on célébrait le centenaire de la naissance du roi Sihanouk, décédé il y a 10 ans, le 15 octobre 2012. La cérémonie au Palais Royal s’est déroulée en présence de la reine Monineath, sa veuve, de son fils, le roi Sihamoni et les représentants des ordres monastiques les plus importants du royaume, Mohanikay et Thammayut.

 
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