L’Almanach international
Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde
11 septembre : le Pakistan honore le père de la nation
Le Pakistan commémore l’anniversaire de la mort du fondateur du pays, Muhammad Ali Jinnah, disparu le 11 septembre 1948, quelques mois à peine après la création du Pakistan, intervenue le 14 août 1947.
Alors que la date du 11-Septembre rappelle chaque année le rôle assez trouble du Pakistan à l'égard d'Al-Qaïda, le pays commémore ce même jour la mort du fondateur du pays, Muhammad Ali Jinnah (1876-1948) disparu le 11 septembre 1948, quelques mois à peine après la création du Pakistan, intervenue le 14 août 1947. Cette fête nationale n'est pas chômée. Une cérémonie est organisée au Mazar-e-Quaid, le mausolée du Quaid-e-Azam, le « grand leader ».
Quaid-e-Azam figure depuis 1948 sur tous les billets de banque pakistanais, comme Gandhi sur ceux de l’Inde. En ce jour anniversaire de sa mort, une cérémonie, assez sobre, se déroule au mausolée du grand homme situé à Karachi. Des prières lui sont dédiées dans chaque mosquée du pays ; les chaînes de télévision ont prévu des programmes spéciaux ; des conférences sont données dans les établissements scolaires pour cultiver la mémoire de Muhammad Ali Jinnah (le Quaid), mais celle-ci a évolué avec le temps. Les Occidentaux insistent sur le comportement très laïque de ce musulman qui, dit-on, buvait de l’alcool et consommait du porc. Au Pakistan, le discours officiel le présente, au contraire, comme un pieux personnage grâce auquel les musulmans disposent d’un État nommé Pakistan (le « pays des purs»), même si beaucoup voient en lui un musulman bien trop tiède. Il est difficile de savoir comment il aurait géré le pays car il est mort de la tuberculose moins d’un an après l’indépendance du pays. L’État libéral, démocratique et laïque que Jinnah avait promis est loin d’être l’image que donne le Pakistan aujourd’hui, surtout après la dictature du général Zia-ul-Haq qui a franchement islamisé le pays dans les années 1980.
M. A. Jinnah a milité contre le colonialisme anglais aux côtés des hindous. Mais, dans les États indiens sous tutelle britannique, les musulmans étaient souvent perçus par les hindous comme des intrus et traités comme des citoyens de seconde zone. D’où l’idée de leur inventer un État séparé. Au grand dam de Gandhi et Nehru, Jinnah a fini, en 1939 par se rallier à cette idée en cherchant appui auprès de Londres qui, en 1947, parrainera la partition de son ancien empire. A-t-il réussi son pari ? Au Pakistan, il est désigné comme le père de la nation pour avoir œuvré à la création du pays. Mais sur le demi-milliard de musulmans d’Asie du sud, seuls 180 millions vivent aujourd’hui au Pakistan. Les musulmans de l’Inde qui sont aussi nombreux, lui reprochent amèrement la partition de 1947. Les 500 millions de musulmans d’Asie du sud auraient actuellement une tout autre influence face aux 800 millions d’hindous s’ils n’avaient pas été répartis sur deux, puis trois États (avec le Bangladesh) séparés. En fin de compte, bien peu aujourd’hui se réfèrent vraiment à Jinnah.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 10 septembre 2024
À propos des autres 11-Septembre, lire : Les 11-SEPTEMBRE, celui des Américains, des Catalans et tous les autres
6 septembre : journée patriotique au Pakistan célébrant la défense des frontières
La Journée de la Défense commémore le sacrifice des soldats pakistanais tombés pour défendre des frontières face à une attaque de l’Inde
Au Pakistan, la Journée de la Défense (یوم دفاع ) commémore le sacrifice des soldats pakistanais tombés pour la défense des frontières. La date du 6 septembre marque le jour en 1965 où les troupes indiennes ont traversé la frontière internationale pour lancer une attaque contre le Pendjab pakistanais. Le récit national veut que l’attaque fût lancée par surprise. En fait, New Delhi ripostait à l'opération pakistanaise “Grand Chelem” visant Jammu et destinée couper les communications de l'Inde avec la vallée du Cachemire, quelques jours plus tôt. Réellement prise par surprise, l’armée pakistanaise a subi de lourdes pertes mais elle est parvenue à contenir l’avancée indienne. Le 23 septembre, le Pakistan acceptait un cessez-le-feu mandaté par l'ONU. Les deux pays ont revendiqué la victoire.
Chaque année, le 6 septembre, l’armée pakistanaise présente ses derniers missiles, chars, canons, hélicoptères et armements des différents corps d’armée. La foule assiste au défilé militaire en se rendant dans des endroits spécifiques. Celui-ci est diffusé sur les chaînes de télévision nationales. Toute la journée, ces chaînes proposent des chansons martiales, des documentaires spéciaux sur le 6 septembre 1965 et les témoignages de personnes blessées ce jour-là. La journée est hautement patriotique. Elle le sera d’autant plus cette année que règne une incertitude concernant la frontière occidentale du pays que l’Afghanistan n’a jamais reconnue.
Pour l’occasion, la cérémonie de passation de la garde a lieu à Mazar-e-Quaid, à Karachi , où les cadets de l’Académie de l’armée de l’air pakistanaise présentent la garde d'honneur et prennent la charge. Le jour n’est pas férié, mais dans les écoles du pays les enfants organisent des manifestations patriotiques.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 5 septembre 2024
18 août : journée nationale de la reforestation au Pakistan
C’est en 2009, que le 18 août a été déclarée Journée nationale de plantation d'arbres (NTPD) en République islamique du Pakistan. Les canicules spectaculaires et meurtrières qui affligent le pays, rendent cette journée cruciale.
En avril 2022, le Baloutchistan, avec 50 °C, avait été l’endroit le plus chaud du globe. Fin mai 2024, la température atteignait les 52 °C dans le Sind… Ces épisodes caniculaires devraient être récurrents, le Pakistan étant particulièrement vulnérable et se réchauffant plus vite que la moyenne mondiale
D’où le besoin impérieux de procéder à la reforestation du pays. Dix milliards d’arbres plantés avant 2023. C'était l'ambitieux projet baptisé Ten Billion Trees tsunami Programme, lancé en 2019 par l’ancien Premier ministre du Pakistan Imran Khan. Il a été atteint. Le programme Plant for Pakistan vise également à préserver les mangroves (écosystème d'arbres implantés le long des littoraux), reboiser les villes et créer plus de 5.500 emplois « verts ». Cette préoccupation est déjà ancienne. C’est en 2009, que le 18 août a été déclarée Journée nationale de plantation d'arbres (National Tree Planting Day) en République islamique du Pakistan. Ce jour-là, l'ensemble de la population pakistanaise est invité à participer à la plantation d'arbres dans tout le pays.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 17 août 2024
14 août : l'invention du Pakistan il y a 77 ans
Ce jour de fête nationale est férié. C’est l’anniversaire de l’indépendance de 1947 qui permit à la fois de chasser les Anglais et de se séparer de l’Inde (qui fête l’événement le 15 août) au nom de l’islam.
Le jour de l’Indépendance (یوم استقلال) est férié, il débute par un lever de drapeau au Parlement, les discours télévisés du président et du premier ministre, puis par la relève de la garde au mausolée de Mohammed Ali Jinnah, le père de la nation pakistanaise.
Le drapeau national est partout, jusque dans l’habillement vert et blanc que certains citoyens s’appliquent à arborer en ce jour de fête nationale qui est l’anniversaire de l’indépendance de 1947. Celle-ci permit à la fois de chasser les Anglais et, au nom de l’islam, de se séparer de l’Inde (laquelle fête l’événement le 15 août).
Cet après-midi sera l’occasion de faire voler des cerfs-volants en famille. Ce soir, on fera brûler des bougies dans les rues. À Lahore, la journée se terminera par un feu d’artifice. Une journée de fête qui permet d’oublier pendant quelques heures les problèmes du pays, ses contradictions identitaires, sa mauvaise image internationale, notamment en raison du soutien pakistanais apporté ces dernières années aux talibans afghans... un soutien qui aujourd’hui se retourne contre lui.
Mohammed Ali Jinnah a milité contre le colonialisme anglais aux côtés des hindous. Mais, dans les États indiens sous tutelle britannique, les musulmans étaient souvent perçus par les hindous comme des intrus et traités comme des citoyens de seconde zone. D’où l’idée de leur inventer un État séparé. Au grand dam de Gandhi et Nehru, Jinnah a fini, en 1939 par se rallier à cette idée en cherchant appui auprès de Londres qui, en 1947, parrainera la partition de son ancien empire. A-t-il réussi son pari ? Au Pakistan, il est désigné comme le père de la nation pour avoir œuvré à la création du pays. Mais sur le demi-milliard de musulmans d’Asie du sud, seuls 180 millions vivent aujourd’hui au Pakistan. Les musulmans de l’Inde qui sont aussi nombreux, lui reprochent amèrement la partition de 1947. Les 500 millions de musulmans d’Asie du sud auraient actuellement une tout autre influence face aux 800 millions d’hindous s’ils n’avaient pas été répartis sur deux, puis trois États (avec le Bangladesh) séparés.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 13 août 2024
27 décembre : le souvenir de Benazir Bhutto
Des dizaines de milliers de partisans sont attendus comme chaque année à Garhi Khuda Bakhsh, petite localité du Sindh (province méridionale du Pakistan) où se trouve le fastueux mausolée de la famille Bhutto…
Des dizaines de milliers de partisans sont attendues, comme chaque année, à Garhi Khuda Bakhsh, petite localité du Sindh (province méridionale du Pakistan) où se trouve le fastueux mausolée de la famille Bhutto. Le bâtiment de marbre, aux allures de palais, témoigne de la puissance de cette lignée de féodaux qui a donné deux premiers ministres au pays : Zulficar Ali Bhutto, dans les années 1970, et sa fille Benazir dans les années 1980 et 1990. Le premier a été exécuté à la suite d’un coup d’État militaire, le 4 avril 1979. La seconde, première femme à avoir été élue démocratiquement dans un pays musulman, a été assassinée le 27 décembre 2007. L’ampleur des rassemblements tous les 27 décembre (et chaque 4 avril), montre également la puissance régionale du Parti du peuple Pakistanais, formation qui a vocation à diriger le pays. La tombe de Benazir Bhutto est recouverte de fleurs fraîches chaque jour, témoignant du culte quasi-religieux dont elle fait toujours l'objet dans le fief de la famille Bhutto au coeur du Sindh.
On a fait de Benazir Bhutto une icône féministe, un symbole de la modération en politique. Elle a été deux fois première ministre de la République islamique du Pakistan, de 1988 à 1990 et de 1993 à 1996. Toutefois, elle a aussi par deux fois démis de ses fonctions pour «corruption» et «mauvais usage» du pouvoir. Son époux, Asif Ali Zardari a aussi été poursuivi dans divers pays, notamment en France où il est accusé d'avoir proposé un accord de défense en échange de pots-de-vin. Mis en cause dans une affaire de corruption et de blanchiment d'argent, il a été arrêté en juin 2018 et est actuellement en prison et ne sera pas présent à la cérémonie du 27 décembre. Quant à l'ex-président Pervez Musharraf, qui a été inculpé en 2013 du meurtre de son ex-rivale en politique, a été déclaré fugitif et ses biens confisqués. Le 17 décembre 2019, il est condamné à mort pour haute trahison. Il est mort à Dubaï en 2023.
Le fils de Benazir et d’Asif Ali, Bilawal Bhutto Zardari a repris le flambeau, il dirige aujourd’hui le Parti du peuple pakistanais et a été député de 2018 à 2023 et même ministre des Affaires étrangères d’Avril 2022 à août 2023. Il est à présent dans l’opposition.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 26 décembre 2023
24 octobre : la Journée du Cachemire pakistanais
Cette fête annuelle du 24 octobre n’est célébrée que dans la portion du Cachemire qui se trouve aujourd’hui sous administration pakistanaise. L’Azad Kashmir (le « Cachemire libre », selon l’appellation locale) représente environ un tiers de l’ancien État princier du Cachemire.
Cette fête annuelle du 24 octobre n’est célébrée que dans la portion du Cachemire qui se trouve aujourd’hui sous administration pakistanaise. L’Azad Kashmir (le « Cachemire libre », selon l’appellation locale) représente environ un tiers de l’ancien État princier du Cachemire.
En 1947, le Cachemire a été confronté à un choix difficile au moment de la partition des Indes britanniques. La principauté est peuplée majoritairement de musulmans ce qui aurait dû la faire basculer du côté pakistanais, mais son maharaja, Hari Singh, était hindou. En raison de désaccords personnels avec Jawaharlal Nehru , il n’opta pas pour l’Inde mais pour ne pas devenir pakistanais, proclama l’indépendance de son État. Cette option provoqua la révolte des habitants de l’ouest du Cachemire.
Suite à un conflit armé avec les forces indiennes, le 24 octobre 1947, Muhammad Ibrahim Khan, connu comme le « Père de l'Azad Cachemire », a formé un gouvernement provisoire de l'Azad Jammu-et-Cachemire. Cette date est désormais célébrée comme l’anniversaire de la fondation de l’Azad Cachemire (le « Cachemire libre »). L’a partie occidentale du Cachemire ayant rejoint le Pakistan, le Maharaja a finalement cédé le contrôle de la partie restante du pays à l'Inde en échange d'une aide militaire. Cela a abouti à un conflit opposant l’Inde et le Pakistan (et, dans une moindre mesure, la Chine), qui se poursuit toujours. La ligne de front, toutefois, n’a pas bougé depuis le 1er janvier 1949.
Aujourd'hui, le Cachemire est divisé en trois parties administrées, l’une par l'Inde (les territoires du Jammu-et-Cachemire et le Ladakh), une autre par le Pakistan (l'Azad Kashmir et le Gilgit-Baltistan, ce dernier territoire s’est séparé du Cachemire le 1er novembre 1948) et enfin, la Chine (l’Aksai Chin et la vallée de Shaksgam).
Théoriquement, l’Azar Cachemire est une entité autonome dotée de son propre président, de son propre Conseil des ministres, de son Assemblée législative, de sa Cour suprême et de sa Haute Cour. Le ministère des Affaires du Cachemire et du Gilgit-Baltistan sert de lien entre les gouvernements du Pakistan et de l'Azad Cachemire. Cette autonomie reste très théorique. Cette Journée de l'Azad Cachemire (Azad Kashmir Day ou ومِ تاسیس آزاد کشمیر ) a été instaurée pour souligner le droit du Pakistan sur ce territoire. Il existe aussi une journée de solidarité avec le Cachemire, le 5 février, qui s’adresse à l’autre partie du Cachemire, celle réputée occupée selon la position pakistanaise.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 23 octobre 2023
12 juillet : World Malala Day, l’anniversaire d’une militante de la lutte pour l’éducation des filles
La journée internationale Malala est l’anniversaire de la jeune militante, née au Pakistan, le 12 juillet 1997 et celui de son discours aux Nations Unies, le 12 juillet 2013. Âgée de 15 ans, les talibans avaient tenté de l’assassiner. Cette survivante est devenue une icône de la lutte pour l’éducation des filles.
La journée internationale Malala est l’anniversaire de la jeune militante, née au Pakistan, le 12 juillet 1997 et celui de son discours aux Nations Unies, le 12 juillet 2013, il y a exactement 10 ans.
Malala Yousafzai (سف زئی) avait 10 ans quand les talibans ont pris le contrôle de la de la ville de Mingora, une ville pakistanaise de la vallée de Swat, proche de l’Afghanistan, où elle vivait. Ceux-ci ont interdit aux filles d’aller à l’école. À partir de 2009, Malala a commencé à tenir un blog, publié sur le site de la BBC en ourdou pour parler de sa situation. Son père est un poète et militant pour l'éducation, propriétaire d'une école de filles.
Son identité a fini par être dévoilée et Malala a été la cible des talibans. Le 9 octobre 2012, des jihadistes du Tehreek-e-Taliban Pakistan (TTP) avaient fait irruption dans le car qui la ramenait chez elle et lui avaient tiré une balle dans la tête. Transférée très vite à l’hôpital de Birmingham, elle a été sauvée.
Malala a, aujourd'hui même, 26 ans, elle est devenue une icône mondiale des droits des filles à l'éducation. Elle vit désormais au Royaume-Uni avec sa famille et est diplômée de la prestigieuse université d'Oxford. Le Malala Day est célébré depuis 2013, l’année où le Time Magazine l'avait reconnue comme l'une des personnes les plus influentes au monde. L'année suivante, elle a reçu le Prix Nobel de la paix, puis le prix des droits de l'homme des Nations Unies et la médaille de la liberté. En 2017, la jeune militante a été désignée Messagère de la paix des Nations Unies par le Secrétaire général Antonio Guterres.
Au Pakistan, la violente tentative d'assassinat de Malala Yousafzai, a incité le gouvernement à annoncer un premier projet de loi sur le droit à l'éducation…
Malala milite pour la scolarisation des filles dans le monde. Aujourd’hui encore 120 millions d’entre elles ne sont pas scolarisés. Le Malala Fund travaille pour un monde où chaque fille peut apprendre et diriger.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
20-21 mars : le nouvel an du monde persan
Ce 20 mars, c’est l’équinoxe de printemps (à 21h24 TU) et la célébration de la fête de Nowrouz. Demain matin, le monde persan entre dans la nouvelle année 1402.
Ce 20 mars, c’est l’équinoxe de printemps (à 21h24 TU) et la célébration de la fête de Nowrouz. Demain matin, le monde persan entre dans la nouvelle année 1402.
Il est de tradition de se retrouver en famille et de partager un repas traditionnel qui consiste en du riz cuit avec des fines herbes (persil, coriandre, aneth, ciboulette) et servi avec du poisson. De nombreux pays soumis, par le passé, à l’influence culturelle perse (Kurdistan, Afghanistan, Tadjikistan, Ouzbékistan, Azerbaïdjan, Kazakhstan…) célèbrent à leur façon Norouz associée à l’équinoxe de printemps (20 mars) et à la renaissance de la nature. On en profite très souvent pour faire un grand nettoyage de printemps, renouveler sa garde-robe et échanger avec ses voisins et amis de la nourriture ou des cadeaux. Au total, on estime à 300 millions, à travers le monde, le nombre d’adeptes de cette fête, tirée du calendrier zoroastrien et qui remonterait à plus de 3 000 ans. Sa reconnaissance officielle est venue de l’ONU qui, en 2010, a décidé de faire du 21 mars la « journée internationale de Norouz ».
« Le 21 mars marque le début de l’année dans des régions d’Afghanistan, d’Azerbaïdjan, d’Inde, d’Iran, d’Iraq, du Kazakhstan, du Kirghizistan, d’Ouzbékistan, du Pakistan, du Tadjikistan, du Turkménistan et de Turquie. Connu sous le nom de « nawrouz » (« jour nouveau ») ou sous d’autres dénominations dans chacun des pays concernés, il correspond à une célébration comprenant divers rituels, cérémonies et autres événements culturels qui se déroulent sur deux semaines environ. Une importante tradition propre à cette période veut que les individus se rassemblent autour d’une table, décorée d’objets qui symbolisent la pureté, la clarté, la vie et la richesse, pour partager un repas avec leurs proches. Les participants portent à cette occasion de nouveaux vêtements et rendent visite à leurs parents, notamment à ceux qui sont âgés, et à leurs voisins. Des cadeaux, surtout destinés aux enfants, sont échangés ; il s’agit généralement d’objets fabriqués par des artisans. Le nawrouz inclut également des spectacles de musique et de danse donnés dans la rue, des rituels publics faisant intervenir l’eau et le feu, des sports traditionnels et la fabrication d’objets artisanaux. Ces pratiques favorisent la diversité culturelle et la tolérance et contribuent à renforcer la solidarité et la paix au sein de la communauté. Elles sont transmises par les anciennes générations aux jeunes à travers l’observation et la participation. » (source l’UNESCO)
Mais cette année, les Iraniens n’ont pas le cœur faire à la fête malgré les feux d’artifice : une vague de contestation sans précédent a secoué le pays après la mort de Masha Amini, en septembre, et l’économie du pays poursuit sa chute libre – amorcée en 2018 avec le rétablissement des sanctions américaines.
#Nawrouz #Novruz #Nowrouz #Nawrouz #Nauryz #Nooruz #Nowruz #Navruz #Nowruz #Navruz
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
11 août : le Pakistan célèbre son drapeau
Le Jour du drapeau au Pakistan est observé le 11 août car c’est l’anniversaire de son adoption.
Le Jour du drapeau au Pakistan est observé le 11 août car ce jour-là en 1947, le premier Premier ministre, Liaquat Ali Khan, a présenté le drapeau national du Pakistan à l'Assemblée constituante du Pakistan qui l’a officiellement adopté. C’était quatre jours avant que le Pakistan déclare son indépendance.
Le drapeau national du Pakistan a été conçu par Ameer-ud-din Kidwai. C’est un champ vert avec un croissant de lune blanc et une étoile à cinq rayons en son centre, et une bande blanche verticale du côté mât. La couleur verte représente l'islam, la couleur blanche représente les minorités religieuses, et le croissant et l'étoile sont respectivement les symboles du progrès et de la lumière. Le drapeau dans son ensemble symbolise l'engagement du pays envers l'islam et, en principe, les droits des minorités religieuses.
Le drapeau du Pakistan est inspiré du drapeau de la All-India Muslim League, un parti politique qui existait dans l'Empire britannique des Indes. Ce parti a lutté pour la partition de l'Inde britannique et l'établissement d'un État-nation séparé à majorité musulmane. Le drapeau de la All-India Muslim League, créé en 1906, à son tour, en s'inspirant de ceux du sultanat de Delhi, de l'Empire ottoman et de l'Empire moghol.
Le drapeau national du Pakistan est hissé le jour de l'indépendance, le jour du Pakistan et l'anniversaire de Quaid-e-Azam. Ill est mis en berne lors des anniversaires de la mort de Quaid-e-Azam (11 septembre), Allama Iqbal (21 avril) et Liaquat Ali Khan (16 octobre). Il est également hissé chaque matin dans de nombreuses écoles, édifices gouvernementaux et bureaux au son de l'hymne national.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
23 mars : le jour où le Pakistan est devenu une république islamique
Le Jour du Pakistan commémore deux événements : la Résolution de Lahore du 23 mars 1940 et la proclamation de la république islamique du Pakistan, le 23 mars 1956.
Le Jour du Pakistan (یوم پاکستان,) commémore deux événements : la Résolution de Lahore du 23 mars 1940 et la proclamation de la république islamique du Pakistan, le 23 mars 1956. C’est un des principaux jours fériés du pays.
La résolution de Lahore (قرارداد لاہور), ou Résolution du Pakistan (قرارداد پاکستان)est une déclaration politique de la Ligue musulmane (parti défendant les intérêts des musulmans dans l’empire britannique des Indes) appelant à la création d'États indépendants pour les musulmans du nord-ouest et de l'est des Indes britanniques. Cette déclaration, faite le 23 mars 1940, est vue aujourd’hui comme l’annonce d’un Pakistan indépendant distinct du reste de l’Inde. En réalité, le projet de partition était encore flou et de faisait pas l’unanimité parmi les combattant pour l’indépendance.
Le terme de « Pakistan » a été inventé en 1933, par Choudhary Rahmat Ali un homme politique pakistanais établi à Cambridge, à partir des noms des principales nations du nord de l’Inde : Punjab, Afghania, Kashmir (Cachemire), Sindh et Balouchistan. Le « i » du milieu a été rajouté pour des raisons phonétiques. En ourdou, pâk signifie « pur » et stân , « pays », ce qui fait du Pakistan, le « pays des purs ».
La même date, le 23 mars, a été reprise quand le Pakistan (indépendant depuis le 14 août 1947) a quitté son statut de dominion fédéral au sein de l’Empire britannique pour devenir une république, la toute première « république islamique ».
Les principales célébrations du Pakistan Day se déroulent à Islamabad : défilés militaires et civils, remises de médailles, chant, prières et dépôt de gerbes au mausolée du fondateur du Pakistan, Muhammad Ali Jinnah, ainsi qu’à celui de Muhammad Iqbal, le poète national.
Cette journée du Pakistan est aussi célébrée par la diaspora à Londres, New York, (où une parade annuelle est organisée), au Canada…
Le Pakistan Day ( یوم پاکستان ) est aussi appelé Jour de la République ( يوم جمهوريه ) ou simplement 23-Mars.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
16 décembre : le Pakistan commémore un effroyable massacre d'enfants opéré par les talibans
La Journée à la mémoire des martyrs commémore le massacre du 16 décembre 2014 à Peshawar
Triste anniversaire que celui d’un massacre d’écolier, célébré chaque 16 décembre au Pakistan comme la Journée à la mémoire des martyrs. C’était, le 16 décembre 2014, six assaillants vêtus d’uniformes militaires ont pris d’assaut une école de Peshawar où 500 élèves étaient présents. Le bilan fut effroyable, au moins 141 personnes ont été tuées, dont une majorité d’enfants, et une centaine de blessées. L'assaut aura duré près de sept heures. Les assaillants sont passés de classe en classe pour abattre les enfants ou adolescents, et au moins un a fait exploser la bombe qu'il portait sur lui. Les élèves avaient entre 10 et 20 ans.
L'attaque a été revendiquée par les talibans du Tehreeh-e-Pakistan (TTP) en représailles à une offensive de l'armée pakistanaise dans le nord-ouest de l’Afghanistan. La ville de Peshawar est régulièrement martyrisée par les attaques de terroristes, qui y accèdent via les zones tribales pakistanaises (régions peuplées de Pachtounes, la même ethnie sur laquelle s’appuie le régime taliban de Kaboul). L'école est située dans les faubourgs de Peshawar, à la lisière des zones tribales que revendique l’Afghanistan.
En signe de deuil, tous les établissements scolaires du Pakistan sont fermés chaque 16 décembre pour ce Solidarity Day with the martyrs of the APS.
Aujourd’hui, le Tehreeh-e-Pakistan (TTP), avatar pakistanais des talibans, est de retour sur ses terres origines, le Waziristan, après avoir contribué à la prise du pouvoir des talibans à Kaboul. L’objectif est la destruction du Pakistan lui-même. Toute l’ambiguïté du régime d’Islamabad à l’égard des talibans depuis une vingtaine d’années s’avère aujourd’hui totalement mortifère. Le massacre du 16 décembre que l’on commémore aujourd’hui en est un des symboles. Malgré tout la prise de conscience est tardive et loin d’éteindre unanime.
#APSPeshawar #PeshawarAttack
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
5 décembre : la Journée culturelle du Sindh
La célébration d’une culture vieille de plus de 5000 ans (la fameuse civilisation de l’Indus), au sud-est du Pakistan.
Le Sindh (ou Sind) est l'une des quatre provinces fédérées du Pakistan. Située au sud-est du pays, sa capitale est Karachi. Cette journée de célébration de cette province historique du pays a une origine récente. En décembre 2008, le journaliste Shahid Masood Khan, avait critiqué le président Asif Ali Zardari pour avoir porté un topi sindhi lors de ses visites à l'étranger. Le topi est la coiffe brodée de motifs géométriques typique des Sindhis. En réaction, à cet affront fait à une culture vieille de plus de 5000 ans (la fameuse civilisation de l’Indus), le premier dimanche de décembre a été déclaré Sindhi Topi Day en 2009. On y a aussitôt associé l'ajrak traditionnels (le châle) et, finalement, la célébration a fini par être officiellement déclarée Journée culturelle sindhi (سنڌي ثقافتي ڏھاڙو ), déclaré jour férié localement en 2010.
Cette journée est aujourd’hui célébrée par les communautés sindhis du monde entier, en Inde, Aux Émirats-arabes-unis, au Royaume-Uni… Elle est également connue sous le nom d'Aekta Jo Dihaarro (le jour de l'unité).
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
28 mai : le Pakistan célèbre le jour où il est devenu une puissance nucléaire
Journée de la grandeur ou Youm-e-Takbir, au Pakistan commémore les essais nucléaires de 1998 qui ont fait du Pakistan le septième pays à posséder des armes nucléaires et le premier du monde musulman.
C’était le 28 mai 1998, sur la base de Chagai, au Balouchistan, le gouvernement pakistanais dirigé par Nawaz Sharif, procédait à cinq essais nucléaires réussis. Le Pakistan répondait ainsi à une deuxième série d’explosions nucléaires opérée par l’Inde les 11 et 13 mai. Le Pakistan essuya quelques protestations, très formelles, de la par des Occidentaux. Étonnement, le pays n’a fait l’objet d’aucune sanction ni entraves depuis la mise en route de son programme nucléaire dans les années 1970. On ne peut pas dire que ce pays, qui a servi de refuge à Ben Laden, soit beaucoup plus rassurant pour les intérêts occidentaux que l’Iran. Ni que son opinion publique soient beaucoup plus tolérante à l’égard des modes de pensée autres qu’islamiste. Toujours est-il qu’il a été aidé techniquement par la Chine et financièrement par l’Arabie saoudite, autre protégé des États-Unis. Le but était de contrer l’Inde, qui était plutôt une cliente de l’URSS. Le Pakistan fut un outil des États-Unis dans sa lutte contre le communisme, d’où l’indulgence de Washington. Sauf qu’en 1998, l’URSS avait disparue depuis longtemps et que toute manière l’Inde n’a jamais été un satellite de Moscou et n’a jamais menacé l’Occident. Il a fallu le 11-Septembre pour que les Américains comprennent leur erreur. Un peu tard.
Le 28 mai 1998, le Pakistan est devenu la première puissance nucléaire du monde islamique et la septième au monde après les États-Unis, la Fédération de Russie (héritière de l’Union soviétique), la Grande-Bretagne, la France, la Chine et l'Inde. C’est cet événement majeur que les Pakistanais célèbrent chaque 28 mai par un cri de guerre : Youm-e-Takbir ! C’est aujourd’hui la Journée de la grandeur ou Youm-e-Takbir ( یوم تکبیر ) au Pakistan. Une occasion pour des discours patriotiques, des menaces à l’égard des voisins, des défilés militaires, remises de médailles… Chaque année, c’est l’occasion de rendre hommage à Abdul Qadeer Khan, le scientifique honoré du titre de « père de la bombe pakistanaise ». Quant au premier ministre de l’époque, Nawaz Sharif, emprisonné un temps pour corruption, il est célébré par les membres de son parti, la Ligue musulmane, dans l’opposition depuis 2018. S’il est l’auteur des essais, il n’est n’est pas l’initiateur du programme nucléaire pakistanais. Celui-ci a été lancé par Zulfiqar Ali Bhutto après la défaite de 1971 face à son voisin et surtout en réaction au programme nucléaire de l’Inde dont le premier essai remonte à 1974. Au lendemain du 28 mai 1998, les responsables iraniens se sont tournés vers la France pour qu’elle poursuive son aide à un programme nucléaire qu’elle avait initiée. En vain, on sait avec quelle véhémence les États-Unis se sont opposés à une telle idée, à laquelle de toute manière la France n’aurait pas cédé tant que ce pays demeure une théocratie. Le programme nucléaire du Pakistan, pays dont la connivence avec le terrorisme islamiste n’est plus à démontrer, n’a jamais été l’objet d’un débat international si on le compare à celui qui hystérise le monde à propos de l’Iran. Depuis la région s’est dotée d’une autre puissance nucléaire, en toute discrétion et dans l’illégalité, celle d’Israël. Un autre non sujet de l’actualité internationale.
5 février : le Pakistan se mobilise pour le Cachemire
Le jour est férié aujourd’hui au Pakistan, c’est la Journée de solidarité avec le Cachemire, un point chaud de la région, partagé par le Pakistan, l’Inde et même la Chine.
Le jour est férié aujourd’hui au Pakistan, le 5 février est la Journée de solidarité avec le Cachemire ( یوم یکجہتی کشمیر ). À cette occasion, le Premier ministre Imran Khan s’adresse à l’Assemblée législative de Muzaffarabad pour exprimer son soutien au peuple opprimé du Cachemire. Des chaînes humaines seront formées aux points de Kohala, Mangla, Holar et Azad Pattan reliant le Pakistan et l’Azad Kashmir. À Lahore, les citoyens forment une chaîne humaine à D-Chowk pour exprimer leur solidarité avec leurs frères cachemiris opprimés. Une minute de silence est observée à 10h00 dans tout le pays.
Le problème remonte à l’indépendance des deux pays donc, à la partition des Indes anglaises, en août 1947. Le maharadjah de l’époque, un hindou, régnait sur une population à 75% musulmane. Son idée était de ne rejoindre ni l’Inde ni le Pakistan mais de proclamer l’indépendance du Cachemire, ce qu’il fit. Il rêvait de faire de ce petit pays de 10 millions d’habitants, au milieu des montagnes, avec un potentiel touristique évident, la « Suisse du sous-continent ». On ne l’a pas laissé faire, le Cachemire a été attaqué à la fois par des commandos pakistanais et des bataillons indiens. En octobre, le souverain se voit contraint de demander assistance à l’Inde. Le Pakistan ne renonce pas pour autant. La guerre dure jusqu’au cessez-le-feu du 1er janvier 1949. La ligne de front n’a pas bougé depuis.
Le Pakistan occupe une partie du Cachemire qu’il désigne comme l’Azad Kashmir (« Cachemire libre ») et que les Indiens appellent POK (Pakistan Occupied Kashmir). Quant au reste du Cachemire, il a été intégré à l’Union indienne, sous le nom de Jammu-et-Cachemire (on lui a adjoint des régions non musulmanes afin de réduire la proportion des musulmans qui n’est plus que des deux tiers aujourd’hui) mais avec un statut spécial d’autonomie. Ce statut lui a été brutalement retiré en le 5 août 2019 par le gouvernement ultranationaliste de l’Inde. Le pays vit des deux côtés de la ligne de 1949, sous régime militaire. Ce qui n’empêche pas le terrorisme de se développer. Le Cachemire est un point chaud de la région. Une petite partie de l’ancien État princier du Cachemire est même occupée aujourd’hui par l’armée chinoise. Ce petit pays qui rêvait d’être un petit État neutre et touristique est aujourd’hui l’épicentre de toutes les tensions dans la région.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 4 février 2021
11 août : comment peut-on être chrétien au Pakistan ?
La date de cette Journée nationale des minorités, le 11 août, fait référence à un discours prononcé le 11 août 1947, trois jours avant l’indépendance du pays, Muhammad Ali Jinnah, le père de la nation…
Le gouvernement voulait prouver que c’est possible dans ce pays où plus de 90% de la population sont musulmans. En 2009, Shahabaz Bhatti, le ministre des Minorités a créé une Journée nationale des minorités visant à reconnaître le rôle important qu’elles ont joué dans la construction nationale et à prévenir leur persécution. Le ministre, catholique, a été assassiné en 2011 par des extrémistes musulmans, mais sa politique a été reprise par ses successeurs. Mais, pas sûr que le nouveau président la poursuive... En mars 2012, des élus non musulmans sont entrés au Sénat, une première depuis 1974.
Dans un discours prononcé le 11 août 1947, trois jours avant l’indépendance du pays, Muhammad Ali Jinnah, le père de la nation pakistanaise, avait jeté les bases d’une société moderne et tolérante, offrant des droits égaux à chaque citoyen quelque soit sa religion, sa caste, son sexe. Un projet politique bien oublié à l’époque de la dictature militaire, pro-américaine, de Zia Hu-Haq (1978-1988) lequel a fait du Pakistan une république islamique et promulgué en 1986, une loi sur le blasphème qui a fait de nombreuses victimes, notamment parmi les minorités, mais pas seulement.
12 novembre : le 550e anniversaire de Guru Nanak, fondateur du sikhisme
C’est l’une des principales fêtes de leur calendrier que les sikhs célèbrent aujourd’hui, en l’honneur de leur fondateur, Guru Nanak né en 1469. L’événement du 550e anniversaire est l’occasion d’une pose dans les hostilités entre l’Inde et le Pakistan. En effet, l'ouverture historique du corridor de Kartarpur, qui permet temporairement aux Indiens d'accéder à l'un des sanctuaires les plus sacrés du sikhisme sans avoir à demander un visa.
C’est l’une des principales fêtes de leur calendrier que les sikhs célèbrent aujourd’hui, en l’honneur de leur fondateur, Guru Nanak né en 1469. L’événement du 550e anniversaire est l’occasion d’une pose dans les hostilités entre l’Inde et le Pakistan. En effet, l'ouverture du corridor de Kartarpur, qui permet temporairement aux Indiens d'accéder à l'un des sanctuaires les plus sacrés du sikhisme sans avoir à demander un visa, est historique. Les tensions entre les voisins ont rendu difficile, ces dernières année, pour les pèlerins indiens l’accès au site situé au Pakistan, mais un accord conclu le mois dernier permet aux fidèles indiens de se rendre plus facilement au temple de Darbar Sahib situé à Kartarpur au Pakistan, à 4 km de la frontière, là où Guru Nanak a passé la 18 dernières années de sa vie.
Les cérémonies ont commencé depuis trois jours déjà par la lecture ininterrompue du livre sacré des sikhs : le Guru Granth Sahib. Puis, tôt ce matin, dans toutes les communautés sikhs, et particulièrement à Amritsar (Pendjab indien), haut-lieu du sikhisme, une longue procession va quitter le temple (gurdwara) entourant le livre sacré porté sur un char couvert de guirlandes de fleurs. En tête du cortège, cinq gardes armés qui représentent les cinq premiers baptisés de cette religion (on les appelle « les bien-aimés ») portent avec fierté le drapeau sikh. Un orchestre de musique traditionnelle et religieuse rythme la marche dans une ambiance festive et recueillie à la fois. Ensuite, un grand repas est offert aux fidèles comme aux passants.
Guru Nanak, né en 1469 non loin de Lahore (Pakistan) fut un grand poète et un grand mystique. Il fonda une communauté de disciples (traduction du mot « sikh ») qui prônait le monothéisme et ne se voulait ni musulmane ni hindoue. Elle rassemble aujourd’hui quelque 27 millions d’adeptes, Indiens à plus de 80%.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 12 novembre 2019