L’Almanach international
Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde
14 novembre : l'Inde célèbre ses enfants
L'anniversaire de Jawaharlal Nehru, premier chef de gouvernement de l’Inde indépendante, est célébré comme la Journée des enfants (Bal Diwas). Connu des plus jeunes sous le nom de Chacha Nehru, celui-ci avait beaucoup œuvré au bien-être des enfants, l'éducation, la santé…
L'anniversaire de Jawaharlal Nehru, premier chef de gouvernement de l’Inde indépendante, est fêté comme la Journée des enfants (Bal Diwas). Connu des plus jeunes sous le nom de Chacha Nehru, celui-ci a beaucoup œuvré au bien-être des enfants, l'éducation, la santé…
L’habitude avait été prise dès les années 1940 de célébrer publique l’anniversaire de Jawaharlal Nehru (né le 14 novembre 1889) mais ce n'est qu'en 1954 que cette Journée des enfants a été célébrée pour la première fois. Plus de 50 000 écoliers avaient alors assisté aux célébrations au Stade national de Delhi. En 1957, le 14 novembre a été officiellement déclaré Journée des enfants en Inde par un décret gouvernemental spécial, sans en faire un jour férié.
Nehru n’est pas vraiment célébré comme un modèle par le gouvernement actuel de l’Inde et son leader, Narendra Modi, est justement arrivé au pouvoir en gagnant les élections contre les héritiers de Nehru, mais cette coutume est restée très vivante dans les écoles où l’on organise un certain nombre d’animations souvent avec la participation des parents. « The children of today will make the India of tomorrow. The way we bring them up will determine the future of the contry » affirmait-il. Régulièrement, toutefois, des députés du BJP (le parti de Modi) demande à ce que la journée des enfants change de date.
Dans le reste du monde, c’est le 20 novembre, avec plus ou moins de conviction selon les pays, que les enfants sont célébrés, mais aussi le 1er juin, avec leurs parents.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 13 novembre 2024
1er novembre : Pondichéry commémore sa libération
Le Jour de la libération de Pondichéry est un jour férié officiel de ce territoire de l'Union indienne. Cette année, il célèbre le 70e anniversaire du 1er novembre 1954, jour où les comptoirs français de l’Inde, établis au XVIIe siècle, ont été de facto transférés à l'Inde indépendante.
Le Jour de la libération de Pondichéry (பாண்டிச்சேரி விடுதலை நாள்) est un jour férié officiel de ce territoire de l'Union indienne. Il célèbre cette année le 70e anniversaire du 1er novembre 1954, jour où les comptoirs français de l’Inde, établis au XVIIe siècle, ont été de facto transférés à l'Inde indépendante.
En 1947, l'Inde obtient son indépendance. L'année suivante, les gouvernements indien et français signent un accord qui donne aux habitants de l'Inde française le droit de choisir leur avenir politique et le statut de leur territoire. En 1954, les membres du conseil municipal ont voté en faveur du rattachement à l'Inde (170 voix pour et 7 voix contre).
À l'issue de négociations, les gouvernements indien et français sont convenus, le 24 octobre 1954, que les possessions françaises en Inde seraient transférées à l'Union indienne. Pondichéry, mais aussi Karaikal, Mahé et Yanam ont rejoint de facto l'Inde le 1er novembre 1954 , fusionnant avec le territoire de l'Union de Pondichéry. Deux jours plus tôt, le 30 octobre 1954, les autorités françaises s’étaient rassemblées devant la statue de l’ancien gouverneur Joseph François Dupleix, pour fleurir sa statue, lui rendre hommage avant de monter à bord du navire et dire au revoir à ce territoire occupé depuis 1673.
Le 1er novembre 1954, le drapeau français a été abaissé et le drapeau national indien a été hissé sur la maison du gouverneur de Pondichéry. Il fallu toutefois attendre le 16 août 1962 que le Parlement français ratifie le transfert de ce territoire à l’Inde. De 1963 à 2013, le Jour de la libération de Pondicherry avait été fêté à cette date, pour finalement revenir au 1er novembre, à partir de 2014, car cette date avait un plus grande signification historique.
La cérémonie du Jour de l'Indépendance se déroule traditionnellement sur Beach Road. Devant la statue de Gandhi, le représentant du gouvernement indien – il n’y a plus de ministre-président à Pondichéry – hisse le drapeau national et salue le cortège des policiers et des élèves qui défile.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 1er novembre 2024
14 septembre : l'Inde célèbre sa principale langue nationale
Le Jour de l’hindi est observée chaque 14 septembre par l’Union indienne, en particulier dans les États hindi de l'Inde. Il célébre l'adoption de l'hindi comme l'une des deux langues officielles de l'Inde, avec l’anglais
Le Jour de l’hindi (हिन्दी दिवस ; Hindī Diwas ) est observé chaque 14 septembre par l’Union indienne, en particulier dans les États hindis de l'Inde. Il célèbre l'adoption, le 14 septembre 1949, de l'hindi (écrite en devanagari) comme l'une des deux langues officielles de l'Inde, avec l’anglais. La constitution de 1950 prévoyait même qu’au bout de 15 ans, l’hindi deviendrait la seule langue officielle. En fait, il n’en a rien été, l’anglais reste utilisé de manière officielle comme langue de communication notamment dans les États du Sud où tout le monde ne parle pas le hindi, tant s’en faut. En réalité, la constitution donne aussi un rôle officiel à vingt autres langues qui constituent les langues officielles des différents États. D’ailleurs, une bonne partie d’entre elles n’ont aucune parenté linguistique avec le hindi. Dans le Sud, comme dans les petits États du Nord-Est, on est généralement peu enclin à célébrer la domination du hindi. C’est dans ces régions qu’on s’est battu pour conserver à l’anglais un statut équivalent.
L’hindi est la langue maternelle de 40% des Indiens environ. Dans son usage courant, elle est souvent mêlée à de l’anglais pour former un sabir baptisé hinglish. Métissée d’arabe et de persan, elle devient l’ourdou dans la bouche des musulmans.
Les écoles et collèges de la majeure partie du pays organisent chaque 14 septembre des programmes littéraires et culturels, des concours de poésie en hindi auxquels les étudiants participent. C’est Jawaharlal Nehru, le tout premier Premier ministre du pays, qui avait décidé en 1953 de célébrer la journée du hindi chaque 14 septembre.
Le hindi est la quatrième langue la plus parlée au monde après l’anglais, l’espagnol et le mandarin. Chaque année pour l’Hindi Diwas, lors d’une cérémonie à Delhi, le président de l'Inde remet les prix Rajbhasha à des personnes ayant contribué au rayonnement de cette langue.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 13 septembre 2023
Lire : Les Indiens et leurs langues, par Olivier Da Lage, éditions BiblioMonde
5 septembre : les Indiens célèbrent leurs enseignants
Le philosophe Sarvepalli Radhakrishnan aurait aujourd’hui 136 ans. Il croyait en l'éducation comme vertu fondamentale pour l'homme et la société. C’est son anniversaire qui a été choisi en Inde pour fêter les professeurs et réfléchir à la politique éducative du pays, laquelle n’est pas à la hauteur des enjeux dans tous les États de la fédération.
Le philosophe Sarvepalli Radhakrishnan aurait aujourd’hui 136 ans. Il croyait en l'éducation comme vertu fondamentale pour l'homme et la société. C’est son anniversaire qui a été choisi en Inde pour fêter les professeurs et réfléchir à la politique éducative du pays, laquelle n’est pas à la hauteur des enjeux dans tous les États de la fédération. Radhakrishnan avait été le premier Indien à être nommé professeur à Oxford. Plus tard, il a été recteur de l’université de Delhi, puis président de la République. En son honneur, l’Inde célèbre les enseignants chaque 5 septembre.
Lorsque Radhakrishnan a été élu président en 1962, ses étudiants lui ont demandé de l'autoriser à célébrer son anniversaire. Radhakrishnan a suggéré qu'ils célèbrent plutôt le 5 septembre comme la Journée des enseignants (शिक्षक दिवस). Il était convaincu que les enseignants devraient être les meilleurs esprits de l'Inde.
La Journée des enseignants n'est pas un jour de congé dans les écoles indiennes. Les enfants viennent à l'école comme d'habitude, mais les cours sont remplacés par diverses activités festives. Dans certaines écoles, les élèves remplacent les enseignants le temps d’une journée.
À l’échelle internationale, c’est le 5 octobre que l’on célèbre les enseignants.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 4 septembre 2024
29 août : la journée du tégoulou, la deuxième langue de l’Inde
La Journée de la langue telugu est célébrée le 29 août de chaque année dans l'État d'Andhra Pradesh, un État de l’Union indienne. C’est aussi l'anniversaire du poète telugu Gidugu Venkata Ramamurthy.
La Journée de la langue télougou ou Telugu bhasha dinotsavam (తెలుగు భాషా దినోత్సవం) est célébrée le 29 août de chaque année dans l'État d'Andhra Pradesh, un État de l’Union indienne. Cette date a été choisie pour coïncider avec l'anniversaire du poète telugu Gidugu Venkata Ramamurthy qui est né le 29 août 1863. C’est l’un des premiers linguistes de l’époque de l’occupation britannique. Il est connu pour avoir préconisé l'utilisation d'une langue compréhensible pour l'homme du commun et s'est opposé à l'utilisation d'une langue savante. Grâce aux efforts de Ramamurrty, le télougou parlé a été standardisé et accepté par le monde littéraire. Ce Telougou moderne est aujourd’hui celui de l’enseignement, y compris la mue milieu universitaire.
De nos jours, le télougou moderne est aussi utilisé dans d’autres États : avec 90 millions de locuteurs, c’est la deuxième langue régionale de l’Inde, sa présence demeure très forte en Orissa, au Tamil Nadu, au Karnataka ou à Pondichéry. En Andhra Pradesh dont c’est la langue nationale, différents événements et activités sont organisés pour célébrer la Journée de la langue telugu. Les élèves lisent des poèmes et des histoires en telugu. Chacun a la possibilité de visiter une exposition, consacrée à cette langue.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 28 août 2024
28 août : l'anniversaire de Mahatma Ayyankali au Kerala
C’est l'anniversaire du Mahatma Ayyaankali, un célèbre réformateur social qui s'est battu pour les droits des intouchables dans l'État princier de Travancore au XIXe siècle.
Ayyankali Jayanti est un jour férié de l'État indien du Kerala. Le 28 août. est l'anniversaire du Mahatma Ayyaankali, un célèbre réformateur social qui s'est battu pour les droits des intouchables dans l'État princier de Travancore.
Mahatma Ayyankali est né le 28 août 1863 dans l'État princier de Travancore, qui couvrait des parties du Kerala et du Tamil Nadu modernes. Ses parents appartiennent à la communauté Pulayar, considérée comme intouchable dans le système des castes indien. Ils étaient relativement aisés car ils possédaient des terres, mais ils étaient toujours intouchables.
Ayyankali s’est battu pour obtenir la liberté de circulation des intouchables – ce qu’ils obtiendront en 1900 seulement – Il s’est aussi mobilisé pour que tous les enfants, y compris les filles, puissent fréquenter les écoles.
Mahatma Ayyankali est considéré comme l'un des réformateurs sociaux les plus influents du Kerala, c'est pourquoi son anniversaire a été déclaré jour férié. Le 28 août, les responsables du Kerala et les descendants du Mahatma participent à une cérémonie en l'honneur d'Ayyankali qui se tient à son monument de Thiruvananthapuram.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 28 août 2024
22 août : la ville de Madras (Chennai) fête son anniversaire
La ville aurait été officiellement fondée le 22 août 1639 par des Hollandais. Depuis 2004, elle célèbre tous les ans son anniversaire.
La fondation de Madras a été célébrée pour la première fois en 1939 , à l’occasion du 300e anniversaire de la ville, avec le parrainage du gouvernement britannique. Une autre célébration à grande échelle a eu lieu en 1989 (le 350e anniversaire). L'idée de célébrer chaque année la fondation de Madras est née en 2004 lors d'une réunion des administrateurs de la Chennai Heritage Foundation. Bien que la ville s'appelle Chennai depuis 1996, l’appellation de la fête, Madras Day (மெட்ராஸ் தினம்), a conservé le nom original de la ville en signe de respect pour son histoire et son patrimoine.
La ville aurait été officiellement fondée le 22 août 1639 par des Hollandais. Ce jour-là, Andrew Cogan et Francis Day de la Compagnie des Indes orientales auraient acheté le village de Madraspatnam au vice-roi de l'empire Vijayanagar. On pense que le nom de Madras est dérivé du nom du village.
La programmation comprenait des expositions, des conférences, des débats, des lectures de poésie, des concerts, des défilés, des festivals gastronomiques, des quiz et des concours, des émissions de radio et de télévision, et plus encore.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 22 août 2024
16 août : le Nouvel An parsi
En Inde, les Parsis en Inde célèbrent leur Nouvel An à la mi-août. Dans les États du Gujarat et du Maharashtra, où vivent la plupart d’entre eux, c’est un jour férié officiel.
En Inde, les Parsis en Inde célèbrent leur Nouvel An à la mi-août. Dans les États du Gujarat et du Maharashtra, où vivent la plupart d’entre eux, le Nouvel An parsi (Navroz) est un jour férié officiel.
Cette fête est également connue sous le nom de Jamshedi Navroz d'après le nom du légendaire roi de Perse, Jamshed qui a lancé le calendrier Parsi et navroz qui signifie « nouveau jour ».
Les parsis suivent la religion du zoroastrisme, fondée par le prophète Zarathoustra en Iran il y a environ 3 500 ans. Lorsque les armées musulmanes ont envahi la Perse, de nombreux zoroastriens ont migré vers l’Inde. De nos jours, il y a environ 2,6 millions de zoroastriens dans le monde, les Parsis indiens étant le plus groupe le plus important de la diaspora.
En Iran et dans d'autres régions du Moyen-Orient, les zoroastriens célèbrent le Nouvel An persan en utilisant le calendrier Fasli/Bastnai, qui fixait le premier jour de l'année à l'équinoxe de printemps, généralement le 21 mars.
En fait, il existe trois versions distinctes du calendrier zoroastrien, et les Parsis utilisent le calendrier Shahanshahi, où le premier jour de la nouvelle année ne coïncide pas avec l’équinoxe du printemps mais tombe à la mi-août du calendrier grégorien.
Le Navrez est marqué par le ménage complet de la maison, le port de nouveaux vêtements, les échanges de cadeaux et les dons de bienfaisance.
Pour suivre les fêtes traditionnelles et religieuses, partout dans le monde, consulter l’Almanach des fêtes religieuses
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 15 août 2024
13 juillet : la Journée des martyrs du Cachemire
Ce jour férié, récemment interdit par New Delhi, commémorait un massacre d’opposants musulmans au pouvoir autoritaire du maharaja du Cachemire, en 1931.
Cette journée, désormais interdite par le gouvernement de New Delhi, fait référence à un massacre lors du procès de Abdul Qadeer, un opposant au Maharaja. Il devait être jugé par un tribunal ordinaire, mais en raison de la mobilisation de l’opinion publique, le tribunal a été transféré dans une prison de Srinagar. Le jour du procès (le 13 juillet 1931), environ 4 000 à 5 000 personnes, toutes musulmanes, se sont présentées pour assister au procès. Les soldats qui gardaient la prison ont ouvert le feu sur les manifestants : 22 personnes ont été abattues. La première victime fut le muezzin qui lançait l’appel à la prière. C’est l’anniversaire de ce massacre que célèbre la Journée des martyrs du Cachemire (یومِ شہداءِ کشمیر). La foule a enterré les corps des personnes tuées par les forces de l'ordre dans le cimetière attenant au sanctuaire de Khwaja Bahawuddin Naqshbandi à Srinagar, connu depuis le nom de Mazar-e-Shuhada ou le Cimetière des Martyrs.
Le 13 juillet 1931 est considéré par les Cachemiris musulmans comme le premier jour de la lutte pour l'indépendance et la liberté au sens moderne. Cet anniversaire est devenu avec le temps une journée de manifestation contre le pouvoir indien. Si bien qu’en 2019, quand le gouvernement ultranationaliste de New Delhi a aboli l’autonomie du Jammu-et-Cachemire, la journée du 13 juillet a été supprimée en 2020 comme jour férié officiel du Jammu-et-Cachemire. Les porte du Mazar-e-Shuhada demeure fermées pour éviter tout hommage spontané.
Le Kashmir Martyrs' Day (ou Kashmir Day) est bien sûr toujours célébré dans la partie du Cachemire contrôlée par le Pakistan.
Les principaux partis politiques cachemiris ont exprimé leur désapprobation de ce qu'ils ont décrit comme une tentative de la nouvelle administration du Jammu-et-Cachemire d'effacer l'histoire et la mémoire collective Cachemire.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 12 juillet 2024
3 juillet : le culte de saint Thomas en Inde
C’est dans un des Évangiles apocryphes qu’il est dit que Thomas serait allé évangéliser les Indes entre 42 et 72, année de son martyre, après un long périple en Syrie, en Mésopotamie puis en Perse. De fait, les chrétiens orientaux se disent « fils de saint Thomas ». On le fête le 3 juillet.
Les catholiques célèbrent saint Thomas. L’apôtre est particulièrement fêté en Syrie et en Inde.
C’est à Chennai (ex-Madras), dans le sanctuaire marial de Notre-Dame de l’Espérance, édifié en 1523 par les Portugais, qu’est fêté aujourd’hui saint Thomas, sur le lieu même de son martyre. Mais on célèbre aussi le saint apôtre dans une autre église de Chennai, la basilique Saint-Thomas, qui abrite dans une crypte, sous l’autel principal, le tombeau du saint et une partie de ses reliques. Une partie seulement car l’essentiel des reliques aurait été transporté à Édesse (Actuelle Ourfa), en Turquie, au IIIe siècle.
C’est dans un des Évangiles apocryphes qu’il est dit que Thomas, appelé Didyme (jumeau), serait allé évangéliser les Indes entre 42 et 72, année de son martyre, après un long périple en Syrie, en Mésopotamie puis en Perse. De fait, les chrétiens du Proche-Orient (Syrie, Irak, Turquie et Iran), aussi bien que ceux de l’Inde, se disent « fils de saint Thomas ». Il est fêté le 3 juillet.
Les chrétiens ne représentent que 2,3% de la population indienne, soit environ 30 millions de fidèles (dont la moitié de catholiques), essentiellement dans le sud du pays. L’Église catholique en Inde est souvent prise pour cible par des fondamentalistes hindous qui l’accusent de déstabiliser le système des castes en attirant à elle les dalits (les hors-castes ou intouchables).
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 2 juillet 2024
15 avril : l’anniversaire de l’Himachal Pradesh
Créé le 15 avril 1948, en réunissant trente principautés qui vivaient encore à l’âge féodal, l’Himachal Pradesh a d’abord été un simple territoire directement administré par New Delhi avant de devenir un État.
C’est le 15 avril 1948, quelques mois après l’indépendance de l’Inde que l’Himachal Pradesh a été constitué en province, administrée par un commissaire en chef, qui représentait le gouvernement de l'Inde. Pour la créer, les autorités ont réuni trente principautés qui vivaient encore à l’âge féodal, dont Kangra , Jaswan, Datarpur, Guler, Rajgarh , Nurpur , Chamba, Suket, Mandi, Bilaspur… L’Anniversaire de l’Himachal (हिमाचल दिवस) est célébré chaque année par un jour férié et des festivités.
La région est située au nord du Pendjab, sur les contreforts de l’Himalaya. C’est le célèbre érudit sanskrit Acharya Diwakar Datt Sharma a inventé le terme d’Himachal qui signifie « pentes enneigées ». Sa capitale, Shimla était le quartier général d'été des vice-rois britanniques d'avant l'indépendance ; c'est aujourd'hui la capitale de l'État. Nichée à une altitude d'environ 2 200 mètres, c’est l'une des stations de montagne les plus grandes et les plus populaires de l’Inde.
L’Himachal est ensuite devenu un semi-État, puis après l’absorption de nouveaux territoires (notamment l’État de Bilaspur), a ensuite accédé au statut d’État (pradesh en sanskrit), le 25 janvier 1971. Ce qui a généré un autre jour férié local.
Ce 15 avril 2024, la cérémonie de l'Himachal Day au niveau de l'État est organisée à Ridge Ground, dans la capitale Shimla. Un défilé de la police et des programmes culturels sont organisés à cette occasion sous la présidence du gouverneur Shiv Pratap Shukla.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 15 avril 2024
14 avril : l’anniversaire du Dr Ambedkar, l’un des fondateurs de l’Inde actuelle
Il a été l’un des premiers intouchables à faire des études supérieures et à se hisser au plus haut niveau de l’État indien dont il a participé à la fondation. On lui doit l’essentiel de la constitution indienne, notamment les articles sur la laïcité, la lutte contre les discriminations… Il n’est pas vraiment dans la droite ligne de l’Inde de Narendra Modi mais son culte n’a cessé de grandir ces dernières années.
C’est le 134e anniversaire de Babasaheb Ambedkar et son aura n’a cessé de grandir ces dernières années. Cet homme, né dans un milieu défavorisé et qui sera l’un des premiers intouchables à faire des études supérieures, à bénéficier d’une bouse pour étudier aux États-Unis et à Londres, puis à se hisser au plus haut niveau de l’État indien dont il a participé à la fondation. Il fut député, ministre de la Justice, du Travail… On lui doit l’essentiel de la constitution indienne, notamment les articles sur la laïcité, la lutte contre les discriminations. Très jeune, il a lutté contre le système des castes et, une fois au gouvernement, il a mis en place une discrimination positive en faveur des plus défavorisés.
Bhimrao Ramjo Ambedkar est né le 14 avril 1891 à Mhow (appelé aujourd'hui Ambedkar Nagar) dans le Madhya Pradesh. Son anniversaire a été fêté publiquement pour la première fois à Pune, en 1928, par ses partisans. Mais il a fallu attendre 1990, à la veille de son centenaire, pour que le Dr Ambdekar reçoive à titre posthume le Bharat Ratna, la plus haute distinction civile indienne. La période 1990-91 fut, en outre, déclarée « Année de la justice sociale ». Certains État de l’Inde célèbrent le 14-Avril une journée de l’équité. Babasaheb Ambedkar (son surnom) est particulièrement vénéré par les intouchables qu’il appelait les datits, dont il était (car sa famille était de la caste des Mahars) ; mais aussi des bouddhistes, car un an avant sa mort, en 1956, il s’était converti au Bouddhisme pour protester contre le maintien de l’esprit des castes (pourtant abolies par la constitution) et la sur-représentation des hautes castes au sommet de l’État. Il avait entraîné avec lui la conversion en masse de plusieurs centaines de milliers d’intouchables.
Ambedkar Jayanti n'est pas une fête nationale en Inde. Mais, c'est un jour férié dans 25 États et territoires de l'Union indienne (sur 36) , dont Andhra Pradesh , Bihar , Chandigarh , Chhattisgarh , Goa , Gujarat , Haryana , Himachal Pradesh , Jammu-et-Cachemire , Jharkhand , Karnataka , Kerala , Ladakh , Madhya Pradesh. , Maharashtra , Odisha , Pondichéry , Pendjab , Rajasthan , Sikkim , Tamil Nadu , Telangana , Uttarakhand , Uttar Pradesh , Bengale occidental…
Ces deux dernières décennies le culte d’Ambdekar a pris de l’ampleur. Le jour de son anniversaire, les gens se rassemblent devant les statues et les mémoriaux du Dr Ambedkar pour lui rendre hommage. Les autorités indiennes ont fini par s’y plier et à déclarer, localement, la journée du 14 avril comme fériée. Les écoles et les universités organisent des séminaires, des conférences et des discussions pour informer les jeunes générations sur la vie, les philosophies et les contributions d'Ambedkar. Les processions et rassemblements publics sont très courants dans le cadre des célébrations. On organise chaque année le marathon « Run for Ambdekar ». Des spectacles de danse et de musique traditionnelles illustrant les thèmes de l'égalité et de la justice sociale ajoutent une dimension culturelle aux célébrations. On prononce des discours et organise des débats sur des questions liées à la justice sociale et à la discrimination de caste.
Le Dr Ambdekar n’est pas vraiment dans la droite ligne de l’Inde de Narendra Modi mais son culte n’a cessé de grandir ces dernières années. On célèbre aussi l’anniversaire de sa mort (Mahaparinirvan Diwas), chaque 6 décembre.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 13 avril 2024
5 avril : la Journée de l’égalité en Inde
Ce Jour de l'égalité, célébré en Inde, correspond à l’anniversaire Jagjivan Ram, un combattant de la liberté et de l’abolition des castes. Il a passé sa vie à la promotion des intouchables ou dalits, dont il était issu.
Ce Jour de l'égalité (Samata Diwas, समता दिवस) correspond à l’anniversaire Jagjivan Ram, populairement connu sous le nom de Babuji, qui était un combattant de la liberté et un leader du mouvement dalit (ou « intouchables » ainsi qu’ils étaient appelés autrefois). Il est né le 5 avril 1908 dans une famille de harijans ou dalits.
Jagjivan Ram a été élu député sans interruption de 1936 à sa mort en 1986, sans doute un des records mondiaux en démocratie. Responsable du portefeuille du ministère du Travail, il a été le plus jeune ministre du gouvernement intérimaire dirigé par Jawaharlal Nehru en 1946, avant même l’indépendance de l’Inde. Il le sera à nouveau sous Indira Gandhi, puis ministre de l’agriculture et à ce titre, il dirigea la Révolution verte dans les années 1960 et à nouveau dans les années 1970. En tant que ministre de la Défense pendant la guerre indo-pakistanaise de 1971, a joué un rôle déterminant dans la naissance de la nation bangladaise…
Mais ce qui a été surtout retenu de sa langue carrière politique, c’est son combat de plusieurs décennies contre le système des castes et pour le droit des Dalits. Dès 1928, il rassemblait des dizaines de milliers de manifestants dans ce but. En 1935, il exprima son soutien au sein du Mahasabha hindou pour que les dalits puissent entrer dans les temples et boire l'eau des puits publics. Deux trois qui leur étaient jusque-là refusés. Jagjivan Ram rêvait d'une société hindoue démocratique et sans caste. Il s’est activement impliqué dans le groupe de pression pour l'amélioration des couches les plus faibles de la société. L’intouchabilité a été abolie par la Constitution de 1950, mais les quelque 200 millions d’Indiens qui sont issus de cette couche de la population demeurent encore dans leur très grande majorité en bas de l’échelle sociale. De nombreux préjugés défavorables subsistent à leur égard. L’égalité espérée par Jagjivan Ram est bien loin d’avoir été atteinte. Cette journée du 5-Avril est là pour le rappeler.
L'anniversaire de Jagjivan Ram (Babu Jagjivan Ram Jayanti) est célébré chaque 5 avril par l’Union indienne, mais ce n’est un jour férié que dans les États indiens de Telangana et d'Andhra Pradesh. En 2008, pour son centenaire, des célébrations nationales appuyées avait été organisées. Narendra Modi lui rend hommage chaque année.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 4 avril 2024
25 mars : c’est Holi, la fête des couleurs en Inde
Visages bariolés, vêtements trempés et couverts de multiples couleurs, une foule joyeuse, une ambiance populaire, depuis hier, c’est Holi, la fête des couleurs en Inde. Durant toute la journée, les participants, généralement habillés de blanc, vont s’asperger de poudres de couleurs…
Visages bariolés, vêtements trempés et couverts de multiples couleurs, une foule joyeuse, une ambiance populaire, depuis hier, c’est Holi ( होली ), la fête des couleurs en Inde. Durant toute la journée, les participants, généralement habillés de blanc, vont s’asperger de poudres de couleurs, d’eau parfumée sans omettre de prononcer l’excuse d’usage « Ne soyez pas fâché, c’est Holi ! ». Nul n’est épargné dans ce simulacre de bataille où l’on prend un vrai plaisir à s’affronter, sans tenir compte de l’origine ou de la caste de l’autre et dans la bonne humeur toujours ! On dit que c’est une occasion rêvée pour régler des conflits sans violence, à l’image de ce qui se faisait , par le passé, dans les carnavals en Occident.
Certains accordent à cette coutume un rôle prophylactique, beaucoup de pigments issus de plantes ayant des vertus médicinales, reconnues et prescrites par la médecine ayurvédique. Mais à l’origine, Holi est d’abord une fête qui célébrait la fertilité et une dernière occasion de se détendre avant la période des grands travaux agricoles. La coutume voulait aussi que l’on nettoie les maisons et qu’on les débarrasse de tout parasite. Différentes légendes se rattachent à cette fête.
En Inde, mais aussi au Bangladesh, au Pakistan, au Népal et dans beaucoup de communautés hindoues à l’étranger, notamment au Royaume-Uni, Holi est célébrée moins comme une fête religieuse (pas de rituel sacré à proprement parler) que comme un moment de liesse et de fraternité populaire, toutes castes confondues !
Les prochaines dates : 14 mars 2025, 4 mars 2026, 22 mars 2027, 11 mars 2028…
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 24 mars 2024
31 janvier : Amartithi, l’anniversaire de la mort d’un gourou
Chaque année, le 31 janvier, plusieurs dizaines de milliers de fidèles de Meher Baba se rassemblent sur son samadhi (tombeau) à Meherabad, un village du centre du Maharashtra, en Inde. Mort en 1969, Meher Baba déclara qu'il était l’Avatar, autrement dit, une incarnation de Dieu lui-même !
Chaque année, plusieurs dizaines de milliers de fidèles de Meher Baba se rassemblent sur son samadhi (tombeau) à Meherabad, un village du centre du Maharashtra, en Inde. D’un simple ashram fondé en 1923, le lieu est devenu un centre de pèlerinage gigantesque pouvant loger jusqu’à 18 000 pèlerins en même temps (c’est gratuit, il suffit de réserver).
La célébration de ce cinquante-cinquième Amartithi (anniversaire du darshan de l'Avatar Meher Baba) dure deux jours, c'est-à-dire du 30 janvier à midi au 1er février à midi. Le point culminant des célébrations se situe à midi, ce 31 janvier 2024. C’est à ce moment-là précisément que selon ses adeptes « L'Avatar Meher Baba a laissé tomber son corps physique le 31 janvier à midi à Meherazad pour vivre éternellement dans le cœur de tous ses amants. » Le gourou est mort le 31 janvier 1969, mais son esprit a survécu pour ses nombreux adeptes. Pendant ces deux jours, trois prières écrites par Meher Baba, la prière du Maître, la prière du Repentir et la prière pour les baba-lovers (c’est ainsi qu’on nomme ses adeptes) sont récitées matin et soir sur son tombeau.
Meher Baba (Merwan Sheriar Irani de son vrai nom) est né en 1894 à Pune (Maharashtra) dans une famille de parsis (zoroastriens). De 1925 jusqu'à la fin de sa vie, Meher Baba a maintenu le silence, et n’a communiqué que par le moyen d'un tableau alphabétique ou par gestes. Sa vie a été une alternance de retraites spirituelles et de voyages pour répandre la bonne parole, notamment en Amérique du Nord et en Europe, où il a conduit des œuvres charitables et lutté contre l’usage des drogues. Son allure de sage et de mystique indien a eu beaucoup de succès à Hollywood, lui a permis de rencontrer des personnalités les plus diverses.
Le 10 février 1954, Meher Baba déclara qu'il était l’Avatar, autrement dit, une incarnation de Dieu lui-même ! Et ne s’exprima plus que par des signes, ce qui ne l’empêcha pas de voyager à nouveau en Australie et en Amérique, il fut notamment reçu à New York. N’ayant peur de rien, Baba déclarait qu'à d'autres époques l'Avatar avait été connu sous les noms de Zoroastre, Râm, Krishna, Bouddha, Jésus et, dernièrement, Mahomet. Il était donc le dernier de cette prestigieuse liste de messies. Meher Baba n’a pas créé de religion très structurée, ce qui explique pourquoi il n’a pas été attaqué par les religions concurrentes. Il n’en a pas moins quelques dizaines de milliers d’adeptes, les baba-lovers, répartis un peu partout dans le monde, sans forcément de liens les uns avec les autres si ce n’est lors des pèlerinages, comme c’est le cas aujourd’hui. Meherabad, dans le district d'Ahmednagar, est ainsi devenu un centre international de pèlerinage, en particulier chaque 31 janvier, mais aussi le 25 février pour son anniversaire et le 10 juillet, date du début de son fameux silence.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 31 janvier 2024
30 janvier : la journée des martyrs en Inde, en hommage à Gandhi
Cette célébration très ambiguë commémore la mort du Mahatma Gandhi, assassiné le 30 janvier 1948 par un extrémiste hindouiste Nathuram Godse, car les autorités indiennes actuelles ont bien oublié son enseignement.
Voilà une célébration très ambiguë qui commémore la mort du Mahatma Gandhi, assassiné le 30 janvier 1948 par un extrémiste hindouiste, nommé Nathuram Godse. Comme chaque année, pour le Jour des martyrs (Sarvodaya ou Shaheed Diwas, शहीद दिवस) le gouvernement demande à tous les fonctionnaires d’observer deux minutes de silence à 11 heures précise. Et de déclencher une sirène, au début et à la fin, pour avertir le public et l’inciter à faire de même.
La politique du premier ministre Modi est à mille lieues de celle préconisée par Gandhi. C’est au cours d’une prière multiconfessionnelle que le Mahatma Gandhi a été assassiné par Nathuram Godse, un fanatique hindou qui ne supportait pas son discours de tolérance à l’égard des musulmans du pays.
Si Narendra Modi s’est toujours abstenu de soutenir les militants nationalistes qui tentent de réhabiliter la mémoire de N. Godse, (qui fut exécuté en 1949), il ne l’a jamais explicitement condamné !
La politique ultra-hindouiste du dirigeant indien ne l’empêche pas d’utiliser régulièrement la figure de Gandhi et même de son martyre. En septembre 2023, par exemple, Narendra Modi a invité les dirigeants du G20 au Raj Ghat, site où le Mahatma a été incinéré en janvier 1948, au lendemain de son assassinat par un idéologue nationaliste hindou. Imitant Gandhi, Modi s’y était rendu pieds nus. Comme chaque 30 janvier, pour Shaheed Diwas, c’est en ce lieu que se réunissent le président, le vice-président, le Premier ministre, le ministre de la Défense ainsi que les trois chefs des forces indiennes pour déposer la couronne en l'honneur du Mahatma Gandhi.
Le Mahatma Gandhi est aujourd’hui le symbole de la non-violence dans le monde entier. De nombreux dirigeants mondiaux le considèrent comme leur source d’inspiration. La philosophie du Mahatma Gandhi repose sur trois principes : la non-violence, la lutte pour la vérité (satyagraha) et la liberté individuelle et politique (swaraj). On est chaque année un peu plus loin du système politique indien actuel.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 29 janvier 2024
25 janvier : Thaipusam, la fête tamoule de la pleine lune
Thaipusam est une fête hindoue célébrée par les Tamouls lors de la pleine lune du mois tamoul de Thai (fin janvier-début février du calendrier grégorien). C'est un événement important dans les communautés tamoules d'Inde, du Sri Lanka, de Malaisie, de Singapour, de Maurice et de certains autres pays. Thaipusam est un jour férié à Maurice.
Thaipusam (தைப்பூசம்) est une fête hindoue célébrée par les Tamouls lors de la pleine lune du mois tamoul de Thai (fin janvier-début février du calendrier grégorien). Cette fête est connues sous le nom de Thaipooyam (en tamoul) ou de Thaippooyam (en malayalam). C'est un événement important dans les communautés tamoules d'Inde, du Sri Lanka, de Malaisie, de Singapour, de Maurice et de certains autres pays. Thaipusam est un jour férié à Maurice.
Selon la légende, la fête de Thaipusam commémore l'une des batailles entre les Asura et les Deva. Les Asura et les Deva sont deux classes d'êtres divins dans la mythologie hindoue, ces derniers étant considérés comme plus bienveillants. À un moment donné, les Devas ont été vaincus à plusieurs reprises par les Asura, alors ils se sont approchés de Shiva et lui ont demandé son aide. Shiva accéda à leur demande et créa Skanda, un puissant guerrier qui devint le chef des forces célestes et vainquit le maléfique asura Surapadma.
Thaipusam commémore l'occasion où Parvati, l'épouse de Shiva, a donné à Skanda une lance qu'il a utilisée pour tuer Surapadma. Skanda, également connu sous le nom de Murugan, est vénéré comme le dieu de la guerre dans l'hindouisme. Thaipusam est la célébration de ses victoires. Le rituel central du festival est le Kavadi Attam (« danse du fardeau »). Il symbolise un sacrifice à Murugan en signe de gratitude et en demande d'aide et de protection.
Certains fidèles prient et jeûnent 48 jours précédant la fête. Le jour de la fête, ils se rasent la tête et entreprennent un pèlerinage en portant un fardeau physique nommé kavadi. Il existe différents types de kavadi, le plus simple étant un pot de lait. Mais la plupart des kavadi ressemblent à des dais décorés de fleurs et de plumes de paon. Ils sont portés par les fidèles sur leurs épaules jusqu'au temple.
4 décembre : l’Inde célèbre ses forces navales
La Journée de la marine, en Inde, rappelle la première victoire navale d’importance. L’Inde qui aidait le Bangladesh à se libérer de la tutelle du Pakistan occidental. Elle avait lancé une attaque navale, victorieuse, sur le port de Karachi, quartier général des forces navales du Pakistan, le 4 décembre 1971.
Beaucoup de pays fêtent leur marine le jour anniversaire de leur fondation, ce n’est pas de cas de l’Inde où la Journée de la marine (Navy Day, भारतीय नौसेना दिवस), chaque 4 décembre, rappelle la première victoire navale d’importance. C’était pendant la deuxième guerre contre le Pakistan. L’Inde qui aidait le Bangladesh à se libérer de la tutelle de son voisin occidental, avait lancé une attaque navale sur le port de Karachi, quartier général des forces navales du Pakistan. L’opération baptisée “ Trident ” permit, le 4 décembre 1971, de détruire quatre navires pakistanais et de neutraliser la principale base navale de l’ennemi.
Cette victoire navale, n’était pas vraiment la première. Une décennie plus tôt, l’opération Vijay, le 19 décembre 1961, avait permis à l’Inde de prendre la ville de Goa, mais les Portugais s’étant à peine défendu, la victoire n’était pas aussi glorieuse que celle que l’Inde remportera sur son voisin en 1971.
La journée de la marine a été célébrée pour la première fois en 1944, le 21 octobre, date d’une victoire anglaise sans pareille. Elle a ensuite été déplacée au 1er décembre, puis en 1972, au 4 décembre. Il était difficile de faire référence à une fondation, car l’Inde a hérité des forces navales qu’ont bien voulu leur laisser les Anglais après 1947. Autrement dit, juste quelques navires pour surveiller ses côtes. Trois quarts de siècle plus tard, elle dispose d’une des dix flottes les plus importantes du monde ( la 7e, 6e voire 5e selon les critères et les années de référence, en concurence avec celles de la France et du Royaume uni).
D’ordinaire, les célébrations ont lieu à Visakhapatnam, le grand port du golfe du Bengale. Mais cette année, la Journée de la marine indienne est célébrée au fort de Sindhudurg qui a été construit sur le littoral de la mer d’Aden, au sud de Bombay, par l’empereur marathe Chhatrapati Shivaji Maharaj en 1660. L'événement est animé par l'amiral R Hari Kumar, chef d'état-major de la marine. Il verra la participation de 20 navires de guerre ainsi que de 40 avions, dont le MiG 29K et le LCA Navy. Le Premier ministre Narendra Modi assiste à la cérémonie du fort de Sindhudurg aux côtés du ministre en chef du Eknath Shinde et d'autres dignitaires. Après l'événement, N. Modi dévoilera la statue de Chhatrapati Shivaji Maharaj au fort de Rajkot, à Medha, Malvan.
La branche navale des forces armées indiennes a été fondée en 1612 par la Compagnie des Indes orientales et sera rebaptisée "Marine indienne" le 26 janvier 1950, deux ans et demi après l'indépendance. Il était difficile de célébrer l’origine britannique des forces navales indiennes. D’autant qu’en Inde, c’est Chhatrapati Shivaji Maharaj, l’empereur marathe du XVIIe siècle, qui est considéré comme le « père de la marine indienne ». Conscient très tôt de l’importance d’une présence maritime, il est connu pour avoir établi une solide force navale afin d’asseoir son empire marathe et résister aux menaces extérieures, notamment celle des Hollandais, des Portugais et des Britanniques. Son objectif était aussi de protéger la côte de Konkan (autour de Bombay) de la piraterie. Mais la continuité avec cette flotte marathe du XVIIe siècle et la marine actuelle est difficile à établir.
Le 4 décembre n’est pas un jour férié en Inde, mais une commémoration officielle. Les cérémonies, outre des dépôts de gerbes aux monuments aux morts, comprennent un spectacle de musique navale, une danse animée de cornemuse présentée par les cadets du SCC… Les festivités se terminent par un spectacle laser éblouissant au fort historique de Sindhudurg. Durant la journée, dans les ports militaires du pays des navires de guerre sont proposés à la visite exceptionellement.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 3 décembre 2023
26 novembre : les Indiens fêtent leur constitution et celui qui l’a inspiré
Le 26 novembre est l’anniversaire de l’adoption, en 1949, de la constitution de la république de l'Inde, par l’Assemblée constituante. Mais ce texte que le Premier ministre Modi qualifie régulièrement de « livre sacré de l’Inde » est très régulièrement amendé pour l’adapter à une politique qui s’écarte de plus en plus de l’esprit de la constitution inspirée, à l’époque, par le Dr Ambedkar.
Le 26 novembre a longtemps été célébré comme la Journée nationale du droit, car c’est l’anniversaire de l’adoption de la constitution de la république de l'Inde, le 26 novembre 1949, par l’Assemblée constituante. Elle entrera en vigueur trois mois plus tard, le 26 janvier 1950.
Il a fallu plus de deux ans après l’indépendance, obtenue le 15 août 1947, pour doter le pays d’une constitution qui se voulait un modèle. C’est d’ailleurs la plus longue de toutes les constitutions en vigueur dans le monde. L'original a été rédigé en anglais et, après son adoption, la traduction en hindi a également été réalisée par le Dr Bhimrao Ramji Ambedkar qui est aussi son principal inspirateur.
En 2015, année du 125e anniversaire d’Ambedkar, le gouvernement indien a déclaré que le 26 novembre serait désormais Jour de la Constitution (Samvidhāna Divasa, संविधान दिवस). La même année, Narendra Modi posait la première pierre, à Bombay, de la Statue de l'Égalité, également connue sous le nom de Mémorial du Dr Ambedkar qui devrait être dans quelques mois, la troisième statue la plus haute du monde. Rien n’est trop grand, selon le Premier ministre indien, pour célébrer celui qui a supervisé la rédaction de ce qu’il qualifie régulièrement de « livre sacré de l’Inde ». Ce qui n’empêche pas le gouvernement de l’amender très régulièrement, environ deux fois par an, pour l’adapter à une politique qui s’écarte de plus en plus de l’esprit de la constitution.
La constitution a été conçue par Ambedkar comme une protection pour les plus faibles, les dalits, les femmes, les minorités... Elle est censé offrir une garantie juridique d’égalité à tous les Indiens. Ce que contredit par exemple le Citizenship Amendment Bill que Modi a fait voter en 2019 et qui défavorise juridiquement les musulmans. Le coup de force opéré, également en 2019, pour révoquer l’autonomie du Cachemire, région à 80 % musulmane, est en contradiction avec le texte fondamental de l’Union indienne. L’original de la constitution repose dans une vitrine inaccessible au public. La consitution est d’autant plus sacralisée que son esprit est régulièrement détourné par un gouvernement d’extrême droite, inspiré par des extrémistes hindous, qui cherche à imposer l’idéologie de l’« hindutva » (« hindouité »), à l’ensemble de l’Union indienne. Le régime autoritaire et ethnique qui est en train de s’imposer en Inde, depuis l’arrivée au pouvoir de Narendra Modi, est hélas en complète contradiction avec la constitution que les Indiens sont invités à célébrer chaque 26 novembre.
Ce n'est pas un jour férié, mais c'est une célébration largement répandue dans tout le pays. Il est notamment demandé aux universités de sensibiliser les étudiants au Jour de la Constitution et de les encourager à participer aux événements organisés dans le cadre de celui-ci. Une partie importante de la célébration consiste à lire le préambule de la Constitution et à réaffirmer l'engagement à défendre son esprit. Les collèges et universités organisent d'autres activités, notamment des conférences et des webinaires sur les valeurs constitutionnelles et les principes fondamentaux de la Constitution indienne. Tout espoir n’est donc pas perdu dans ce pays qui prétend être la plus grande démocratie du monde.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 25 novembre 2023
24 novembre : les sikhs pleurent leur neuvième gourou
Guru Tegh Bahadur vivait en Inde au XVIIe siècle, il est vénéré par les sikhs comme l’un des dix gourous fondateurs de leur religion. C’est lui qui a fondé la ville d’Anandpur Sahib, au Pendjab, l’une des villes les plus sacrée du sikhisme. Mais, c’est surtout son martyre qui a marqué la mémoire.
Guru Tegh Bahadur (ਗੁਰੂ ਤੇਗ਼ ਬਹਾਦੁਰ) vivait en Inde au XVIIe siècle, il est vénéré par les sikhs sous le nom de Srisht-di-Chadar (protecteur de l'humanité). C’est lui qui a fondé la ville d’Anandpur Sahib, située aujourd’hui au Pendjab, qui est l’une des villes les plus sacrée du sikhisme. Mais, c’est surtout son martyre qui a marqué la mémoire.
En mai 1675, Guru Tegh Bahadur fut approché par des pandits (sages) hindous du Cachemire, sollicitant l'intercession du gourou contre les conversions des hindous à l'islam imposées par les dirigeants moghols de l’Inde. Il encourage les pandits à résister à ces conversions forcées. Lui-même refuse de se convertir à l'islam. Pour cela il est convoqué à Delhi chez l’empereur Aurangzeb furieux. Lui et ses fidèles sont torturés. Guru Teg Bahadur Ji est condamné à mort. Il a été publiquement exécuté par décapitation. Les sikhs ont retenu la date du 24 novembre 1675 pour cette exécution, même si les historiens avancent la date du 11 novembre. Avant se se rendre chez l’empereur, il avait pris soin de désigner son fils, fils, Gobind Rai, Guru, comme son successeur. Ce dernier est le dixième et dernier des dix gourous fondateurs du sikhisme.
Chaque 24 novembre, les sikhs vénèrent un sage qui s’est sacrifié pour la liberté religieuse. Devant tant de résistance, Aurangzeb renoncera à ses projets de conversion de masse à un islam radical. À chaque date anniversaire, les sikhs commémorent Le martyre de Guru Tegh Bahadur (गुरु तेग बहादुर पुण्यतिथि). Ce jour-là, un grand nombre de fidèles se rassemblent pour des processions en hommage au Guru. Des kirtans (chants religieux) sont chantés dans les gurudwaras (temples sikhs) par les fidèles.
À la mémoire de Guru Tegh Bahadur, un gurdwara nommé Sis Ganj Sahib a été construit sur le site de son martyre : Chandni Chowk à Delhi. Lors du défilé de la fête de la République, le régiment sikh de l'armée indienne salue le Sis Ganj Gurudwara avant de saluer le président de l'Inde. Un autre gurdwara, Raqab Ganj Sahib à Delhi a été construit sur le site de la maison de Lakhi Shah Vanjara, le disciple qui avait brûlé sa maison pour incinérer le corps du gourou. Ces temples sont d’importants lieux de pèlerinage, en particulier chaque 24 novembre. depuis 1979, c'est le seul cas de salut à deux reprises lors du défilé de la Fête de la République par un régiment de l'armée indienne.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 23 novembre 2023