1er mars : le nouvel an mongol ou la fête de la lune blanche

 

C’est le Nouvel An lunaire mongol, appelé Tsagaan Sar (Цагаан сар), littéralement « lune blanche ». C’est avant tout une fête familiale, mais on visite aussi les amis, on s’échange des cadeaux.

La veille du jour de l’an appelé Bituun, on a nettoyé toute la maison, allumé des bougies. Les Mongols terminent l’année en mangeant des produits laitiers et du buuz. Traditionnellement, les Mongols règlent tous les problèmes et remboursent toutes les dettes de la vieille année ce jour-là.

On se réunit généralement chez l’aîné de la famille. Les trajets sont parfois longs pour tous se retrouver. Cette année comme le Nouvel an tombe un week-end, les autorités mongoles ont accordé deux jours fériés supplémentaires, lundi et mardi pour qu’il puisse y avoir de vraies vacances du Tsagaan Sar.

Beaucoup profitent de l’occasion pour revêtir le costume traditionnel mongol. La fête de Tsagaan Sar est un moyen de cultiver l’identité mongole que l’époque communiste avait tenté d’effacer. En 1960, le gouvernement avait interdit cette fête et a tenté de remplacer la fête par une fête appelée Journée collective du berger (Нэгдэлчдийн moulu). La révolution démocratique a permis au nouvel an mongol de revivre. C’est aussi une fête religieuse, les familles brûlent des bougies sur l'autel symbolisant l’illumination bouddhiste. Cette année 2025, la nouvelle année débute sous les auspices du serpent bleu femelle, avec la devise Eldev erdenet (Les anciens sont morts).

Contrairement à la fête du Naadam en été qui célèbre les vertus viriles, Tsagaan Sar célèbre les vertus plus douces de la paix et de l'harmonie. La couleur blanche représentée notamment par les aliments blancs ou « tsagaan idee »  symbolise la pureté de l'intention. Les gens se saluent par Амар байна уу ? qui signifie « Vivez-vous en paix ? ».

Les plats traditionnels mongols pour cette fête de la une blanche sont donc principalement blancs : des produits laitiers, du riz au lait caillé (tsagaa-цагаа) ou du riz aux raisins secs (berees-бэрээс), une pyramide de biscuits traditionnels dressée sur un grand plat de manière spéciale symbolisant le mont Sumeru ou le royaume de Shambhala, un morceau de mouton grillé et du bœuf haché ou du mouton haché cuit à la vapeur dans une pâtisserie, des boulettes de pâte cuites à la vapeur appelées buuz , de la viande de cheval et des biscuits traditionnels Boortsog. Le Tsagaan Sar se doit d’être un festin somptueux, à l’échelle de chaque famille, il y va de la prospérité de l’année à venir. Cela nécessite plusieurs jours de préparation, les hommes comme les femmes préparent de grandes quantités de buuz en famille, ainsi que de l'ul boov , une pâtisserie réservée à la fois au dessert et à la présentation. 

Tsagaan Sar qui marque la fin de l’hiver et annonce l’arrivée du printemps est célébré du premier au troisième jour du premier mois du calendrier mongol. Celui-ci est lunisolaire, il comprend à la fois des mois lunaires et une année solaire, visant à synchroniser la longueur de l’année lunaire avec celle de l’année solaire par l’introduction d’un 13e mois tous les deux ou trois ans. Depuis 1921, il n’est plus utilisé que pour fixer la date des fêtes traditionnelles. La date de Tsagaan Sar varie de la fin janvier au tout début mars comme cette année où la fête est très tardive. Il est fêté en Mongolie mais chez les Mongols vivant sous domination russe  (les Bouriates, Oïrats, Kalmouks…) ou chinoise.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 1er mars 2025

 
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