9 mars : les Luxembourgeois célèbrent la fin de l’hiver

 

Ce dimanche, le premier du Carême, est appelé le Dimanche des brandons (Buergbrennen). Ce soir-là au Luxembourg, ou la veille au soir (cela dépend des localités), on allume d'immenses bûchers dont la mission est de chasser l'hiver. Leur forme peut varier – parfois il s'agit d'un petit château (buerg), mais pour la plupart ils ont la forme d'un bûcher géant avec une croix au milieu.

Le feu de la Buerg (le mot vient du latin comburere qui signifie brûler) est alimenté par un assemblage de bois, foin et autres matériaux inflammables. Il est censé mettre un terme à la froide saison et souhaiter la bienvenue au printemps. Buergbrennen est aujourd’hui accompagné d’une fête de quartier proposant aux spectateurs boissons chaudes et grillades. La mise à feu de la Buerg est généralement précédée d'un cortège aux flambeaux, le Fakelzuch.

Cette fête est très ancienne et elle était jadis réservée exclusivement aux hommes. On fait remonter la coutume des bûchers aux célébrations du Nouvel an dans la Rome antique qui avait lieu le 1er mars. Mais, cette pratique semble plus ancienne encore, héritière de cultes païens de sortie de l’hiver que l’on célèbre à différentes dates en ce début d’année. Au XXe siècle, la coutume de Buergbrennen tendait à disparaître, elle a été relancée depuis une trentaine d’années pour devenir aujourd’hui un élément identitaire du Luxembourg alors que dans la région, en Moselle  (la fête des brandons), en Wallonie (le dimanche des Bures), dans l’Eifel, en Souabe-alémanique (Hüttenbrennen ou Funkenfeuer) et même en Suisse, elle est tombée en désuétude.

Au Luxembourg, presque tous les villages, petits ou grands, organisent leur propre grand feu. Dans certaines localités, comme la ville de Dudelange, une procession aux flambeaux est organisée le samedi soir.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 8 mars 2025

 
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