L’Almanach international
Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde
19 juillet : au Nicaragua, une célébration vide de sens
La date fait référence à la chute du dictateur Somoza dont la famille régnait sur le pays depuis près de quatre décennies , jusqu’en juillet 1979. L’homme fort de cette révolution a instauré une dictature très semblable à celle qu’il a contribué à renverser il y a 45 ans.
La date fait référence à la chute du dictateur Somoza dont la famille régnait sur le pays depuis près de quatre décennies puisqu’elle a pris le pouvoir en 1936 et l’a perdu le 17 juillet 1979 après presque deux décennies d’une guerre de libération dont la victoire a eu un retentissement mondial. C’est l’entrée dans Managua des forces sandinistes, le 19 juillet 1979 qui est commémoré aujourd’hui par un jour férié.
En 1961, diverses organisations d'opposition avaient formé le Front sandiniste de libération nationale (FSLN). Celui-ci porte le nom d'Augusto César Sandino, un révolutionnaire nicaraguayen qui a mené une rébellion contre l'occupation américaine du Nicaragua à la fin des années 1920 et au début des années 1930.
La révolution menée par le FSLN est maintenant connue sous le nom de révolution sandiniste ou révolution nicaraguayenne. Dans les années 1970, le FSLN lance une campagne militaire contre le régime. Finalement, le président Anastasio Somoza Debayle démissionne le 17 juillet 1979. Deux jours plus tard, l'armée du FSLN entre dans la capitale Managua et prend le pouvoir.
C’est Daniel Ortega, chef de file de la faction dite tercériste du FSLN (qui insistait sur l'action militaire davantage que sur le travail idéologique pour abattre le régime) qui accède au pouvoir. Les États-Unis vont tout faire pour miner cette révolution socialiste inspirée de Salvador Allende et de Fidel Castro. Celle-ci évoluera vers la démocratie. Une alternance aura lieu en 1990 avec la victoire de l’opposition. Après plusieurs gouvernements conservateurs successifs, Daniel Ortega revient au pouvoir en 2007 après avoir remporté l’élection présidentielle. La démocratie va peu à peu être écornée. Ortega et son épouse instaurent peu à peu une dictature familiale très semblable à celle qui est tombée en 1979. Ce qui rend cette célébration du 19 juillet totalement vide de sens.
La main mise sur le pays par le clan Ortega s’est encore accélérée ces derniers jours avec la fermeture définitive de Radio Maria après 40 ans d’existence. Depuis 2018, plus de 3 500 partis politiques, associations et ONG ont été supprimés. La répression contre l’Église, mais aussi contre tout espace de pouvoir qui échappe au clan présidentiel, se poursuit implacablement. Le Nicaragua, à contre-courant du reste de l’Amérique latine, est devenu une véritable dictature.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 19 juillet 2024
18 janvier : la Journée des martyrs en Centrafrique
Chaque année, en Centrafrique on se souvient des dizaines d’écoliers tombés sous les balles de la police de l’empereur Bokassa Ier alors qu’ils protestaient contre le prix des uniformes qu’on leur imposait. C’était il y a 45 ans, ces dernières années le pays a été en proie à des violences d’une tout autre ampleur.
Alors que le pays est en proie à une vague de violence depuis plusie mois, va-t-on, comme chaque année, se souvenir des dizaines d’écoliers tombés sous les balles de la police de l’empereur Bokassa Ier alors qu’ils protestaient contre le prix des uniformes qu’on leur imposait. L’empereur s’était même rendu en prison pour bastonner personnellement ceux qui avaient échappés aux tirs. On était le 18 janvier 1979. Une Journée des martyrs a été instituée pour perpétuer leur souvenir.
Comme d’autres dirigeants africains, ce sinistre empereur était une création des autorités françaises. L’affaire, entre autre, a coûté sa réélection au président Giscard d’Estaing.
Cette journée souvenir n’a pas empêché, en 2010, le président Bozizé de réhabiliter l’empereur et de le réhabiliter dans ces droits. François Bozizéa été renversé en 2013. Depuis, le pays a sombré dans la guerre civile. La majorité du territoire est aux mains de dizaines de milices armées qui provoquent des affrontements et commettent des massacres, malgré la présence militaire française et onusienne. Les autorités de manquent pas d’organiser chaque 18 janvier des cérémonies à l’occasion de cette Journée des martyrs. Ceux-ci se sont multipliés, victimes des différentes milices, depuis quelques années.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 17 janvier 2024
16 octobre : la Corée commémore un soulèvement démocratique
La Corée du Sud célèbre l’anniversaire du soulèvement démocratique de Busan-Masan , en 1979, qui avait fait tomber le dictateur Park Chung-hee et avait permis un éphémère Printemps coréen, début d’une lutte pour la démocratie qui durera 18 ans.
Il a fallu attendre son 40e anniversaire, en 2019, pour que l’anniversaire du soulèvement démocratique de Busan-Masan ( 부마민주항쟁 ) soit officiellement célébré par les autorités. Depuis, la cérémonie d’anniversaire a lieu chaque année lors d’une journée commémorative nationale.
Le soulèvement de Busan (ou Pusan, la deuxième ville du pays), avait commencé le 16 octobre 1979 autour de l’université de Pusan et avait entraîné ensuite la participation des étudiants de l'Université de Kyungnam et des habitants de la ville de Masan. Les manifestations, réprimées par l’armée coréenne, n’avaient duré que cinq jours, mais avaient engendré un mouvement pro démocratie qui avait mis fin à la dictature Yushin (en place depuis 1972) et mis fin au règne autoritaire du président Park Chung-hee, au pouvoir depuis le coup d’État militaire du 16 mai 1961. C’est l’assassinat du président, le 26 octobre suivant, par le chef des services de renseignements sud-coréens, Kim Jae-gyu, qui a véritablement mis fin au régime.
Le pays commémore aujourd’hui l’étincelle qui a permis le Printemps de Séoul (서울의 봄) (26 octobre 1979 au 17 mai 1980), une révolution démocratique qui, malheureusement, se terminera noyée dans le sang par le massacre de Gwangju le 18 mai 1980. La démocratie ne sera effective en Corée du Sud qu’en 1997.
Ces commémorations officielles, inaugurées en 2019, se déroulent principalement à Changwon (ville qui englobe aujourd’hui celle de Masan) des concerts, des pièces de théâtre et des expositions sur le thème de la protestation démocratique Bu-Ma. Des cérémonies se déroulent également à Pusan, dans le Parc de la démocratie (민주공원) qui a été créé en 1999 pour le 20e anniversaire du mouvement. Ce parc commémore également la Révolution d’avril (1960) et le Mouvement de juin (1987). Il a été conçu à un moment où le régime s’est détendu, mais longtemps la mémoire de tous ces mouvements a été occultée dans les livres d’histoire, en particulier à l’époque où Park Geun-hye était présidente. Elle était la propre fille du dictateur Park, assassiné, et elle entendait imposer un autre regard sur cette période autoritaire et violente qui a aussi été une époque de grande croissance économique.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 15 octobre 2023
14 août : la fête marocaine de l’Allégeance de l’Oued Eddahab, province la plus méridionale du Sahara occidental
L’Oued Eddahab correspond à la partie du Sahara occidental que la Maroc a annexé en août 1979, quand la Mauritanie en a abandonné le contrôle sous la pression guerrière du Front Polisario.
Avec les années, cette fête a perdu de son importance et de sa ferveur, mais le 14 août est un jour férié au Maroc. On y célèbre l’Allégeance Oued Eddahab (ذكرى استرجاع إقليم وادي الذهب). Si on s’en tient au discours officiel marocain, le 14 aout 1979, 360 représentants de la province sont venus effectuer la bayaa (le serment d’allégeance traditionnel) auprès du roi du Maroc, Hassan II, marquant ainsi l’allégeance de l’Oued Eddahab au royaume chérifien.
Ce territoire correspond à la partie du Sahara occidental qui avait été allouée à la Mauritanie lors des accords de Madrid de 1975. Quant aux deux autres tiers de cette colonie espagnole, ils ont été cédés au Maroc. L’ONU demandait depuis 1963 à l’Espagne de rendre sa liberté à ce territoire saharien qu’elle occupait depuis la fin du XIXe siècle. Dans la débâcle de la fin de la dictature franquiste, ce territoire fut partagé à la hâte entre ses deux voisins situés au nord et au sud. Une partie de la population a accepté cette solution, une autre l’a refusé. Faute de consultation démocratique, on ne connaît pas la proportion de chaque camp. Un mouvement de libération local, le Front Polisario, avait engagé dès 1973, une guerre contre l’Espagne. Au retrait de la puissance coloniale, il poursuivra le combat pour l’indépendance du territoire en s’opposant à la mainmise de la Mauritanie et du Maroc. En 1979, la Mauritanie se retire, épuisée par la guerre, mais le territoire qu'elle abandonne est annexé par le Maroc le 14 août 1979 qui en a fait sa province la plus méridionale, sous le nom de Dakhla-Oued Ed-Dahab.
Cette annexion, contraire au droit international, n’est pas reconnue par les Nations unies, ni par aucun de ses membres, à l’exception notable des États-Unis, depuis le 10 décembre 2020.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 13 août 2023
1er février : qui osera célébrer la journée mondiale du hijab 2023 ?
À la suite du meurtre brutal, le 22 septembre 2022, de Mahsa Amini par la police des mœurs iraniennes pour ne pas avoir convenablement ajusté son hijab, ainsi qu’au retour du voile intégral pour les femmes afghanes, qui va oser célébrer la Journée mondiale du hijab 2023 ?
À la suite du meurtre brutal, le 22 septembre 2022, de Mahsa Amini par la police des mœurs iraniennes pour ne pas avoir convenablement ajusté son hijab, ainsi qu’au retour de l’obligation du voile intégral pour les femmes afghanes, qui va oser célébrer la Journée mondiale du hijab 2023 ?
Qu'on le veille ou non, le hijab est devenu le symbole de l'oppression de la République islamique d’Iran, en particulier de son oppression des femmes. Depuis septembre 2022, des femmes manifestent en brûlant leur foulard et en se coupant les cheveux, deux gestes symboles de leur quête de liberté. Pour la première fois, elles sont franchement soutenues par les hommes, ceux qui ne soutiennent pas le régime.
Le 7 mai 2022, dans un décret rendu public devant la presse à Kaboul, le chef suprême des talibans , Hibatullah Akhundzada, qui dirige aujourd’hui l’Afghanistan, a ordonné que les femmes portent "un tchadri (autre nom de la burqa), car c'est traditionnel et respectueux". Après la fermeture des collèges et lycées aux filles, cette nouvelle mesure est la plus sévère restriction à la liberté des femmes depuis le retour au pouvoir des talibans à la mi-août 2021. « Les femmes qui ne sont ni trop jeunes ni trop vieilles devraient voiler leur visage quand elles font face à un homme qui n'est pas membre de leur famille », pour éviter la provocation, ajoute ce décret. Les talibans déjà rendu la burqa obligatoire lors de leur premier passage au pouvoir entre 1996 et 2001.
À la suite de la révolution islamique de 1979, les autorités iraniennes ont imposé un code vestimentaire obligatoire obligeant toutes les femmes à porter un foulard et des vêtements amples qui dissimulent leur silhouette en public. Sans être obligatoire, cette coutume ancestrale a resurgi dans le monde arabe comme une traînée de poudre et s’est imposée aux sociétés arabo-musulmanes à partir des années 1980. Du Caire à Tanger, alors qu’au milieu des années 1980, seule une petite minorité de femmes portait un foulard pour cacher leur chevelure et leur cou, souvent des femmes issues de campagnes ou appartenant à des milieux religieux stricts, deux décennies plus tard, elles n’étaient plus qu’une minorité à ne pas le porter. Cette symbolique ultra-conservatrice, plus que religieuse, est devenue la norme jusque dans les banlieues des métropoles européennes.
En 2023, à New York, une Américaine d’origine bangladaise, Nazma Khan a lancé la Journée mondiale du hijab (World Hijab Day) "de sensibiliser et de normaliser le port du hijab" dans un but de tolérance religieuse. En 2017, l'État de New York a reconnu la Journée mondiale du hijab et un événement marquant cette journée a été organisé à la Chambre des communes, en présence de Theresa May (ancienne première ministre britannique). La date retenue pour cette journée, le 1er février, est plutôt mal choisie, c’est celle du retour en Iran de l’ayatollah Khomeini, celui-là même qui a instauré en Iran une dictature religieuse qui n’a rien à voir avec la tolérance mise en avant par les promoteurs de cette journée du hidjab. Malheusement, cette date du 1er février est bien un choix assumé en raison de sa symbolique.
Les Nations unies se sont emparées du symbole, en instaurant une Semaine de l’harmonie interconfessionnelle qui commence ce même 1er février (la symbolique est totalement assumée). En ce jour, les promoteurs du hijab invitent toutes les femmes à « éprouver un sentiment de libération » en essayant le voile ne serait-ce qu’une journée. D’aucuns ont suggéré que les femmes voilées animées d’un esprit de tolérance, profitent de la deuxième journée de cette semaine interconfessionelle à se dévoiler afin d’éprouver, à leur tour, le sentiment de la libération. L’idée, on s’en doute, n’a pas été retenue.
Le 1er février était aussi l’occasion à Neauphle-le-château (où Khomeiny avait vécu ses mois d’exil en France), d’une manifestation commémorative en l’honneur de l’ayatollah et du régime qu’il a instauré en Iran. La dernière s’est tenue en 2021. La célébration du 1er février est interdite par la municipalité depuis 2022.
26 décembre : l'Iran officiel célèbre la milice du Bassidj
Le Basij, devenu une véritable mafia au service du régime des mollahs, célèbre son anniversaire.
Le régime de Téhéran commémore chaque 26 décembre l’ordre de l’ayatollah Khomeiny de créer une organisation paramilitaire pour défendre le régime. Cette milice n’a été créée qu’en 1980, mais c’est le 26 décembre (le 5 Azar selon le calendrier islamique) 1979 que le guide suprême a annoncé la création du Bassidj (بسيج), terme qui signifie « mobilisation », son nom complet est Sāzmān-e Basij-e Mostaz'afin (سازمان بسیج مستضعفین), c’est-à-dire l’Organisation pour la mobilisation des opprimés, chaque membre est appelé un basiji.
L'organisation était ouverte à tous entre 18 et 45 ans, hommes et femmes. Cependant, pendant la guerre Iran-Irak, les volontaires Basij comprenaient des personnes d'âges divers, tels que des enfants aussi jeunes que 12 ans et des hommes âgés, dont certains avaient déjà 80 ans. On se souvient pendant ce conflit des attaques par vagues humaines qui sont à l’origine de centaines de milliers de morts, sacrifiés par le régime.
C’était l’époque où les familles iraniennes avaient en moyenne 6 enfants. Aujourd’hui que le taux de fécondation a chuté à 2 enfants par femme, il n’est plus question de sacrifier ainsi la jeunesse qui d’ailleurs, très désabusée ne se mobiliserait plus pour défendre le régime. Au contraire, il s’agit plutôt de la contenir pour éviter qu’elle de renverse le régime des mollahs. C’est là que le Bassidj intervient. Depuis les élections contestées de 2009, son rôle principal est de réprimer les manifestations d’opposants. C’est sous l’ayatollah Ali Khamenei, que leur mission a été redéfinie et leurs pouvoirs fortement augmentés. À mesure que le régime a perdu en soutien populaire, l’organisation a contribué à sa militarisation. Elle a acquis un pouvoir économique et une influence considérable. Elle constitue une composante majeure des Gardiens de la révolution qui constituent, aujourd’hui, un véritable État dans l’État. À tel point qu’on peut se demander si cette véritable mafia ne se mobilise pas d’abord pour sa propre survie. Aujourd'hui, beaucoup de jeunes rejoignent le Bassidj non par patriotisme ou convictions religieuses, mais en raison des avantages qu'il offre : des allocations, une exemption du service militaire obligatoire, des places réservées dans les universités et de meilleures chances d’obtenir un emploi ou une promotion dans le secteur public.
La Journée du Bassidj (روز بسیج) est avant tout marquée par des défilés militaires destinés à afficher sa puissance et conforter le régime en place.
31 mars : Malte célèbre sa liberté
C’est à dire l’anniversaire du départ des Anglais de la base militaire de Vittoriosa après plusieurs années de tractations. Indépendante depuis 1964, Malte a attendu 15 ans pour voir partir la Royal Navy de son territoire. Cette fête est traditionnellement l’occasion d’organiser une régate.
Malte fête le Jour de la liberté (Freedom Day ou Jum il-Ħelsien). C’est à dire l’anniversaire du départ des Anglais de la base militaire de Vittoriosa en 1979, après plusieurs années de tractations. Indépendante depuis 1964, Malte a attendu 15 ans pour voir partir la Royal Navy de son territoire. Cette fête est traditionnellement l’occasion d’organiser une régate.
À 11 heures, ce matin, le président assiste à la cérémonie officielle du Jour de la Liberté et dépose une gerbe au Monument du Jour de la Liberté à Birgu (Vittoriosa). Un cérémonie est également prévue au Monument aux Morts de Floriana. Mais, l’évènement important se déroule dans l'après-midi au Grand Harbour où se déroule une régate compétitive (la Freedom day regatta). En temps normal, la régate attire des milliers de spectateurs et de participants des trois grandes villes (Birgu, Bormla et Isla), ainsi que des villes côtières. Cette année avec la pandémie, l’ambiance sera particulière. La régate fait partie de deux événements annuels de course d'aviron, le deuxième étant le Jour de la victoire, le 8 septembre. Le gouvernement espère une reprise du tourisme sur l’archipel le 1er juin.
Happy Freedom Day Malta #maltafreedomday #JumilĦelsien
7 janvier : le Cambodge commémore la chute du régime khmer rouge
Le 7 janvier 1979, les troupes vietnamiennes entraient dans Phnom Penh, mettant fin à un régime qui, en trois années et demi, avait fait périr environ 20 % de la population du Cambodge. Cet anniversaire est célébré annuellement comme Jour de la victoire contre le génocide.
Le 7 janvier 1979, les troupes vietnamiennes entraient dans Phnom Penh, mettant fin à un régime qui, en trois années et demi, avait fait périr environ 20 % de la population du Cambodge. L’Occident découvrait avec horreur l’ampleur du génocide opéré par les khmers rouges, une réalité que beaucoup d’intellectuels de l’époque n’avaient pas voulu voir. Cet anniversaire est célébré annuellement comme Jour de la victoire contre le génocide (ទិវាជ័យជំនះប្រល័យពូជសាសន៍).
Les Cambodgiens commémoreraient donc la fin d’un cauchemar ? Pas vraiment, car ce jour férié est avant tout l’occasion d’affirmer l’amitié du pays avec le Vietnam. La condamnation du régime des khmers rouges n’est venue que très tardivement Les arrestations de dirigeants n’ont débutés qu’en…1999, soit 20 ans après la chute du régime. Et encore, les principaux responsables khmers rouges, ceux qui étaient encore en vie, ont échappé à toute poursuite jusqu’en 2007. Finalement, ce sont que quelques vieillards qui ont été condamnés à partir de 2010. Il faut dire que le Cambodge est toujours dirigé par les hommes qui ont pris le pouvoir le 7 janvier, d’anciens khmers rouges, comme Hun Sen, retournés par les Vietnamiens. D’ailleurs, si ces derniers sont intervenus en 1979, ce n’est pas sauver un peuple frère victime de génocide, mais pour faire cesser les incursions armées des khmers rouges dans le sud du Vietnam, notamment dans une province anciennement khmère que Phnom Penh tentait alors de reconquérir. En plaçant ses hommes à la tête du Cambodge, Hanoï s’assurait ainsi la paix sur sa frontière sud et la main mise sur la région. En 1989, l’armée vietnamienne a évacué le pays, mais celui-ci n’a cessé d’être infiltré par des milliers de paysans, au point que les Vietnamiens sont aujourd’hui majoritaires dans certaines provinces orientales du Cambodge. Alors que commémore-t-on vraiment le 7 janvier ? Une libération, certes, mais surtout la victoire définitive de l’expansionnisme vietnamien. D’où une journée dominée par les démonstrations d’amitié de la part des deux capitales.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
19 juillet : le Nicaragua fête sa libération dans le sang
Drôle de fête au Nicaragua où le Día de la Liberación Nacional célèbre le la chute de la dictature de Somoza le 19 juillet 1979 par Front national de libération sandiniste, dirigé par Daniel Ortega. Celui-là même qui, parvenu au pouvoir, fait tirer sur la foule des manifestants. Lesquels dénoncent un régime corrompu qui se rapproche dangereusement de celui de Somoza.
Drôle de fête au Nicaragua où le Día de la Liberación Nacional célèbre la chute de la dictature de Somoza le 19 juillet 1979 par le Front national de libération sandiniste, dirigé par Daniel Ortega. Celui-là même qui, aujourd’hui au pouvoir, fait tirer sur la foule des manifestants. Ceux-ci dénoncent un régime corrompu qui se rapproche dangereusement de celui de Somoza.
Aujourd’hui, le président du Nicaragua est à nouveau Daniel Ortega, le libérateur a vieilli et oublié ses idéaux de liberté. Il est flanqué de son épouse Rosario Murillo, vice-présidente. Le couple qui s'accroche au pouvoir. Des vagues de protestation, organisées depuis avril 2018, sont réprimées dans le sang.
Récemment, Ortega a lâché du lest en libérant les prisonniers politiques les plus en vue, mais n’a pas lâché le pouvoir… Les manifestations ont été durement réprimées et les violences ont fait au moins 325 morts et 2 000 blessés, pour leur écrasante majorité parmi les opposants, selon des organisations humanitaires. Selon les groupes d'opposition, entre 600 et 800 opposants ont été emprisonnés et plus de 62 000 Nicaraguayens se sont exilés.
Le Parlement du Nicaragua, dominé par les députés favorables au président Ortega, a adopté début juin 2019 une loi d'amnistie en faveur des prisonniers politiques, mais aussi… des forces de répression.
Ortega finira-t-il comme Somoza dont on célèbre aujourd’hui les 41 ans de la chute ? Chute à laquelle Daniel Ortega a grandement participé !
11 février : Téhéran célèbre la révolution de grand-papa
41 ans ans déjà ! Les jeunes révolutionnaires de 1978-1979 sont aujourd’hui grand-parents. Plus de la moitié de la population n’a pas connu la révolution que l’on célèbre chaque 11 février. L'Iran fête sa l’évènement dans un climat de contestation du régime.
41 ans ans déjà ! Les jeunes révolutionnaires de 1978-1979 sont aujourd’hui grand-parents. Plus de la moitié de la population n’a pas connu la révolution que l’on célèbre chaque 11 février. L’Iran fête l’évènement dans un climat de contestation du régime. Comme chaque année, celui-ci organise une grande manifestation sur la place Azadi de Téhéran, lieu de tous les rassemblements nationaux. Comme les autres, cet anniversaire de la chute du shah est marqué par un discours convenu du Guide suprême, Ali Khamenei, mais l'esprit n’y est plus. Sans la campagne de sanctions orchestrée depuis des années par les États-Unis, le régime des mollahs serait sans doute déjà tombé. Seul l’état de siège imposé au pays lui permet de survivre. La jeunesse, aujourd’hui, ne rêve plus de révolution. La démarche logique, après l’obtention d’un diplôme est de expatrier au Canada ou, quand c’est possible, aux États-Unis, en particulier à Los Angeles où vivent à présent plus d’un demi million d’Iraniens.
Le 11 février 1979 est le jour où le dernier chef du gouvernement du chah, Chapour Bakhtiar, abandonne le pouvoir après dix jours d’insurrection dans la capitale iranienne. Le shah, Mohammad Reza Pahlavi avait fuit l’Iran dès le 16 janvier et Khomeiny est arrivé triomphalement à Téhéran, le 1er février 1979. Le souvenir de son retour marque le début des fêtes de la Révolution islamique, les cloches des églises, les sifflets des trains et des navires ont annoncé le moment historique. Ce même 1er février, les autorités ont fait déposer des gerbes de fleurs dans le mausolée de l’Imam Khomeiny. Début février 1979, une partie de l’armée a rejoint les insurgés. « La révolution est gagnée », proclame un communiqué dans la nuit. Le 31 mars, un référendum fera de l’Iran impérial une “République islamique” et de Khomeiny son Guide suprême. Une dictature allait en remplacer une autre.
Ce jour férié en Iran est connu sous le nom de Jour de la Révolution islamique (روز انقلاب اسلامی). La date correspond au 22 Bahman du calendrier persan. C’est occasion d’un déferlement de propagande anti américaine à laquelle la population prend de moins en moins part. Un moyen de montrer au régime son désaccord est notamment de contourner les drapeaux américains placés sur le sol des grandes avenues pour que la foule les piétine. La hausse du prix de l'essence, l’avion ukrainien abattu, la morosité du quotidien… les raisons de manifester contre le régime sont nombreuses.
4 novembre : journée très anti-américaine à Téhéran
C’est l’anniversaire de la prise en otage des employés de l'ambassade des États-Unis, le 4 novembre 1979, il y a 40 ans jour pour jour. Elle durera 444 jours et marquera la rupture entre Washington et Téhéran, c’était d’ailleurs le but recherché par les promoteurs de l’opération.
C’est l’anniversaire de la prise en otage des employés de l'ambassade des États-Unis, le 4 novembre 1979, il y a 40 ans jour pour jour. Elle durera 444 jours et marquera la rupture entre Washington et Téhéran, c’était d’ailleurs le but recherché par les promoteurs de l’opération.
Chaque année, le 4 novembre, les autorités de la république islamique se répandent en diatribes anti-américaines, exacerbées par les sanctions que les Américains imposent à l’Iran depuis 1995. On brûle des drapeaux américains en public. Cette année, toutes les provocations sont possibles, le président Trump, déjà en campagne électorale pour sa réélection, ne se risquera pas à la moindre aventure guerrière contre Téhéran.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 4 novembre 2019