L’Almanach international

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1990, Lettonie, indépendance, 4 mai, armée Bruno Teissier 1990, Lettonie, indépendance, 4 mai, armée Bruno Teissier

4 mai : la Lettonie fête le rétablissement de son indépendance

Ce samedi 4 mai, on célèbre le 34e anniversaire de l’annonce du rétablissement de l'indépendance de la république de Lettonie. C’est l’une des deux journées patriotiques importantes du pays, avec le 18 novembre. Deux dates en rupture avec son histoire soviétique. C’est aussi un week-end de trois jours, bienvenu avec l’arrivée du printemps.

 

Ce samedi 4 mai, on célèbre le 34e anniversaire du rétablissement de l'indépendance de la république de Lettonie. Les Lettons tiennent tout particulièrement à ce que la proclamation d’indépendance prononcée par le Soviet suprême de Lettonie le 4 mai 1990 soit considéré comme une restauration. Car ils insistent sur le caractère illégal de l’occupation militaire soviétique du 17 juin 1940, suivie un mois plus tard par de fausses élections entérinant la disparition de la république de Lettonie fondée le 18 novembre 1918. L'indépendance totale ne sera, en fait, rétablie que le 21 août 1991, après la fin d’une période de transition. Mais le 4-Mai, célébré sous le nom de Jour de la Restauration de l'Indépendance (Neatkarības atjaunošanas diena), est un jour férié majeur pour les Lettons.

Les festivités de ce 34e anniversaire commencent à 10h30 par une cérémonie solennelle de dépôt de fleurs au Monument de la Liberté, à Riga . De 12h à 13h30, un défilé de fanfares scolaires dédié au Jour de l'Indépendance se déroule sur la place Brīvības . 

Puis, de 13h00 à 20h00, un rassemblement de personnes portant le costume national a lieu à Rātslaukum, dans le vieux Riga, accompagné d’un concert festif. À partir de 13h20, une procession festive suit l'itinéraire Kalķu iela - Brīvības laukums, pour, à nouveau, déposer des fleurs au Monument de la Liberté. Pour l’occasion, tout le monde est invité à porter le costume national en l'honneur de la Lettonie.  

Ce même jour se déroule la Journée des forces armées nationales (Nacionālo bruņoto spēku diena) qui cette année a lieu à Rezekne. Traditionnellement, le 4 mai, les Forces armées nationales organisent un défilé militaire dans l'un des lieux historiques de Lettonie. L'année dernière, l'événement avait eu lieu à Alūksne, en Vidzeme, mais cette année, l'honneur d'accueillir l'événement revient à Rezekne, en Latgale.

L'événement débute à 9h00 avec un service dans la cathédrale catholique romaine du Très Sacré-Cœur de Jésus, à Rezekne, suivi, à 11h. d’un défilé militaire des forces armées lettones et étrangères, des gardes-frontières de l'État, du service national d'incendie et de secours, de la police… Une cérémonie est prévue au d'État et de la Jeune Garde au Monument de la Libération de Latgale « Unis pour Lettonie ".

Comme cette année, le 4 mai tombe un samedi, lundi sera férié et chômé, ce qui offre aux Lettons un week-end de trois jours alors que le printemps pointe son nez. Ce samedi est presque estival, mais ce sera moins le cas lundi.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 3 mai 2024

Le le 4 mai 2002, (de gauche à droite) : Indulis Bērziņš (alors ministre des Affaires étrangères), Jānis Straume (alors président de la Saeima), Vaira Vīķe-Freiberga (alors président de la République) et Andris Bērziņš (alors Premier ministre) déposent des fleurs au Monument de la Liberté, à Riga, lors des célébrations du 4 mai.

 
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1990, Namibie, 21 mars, indépendance Bruno Teissier 1990, Namibie, 21 mars, indépendance Bruno Teissier

21 mars : la fête nationale de la Namibie

La Namibie a été un des derniers pays à obtenir son émancipation. La transition de la Namibie vers l'indépendance a commencé en 1989 et s'est terminée le 21 mars 1990, lorsque le pays a officiellement obtenu son indépendance de l'Afrique du Sud. Cet anniversaire est aussi la fête nationale namibienne.

 

La Namibie a été un des derniers pays à obtenir son indépendance. L’ancien Sud-Ouest africain allemand, théâtre du premier génocide du XXe siècle, a été occupé par l’Afrique du Sud en 1915. Après la défaite allemande de 1918, la colonie allemande a été confiée à l’Afrique du Sud par la SDN. Elle a administré le pays jusqu’en 1990. L’ONU avait adopté une résolution en 1978 prévoyant l’émancipation du pays. il a fallu une décennie à l’Afrique du Sud pour accepter de mettre en œuvre la résolution. La transition de la Namibie vers l'indépendance a commencé en 1989 et s'est terminée le 21 mars 1990, lorsque le pays a officiellement obtenu son indépendance de l'Afrique du Sud. Le Jour de l'Indépendance (Indépendance Day) est la fête nationale de la Namibie. La fête est marquée par des défilés, des fêtes de rue, des compétitions sportives et d'autres événements festifs organisés dans tout le pays.

le Dr Sam Nujoma devenant président fondateur d'un État indépendant et souverain, la République de Namibie. Le président Nujoma a démissionné en 2005 après avoir accompli trois mandats. Une transition démocratique en douceur du pouvoir a suivi lorsque Hifikepunye Pohamba a été élu président en novembre 2004. En novembre 2014, le Dr Hage G. Geingob a été élu président alors qu'il était Premier ministre. Le Dr Hage Geingob a été nommé président de la Namibie le 21 mars 2015. Il est mort en février 2024, Nangolo Mbumba, le vice-président, lui a succédé.

Cette année, la célébration du 34e anniversaire de l'indépendance de la Namibie a lieu à Katima Mulilo, une première historique pour la région du Zambèze. En effet, Les célébrations du Jour de l'Indépendance se déroulent à tour de rôle entre les régions. En 2024, l’événement a lieu sous le thème « Un peuple uni pour la prospérité ».

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 20 mars 2024

 
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1990, Érythrée, Guerre d'indépendance, 10 février Bruno Teissier 1990, Érythrée, Guerre d'indépendance, 10 février Bruno Teissier

10 février : l’Érythrée célèbre l’offensive victorieuse qui a permis son indépendance

Le 10 février, le FPLE prenait la ville de Massawa. Cette victoire sera décisive pour l’accession à l’indépendance de l’Érythrée. Elle est célébrée chaque année, le 10 février, sous le nom de Journée Fenkil. Mais cette journée patriotique sert grandement à la propagande du régime autoritaire érythréen. Car si l’Érythrée a gagné son indépendance, les Érythréens n’ont pas pour autant conquis leur liberté. Leur dictateur est un des plus oppressifs du continent.

 

L’Érythrée, ancienne colonie italienne, avait été associée à l’Éthiopie pour ne former qu’un seul État. Mais Adis Abeba ayant bafoué son autonomie, une guerre d’indépendance a débuté en 1961. En 1988, le Front de populaire de libération érythréen (FPLE) prend Afabet, où se trouvaient les quartiers généraux de l'armée éthiopienne au nord-est de l'Érythrée, forçant le retrait de l'Éthiopie vers les plaines de l'ouest. Le FPLE progressait ensuite vers Keren, deuxième ville d'Érythrée. Ayant perdu le soutien de l’URSS, l’armée éthiopienne se trouvait affaiblie et le FPLE, soutenu par d'autres forces rebelles éthiopiennes, poursuivit son avancée vers les positions éthiopiennes. Le 8 février 1990, les forces du FPLE lançaient une offensive contre l'armée éthiopienne près de la ville de Massawa, c’est l’opération Fenkil (ou deuxième bataille de Massawa). Le 10 février, le FPLE prenaient la ville. Cette victoire sera décisive. Elle est célébrée chaque année, le 10 février, sous le nom de Journée Fenkil (Fenkil ፈንቅል).

Plus de 40 000 soldats éthiopiens ont été tués, capturés ou blessés ; 80 chars ont été capturés et 30 autres chars incendiés ; et la force navale éthiopienne fut anéantie. La libération de Massawa, ville portuaire de la mer Rouge, a eu une importance stratégique dans la lutte pour l'indépendance car elle a entraîné la fermeture de la principale artère de transport de la logistique et de l'armement de l'armée éthiopienne en Érythrée. Plus de 300 officiers militaires de haut et de bas rang, dont le général de brigade Tilahun Kilfe, le général de brigade Ali Haji Abdulahi et le capitaine Tsegaye Mekonen, ont été faits prisonniers au cours de cette bataille rapide et décisive. Le dictateur éthiopien sera renversé en mai 1991 ce qui met fin à la guerre et l’indépendance de l’Érythrée sera acquise le 27 avril 1993.

Le 10-Février est en Érythrée une journée patriotique qui sert grandement à la propagande du régime autoritaire érythréen. Car si l’Érythrée a gagné son indépendance, les Érythréens n’ont pas pour autant conquis leur liberté. En 1987, Isaias Afwerki s’était imposé comme le chef du FPLE ; sera le premier président de la république à l’indépendance… 37 ans plus trad, il est toujours au pouvoir. Son régime est un des plus répressifs au monde.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 9 février 2024

Le mémorial, composé de trois chars d’assaut, de l’opération Fenkil.

 
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1990, Slovénie, Yougoslavie, indépendance, 26 décembre Bruno Teissier 1990, Slovénie, Yougoslavie, indépendance, 26 décembre Bruno Teissier

26 décembre : le jour où les Slovènes ont opté pour l’indépendance

Le 23 décembre 1990, dans une Yougoslavie en décomposition, la Slovénie organisait un référendum d’indépendance. Les résultats ont été officiellement proclamés trois jours plus tard, le 26 décembre. L'anniversaire de cette annonce a été déclaré jour férié.

 

Dans une Yougoslavie étant en décomposition, l'Assemblée slovène organisait un référendum sur l'indépendance, le 23 décembre 1990, mais les résultats n’ont été officiellement proclamés que trois jours plus tard, le 26 décembre. C’est l'anniversaire de cette annonce qui a été déclaré jour férié.

En effet, 88,5 % des électeurs (soit 94,8 % du corps électoral) ont soutenu l'indépendance de la Slovénie. Mais, celle-ci ne sera proclamée que 6 mois plus tard, le 25 juin 1991, donnant lieu à un autre jour férié. Puis, le 23 décembre 1991, jour anniversaire du référendum, la Slovénie s’est dotée d’une constitution.

En 1991, le 26 décembre a été proclamé le Jour de l'Indépendance. Mais, en septembre 2005, il a été rebaptisé Jour de l'Indépendance et de l'Unité (Dan samostojnosti in enotnosti), afin d’insister sur l’unification du pays.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 25 décembre 2023

 
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1990, Albanie, jeunesse, Chute du communisme, 8 décembre Bruno Teissier 1990, Albanie, jeunesse, Chute du communisme, 8 décembre Bruno Teissier

8 décembre : la journée de la jeunesse albanaise prétexte à des affrontements politiques

L’Albanie rend hommage à sa jeunesse, en particulier aux étudiants qui le 8 décembre 1990, ont pour la première fois défié le pouvoir communiste dans les rues et très rapidement obtenu sa chute. Mais la préoccupation de la jeunesse d’aujourd’hui n’est plus celle de l’époque du Mouvement de décembre et la Journée de la jeunesse prend une tournure politique particulière où droite et gauche rivalisent pour tenter de la la séduire.

 

L’Albanie rend hommage à sa jeunesse, en particulier aux étudiants qui le 8 décembre 1990, ont pour la première fois défié le pouvoir communiste dans les rues et très rapidement obtenu sa chute. Mais la préoccupation de la jeunesse d’aujourd’hui n’est plus celle de l’époque du Mouvement de décembre et la Journée de la jeunesse (Dite e Rinise) prend une tournure politique particulière où droite et gauche rivalisent pour tenter de la la séduire.

« Nous voulons vivre comme dans le reste de l’Europe », tel a été le slogan de la manifestation étudiante du 8 décembre 1990 dans les rues de Tirana, alors que partout, ou presque, sur le continent les régimes communistes sont récemment tombés. L’Albanie, isolée depuis les années 1960, semblait avoir oublié le cours de l’histoire. Forts de cette première audace, ils sont plus de 3 000 manifestants deux jours plus tard. Ramiz Alia, le communiste réformateur au pouvoir depuis 1985 reçoit une délégation d’étudiants et se voit contraint de leur céder l’autorisation de créer des formations politiques indépendantes du Parti communiste et la promesse d’élections libres. De 1945 à 1989, seules les listes du PC étaient autorisées à se présenter à des scrutins sans choix. Dès le lendemain, le Parti démocratique était fondé. Les élections auront lieu en mars 1991. Les communistes restent au pouvoir, mais devront le partager avec l’opposition dès le mois de juillet alors que le pays sombre dans le chaos. Tout est allé très vite. La statue de Staline, une des dernières d’Europe, fut déboulonnée le 20 décembre 1990, deux mois avant celle d’Enver Hodja, l’ancien dictateur, mort en 1985.

Un quart de siècle plus tard, les étudiants de 1990 ont pris de l’âge. Certains sont arrivés au pouvoir sous la conduite de Sali Berisha (Parti démocratique), et ont géré le pays pendant des années. C’est d’ailleurs Sali Berisha, premier ministre qui a fait de la Journée de la jeunesse (Dite e Rinise) un jour férié, en 2010, pour le vingtième anniversaire de la chute du régime communiste.

Les jeunes d’aujourd’hui ne sont pas dans la vénération de leurs aînés qui leur ont laissé un pays où les inégalités ont explosé après 25 ans de politique néolibérale. La journée du 8 décembre souligne les fractures et contradictions du paysage politique. Le Parti démocratique, devenu un parti conservateur classique, a fait du 8 décembre une occasion de surfer sur les frustrations de la population en organisant de grandes manifestations politiques : en 2015, plusieurs milliers de militants de droite se répandaient dans les rues de Tirana pour protester contre la gauche au pouvoir, pensant rejouer la scène de 1990, mais en y ajoutant des violences contre les bâtiments publics. Sauf que le Parti socialiste est arrivé au pouvoir en 2013 à l’issue d’élections libres, élu par des citoyens déçus par la gestion du Parti démocratique.

Le soir du 8 décembre, un grand concert est organisé place de la Démocratie par le ministère de la Culture. Comme chaque année, de nombreux jeunes du Kosovo sont invités pour l’occasion. Le reste de la journée, des rassemblements politiques sont proposés aux jeunes, comme aux plus vieux, par le Parti socialiste. Mais, après dix ans de pouvoir d’Edi Rama, le pouvoir socialiste s’est quelque peu sclérosé et la jeunesse ne s’y reconnaît plus vraiment.

Ce même jour, le leader historique du PD, Sali Berisha, visite le mémorial d'Azem Hajdari, figure clé du Mouvement de décembre et député du PD, mystérieusement assassiné à Tirana en 1998. Mais, Berisha a perdu la main. Le principal parti d’opposition est aujourd’hui dirigé par son rival, Lulzim Basha, ancien ministre et ancien maire de Tirana. C’est lui qui tente aujourd’hui de rassembler la jeunesse pour proposer une alternance au gouvernement actuel. Le 8 décembre est aujourd’hui, bien plus une journée d’affrontement politique que la commémoration du Mouvement de décembre 1990. La jeunesse albanaise trouvera-t-elle sa voie entre un parti conservateur plein de promesses mais dont la gestion du pays a été, en son temps, catastrophique et un parti socialisme qui avait redressé la situation mais qui, à son troisième mandat, a dérivé vers l’autocratisme ?

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 7 décembre 2023

 

Le 8 décembre 1990

Lulzim Basha, le 8 décembre 2022

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1990, Tchad, chute du dictateur, démocratie, 1er décembre Bruno Teissier 1990, Tchad, chute du dictateur, démocratie, 1er décembre Bruno Teissier

1er décembre : la Journée de la liberté et de la démocratie au Tchad, un pays qui ne pratique ni l’une ni l’autre

Cette date du 1er décembre commémore la chute du terrible dictateur Hissène Habré, renversé par un soulèvement populaire mené par Idriss Déby en 1990. Cela avait permis un retour à la démocratie. Mais en trois décennies d'un règne de plus en plus autoritaire, le président Déby a anéanti toute liberté et esprit démocratique. Le régime de son fils, qui lui a succédé, a débuté dans un climat de terreur comparable à celui qui existait sous Hissée Habré.

 

Cette date du 1er décembre commémore la chute du terrible dictateur tchadien Hissène Habré provoquée par un soulèvement populaire mené par Idriss Déby en novembre 1990. Le 1er décembre, Hissène Habré était renversé et s’exilait au Sénégal. Le 2 décembre, Idriss Déby prenait la tête du Tchad. Depuis 1991, la Journée de la Liberté et de la Démocratie célèbre, par un jour férié et chômé, ce changement politique. Mais avec le temps il est simplement devenu une journée de célébration du régime. Mais, en 32 ans d’existence, celui-ci a petit à petit évolué vers de plus en plus d’autoritarisme et de moins en moins de démocratie.

Après le renversement d’Hissène Habdé, la constitution a été modifiée, le Tchad a ratifié les conventions internationales relatives aux droits humains. La presse est devenue libre, la justice s’est mise à fonctionner… Mais tout cela n’a duré qu’une décennie… La situation a commencé à se dégrader à partir de 2000 avec le projet d’exploitation pétrolière confié aux américains Chevron et Texaco. Pour les hommes au pouvoir, les enjeux financiers sont devenus tellement importants que les manifestations populaires ont été de plus en plus violemment réprimées. Des groupes rebelles se sont formés et la guerre a débuté en 2006, soit trois après le début de la manne pétrolière. L’argent du pétrole n’a nullement amélioré le sort des Tchadiens, il a servi à faire la guerre. Le président Idriss Déby s’est accroché au pouvoir refusant tous dialogue, muselant l’opposition. Après six élections (alors que la constitution n’en autorisait que deux) et avec pour les dernières, des scores de type soviétique… il est finalement mort lors d’un accrochage militaire avec des rebelles armés, le 20 avril 2021.

Le régime désemparé a aussitôt désigné son fils, Mahamat Idriss Déby Itno, dit Kaka, comme président de la période de transition. Celle-ci devait durer deux ans, elle a été prolongée jusqu’en 2025. La manifestation du 20 octobre 2022 contre ce dénie démocratique a été réprimée avec une violence digne de celle qui régnait à l’époque d’Hissène Habré. Non seulement l’armée a tiré sur la foule et mais elle a investi les maisons pour en extirper les manifestants et les exécuter sur-le-champ, le bilan est de 100 à 300 morts.

C’est un régime de terreur qui célèbre ce 1er décembre 2023, la Journée de la liberté et de la démocratie par une cérémonie de prise d’armes à N’Djamena, place de la Nation, en présence du président général Déby. Comme le faisait son père, celui dépose une gerbe de fleurs aux monuments aux morts et assiste au traditionnel défilé militaire avec ses invités étrangers, notamment un représentant de la France qui dispose au Tchad une importante base militaire, la dernière qu’elle détient au Sahel. D’où un soutien de Paris au régime de N’Djamena en dépit de ses inquiétantes dérives.

La semaine dernière, en vue de la célébration du 1er décembre 2023, le pouvoir a amnistié "tous les civils et militaires" impliqués dans les "événements" du 20 octobre 2022, invoquant une "volonté de réconciliation nationale". L'opposition s'est insurgée contre une loi d'amnistie générale destinée à "soustraire à la justice les policiers et militaires auteurs d'un massacre". 

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 30 novembre 2023

 
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1990, islam Bruno Teissier 1990, islam Bruno Teissier

5 août : la célébration des droits de l’Homme selon la Charia

En Iran, les autorités commémorent l’a Déclaration des droits de l'homme en islam, adoptée au Caire le 5 août 1990 par l'Organisation de la coopération islamique (OCI).

 

En Iran, les autorités commémorent la Déclaration des droits de l'homme en islam, adoptée au Caire le 5 août 1990 par l'Organisation de la coopération islamique (OCI). C’est la Journée islamique des droits de l'homme (روز حقوق بشر اسلامی).

Cette déclaration est une réaction, tardive, à la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948, adoptée par 48 des 58 membres de l’ONU de l’époque. Formulée par l’OCI, une association de 57 États à majorité musulmane, cette déclaration de 1990 reprend pour l’essentiel les droits déclarés en 1948 par l’ONU, mais en les conditionnant au respect de la Charia (la loi islamique) (Article 24 Tous les droits et libertés énoncés dans la présente Déclaration sont soumis aux dispositions de la Charia). Autrement dit, cet article 24 conditionne tous les droits à l’appréciation des autorités religieuses. Ce qui constitue une formidable régression en matière de droits humains.

« Article 2 : La vie est un don de Dieu, garanti à tout homme. Les individus, les sociétés et les États doivent protéger ce droit contre toute atteinte. Il est défendu d'ôter la vie sans motif légitime… » Autrement dit, la peine de mort est envisageable si la raison est jugée légitime.

« Article 22  Tout homme a le droit d'exprimer librement son opinion pourvu qu'elle ne soit pas en contradiction avec les principes de la Charia…» Tout est à l’avenant, chacun des droits énoncés est ainsi anéanti par son obligation de respecter la loi islamique, laquelle varie d’un pays à l’autre et est définie par des personnalités religieuses non démocratiquement élues. C’est le cas du guide suprême en Iran dont l’autorité  chapeaute celle du président de la république, du gouvernement et du parlement.

Cette déclaration de 1990 n’a en réalité été formulée que pour supprimer une partie significative des droits de 1948 et même de ceux de 1789, sous prétexte de respect des coutumes et croyance du monde musulman.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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7 juillet : Saba Saba Day ou l’esprit de révolte des Kenyans

Saba Saba signifie 7 - 7, en kiswahili, la langue de communication dans l’Est de l’Afrique. Cela fait référence au au 7 juillet, jour anniversaire de la révolte de 1990, au Kenya. Jour de mémoire officiel, en Tanzanie.

 

Saba Saba signifie 7 - 7, en kiswahili, la langue de communication dans l’est de l’Afrique. Cela fait référence au septième jour du septième mois, c’est-à-dire au 7 juillet, jour anniversaire de la révolte de 1990.

Le 7 Juillet e 1990, la date annoncée d’un rassemblement de l’opposition au dictateur Arap Moi, les routes ont été bloquées et la police quadrillait, matraque à la main, les rues de Nairobi et de diverses villes à travers le pays. Les coups se sont abattus sur les personnes qui tentaient de quitter les bidonvilles pour aller manifester. Les hôpitaux et les cliniques ont vite été engorgés par l’afflux des blessés. Il y avait aussi des yeux et des poumons brûlés par des gaz lacrymogènes dans toute la ville, mais surtout près du site de Kamukunji où devait se tenir le rassemblement et qui avait été encerclé par la police. Les émeutes auraient duré quatre jours et auraient fait 21 morts, de nombreux blessés et plus de 1 000 personnes ont été emprisonnées.

Un an plus tard, en 1991, le président Moi a finalement modifié la constitution de l'époque et le Kenya est devenu un État multipartite. Mais le 7 juillet est resté un jour de mobilisation même après l’instauration d’une nouvelle constitution, 20 ans après le premier Saba Saba Day, en 2010.

Pour les 30 ans, en 2020, des manifestations ont été à nouveau réprimées à coups de gaz lacrymogène. Le président Uhuru Kenyatta avait pourtant suspendu les réseaux sociaux pour éviter les rassemblements. Car, avec 45 millions d'abonnements à Internet, les Kenyans sont les deuxièmes utilisateurs de médias sociaux du continent, après l'Afrique du Sud. Les jeunes Kenyans sont les plus actifs sur WhatsApp et Facebook. #ThePeople'sMarchForOurLives

En Tanzanie voisine, Saba Saba Day a une autre signification. C’est un jour férié qui commémore la création de l'Union nationale africaine du Tanganyika le 7 juillet 1954. Ce jour-là, par tradition depuis 1963, se tient la Foire commerciale internationale de Dar es Salaam (DITF). Cette année, toutefois, elle s’est ouverte lundi 5 juillet et tiendra jusqu’au 13.

L'Union nationale africaine du Tanganyika (TANU) est le parti politique qui a lutté pour l'indépendance du Tanganyika (aujourd'hui la partie continentale de la Tanzanie). Elle a été fondée en juillet 1954 par Julius Nyerere, qui deviendra plus tard le premier président de la Tanzanie. Le TANU a été le parti au pouvoir en Tanzanie jusqu'en 1977, date à laquelle il a été remplacé par Chama Cha Mapinduzi.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 6 juillet 2023

 
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1990, 17 mai Bruno Teissier 1990, 17 mai Bruno Teissier

17 mai : la Journée internationale contre l'homophobie

La Journée mondiale contre l'homophobie, la transphobie et la biphobie n’est célébrée que dans une soixantaine de pays à travers le monde. La date choisie est celle de l’anniversaire de la décision de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) de retirer l’homosexualité de la liste des maladies mentales, le 17 mai 1990.

 

C’est au Québec, en 2003, qu’une première journée nationale contre l’homophobie a été instaurée. L’année suivant une indicative semblable a eu lieu en France, mais c’est seulement en 2005 que cette journée a pris une dimension internationale et qu’elle a été fixée le 17 mai à l’initiative de l’activiste et universitaire français, Louis-Georges Tin.

La date choisie est celle de l’anniversaire de la décision de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) de retirer l’homosexualité de la liste des maladies mentales, le 17 mai 1990.

À Paris, se déroule chaque année, le 17 mai ou la veille, une discrète cérémonie à la mémoire de Bruno Lenoir et Jean Diot, les deux derniers condamnés à mort en France en raison de leur homosexualité. Surpris dans une "position indécente" rue Montorgueil dans le deuxième arrondissement de Paris selon l'expression utilisée sur le procès-verbal, ils ont été brûlés en place publique pour crime d'homosexualité, le 6 juillet 1750. Une plaque leur a été dédiée en 2015, sur le pavé du marché Montorgueil.

En France, c’est la Révolution qui a dépénalisé les relations homosexuelles en 1791. En 1982, la gauche mitterrandienne met fin à la discrimination qui donnait la majorité sexuelle dès 15 ans aux hétérosexuels et à 21 ans pour les homosexuels. 1985 : une protection contre les discriminations en raison de l'orientation sexuelle est introduite dans la loi. En 1999 : les couples de même sexe sont reconnus par le concubinage et l'adoption du pacte civil de solidarité. En 2004 : les insultes homophobes sont pénalisées. En 2010 : la transidentité n'est plus considérée comme une maladie mentale. En 2013 : le mariage des couples de même sexe et l'adoption par ces couples reconnus par la loi du 17 mai 2013, dont la date n’avait pas été choisie par hasard.

La Journée mondiale contre l'homophobie, la transphobie et la biphobie est célébrée de fait dans plus de 60 pays à travers le monde, mais elle n’est officiellement reconnue que par l'Union européenne, la Belgique, le Royaume-Uni, la France, le Luxembourg, les Pays-Bas, le Mexique, le Costa Rica.

Aujourd’hui, il reste onze pays (Arabie saoudite, Brunei, Iran, Mauritanie, Nigéria, Yémen, Afghanistan, Émirats arabes unis, Qatar, Pakistan et Somalie) où les relations homosexuelles sont encore passibles de la peine de mor ! Et 69 États dans le monde répriment, de diverses manières, l’homosexualité (Nigeria, Éthiopie, Égypte, Tanzanie, Algérie, Maroc, l’Indonésie, le Bangladesh, le Pakistan, la Birmanie, l’Iran, l’Irak et Singapour, République dominicaine, Jamaïque…).

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 

La plaque commémorative située à l’angle des rues Montorgueil et Bachaumont, dans le deuxième arrondissement de Paris.

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1990, ONU, migrants, 18 décembre Bruno Teissier 1990, ONU, migrants, 18 décembre Bruno Teissier

18 décembre : la journée internationale des migrants

La Journée des migrants a été proclamée par l'Assemblée générale le 4 décembre 2000. Elle commémore l'adoption de la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille, le 18 décembre 1990.

 

La Journée des migrants a été proclamée par l'Assemblée générale le 4 décembre 2000. Elle commémore l'adoption de la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille, le 18 décembre 1990. Une convention que bien peu d’États ont ratifié à ce jour hormis les pays d’Amérique latine, sauf le Brésil, les pays d’Afriques occidentale, l’Indonésie, le Bangladesh… ainsi que l’Albanie et la Bosnie-Herzégovine, les seules en Europe.

Lorsque l’Assemblée générale des Nations unies proclamait en l’an 2000 que le 18 décembre serait la Journée internationale des migrants, personne n’aurait pu anticiper les vagues sans précédent de réfugiés qui allaient déferler en Europe en 2015, fuyant la Syrie déchirée par la guerre et d’autres zones de conflit au Moyen-Orient et aux alentours ; ni en 2022, les millions d’Ukrainiens fuyant la guerre. Les migrations ne concernent pas que l’Europe, l’agence de l’ONU, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a eu aussi à pendre en charge des réfugiés afghans au Pakistan, Rohingyas au Bangladesh, Vénézuéliens en Colombie…

A l’occasion de cette journée, les Nations Unies invitent ses Etats membres à marquer cette journée en « diffusant des informations sur les droits de l’homme et les libertés fondamentales des migrants, en procédant à des échanges de données d’expérience et en prévoyant des mesures propres à assurer la protection des migrants ».

Le 18-Décembre est surtout marquée par des manifestations dans les grandes métropoles occidentales afin de faire connaitre les revendications des revendications des ONG  travaillant sur le sujet. Celles de LDH par exemple :

À l’occasion de la Journée internationale des migrants, ce 18 décembre, la LDH (Ligue des droits de l’Homme) réaffirme les mesures prioritaires qui devraient figurer dans les projets gouvernementaux  :

– ouverture de voies légales et sûres pour désarmer les trafiquants, faire en sorte que les routes maritimes et terrestres ne soient plus de grands cimetières ;

– régularisation de toutes celles et tous ceux qui vivent et travaillent dans nos territoires ;

– respect des droits les plus fondamentaux (mise à l’abri, santé, accès à l’eau et aux distributions de repas) et fin du harcèlement dont sont victimes les personnes exilées, notamment à Calais ;

– respect du droit d’asile et particulièrement fin des refoulements systématiques aux frontières françaises et des procédures accélérés contraires à la convention de Genève ;

– remise en cause du règlement de Dublin qui condamne des dizaines de milliers de personnes à l’errance en les forçant à demander l’asile dans le premier pays européen où elles ont posé les pieds ;

– respect de l’intérêt supérieur de l’enfant (refus de l’enfermement, non-séparation de leurs parents, droit au séjour des parents étrangers d’enfants français, accès à l’éducation…) ;

– présomption de minorité et mise sous protection pour toute personne mineure dont l’âge est remis en cause, au moins jusqu’à ce que leur âge soit établi via une juste évaluation ;

– arrêt des obligations de quitter le territoire français (OQTF) délivrées de façon de plus en plus systématique par les préfectures, notamment aux jeunes majeurs ;

– fin de la dématérialisation comme seul moyen d’accéder aux droits, notamment au séjour, dans le respect de la décision du Conseil d’Etat en ce domaine ;

– signature de la convention internationale par la France sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille qui est à l’origine de cette journée internationale.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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1990, Kazakhstan, URSS, 25 octobre Bruno Teissier 1990, Kazakhstan, URSS, 25 octobre Bruno Teissier

25 octobre : la fête nationale kazakhe

Le Jour de la République commémore l'adoption de la Déclaration de souveraineté de l'État de la République socialiste soviétique kazakhe le 25 octobre 1990, un an avant l’indépendance.

 

Le Jour de la République (Республика күні) commémore l'adoption de la Déclaration de souveraineté de l'État de la République socialiste soviétique kazakhe le 25 octobre 1990. Cette déclaration sera un premier pas vers l’indépendance du Kazakhstan, proclamée le 16 décembre 1991. En effet, le Kazakhstan a été la toute dernière république soviétique à déclarer son indépendance lors de l'effondrement de l'Union soviétique.

Le jour de la République a été officiellement déclaré fête nationale du Kazakhstan en 1995, puis rétrogradé en simple jour férié, au profit du 30 août (Jour de la Constitution), puis du 16 décembre (Jour de l’indépendance), et même supprimé en 2009 de la liste des jours férié par le président Nazarbaïev, puis, finalement, réinstauré en 2022 par le président Tokaïev, comme fête nationale (қазақстанның ұлттық күні).

Le Kazakhstan qui a déclaré son indépendance vis-à-vis de l’URSS, après la Russie elle-même, est resté longtemps très proche de Moscou. En décembre 2021, c’est encore l’armée russe, appelé par le nouveau président Tokaïev qui est intervenue pour le conforter au pouvoir face aux partisans de l’ancien président qui œuvraient en coulisse. Il faudra attendre l’invasion de l’Ukraine par Poutine pour que le Kazakhstan prenne ses distances, refusant d’envoyer la moindre troupe pour s’associer à cette folie.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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1990, Allemagne, 3 octobre Bruno Teissier 1990, Allemagne, 3 octobre Bruno Teissier

3 octobre : l'Allemagne fête son unité retrouvée il y a 32 ans

Faute de pouvoir commémorer la chute du mur — le 9 novembre, une date trop chargée —, l’Allemagne, a fait du 3 octobre sa fête nationale. Cette date est celle du vote en 1990 de la réunification du pays. C’est le seul jour férié civil de niveau fédéral.

 

Faute de pouvoir commémorer la chute du mur — le 9 novembre, une date trop chargée —, l’Allemagne, a fait du 3 octobre sa fête nationale. Cette date est celle du vote en 1990 de la réunification du pays. C’est le seul jour férié de niveau fédéral, les autres dépendent des landers. La célébration débute par un office religieux œcuménique et se poursuit avec des concerts, notamment porte de Brandebourg à Berlin.

La RDA a cessé d'exister le 3 octobre 1990. Ce n'était pas seulement un renouveau pour l'Allemagne, c'était aussi la fin de la guerre froide. Après 45 ans de séparation, l’unité étatique de l'Allemagne a été restaurée. En même temps, Berlin, redevenait la capitale de l’Allemagne unifiée et était exemptée du statut d’occupation par les Américains, Anglais, Français et Russes qui était le sien depuis 1945. 

Depuis 1990, la célébration officielle de la Journée de l'unité allemande (Tag der Deutschen Einheit) a également lieu dans le Lander qui préside le Conseil fédéral, mais pas forcément dans sa capitale. Ainsi, lcette année, la Bürgerfest est organisée à Erfurt, en Thuringe.

Depuis 1997, ce même jour, les musulmans d’Allemagne proposent aussi l’opération « mosquée ouverte » (Tag der offenen Moschee). Leur souci est de s’affirmer comme partie intégrante de la société allemande.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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1990, Ukraine, 23 août, drapeau Bruno Teissier 1990, Ukraine, 23 août, drapeau Bruno Teissier

23 août : le Jour du drapeau ukrainien

Le jour est férié en Ukraine, on célèbre le drapeau jaune et bleu dont premier lever officiel a eu lieu le 24 août 1990, cet anniversaire est fêté la veille.

 

Le jour est férié en Ukraine, on célèbre le le drapeau jaune et bleu. Le premier lever officiel du drapeau a eu lieu le 24 août 1990 sur le mât du conseil municipal de Kiev. Deux ans plus tard, ce drapeau a été adopté comme drapeau national de l’Ukraine indépendante. Le Jour du drapeau (день прапора) est toutefois observé le 23 août, car le 24 août est le Jour de l'indépendance en Ukraine. Il a donc été décidé de célébrer le drapeau la veille.

Ce drapeau jaune et bleu a été utilisé pour la première fois en 1848 à Lviv. L’éphémère République populaire ukrainienne avait adopté ce drapeau comme drapeau national en 1918, mais il sera très vite interdit et remplacé par le drapeau soviétique jusqu’en 1992.

L’emploi des couleurs bleu et jaune par des forces armées de la voïvodie ruthène remonte au XVe siècle. Il est attesté dès 1410 à la bataille de Grunwald. On retrouve ensuite ces couleurs dans les armoiries de la principauté de Galicie-Volhynie.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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1990, Russie, 12 juin, Célébration patriotique Bruno Teissier 1990, Russie, 12 juin, Célébration patriotique Bruno Teissier

12 juin : le Jour de la Russie, fête paradoxale, pur produit de la propagande

La Journée de la Russie est une invention récente. Elle commémore le jour où la Russie a proclamé sa souveraineté au sein de l’URSS, le 12 juin 1990. Autrement dit, elle célèbre ce que Poutine qualifie de « plus grande catastrophe géopolitique du siècle », c’est-à-dire la disparition de l’URSS ! La propagande du régime en a fait une fête à la gloire de la Russie éternelle.

 

C’est une fête totalement paradoxale qui se déroule aujourd’hui en Russie. La Journée de la Russie (День России) est une invention récente. Ce jour férié commémore le jour où la Russie a déclaré que, désormais, ses lois primaient sur les lois soviétiques. Certains en parlent même comme du Jour de l’indépendance (vis à vis de l’URSS).

En 1990, alors que l’URSS était confrontée à une série de déclarations de souveraineté, notamment celles des républiques baltes, la Russie proclamait la sienne le 12 juin 1990. Ce coup de pied de l’âne, de la part de la plus importante des républiques, n’a fait que précipiter la fin de l’URSS, dissoute le 25 décembre 1991. 

L'année suivante, le 12 juin 1991, la Russie (la RSFSR) a organisé sa première élection présidentielle, remportée par Boris Eltsine. En 1994, ce dernier a déclaré le 12 juin fête nationale sous l’appellation de Jour de l’adoption de la déclaration de souveraineté de la RSFSR, devenue ensuite la Fête de la Souveraineté de la Fédération de Russie (День суверенитета РФ). Puis finalement sur l’ordre de Vladimir Poutine, simplement le Jour de la Russie. Le paradoxe, c’est de voir les Russes et le premier d'entre eux Vladimir Poutine fêter un vote et un jour qui a engagé le processus de désintégration de l'URSS, qualifié par ce même Vladimir Poutine le 25 avril 2005, dans une adresse а l’Assemblée fédérale, de « plus grande catastrophe géopolitique du siècle ». En 2020, il a même fait noter dans la constitution russe que la Fédération de Russie s’inscrivait dans la continuité de l’URSS. Celle-la même dont on célèbre aujourd’hui la mise à mort. On touche là toute l’ambiguïté d’un régime qui a totalement réhabilité le stalinisme, jusque dans les pratiques consistant à réécrire l’histoire, éliminer les opposants, à étouffer toute contestation et à intervenir militairement chez les pays « frères » qui lui résistent.

La veille du 12 juin 2017, l’opposant russe Alexeï Navalny, avait appelé à une manifestation d'ampleur dans toute la Russie le 12 juin. Celle-ci aura lieu, ce qui lui a valu d’être emprisonné pour quelques semaines, mais il lui sera interdit de se présenter à l'élection présidentielle. La mobilisation des déçus du régime était chaque année, le 12 juin, plus importante. L’année suivante, 4000 policiers ont été déployés pour l’occasion dans la capitale russe, des arrestations préventives ont été opérées les jours précédents dans les milieux d’opposition. Ce qui n’empêcha pas de grandes manifestations contre le président Poutine. D’ordinaire, un rassemblement se formait place Pouchkine et un défilé descendait l’avenue Sakharov… Mais, depuis cette époque, le régime s’est considérablement durci. Navalny a échappé à la mort, mais demeure en prison. Aujourd’hui, il n’est plus question de mobilisations de masse ni même de la moindre contestation individuelle. Poutine a totalement endossé le totalitarisme de l’ère soviétique.

Le régime et les médias entretiennent le flou complet sur la véritable signification de cette Journée de la Russie (12 июня День России) qui est avant tout, une occasion de plus de célébrer la grandeur de la Russie éternelle.

Les plus grandes célébrations auront lieu dans la capitale sur la Place Rouge à 17h00 avec un grand concert qui se terminera par un feu d'artifice. De nombreux divertissements musicaux, théâtraux, sportifs sont organisés dans tous les quartiers de Moscou et les villes de provinces ainsi qu’en Biélorussie.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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1990, URSS, Lituanie, 11 mars, indépendance Bruno Teissier 1990, URSS, Lituanie, 11 mars, indépendance Bruno Teissier

11 mars : le jour où la Lituanie a quitté l’URSS

Ce Jour de la restauration de l'indépendance de la Lituanie commémore le vote du 11 mars 1990, proclamant l’émancipation de la Lituanie à l’égard de Moscou. Le jour est férié.

 

C’est le Jour de la restauration de l'indépendance de la Lituanie (Lietuvos Nepriklausomybės atkūrimo diena), jour férié et jour de fête en Lituanie, est vécu cette année 2022 dans une ambiance de grande tension internationale. Le pays est, en effet, une prochaine victime possible de l’expansionnisme russe, compte tenu de sa situation entre la Biélorussie et l’enclave de Kaliningrad.

À Vilnius, la journée débute par une cérémonie sur la place de l’Indépendance (Nepriklausomybės aikštė), à proximité du Seimas (parlement lituanien) avec un discours du président Gitanas Nausėda et, à 12h., la levée des drapeaux des trois États baltes, car tous ont connu le même processus et la solidarité a toujours été de mise face à Moscou. Le 11 mars 1990, en proclamant son indépendance la Lituanie avait été la première de tout le bloc soviétique à faire. Elle montra la voie aux autres républiques soviétiques, provoquant ainsi la disparition de l’URSS en décembre 1991. L’URSS avait riposté avec un long blocus énergétique et économique.

La célébration se poursuit avec un défilé militaire. Même si le pays, face au danger russe a toujours supplié l’OTAN de renforcer sa présence en Lituanie – ce qui a finalement été fait ces deux dernières années –, il s’agit aussi de monter que le pays est mobilisé pour défendre son indépendance. Sur le plan symbolique, l’habitude a été prise chaque 11 mars de déployer un immense drapeau, long de 400 mètres, le long de l’avenue Gedimino, entre le Seimas et la place de la cathédrale. Les habitants de la ville marchent à ses côtés.

L’indépendance qui fut restaurée en 1990 avait été perdue le 14 juin 1940 par l’occupation du pays par les troupes soviétiques conformément au pacte Molotov-Ribbentrop (23 août 1939) qui partageait la région entre l’Allemagne nazie et l’URSS. En 1989, déjà les Lituaniens avaient annoncé leur intention de restaurer la république fondée en 1918 (le 16 février) et déclaré que l'adhésion de la Lituanie à l'URSS avait eue lieu illégalement et n'avait donc aucune valeur juridique. Le 24 février 1990, des élections ont eu lieu dans un contexte démocratique inédit. Le nouveau soviet de la république, réuni pendant trois jours, a fini, le 11 mars à 22h44, par proclamer l’indépendance de l’État de Lituanie avec 124 voix pour, 6 abstentions et aucune voix contre. Dans les semaines qui suivent, Moscou impose un blocus économique au pays. Pour intimider le pays l’armée russe est intervenue début janvier 1991. Le 13 janvier 1991, la foule se précipite pour défendre pacifiquement la tour de la télévision de Vilnius. L’agression armée de Moscou se limitera à 14 morts. Après cette journée sanglante, le président de l’URSS, Mikhaïl Gorbatchev, lauréat du prix Nobel de la paix 1990, laissera la Lituanie s’émanciper. Le 9 février 1991, les Lituaniens votent à 90 % pour l'indépendance. Le 6 septembre 1991, l'URSS reconnaît finalement l'indépendance de la Lituanie. Le retrait total des troupes russes ne sera achevé que le 31 août 1993.

La journée du 11 mars (kovo 11) est célébrée depuis 1991, mais ce n’est un jour férié et chômée que depuis 1996. Deux jours plus tôt, le 9 mars, c’est la cérémonie de remise des prix de la culture et de l'art du gouvernement. Ensuite, le 10 mars, des fleurs sont déposées sur les tombes des signataires de l'Acte d'indépendance de la Lituanie. La journée du 11 mars débute à 9 heures par un dépôt de gerbe au monument du 11 mars "Žinios" sur la place de l'Indépendance à Vilnius. À 10h : commémoration dédiée au jour de la restauration de l'indépendance de la Lituanie et cérémonie de remise de la bourse de l'indépendance de l'État dans la salle de l'acte du 11 mars. Diffusion en direct via LRT, et en live sur le site Web du Seimas,ainsi que  sur Facebook et YouTube. À 12h : cérémonie de lever du drapeau des trois États baltes sur la place de l'Indépendance. La garde d'honneur de l'armée lituanienne y participe. À 12h30 : marche de la garde d'honneur de l'armée lituanienne et de l'orchestre de l'armée lituanienne sur l'avenue Gediminas, de la place de l'Indépendance à la place de la cathédrale. À 12h40 : début de la marche "Route vers la restauration de l'indépendance" sur l'avenue Gediminas avec les drapeaux de la Lituanie et de l'Ukraine. À 13h : messe en la basilique archicathédrale Saint-Stanislas et Saint-Ladislas de Vilnius. À 14h30 : cérémonie de prestation de serment des nouveaux membres de l'Union des tirailleurs lituaniens sur la place de l'Indépendance. À 19h - Action d'unité et de solidarité « La liberté brille » sur la place de la Cathédrale.

 

La séance du 11 mars 1990 au Soviet suprême de Lituanie

Au centre : Vytautas Landsbergis, le premier président de la Lituanie post-soviétique

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1990, Niger, répression policière, 9 février, étudiants Bruno Teissier 1990, Niger, répression policière, 9 février, étudiants Bruno Teissier

9 février : en mémoire du vendredi noir de Niamey

les étudiants et lycéens de Niamey cessent les cours et se rassemblent par centaines sur le lieu des événements tragiques de 1990. Cette journée est aussi l’occasion de rencontres sportives organisées par les étudiants.

 

Chaque 9 février, depuis plus de 30 ans, les étudiants et lycéens de Niamey cessent les cours et se rassemblent par centaines sur le lieu des événements tragiques de 1990, aujourd’hui appelé le rond-point des Martyrs. Cette journée est aussi l’occasion de rencontres sportives organisées par les étudiants.

Cette matinée du vendredi 9 février 1990, à partir de Harobanda quartier où est implantée l’Université du Niger, les étudiants et élèves des collèges  descendaient, et marchaient pacifiquement vers le pont Kennedy, l’unique pont qui relie les rives droite et gauche de Niamey. Soudain, les forces de l’ordre bloquèrent le flot des manifestants à coups de tirs de gaz lacrymogènes, tirs de fusils à balles réelles. Trois étudiants, Alio Nahanchi, Issaka Kaina et Abdou Mamane Saguir, sont morts sous les balles, alors qu’ils réclamaient l’amélioration de leurs conditions de vie, d’études et plus de démocratie.

Depuis 1990, les scolaires nigériens réclament chaque année, justice pour tous les martyrs de l’USN (Union des scolaires nigériens) qui se sont sacrifiés pour l’avènement de la démocratie multipartite au Niger. En effet, ce drame a précipité le déclenchement des luttes démocratiques des années 1990 qui ont permis l’avènement du multipartisme intégral au Niger (jusque là dirigé par un dictateur et son parti unique) ainsi que l’émancipation des syndicats et des associations. Cette révolution abouti à la Conférence nationale pour la paix civile, en juillet 1991. Elle aboutit à l'abrogation de la Charte nationale, la dissolution de l'Assemblée nationale et du gouvernement. Un gouvernement de transition vers la démocratie a ensuite vu le jour. En 1993, Mahamane Ousmane sera le premier président démocratiquement élu au Niger… Mais, aujourd’hui, la démocratie nigérienne survit sous la menace des djihadistes en provenance des pays voisins.

Comme il est de tradition, chaque année à l’occasion de la commémoration du Vendredi noir, plusieurs activités sont organisées par l’Union des scolaires nigériens (USN) à travers ses sections. Les étudiants de l’université organisent notamment un tournoi sportif dit «Coupe des Martyrs». Plusieurs disciplines ont été retenues : le football, l’athlétisme, la lutte traditionnelle et bien d’autres activités.

Beaucoup de voix réclament depuis des années que le 9 février soit officiellement déclaré “journée de la jeunesse nigérienne”, comme il existe une Journée des femmes nigériennes, commémorant une manifestation pro-démocratie qui a eu lieu à la même époque.

 

le rassemblement du 9 février 2014

compétition de lutte traditionnelle

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1990, Azerbaïdjan, 20 janvier, massacre, URSS Bruno Teissier 1990, Azerbaïdjan, 20 janvier, massacre, URSS Bruno Teissier

20 janvier : le souvenir du Janvier noir de Bakou

Cette commémoration annuelle rappelle le massacre opéré par les troupes soviétiques, le 20 janvier 1990, pour tenter de mater le soulèvement des Azéris et faire cesser les pogroms visant les Arméniens

 

Cette commémoration annuelle rappelle les massacres opérés par les troupes soviétiques, le 20 janvier 1990, pour tenter de mater le soulèvement des Azéris et faire cesser les pogroms visant les Arméniens. Cette tragédie est appelée Janvier noir (Qara Yanvar) ou  Samedi noir (Qara şənbə).

Depuis quelques semaines, les Azéris perdaient du terrain face aux Arméniens du Karabagh qui revendiquaient leur rattachement à l’Arménie. Ankara avait refusé son aide à Bakou, alors que Moscou était plutôt favorable aux Arméniens. En réaction, de nombreux Arméniens de Bakou ont été massacrés (90 morts) par les Azéris de la capitale azerbaïdjanaise. Dans un sursaut nationaliste, des manifestants azéris avaient le 31 décembre commencé à démonter la frontière avec l’Iran… La situation dans ces confins de l’URSS  semblait tellement incontrôlable que Moscou décida d’intervenir et le fit avec une très grande brutalité. Dans la nuit du 19 au 20 janvier, 20 000 hommes appartenant aux troupes soviétiques du ministère de l’Intérieur ont pris Bakou en lançant un assaut particulièrement violent : on dénombra 137 morts, y compris des femmes et des enfants.

Ces événements du 20 janvier à Bakou étaient sans précédent par leur ampleur et leur brutalité, ils ont été précédés par des attaques antérieures contre des civils à Almaty, au Kazakhstan, et à Tbilissi, en Géorgie, en 1986 et 1989 respectivement, et ont été suivis par le recours à la force à Vilnius, Lituanie, et Riga en Lettonie, en janvier 1991 (commémoré chaque 20 janvier)… En décembre 1991, l’URSS disparaissait de la carte. Les événements de Bakou ont été un tournant majeur dans l’agonie de cet empire communiste. Sans même attendre la fin, l’Azerbaïdjan proclamait son indépendance le 18 octobre. 1991. Ebulfez Elçibey, le leader de la révolte de 1989-1990, sera le premier président de la république d’Azerbaïdjan. Le 22 janvier 51 personnes seront enterrées sur une Coline du quartier de Yasamal, dans ce qui deviendra l’Allée des martyrs.

À l’occasion du vingtième anniversaire du massacre, le 20 janvier 2010, un mémorial a été inauguré à Bakou. Il est connu sous le nom d’Allée des martyrs (Şəhidlər Xiyabanı). Ce lieu regroupe 15 000 sépultures car y repose aussi les martyrs de la guerre d’indépendance et du conflit du Haut-Karabagh.

Le 20 janvier est célébré comme le Jour des martyrs (Şəhidlər Günü), c’est un jour de deuil national. À Bakou, la station de métro de l’ « Armée rouge » est devenue la station du « 20 janvier ». Un nom que porte aussi l’ancienne rue Suvorov.

Depuis janvier 1990, l’œillet est devenu la fleur de deuil. Beaucoup de gens associent les œillets à la tragédie car c'était la fleur la plus cultivée à Bakou à cette époque.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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1960, 1990, Mauritanie, 28 novembre, massacre, indépendance Bruno Teissier 1960, 1990, Mauritanie, 28 novembre, massacre, indépendance Bruno Teissier

28 novembre : en Mauritanie, jour de fête et jour de deuil à la fois 

C’est la fête de l’indépendance. Celle-ci a été obtenue le 28 novembre 1960, c’est aussi l’anniversaire du massacre d’Inal, symbole des persécutions des Afro-Mauritaniens.

 

Aujourd’hui, c’est la Fête de l’indépendance. Celle-ci a été obtenue le 28 novembre 1960 après quelque 70 ans d’occupation française. Commémorée chaque année, cette date este devenue la fête nationale de la Mauritanie. C’est l’occasion d’un défilé militaire, qui peut être perturbé par des manifestations.

Cette journée est aussi une journée de deuil pour tous les Afro-Mauritaniens et les défenseurs des droits de l’homme, bien peu respectés dans ce pays, en particulier  quand il s’agit de la communauté noire. Dans la nuit du 27 au 29 novembre 1990, la date n’avait pas été choisie au hasard, 28 soldats mauritaniens sont pendus les uns après les autres à Inal, dans le nord-ouest du pays. Tous sont négro-africains. Ils ont été sélectionnés parmi les manifestants arrêtés au cours des jours précédents. Ce jour-là, la Mauritanie célébrait le 30e anniversaire de son indépendance.

En 1986, plusieurs cadres des Forces de libération africaines de Mauritanie (FLAM), un mouvement d’opposition fondé clandestinement en 1983, publient un « Manifeste du Négro-Mauritanien », pour dénoncer les persécutions qu’ils subissent.

En 1989, sous prétexte d’un incident transfrontalier, les autorités avaient expulsé plus de 60 000 Afro-Mauritaniens vers le Mali et le Sénégal. Leurs papiers ont été détruits, leurs terres et maisons confisquées, très peu pourront revenir. À la fin de l’année 1990, environ 3 000 militaires afro-mauritaniens sont mis aux arrêts. Entre 500 et 600 d’entre eux sont exécutés ou décèdent des suites de tortures. Le massacre d’Inal est le symbole de cette répression sanglante, il est loin d’être le seul. En 1993, une loi d’amnistie a fini par jeter une chape de plomb sur « les années de braises » (1986-1991). Les massacres demeurent encore aujourd’hui un véritable tabou national.

Le président Mohamed Ould Ghazouani, en poste depuis août 2019, n’a pas fait bouger les choses. Ce n’est pas faute d’avoir été interpellé par des manifestants alors qu’il assistait, le 28 novembre 2020, à deuxième défilé militaire organisé à l’occasion de la fête nationale. 36 des manifestants ont été jetés en prison et les festivités de la fête nationale ont repris leur cours. Parmi eux figuraient plusieurs orphelins de victimes du massacre d'Inal dont c’était le 30e anniversaire.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 27 novembre 2021

 
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1990, Royaume-Uni, 21 octobre Bruno Teissier 1990, Royaume-Uni, 21 octobre Bruno Teissier

21 octobre : la Journée de la Pomme au Royaume-Uni

La première Journée de la pomme (Appel Day) a été organisée 21 octobre 1990 à Covent Garden. L’idée était de mettre en valeur la multitude de variétés de pomme délaissées au profit de quelques variétés destinées aux supermarchés.

 

La première Journée de la pomme (Appel Day) a été organisée 21 octobre 1990 à Covent Garden. L’idée était de mettre en valeur la multitude de variétés de pomme délaissées au profit de quelques variétés destinées aux supermarchés. Depuis, elle est organisée chaque année autour du 21 octobre, jusqu’au week-end qui suit. D’aune manifestation locale, on est passé trente ans après à une multitude de manifestations dans tout le pays.

Une manière de célébrer la Journée de la pomme est de participer à un apple wassail, une bénédiction des vergers consistant à déposer du pain sur les racines des arbres pour ensuite l’asperger de cidre. On disait que cette pratique bénissait les arbres et produisait de bonnes récoltes.

Le cidre occupe une grande place pour les Anglais. Le Royaume-Uni est le premier producteur mondiale de cidre, avec plus de 6 millions d'hectolitres produits chaque année.  Les consommateurs de cidre y sont cinq fois plus nombreux que ceux du vin et dix fois plus nombreux que ceux de la bière. Le cidre est en effet la boisson alcoolisée la plus consommée (en volume) chez les britanniques.

En revanche, les Anglais importent les trois cinquièmes de leurs pommes de table, de France et de Pologne. Un Brexit sans accord risque de les rendre bien plus couteuses à partir de l’année prochaine !

Par mimétisme, les États-Unis ont aussi leur National appel Day, le 21 octobre. La pomme a trouvé sa place au cœur de l'identité américaines (l'histoire emblématique de Johnny Appleseed (pépin de pomme), un des pionniers de l’écologie ; l'expression « as American as apple pie » (“aussi américaine que la tarte aux pommes”) et le surnom de New York,  The Big Appel (La Grosse Pomme)… viennent à l'esprit et que dire d’Appel ®. Cependant, les États-Unis n’ont joué qu’un petit rôle dans l'histoire mondiale de la pomme ; la seule variété indigène du pays est le crabapple, bien trop amère pour être dégustée naturellement.

 
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1990, Russie, Sibérie, 27 septembre Bruno Teissier 1990, Russie, Sibérie, 27 septembre Bruno Teissier

27 septembre : les Yakoutes célèbrent leur souveraineté

Il y a 30 ans, le 27 septembre 1990, la Yakoutie, république soviétique autonome proclamait sa souveraineté sous le nom de république de Sakha-Yakoutie.

 

Il y a 30 ans, le 27 septembre 1990, la Yakoutie, république soviétique autonome proclamait sa souveraineté sous le nom de république de Sakha-Yakoutie.  Le terme de Sakha est préféré par les autochtones pour se nommer, Yakoute est le mot russe pour les désigner.

Cette date est célébrée chaque année, le 27 septembre. Cependant, on le sait, une république indépendante n’a pas vu le jour. Les Russes ont toujours conservé la souveraineté de cette région du nord de la Sibérie. Ils l’ont colonisé au XVIIe siècle, aboutissement laborieux d’une conquête de la Sibérie qui avait commencé au XVe siècle.  Il n’a jamais été question de lâcher un territoire vaste comme six fois la France métropolitaine, peuplé d’un million d’habitants à peine et riche de diamants (premier producteur mondial en volume), d’uranium, d’or, de pétrole… Même si les Sakha en tirent aujourd’hui un meilleur bénéfice que jadis, ce sont les Russes qui contrôlent leur richesse. Une constitution proclamée en 1991 et une reconnaissance par Moscou en 1992, sous leur tutelle bien sûr, n’ont pas donné l’indépendance à cette colonie russe. Il n’en a jamais question même si certains en ont rêvé un 27 septembre, il y a 30 ans.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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