L’Almanach international
Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde
22 septembre : la Bulgarie fête son indépendance
La Bulgarie célèbre sa libération de l’Empire ottoman en 1908, trente ans après sa réapparition sur la carte de l'Europe.
La Bulgarie est apparue sur la carte de l’Europe en 1878 (lors du traité de San Stefano, le 3 mars, marqué par la fête nationale bulgare), mais sous forme d’une principauté autonome mais toujours plus ou moins dépendante de l’Empire ottoman. Ce n’est que 30 ans plus tard, le 22 septembre 1908, que l’indépendance a été proclamée. C’est ce que célèbre aujourd’hui, ce jour férié appelé Jour de l’indépendance bulgare (Ден на Независимостта на България).
Les Bulgares ont commencé à célébrer le jour de l'indépendance juste après la proclamation de celle-ci. Cependant, en 1944, la Bulgarie a été envahie par les Soviétiques et la célébration a été abolie . La Bulgarie communiste vivra juqu’en 1991 sous tutelle de Moscou, dont elle fut un petit frère fidèle parmi les fidèles. Finalement, le parlement bulgare a rétabli le Jour de l'indépendance bulgare en 1998 et depuis, la fête a été observée chaque année par un jour férié et chômé.
Le Jour de l'indépendance de la Bulgarie est une fête nationale largement célébrée dans tout le pays. Il est marqué par des discours officiels, des défilés, des spectacles en plein air, des services religieux spéciaux, des cérémonies de dépôt de couronnes dans les monuments et mémoriaux, et d'autres événements et activités festifs. Les plus grandes célébrations ont lieu à Sofia (la capitale), devant le monument de l'indépendance sur la place "Kniaz Alexander I", et surtout à Veliko Tarnovo (la ville où l'indépendance du pays a été proclamée), qui est traditionnellement le centre des célébrations. Lesquelles débutent à 9h dans la cour de l'église Saints 40 Martyrs (où avait été prononcé le manifeste d’indépendance) et se poursuivent avec un défilé militaire en costume d’époque.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 21 septembre 2024
2 juin : la Bulgarie célèbre son poète et héros national, Hristo Botev
On célèbre chaque année la mort d’un héros national bulgare : c’est le Jour de Botev et de tous ceux qui sont morts pour la liberté de la Bulgarie.
Aujourd’hui, à midi comme chaque 2 juin, les sirènes retentissent dans tout le pays pendant 3 minutes pour honorer le poète Hristo Botev, un héros national bulgare. L’usage est de s’immobiliser pendant le temps de la sirène.
Le poète Hristo Botev était aussi un révolutionnaire patriote et le 2 juin, on célèbre en même temps tous ceux qui sont morts pour la liberté de la Bulgarie. Il s’est fait connaître en 1867, un 24 mai, lors de la fête dédiée à Cyrille et Méthode, en prononçant un discours contre les autorités ottomanes (qui dirigent le pays) et les riches bulgares qui collaboraient avec les Turcs. Cela l’obligera à fuir le pays et à s’installer en Roumanie. En 1876, il prend la tête d’une insurrection dont le seul fait d’armes est la prise d’un navire sur la Danube. Faute de renforts, lui et ses camarades se sont retrouvés seuls face à des milliers de soldats ottomans et à une escouade d'artillerie. L’opération tourne au massacre, Hristo Botev est tué d’une balle.
On était le 20 mai 1876 (dans le calendrier julien qui avait cours à l’époque) soit le 1er juin en Occident. Mais, quand la Bulgarie a adopté le calendrier grégorien, en 1916, le décalage entre les deux calendriers était passé de 12 à 13 jours. Ainsi, c’est le 2 juin qu’on célèbre chaque année la mort du héros national bulgare. En Bulgarie, c’est officiellement le Jour de Botev et de tous ceux qui sont morts pour la liberté de la Bulgarie (Ден на Ботев и загиналите за свободата на България). Cette année marque le 148e anniversaire de la mort héroïque de Christo Botev (1848 - 1876).
Très vite on a fait du poète, un héros national, oubliant ses idées anarchistes et socialistes. Mais, plus tard, dans la seconde moitié du XXe siècle, la propagande communiste va le dépeindre comme le pionnier du socialisme bulgare et ainsi perpétuer son culte. Aujourd'hui, il est commémoré comme l'un des deux plus grands révolutionnaires bulgares, aux côtés de Vasil Levski. La plupart des villes bulgares ont leur rue ou leur boulevard Hristo Botev, on en trouve aussi en Macédoine et en Roumanie. Des écoles et lycées portent son nom, ainsi que des clubs de foot et des stades, une radio nationale…
Sa poésie a été influencée par les démocrates révolutionnaires russes et les figures de la Commune de Paris dont il avait eu les échos dans son exil roumain. Il était proche d’un autre poète qui lui survivra et sera même premier ministre d’une Bulgarie indépendante, Stefan Nikolov Stambolov.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 1er juin 2024
1er novembre : hommage aux héros de la renaissance bulgare
Le soir du 31 octobre, dans la plupart des villes de Bulgarie, des processions aux flambeaux vont rassembler des lycéens et des étudiants, en hommage aux grandes personnalités qui ont accompagné le réveil national de la Bulgarie au XIXe siècle. Les élèves n’ont pas classe le 1er novembre, c’est la Journée de l’éveil du peuple.
Le soir du 31 octobre, dans la plupart des villes de Bulgarie, des processions aux flambeaux vont rassembler des lycéens et des étudiants, parfois de simples écoliers, en hommage aux grandes personnalités qui ont accompagné le réveil national de la Bulgarie. L’usage veut que l’on transporte les portraits des grands hommes (il y a peu de figures féminines) comme le font les Russes lors des défilés patriotiques. De la musique, des spectacles sont également prévus. Les élèves n’ont pas classe le 1er novembre, c’est la Journée de l’éveil du peuple (Ден на възрожденците).
Absorbée par l’Empire ottoman, la Bulgarie a disparu en 1396. L’histoire de cette domination a été ponctuée de révoltes de chrétiens contre les Turcs, réprimées violemment le plus souvent. Ce n’est qu’au milieu du XVIIIe siècle que commence à émerger un sentiment national bulgare, qui s’est accentué au XIXe siècle, encouragé par la lutte des Grecs pour l’indépendance. L’aboutissement de ce long combat sera proclamation de l'autonomie de la Bulgarie le 3 mars 1878, dont l’anniversaire est aujourd’hui la fête nationale, puis de l’indépendance du pays, le 22 septembre 1908. Ce très long siècle de lutte et de prise de conscience nationale est appelé la Renaissance bulgare (Българско възраждане).
Dès le milieu du XIXe siècle, une journée d’hommage avait été instituée afin de rendre hommage à des générations de résistants et de promoteurs de la culture bulgare. La date choisie est celle de la fête de saint Jean de Rila (Ivan Rilski), le saint patron et protecteur du peuple bulgare, que l’Église bulgare célèbrait chaque 19 octobre, selon l’ancien calendrier. Or en 1916, l’État bulgare a officiellement adopté le calendrier grégorien, ce qui a fait glisser cette célébration nationale au 1er novembre. La fête patriotique s’est ainsi dissociée de la vénération du saint puisque l’Église orthodoxe locale a conservé le calendrier julien jusqu’en 1968.
Plus tard, en 1923, la célébration a été officialisée par un décret du tsar Boris III faisant du 1er novembre « la fête des revivalistes bulgares, un jour pour rendre hommage à la mémoire des grands Bulgares, bâtisseurs de loin et de près. de la Bulgarie moderne ». Ce jour férié sera célébré jusqu’en 1944. Aboli par les autorités communistes, il est réinstauré en 1992, à la demande de l’écrivain Petar Konstantinov (1928-2011), sous le nom de Jour de réveil du peuple, une fête nationale qui, aujourd’hui, n’est chômée que pour les écoliers, lycéens et étudiants. La veille de ce jour de congés scolaire, sont organisé des processions aux flambeaux aux accents nationalistes. Le matin du 1er novembre, une cérémonie de lever du drapeau national a lieu devant la présidence de la République.
Les autorités communistes, toutefois, avaient fini, sans enthousiasme, par créer un lieu de célébration : le Panthéon des héros de la renaissance bulgare, construit à Roussé et inauguré en mars 1978, pour le centenaire de l’autonomie du pays. Le bâtiment d’abord purement laïc, a été en 2000, surmonté d’une croix et complété par une chapelle. On trouve dans le Panthéon les membres des unités volontaires de l'armée bulgare qui ont pris part à la guerre russo-turque de 1877-1878) : Lyuben Karavelov (1834 -1879), Zahari Stoyanov (1850 -1889), Toma Kardzhiev (1850-1887), Atanas Uzunov (1857-1887), Olimpi Panov (1852-1887), qui ont combattu pour la libération. de la Bulgarie de la domination ottomane. Il abrite également les restes des premiers éducateurs de la ville de Roussé – le professeur Gragni, le professeur Toni, Nil Izvorov, Tsani Ginchev, Dragan Tsankov, qui ont travaillé au nom de la science et de l'éducation aux XVIIIe et XIXe siècles. Le monument immortalise également les noms des membres du détachement de volontaires Chervenovodska qui ont pris part à la guerre serbo-turque de 1876. Le Panthéon rend également hommage à Baba Tonka (« Grand-mère Tonka ») et à la famille Obretenov, des combattants pour la libération de la Bulgarie qui vivait dans la ville de Roussé (Ruse) au XIXe siècle.
Cette Journée de l'éveil du peuple, où les écoliers et étudiants sont mis en avant, l'Union des scientifiques de Bulgarie la célèbre aussi la comme la Journée de la science bulgare (Ден на българската наука).
Quant à l'Union des journalistes bulgares, elle a fait du 1er novembre la Journée du journalisme bulgare (Ден на българската журналистика). C’est ce jour-là, cahque année que les prix de l'Union des journalistes bulgares sont remis.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 31 octobre 2023
13 août : la Journée de la marine bulgare
En Bulgarie, la Journée de la Marine est célébrée le deuxième dimanche d'août. C'est l'aboutissement de la traditionnelle Semaine nationale de la Mer. La date de la fête a été choisie pour commémorer la création de la marine bulgare en 1879.
En Bulgarie, la Journée de la Marine (ден на флота) est célébrée le deuxième dimanche d'août. C'est l'aboutissement de la traditionnelle Semaine nationale de la Mer (Национална седмица на морето). La date de la fête a été choisie pour commémorer la création de la marine bulgare en 1879.
Le 12 août 1879, la marine bulgare a été créée sous le nom de "Flotte du Danube et unité navale" dans la ville de Ruse. Mais, la flotte n’a célébré sa première fête que bien plus tard - en 1914, et non pas le jour de son anniversaire, mais le 21 novembre - date à laquelle l'escouade de torpilles a vaincu le croiseur turc Hamidie lors d'une bataille navale en 1912. L’année suivante, 1915 La flotte organisait la fête en dehors de son cadre avec la participation du public de Varna, mais la date était le 2 août - jour du couronnement du roi Ferdinand. Les années suivantes, ce sera à nouveau le 21 novembre.
Après 1944 et jusqu'en 1956, seul le jour de la marine soviétique était célébré : le 31 juillet. Ce n'est qu'en 1956 que la date de sa création a été fixée au 12 août, avec la précision qu'il doit être célébré le deuxième dimanche du mois d’août, autrement dit aujourd’hui, 13 août 2023.
Cette année, la Journée de la marine, à laquelle sont traditionnellement associées des manœuvres militaires, se déroule en 2023 dans un contexte particulièrement tendu. La mer Noire étant devenue depuis quelques semaines, l’épicentre du conflit engendré par l’agression de l’Ukraine par la Russie en février 2022.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
3 mars : les ambiguïtés de la fête nationale bulgare
La fête nationale de la Bulgarie commémore la signature du traité de San Stefano le 3 mars 1878, faisant réapparaître une Bulgarie sur la carte de l’Europe, près de cinq siècles après sa disparition en 1396, absorbée par l’Empire ottoman. Une fête ambiguë néanmoins, qui met mal à l’aise les voisins de la Bulgarie.
La fête nationale de la Bulgarie commémore la signature du traité de San Stefano (Санстефански мирен договор) le 3 mars 1878, faisant réapparaître une Bulgarie sur la carte de l’Europe, près de cinq siècles après sa disparition en 1396, absorbée par l’Empire ottoman. On peut s’interroger sur le choix de la date, car ce n’est pas encore l’indépendance du pays, laquelle ne sera obtenue que 30 ans plus tard, en 1908. Concernant la Bulgarie, ce traité ne sera jamais appliqué. Il est très vite annulé et remplacé, quatre mois plus tard, par celui signé à Berlin en juillet 1878. Ce dernier n’alloue plus à la Bulgarie qu’un territoire réduit de moitié et morcelé en deux principautés qui demeurent toutes deux sous l’autorité d’Istanbul.
Si la date a été choisie comme fête nationale, en 1990, c’est qu’elle célèbre une Bulgarie rêvée, une grande Bulgarie qui englobait la Macédoine du Nord dans sa totalité et une moitié de celle du sud, si bien que la Bulgarie aurait disposé d’une côte sur la mer Égée. Si cette Grande Bulgarie n’a pas été créée c’est qu’on a craint que ce pays ne devienne un obligé de la Russie – il le deviendra effectivement plus tard – et lui offre une ouverture sur la Méditerranée.
Les Bulgares sont très frustrés d’avoir entrevu les contours d’un tel pays et que cela leur ait été aussitôt retiré. Ils ont profité des guerres balkaniques (1912-1913) pour tenter de reprendre ces territoires, en vain. Finalement, la Bulgarie put en partie mettre la main dessus entre 1941 et 1944 mais à la faveur d’une alliance avec l’Allemagne nazie. Ce pays du camp des vaincus se verra donc retirer tous ses gains territoriaux en 1944.
De fait, cette fête nationale bulgare est toujours empreinte d’un certain irrédentisme qui n’est pas sans rappeler le discours des nationalistes russes à l’égard de la Biélorussie et de l’Ukraine… Quoi d’étonnant que l’extrême droite bulgare en fasse une célébration largement orchestrée. Certes la Bulgarie n'a pas de velléités d'envahir la Macédoine du Nord, mais elle s'adonne tout de même à des tracasseries diplomatiques comme un veto à son entrée dans l'UE. Ce qui n'est pas rien. Cela dit, le nom officiel de cette fête rappelle juste la Libération de la Bulgarie du joug ottoman (Ден на Освобождението на България от османско иго).
À Sofia, après une messe à 10 heures en la cathédrale Alexandre Nevski, un service commémoratif et d'action de grâce est organisé en l'honneur de la fête nationale. À 11 heures, le président Roumen Radev et la vice-présidente Iliyana Yotova participent à une cérémonie dе levée du drapeau bulgare devant le tombeau du Soldat inconnu où sont commémorées les victimes de la lutte pour la liberté de Bulgarie. Un feu d’artifice et une revue de la garde d’honneur se déroulent à 18.30 sur l’esplanade devant l’Assemblée nationale quand le président reçoit le corps de parade de l’armée bulgare.
Des célébrations ont également lieu au col de Chipka (Шипченски проход) dans les Balkans, au centre de la Bulgarie, qui fut le théâtre d’une la bataille décisive, du 5 au 9 janvier 1878. Une monument commémoratif y a été construit.
Le 3 mars est devenu le Jour de la libération de la Bulgarie en 1888, mais il a fallu attendre 1978 pour qu'il devienne un jour férié en Bulgarie et 1990 pour qu’il soit officiellement déclaré fête nationale de la Bulgarie, en remplacement du 9 septembre, date anniversaire de l’entrée des troupes soviétiques sur le territoire bulgare en 1944, qui était la fête nationale de la Bulgarie communiste.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
8 décembre : la Saint-Clément, fête de l’identité macédonienne
Le 8 décembre est férié en Macédoine du Nord. La fête repose sur le personnage de Clément d’Ohrid, saint patron du pays à l’origine de profondes controverses identitaires et religieuses avec les voisins Grecs, Bulgares et Serbes.
Le 8 décembre est férié en Macédoine depuis 2007. La fête est récente, mais elle repose sur le personnage de Clément d’Ohrid qui nous fait remonter aux origines des identités macédonienne et bulgare. Les deux pays voisins se disputent des éléments de leur culture commune, c’est le cas de ce saint qui à la fois le premier évêque orthodoxe bulgare et le saint patron de la république de Macédoine du Nord.
La toute première université du monde slave est celle d’Ohrid (ville de la Macédoine occidentale), fondée en 886 par Clément sur ordre de Boris, le tsar de Bulgarie. L’établissement, aujourd’hui en ruine, a eu jusqu’à 3500 étudiants et un rayonnement considérable pendant des siècles.
Un millénaire plus tard, en 1888, quand la Bulgarie moderne a décidé de créer sa première université, elle la fonde symboliquement le 8 décembre, jour de la Saint-Clément et, bien sûr, elle sera baptisée Saint-Clément-d’Ohrid (Свети Климент Охридски). Ce jour est aujourd’hui en Bulgarie, la fête des étudiants de toutes les universités du pays. Mais, c’est la Macédoine qui a fait du 8 décembre une quasi-fête nationale, un jour férié et chômé. Aujourd’hui, l’Assemblée nationale de Skopje décerne le prix Saint-Clément qui recompte des citoyens méritants dans les domaines des arts, de la culture ou du sport. La célébration centrale a lieu à Skopje devant le monument de saint Kliment Ohridski dans la cour de la Bibliothèque nationale et universitaire de Skopje, portant son nom.
La Saint-Clément (празникот Свети Климент Охридски) est aussi une fête religieuse en Macédoine où on fête le saint patron de l’Église orthodoxe macédonienne, une église longtemps paria de l’orthodoxie. Créée en 1967, elle n’a été reconnue comme légitime et membre de la communion orthodoxe par le Patriarcat de Serbie et le Patriarcat œcuménique de Constantinople qu’en mai et juin 2022.
C’est sous la pression des Grecs qu’en 1767, l’archevêché d’Ohrid avait été supprimé et les populations locales rattachées à l’église orthodoxe de Serbie. Dans le cadre de la Yougoslavie communiste, la Macédoine a été érigée en réplique distincte de la Serbie et en 1967, l’église locale s’était déclarée « autocéphale ». Une déclaration indépendance qui ne fut acceptée ni par les Serbes ni par les Bulgares ni par aucune église orthodoxe jusqu’en 2022. Cette fête officielle du 8 décembre était un pied de nez adressé par les Macédoniens à tous leurs voisins.
Créée de toutes pièces pour célébrer le quarantenaire de l’autocéphalie macédonienne, lafête du 8 décembre est aussi devenue une fête populaire, celle de la culture macédonienne que les citoyens de la Macédoine du Nord aimeraient mieux reconnue par leurs voisins, aussi bien les Grecs qui leur contestent leur nom, que les Bulgares qui minimisent leur singularité culturelle ou que les Serbes qui leur ont très longtemps refusé indépendance politique et religieuse.
Très populaire, Saint Clément d’Ohrid (Свети Климент Охридски) est à l’origine de la naissance de nombreux petits Clément en Macédoine. Le saint est décédé en 916 et en 2016, on a célébré le 1100e anniversaire de son décès. Ses reliques reposent dans le monastère Saint-Pantaleion d’Ohrid, elles sont promenées dans les rues de la ville lors de chaque fête, en particulier pour la Saint-Clément. L’Église catholique le fête le 27 juillet et les orthodoxes, le 25 novembre du calendrier julien (celui que suit l’Église macédonienne), une date qui correspond au 8 décembre du calendrier grégorien (celui de l’Église bulgares et des autorités civiles macédoniennes).
La ville d’Ohrid, jadis considérée comme la Jérusalem orthodoxe, est aujourd’hui un modèle d’entente entre les religions. Les deux tiers de la population y sont orthodoxes, le reste est musulman. Lors de crises, à l’échelle du pays entre Macédoniens et Albanais, Ohrid a été plusieurs fois le théâtre de négociations entre les deux communautés.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
6 septembre : la Bulgarie célèbre le Jour de l’unification
Cette unification, survenue en 1885, est celle de la principauté de Bulgarie, autonome depuis 1878, et de la Roumélie orientale, la province bulgare, restée sous tutelle ottomane après le traité de Berlin de 1878. La Bulgarie avait alors presque acquis ses contours actuels.
Cette unification, c’est celle de la principauté de Bulgarie, autonome depuis 1878, et de la Roumélie orientale, la province bulgare, restée sous tutelle ottomane après le traité de Berlin de 1878. La Bulgarie avait, à deux régions près méridionales, presque acquis ses contours actuels. D’où une célébration appelée Jour de l’unification (ден на обединението) marquée par des cérémonies officielles, des offices religieux dans les églises, des feux d'artifice ainsi que le traditionnel marathon commémoratif. La principale célébration a lieu dans la ville de Plovdiv, qui a joué un rôle clé dans l'unification du pays.
Au printemps 1885, un Comité révolutionnaire central bulgare basé secrètement à Plovdiv et dirigé par Zahari Stoyanov a commencé à populariser l'idée d'unification. Le 5 septembre, un important groupe de rebelles armés a commencé à marcher de Golyamo Konaré (aujourd'hui Saedinenie) jusqu’à Plovdiv, la capitale de la Roumélie orientale. Les rebelles ont pris la ville le 6 septembre et ont renversé le gouverneur général Gavril Krastevich. Stoyanov a formé un gouvernement temporaire qui a proclamé la Roumélie orientale comme une partie de la Bulgarie. C’est cet anniversaire qui est célébré chaque 6 Septembre.
Ce n’est que 23 ans plus tard, le 22 septembre 1908, que l’indépendance a été proclamée.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
24 mai : les Bulgares fêtent leur alphabet
En Bulgarie, quelques manifestations célèbrent l’écriture slave (ou cyrillique), l’éducation et la culture bulgares. C’est en Bulgarie, vers 850, qu’est née une nouvelle écriture, mais celle-ci n’a rien à voir à celle que l’on nomme aujourd’hui cyrillique et qui est une adaptation de l’alphabet grec aux langues slaves.
Comme chaque année, le pape François reçoit ce matin au Vatican une délégation bulgare, en l’honneur de saint Cyrille et saint Méthode, fêtés aujourd’hui par l’Église orthodoxe (le 14 février par l’Église romaine, le 11 mai par les Églises d’Orient qui suivent le calendrier julien).
Cela dit, l’entente entre les Églises n’est pas encore à l’ordre du jour. En mai 2019, lors de sa visite en Bulgarie, le pape François s’est retrouvé à prier seul dans la grande cathédrale de Sofia face aux icônes de Cyrille et Méthode. Seul, car l’Église orthodoxe locale avait refusé de se joindre au chef de l’Église catholique pour les célébrations.
Simultanément, en Bulgarie, quelques rares manifestations vont célébrer l’écriture slave (ou cyrillique), l’éducation et la culture bulgares. Le 24 mai est connu comme la Journée de l'éducation et de la culture bulgares et de la littérature slave (Ден на българската просвета и култура и на славянската писменост).
C’est bien en Bulgarie, vers 850, que nait une nouvelle écriture, mais c’est du glagolitique qu’il s’agit. Une écriture compliquée qui ne sera pas utilisée très longtemps. En fait, elle sera vite remplacée par l’alphabet grec réaménagé pour les langues slaves, un alphabet qu’on appelle le cyrillique, du nom de l’un de ses soi-disant inventeurs, Cyrille et Méthode (selon une légende inventée par des slavophiles tchèques au XIXe siècle).
Ce nouvel alphabet, issu du grec, dépasse les frontières de la Bulgarie et se veut universel et démocratique. Elle vise à offrir à tous les peuples de langue slave un accès égal à la connaissance, qu’elle soit spirituelle ou scientifique. De nos jours, l’alphabet cyrillique est employé non seulement par les Bulgares, mais aussi les Serbes, les Ukrainiens, les Russes...
La Russie, qui ne voulait pas être en reste, a fait du 24 mai la Journée nationale de la littérature et de la culture slaves (Национальный день славянской письменности и культуры). La légende veut que ce soit le 24 mai 863 dans la ville de Pliska, alors capitale de la Bulgarie, que les frères de Thessalonique Cyril et Methodius aient annoncé l'invention de l'alphabet slave. Mais, c’est une légende.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
6 mai : la Saint-Georges des Bulgares, jour de bravoure de l'armée
Ce jour férié en Bulgarie est à la fois une journée de défilés militaires le matin, en l’honneur de l’armée, et de pique-nique en famille l’après-midi.
Ce jour férié en Bulgarie est à la fois une journée de défilés militaires le matin, en l’honneur de l’armée, et de pique-niques en famille, l’après-midi.
La Saint-Georges (Гергьовден) est fêtée ici le 6 mai, car l’église bulgare suit toujours le calendrier julien. En occident, elle est célébrée le 23 avril, notamment en Angleterre dont c’est le saint patron. Depuis 1880, en Bulgarie (avec une interruption tout de même de 1946 à 1993 sous le régime communiste), la Saint-Georges (Gergyovden) est connue en Bulgarie comme le Jour de la bravoure de l’armée (Ден на храбростта и празник на Българската армия).
L’église bulgare célèbre ce jour-là saint Georges le Victorieux. Le personnage est un officier romain, originaire de Cappadoce, devenu chrétien, qui refuse de refuse de se prêter aux cérémonies religieuses ordonnées par l’Empereur Dioclétien. Il sera mis à mort en Palestine pour refuser d’obéissance. Plus tard s'ajoutera, la légende de la lutte victorieuse de saint Georges contre un dragon malveillant qui symbolise le démon ou l’ennemi si on en fait un symbole militaire.
L’étymologie de Georges fait néanmoins de lui, aussi, un personnage qui travaille la terre. Depuis des siècles, la Saint-Georges est un fête agraire très importante et très populaire dans les Balkans, ainsi qu’en Turquie (Hidirellez) où elle est toujours très fêtée même si le pays est majoritairement musulman. Elle se passe en plein air, en famille autour un grand feu où on fait rôtir des moutons. Cette année, en raison de la pandémie, la fête ne pourra pas avoir lieu, aussi bien en Turquie qu’en Bulgarie ou ailleurs. D’ailleurs, en raison de problèmes d’approvisionnement, la viande de mouton risque de manquer en Bulgarie où 80% des stock ont été consommés pour les fêtes de Pâques.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
10 mars : la Journée du sauvetage des juifs bulgares
Une commémoration qui n’est pas sans ombres : les autorités bulgares ont permis en 1943 aux 48 000 juifs bulgares d’échapper à la Shoah, mais elles ont aussi livré aux camps nazis 11 000 juifs des territoires occupés par la Bulgarie.
Cette Journée du souvenir de l’Holocauste (Ден на възпоменание на Холокоста) a été instaurée en 2003. La célébration est aussi appelée Jour du Salut des juifs bulgares (Деня на спасяването на българските евреи) car elle fait référence au sauvetage des juifs de Bulgarie par l’action des hauts dignitaires de l’Église orthodoxe. Il est un fait remarquable que les quelque 48 000 juifs de nationalité bulgare ont survécu à la Shoah. Si bien que le 12 mars 2002, lors d’une cérémonie officielle à Jérusalem, les métropolites bulgares Stéphane (1878-1957) et Cyrille (1901-1971) ont été déclarés Justes du monde par Yad Vashem – l’institution créée en 1953 par la Knesset d’Israël pour perpétuer la mémoire des martyrs et des héros de la Shoah en Europe.
La belle histoire est toutefois un peu à nuancer. En 1940, la Bulgarie vit sous la dictature du roi Boris III, mise en place en 1935. Dès 1940, le pays adopte une législation anti-juive prévoyant l'identification et la marginalisation sociale et économique des citoyens juifs.
Début 1941, la Bulgarie choisit le camp de l’Allemagne nazie dans l’espoir de récupérer les territoires de la Macédoine et la Thrace grecque ainsi que la Macédoine yougoslave dont elle s’estime injustement privée (non-application du traité de San Stefano). En avril 1941, avec ce choix diplomatique et stratégique la Bulgarie assouvit en partie ses ambitions territoriales. Les nouveaux territoires ainsi conquis permettent à la Bulgarie de s’ouvrir sur la mer Égée et de s’étendre jusqu’aux frontières de l’Albanie. Elle devra évidemment rendre ces territoires en 1945, mais Sofia les gère pendant quatre ans.
À l’automne 1942, l’Allemagne qui s’est lancée dans la Solution finale (l’extermination des juifs d’Europe) se fait pressante dans ses demandes adressées à la Bulgarie de livraison de juifs. Le 22 février 1943, un accord prévoyant la déportation de 20 000 juifs des « nouveaux territoires » est conclu. Mais, le nombre des juifs des régions de Yougoslavie et de Grèce occupées par les Bulgares n'excédant pas les 12 000, le gouvernement de Sofia prévoit alors la déportation de 8 000 juifs bulgares dits « indésirables ».
Ainsi, début mars 1943, les autorités bulgares organisent des rafles de juifs dans le nord de la Grèce et dans la Macédoine yougoslave occupée. Regroupés à Skopje, ils sont déportés par le train, puis par bateau sur le Danube. Livrés aux Allemands, quelque 11 343 juifs seront exterminés à Treblinka.
Mais, s’agissant du sort des juifs de la Bulgarie proprement dite, la population bulgare, apprenant ce qui se tramait, s’est mobilisée dans plusieurs villes pour protester contre le sort qui est promis à leur compatriotes juifs. Une telle réaction s’est rarement vue en Europe à cette époque. Pressées par leurs fidèles, les autorités orthodoxes bulgares se sont adressées au roi Boris III pour le convaincre de ne pas participer à des persécutions contre ses propres sujets fussent-ils juifs. Finalement, le souverain fait savoir aux Allemands qu’on avait besoin d’eux pour des travaux des champs. 25 000 juifs de Sofia ont ainsi été déplacés dans la campagne bulgare, ce qui leur a sauvé la vie.
On notera que contrairement aux l’Églises catholiques ou luthériennes, l’Église orthodoxe bulgare n’a jamais eu dans son histoire de discours anti juifs. Au XIXe siècle, la communauté juive a participé à la lutte nationale contre les ottomans. Si bien que les Bulgares ont toujours considérés les juifs comme des concitoyens comme les autres. Les rancœurs de l’époque ottomanes étaient oubliées.
Les autorités bulgares de l’époque sont responsables de la disparition de quelque 11000 juifs (un fait que le gouvernement bulgare actuel a encore du mal à admettre) mais, en m^eme temps, elles ont contribué au sauvetage des 48 000 qui vivaient en Bulgarie en ne les livrant pas aux nazis. Ce pays refuge peut même affirmer être le seul dans l’Europe en guerre dont la population juive a augmenté pendant le conflit. La décision du roi Boris III d’assigner les juifs bulgares à des à des travaux agricoles ou de voirie dans tout le pays a été prise le 10 mars 1943. C’est cette date qui est commémorée aujourd’hui.
L’abrogation partielle de la législation anti-juive aura lieu le 31 août 1944, une mesure étendue par le gouvernement Muraviev (2-9 septembre 1944) avant la déclaration de guerre de l’Union soviétique à la Bulgarie (5 septembre), l’invasion de l’Armée rouge (8 septembre) et l’accession au pouvoir d’un Front de la patrie à dominante communiste (9 septembre). Il faudra toutefois attendre mars 1945 pour qu’un décret prévoie la restitution des biens juifs spoliés ou l’indemnisation des propriétaires dont les possessions nationalisées ne seront pas restituées, soit adopté.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
23 août : une date funeste en Europe orientale
Une date à double face : l’ancienne fête nationale de la Roumanie communiste est aussi l’anniversaire du funeste pacte germano-soviétique.
Le 23 août était autrefois la fête nationale de la Roumanie communiste. La date célébrait la chute du régime fasciste d’Ion Antonescu par un coup d’État mené par le roi Michel Ier, le 23 août 1944. La Seconde Guerre mondiale n’était pas terminée et la Roumanie changeait de camp à la suite d’un renversement politique. En 1941, la Roumanie était entrée en guerre aux côtés de l’Allemagne nazie. Suite à ce coup d’État, le roi rejoignait les Alliés et déclarait la guerre à l’Allemagne. Mais, alors que l’Armée Rouge avançait, les communistes se sont rapidement imposés au pouvoir. En 1947, ils forcent le roi à abdiquer et s’approprieront l’événement. De 1949 à 1990, en effet, le 23 août a été célébré comme le Jour de libération de l'occupation fasciste (Ziua eliberării de ocupația fascistă). C’était alors la principale fête de l'État roumain communiste. Après la chute Ceaucescu, la fête nationale roumaine a été déplacée au 1er décembre, une référence à la Grande Roumanie de 1918. Car, même si elle évoque la chute du fascisme, la date du 26 août était bien trop associée au communisme roumain.
La date du 23 août est toujours présente dans le calendrier mémoriel, mais elle a changé d’appellation et de référence historique. C’est aujourd’hui la Journée européenne de commémoration des victimes du stalinisme et du nazisme. Une célébration instaurée en 2009 par le Conseil de l’Europe. La date est celle du Pacte germano-soviétique du 23 août 1939, aussi appelé pacte Molotov-Ribbentrop, qui a scellé le sort de toute l’Europe orientale, de l’Estonie à la Bulgarie, une série de pays européens commémorent cette date sous le nom de Jour du Ruban noir. La date est ignorée par la France mais elle est marquée, chaque année, par les États d’Europe orientale mais également par la Suède et le Canada.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 22 août 2021
21 mai : les Anastenaria, un rituel de marche sur le feu dans les Balkans
Au nord de la Grèce et au sud de la Bulgarie, dans quelques villages, se pratique à l’occasion de la fête de la Saint-Constantin et de la Sainte-Hélène, des festivités dont l’aspect le plus marquant sont les marches pieds nus sur le feu.
C’est un rite particulier que l’on ne rencontre qu’au nord de la Grèce et au sud de la Bulgarie dans une poignée de villages et qui se pratique à l’occasion de la Saint-Constantin et de la Sainte-Hélène, deux saints que les orthodoxes fêtent le 21 mai.
Durant les trois jours des Anastenaria (ou Anastenarides), les fidèles des deux saints vont se livrer à un rituel qui a commencé hier soir par la présentation des deux icônes qui ont quitté l’église pour le konaki, un sanctuaire tout spécialement aménagé pour l’occasion et couvert d’ex-voto. Aujourd’hui, dans la matinée, un taureau, orné de fleurs, est sacrifié et la viande crue est distribuée aux familles de chaque village, vestige lointain d’un culte à Dionysos. Trois airs de musique, lancinants, au son de la lyre et du tambour, accompagnent chacune des cérémonies jusqu’au point fort de cette fête, au cours duquel les fidèles, en transe, marchent pieds nus sur des charbons ardents, qui se déroule après la tombée de la nuit.
Cette coutume, ancienne, était pratiquée autrefois en Thrace orientale et elle s’est transplantée en Macédoine avec les réfugiés grecs de 1923. Cette année-là, la Grèce et la Turquie procédèrent à des échanges massifs de population. Près d’un million de Grecs durent quitter le territoire de ce qui allait devenir la Turquie. Certains furent implantés en Macédoine grecque dans des villages libérés des Turcs qui, eux, ont été par expulsés vers la Turquie. Si les Anastenaria témoignent d’une ferveur toute chrétienne (orthodoxe), il semble évident de retrouver dans ce rituel les vestiges d’un ancien culte païen, une cérémonie orgiaque christianisée.
Les Anastenaria (Αναστενάρια, Нестинарство ou Nestinarstvo ) ont été inscrites en 2009 sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO. Chaque année, ce rituel se déroule du 21 au 23 mai.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 20 mai 2020
22 février : manifestation néo-nazie en Bulgarie
Ce soir, comme chaque année, une marche au flambeau rassemble dans les rues de Sofia, la fine fleur de mouvance néo-nazie européenne. La « Marche de Loukov » est organisée pour commémorer le décès d’un général nazi, le bulgare Christo Loukov, en 1943.
Ce soir, comme chaque année à la mi-février, une marche au flambeau rassemble dans les rues de Sofia, la fine fleur de la mouvance néo-nazie européenne. La « Marche de Loukov » (Луков марш) est organisée par l'Union nationale bulgare (BNS) pour commémorer le décès de Christo Loukov, un ministre de la Défense des années 1930, pro nazi, mort assassiné par un groupe communiste le 13 février 1943. Loukov dirigeait l'Union des légions nationales bulgares, une organisation fasciste et antisémite. Son successeur idéologique, le BNS, est accusé d’avoir adopté une idéologie similaire.
Cette marche a été organisée très officiellement de 2003 à 2014 (le samedi le plus proche du 13 février), puis a été interdite par la municipalité de Sofia à la demande de Moscou. Néanmoins les autorités n’ont pas pu empêcher le défilé de centaines d’irréductibles bravant l’interdiction. Le 25 juillet 2019, le tribunal administratif a finalement annulé l'interdiction prononcée par le maire de Sofia, affirmant que celle-ci violait les droits constitutionnels des organisateurs… Cette sinistre manifestation aura donc bien lieu en 2020.
La Marche de Loukov est devenue au fil des années l’un des rendez-vous européens de la droite extrême. On peut y croiser des Allemands des organisations Die Rechte et Junge Nationalisten, des membres du groupe français la Jeune Nation (qui rend aujourd’hui hommage à Loukov sur la page d’accueil de son site internet) ou des partisans suédois du Mouvement de résistance nordique…
En 2018, le Congrès juif mondial, avait déposé une requête, signée par plus de 175 000 personnes auprès du Premier ministre bulgare Bokyo Borissov, pour protester contre une parade organisée par les néo-nazis célébrant un dirigeant de la Seconde Guerre mondiale, proche du Troisième Reich. Très peu de juifs vivent aujourd’hui en Bulgarie où l’antisémitisme est toujours présent. Fin janvier 2019, une synagogue de Sofia a encore été saccagée.
Les autorités bulgares n’ont pas dit leurs derniers mots. Le procureur général de Bulgarie, Ivan Geshev, a ordonné une enquête sur la légalité ou non de l’association néonazie Union nationale bulgare - Edelweiss, organisatrice de la marche annuelle de Loukov (Lukov Marsh)… à suivre.
Mise à jour 2023 : La Cour administrative suprême confirmant l'interdiction du maire de Sofia, Yordanka Fandukova, avait entraîné l'annulation de la procession aux flambeaux du 22 février 2020, mais la manifestation néonazi s’est poursuivie d’une autre manière, les années suivantes dans une ambiance de grandes tensions entre manifestants anti-nazis, forces de polices déployées dans Sofia et militants bulgares pronazis. Voilà qu’en 2023, pour le 80e anniversaire de l’élimination du leader nazi bulgare et pour le 20e anniversaire de la première Lukov Marsh, on annonce une nouvelle édition de la funeste marche pour le 25 février 2023 à 17h30. L’interdiction de cette manifestation est à nouveau demandée par toutes les forces politiques démocrates… à suivre
Le site internet des oraganisateurs : lukovmarsh-info
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
7 janvier : le Noël des Orientaux
Les chrétiens orientaux de Russie, de Serbie, de Géorgie, d’Éthiopie, d’Égypte... qui ont conservé le calendrier julien, fêtent Noël. La célébration a généralement lieu dans la nuit du 6 au 7 janvier…
Les chrétiens orientaux de Russie, de Serbie, de Géorgie, d’Éthiopie, d’Égypte... qui ont conservé le calendrier julien, fêtent Noël. La célébration a généralement lieu dans la nuit du 6 au 7 janvier et, dans beaucoup de pays, la fête commence dès le retour de la messe. Elle donne lieu à de véritables festins. En Égypte, où ce jour est férié depuis 2003, la messe de minuit est suivie d’un grand banquet en prélude à un jeûne qui va durer 14 jours.
C’est Jules César qui, en 45 av. JC, réforma le calendrier romain pour rattraper le retard sur le cycle solaire, et décréta une année de 365,25 jours dont le début était fixé au 1er janvier. Ce calendrier julien (du nom de son concepteur) sera le seul utilisé dans le monde chrétien jusqu’à ce qu’une bulle du Pape Grégoire XIII, en 1582, institue un nouveau calendrier, dit « grégorien », visant à rattraper le retard de 10 jours accumulé par le calendrier julien au cours des siècles. Pour cela, il fut décrété que, cette année-là, le vendredi 15 octobre succéderait sans transition au jeudi 4 octobre. À ces 10 jours, il faut ajouter un écart de 0,0078 jour par an (soit 3,32 jours) depuis 1582 entre les deux calendriers ce qui conduit à une différence de 13 jours. Les Églises catholique et protestantes utilisent toutes le calendrier grégorien, comme les orthodoxes de Grèce, Chypre, et Bulgarie.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde