L’Almanach international

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1571, Catholiques, 7 octobre Bruno Teissier 1571, Catholiques, 7 octobre Bruno Teissier

7 octobre : Notre-Dame du Rosaire contre les Turcs

L’Église catholique célèbre aujourd’hui la fête de Notre-Dame du Rosaire, instituée par le pape Pie V suite à la victoire de Lépante contre les Turcs, le 7 octo­bre 1571. Cette année, premier anniversaire du 7-Octobre en Israël, une pensée pour les victimes du Hamas s'impose. Mais face à l'amoncellement des victimes de toutes parts, le Pape a fait de ce jour une journée de la paix.

 

L’Église catholique célèbre aujourd’hui la fête de Notre-Dame du Rosaire. Elle le fait de façon plus  solennelle encore à Lourdes où les dominicains organisent chaque année, le grand pèlerinage du Rosaire dans la basilique du même nom qui débute dès le 6 octobre au soir et dure trois jours. 

Cette fête fut instituée par le pape Pie V suite à la victoire de Lépante, dans le golfe de Patras (Grèce), le 7 octo­bre 1571. La Sainte-Ligue coalisée par le Pape écrasait la flotte du sultan d’Istanbul et mettait fin aux ambitions ottomanes en Méditerranée occidentale. Cette victoire fut considérée comme un miracle obtenu par la prière du Rosaire à laquelle toute la chrétienté avait participé à la demande du pape dominicain (la dévotion au rosaire ayant été initiée par l’ordre de Saint-Dominique). Depuis lors, l’Église continue d’honorer, chaque 7 octobre, la vierge du Rosaire qu’elle invoque aujourd’hui sous les vocables de « Notre-Dame de la Victoire » (de Lépante) ou de « Secours des chrétiens ». Il s’agit de remercier Dieu, par l’intercession de la Vierge, d’avoir sauvé l’Europe de l’invasion turque.

Longtemps, cette fête était fixée au premier dimanche d’octobre. C’est le pape Pie X, en 1913, qui l’a finalement placée le 7 octobre. Plusieurs basiliques portent le nom de Notre-Dame du Rosaire, notamment à Lourdes, Fatima… mais aussi de nombreuses églises de par le monde. La dernière construite est celle de Doha, au Qatar, inaugurée en 2008 et pouvant accueillir 1200 fidèles. À Bruxelles, Montréal, Tunis, Détroit… Dans, celle de Paris, dans le 14e arrond., une messe a été dite, avec un jour d’avance, ce dimanche 6 octobre, suivie d’une veillée pour l’occasion.

Il est à noter que la Sainte-Ligue anti-ottomane qui a écrasé la flotte d’Ali Pacha, comprenait l’Espagne des Habsbourg, République de Venise et bien sûr, les États du Pape. Le royaume de France, en revanche, était depuis 1536, l’allié des Turcs. La géopolitique et la  realpolitik s’imposaient déjà face aux solidarités religieuses. Toutefois, une seconde victoire contre les Ottomans, en 1716 à Petrovaradin (Serbie) verra la fête étendue à l’ensemble de l’Église catholique de rite latin, y compris en France. 

En 2024, la coïncidence des dates amène évidemment l’Église catholique à avoir une pensée pour les victimes juives des massacres du 7 octobre perpétrés par le Hamas. Ce n’est pas un hasard si le Pape François a choisi la date du 7 octobre 2024 pour instituer une journée de jeûne et de prière pour la paix mondiale car dans les mois qui ont suivi, des dizaines de milliers de Palestiniens et, depuis peu de Libanais, ont été à leur tour massacrés. Sans oublier les autres guerres, au Soudan, en Ukraine, en Birmanie…

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 7 octobre 2024

 
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1565, 1800, 1943, Malte, fête patriotique, Catholiques Bruno Teissier 1565, 1800, 1943, Malte, fête patriotique, Catholiques Bruno Teissier

8 septembre : à Malte, célébration patriotique et fête religieuse

Malte célèbre la fin victorieuse du siège de La Valette et la défaite des Turcs, en même temps que la Nativité de la Vierge

 

Le 8 septembre est une fête nationale à Malte sous le nom de Victory Day ou il-Vitorja. La victoire, c’est celle des Chevaliers de Saint-Jean, un ordre militaire catholique, sur les Turcs lors du Grand Siège de Malte de 1565. Celui-ci a duré du 18 mai au 11 septembre, mais comme le 8 septembre est le jour de la Nativité de Marie (il-Bambina), c’est cette date qui a été choisie pour fêter cette victoire de chrétiens contre des musulmans.

Un deuxième événement est aussi célébré le 8 septembre, c’est la rébellion, en 1800, des Maltais contre les troupes françaises qui occupaient l’archipel jusque-là. Enfin, le Jour de la Victoire est aussi l’anniversaire de la capitulation de l'Italie pendant la Seconde Guerre mondiale, en 1943, et celui de son retournement contre l'Allemagne, qui a également marqué la destinée de Malte.

La journée de Victory Day, ou Otto settembre, connue aussi sous le nom de fête de Notre-Dame-des-Victoires (Jum il-Vitorja), est un jour férié à Malte. La matinée est occupée par diverses cérémonies d'État dont un défilé des Forces armées de Malte. Au cours de l'après-midi, une régate traditionnelle de bateaux à rames, très disputée, se déroule dans le Grand Port. Le soir, plusieurs villes de Malte et de Gozo célèbrent la fête de Notre-Dame enfant (Maria Bambina/Notre-Dame de la Victoire). En effet, la fête qui est vieille de plusieurs siècles est devenue Il-Madonna tal-Vitorja, après le Grand Siège de 1565. #victoryday #ottosettembre

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 7 septembre 2024

 
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Colombie, 1985, Enfants, Catholiques, 13 novembre Bruno Teissier Colombie, 1985, Enfants, Catholiques, 13 novembre Bruno Teissier

13 novembre : il y a 38 ans, le martyre d’Omayra, la petite colombienne

La tombe de la petite Omayra Sanchez est déjà couverte d’ex-voto, on lui prête des miracles. C’est un lieu de pèlerinage qui compte en Colombie et en ce jour anniversaire de son agonie face aux médias du monde entier, l’affluence est importante…

 

La tombe de la petite Omayra Sanchez est déjà couverte d’ex-voto, on lui prête des miracles. C’est un lieu de pèlerinage qui compte en Colombie et en ce jour anniversaire de sa mort, l’affluence est importante. On l’invoque pour toute sorte de problèmes (travail, santé…), l’invocation fait effet au bout de trois jours, dit-on. Pas étonnant puisque son martyre a duré trois jours.

C’était en 1985, on se souvient de cette fille de 13 ans prise dans la boue, la jambe coincée, et qu’on a vu agoniser en direct pendant 3 jours, sur toutes les télévisions du monde. Sa photo dans Paris-match avait créé un certain malaise. On avait fustigé le voyeurisme des médias. Son auteur, lui, avait voulu dénoncer le drame de l’impuissance. L’explosion d’un volcan, situé à 50 km de la petite ville d’Armero, l’avait en grande partie engloutie, tuant 25 000 personnes, soit les trois quarts de sa population. Ce jour-là, il y avait aussi une tempête et on avait demandé aux habitants de rester chez eux, ils ont été pris au piège du torrent de boue,  résultant de l'éruption du volcan Nevado del Ruiz. Le pays était en plein chaos politique, le gouvernement colombien n’a pas su gérer la catastrophe. Omayra aurait pu être sauvée par une motopompe qui aurait aspiré la boue et permis de la dégager. Les autorités ont été incapables d’en trouver une et de la faire parvenir à temps. Elle est décédée le 13 novembre.

L’église locale espère sa béatification, ce qui ferait d’elle une bienheureuse, voire sa canonisation par le Vatican qui en ferait une sainte. Pour cela il faut des témoignages de miracle afin que le Tribunal Ecclésiastique de Santa Fe à Rome puisse se prononcer. Pour cela, le diocèse a créé une adresse mail afin de récolter des témoignages : dioceselibanohonondatestimoniosomaira@yahoo.com

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 12 novembre 2023

 
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Quelque 700 ex-votos ont été déposés sur le mur que le cimetière a dû construire dernière la tombe d’Omayra

On dépose aussi des poupées et autres jouets en guise de don

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Catholiques, 29 septembre, Vies de saint Bruno Teissier Catholiques, 29 septembre, Vies de saint Bruno Teissier

29 septembre : Michel, Gabriel, Raphaël et tous les autres

Autrefois jour de paiement des fermages, la récolte étant terminée, la Saint Michel est, de nos jours encore, la date d’expiration des baux ruraux, d’où l'expression « à la Saint-Michel tout le monde déménage ». Mais, aujourd’hui, cette fête populaire et rurale passe presque inaperçue.

 

Autrefois jour de paiement des fermages, la récolte étant terminée, la Saint-Michel était la date d’expiration des baux ruraux et de leur renouvellement. C’était le jour où les fermiers entraient en jouissance des terres labourables. C’est encore le cas aujourd’hui, d’où l'expression « à la Saint-Michel tout le monde déménage ». Mais, de nos jours, cette fête populaire et rurale passe presque inaperçue. Dans les Alpes et les Pyrénées, c’est la fin des estivages, les troupeaux redescendent dans la vallée. Toutefois, la météo note souvent un bref retour de la chaleur dans la marche de l’automne, c’est l’« été de la Saint-Michel », une sorte d’été indien.

L’Église catholique, quant à elle, a de tout temps célébré « les vertus des cieux », c’est-à-dire l’ensemble du monde angélique, le 29 septembre. C’est en 1969, avec la réforme du calendrier liturgique, que ce jour a été dédié aux trois archanges dont la Bible cite le nom : Michel, Gabriel, Raphaël, ainsi qu'à tous les anges. Parmi eux Michel passe pour être le plus puissant. C’est le chef des anges, le vainqueur du Bien contre le Mal (représenté par dans l’iconographie par un dragon), c’est Micheli qui pèsera les âmes le jour du jugement dernier. 

Saint Michel est le patron de la Normandie qui n’a pas fait du 29 septembre une fête régionale. La date est juste un repère dans le temps : « Pâques et Saint Michel partagent l’an par moitié » disaient les paysans normands.

En revanche, la ville de Menton, organise une fête le dernier dimanche de septembre qui est consacrée à la célébration de saint Michel, le protecteur de la cité. Il est aussi celui des parachutistes depuis que l'aumônier militaire du 2e régiment des chasseurs parachutistes a remis à chacun des hommes qui allait être parachuté le 6 juin 1944, une petite médaille de saint Michel. L’année suivante, l’aumônier du corps français de l’air proposa que saint Michel devienne le saint protecteur des parachutistes.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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Saint Michel vainqueur d’un dragon

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1600, Italie, Vatican, Catholiques, 17 février Bruno Teissier 1600, Italie, Vatican, Catholiques, 17 février Bruno Teissier

17 février : Giordano Bruno, le philosophe brûlé par l’Église et qui n’a jamais été réhabilité

Chaque 17 février, une foule se rassemble sur une petite place du centre historique de Rome, le Campo de 'Fiori pour rendre hommage à un philosophe napolitain, Giordano Bruno, qui a été brûlé vif pour hérésie, à cet endroit, le 17 février 1600 sur ordre de la Sainte Inquisition.

 

Chaque 17 février, une foule se rassemble sur une petite place du centre historique de Rome, le Campo de 'Fiori à deux pas du palais Farnèse. Chacun vient pour déposer des couronnes, des poèmes et des bougies au pied de la statue d’un homme de bronze sous son capuchon de moine. L'homme que l’on honore est le philosophe napolitain Giordano Bruno. Il a été brûlé vif pour hérésie, à cet endroit, le 17 février 1600 sur ordre de la Sainte Inquisition. Le tribunal de l’Église lui reprochait ses livres dans lesquels il prônait la cosmologie héliocentrique de Copernic et affirmait que l'univers était infini et contenait plusieurs autres mondes. Seize ans plus tard, la même accusation sera portée contre Galilée, mais ce dernier se rétractera pour avoir la vie sauve. Bruno, lui, ira jusqu’au bout de ses convictions.

Le Vatican a fini par gracier Galilée, en 1992. Giordanno Bruno ne le sera pas en dépit de demandes répétées à l’approche du 400e anniversaire de son supplice. C’est le 4 février 2000, que le cardinal Poupard communique finalement la réponse du Vatican : certes, le Vatican regrette la violence employée pour faire taire le philosophe mais celui-ci ne peut en aucun cas être réhabilité, comme le furent Galilée ou Jean Hus. Selon le Vatican, les études menées sur la pensée de Giordano Bruno « ont mis en évidence qu'elle était substantiellement étrangère au message chrétien ». Au XXIe siècle, le philosophe brûlé par l’Église, il y a 423 ans, demeure dangereux pour sa trop grande liberté de pensée.

« (…) ce n'est pas hors de nous qu'il faut chercher la divinité, puisqu'elle est à nos côtés, ou plutôt en notre for intérieur, plus intimement en nous que nous ne sommes en nous-mêmes. » (Giordano Bruno,  Le Banquet des cendres).

Giordano Bruno avait parcouru l’Europe pour répandre ses idées. Tous les deux ans, il a dû  changer de pays pour éviter l’arrestation. Quitte à mourir pour ses idées, il a préféré que cela se passe à Rome, au cœur même du pouvoir de l’Église. 

Au milieu du XIXe siècle, Giordano Bruno est devenu une sorte de héros pour les anticléricaux, tout particulièrement en Italie, dans le contexte de l'unification de la péninsule à laquelle les États de l'Église faisaient obstacle. En 1889, une statue a été érigée Campo dei Fiori, à l’endroit même de son bûché, à deux pas du Vatican. On doit la statue au sculpteur Ettore Ferrari, un franc-maçon notoire et militant laïque qui, à la fin de sa vie, sera violemment attaqué par les sbires de Mussolini.

Le philosophe, un peu oublié aujourd’hui, a eu une grande notoriété, également en France à la fin du XIXe siècle, au moment où une partie des Français cherchaient à échapper à la tutelle morale de la religion. C’est en hommage au penseur italien, qu’ Augustine Fouillée-Tuilerie, l'auteure du Tour de France par deux enfants, célèbre manuel de lecture des écoles laïques de la IIIe République, avait signé cet ouvrage paru en 1877 du pseudonyme « G. Bruno ».


Maiori forsan cum peur sententiam in me fertis quam ego accipiam": "Peut-être tremblez-vous plus en prononçant cette phrase contre moi que moi en l'écoutant". Ce sont les derniers mots de Giordano Bruno, après avoir entendu la sentence de la Sainte Inquisition.

Chaque année, le 17. février à 17h, un hommage lui est rendu sur le Campo de 'Fiori, à Rome.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
Le Campo dei Fiori, le 17 février

Le Campo dei Fiori, le 17 février

Le Campo dei Fiori, jour de marché

Le Campo dei Fiori, jour de marché

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Catholiques, Italie, Espagne, Mexique, animaux Bruno Teissier Catholiques, Italie, Espagne, Mexique, animaux Bruno Teissier

17 janvier : les animaux s'invitent à l'église pour la Saint-Antoine

Animaux de la ferme, chiens, chats, oiseaux… c’est un peu l’arche de Noé qui se presse ce matin sur le parvis de l’église Sant’ Eusebio de Rome pour y être bénie chaque 17 janvier. Un peu partout dans le monde catholique, on bénit les animaux le jour de la Saint-Antoine.

 

Animaux de la ferme, chiens, chats, oiseaux, poissons rouges… c’est un peu l’arche de Noé qui se presse ce matin sur le parvis de l’église Sant’ Eusebio de Rome pour y être bénie chaque 17 janvier. En ce jour de la Saint-Antoine, les chevaux des carabiniers ainsi que les chiens de la Protection civile assistent aussi à la cérémonie qui se termine par une procession. C’est une tradition qui perdure depuis 1437, ce mardi les bénédictions ont lieu à 9h30 et 11h30 ; à 18h30, puis, ce sera la messe de Sant'Antonio Abate.

Depuis quelques années, le Vatican organise une cérémonie concurrente  une bénédiction des animaux sur la place Pie XII, après un défilé Via della Conciliazione organisé par l’Association italienne des éleveurs qui en profite pour faire connaitre ses produits.

La bénédiction de San Antón aux animaux, le 17 janvier, est très populaire en Espagne et surtout à Madrid où elle est célébrée dans l'église de San Antón, rue de Hortaleza. On s’y presse dès 9 heures le matin, accompagné de son animal. Toujours à Madrid, à cinq heures de l'après-midi, a lieu la Vueltas de San Antón, une procession qui parcourt les rues environnantes. Beaucoup d'enfants viennent avec des chiens, des chats ou des cochons d'Inde dans leurs cages. Il n'est pas rare de voir même des iguanes ou des serpents. L'une des images les plus impressionnantes est peut-être celle des faucons de la Garde civile qui, perchés sur un bâton, à l'arrière de la camionnette ouverte et les yeux découverts, regardent le panorama. Dans le cortège participe un escadron à cheval de la police municipale, les unités canines de la police municipale, nationale et de la garde civile et les chiens guides ONCE.

À Mexico, ce 17 janvier, les animaux sont bénis à l’issue de chacune des messes dans la cathédrale :  9h30, 10h30, 12h, 13h et 18h. Dans la paroisse de San Miguel Arcángel Chapultepec, le père José Luis Ávalos bénit les animaux de compagnie à l'occasion de la fête liturgique de San Antonio abad.

Antoine le Grand est aussi le fondateur de l’érémitisme qu’il pratiqua en passant sa vie dans le désert égyptien, à proximité de la mer rouge. L’ordre des Antonins, corps hospitalier créé à la fin du XIe siècle, était connu pour élever des porcs utilisés pour nourrir les malades et les affamés. C’est de là que vient peut-être ce culte des animaux pratiqué le jour de sa fête. L’autre hypothèse est la découverte de sa tombe en 561 (200 ans après sa mort) grâce à deux léopards. On dit aussi que les démons qui l’assaillaient durant ses prières apparaissaient sous la forme d’animaux sauvages.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 15 janvier 2022

 
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1984, Pologne, 19 octobre, Catholiques, Communisme Bruno Teissier 1984, Pologne, 19 octobre, Catholiques, Communisme Bruno Teissier

19 octobre : hommage des Polonais à Jerzy Popiełuszko

Jerzy Popiełuszko, jeune prêtre polonais, avait dès août 1980 soutenu ouvertement les grévistes de Solidarność. Son assassinat, le 19 octobre 1984, avait relancé le syndicat Solidarność dont l’activité protestataire était à la peine sous le régime communiste polonais. Il aurait 75 ans.

 

Son assassinat, il y a 38 ans, avait relancé le syndicat Solidarność dont l’activité protestataire était à la peine sous le régime communiste polonais. La découverte de son corps torturé après avoir été enlevé par des militaires, agents des services secrets, avait entraîné la manifestation de quelque 500 000 personnes.

Jerzy Popiełuszko, jeune prêtre de 33 ans, avait dès août 1980 soutenu ouvertement les grévistes de Solidarność. Dès lors il multiplia les sermons incendiaires contre le régime du général Jaruselski. Dans ses homélies, il dénonçait ouvertement les persécutions des opposants au régime, la censure et la répression : « La violence n’est pas une preuve de force, mais de faiblesse. Celui qui n’a pas su s’imposer par le cœur ou par l’esprit, cherche à gagner par la violence », disait-il en pleine loi martiale. Les autorités cherchaient à le bâillonner. Jerzy Popiełuszko a été victime de plusieurs attentats dont il a réchappé. Le 19 octobre 1984, la dernière tentative sera la bonne. Il est enlevé par trois hommes. Après un passage à tabac brutal, les tortionnaires ont jeté le prêtre dans la Vistule, près de Włocławek. Retrouvé plusieurs jours plus tard, il a été enterré sur la place devant l'église de St. Stanisław Kostka, où il était prêtre.

La modeste tombe de Jerzy Popiełuszko à Varsovie, objet de pèlerinage, a été visitée par des millions de personnes. Les Polonais lui rendent hommage chaque 19 octobre. La Vatican l’a béatifié en 2010, on parle même d’une canonisation.

La célébration du 38e anniversaire de la mort du martyr Popiełuszko (rocznica śmierci męczennika Popiełuszki) se déroule sur plusieurs jours sous le patronage du président de la République de Pologne, Andrzej Duda. Cela a débuté avec une pièce de théâtre dont la première a été jouée le jour du 75e anniversaire du père Jerzy. Le 19 octobre 2022 à 18h00 dans l'église Saint-Stanisław Kostka, à Varsovie, une messe solennelle est dite avec une prière pour la canonisation du bienheureux père Jerzy Popiełuszko. Le même jour, une chapelle dans laquelle se trouvent des reliques de la soutane, de la chemise et des objets que l'aumônier de Solidarité avait avec lui au moment de sa mort, est ouverte aux fidèles.

Les célébrations se termineront le 30 octobre avec "Chant de foi et de liberté", interprété par le Père Popiełuszkolors de ses messes pour la patrie. 

La figure du prêtre martyr de la liberté est aujourd’hui reprise par le régime d’extrême droite de Jarosław Kaczyński (président du PiS, le parti d’extrême droite au pouvoir). Celui-ci n’hésite pas à comparer les manifestations de mécontentement à son égard aux violences faites à Jerzy Popiełuszko, assimilant ainsi les opposants politiques à des criminels.

En 2018, le Parlement a fait du 19 octobre une Journée nationale de commémoration du clergé inébranlable (Narodowy Dzień Pamięci Duchownych Niezłomnych), en hommage aux prêtres polonais qui ont défendu leur foi et lutté contre l'injustice.

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Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 18 octobre 2022

 
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Cuba, culte de la Vierge, 8 septembre, Catholiques Bruno Teissier Cuba, culte de la Vierge, 8 septembre, Catholiques Bruno Teissier

8 septembre : Notre Dame d’El Cobre, patronne de Cuba

Cuba ne célèbre pas que des pasionarias révolutionnaires. Comme toute nation hispanique, l’île a aussi sa madone, fêtée le 8 septembre, la Virgen de la Caridad.

 

Cuba ne célèbre pas que des pasionarias révolutionnaires. Comme toute nation hispanique, l’île a aussi sa madone, fêtée le 8 septembre. Cette vierge est assimilée à Ochun par les adeptes de la santeria (culte local), qui y voient une divinité de l’amour, du mariage et de l’argent. Pour les catholiques, c’est la Virgen de la Caridad (Vierge de la Charité), vénérée en la Basilique de Notre Dame del Cobre (cobre, le cuivre dont les dernières mines ont fermé en 2000), située dans la montagne, près de Santiago de Cuba. Les fidèles s’y pressent aujourd’hui par milliers, notamment pour lui faire une offrande. Parmi les dons célèbres, la médaille du prix Nobel de littérature (1954) offerte par Ernest Hemingway, l’écrivain américain qui a passé une partie de sa vie sur l’île. On dit aussi que la mère de Fidel et Raul Castro venait y prier pour demander une longue vie à ses fils. Plus récemment, la blogueuse dissidente, Yoani Sanchez y a déposé son prix de journalisme Ortega y Gasset obtenu en 2008 pour Generacion Y.

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1531, Mexique, Catholiques, 12 décembre Bruno Teissier 1531, Mexique, Catholiques, 12 décembre Bruno Teissier

12 décembre : à Mexico, le plus grand pèlerinage au monde, après le Hadj

C’est la plus grande fête du Mexique, celle qui met les forces de l’ordre sur les dents : entre 4 et 6 millions de pèlerins se rendent dans la basilique Notre-Dame de Guadalupe, dans les faubourgs de Mexico.

 

C’est la plus grande fête du Mexique, celle qui met les forces de l’ordre sur les dents : entre 4 et 6 millions de pèlerins se rendent chaque 12 décembre dans la basilique Notre-Dame de Guadalupe (Nuestra Señora de Guadalupe), dans les faubourgs de Mexico, en dépit du covid. Ce serait le plus important pèlerinage annuel au monde après le Hadj des musulmans à La Mecque.

Protectrice de Mexico puis du Mexique, elle est devenue la patronne de toute l’Amérique latine. Sa basilique est le deuxième sanctuaire le plus visité au monde après Saint-Pierre de Rome. Elle se dresse à l’emplacement même où elle serait apparue, en 1531, à un jeune indigène, récemment baptisé. Depuis, on conserve précieusement et on vénère la tilma (le manteau) portée par le jeune homme ce jour-là et sur laquelle l’image de la vierge se serait mystérieusement imprimée. L’affluence est telle que trois tapis roulants sont nécessaires pour que chacun puisse rapidement apercevoir l’image sainte. Elle est la mère de tous les Mexicains, elle fait partie intégrante de leur identité nationale. Au point que pour confondre les immigrants clandestins centraméricains, la police avait l’habitude de leur demander la couleur de ses yeux. S’ils répondaient « bleu », ils étaient refoulés, car la Guadalupe est une métisse, à l’image des Mexicains qui la surnomme la Morena (la brune).

À Los Angeles, en Californie, on célèbre ce 490e anniversaire de l'apparition de la Vierge à Saint Juan Diego à Tepeyac dès ce 11 décembre au soir par de grandes festivités dans tous les quartiers latinos.

À Lourdes, en France, un sanctuaire dédié à Notre-Dame de Guadalupe a été inauguré en 2011. Il abrite l’image de la vierge mexicaine arrivée officiellement en 1966. Ce 11 décembre une messe y a été dite à 12h00.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 11 décembre 2021

Mise à jour 13 décembre 2022 : En cette fin de semaine, onze millions de pèlerins mexicains et latino-américains étaient présents dans les rues de la capitale, selon les chiffres officiels, environ 5 millions ont visité le sanctuaire le 12 décembre. Le pèlerinage a retrouvé son cours normal après une annulation en 2020 et des restrictions en 2021 pour raisons sanitaires.

 
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chrétiens, Catholiques Bruno Teissier chrétiens, Catholiques Bruno Teissier

22 août : les chrétiens fêtent la Vierge

Après le 15 août, la Vierge Marie est à nouveau à l’honneur aujourd’hui. Les Coptes fêtent son Assomption tandis que l’Église catholique a fait de ce 22 août la fête de « la Sainte Vierge Marie, Reine » autrement appelée le couronnement de la Vierge.

 

Après le 15 août, la Vierge Marie est à nouveau à l’honneur aujourd’hui. Les Coptes fêtent son Assomption (une semaine après les Églises catholique et orthodoxe) tandis que l’Église catholique a fait de ce 22 août la fête de « la Sainte Vierge Marie, Reine » autrement appelée le couronnement de la Vierge. Messes, processions, prières vont se succéder dans les sanctuaires mariaux, particulièrement dans les lieux de pèlerinage et d’apparition de la Vierge.

C’est en 1954, pour le centenaire du dogme de l’Immaculée Conception et quelques années après la définition du dogme de l’Assomption (1950), que le pape Pie XII a institué cette fête. Le contexte encore dramatique de l’après guerre y est favorable tout autant que le couronnement de la Vierge de Fatima, déclarée en 1946 reine du Portugal et du monde. Par ailleurs, L’intention du pape est d’offrir aux chrétiens une occasion de louer Marie en ranimant la mémoire de cette tradition ancienne et un peu oubliée dont l’iconographie est, cependant, partout présente, sur les tympans des églises comme sur les enluminures des livres saints. Une décennie plus tard, le Concile Vati­can II (1962-1965) rappelle que la Vierge Immaculée, après avoir vécu son Assomption, a été exaltée par le Seigneur comme Reine de l’Univers… autant de traditions qui paraissent sortir du fond des âges.

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Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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1852, Chili, Catholiques Bruno Teissier 1852, Chili, Catholiques Bruno Teissier

18 août : les carences de la solidarité, au Chili

La Journée nationale de la Solidarité au Chili a été instaurée en 1994 en l’honneur d’Alberto Hurtado, prêtre jésuite mort le 18 août 1852 qui s’est illustré par se œuvres de charité en faveur des plus démunis… Une commémoration très controversée.

 

La Journée nationale de la Solidarité au Chili a été instaurée en 1994 en l’honneur d’Alberto Hurtado, prêtre jésuite mort le 18 août 1852 qui s’est illustré par se œuvres de charité en faveur des plus démunis. L’homme a même été déclaré saint en 2005 par le pape Benoît XVI. Chaque 18 août, le président de la République visite le tombeau du saint et invite les Chiliens à faire œuvre de charité. Une démarche très contestée par une partie de la classe politique qui prône plutôt une action de l’État pour réduire les inégalités flagrantes qui minent la société chilienne.

L’économie du pays est dynamique, la misère a été réduite depuis la chute de la dictature, mais le Chili est avec le Mexique, le plus inégalitaire des pays de l’OCDE. Le revenu des plus riches y est 25 fois plus élevés que celui des plus pauvres. Le système d’éducation, parmi les plus privatisés du monde, et les plus onéreux, ne fait que conforter cette situation. Dans ce contexte la journée de solidarité apparaît comme un écran de fumée masquant les carences de l’État en matière, justement de solidarité.

 
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19 mars : pour les catholiques, c'est la Saint-Joseph

Les catholiques fêtent saint Joseph, un personnage qui occupe une place à part dans l’histoire de l’Église. Joseph est le seul saint du calendrier fêté deux fois, aujourd’hui, puis le 1er mai depuis que les papes en on fait le patron des pères de famille mais aussi celui des travailleurs

 

Les catholiques fêtent saint Joseph, un personnage qui occupe une place à part dans l’histoire de l’Église. Époux de Marie, père nourricier et éducateur de Jésus, on sait peu de choses de lui (les évangélistes n’ont transmis aucune de ses paroles) sinon qu’il était charpentier. De même, son nom n’apparait plus après la présentation de Jésus au Temple, à l’âge de 12 ans. Ceci explique peut-être une vénération tardive, vers la fin du Moyen Âge qui va aller grandissant au fils des siècles, notamment après son apparition à Cotignac (en Provence) en 1661. La même année, Louis XIV, tout jeune roi et père pour la première fois, consacre la France à saint Joseph, chef de la Sainte Famille.

Joseph est le seul saint du calendrier fêté deux fois, aujourd’hui, mais aussi le 1er mai depuis que Léon XIII en 1889 et Pie XII en 1955 en on fait, le patron des pères de famille mais aussi celui des travailleurs afin que l’Église catholique soit elle aussi présente le jour de la fête des travailleurs.

La Saint-Joseph, le 19 mars, est un jour férié à Malte, à Saint-Marin, au Liechtenstein, ainsi que dans plusieurs provinces espagnoles, notamment à Valence où la fête des Fallas se termine  dans les flammes qui font disparaître les ninots. En Italie, le coup d’envoi est donné à la course cycliste Milan-San Remo.  Saint Joseph est aussi le patron du Canada et celui du Tyrol.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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Catholiques, chrétiens Bruno Teissier Catholiques, chrétiens Bruno Teissier

22 février : le Mercredi des cendres des catholiques

Pour les catholiques, le Mercredi des cendres est un jour de pénitence qui marque l’entrée dans le Carême et dans le cycle pascal. Hier, c’était Mardi gras.

 

Voilà une fête chrétienne typiquement catholique que ni les orthodoxes ni les protestants, à l’exception de certains luthériens, n’observent. Pour les catholiques, le Mercredi des cendres est un jour de pénitence qui marque l’entrée dans le Carême et dans le cycle pascal. Hier, c’était Mardi gras. Certains, parmi les pratiquants, vont perpétuer ce matin une tradition millénaire. Ils vont assister à une messe au cours de laquelle le prêtre va leur tracer sur le front une croix avec de la cendre (issue des rameaux de buis de l’année passée,  fanés et brulés). Ce geste de l’imposition des cendres vient de la tradition juive. La cendre évoque la faiblesse de l’homme (Genèse, 3,19 « souviens-toi que tu es poussière ») mais aussi le péché et le désir de repentir de l’homme.

Dans le monde catholique, le jeûne est recommandé au moins deux jours : le Mercredi des cendres et le Vendredi saint. Ces jours-là on se doit de manger « maigre » comme l’on dit. À l’origine, les quarante jours du Carême (entre le Mercredi des cendres et le Samedi saint, veille de Pâques) renvoyaient aux quarante années passées dans le désert par le peuple juif  avant leur arrivée en Terre promise. Ils commémoraient également les quarante jours de jeûne de Moïse sur le mont Sinaï avant la remise des Tables de la Loi et les quarante jours de la tentation du Christ dans le désert. C’est au VIe siècle seulement que la pratique du carême fut instituée. Fondé au départ sur une privation de nourriture (viande, produit animal et tout aliment trop riche), il est devenu progressivement ascèse consistant à se libérer du superflu, de l’inutile mais aussi  moment de prière et de partage dans un cheminement spirituel tout entier orienté vers Pâques.

Les orthodoxes qui attache une plus grande importance au carême, le font débuter par le Lundi pur qui, cette année, tombera le 27 février.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
Dans une église de Côte d’Ivoire

Dans une église de Côte d’Ivoire

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1er février : une fête celte, devenue chrétienne, célèbre le retour du soleil et l’éveil de la nature

Les anciens celtes fêtaient Imbolc, une fête de purification et de la fécondité, qui marquait le début de la fin de l’hiver ou les prémices du printemps. On est à mi-chemin entre le solstice d'hiver et l'équinoxe de printemps. Une déesse était associée à cette célébration : Brigid.

 

Les anciens celtes fêtaient Imbolc, une fête de purification et de la fécondité, qui marquait le début de la fin de l’hiver ou les prémices du printemps. On est à mi-chemin entre le solstice d'hiver et l'équinoxe de printemps. Une déesse était associée à cette célébration : Brigid. Une divinité récupérée par les Chrétiens au moment de l’évangélisation de l’Irlande. Ils en feront sainte Brigitte, fêtée bien sûr le 1er février.

La petite ville irlandaise de Kirlande organise chaque année une semaine de festivités, la Feile bride, en l’honneur de Sainte Brigitte, native du lieu, également patronne de l’Irlande (avec St Patrick). Visite de la ville monastique, conférences, retraites de prière, ateliers de fabrication de la fameuse croix de Sainte-Brigitte mais aussi soirée  musicale et dansante, il y en a pour tous les goûts et tous les âges. Le 1er février est depuis très longtemps un jour de fête : en Irlande, cette ancienne fête païenne célébrait à la fois le renouveau de la nature et le début de l’année agricole et vénérait Birgit la déesse de la fertilité Si peu d’Irlandais ont encore en mémoire  l’existence de cette divinité, quelques mouvements néo-païens,  néo-druidiques ou celtiques ont repris à leur compte cette fête qu’ils célèbrent parallèlement. 

La légende veux que Brigitte soit la fille adultère d’un riche seigneur et d’une esclave que saint Patrick aurait lui-même baptisé (on est en Irlande). Enlevée à sa naissance, Brigitte se serait réfugiée dans la foi et retirée dans une cellule aménagée sous un chêne centenaire (kill dara), non loin de Dublin. Très vite, elle aurait été rejointe par des compagnes et, ensemble, elles fondèrent, dit-on, l’une des premières communautés religieuses féminines en Irlande qui donna son nom à la ville de Kildare. Son culte s’est aussi étendu au Finistère et aux Côtes d’Armor où de nombreuses chapelles lui sont dédiées sous le nom de Brigitte ou, en langue  bretonne : Berched, Berhet, Perhet ou Perguet.

Jadis, le 1er février était traditionnellement la date d’un grande nettoyage de printemps. On allumait de grands feux pour aider la terre à se réchauffer, pour honorer le soleil et l’éveil de la nature. Imbolc est une fête de la fertilité. La symbolique du soleil renaissant est aussi celle de la chandeleur qui sera fêtée demain, le 2 février. À cette époque de l’année, les anciens Égyptiens célébraient Nout, une figure maternelle qui au lever du soleil prenait le nom de Khepera et la forme d’un scarabée.

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La croix de sainte Brigitte, fabriquée à partir de joncs, comprend un carré tissé au centre et quatre radiaux attachés aux extrémités. Elle était traditionnellement accrochée au mur de la cuisine pour protéger la maison contre le feu et le mal. Aujo…

La croix de sainte Brigitte, fabriquée à partir de joncs, comprend un carré tissé au centre et quatre radiaux attachés aux extrémités. Elle était traditionnellement accrochée au mur de la cuisine pour protéger la maison contre le feu et le mal. Aujourd'hui encore, on la trouve dans de nombreuses maisons irlandaises, en particulier dans les zones rurales.

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20 janvier : hommage à un militaire devenu une icône gay

Les villes de San Sebastian (Pays basque espagnol) et de Rio de Janeiro fêtent leur saint patron, saint Sébastien, un militaire romain, canonisé, puis devenu sous le pinceau des artistes une référence plus ou moins cachée à l’homosexualité. Saint Sébastien est aujourd’hui une icône gay.

 

La ville de San Sebastian (Pays basque espagnol) résonne du bruit des tambours et vit au rythme des défilés en costume d’époque napoléonienne depuis hier au soir. C’est la Tamborrada, en ce jour de fête de son saint patron, elle commémore les années d’occupation par les armées françaises, de 1808 à 1812. Une partie des défilés se fait au son des tambours (d’où le nom de la fête) et en costume militaire napoléonien. Depuis 1836, la Saint-Sébastien est l’occasion d’un véritable carnaval bien ordonné qui débute à minuit le 19 janvier sur la place de la Constitución de Saint-Sébastien avec lever du drapeau de la ville. Durant toute la journée du 20 janvier, et principalement jusqu’à midi, toutes les Tamborradas vont défiler à travers les innombrables rues et ruelles de la ville, pour y interpréter les airs officiels. Le soir, à minuit précise, la clôture de ces 24 heures de Tamborrada est officiellement déclarée avec l’interprétation, toujours sur cette même place, de la sociedad La Unión Artesana. Évidement la journée du 20 janvier est férié localement. Elle l’est aussi à Rio de Janeiro (appelée à l’origine São Sebastião de Rio de Janeiro) dont Sébastien est le saint patron.

Soldat romain, né à Narbonne, Sébastien était commandant de la garde prétorienne l’empereur Dioclétien, secrètement chrétien et exécuté pour cela. Généralement représenté attaché à un arbre et transpercé de flèches puisque tel fut son martyr, son corps fut enseveli dans les catacombes romaines qui portent aujourd’hui son nom puis transféré dans l’église Saint-Médard de Soissons où l’Ordre de Saint-Sébastien veille sur ses reliques. Il serait mort à Rome le 20 janvier 288.

Souvent utilisé par les peintres comme une référence cachée ou ouverte à l’homosexualité, saint Sébastien est aujourd’hui une icône gay. Dès le XIIIe siècle, on commence à le peindre sous la forme d’un jeune homme d’une grande beauté à la pose langoureuse. Le beau soldat dans la force de l’âge devient au fil des siècles un bel éphèbe alangui. Il le restera jusqu’à nos jours dans toute l’histoire de la peinture et de la photographie.

De nombreux écrivains comme Oscar Wilde, Gabriele D’Annunzio, Marcel Proust ou Yukio Mishima se sont emparé de la thématique. C’est ce dernier qui est le plus explicite, l’écrivain japonais raconte sa découverte à l’âge de douze ans d’une reproduction du Saint Sébastien de de Guido Reni : « Mes mains, tout à fait inconsciemment, commencèrent un geste qu’on ne leur avait jamais enseigné. Je sentis un je ne sais quoi secret et radieux bondir rapidement à l’attaque, venu d’au-dedans de moi. Soudain la chose jaillit, apportant un enivrement aveuglant. (…) Ce fut ma première éjaculation. Ce fut aussi le début, maladroit et nullement prémédité, de mes « mauvaises habitudes ». Confession d’un Masque, Yukio Mishima, 1949

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
Saint Sébastien par Guido Reni (1615)

Saint Sébastien par Guido Reni (1615)

Le défilé des enfants (vers midi), le jour de la Tamborrada de Saint-SébastienPour nous aider à faire vivre l’Almanach BiblioMonde, pensez à un petit don de temps en temps, vous pouvez le faire sur Tipeee

Le défilé des enfants (vers midi), le jour de la Tamborrada de Saint-Sébastien

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Catholiques, Philippines, 1606 Bruno Teissier Catholiques, Philippines, 1606 Bruno Teissier

9 janvier : des millions de Philippins célèbrent le Nazaréen noir

Plusieurs millions de chrétiens suivent la procession du Nazaréen noir à Manille et dans d’autres villes de l’archipel (des reproductions de la statue ayant été envoyées dans différents diocèses pour permettre une même dévotion partout dans le pays).

 

Plusieurs millions de chrétiens suivent la procession du Nazaréen noir à Manille et dans d’autres villes de l’archipel (des reproductions de la statue ayant été envoyées dans différents diocèses pour permettre une même dévotion partout dans le pays). Rien qu’à Manille, la procession regrouperait dix-neuf millions de personnes. Depuis la basilique de Quiapo où elle est abritée, la statue va ainsi parcourir les rues de Manille sur un char, dans une cohue indescriptible , chacun voulant toucher la statue ou, à défaut, l’effleurer d’un morceau d’étoffe qui sera ensuite pieusement conservé. La croyance populaire assure que le contact avec la statue conduit tout droit à l’exaucement de ses prières et à l’accomplissement de miracles. L’affluence énorme malgré les risques de bousculade, de blessures, voire de morts, ne dissuade pas les fidèles.

Cette dévotion remonte à 1606 alors que la statue qui gagnait Manille depuis le Mexique, échappa miraculeusement à l’incendie du navire qui la transportait. Noircie par le feu, elle prenait dès lors le nom de « Nazaréen noir » (Poong Itim na Nazareno). Des deux incendies successifs qui ravagèrent la basilique de Quiapo en 1791 et 1929, des séismes de 1645 et 1863, du bombardement de Manille en 1945, la statue ressortit indemne, ce qui sera considéré comme miraculeux et alimentera, dès lors, cette intense dévotion. 

À Manille, une interdiction de l'alcool commence à 18 heures ce 8 janvier et durera jusqu’à 6 heures du matin le 10 janvier. Elle couvrira un rayon de 500 mètres autour de la route du cortège, de la tribune Quirino et de l'église Quiapo. Pour raison de sécurité, la couverture des téléphones portables sera bloquée à moins d'un kilomètre du cortège. La grande procession du Nazaréen noir devrait commencer à 5 heures du matin de la tribune Quirino en route vers l'église de Quiapo. L'année dernière, il a fallu 22 heures à l'andas (la calèche) portant l'icône pour terminer l'itinéraire. Le nombreuses équipes médicales sont en alerte…

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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1681, Italie, 21 novembre, Catholiques Bruno Teissier 1681, Italie, 21 novembre, Catholiques Bruno Teissier

21 novembre : fête de la Madonna della Salute

Comme chaque 21 novembre à Venise,  le patriarche Francesco Moraglia va conduire la fête de la Salute, l’église majestueuse qui se dresse à l’entrée du grande canal.

 

Comme chaque 21 novembre à Venise,  le patriarche Francesco Moraglia va conduire la fête de la Salute, l’église majestueuse qui se dresse à l’entrée du grande canal.

La basilique Santa Maria della Salute fut consacrée le 21 novembre 1681 pour remercier la vierge d’avoir sauvé Venise non des eaux…  mais de la peste. L’épidémie avait décimée en 1630 une tiers de la population, y compris le doge et sa famille. Dès 1631, fut lancé un concours pour édifier une nouvelle église, il a été remporté par un jeune architecte encore peu connu, Baldassare Longhena, qui était en train de construire le Le Duomo de Chioggia. Le chantier durera exactement un demi siècle. L’anniversaire de son inauguration est à la fois une fête religieuse et une fête populaire.

À une époque de l’année où les touristes se font plus rares, c’est l’occasion pour les Vénitiens de se retrouver. Après avoir déposé un cierge au pied de la vierge noire et prié, les pèlerins et visiteurs se rassemblent sur le parvis de l’église pour une partie plus festive (et profane) avec la dégustation de pâtisseries, beignets et sucreries diverses. 

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 20 novembre 2019

 
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Sposalizio nobile alla Salute, par Gabrielle Bella (XVIIIe siècle), Pinacothèque Querini Stampalia, Venise

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1749, Catholiques, Venezuela, 18 novembre Bruno Teissier 1749, Catholiques, Venezuela, 18 novembre Bruno Teissier

18 novembre : fête catholique au Vénézuela

Chaque 18 novembre des centaines de milliers de pèlerins affluent en la basilique de la Vierge de Chiquinquirá, dans l’État de Zulia, à l’est du Venezuela. Le même jour, se joue à Maracaibo un important match de baseball, lui aussi en l’honneur de la vierge.

 

Chaque 18 novembre des centaines de milliers de pèlerins affluent en la basilique de la Vierge de Chiquinquirá, dans l’État de Zulia, dans l’est du Venezuela. On raconte qu’une image de la vierge serait apparue en 1749 à une simple lavandière vivant sur les rives du la Maracaibo. La fête qui débute le 11 novembre a pris le nom de Foire de La Chinita et l'un de ses principaux attraits à ce jour est toujours l'exécution de la cornemuse, un genre musical autochtone de Zulia, dont les paroles rendent hommage à la Vierge.

Pendant un siècle, la célébration religieuse a commencé à se combiner avec des activités populaires, devenant petit à petit une fête nationale puis internationale.

Pour concurrencer la ferveur religieuse, les autorités par le biais de la Ligue de baseball organise le calendrier de sa saison officielle afin que la date du 18 novembre corresponde à un match important disputé au stade Luis Aparicio El Grande à Maracaibo. Ce match est connu comme la Classic of La Chinita. Celui-ci est tout de même joué en l’honneur de la Vierge de Chiquinquirá. Le fameux match du 18 novembre est généralement remporté par les Eagles of Zulia, l’équipe locale qui, cette année, n’a pas fait un bon début de saison.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 18 novembre 2019

 
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chrétiens, Catholiques, Fête des morts, 1er novembre Bruno Teissier chrétiens, Catholiques, Fête des morts, 1er novembre Bruno Teissier

1er novembre : la Toussaint

Dans les pays catholiques, l’on est censé, ce jour, honorer tous les saints. Mais la coutume veut que l’on rendre hommage à ses morts en allant fleurir leur tombe.

 

Dans les pays catholiques, l’on est censé, ce jour, honorer tous les saints. Mais la coutume veut que l’on rendre hommage à ses morts en allant fleurir leur tombe. Pourtant, selon l’Église, la fête des morts n’aura lieu que demain, le glissement vient du fait que la Toussaint est fériée (et non le lendemain) dans la plupart des pays catholiques sauf dans quelques rares pays comme le Brésil où c’est l’inverse. Quoi qu’il en soit, la Toussaint suscite le rassemblement familial autour des défunts et correspond souvent à un pic de pratique religieuse, comme Noël et Pâques. On va à la messe ce jour-là plutôt qu’un autre dans l’année. De même, non-croyants et non-pratiquants ne manqueront pas leur visite au cimetière dans une sorte de fidélité à une tradition, un retour aux valeurs transmises probablement ou encore le signe d’une imprégnation chrétienne.

22 millions de chrysanthèmes sont vendus en France au cours de la semaine de la Toussaint, soit 95% du marché annuel. Originaire du Japon où elle représente le plaisir et le bonheur, cette fleur est chez nous plutôt symbole d’immortalité. Introduit en France en 1789 par un négociant marseillais, le chrysanthème a remplacé au cours du XIXe siècle les bougies que l’on déposait sur les tombes, probablement parce qu’il fleurissait en hiver et résistait bien au froid.

Cela dit, la Toussaint est aussi pour beaucoup un jour férié qui permet de petites vacances ou au moins un week-end prolongé.

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1940, Togo, Catholiques, 30 mai Bruno Teissier 1940, Togo, Catholiques, 30 mai Bruno Teissier

30 mai : la Dame du lac, un pèlerinage africain

Chaque année, a lieu à Togoville, sur les rives du lac Togo, le pèlerinage annuel à celle que l’on appelle « la Dame du Lac ». Selon des témoins, la Vierge serait apparue sur une barque au milieu du lac en 1940…

 

Chaque année, a lieu à Togoville, sur les rives du lac Togo, le pèlerinage annuel à celle que l’on appelle « la Dame du Lac ».

Selon des témoins, la Vierge serait apparue sur une barque au milieu du lac en 1940. Depuis, le lieu est vénéré par les catholiques, il attire pèlerins et touristes jusqu’au Pape Jean-Paul II qui est venu consacrer le sanctuaire à la Vierge lors d’un voyage apostolique en août 1985. On vient de toutes les régions du Pays, du Bénin voisin et au-delà pour l’un des deux grands pèlerinages de l’année (l’autre a lieu en novembre) qui est l’occasion de grands rassemblements, processions, vénération de la barque qui aurait transporté la Vierge…

C’est après 20 mn de traversée du lac Togo en pirogue que l’on arrive à Togoville (qui a donné son nom au pays), ex-Togostadt, ville marquée par l’époque où le pays était colonie allemande (il le restera jusqu’en 1918 où il est alors cédé à la France). Si Togoville reste, pour les catholiques, l’endroit le plus sacré du pays , il n’en est pas moins aussi un haut lieu de la religion vaudoue qui y attire des milliers de personnes à l’occasion de la fête du nouvel An entre septembre et octobre.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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