L’Almanach international
Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde
12 août : le glorieux 12 août des Anglais
En Écosse et dans le Yorkshire, la chasse au lagopède rouge est déclarée ouverte. Connue comme The Glorious Twelfth, ce 12 août est un événement mondain, autant que populaire. Sa date est inchangée depuis le Scotch Game Act de 1773.
En Écosse et dans le Yorkshire, la chasse au lagopède rouge est déclarée ouverte. Connue comme The Glorious Twelfth, ce 12 août est un événement mondain, autant que populaire. Sa date est inchangée depuis le Scotch Game Act de 1773. Un chasseur confirmé se doit d'être au rendez-vous, si bien que la journée est une véritable hécatombe pour cet oiseau, à ne pas confondre avec le coq de bruyère dont la chasse n’est autorisée que le 1er octobre. Cela dit, le trophée réalisé par le Duc de Westiminster en 1915, 2929 tués avec huit fusils tout de même, n'est pas près d'être égalé, car l'animal se fait plus rare de nos jours et cete journée déclenche ici et là des manifestations anti chasse. L’ouverture de la chasse fait échos dans tout le royaume, jusqu’aux restaurants de Londres qui, dès demain, serviront au prix fort le red grouse, nom local du gibier.
Mais attention, en Irlande du Nord, The Glorious Twelfth fait souvent référence à une autre date, le 12 juillet.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 12 août 2024
7 juillet : les Slaves orientaux fêtent à leur tour le solstice d’été
Les Salves orientaux fêtent la Saint-Jean selon le calendrier julien. En principe, cette fête est censée faire partie du patrimoine culturel commun aux Russes et aux Ukrainiens, si toutefois celui-ci existe encore…
Les Églises orthodoxes orientales utilisent le calendrier julien qui a 13 jours de retard sur le calendrier grégorien du christianisme occidental. C'est pourquoi la fête orthodoxe de Saint Jean-Baptiste tombe le 7 juillet, soit le 24 juin du calendrier julien.
Cette fête appelée Jour d’Ivan Kupala (Іван Купала en ukrainien, par exemple) ou Nuit de Kupala car l’essentiel des festivités (les feux de joie) a eu lieu dans la nuit qui précède la Saint-Jean (ou Saint-Ivan). Kupala était le nom d’une divinité slave de la fertilité. Car comme en Occident, cette fête a bien sûr des origines païennes. Évidemment, cette fête du solstice est surtout célébrée aujourd’hui par les populations rurales, mais elle connait un certain renouveau. En principe, elle est censée faire partie du patrimoine culturel commun des Russes et des Ukrainiens, si toutefois celui-ci existe encore…
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 7 juillet
23 juin : ce soir, les feux de la Saint-Jean
C’est un feu généralement immense et visible de loin. Il rassemble les gens d’un même village, d’un même quartier. On y danse autour, on y fait la fête, on est heureux de s’y retrouver. Ce rite trouve son origine directe dans le solstice d’été qui a lieu le 21 juin et que les peuples païens avaient pour coutume de célébrer en allumant un grand feu, symbolisant la lumière du soleil.
C’est un feu généralement immense et visible de loin. Il rassemble les gens d’un même village, d’un même quartier. On y danse autour, on y fait la fête, on est heureux de s’y retrouver. La tradition veut que les jeunes sautent par-dessus le feu, au-dessus de neuf feux différents, dit-on, s’ils veulent se marier dans l’année.
Ce rite trouve son origine directe dans le solstice d’été qui a lieu le 21 juin et que les peuples païens avaient pour coutume de célébrer en allumant un grand feu, symbolisant la lumière du soleil. Comme beaucoup de traditions païennes, le rite du feu a été christianisé au Moyen Âge et associé à Jean-Baptiste et dont la naissance, selon la tradition, tombe exactement six mois après la nativité du Christ (qui a été placé au moment du solstice d’hiver).
Au Danemark, chaque village, chaque quartier de ville a le sien qui sera allumé vers 22h. La cérémonie est précédée par un discours d’une personnalité locale, voire d’une célébritée, et des chansons reprises en cœur, comme Midsommervise (Chanson du mitan de l’été) (1885), texte du poète Holger Drachmann. Selon la tradition, les sorcières avaient des pouvoirs spéciaux lors de la nuit la plus courte de l’année, les feux étaient destinés à les éloigner.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 22 juin 2024
18 avril : la commémoration des rois Hùng, fondateurs du Vietnam
Chaque année, au dixième jour du troisième mois lunaire, les Vietnamiens se dirigent vers la montagne sacrée de Nghia Linh pour célébrer des rois Hùng, qui auraient fondé le royaume de Van Lang, ancêtre du Vietnam actuel. Une célébration traditionnelle aujourd’hui très encouragée et encadrée par les autorités communistes.
Chaque année, le dixième jour du troisième mois lunaire, les Vietnamiens se dirigent vers la montagne sacrée de Nghia Linh dans la province de Phu Tho (au nord-ouest de Hanoï), pour célébrer des rois Hùng, qui ont fondé le royaume de Van Lang, ancêtre du Vietnam actuel. C’est le Jour de la commémoration des rois Hùng (Giỗ Tổ Hùng Vương).
Les rois Hùng auraient gouverné le pays pendant la période Hồng Bàng (de 2879 avant JC à 258 avant JC). Kinh Duong Vuong est considéré, par la tradition, comme le fondateur de la nation vietnamienne. Évidemment, il s’agit d’une tradition largement réinventée au Moyen-Âge qui avait été, dans un premier temps, occultées par les communistes. Avec les réformes (Đổi Mới) de 1986, les fêtes traditionnelles ont été réactivées, en particulier cette fête annuelle du temple des rois Hùng. Les célébrations des rois Hùng, très locales à l’origine, ont été adoptées par les autorités provinciales, puis se sont imposées au niveau de l'État. Le gouvernement étant soucieux de renforcer l’identité vietnamienne jugée vulnérable face à l'influence étrangère croissante. Depuis 2007, cette fête est devenue un jour férié national. En 2012, à la suite d'une décision de l'Unesco, « Le culte des rois Hùng à Phú Thọ » est officiellement intégré à la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité. Ce qui a donné une notoriété et une dimension nouvelle à une fête, jusque-là, peu connue. De nos jours, chaque année, des millions de pèlerins se rendent au temple des rois Hùng, sur le mont Nghĩa Lĩnh. Les festivités sont désormais étalées sur une semaine. Sur leur chemin, les pèlerins s'arrêtent à chaque petit temple avant d'atteindre finalement le temple Hùng au sommet de la montagne.
Les festivités, jadis occultées par le Parti communiste, sont à présent encouragées par les autorités qui y voient, avant tout, une manifestation nationale, voire nationaliste.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 17 avril 2024
25 mars : c’est Holi, la fête des couleurs en Inde
Visages bariolés, vêtements trempés et couverts de multiples couleurs, une foule joyeuse, une ambiance populaire, depuis hier, c’est Holi, la fête des couleurs en Inde. Durant toute la journée, les participants, généralement habillés de blanc, vont s’asperger de poudres de couleurs…
Visages bariolés, vêtements trempés et couverts de multiples couleurs, une foule joyeuse, une ambiance populaire, depuis hier, c’est Holi ( होली ), la fête des couleurs en Inde. Durant toute la journée, les participants, généralement habillés de blanc, vont s’asperger de poudres de couleurs, d’eau parfumée sans omettre de prononcer l’excuse d’usage « Ne soyez pas fâché, c’est Holi ! ». Nul n’est épargné dans ce simulacre de bataille où l’on prend un vrai plaisir à s’affronter, sans tenir compte de l’origine ou de la caste de l’autre et dans la bonne humeur toujours ! On dit que c’est une occasion rêvée pour régler des conflits sans violence, à l’image de ce qui se faisait , par le passé, dans les carnavals en Occident.
Certains accordent à cette coutume un rôle prophylactique, beaucoup de pigments issus de plantes ayant des vertus médicinales, reconnues et prescrites par la médecine ayurvédique. Mais à l’origine, Holi est d’abord une fête qui célébrait la fertilité et une dernière occasion de se détendre avant la période des grands travaux agricoles. La coutume voulait aussi que l’on nettoie les maisons et qu’on les débarrasse de tout parasite. Différentes légendes se rattachent à cette fête.
En Inde, mais aussi au Bangladesh, au Pakistan, au Népal et dans beaucoup de communautés hindoues à l’étranger, notamment au Royaume-Uni, Holi est célébrée moins comme une fête religieuse (pas de rituel sacré à proprement parler) que comme un moment de liesse et de fraternité populaire, toutes castes confondues !
Les prochaines dates : 14 mars 2025, 4 mars 2026, 22 mars 2027, 11 mars 2028…
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 24 mars 2024
20 mars : ce matin l'équinoxe de printemps (ou d'automne)
Aujourd’hui à 04h06 (heure de Paris), le soleil passe au zénith de l’équateur, cela ne lui arrivera que deux fois au cours de l’année. Dans l’hémisphère nord, c’est l’équinoxe de printemps ; au Sud, c’est au contraire le début de l’automne...
Aujourd’hui à 04h06 (heure de Paris), le soleil passe au zénith de l’équateur, cela ne lui arrivera que deux fois au cours de l’année (à nouveau le 22 septembre prochain). Dans l’hémisphère nord, c’est l’équinoxe de printemps (au Sud, c’est au contraire le début de l’automne). À cette date, en principe, la durée du jour est égale à celle de la nuit, c’est étymologie du mot équinoxe. Elle découle d’un calcul théorique. Dans la réalité, l’atmosphère créant un effet de réfraction de la lumière du soleil, même quand celui-ci n’est plus visible, la journée du 20 mars sera un peu plus longue que la nuit. Dans toutes les civilisations, ce phénomène astronomique est symbole de l’arrivée du printemps. Certains en font le début de l’année. Le 16 mars, en Iran et dans tout le monde persan a eu lieu la fête du feu. Comment ne pas faire le rapprochement avec les feux qui chaque année la ville de Valence (sauf en 2021, pour cause de covid). En Alsace, en Suisse, dans le Sud de l’Allemagne, une vieille coutume (la Schieweschlawe) fait tournoyer des disques de braises au cours de la même nuit, en formant des ronds lumineux symbolisant le disque solaire. Les Celtes, eux, allumaient des feux à l’aube pour signifier le renouveau de la vie. Quelques mouvements néo-druidriques s’efforcent de nos jours de reproduire ce culte dédié à la déesse Ostrara dont le nom a donné le terme désignant en allemand (Ostern) et en anglais (Easter), la fête de Pâques (4 avril), une fête chrétienne aux origine païenne liée à l’arrivée du printemps et la résurrection de la nature.
9 mars : la bénédiction des automobiles
Depuis les années 1930, une bénédiction des voitures est organisée pour la Sainte-Françoise Romaine, patronne des automobilistes, même si celle-ci n’est plus que symbolique en raison des restrictions de circulation dans le centre de Rome.
Autrefois, le 9 mars, un curieux embouteillage se produisait via Teatro di Marcello, à Rome, près du Colisée. Mais, aujourd’hui avec les restriction de circulation dans le centre de Rome, seules quelques voitures bénéficiant d'une autorisation spéciale sont bénies de manière symbolique pour rappeler la cérémonie d’antan. Depuis les années 1930, une bénédiction des voitures est organisée le jour de la Saint-Françoise Romaine, devant l’église du même nom où repose les restes de la sainte. En 1925, la Sainte fut déclarée protectrice des automobilistes. Ses restes sont conservés au le Forum Romain, dans la crypte de la Basilique qui lui est dédiée. Elle est considérée comme la protectrice des automobilistes car la légende raconte que tout au long de sa vie, le chemin de la Sainte fut toujours éclairé par un ange.
Francesca Romana était une femme de la noblesse romaine qui vécu au XIVe siècle et consacra sa vie aux pauvres. Elle a aussi fondé la congrégation des oblates de saint Benoît pour les dames de sa conditions souhaitant s’adonner à la prière et aux bonnes œuvres. Le couvent, situé via del Mare, fait chaque anné « portes ouvertes » pour l’occasion.
Jadis les animaux de trait et leur conducteurs étaient béni le 17 janvier (c’est d’ailleurs toujours le cas), avec l’apparition des véhicules à moteur, l’Église se devait de leur trouver un saint protecteur, saint Christophe, patron des voyageurs, arboré par de nombreux automobilistes, n’ayant en réalité jamais existé.
En France, des paroisses, notamment celles qui sont consacrées à saint Christophe, organisent des bénédictions d’automobiles, elles ont généralement lieu en été. Aucune n’a le succès de celle qui se déroulerait chaque 9 mars et le dimanche qui suit, dans la capitale italienne.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 8 mars 2024
8 février : dans plusieurs pays, c’est Jeudi gras !
Là où il est fêté, le Jeudi gras est une journée gourmande qui tombe chaque année le dernier jeudi avant le premier jour du Carême. Ce jour est célébré tout particulièrement en Allemagne, en Belgique, en Suisse, en Grèce, en Pologne, en Espagne, en Italie, au Liban...
Là où il est fêté, le Jeudi gras est une journée gourmande qui tombe chaque année le dernier jeudi avant le premier jour du Carême, soit six jours avant le mercredi des Cendres et 52 jours avant le dimanche de Pâques. Ce jour est célébré tout particulièrement en Belgique, en Suisse (où c'est même un jour férié dans certains cantons : Uri, Schwyz, Lucerne, Nidwald), en Grèce, en Pologne, en Espagne, en Italie, en Allemagne, au Liban...
En Rhénanie, c’est le Weiberfastnacht, qui signifie « Carnaval des femmes ». L'une des plus anciennes célébrations du Jeudi gras en Allemagne est la Beueler Weiberfastnacht, un carnaval féminin du quartier de Beuel à Bonn, lequel fête cette année son bicentenaire. Il s’agit d’une prise symbolique de l’hôtel de ville. Le jour n’est pas férié mais il est d’usage de ne pas travailler l’après-midi du Jeudi gras afin de participer aux festivités. Aux Pays-Bas, c’est Oudewijvenbals (le bal des vieilles femmes).
En Pologne, lors du Jeudi gras (Tłusty czwartek), les Polonais dégustent des beignets (les pączki) fourrés à la confiture de pétales de roses. Autrefois, la journée était marquée par des défilés de mummers, mettant en vedette principalement des femmes, organisés dans les villes et villages de toute la Pologne.
En Suisse, autrefois, pour survivre au carême (à partir du mercredi des Cendres), les gens avaient l’habitude de manger autant de graisse que possible le Jeudi gras. Schmutz (ou Schmotz) est un terme dialectal alémanique désignant la graisse. Dans le Lötschental, des roitschäggättä, des personnages à l'aspect sauvage habillés de peaux et portant d'impressionnants masques de bois, envahissent la vallée le soir du Jeudi gras.
Le carnaval de Lucerne s’ouvre traditionnellement le jeudi gras avec les Fritschi, qui arrivent à bord d’un bateau sur le lac des Quatre-Cantons à 5 heures du matin pour annoncer l’ouverture du carnaval par un coup de tonnerre connu sous le nom de “big bang“, marquant le début des six jours de fête. Le Fritschi, un vieil homme accompagné de sa femme et de son fils, semble tirer ses origines d’une figure symbolique du passé, une marionnette de paille appelée Fridolin.
En France, il n’y a guère qu’en en Picardie que l'on fêtait jeudi Jeudyou. Les enfants allaient de porte en porte dans les villages et entonnaient un chant de quête. À Paris, jadis, avait lieu le cortège traditionnel du Bœuf Gras, un épisode d’un carnaval qui a disparu.
En Belgique, jusque dans les années soixante, les jeudis gras étaient autrefois une occasion pour les jeunes hommes et femmes de se déguiser et taquiner les clients des bars. Les enfants sont de nos jours mis à l’honneur le premier jeudi gras avec un cortège et le quatrième jeudi gras avec un grand bal masqué qui leur sont réservés. Les soirées des premier, deuxième et troisième jeudis gras sont réservés à la sortie des sociétés locales.
En Italie , le Jeudi gras (Giovedì grasso) est célébré comme le Mardi gras, mais plus modestement.
En Espagne, c’est jueves lardero en espagnol ou dijous gras en catalan. Chaque région du pays a ses propres plats traditionnels cuisinés pour le Jeudi gras : la mona (une pâtisserie ronde farcie d'un œuf dur) à Albacete, une saucisse spéciale en Aragon, le buñuelo (une sorte de beignet) et la botifarra d'ou (saucisse aux œufs). ) en Catalogne, etc.
Au Liban, chez les maronites on se retrouve le jeudi gras en fin d'après-midi et en soirée autour d'une table remplie de mezzés Libanais pour faire le festin, manger et boire. C’est le khamiss assakara (jeudi des ivres), déformation de khamiss ezzakara (jeudi du souvenir) car c’est aussi l’occasion de prier en mémoire de tous les défunts, parents ou amis.
En Grèce, le dernier jeudi avant le Carême s'appelle Tsiknopempti. Une fête occasion à de grands barbecues en plein air. Mais la date qui dépend de celle de pâques, n’est pas la même qu’en Occident. La semaine qui suit le Tsiknopempti est appelée "semaine blanche ou semaine du fromage". Les Grecs mangent principalement des produits laitiers et des oeufs. À partir de lundi prochain, la viande sera bannie des repas jusqu'à la fin du Carême.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 7 février 2024
8 janvier : le jour où les Japonais deviennent adultes
Le passage symbolique des Japonais à l’âge adulte est une affaire qui concerne le pays tout entier puisque ce jour est férié au Japon. Les jeunes ayant 20 ans dans l’année sont invités par la mairie à une grande cérémonie… Depuis 2022, ils sont toutefois majeurs dès 18 ans, mais avec quelques restrictions…
Les Japonais sont parmi les derniers à devenir totalement adultes. Depuis 2022, la majorité leur est accordée à l’âge de 18 ans, contre 20 ans auparavant. Mais boire de l’alcool et de fumer leur reste interdit jusqu’à 20 ans, tout comme la possibilité à participer à des jeux d’argent et des paris légaux.
D’ailleurs, leur passage symbolique à l’âge adulte se fait toujours à l’âge de 20 ans. Depuis 1876, c’est une affaire qui concerne le pays tout entier puisque ce 8 janvier est férié au Japon, comme chaque premier lundi de l’’année.
Les jeunes ayant 20 ans dans l’année sont invités par la mairie à une grande cérémonie. Dans les grandes villes, ces rassemblements peuvent réunir plusieurs milliers de jeunes gens. Le stade est alors nécessaire, s’il est couvert car il peut faire très froid à cette saison, ou le palais des congrès. Pas de problème pour répondre présent, la journée est chômée. Elle commence par une visite au temple, avant un repas en famille ou entre copain(e)s. Le cérémonial de ce rite initiatique est inchangé depuis des décennies.
Les filles portent de magnifiques kimonos, loués pour l’occasion, le forfait comprend aussi la séance de maquillage et de coiffure. Les garçons, eux, sont presque toujours habillés d’un costume à l’occidentale, strict et sombre cela va de soi. À partir de 20 ans les jeunes Japonais peuvent boire de l’alcool... mais la sagesse reste de mise en cette journée très particulière appelée Seijin no Hi ( 成人の日 ).
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 7 janvier 2024
22 juin : la fête chinoise des bateaux-dragons commémore la mort d’un poète
Cette fête chinoise très populaire est aussi appelée la fête du Double cinq car nous sommes le cinquième jour du cinquième mois du calendrier traditionnel chinois. Les courses de bateaux et la préparation des zongzi rappellent chaque année la mort d’un poète du IIIe siècle av. J.-C.
Aujourd’hui, c’est Duanwu Jie (端午节), une fête chinoise très populaire qui est aussi appelée la fête du Double cinq (五月初五) car nous sommes le cinquième jour du cinquième mois du calendrier traditionnel chinois. Mais, c’est sous le nom de Fête des bateaux-dragons (龙舟 / 龍舟) qu’elle est répertoriée depuis 2009 par l’Unesco car ce jour-là, on organise des courses de bateaux à tête de dragon. C’est l’occasion de deux jours fériés en Chine (les 22 et 23 juin 2023).
La légende raconte que le poète Qu Yuan, un des maîtres de la poésie chinoise du IIIe siècle av. J.-C., se serait suicidé en se noyant dans la rivière Miluo après la défaite du royaume de Chu face au royaume de Qin pour lequel il s’était battu. Le roi Huai de Chu ne l’avait pas écouté et l’avait envoyé en exil, d’où son geste fatal. Des villageois ont désespérément tenté de le sauver, mais leurs tentatives se sont avérées vaines. Alors ils ont commencé à battre des tambours, à éclabousser l'eau avec des pagaies et à jeter des zongzi (un mets à base de riz gluant farci enveloppé dans une feuille de bambou) dans la rivière afin d'éloigner les poissons et les mauvais esprits du corps de Qu Yan.
Les courses de bateaux et la préparation des zongzi rappellent chaque année la mort du poète Qu Yan. Celui-ci est l’auteur de Li sao ou Tristesse de la séparation (离骚), le premier long poème de la littérature chinoise. Long de trois cent soixante-douze vers, il ouvre le recueil des Chants de Chu (楚辞), IIIe siècle av. J.-C.
Une course annuelle de bateaux-dragons est organisée dans toutes les provinces chinoises. Elle est appelée la Coupe Qu Yang et figure depuis 1980 parmi les disciplines sportives pratiquées lors des épreuves nationales chinoises.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
1er mai : les anciens Celtes célébraient la sortie définitive de l'hiver
Le 1er mai, (ou dans la nuit du 30 avril au 1er mai), les anciens celtes fêtaient Beltaine (ou Beltane). Les druides allumaient des feux et faisaient passer les troupeaux entre ces feux sacrés purificateurs en vue de les protéger pour tout le cycle de l’année, en particulier des épidémies.
Le 1er mai, (ou dans la nuit du 30 avril au 1er mai), les anciens Celtes fêtaient Beltaine (ou Beltane). Les druides allumaient des feux et faisaient passer les troupeaux entre ces feux sacrés purificateurs en vue de les protéger pour tout le cycle de l’année, en particulier des épidémies. Contrairement à beaucoup de fêtes païennes qui furent christianisées, Beltane ne fut pas remplacée par une fête chrétienne. De fait, on la considérait comme démoniaque et était connue sous le nom de « nuit des sorcières ». La nuit de Walpurgis, célébrée dans le monde nordique et germanique en est un héritage, tout comme le Beltane Fire Festival qui se déroule chaque année à Édimbourg, en Écosse. D’ailleurs, le nom du 1er mai en gaélique écossais est Bealltainn. Quant au nom du mois de mai en gaélique irlandais, c’est Bealtaine. En Touraine, l'association Les Feux de Beltaine qui organise chaque année un éco-festival costumé en l'honneur de cette fête. Dans diverses régions d’Angleterre ou d’Écosse, cette fête a pris une coloration très touristique.
Ce rites de passage entre les périodes froide et chaude, entre l’obscurité et la lumière, entre la mort et la renaissance. Elle est totalement l’inverse d’une autre fête celte qui se déroule à l’automne : Samhain (31 octobre/ 1er novembre).
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
2 avril : les Iraniens se mettent au vert pour une fête antéislamique
Aujourd’hui, les Iraniens renouent avec une vieille tradition, une fête de la convivialité qui ne s’insère pas dans la tradition islamique mais qui reste tolérée par les autorités, c’est Sizdah Bedar.
Aujourd’hui, les Iraniens renouent avec une vielle tradition, une fête de la convivialité qui ne s’insère pas dans la tradition islamique mais qui reste tolérée par les autorités, c’est Sizdah Bedar (سیزده بدر).
Le temps d’un jour férié, les Iraniens ont chaque année l’habitude de se retrouver pour un pique-nique, souvent agrémenté de musique, de danse ou de jeux de toutes sortes, une tradition qui provient des religions antéislamiques. Nous sommes le treizième et dernier jour des festivités de Norouz, (le nouvel an iranien qui est tombé le 20 mars cette année), la fête de Sizdah Bedar (littéralement « Treize dehors ») est célébrée en plein air et en famille.
À la fin de la journée, les sabzeh (lentilles) cultivées pour le Haft Sin (cérémonie du 1er jour) qui ont germé et symboliquement recueilli toute la maladie et la malchance de l’année écoulée, sont jetées dans l’eau courante pour exorciser les démons de la maisonnée. Pour cette raison, il n’est pas recommandé aujourd’hui de toucher les sabzeh de quelqu’un d’autre, au risque de voir la malchance recueillie par les graines germées s’abattre sur soi ! Cette fête n’a rien à voir avec l’islam, elle trouve son origine dans les racines zoroastriennes de l’Iran et dans l’envie de conjurer le mauvais sort lié au chiffre 13. Les anciens Perses pensaient que les 12 constellations du zodiaque contrôlaient les mois de l’année et que ciel et terre tombaient ensuite dans le chaos. Sizdah Bedar est un moyen d’y échapper en sortant ce 13e jour et en faisant tout pour ne pas donner prise à la malchance.
Ce 2 avril est un jour férié en Iran, sous le nom de Jour de la nature. Les parcs publics et les sites de loisirs sont traditionnellement envahis. Chaque famille plante sa petite tente pour passer la journée dans un parc ou à la campagne.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
26 février : le « mardi gras » ukrainien contre les traditions russes
Les Ukrainiens fêtent Masnytsia, une ancienne fête païenne célébrant l’arrivée du printemps et précédant le grand Carême orthodoxe, tout en prenant soin, aujourd’hui, de bien se démarquer des traditions russes.
En Ukraine, où l’humeur n’est guère à la fête, on va tout de même célébrer la version orientale du mardi gras. Cette semaine (20-26 février 2023), qui est sensée avoir été festive, est appelée Masnytsia (Колодій). Beaucoup aujourd’hui préfère l’appeler Kolodiy (Колодій), comme on disait du temps des cosaques, ou encore Shrovetide (Шроветіде). Masnytsia est trop proche du terme russe Maslenitsa (Масленица), le nom de la fête dans le camp d’en face.
En Ukraine, on se plait à rappeler que cette ancienne fête slave, d’origine païenne, qui célèbre la fin de l’hiver et l’arrivée du printemps, était déjà marquée dans la Rus de Kyiv plusieurs siècles avant que la Russie n’apparaisse sur une carte. Elle n’a jamais été oubliée. Les puristes déplorent cependant qu’à l’époque soviétique, la fête ait été russifiée au point que beaucoup d’Ukrainiens ont pris l’habitude de confectionner des blinis ce jour-là. Avec le rejet que suscite aujourd’hui la Russie, on conseille de revenir à la tradition locale qui est de confectionner des varenykis (вареники), des boulettes entourée de pâte (des sortes de ravioli) et fourrées de ce que l’on veut sauf de viande. Car, comme dans la tradition occidentale du mardi gras, la semaine qui s’est écoulée était traditionelemment une semaine sans viande, mais de consommation de fromage, de beure et d’œufs. D’où les beignets de carnaval à l’ouest de l’Europe.
Une autre tradition de cette journée est de brûler des effigies de paille à forme humaine. Une manière de chasser l’hiver et les mauvais esprits. Là encore les plus attentifs aux coutumes ukrainiens vont dire que c’est une tradition qui s’est développée en Russie, où d’ailleurs ce soir, on en brûlera un peu partout dans les campagnes. Dans la culture populaire ukrainienne, il était plutôt d’usage d’enterrer des poupées pour faire disparaître l’hiver. Mais le spectacle du feu est tel qu’il est difficile de faire revenir les Ukrainiens à l’enterrement de figurine. Cela dit, en Ukraine il n’est pas interdit d’affubler ces mannequins de paille du visage de Poutine avant d’y mettre le feu.
Ce soir à Kyiv, le Musée national de l'architecture et de la vie folkloriques d'Ukraine organise une célébration colorée de Masnytsia. L’entrée est gratuite pour l’occasion. À 18h15, il est procédé à la mise à feu des mannequins de paille. VDNG, le plus grand espace de loisirs et de divertissement familial à Kiev, organise lui aussi deux journée spéciale les 25 et 26 février destiné aux familles souhaitant échapper pour quelques heures à la guerre. Sur la place centrale, le spectacle "Masnytsia", avec la cérémonie de Kolodiy (mise à feu) a lieu à 12h00, 13h00, 14h00, 15h00, 16h00, 17h00 et 18h00.
Ce dimanche 26 février est aussi appelé dimanche du pardon (Прощеною) par l’Église orthodoxe. Selon la tradition, lorsque les gens se rencontraient, ils se disaient : « Pardonnez-moi », et en réponse ils entendaient : « Dieu vous pardonnera ». C’est aussi l’occasion pour les croyants de prier pour les morts au combat. Demain, débutera le Grand Carême des orthodoxes orientaux (27 février au vendredi 7 avril 2023) qui conduira jusqu’à Pâques, la plus grande fête orthodoxe (16 avril).
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
20 février : l'apogée du carnaval de Cologne
Ce « lundi des roses » est le moment le plus attendu du Carnaval, le spectateurs vient voir défiler sur 7 km près de 10 000 personnes réparties en une centaine de chars et autant de fanfares, des centaines de figurants costumés qui lancent fleurs et sucreries aux spectateurs lesquels sont plus d’un million dans la ville de Cologne.
Rosenmontag est le moment le plus attendu du Kölner Karneval, un million de spectateurs vient voir défiler sur 7 km près de 10 000 personnes réparties en une centaine de chars et autant de fanfares, des centaines de figurants costumés qui lancent fleurs et sucreries aux spectateurs. Le clou de ce défilé est la parade des caricatures d’hommes politiques de tous pays et de tous bords.
Ce lundi, précédant le mercredi des cendres, est appelé le Rosenmontag (le lundi des roses), en réalité, c’était autrefois le rasender Montag, (le lundi déchaîné) car cette journée est le point culminant du Karnaval de Cologne. En réalité, rien à voir avec les roses, en dans le dialecte local roose signifie cavalcader. C’est l’équivalent du Mardi gras dans d’autre pays. Ce lundi de folie, n’est pas propre au Kölner Karneval, on retrouve cette tradition dans toute la Rhénane, à Bonn, Dusseldorf, Aix-la-Chapelle, Mayence, mais aussi à Eupen (en Belgique germanophone), en Autriche, au Danemark…
Surnommées « les folles journées », les festivités ont officiellement commencé le 11 novembre mais le véritable coup d’envoi a été donné le 16 février à nouveau à 11h11. Cette première journée du carnaval de Cologne était entièrement dédiée aux femmes qui défilent et ont pour coutume de couper la cravate des hommes qu’elles croisent…
Samedi, c’était le défilé des esprits (Geisterzug), sorte de défilé nocturne alternatif, né en 1991, en réponse à l’annulation du carnaval pour cause de guerre du Golfe. Il change de quartier tous les ans. C’est un surprenant mélange de costumes inspirés des films d’horreur et de revendications politiques, dans une ambiance latino-américaine…
Enfin, à Mardi gras, le 21 février 2023, on brûlera en place publique Monsieur Carnaval… C’en sera fini de la fête !
Les origines du carnaval de Cologne remontent aux fêtes antiques célébrées célébrées à l’époque romaine, enrichies de rites païens puis chrétiens. Sa forme actuelle date de l'occupation française de la Rhénanie en 1794. Puis, sous l'emprise de la Prusse, à partir de 1815, le carnaval prend sa forme organisée contemporaine, avec la fondation d’un « comité des fêtes » en 1823. Il y a deux ans, cette année !
Le carnaval n'est pas un jour férié en Allemagne, mais en Rhénane, les écoles sont fermées le Rosenmontag ainsi que le mardi qui suit. Beaucoup d’entreprises font de même. L'événement est organisé par le comité du carnaval de Cologne de 1823. C'est un spectacle coloré avec des bonbons (" Kamelle"), des petits bouquets de fleurs ("Strüßjer"), des bisous ("Bützje") et plus d'un million de spectateurs déguisés. Chaque jour, Cologne résonne au son du cri de guerre du carnaval : « Kölle Alaaf », qui signifie « Vive Cologne ! en dialecte local. Le slogan 2023 était « Fastelovend es för all - halal, koscher un liberal » (« Le carnaval pour tous - halal, casher et libéral ») avec pour sous-titre « Mir fiere politisch » (« Nous faisons de la politique »).
Les prochains Rosenmontag auront lieu les 12 février 2024 et 3 mars 2025.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
14 février : la Saint-Valentin, une fête mondialisée décriée ou célébrée, selon les pays
Cette fête des amoureux est franchement ringarde en Occident, sauf aux États-Unis où elle reste très populaire. Dans le reste du monde, elle est au contraire perçue comme un symbole des coutumes occidentales qui fascinent les uns et que d’autres rejettent avec vigueur. La Saint-Valentin et son décorum très kitsch connaissent un grand succès en Chine et au Japon, elle est interdite en Iran, mal vue en Inde ou en Arabie…
La Saint-Valentin, cette fête des amoureux est franchement ringarde en Occident où elle n’est plus guère fêtée aujourd’hui, sauf aux États-Unis où elle reste très populaire. Dans le reste du monde, sans doute en raison de son succès dans le monde anglo-saxon, elle est au contraire perçue comme un symbole des coutumes occidentales qui fascinent les uns et que d’autres rejettent avec vigueur.
En Chine, les jeunes générations ont largement adopté cette fête qui éclipse aujourd’hui la traditionnelle Qīxī qui, cette année, tombera le 22 août et que les autorités tentent en vain de promouvoir. En Chine, beaucoup de couples se marient encore jour de la Saint-Valentin, comme aux Philippines où certaines localités offrent des cérémonies de masse sans frais. Partout en Asie de l’Est, le prix des roses rouges explose ce jour-là. À Singapour, on dépense beaucoup en cadeaux entre amoureux.
Au Japon, la Saint-Valentin connaît un grand succès depuis les années 1960. Ce jour-là, ce sont les femmes qui offrent des chocolats aux hommes, giri-choco pour les amis ou les collègues de travail (là il s’agit de bien calculer le poids de chocolat à distribuer à chacun, pour ne froisser personne) , honmei-choco pour leur amoureux, assortis parfois d’un cadeau plus personnel comme une cravate. Le 14 mars, Jour blanc, les hommes feront un cadeau en retour à leur dulcinée ou, par obligation, à leur collège de travail comme celles-ci ont fait le 14 février. Les chocolatiers japonais réalisent la moitié de leurs ventes annuelles à cette période de l'année. Les Coréens ont adopté les mêmes traditions.
La Saint-Valentin, toutefois, n’est pas acceptée partout. Dans le monde musulman, cette fête, jugée décadente, est plutôt mal vue, comme en Malaisie voire quasiment prohibée. En Arabie saoudite, aux alentours du 14 février, la police religieuse pourchassait toute décoration rouge dans les vitrines de magasins, les emballages cadeaux à motifs de cœurs sont également interdits. Jusque vers 2018, il n’était pas question, le 14 février, pour les fleuristes de vendre des roses rouges. Du coup, elles se négociaient sous le manteau quatre ou cinq fois leur prix. Finalement, face à la déferlante de tout un commerce parallèle, les autorités saoudiennes ont lâché du lest depuis 4 ou 5 ans.
En Iran, c’est l’inverse, la Saint-Valentin selon le kitsch américain a été longtemps tolérée dans les vitrines des magasins. Depuis 2018, la vente de tout ce qui à trait à la Saint-Valentin est interdit. Pour la jeunesse des classes moyennes et aisées, la journée malgré tout est l’occasion de sortir en couple, de préférence dans des soirées privées, car ni les bars ni les boîtes de nuit ne sont mixtes en Iran. Les autorités cherchent à contrecarrer cette fête occidentale par la promotion d’une célébration d’origine zoroastrienne : Sepandārmazgān (سپندارمذگان ), le 24 février, mais sans grand succès. Au Pakistan, la Saint-Valentin, apparue dans les années 1990 , a été également interdite récemment.
En revanche, la Saint-Valentin est de retour à Mossoul. Interdite durant l’occupation de la ville par le groupe État islamique (EI), la fête des amoureux a pris possession des rues de Mossoul, l’ex-capitale irakienne de l’organisation djihadiste. À Bagdad, la ville et les magasins se parent de rouge. Même chose au Caire où les magasins arborent des ours en peluche de couleur rouge chaque 14 février.
En Inde, au contraire, la Saint-Valentin est vue comme une importation coloniale, contraire à l’identité indienne. Il y a quelques semaines, l'Animal Welfare Board of India avait invité à observer le 14 février comme le Cow Hug Day (Jour du calin avec une vache), censé être plus conforme à la tradition védique. Devant les moqueries que cette initiative a provoqué, le gouvernement indien y a finalement renoncé, il y a quelques jours.
La Saint-Valentin a des concurrents locaux : en Espagne, la Sant-Jordi, le 23 Avril ; au pays de Galles, le 25 Janvier ; au Brésil, c’est le 12 Juin, veille de la Saint-Antoine, saint protecteur des amoureux car la Saint-Valentin, tombe souvent en période de carnaval…
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
2 février : la déesse Lemanjà célébrée au Brésil
Que l’on soit adepte du candomblé (religion afro-brésilienne) ou catholique, on a une pensée chaque 2 février pour Lemanjà (ou Yemanjá) la plus vénérée des déesses brésiliennes. Avec des variantes, ce culte se retrouvent sur toutes les plages de l’Uruguay à Cuba ou à Haïti.
Que l’on soit adepte du candomblé (religion afro-brésilienne) ou catholique, on a une pensée chaque 2 février pour Lemanjà (ou Yemanjá) la plus vénérée des déesses brésiliennes. Reine de la mer, elle aurait débarqué avec les esclaves noirs arrachés à leur terre, c’'est une divinité de la mythologie yoruba (originaire de l’actuel Nigeria). Aujourd’hui, au Brésil, là où les évangélistes ne sont pas trop puissants, le pays est en fête. C’est surtout à Salvador de Bahai, loin des Bolsonaristes, sur la plage du Rio Vermelho que des milliers de gens se pressent pour déposer des offrandes dans un panier.
Au Brésil, Yemanjá se confond avec la sainte catholique Notre-Dame des Navigateurs (Nossa Senhora dos Navegantes). À Porto Alegre, au sud du pays, ville de colonisation açorienne, chaque année, le 2 février se déroule une grande procession en l’honneur de Nossa Senhora dos Naviegantes qui rassemble plus de 100 000 personnes. Se doutent-ils qu’ils honorent en même temps une divinité venue du Nigeria ? Même chose, non loin de là, en Uruguay où des célébrations et bénédictions se déroulent sur toutes les plages du pays chaque 2 février. Ces cultes participent à l’umbandisme, qui fusionne des croyances africaines et chrétiennes, avec un apport amérindien.
Yemanjá est aussi fêtée sur les plages Rio de Janeiro, le jour du Nouvel An. Longtemps, l’ancien maire évangéliste de la ville a menacé d’interdire cette célébration d’origine africaine. On retrouve ce culte, avec des variantes, à Cuba (avec la santeria), au Venezuela, en Haïti…
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
5 janvier : les Italiens, petits et grands, attendent la Befana
Ce soir, en Italie, on conseille aux enfants laisser en évidence une chaussette, décorée de préférence, dans l’espoir que la Befana, une sorcière bienveillante, y déposera quelques bonbons et surtout des cadeaux. Une tradition en lien avec l’Épiphanie, fêtée le lendemain, et avec des cultes païens qui remontent au moins à l’époque romaine.
Ce soir, en Italie, on conseille aux enfants laisser en évidence une chaussette, décorée de préférence, dans l’espoir que la Befana y déposera quelques bonbons et surtout des cadeaux. Pour la remercier, on déposera près de la chaussette, une mandarine ou quelques biscuits. Autrefois, on prévoyait même une assiette de soupe. En effet, selon la légende, la Befana munie d’une hotte, à califourchon sur son balai, va de toit en toit pour distribuer des présents aux enfants en cette nuit du 5 au 6 janvier. Mais, cette gentille sorcière est aujourd’hui de plus en plus supplantée par le Père Noël.
Jusqu’aux années 1960, dans une bonne partie de l’Italie, c’était le matin de l’Épiphanie que les enfants découvraient leurs cadeaux et non le matin de Noël. Il fallait donc s’y préparer la veille, le soir du 5 janvier. Cette coutume était très présente à Rome et dans toute l’Italie centrale et septentrionale, même si dans d’autres régions, comme en Vénétie, c’était la nuit, précédant la Sainte-Lucie, le 13 décembre qui jouait ce rôle. Ou encore, celle qui précédait la Saint-Nicolas, le 7 décembre, dans les régions proches de l’Autriche… Mais la popularité mondiale du Babo Natale (le Père Noël) a eu raison de la bonne sorcière. Il est vrai que le soir du 24 décembre arrive avant celui du 5 janvier, l’impatience des enfants aidant.
La tradition a tout de même survécu. Le gros des cadeaux a déjà été offert, mais en Italie, on garde toujours quelque chose censé être déposé dans la nuit du 5 au 6 janvier, comme en Espagne, où le même jour, on raconte aux enfants que ce sont les Rois mages qui leur ont apporté des cadeaux. À Rome, règne toute une ambiance festive tout au long de la journée du 5 janvier. Autrefois, le cœur de la fête était situé autour de la piazza Sant’Eustachio, aujourd’hui, c’est place Navonne bien plus vaste que se tient le principal marché de Noël de la capitale. On y trouve des stands pour adultes et enfants, remplis de friandises, de jeux et d’objets artisanaux, en bien sûr les fameuses chaussettes à déposer le soir même, près de la cheminée si on en a une. Attention, pour les enfants qui n'ont pas été gentils, la Befana remplit les chaussettes de charbon ! Pour avoir un avant-goût de ce que l’on risque on pourra goûter ce charbon sur le marché de Noël. Il s'agit bien sûr de sucre noir comestible ou des morceaux de réglisse qui ressemble à du charbon. L'icône de la petite vieille est présente partout, dans les vitrines des magasins, les publicités… On vend des déguisements, avec les fameux balais de sorcière et même des poupées de la Befana avec les yeux qui clignotent !
L’Église a bien tenté de résister au Père Noël en racontant que c’était le Gesu Bambino (le Petit Jésus) qui apportait les cadeaux. La Befana elle-même a dû être raccrochée à une fête : l’Épiphanie (Befana est d’ailleurs une déformation populaire du nom de la fête). On raconte alors que les Rois mages, avançant sur la route de Bethléem pour offrir des cadeaux à l’Enfant Jésus, demandèrent leur chemin à une vieille femme. Alors qu’ils lui demandèrent de les guider, la vieille dame refusa. Mais rapidement, elle fut prise de remords et pour se faire pardonner, elle prépara un panier rempli de petits gâteaux et de fruits secs et parti à leur recherche. Comme elle ne retrouva jamais la caravane des Rois mages, elle s’en alla de maison en maison distribuer ses friandises aux enfants.
Des bonnes fées survolant les maisons et les champs existaient déjà dans l’Antiquité romaine, elles s’appelaient Diane, Satia ou Abundia. Leur passage célébrait la renaissance de la nature en vue du printemps. Elles survolaient les champs cultivés pour favoriser leur fertilité. Selon les cultes païens, c’est la douzième nuit après le solstice d’hiver, que la mort et la renaissance de la nature étaient célébrées à travers Mère Nature. À partir du IVe siècle l’Église a intégré tous ces cultes dans sa propre tradition. C’est ainsi que Noël et L’Épiphanie ont été placés sur le calendrier religieux. Cette nuit du 5 au 6 janvier sera la dernière de celles que l’Église appelle les Douze nuits de Noël. Et la déesse Diane est devenue la Befana. Une figure de femme moins idéalisée, il est vrai. Demain matin, à partir de 10h, aura lieu le traditionnel défilé « Viva la Befana », sur Via della Conciliazione (l’avenue qui conduit au Vatican). Des décors et des costumes colorés sont conçus chaque année par une ville différente pour représenter l’universalité de l’Épiphanie, sous forme à la fois religieuse et folklorique. Cette année c’est la ville ombrienne de Foligno, qui fera défiler de mille personnages costumés avec la célèbre Giostra della Quintana, des porte-drapeaux, des fanfares, des majorettes, des butteri, des chevaux et des décors originaux.
En provinces, il y a des variantes , comme dans la province de Grosseto, où des hommes, les befani (sur l’île d’Elbe, ils s’appellent befanotti), accompagnent les befana dans les rues des villages pour interpréter des chants traditionnels de la Maremme. À Venise, se déroule la 45e Befana Regatta, au cours de laquelle des concurrents habillés en Befana, s’affrontent à coups d’avirons sur le Canal Grande, vêtus de jupe, châle en laine, bonnet et foulard sur la tête. Dans les régions germaniques du Nord, toutefois, elle est en concurrence avec Berchta.
Même la politique s’en est mêlée. En 1928, Mussolini avait institué des célébrations autour d’une « Befana fasciste », en encourageant la distribution de cadeaux aux enfants pauvres. En 1929, dans le Tessin (Suisse) et dans les cercles de l’émigration antifasciste italienne, on a célébré un « Befana rouge » jusque dans les années 1970.
Ainsi se termine en Italie la séquence des fêtes de fin d’année. « L’Epifania tutte le feste si porta via ! »
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
28 décembre : le 1er avril des Espagnols
En Espagne, dans le monde hispanique et jusqu’aux Philippines, c’est le jour des farces, à l’instar du 1er avril dans d’autres pays. Derrière cette journée un peu folle se cache une référence biblique et une fête dédiée aux Saints Innocents.
En Espagne, dans le monde hispanique et jusqu’aux Philippines, c’est le jour des farces, à l’instar du 1er avril dans d’autres pays. De la plaisanterie anodine au véritable canular, cette journée de la malice est aujourd’hui incontournable. En Espagne, une grande soirée télévisée très populaire met en scène des farces faites à des personnalités du showbiz. C’est l’occasion d’un gala de charité destiné à collecter des fonds pour différentes organisations qui se consacrent au traitement des problèmes des enfants. Au Mexique, les journaux participent à la fête en publiant de fausses nouvelles sur un ton ironique ou humoristique.
Cette fête est connue sous le nom de Jour des Saints Innocents (Día de los Santos Inocentes), référence biblique à la mise à mort de tous les enfants de moins de deux ans nés à Bethléem sur ordre du roi Hérode le Grand. Cette légende a profondément marqué le discours religieux catholique et inspiré de nombreux peintres. On raconte que des mages se sont présentés à Hérode en lui demandant où était le futur roi des Juifs qui venait de naître. Celui-ci craignant pour son trône envoya des soldats passer par l’épée tous les nouveau-nés. L’Église catholique se souvient de ce massacre chaque 28 décembre. Au Mexique, c’est même considéré comme l'une des fêtes religieuses les plus importantes. Chaque paroisse la célèbre à sa manière, des cadeaux (vêtements) et de la nourriture (souvent des bonbons) sont offerts ce jour-là à l’enfant Jésus. Dans certaines villes espagnoles, la célébration prend l’allure d’un carnaval.
En France, la tradition de la « fête des fous » a disparu, mais on en trouve des traces dans des récits comme celui de Victor Hugo dans Notre-Dame de Paris. Les origines de cette fête sont bien antérieures puisqu’on les fait remonter aux Saturnales de l’époque romaine (rythmées par le calendrier julien).
Le matin du 28 décembre, en Carinthie et en Styrie (Autriche), les enfants (de moins de 12 ans) vont traditionnellement de maison en maison en souhaitant santé et bonheur pour le Nouvel An en chantant « Schapp, schapp, frisch und g'sund, s'ganze Jahr gsund bleibn, nit klunzn nit klagn, bis i wieder kumm schlagn. » ["Snap, snap, frais et en bonne santé, restez en bonne santé toute l'année sans vous plaindre jusqu'à ce que je revienne frapper à la porte."] En échange, ils reçoivent des bonbons ou quelques sous. Ils doivent toutefois être de retour chez eux avant midi, sous peine d’être tués nous dit cette très ancienne coutume qui s’est perdue dans le reste du monde germanique. En Carinthie, elle est connue sous le nom de Schappen et en Styrie de Frisch & Gsund. Autrefois, la tradition voulait que les enfants frappent symboliquement avec une petite branche les adultes des maisons visitées. L’Église a fait de cette tradition une punition symbolique des adultes pour le massacre ordonné par Hérode. La tradition païenne, les enfants participaient, sans le savoir, à une magie favorisant la fertilité.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 27 décembre 2022
26 décembre : la Saint-Étienne, la fête qui prolonge Noël
La Saint-Étienne est fériée dans tous les pays protestants ainsi que dans quelques pays catholiques et orthodoxes. C’est une fête d’origine païenne en lien avec le solstice d’hiver, devenue une célébration du mercantilisme et une occasion de rencontres sportives.
D’origine païenne, Noël a toujours été une fête plus importante dans les mondes germanique et celtique que dans le monde latin, la célébration s’y fait sur deux jours : la Saint-Étienne est un jour férié dans tous les pays protestants ainsi que dans quelques pays catholiques (Irlande, Luxembourg, Pologne…). En France, le 26 décembre n’est férié qu’en Moselle (Schdéffesdaa) et en Alsace (Steffesdaa) ; c’est un héritage de leur annexion par l’Allemagne entre 1871 et 1918, où le Stefanitag est férié. En Suisse, la Saint-Étienne n’est pas fériée dans les cantons francophones. Dans le monde latin, la journée n’est fériée qu’en Italie, Catalogne et Baléares. C’est aussi le cas de certains pays orthodoxes (Grèce, Roumanie, Bulgarie).
Chaque 26 décembre, on célèbre saint Étienne, un prédicateur juif du Ier siècle qui passe pour avoir été le premier martyr du christianisme. Il a été accusé de blasphème, reconnu coupable par les autorités juives et lapidé à mort. Les Grecs le dénomment Stéphanos (Στέφανος, « le Couronné »). Bonne fête donc aussi aux Stéphane, Esteban, Steve, Stefanos, Étiennette, Stéphanie, Steffi, Fanny, Fanette...
En Catalogne, la Saint-Étienne (Sant Esteve) est une fête traditionnelle célébrée avec un grand repas. Celui-ci comprend généralement des cannellonis permettant de recycler les restes du repas de Noël (généralement de la dinde ou du chapon).
En Autriche, en Bavière et en Suisse alémanique, les coutumes de la fête prévoient la bénédiction des chevaux et des promenades à cheval lors de cérémonies. Localement, Stephen est le saint patron des chevaux.
En Irlande, le 26 décembre est connu sous le nom de Wren Day (Lá an Dreoilín). Des coutumes d’origine celtique, sans doute liées au solstice d’hiver, invite à se déguiser en costume de paille pour parader dans les villages après avoir capturé un roitelet (wren). Cet oiseau est connu pour son habitude de chanter même au milieu de l'hiver, ce qui en a fait un symbole de la continuité de la nature même au cœur de l’hiver. À cette saison, il se fait entendre dans les ajoncs, d’où la paille répandue aujourd’hui dans les rues des villages de la péninsule de Dingle, en Irlande, qui ont gardé vivante cette coutume festive, sauf que de nos jours, on ne capture plus les roitelets pour les exhiber de maison en maison.
Les gens, ainsi déguisés de paille sont connus sous le nom de wrenboys ou de mummers. Ils peuvent aussi s’habillent de vieux vêtements et aller de porte en porte, chantant, dansant et jouant de la musique, en échange d’un petit cadeau ou quelques sous. En effet, dans le monde anglo-saxon, St Stephen's Day, le 26 décembre est appelé Boxing Day. Au XIXe siècle, nombre d'églises conservaient l'argent de la quête dans des boîtes, qui étaient ouvertes le jour de Noël. Le lendemain, l'argent était distribué aux nécessiteux. C’était aussi le jour où les familles riches autorisaient leurs domestiques à rendre visite à leurs familles le lendemain de Noël et donnaient à chacun une boîte contenant des cadeaux et un peu d’argent. Boxing Day a pris aujourd’hui un tout autre sens…
En Afrique du Sud, le 26 décembre est appelé Day of Goodwill. C’est le Family Day au Vanuatu, le National Day of Thanksgiving aux Îles Salomon…
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 25 décembre 2022
25 juin : le Grand Pardon de la batellerie à Conflans-Sainte-Honorine
La capitale des mariniers, accueille le 63e Grand Pardon de la batellerie, une cérémonie dédiée à toutes les victimes de la navigation fluviale.
Conflans-Sainte-Honorine, capitale des mariniers, accueille le 63e Grand Pardon de la batellerie, cérémonie créée en 1960, à l’origine en souvenir des anciens combattants de la batellerie morts pour la France, élargie depuis à toutes les victimes de la navigation fluviale.
C’est une célébration traditionnelle que les mariniers ne manqueraient pour rien au monde malgré la grave crise qui touche le secteur, concurrencé par la route et le rail. Quai d’Austerlitz, une dizaine de statues de la Vierge, venues des quatre coins de France sont embarquées tôt le matin à bord de péniches pavoisées pour l’occasion qui descendent la Seine jusqu’à Conflans-Sainte-Honorine. Elles ont été précédées par un bateau qui apporte la flamme du souvenir provenant de l’Arc de triomphe, ravivée hier soir par d’anciens combattants de la batellerie. Tout le week-end, la ville va vibrer au rythme de la batellerie : bénédiction des bateaux, messe de la batellerie et remise du prix du plus beau décor de bateau !
Pour suivre les fêtes religieuses et traditionnelles, partout dans le monde, consulter l’Almanach des fêtes religieuses