L’Almanach international
Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde
13 septembre : les enfants héros de Chapultepec, au Mexique
Chaque année, dans les écoles du Mexique, on commémore un épisode quasi mystique de la guerre qui a opposé le Mexique aux États-Unis survenu le 13 septembre 1847.
Chaque année, dans les écoles du Mexique, on commémore un épisode quasi mythique de la guerre qui a opposé le Mexique aux États-Unis, survenu le 13 septembre 1847. Les héros étaient six cadets, le plus jeune n’aurait eu que 12 ans, les plus âgés 20. Ils auraient défendu leur position jusqu’à la mort. On raconte même, que par manque de munition, ils auraient terminé le combat à la baïonnette. Le dernier se serait jeté du haut du château de Chapultepec, alors siège du Collège militaire, enroulé dans le drapeau national pour empêcher les couleurs mexicaines de tomber entre les mains des Américains. Le temps a quelque peu enjolivé le récit… En réalité, ce drapeau a été emporté par les Américains et accroché pendant un siècle comme trophée de guerre à l'Académie militaire de West Point. Il a été rendu aux Mexicains en 1952 (à l’occasion de l’inauguration de l’Autel de la patrie en présence du président Harry Truman) en même temps que d’autres drapeaux mexicains pris pendant la guerre de 1847, mais celui pris ce jour-là était très symbolique aux yeux des Mexicains.
Chaque année, depuis 1947, année du centenaire, le drapeau national est mis en berne le 13 septembre, pour le Día de los Niños Héroes. Des cérémonies sont organisées dans de nombres villes autour du mémorial local dédié aux jeunes soldats. Leur geste héroïque est jouée dans les écoles, généralement par de très jeunes enfants.
En 1947, sur la pente du côté sud de la colline de Chapultepec, en plein centre de Mexico, un charnier a été localisé où six corps ont été trouvés qui ont été identifiés par l’armée mexicaine comme ceux appartenant à six cadets tués en 1847. Les corps ont été exhumés et placés dans des urnes. Le 13 septembre de la même année, une plaque a été placée sur le site. Il n’y a pas de documentation scientifique publique sur la façon dont cette identification a été faite.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 12 septembre 2024
21 janvier : Au Mexique, c’est le jour des mariachis
L’anniversaire du classement des mariachis au Patrimoine immémorial de l’humanité est l’occasion, au Mexique, d’une journée du mariachi, genre musical symbole d’un Mexique profond et traditionnel.
C’est en 2011, un 21 janvier, l’Unesco a inscrit ce genre musical au Patrimoine immatériel de l’humanité. Selon cette organisation, « le mariachi est une musique traditionnelle et un élément fondamental de la culture mexicaine à travers lequel se transmettent les valeurs, le patrimoine, l’histoire et les différentes langues indigènes ». Pour célébrer cet événement, le Mexique a créé une Journée du mariachi (Día del Mariachi) qui marque l’anniversaire de la décision de l’Unesco.
Ce jour-là, certaines des places les plus populaires du Mexique rassemblent des mariachis qui chantent et revendiquent ce genre comme symbole de l'identité du peuple mexicain. Parmi les plus connues, figure la Plaza Garibaldi, située au centre de la ville de Mexico et où, on célèbre aussi la Sainte-Cécile, chaque 22 novembre. On peut aussi citer la Plaza de mariachis de Guadalajara, le Jardín de la Unión de Guanajuato, la Plaza de Santa Cecilia de Tijuana ou encore la Plaza del mariachi de Chihuahua…
Ce genre musical s’est imposé dans le courant du XXe siècle. Au Mexique, c’est le succès du film “Allá en el rancho grande” de Jorge Negrete, sorti en 1949, pour que la musique des mariachis s’impose comme l’un des piliers de la culture mexicaine. Son origine est à chercher dans les États de Nayarit, Colima, Jalisco, Michoacán, Aguascalientes, Zacatecas, Guerrero, Sinaloa et Guanajuato. C’est un mélange d’éléments culturels de différents lieux et patrimoines. Le genre évolue. Aujourd’hui, la plupart des groupes actuels, les mariachis dits modernes incluent dans leur répertoire des rancheras, des valses mexicaines, des corridos et tous types de musiques régionales mexicaines mais aussi une sorte de boléro adapté (le boléro ranchero) et aussi des ballades, des cumbias ou même des adaptations de hits populaires.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 20 janvier 2024
23 décembre : la nuit des radis à Oaxaca, au Mexique
La Nuit des radis (Noche de Los Rábanos) est une tradition que remonte à la colonisation espagnole, elle se déroule chaque nuit du 23 au 24 décembre.
Chaque année, la veille de Noël, à Oaxaca, ville du sud du Mexique, c’est la Nuit des radis (Noche de Los Rábanos), une tradition que remonte à la colonisation espagnole, le radis étant originaire d'Asie du Sud-Est.
On raconte que peu avant Noël, deux moines ayant arraché des radis oubliés de la récolte, ont découvert qu'ils étaient surdimensionnés et de forme étrange. Ils ont apporté ces radis à la fête de Noël locale qui se tenait le 23 décembre, et où les légumes difformes ont attiré beaucoup d'attention. Comme la sculpture sur bois était une activité et un passe-temps populaires à Oaxaca, les agriculteurs locaux ont commencé à sculpter ces radis en diverses figures afin d'attirer plus de clients au marché de Noël. Avec le temps, les figurines de radis sont devenues un incontournable du marché de Noël d’Oaxaca. Si bien qu’en 1897, le maire d'Oaxaca a lancé le concours officiel de sculpture sur radis qui a eu lieu chaque année le 23 décembre.
Comme les radis flétrissent peu de temps après la coupe, les œuvres ne peuvent être exposées que pendant quelques heures, ce qui entraîne de très longues files d'attente dans la soirée du 23 au 24 pour ceux qui souhaitent voir les œuvres. En parallèle sont organisées des expositions et des concours d'œuvres réalisées avec des enveloppes de maïs et des fleurs séchées, créées sur les mêmes thèmes que pour les radis.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 22 décembre 2022
20 novembre : le Mexique célèbre sa révolution
Le Jour de la Révolution est l’un des jours fériés les plus importants au Mexique, il commémore le déclenchement de la révolution de 1910 au Mexique, un événement majeur qui a marqué le XXe siècle dans ce pays. On lui voue toujours un culte même si toutes ses ambitions sont très loin d’avoir été toutes atteintes. Le Mexique, toutefois, a sa propre référence révolutionnaire, c’est un des très rares pays du monde dans ce cas.
Le Jour de la Révolution (Día de revolución) est l’un des deux jours fériés les plus importants au Mexique, avec le 16 septembre. Depuis 2006, c’est un jour férié mobile, placé le troisième lundi de novembre afin qu’il soit toujours un jour chômé. C’est donc un hasard, cette année pour le 113e anniversaire de la révolution de 1910, s’il tombe sur sa date traditionnelle du 20 novembre.
La révolution de 1910 a fait tomber une dictature installée depuis 36 ans, celle de Porfirio Díaz, un président systématiquement réélu lors de scrutins peu démocratiques. À partir de 1908, Francisco I. Madero, un homme d’affaires, a lancé une grande campagne contre le dictateur et annoncé sa candidature à l’élection présidentielle de 1910. La réaction du gouvernement fut immédiate : Madero fut fait prisonnier à San Luis Potosí après la victoire électorale de Díaz en juin 1910. Peu de temps après, il parvient à s'échapper pour se réfugier à San Antonio, au Texas, d'où il lance un appel à la rébellion (dit Plan de San Luis Potosí) pour le 20 novembre. Cette première journée sera pitoyable, seule une poignée de fidèles s’est mobilisée sans aucun résultat. Madero dégoûté envisage de s’exiler en Europe. Il y renonce quand il apprend, quelques semaines plus tard, qu’un maquis à tout de même émergé dans le Chihuahua, où Pancho Vila, un bandit notoire, a pris fait et cause pour la révolution annoncée. Tandis qu’au Morelos, c’est Emiliano Zapata qui prend les armes contre les grands propriétaires terriens. La révolution fini par prendre racine au printemps suivant. Finalement, le gouvernement de Porfirio Díaz tombe le 27 mai 1911 et le dictateur quitte le Mexique pour terminer sa vie à Paris. Madéro remporte les élections convoquées en octobre 1911 et devient président.
La Révolution n’était pas finie pour autant, une guerre civile opposant conservateurs et progressistes va durer une décennie provoquant un million de morts. Les coups d’État vont se succéder. Madero sera reversé et assassiné en février 1913. Il n’est pas oublié pour autant, son portrait figure aujourd’hui sur le nouveau billet de 1000 pesos.
Les historiens ne s’accordent pas sur la date de fin de la révolution que l’on célèbre au Mexique chaque 20 novembre. Certains avancent la proclamation de la constitution de 1917 (qui est toujours celle du Mexique), d’autres optent pour 1919 et la mort de Zapata, ou 1920 avec la présidence d'Adolfo de la Huerta, ou encore 1924 avec celle de Plutarco Elías Calles. D'autres préfèrent la fixer à la fin de la présidence de Lázaro Cárdenas, en 1940, qui par sa politique sociale a repris à son compte les idéaux de la révolution de 1910. Sa nationalisation du pétrole n’a-t-elle pas été perçue comme un geste révolutionnaire ? Après lui, la révolution, dont on n’a jamais annoncé la fin, s’est fossilisée. En témoigne le nom du parti politique qui s’en réclame, le PRI (Parti révolutionnaire institutionnel) et qui a dirigé le pays pendant trois quarts de siècle.
Depuis 1936, on célèbre l’acte déclencheur de la révolution mexicaine avec une parade militaire. Laquelle est suivie d’un défilé d’écoliers, d’étudiants, de sportifs et, cette année, de quelque 1300 figurants en costume évoquant l’époque de la révolution. Le défilé commémoratif du 20-Novembre débute au Zócalo, la principale place de la capitale mexicaine où siège la présidence de la république, et se termine au campo de Marte.
Ce défilé de la Révolution mexicaine 2023, rend notamment hommage à des femmes remarquables dans cette lutte, comme Amelia Robles Ávila, qui a atteint le grade de colonel dans l'armée et qui est considérée comme la première personne transgenre au Mexique. Son identité a même été reconnue par les institutions, ce qui était difficile à l'époque. Il y aura aussi un spectacle en l'honneur d'Adela Velarde Pérez , connue sous le nom de la Adelita, une femme qui a inspiré des dizaines d'histoires et de chansons révolutionnaires, et de Valentina Ramírez Avitia, dite La Valentina, une femme qui se faisait appeler « Juan Ramírez » et qui a reçu le grade de lieutenant pour ses nombreux faits d’armes.
Plus attendu, le défilé 2023 rend également hommage à des personnages tels que Frida Kahlo et Diego Rivera, éminents peintres et combattants sociaux mexicains. Les athlètes militaires médaillés aux Jeux panaméricains de 2023 défileront eux aussi accompagnés par des groupes de charros de 8 États du Mexique.
La fête du 20-Novembre est marquée par des cérémonies de lever du drapeau un peu partout dans le pays, des discours, des défilés, des festivals, des concerts en plein air, des fêtes en plein air et d'autres événements festifs.
La révolution est partout au Mexique, dans le paysage urbain, le nom des rues, la statuaire, l’imaginaire collectif… On notera que cette révolution est antérieure à celle de 1917 en Russie, à laquelle les forces politiques mexicaines, en particulier la gauche, ne se sont jamais référées. Le Mexique a sa propre référence révolutionnaire, c’est un des très rares pays du monde dans ce cas.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 19 novembre 2023
23 mai : la journée des étudiants mexicains
Au Mexique, le 23 mai a été déclaré “Journée de l'étudiant” en commémoration du mouvement étudiant de 1929, qui a conduit l'Université nationale de l'époque à acquérir son autonomie.
Au Mexique, le 23 mai a été déclaré Journée de l'étudiant (dia del estudiante) en commémoration du mouvement étudiant de 1929, qui a conduit l'Université nationale de l'époque à acquérir son autonomie.
Tout avait commencé lorsque le 22 septembre 1910, sous le mandat du président Porfirio Díaz, l'Université nationale autonome du Mexique était inaugurée. Jusqu'en 1929, la loi désignait le ministre de l'Instruction publique comme chef de l'Université, et le recteur était nommé par le président de la République, lui-même. C'est à cette époque que les étudiants ont commencé à s'organiser en Fédération. Cela a créé une conscience de groupe parmi les étudiants. Les autorités universitaires ont décidé d'opérer deux changements : augmenter d'un an la formation préparatoire et modifier les examens professionnels à la Faculté de droit, ce qui a mis les étudiants de ladite faculté en désaccord, et ils ont essayé de négocier avec les autorités qui ont refusé de le faire. Plus tard, ils ont placé le drapeau rouge et noir dans la faculté. Deux jours plus tard, sur ordre du président Emilio Portes Gil, le recteur a fermé la faculté. Le 9 mai, la grève est officiellement déclarée.
Cependant, après une série d'événements et de manifestations qui ont abouti à une grève générale, les étudiants ont été brutalement attaqués par la police à l'intérieur des locaux de la faculté de droit le 23 mai 1929. Il y a eu un grand nombre de blessés des deux côtés et davantage d'écoles ont rejoint les manifestations. C’est l’anniversaire de ces événements dramatiques qui est célébré aujourd’hui.
Tout au long de ce siècle, les mouvements étudiants ont été d'une grande importance pour défendre les droits des étudiants, ce fut notamment le cas en 1968, en 1971, la grève de l'UNAM de 1999 et la grève de 2014 à l'Institut national polytechnique.
À une échelle plus large, il existe une Journée internationale des étudiants, célébrée chaque 17 novembre.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 22 mai 2023
30 avril : le jour de Camerone des légionnaires français
Le Jour de Camerone est célébré le 30 avril de chaque année au Mexique et, par la Légion étrangère, en France. Il commémore l'une des batailles les plus célèbres de la Seconde Guerre franco-mexicaine, le 30 avril 1863.
Le Jour de Camerone (día de Camarón) est célébré le 30 avril de chaque année au Mexique et en France, par la Légion étrangère. Il commémore une bataille mythique de la Seconde Guerre franco-mexicaine, lors de laquelle une petite patrouille d'infanterie de la Légion étrangère française a refusé de se rendre aux forces ennemies bien supérieures en nombre.
En France , la fête de Camerone est marquée par un défilé militaire et une cérémonie du souvenir au siège de la Légion à Aubagne. Lors de la célébration, la main en bois du capitaine Danjou est retirée du Musée de la mémoire de la Légion dans son étui protecteur et portée lors du défilé. Être invité à porter la main est l'un des plus grands honneurs qui puisse être accordé à un légionnaire.
La principale célébration a lieu à Aubagne, ville de Provence où est situé le siège du Commandement de la Légion étrangère. Cette année, on fête le 160e anniversaire de la bataille. Hier à 16h30, une messe du souvenir a été dite en l'église Saint-Pierre d'Auriol. Ce matin, à 7 heures, les portes du quartier Vienot s’ouvrent. 9h45, c’est la prise d’armes de Camerone. À 11h45 : aubade de la musique de la Légion étrangère. À midi, la kermesse s’ouvre au public. Le soir, à 20h, on procède à l’élection de miss képi blanc, puis débute le bal du légionnaire.
Au Mexique , le Día de Camarón est célébré sur le site de la bataille près de Camarón de Tejeda (dans l'État de Veracruz). Une cérémonie du souvenir et un défilé sont organisés sur le lieu de repos des soldats mexicains et français morts au combat. La cérémonie est suivie par des hommes politiques mexicains qui prononcent des discours, et parfois aussi par des représentants de l'armée française et des vétérans de la Légion étrangère française. Les habitants de Camarón de Tejeda organisent également une fête pour cette occasion.
La bataille de Camerone avait opposé une compagnie de la Légion étrangère aux troupes mexicaines, le 30 avril 1863, lors de l'expédition du Mexique. Soixante-cinq soldats de la Légion, assiégés dans une hacienda du petit village de Camarón de Tejeda, résistèrent durant une journée à l'assaut de 2 000 soldats et cavaliers mexicains. À 18 heures, à court de munitions, s’apprêtant à charger à la baïonnette jusqu'à une mort certaine, les trois légionnaires encore en état de combattre, commandés par le caporal Philippe Maine, se rendirent à l'ennemi à condition de garder leurs armes et de pouvoir soigner leurs blessés, notamment leur lieutenant tombé quelques minutes avant. Camerone est célébré chaque année comme un haut fait de la Légion étrangère, le 30 avril, dans toutes ses unités.
L'idée du « serment de Camerone » est là pour rappeler le courage et la détermination des légionnaires et le respect à la parole donnée accomplie jusqu'au sacrifice suprême. L'expression « faire Camerone » est toujours usitée dans la Légion étrangère en tant que symbole de l'esprit de sacrifice au nom de la parole donnée. En 1906, pour la première fois dans l'histoire de la Légion, le récit du combat est lu sur le front des troupes le 30 avril au poste de Ta-Lung en Indochine, par le lieutenant Marie François. Depuis, chaque 30 avril, les héros de ce combat sont honorés dans tous les régiments et par toutes les amicales de la Légion ; à cette occasion est lu le récit « officiel » du combat de Camerone. En 1954, lors du siège de Diên Biên Phu afin de respecter la tradition, le récit du combat fut lu à la radio par le lieutenant-colonel Lemeunier. (source : wikipedia)
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 29 avril 2023
21 mars : l’anniversaire de Benito Juárez, ancien président du Mexique
Ce président qui a dirigé le Mexique au XIXe siècle avec des idées libérales est célébré comme un héros national, en raison de sa résistance à l’invasion française et à l’Église catholique. Benito Juárez demeure aussi le seul président d’origine indienne, ce qui le rend conforme à l’image que le Mexique veut donner de lui-même. Son anniversaire fait l’objet d’un jour férié.
Benito Juárez est le seul président du Mexique dont l’anniversaire a suscité la création d’un jour férié. Il a enchaîné quatre mandats consécutifs entre 1861 et 1872. S’il a été proclamé héros national et Père de la Patrie, c’est d’abord pour avoir su résister à l’invasion française du Mexique (voir 5 mai) mais aussi pour sa politique libérale et laïque. Il a promulgué des lois relatives à la réforme agraire, à la liberté de la presse et à la séparation entre l'Église et l'État, il a retiré des privilèges à l'armée… Son intérêt pour le peuple mexicain s'est concrétisé dans les travaux publics, dans la création d'écoles primaires et supérieures...
S’il symbolise le Mexique plus que tout autre, c’est en raison de ses origines indiennes. Il est né le 21 mars 1806, à San Pablo Guelatao dans une vallée de la Sierra Madre. Enfant, il ne parlait que le zapotèque. C’était un fils de paysan. On raconte qu’ayant perdu une brebis, il se serait enfui et réfugié dans la ville d’Oaxaca, pour échapper à sa punition. Là, il a pris l’espagnol, il a fait des études, il est devenu avocat. Il a participé à toutes les luttes politiques au plus haut niveau de l’État. Il correspond tout à fait à l’image que le Mexique veut se donner : même un petit berger zapotèque peut espérer devenir un jour président de la république. Il est le symbole d’un pays qui se veut libéral (au sens américain du terme) et sans préjugés raciaux (contrastant ainsi avec son grand voisin du nord, où à son époque la moitié du pays s’est battue pour empêcher l’abolition de l’esclavage). Benito Juárez demeure toutefois, à ce jour, le seul président d’origine indienne.
Peu valorisé en France, en raison de sa participation à la déroute de l’armée française au Mexique, Benito Juárez est pourtant très connu des milieux progressistes dans le monde. En Italie, si le fils d’un forgeron socialiste fut baptisé en 1883 du prénom de Benito, c’est en hommage à la lutte anti-impérialiste menée par le président Juárez, il s’appelait Mussolini.
Ce mardi 21 mars, pour la Commémoration de la naissance de Benito Juárez (Conmemoración del natalicio de Benito Juárez), les écoliers et lycéens ont congés ainsi, bien sûr, que les enseignants. Mais, le jour férié qui offre chaque année un week-end prolongé à tous les Mexicains est tombé hier, le 20 mars. Pour que tous les travailleurs puissent en profiter chaque année il a été placé le troisième lundi de mars, c’est-à-dire hier. Comme les écoles et universités étaient aussi fermées le 18 mars, Cárdenas et Juárez, ont offert cette année cinq jours de vacances scolaires.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 19 mars 2023
18 mars : l'anniversaire de l'expropriation du pétrole mexicain
Le président Andrés Manuel López Obrador invite les Mexicains à célébrer le 85e anniversaire de la nationalisation de l’industrie pétrolière prononcée en 1938 par son prédécesseur, Lázaro Cárdenas. Le 18 mars est l’occasion chaque année de célébrer la souveraineté du Mexique, en dépit de la proximité écrasante de son grand voisin du nord.
Le président Andrés Manuel López Obrador invite les Mexicains à se rendre ce samedi, à 17h. au Zócalo de Mexico (la place centrale de la capitale) pour célébrer le 85e anniversaire de l'expropriation pétrolière (El aniversario de la expropiación petrolera).
Le 18 mars 1938, le président du Mexique, le général Lázaro Cárdenas del Río, publia le décret d’expropriation du pétrole, autrement dit la nationalisation de l’industrie pétrolière contrôlée par 17 sociétés étrangères, principalement états-uniennes et britanniques. L’événement est considérable à l’époque. Et c’est une grande source de fierté pour les Mexicains qui célèbrent chaque 18 mars el aniversario de la expropiación petrolera par des déclarations patriotiques.
Au milieu des 1970, la plupart des États pétroliers commenceront à faire de même, mais quatre décennies plus tôt il fallait un certain aplomb de la part de Mexico pour affronter ainsi le puissant voisin. En 1953, l’Iran subira un coup d’État organisé par Washington, pour avoir tenté la même opération. En 1954, c’est le Guatemala qui fera les frais d’une tentative de réforme agraire qui aurait pu nuire aux intérêts d’une multinationale américaine. Et que du dire du putsch de 1973 au Chili…
En 1935, le Syndicat des travailleurs du pétrole de la République mexicaine (STPRM) est formé, il regroupe de plus de 20 000 travailleurs et reçoit le soutien du gouvernement cardeniste (centre gauche). Le STPRM émet très vite des revendications : la semaine de travail de 40 heures ; le paiement du salaire en cas de maladie ; l'indemnisation familiale en cas de décès ou d'invalidité totale, le salaire minimum de cinq pesos, les pensions de retraite. Devant le refus des pétroliers, en 1937, une grande grève a eu lieu qui a paralysé toutes les activités liées au secteur pétrolier. Le président Cárdenas réagit par le décret du 18 mars 1938 consistant en l'expropriation légale des installations, des bâtiments, des raffineries, des stations de distribution, des navires, des oléoducs et de tous les biens mobiliers et immobiliers de la Compagnie pétrolière mexicaine appelée El Águila (Royal Dutch Shell), de la San Cristobal Shipping Company, de la San Ricardo Shipping Company, Huasteca Petroleum, Sinclair Pierce Oil Company, Mexican Sinclair Petroleum Corporation, Stanford and Company, Penn Mex Fuel Company, Richmond Petroleum Company, California Standard Oil Company du Mexique, El Agwi Oil Company, Imperio Gas and Fuel Company, Consolidated Oil Company du Mexique, Société Mexicana de Vapores San Antonio, Sabalo Transportation Company, Clarita S A et Cacalilao Sociedad Anónima, ainsi que ses filiales ou filiales. Une indemnisation était prévue, l’État mexicain du s’endetter pour y faire face. Les pétroliers ont tout quitté sans transition, tentant d’enfoncer le Mexique dans une crise pétrolière. Le pays ne retrouvera sa production de pétrole et son volume de raffinage qu’en 1942, à la faveur du conflit mondial. Les États-Unis ont alors envoyé des conseillers techniques au Mexique pour s'assurer que la production de pétrole pouvait soutenir les Alliés en guerre. Lázaro Cárdenas a fondé la société pétrolière Pemex (Petróleos Mexicanos), qui sera un modèle pour d'autres nations cherchant à mieux contrôler leurs ressources en pétrole et en gaz naturel.
Le 18 mars n’est pas un jour chômé pour tous les travailleurs, seuls les écoliers et étudiants ont une journée de congé ce jour-là.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 17 avril 2023
5 février : le Mexique fête sa constitution
Ce jour férié célèbre la ratification de la Constitution de 1917, qui a été adoptée après la fin de la Révolution mexicaine. Cette constitution institue une république fédérale, celle des États-Unis du Mexique (nom officiel du pays).
Le Jour de la Constitution mexicaine (El Día de la Constitución Mexicana) au Mexique célèbre la ratification de la Constitution de 1917, qui a été adoptée après la fin de la Révolution mexicaine. La Constitution mexicaine est devenue le premier texte de ce type au monde à établir des droits sociaux (journée de travail de 8 heures, éducations laïque et gratuite, liberté d’expression, liberté syndicale… Il a inspiré d’autres constitutions comme celle de Weimar et même la constitution soviétiques (même si cette dernière n’a guère été appliquée). Cette constitution mexicaine a été plusieurs fois amendée, notamment pour interdire le recours à la peine de mort. Cette constitution prévoit le mandat présidentiel unique afin de se prémunir des dictatures qui ont eu cours au XIXe siècle. La dernière, celle de Porfirio Diaz, avait duré 35 ans. La constitution au Mexique n’a pas toujours été scrupuleusement respectée, notamment en ce qui concerne les libertés publiques, mais il faut noter que depuis plus d’un siècle aucun président n’a fait deux mandats consécutifs.
À l'origine, le jour de la Constitution au Mexique était toujours célébré le 5 février, date anniversaire de son adoption. Depuis 2005, c'est le premier lundi de février afin que ce jour férié soit toujours chômé. La célébration de la constitution est marquée par de grands défilés à travers le pays.
Le document a été signé dans la ville de Querétaro, au moment de la nomination du général Venustiano Carranza comme président constitutionnel du pays. La rédaction avait été confiée au Congrès constituant du Mexique de 1917. Le but était de remplacer la constitution de 1857, réformée en 1865. Le Mexique qui a eu sept textes constitutionnels au XIXe siècle, conserve depuis 106 ans la même constitution. Elle institue une république fédérale, celle des États-Unis du Mexique (nom officiel du pays).
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 4 févier 2023
17 janvier : les animaux s'invitent à l'église pour la Saint-Antoine
Animaux de la ferme, chiens, chats, oiseaux… c’est un peu l’arche de Noé qui se presse ce matin sur le parvis de l’église Sant’ Eusebio de Rome pour y être bénie chaque 17 janvier. Un peu partout dans le monde catholique, on bénit les animaux le jour de la Saint-Antoine.
Animaux de la ferme, chiens, chats, oiseaux, poissons rouges… c’est un peu l’arche de Noé qui se presse ce matin sur le parvis de l’église Sant’ Eusebio de Rome pour y être bénie chaque 17 janvier. En ce jour de la Saint-Antoine, les chevaux des carabiniers ainsi que les chiens de la Protection civile assistent aussi à la cérémonie qui se termine par une procession. C’est une tradition qui perdure depuis 1437, ce mardi les bénédictions ont lieu à 9h30 et 11h30 ; à 18h30, puis, ce sera la messe de Sant'Antonio Abate.
Depuis quelques années, le Vatican organise une cérémonie concurrente une bénédiction des animaux sur la place Pie XII, après un défilé Via della Conciliazione organisé par l’Association italienne des éleveurs qui en profite pour faire connaitre ses produits.
La bénédiction de San Antón aux animaux, le 17 janvier, est très populaire en Espagne et surtout à Madrid où elle est célébrée dans l'église de San Antón, rue de Hortaleza. On s’y presse dès 9 heures le matin, accompagné de son animal. Toujours à Madrid, à cinq heures de l'après-midi, a lieu la Vueltas de San Antón, une procession qui parcourt les rues environnantes. Beaucoup d'enfants viennent avec des chiens, des chats ou des cochons d'Inde dans leurs cages. Il n'est pas rare de voir même des iguanes ou des serpents. L'une des images les plus impressionnantes est peut-être celle des faucons de la Garde civile qui, perchés sur un bâton, à l'arrière de la camionnette ouverte et les yeux découverts, regardent le panorama. Dans le cortège participe un escadron à cheval de la police municipale, les unités canines de la police municipale, nationale et de la garde civile et les chiens guides ONCE.
À Mexico, ce 17 janvier, les animaux sont bénis à l’issue de chacune des messes dans la cathédrale : 9h30, 10h30, 12h, 13h et 18h. Dans la paroisse de San Miguel Arcángel Chapultepec, le père José Luis Ávalos bénit les animaux de compagnie à l'occasion de la fête liturgique de San Antonio abad.
Antoine le Grand est aussi le fondateur de l’érémitisme qu’il pratiqua en passant sa vie dans le désert égyptien, à proximité de la mer rouge. L’ordre des Antonins, corps hospitalier créé à la fin du XIe siècle, était connu pour élever des porcs utilisés pour nourrir les malades et les affamés. C’est de là que vient peut-être ce culte des animaux pratiqué le jour de sa fête. L’autre hypothèse est la découverte de sa tombe en 561 (200 ans après sa mort) grâce à deux léopards. On dit aussi que les démons qui l’assaillaient durant ses prières apparaissaient sous la forme d’animaux sauvages.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 15 janvier 2022
2 novembre : le jour où les morts sont rois
S’il est un pays où le Jour des Morts prend tout son sens, c’est bien le Mexique. Le dia de los muertos s’étale généralement sur trois jours (du 31 octobre au 2 novembre), le premier consacré aux enfants décédés, le second aux personnes mortes de façon violente, le troisième à tous les autres défunts.
S’il est un pays où le Jour des Morts prend tout son sens, c’est bien le Mexique. Depuis l’époque des Aztèques, les Mexicains rendent aux morts un hommage particulier qui a persisté après l’arrivée des Espagnols, dans un bel exemple de syncrétisme culturel entre rites précolombiens et traditions chrétiennes.
Le dia de los muertos s’étale généralement sur trois jours (du 31 octobre au 2 novembre), le premier consacré aux enfants décédés, les angelitos, le second aux personnes mortes de façon violente, le troisième à tous les autres défunts. Dans chaque famille, on confectionne un autel dans la chambre des défunts, couvert d’offrandes de toutes sortes : fruits, sucreries, tequila et généralement aliments préférés des défunts, photos, objets divers lui ayant appartenu. Pour guider les âmes, un chemin composé de pétales de fleurs est dessiné de l’autel jusqu’à l’extérieur de la maison. Des têtes de morts en sucre ou en chocolat (les calaveras) sont marquées du nom du défunt puis offertes et dégustées en cours de journée, probable survivance d’une coutume aztèque qui conservait les crânes de ses ennemis.
On se rend aussi au cimetière où l’on nettoie les tombes , où on les décore de fleurs oranges caractéristiques, appelées zempaxuchitl, sorte de gros œillet d’Inde, considéré dans le Mexique précolombien comme la fleur des morts et des âmes… et où l’on va aussi boire, manger et danser, une façon de se jouer de la mort, de la défier !
Le 2 novembre n'est pas un jour férié officiel jour férié officiel selon le code du travail mexicain, mais les écoles et certaines administrations locales sont en congé.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 1er novembre 2023
12 octobre : la fête de l'Espagne et du monde hispanique
Christophe Colomb ayant « découvert », sans le savoir, l’Amérique un 12 octobre, cette date a été choisie pour célébrer l’Hispanité. C’est un jour férié en Espagne, mais c’est aussi une célébration contestée par les descendants des populations autochtones qui, eux, célèbrent cette année 530 ans de résistance.
« L’orgueil d’être Espagnol » affirme un slogan, « Il n’y a rien à célébrer » répond un autre, les deux affiches, l’une espagnole, l’autre latino-américaine, font figurer la silhouette d’une caravelle, celle de Christophe Colomb « découvrant », sans le savoir, l’Amérique le 12 octobre 1492. Cette date a été choisie pour célébrer l’Hispanité, dès 1914 en Espagne (Día de la Fiesta Nacional de España y Día de la Hispanidad), en 1917 en Argentine, puis dans tous les pays de langue espagnole. En 1958, le régime de Franco en fait une célébration officielle : le Dia de la Raza (race). En 1987, le 12 octobre devient la fête nationale de l’Espagne, pays dont l’identité est indissociable de son rapport au monde hispanophone. Parlée dans de très nombreux États, la langue espagnole est la deuxième langue la plus influente au monde. Ainsi, cette fête est à la fois celle de l’Espagne et celle de sa culture exportée par-delà les mers. Au cours du XXe siècle, 12 octobre est même devenu un jour férié dans toute l’Amérique de langue espagnole. Un renversement de perspective a commencé à s’opérer en 1992, l’année du 5e centenaire de la découverte. La découverte de quoi ? et pour qui ? s’est interrogée une partie de la population du sous-continent qui commence, cinq siècles après le traumatisme de la conquête, à réémerger. Au Mexique, la date est marquée par des manifestations contradictoires qui se sont souvent terminées par des violences. En Argentine, le Dia de la Raza est devenu, prudemment, celui de « la diversité culturelle ». Au Venézuela, comme au Guatemala, c’est depuis 2002, celui de la « résistance indigène »…
Ce Jour de l’hispanité (Dia de la hispanidad) est donc férié en Espagne mais, du fait de l’ambiguïté de la date choisie, la gauche espagnole aurait préféré comme fête nationale de l’Espagne le 6 décembre, en référence à ce jour de 1978 où fut adoptée la constitution qui a mis définitivement fin à la dictature du général Franco.
En dépit des critiques, la date du 12 octobre est, depuis 1987, la fête nationale de l’Espagne sous l’appellation de Fiesta de España y la Hispanidad. Chaque année une région est invitée à Madrid (cette année, les villes autonomes de Ceuta et Melilla) ainsi qu’un pays marqué par la culture hispanique est invité, en 2022, c’est le Mexique. Bien que cela ait peu à voir avec la célébration, un défilé militaire est organisé ce jour-là, auquel participent le roi, les pouvoirs de l'État et de nombreux chefs régionaux, bien qu'il y ait aussi des absences notables parmi ces derniers.
Depuis 1980, le Comité de Solidarité avec les Indiens des Amériques (CSIA-Nitassinan) célèbre chaque année une Journée de solidarité avec des représentants autochtones des trois Amériques. Un hommage sera fait aux victimes de 530 ans de résistance dans les Amériques. À Paris, cette année 2022, elle sera célébrée le 16 octobre à 15h, salle Jean Dame, 17 Rue Léopold Bellan, Paris 2e. Elle se déroulera dans le cadre des célébrations des 15 ans de l’adoption de la Déclaration des droits des peuples autochtones par les Nations Unies et de la Première année de la Décennie internationale des langues autochtones de l’UNESCO (2022 - 2032).
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 11 octobre 2022
1er juin : la Journée de la marine mexicaine
Le Mexique célèbre l’anniversaire de la nationalisation de sa marine en 1917. La journée est dédiée à tous ceux qui travaillent avec la mer ou sur la mer.
Pour la 80e fois, le Mexique célèbre la Journée de la marine nationale (Día de la marina nacional mexicana). La première occasion de célébrer la Journée de la Marine fut le 1er juin 1942, pour rendre hommage aux équipages de deux pétroliers mexicains le Potrero del Llano et le Faja de Oro, torpillés et coulés par des sous-marins allemands les 13 et 20 mai de la même année.
La date du 1er juin rappelle l’anniversaire de la nationalisation de la marine mexicaine en 1917, trois ans après l’occupation du port de Veracruz, incapable de se défendre, par les forces états-uniennes.
Une nouvelle constitution, promulguée le 5 février 1917, décrétait dans son article 32, que les membres d’un équipage d’un navire portant pavillon mexicain devaient tous être mexicains de naissance. Le 1er juin 1917, un premier vapeur, le Tabasco, répondant cette exigence quittait le port de Veracruz. C’est le 105e anniversaire de cet événement que l’on célèbre aujourd’hui au Mexique.
La date du 1er juin a été intégrée en 1942 au calendrier civique national par le président de la République de l'époque, le général Manuel Ávila Camacho, comme la journée dédiée à honorer ceux qui mènent une activité en mer, aussi bien les marins marchands, les pêcheurs, les prestataires de services touristiques, ceux qui extraient le pétrole de la mer et les membres du Ministère de la du Mexique, et bien sur la Marine nationale qui assure la sécurité et la protection de l’espace maritime national.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 31 mai 2022
12 décembre : à Mexico, le plus grand pèlerinage au monde, après le Hadj
C’est la plus grande fête du Mexique, celle qui met les forces de l’ordre sur les dents : entre 4 et 6 millions de pèlerins se rendent dans la basilique Notre-Dame de Guadalupe, dans les faubourgs de Mexico.
C’est la plus grande fête du Mexique, celle qui met les forces de l’ordre sur les dents : entre 4 et 6 millions de pèlerins se rendent chaque 12 décembre dans la basilique Notre-Dame de Guadalupe (Nuestra Señora de Guadalupe), dans les faubourgs de Mexico, en dépit du covid. Ce serait le plus important pèlerinage annuel au monde après le Hadj des musulmans à La Mecque.
Protectrice de Mexico puis du Mexique, elle est devenue la patronne de toute l’Amérique latine. Sa basilique est le deuxième sanctuaire le plus visité au monde après Saint-Pierre de Rome. Elle se dresse à l’emplacement même où elle serait apparue, en 1531, à un jeune indigène, récemment baptisé. Depuis, on conserve précieusement et on vénère la tilma (le manteau) portée par le jeune homme ce jour-là et sur laquelle l’image de la vierge se serait mystérieusement imprimée. L’affluence est telle que trois tapis roulants sont nécessaires pour que chacun puisse rapidement apercevoir l’image sainte. Elle est la mère de tous les Mexicains, elle fait partie intégrante de leur identité nationale. Au point que pour confondre les immigrants clandestins centraméricains, la police avait l’habitude de leur demander la couleur de ses yeux. S’ils répondaient « bleu », ils étaient refoulés, car la Guadalupe est une métisse, à l’image des Mexicains qui la surnomme la Morena (la brune).
À Los Angeles, en Californie, on célèbre ce 490e anniversaire de l'apparition de la Vierge à Saint Juan Diego à Tepeyac dès ce 11 décembre au soir par de grandes festivités dans tous les quartiers latinos.
À Lourdes, en France, un sanctuaire dédié à Notre-Dame de Guadalupe a été inauguré en 2011. Il abrite l’image de la vierge mexicaine arrivée officiellement en 1966. Ce 11 décembre une messe y a été dite à 12h00.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 11 décembre 2021
Mise à jour 13 décembre 2022 : En cette fin de semaine, onze millions de pèlerins mexicains et latino-américains étaient présents dans les rues de la capitale, selon les chiffres officiels, environ 5 millions ont visité le sanctuaire le 12 décembre. Le pèlerinage a retrouvé son cours normal après une annulation en 2020 et des restrictions en 2021 pour raisons sanitaires.
22 novembre : la Sainte-Cécile célébrée en musique à Mexico
La patronne des musiciens est honorée chaque année à Mexico, plazza de Garibaldi
Sainte Cécile, la patronne des musiciens est honorée chaque année par de nombreux concerts, et d’autant plus en 2021, la fête tombant un dimanche. Marquée dans tout le monde catholique, la Sainte-Cécile est particulièrement célébrée à Mexico où les talentueux mariachis se réunissent sur la Plaza Garibaldi pour honorer leur sainte patronne.
La première célébration musicale de la Sainte-Cécile aurait eu lieu à Évreux, en Normandie le 22 novembre 1570 avec un tournoi des compositeurs de l'époque. Plus tard, à partir de 1695, Édimbourg, en Écosse, a commencé à célébrer la musique avec une certaine régularité. D'autres pays ont suivi tels que la France, l'Espagne, l'Allemagne, entre autres. Plus tard en Amérique latine, la tradition de cette journée est apparue vers 1919-1920.
À minuit, chaque 22 novembre, sur la Plaza de Garibaldi de Mexico, les mariachis se réunissent pour chanter Las Mañanitas à leur patronne, Santa Cecilia et couronnent la reine mariachi de l'année. Depuis les années 1940, chaque année, le 22 novembre, des musiciens célèbrent cette image avec de la musique, des fêtes et des danses, pour la remercier des faveurs reçues et lui en redemander.
Cet événement consiste en plusieurs activités, après avoir chanté les mañanitas sur la Plaza Garibaldi, les musiciens quittent ladite place en procession vers la basilique de Guadalupe, cette procession est pleine de couleurs et de musique avec laquelle les Mariachis accompagnent le passage. Après cela, les mariachis se réunissent à nouveau lorsque l'après-midi commence à tomber sur la Plaza Garibaldi pour jouer pendant des heures en remerciement à leur patron.
Vers midi, les gens commencent à se rassembler autour des musiciens qui, comme c'est un jour férié, commencent très tôt à interpréter leurs meilleures mélodies. Pour commencer la procession, le groupe principal de mariachis porte une image de "Santa Cecilia", qui est élégamment vêtue de sa robe de mariachis, couleur bordeaux, entourée d'arrangements floraux et escortée de ses "enfants".
Dans le ciel les pétards grondent, tandis qu'hommes, femmes et enfants se dirigent vers l'avenue Paseo de la Reforma pour ensuite emprunter la Calzada de Guadalupe en direction de Tepeyac. Le pèlerinage est animé par les mariachis eux-mêmes, qui unis d'une seule voix, vénèrent leur patron avec des chants mexicains.
Pour terminer la célébration, tous les mariachis, y compris certains qui viennent dans la capitale juste pour commémorer la journée, se rassemblent sur la Plaza de Garibaldi, où les groupes participent un par un avec leurs meilleures interprétations. De plus, le couronnement de la reine Mariachi est effectué.
Le mariachi est un style de musique et de performance musicale en groupe qui trouve son origine dans les zones rurales de Guadalajara au XVIIIe siècle. Et qui a évolué sous l’empereur Maximilien, frère de l’empereur d’Autriche François-Joseph Ier, qui s’était vu offrir la couronne impériale du Mexique . Durant son bref règne (1864-1867), il a fait venir d’Europe centrale des instruments comme le tuba, le trombone, le saxophone et l’accordéon, qui sont arrivés jusque dans les villages mexicains.
Un groupe de mariachis typique comprend 3 à 12 musiciens, bien que sa taille puisse varier. Le groupe de mariachis habituel se compose d'au moins une guitare, un guitarrón (une très grande guitare basse acoustique), des trompettes et des violons. Parfois, une harpe folklorique mexicaine, une flûte et/ou un accordéon sont également inclus. Il n'y a généralement pas de chanteur principal qui chante toutes les chansons. À Mexico, le berceau de la musique mariachi est situé la Plaza Garibaldi, dans le centre-ville historique.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 21 novembre 2021
13 août : les 500 ans d'une invasion espagnole du Mexique quelque peu mythique
Ce 13 août, le Mexique commémore les 500 ans de la chute de Tenochtitlan, la capitale de l’empire Aztèque, prise par le conquistador espagnol Hernan Cortez et ses troupes le 13 août 1521.
Ce 13 août, le Mexique commémore les 500 ans de la chute de Tenochtitlan, la capitale de l’empire Aztèque qui a été prise par le conquistador espagnol Hernan Cortez et ses troupes le 13 août 1521. Le président Lopez Obrador en a profité pour réitérer ses demandes d’excuses à Madrid et au Pape. Celles-ci reposent toutefois sur une vision manichéenne et totalement biaisée de l’histoire.
Cortez est arrivé deux ans auparavant sur les côtes mexicaines avec 300 hommes seulement. Pour venir à bout de Tenochtitlan, une métropole de 150 000 habitants (à une époque où Madrid était une bourgade de 3000 âmes), il lui a fallu s’allier à de nombreux peuples, notamment les Tlaxcaltèques, ennemis jurés des Aztèques. Ces derniers, puissance centrale du Mexique, avaient asservi de nombreuses populations qui leur versaient un lourd tribut. Cortez et sa petite troupe n’ont été, en réalité, que l’élément déclencheur d’une révolte généralisée et non d’une véritable conquête selon le récit de l’histoire officielle. Même si la culture espagnole s’est par la suite imposée, matinée de cultures locales ; même si le Mexique a plus tard été dirigé depuis Madrid, la réalité d’une invasion espagnole en 1521 n’est pas fondée. D’ailleurs, ni Madrid ni le Vatican n’ont jugé bon de répondre aux demandes d’excuses d’ALMO (les initiales du président mexicain) déjà formulées, il y a deux ans lors du bicentenaire de l’indépendance.
La position officielle de Mexico est tout à fait paradoxale quand on sait le peu de cas que fait le pouvoir central des revendications des différents groupes autochtones encore très vivants, en particulier dans le sud du pays. L’exclusion et le racisme envers eux sont encore très marqués dans la société mexicaine. Ce serait plutôt au président du pays de formuler des excuses à leur égard au nom des autorités de Mexico, comme, d’ailleurs, de celles de Tenochtitlan.
Cette période est peu étudiée à l’école et elle est abordée de manière très manichéenne, cultivant l’image d’un Mexique éternelle victime des étrangers. Hier, jeudi 12 août 2021, Des indigènes de différentes régions du Mexique se sont rassemblés jeudi 12 août 2021 sur le Zócalo, la principale place de Mexico, pour commémorer les 500 ans de la résistance de l'Empire aztèque (los 500 años de resistencia México-Tenochtitlan). L’idée était de célébrer leur « dernier jour de liberté » avant la chute de la ville, le lendemain et la « résistance » des peuples du Mexique face aux Espagnols. On a vu qu’en réalité, la plupart de ces peuples avaient participé à l’assaut de la capitale. Mais cela le roman national mexicain ne le dit pas.
Ce 13 août 2021, pour marquer ce cinquième centenaire, les autorités mexicaines inaugurent une maquette monumentale, de 16 mètres de hauteur, du Templo Mayor qui fut le plus grand temple de l'empire, et sur laquelle seront projetées des évocations de l'histoire de cette civilisation. Les opposants au président Lopez Obrador dénoncent un grand spectacle de propagande pour conforter ses positions politiques après des législatives remportées de justesse au mois de juin. N’empêche qu’AMLO, gauche populiste, reste très populaire dans l’opinion mexicaine, en particulier parmi les déshérités.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 13 août 2021
8 juillet : le Mexique se mobilise pour préserver sa forêt
Depuis 1959, le Mexique célèbre la Journée de l'arbre (El día del árbol) chaque deuxième jeudi de juillet, par décret du président Adolfo López Mateos.
Le Mexique fait partie des 10 pays possédant la plus grande superficie forestière et reboisée au monde. Cependant, ces dernières années, la déforestation a augmenté en raison de catastrophes naturelles et humaines telles que les incendies.
Depuis 1959, le Mexique célèbre la Journée de l'arbre (El día del árbol) chaque deuxième jeudi de juillet, par décret du président Adolfo López Mateos.
Le gouvernement a mis en œuvre le programme initialement appelé « Tolérance zéro pour l'exploitation forestière clandestine » , avec un accent particulier sur deux État : le Michoacán et l'État de Mexico, afin de renforcer les actions d'impact dans la réserve de biosphère de Mariposa Monarch. En moyenne, quatre arbres abattus sur dix le sont sans autorisation selon le ministère de l'Environnement et des Ressources naturelles, SEMARNAT.
Il existe une Journée internationale de l’arbre, le 28 juin.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 7 juillet 2021
5 mai : une victoire sur les Français devenue une fête nationale mexicaine
El Cinco de Mayo est une fête très populaire au Mexique, ainsi qu’en Californie, en Arizona... où ce jour fait figure de fête nationale de la communauté mexicain…
El Cinco de Mayo est une fête populaire au Mexique, mais surtout en Californie, en Arizona… où ce jour fait figure de fête nationale de la communauté mexicaine, à l’image de la Saint-Patrick pour les Irlandais (17 mars). Il commémore la victoire de Puebla (1862), où les forces mexicaines du général Ignacio Zaragoza ont pu repousser un corps expéditionnaire français, deux fois plus nombreux et bien décidé à pousser l’offensive jusqu’à la capitale pour obliger le gouvernement mexicain à payer ses dettes. Au Mexique, en particulier dans l’État de Puebla, les écoliers et étudiants ont un jour de congé ; une reconstitution de la bataille est organisée à Puebla, suivi d’un défilé coloré, ont lieu dans les rues de cette ville (la quatrième du Mexique).
Au Mexique, le nom officiel de cette festivité est « Día de la Batalla de Puebla » (« Le jour de la bataille de Puebla »). C’est aux États-Unis surtout que l’on parle du Cinco de Mayo. À Los Angeles, une grande parade se déroule sur Olvera street… Le succès populaire du Cinco de Mayo aux États-Unis est dû aux étudiants chicanos de la fin des années soixante. Les membres de l’organisation MEChA en Californie cherchaient un jour de fête cultivant leurs origines, mexicaines pour la plupart. Le 16 septembre (fête nationale du Mexique) était trop tôt dans l’année scolaire pour que les étudiants puissent s’organiser. Le mois de mai est beaucoup propice à ce genre d’événement.
Tout cela pour célébrer une victoire purement symbolique, puisque Zaragoza gagna la bataille mais perdit la guerre. Les Français prendront Mexico en 1864 et garderont le pouvoir jusqu’au retrait de leurs troupes du Mexique en 1866. C’est pour cela que ces festivités sont peu prisées des autorités mexicaines, hormis dans l’État de Puebla, théâtre de la bataille.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 4 mai 2021
15 septembre : le cri de l'indépendance du Mexique
Le rituel est immuable, ce soir à la nuit tombée, le président du Mexique apparaîtra au balcon, brandissant le drapeau national, d’une autre main il sonnera la cloche située au dessus de lui. Il pourra alors lancer le cri de l’indépendance (el grito)…
Le rituel est immuable, ce soir vers 23 h., le président du Mexique apparaîtra au balcon, brandissant le drapeau national, d’une autre main il sonnera la cloche située au dessus de lui. Il pourra alors lancer le cri de l’indépendance (el grito), en hommage au père Miguel Hidalgo, qui, en 1810, avait enclenché la révolte contre l’occupant espagnol du fin fond de sa province du Morales.
D’ordinaire, la place du Zocalo, au centre de Mexico, est noire de monde, des stands vendent de la nourriture mais cette année pour éviter la propagation de la covid 19, la principale place du centre de Mexico sera fermée au public. La cérémonie sera retransmise à la télévision à partir de 22h.
Les festivités se poursuivront demain à 10h., 16 septembre, qui est fériée au Mexique, avec un défilé militaire dans la capitale, lui aussi sans spectateur. C’est le Jour de l’indépendance.
À 21h00 (heure du centre du Mexique) ce 15 septembre, Carlos Rivera donnera un concert acoustique du théâtre Xicohténcatl à Tlaxcala. On pourra le suivre via les comptes Twitter et Facebook de @Tlaxcala_TV, ainsi que via le profil Facebook du gouvernement de l'État de Tlaxcala.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 14 septembre 2021
3 mai : au Mexique, on célèbre Jésus Malverde, le saint patron des narcos
Au Mexique, chaque 3 mai, on vénère Jésus Malverde, personnage probablement imaginaire, auquel les narco-trafiquants vouent un culte.
Au Mexique, le 3 mai, on vénère Jésus Malverde, un personnage né en 1870 et mort en 1909, probablement imaginaire mais auquel les narco-trafiquants vouent un culte. Pas seulement eux, le saint (non reconnu par le Vatican) est très populaire. En ces temps de pandémie et de disette pour les plus pauvres, des centaines de personnes font chaque jour la queue devant son principal sanctuaire du « Bandido Generoso » pour recevoir quelques vivres, offerts par… les narco-trafiquants locaux. Le principal de ce Robin des bois local se trouve à Culiacán (Sinaloa), mais il s’en est aussi créé un à Tijuana et dans d’autres villes.
Aujourd’hui, pour son anniversaire, on lui verse du whisky sur la tête, puis on le coiffe d'un chapeau de cow-boy, sur fond de musique stridente : au Mexique, on célèbre ainsi le 150e anniversaire de Jesus Malverde, considéré comme le "saint patron" des trafiquants de drogue. Comme chaque 3 mai, visiteurs (et pèlerins) lui rendent hommage par milliers.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 2 mai 2020