L’Almanach international

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10 mars : la Journée du Lutsango au royaume d’Eswatini

Supervisée par la monarchie, la Journée du Lutsango marque le début de la saison du marula, un fruit dont on extrait une huile utilisée en cuisine et en cosmétique, qui a une importance socio-économique considérable en Eswatini.

 

Ce lundi 10 mars est un nouveau jour férié en Eswatini, institué en février 2025 par le roi Mswati III : c’est la Journée du Lutsango, placée le lundi qui suit la cérémonie annuelle de Buganu, laquelle se déroule à la résidence royale de Hlane et marque le début de la saison des fruits du marula. Ce fruit dont on extrait une huile utilisée en cuisine et en cosmétique, a une importance socio-économique considérable en Eswatini car il est une importante source de revenus pour les femmes rurales pauvres. Jour férié a été instauré en l'honneur du régiment Lutsango, responsable de la fabrication d’une bière locale prisée et connue sous le nom de buganu.

Les femmes qui participent à la cérémonie du Buganu et exécutent la danse Lutsango sont connues sous le nom de Lutsango Regiment. Le mot lutsango signifie littéralement « une haie » servant à clôturer une propriété. Le Lutsango Regiment participe à des cérémonies traditionnelles et à des événements nationaux tout au long de l'année et joue un rôle important dans la préservation du patrimoine de l'Eswatini. La danse des roseaux de Lutsango qui se déroule ce jour, est une cérémonie traditionnelle annuelle en Eswatini au cours de laquelle des femmes adultes mariées et célibataires coupent des roseaux en hommage au Ngwenyama (roi) et à la Ndlovukati (reine mère).

La Journée du Lutsango est également célébrée en mémoire du défunt roi Sobhuza II, père de Mswati III, le premier roi du Swaziland indépendant (aujourd’hui appelé Eswatini). Son anniversaire, le 22 juillet, était un jour férié jusqu’en 2024, il a été remplacé par cette Journée du Lutsango dont la date sera variable, mais toujours fin février ou début mars.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 9 mars 2025

Des milliers de femmes Lutsango arrivent à la résidence royale de Buhleni pour la cérémonie annuelle de Buganu et remettent des cadeaux à la reine mère Ntombi Tfwala (photo : Gouvernement d’Eswatini)

 
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13 janvier : le nouvel an berbère des Marocains

Les Berbères (Amazigh) entrent aujourd’hui dans l’an 2975 de leur calendrier. C’est Yennayer, le nouvel an berbère, désormais officiellement férié au Maroc.

 

Au Maroc, les Berbères (Imazighen) entrent aujourd’hui dans l’an 2975 de leur calendrier. C’est Yennayer (ⵢⴻⵏⴰⵢⴻⵔ), le nouvel an berbère.

Quelques années après l’Algérie, Yennayer est désormais férié (chômé et payé) au Maroc, sous le nom d’Id-Yennayer, officiellement depuis 2024. Mais, les deux pays ne le fêtent pas le même jour, ni les uns ni les autres n’y voient un problème, au contraire. L’Algérie l’a fêté hier, 12 janvier, au jourd’hui c’est au tour du Maroc où on a tenu compte du décalage de 13 jours entre le calendrier berbère et le calendrier grégorien (celui qui a cours aujourd’hui à l’international). D’ailleurs, il existe au Maroc dans certaines régions des célébrations qui en sont héritières, comme Hagouza, ou Hwadez, fêtées le 13 janvier. Ce sont des traditions agricoles communes aux Arabes et aux Imazighen (pluriel d’amazigh en langue tamazight), dont l’origine pourrait remonter à l’époque de l’Empire romain qui avait étendu son influence au Maghreb. Le calendrier berbère (amazigh) est d’ailleurs calqué sur le calendrier julien, celui des Romains de l’Antiquité.

« C’est une fête liée à la terre issue d’une tradition ancestrale et porteuse d’une forte charge identitaire pour le peuple marocain et pour tous les peuples du nord d’Afrique », explique l’anthropologue Houcine Bouyaâkoubi. Ce qui n’a pas empêché quelques prédicateurs islamistes, comme Abdelatif Al Maghrebi ou Cheikh Hassan Kettani de décréter cette fête haram car d’origine païenne. Yennayer est avant tout lié à un moment de répit des agriculteurs après le dur labour et avant l’éclosion des premières semences. Cette fête antérieure à l’arabisation et à l’islamisation du pays connaît aujourd’hui un net regain d’intérêt dans tout le Maghreb berbère comme dans la diaspora européenne.

« Assougass mbarki », « Bonne année », « sana amazighia saïda » ! Yennayer se fête en famille autour d’un grand repas comprenant couscous aux sept légumes, poulets rôtis et dinde, blé concassé au lait et au miel, tchicha, œufs et fruits secs... À Tafraout, dans l’Anti-Atlas, on prépare l’ourkimen, un plat à base de pieds de veau. On y cache un noyau de datte, appelé aghermi, celui qui le trouve aura la chance avec lui toute l’année qui vient. Dans le Souss, c’est le tagoulla (tarwayt), composé d’une purée de semoule d’orge ou de maïs, de dattes, d’amandes ou de cacahuètes torréfiées et mélangées avec de l’huile d’Argan et du miel.

Il s’agit de commencer l’année dans la bonne humeur !

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 13 janvier 2025

De jeunes amazighs militant pour l’officialisation du calendrier berbère.

Calendrier berbère

 
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15 janvier : c'est Pongal, la fête indienne des moissons

Particulièrement célébrée par les Tamouls, au sud de l’Inde et en diaspora, ainsi que par les Kéralais, la fête hindoue de Pongal est connue ailleurs en Asie sous d’autres noms…

 

Avant cette fête hindoue qui dure quatre jours, les extérieurs des maisons ont été repeints et décorés de kolams (en Inde du sud particulièrement), ces motifs géométriques dessinés à même le sol avec de la poudre de riz, enfin offrandes faites à Indra, roi des dieux et divinité des nuages et de la pluie. Demain, on cuisinera le sakkarai pongal à base de riz nouveau, de canne à sucre et de curcuma. Ce plat sucré a donné son nom à la fête, ponga (பொங்கல் ) signifiant « bouillir » (comme l’est le riz) en tamoul.

Vendredi sera entièrement dédié au bétail et aux animaux en général. Les vaches seront spécialement à l’honneur. Elles seront minutieusement lavées, puis décorées de fleurs et de guirlandes, puis nourries. Dans certaines régions, les jeunes filles donnent aux oiseaux des petites boules de riz colorées. Enfin, la tradition veut que l’on organise des courses de taureaux, voire des combats. Le dieu Ganesh et sa mère Parvati sont honorés ce même jour. Enfin, samedi, dernier jour de cette fête, sera l’occasion pour les plus jeunes de rendre hommage à leurs ainés qui les remercient, en retour, d’une pièce de monnaie ou d’une somme d’argent symbolique.

Particulièrement célébrée par les Tamouls, au sud de l’Inde et en diaspora, ainsi que par les Kéralais, la fête de Pongal est connue ailleurs sous d’autres noms : Lohri ( ਲੋਹੜੀ) au Penjab (où elle a débuté lundi dernier ) et en Haryana ; Bhogali Bihu dans l’Assam ; Makar Sankranti (मकरसङ्क्रमणम्e) en Uttar Pradesh, au Bihar et au Népal, ou encore Boghi en Andhra Pradesh.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 14 janvier 2023

 
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8 novembre : Au Cambodge, fête de l'eau et éclipse de lune

Ce jour de pleine lune, est le deuxième jour de la plus grande fête annuelle du Cambodge : Bon Om Touk, la fête de l’eau. Cette année est un peu particulière, ce 8 novembre 2022, la Lune entre dans l'ombre de la Terre, créant une éclipse lunaire totale.

 

Ce jour de pleine lune, est le deuxième jour de la plus grande fête annuelle du Cambodge : Bon Om Touk (ពិធីបុណ្យអុំទូក), la fête de l’eau.  Cette année est un peu particulière, ce 8 novembre 2022, la Lune entre dans l'ombre de la Terre, créant une éclipse lunaire totale.

À Phnom Penh, plus d’un million de personnes viennent assister, trois jours durant, à des régates de pirogues multicolores face au Palais royal. Plus de 300 pirogues de 20 m de long, riche- ment décorées avec de grands yeux sur la proue pour éloigner les mauvais esprits, contenant pour certaines jusqu’à 60 rameurs, ont été sélectionnées il y a un mois lors d’une première course à Battambang. L’affluence est grande car chaque province a sa pirogue et défend âprement ses couleurs. Des stands de jeux, de nourriture, des concerts, des manèges et des feux d’artifice agrémentent la manifestation.

Cette fête marque la fin de la saison des pluies, le début de celle de la pêche et souligne un phénomène naturel unique : l’inversion du courant du fleuve Tonlé Sap qui se déverse à nouveau dans le Mékong et apporte fertilité au pays. Cette pleine lune du mois du calendrier lunaire khmer de Katdoek (ou Kartika en sanskrit), qui correspond au moment où la récolte de riz à cycle long est prête à être récoltée.

Ce 8 novembre, pendant 85 minutes, cette lune rougeâtre est visible depuis l'Amérique du Nord, certaines parties de l'Amérique du Sud, l'Asie, l'Australie et la Nouvelle-Zélande. C’est la deuxième éclipse de lune de l’année après celle du 16 mai dernier.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 7 novembre 2022

 
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Bulgarie, Armée, Fête agraire, orthodoxes, 6 mai, vie de saint Bruno Teissier Bulgarie, Armée, Fête agraire, orthodoxes, 6 mai, vie de saint Bruno Teissier

6 mai : la Saint-Georges des Bulgares, jour de bravoure de l'armée

Ce jour férié en Bulgarie est à la fois une journée de défilés militaires le matin, en l’honneur de l’armée, et de pique-nique en famille l’après-midi.

 

Ce jour férié en Bulgarie est à la fois une journée de défilés militaires le matin, en l’honneur de l’armée, et de pique-niques en famille, l’après-midi.

La Saint-Georges (Гергьовден) est fêtée ici le 6 mai, car l’église bulgare suit toujours le calendrier julien. En occident, elle est célébrée le 23 avril, notamment en Angleterre dont c’est le saint patron. Depuis 1880, en Bulgarie (avec une interruption tout de même de 1946 à 1993 sous le régime communiste), la Saint-Georges (Gergyovden) est connue en Bulgarie comme le Jour de la bravoure de l’armée (Ден на храбростта и празник на Българската армия).

L’église bulgare célèbre ce jour-là saint Georges le Victorieux. Le personnage est un officier romain, originaire de Cappadoce, devenu chrétien, qui refuse de refuse de se prêter aux cérémonies religieuses ordonnées par l’Empereur Dioclétien. Il sera mis à mort en Palestine pour refuser d’obéissance. Plus tard s'ajoutera, la légende de la lutte victorieuse de saint Georges contre un dragon malveillant qui symbolise le démon ou l’ennemi si on en fait un symbole militaire.

L’étymologie de Georges fait néanmoins de lui, aussi, un personnage qui travaille la terre. Depuis des siècles, la Saint-Georges est un fête agraire très importante et très populaire dans les Balkans, ainsi qu’en Turquie (Hidirellez) où elle est toujours très fêtée même si le pays est majoritairement musulman. Elle se passe en plein air, en famille autour un grand feu où on fait rôtir des moutons. Cette année, en raison de la pandémie, la fête ne pourra pas avoir lieu, aussi bien en Turquie qu’en Bulgarie ou ailleurs. D’ailleurs, en raison de problèmes d’approvisionnement, la viande de mouton risque de manquer en Bulgarie où 80% des stock ont été consommés pour les fêtes de Pâques.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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