L’Almanach international
Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde
13 avril : un nouvel an bouddhique aussi mouillé que d'ordinaire
Les bouddhistes entrent aujourd’hui dans l’année 2567. Les Thaïlandais profitent généralement des 5 jours de congé pour retourner dans leur région d’origine et retrouver leur famille et amis. La période du nouvel an étant la plus chaude de l’année, de grandes batailles d’eau sont organisées dans les rues des villes de Thaïlande.
Ce 13 avril 2024, les bouddhistes entrent dans l’année 2567. En Thaïlande, les célébrations durent de 3 à 10 jours selon les régions. On commence toujours par un nettoyage complet de la maison puis on se rend au temple le second jour avec des offrandes, on y écoute l’enseignement de Bouddha, dont on asperge d’eau les effigies, enfin on se réunit pour partager un véritable festin non sans avoir, au préalable, versé de l’eau parfumée sur les mains et les pieds des personnes les plus âgées en signe de respect... avant, bien sûr, de se lancer dans de véritables batailles d’eau dans les rues. Selon les pays cette fête prend des noms différents : Songkran (สงกรานต์) en Thaïlande ; Thingyan, en Birmanie ; Pimai, au Laos ; Chaul Chnam thmey, au Cambodge...
La date exacte du nouvel an est déterminée par le calendrier lunaire, mais pour des raisons pratiques, les festivités en Thaïlande ont été fixées en date du 11 au 14 avril, on prévoit des embouteillages sur les routes. Au Laos, c’est du 13 au 16…
Songkran est une fête familiale au cours de laquelle les Thaïlandais profitent généralement des 5 jours de congé pour rentrer dans leur région d’origine et retrouver leur famille et leurs amis.
La période du nouvel an étant la plus chaude de l’année, de grandes batailles d’eau sont organisées dans les rues des villes de Thaïlande. À Chiang Mai, la coutume veut que des pick-up défilent dans les rues en transportant des bidons d’eau et tout le monde s’asperge d’eau, ce pendant cinq jours (contre trois dans le reste du pays). À Bangkok, certaines rues sont bloquées à la circulation pour permettre ces batailles d’eau en toute sécurité. La presse signale les meilleurs spots de la capitale pour célébrer l’événement.
Pendant la covid, la junte ultra-conservatrice alors au pouvoir à Bangkok avaient interdit ces batailles d’eau, avec l’idée de voir le pays revenir à la tradition qui consiste à se rendre au temple et à faire acte de respect envers les aînés ou son patron par un rituel appelé Rod nam dam hua (รดน้ำดำหัว) qui consiste à verser un peu d’eau parfumée sur les mains de la personne à qui on dédie ce rituel. On peut aussi s’asperger gentiment d’eau entre amis en se souhaitant mutuellement une vie heureuse. Mais les débordements consistant en un chahut généralisé dans les rues à coups de jets d’eau et lances à incendie, a toujours fortement déplu aux autorités.
En Birmanie, c’est la situation inverse : le gouvernement encourage à célébrer la fête de Thingyan, afin d’afficher une certaine normalité. C’est la population pour exprimer son opposition s’abstient de toute festivité pour montrer au pouvoir militaire, la junte au pouvoir depuis février 2021, qu’elle ne dispose d’aucun soutien populaire.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 12 avril 2024
8 avril : l’anniversaire du Bouddha, la fête des fleurs des Japonais
Les Japonais célèbrent Hana Matsuri, la fête des fleurs, consacrée à l'anniversaire de Bouddha qui a lieu au moment des cerisiers en fleurs.
Les Japonais célèbrent Hana Matsuri (花祭り), la fête des fleurs, dédiée à l'anniversaire de Bouddha qui a lieu au moment des cerisiers en fleurs.
Cette fête, l’anniversaire de Bouddha n'existe que dans l’une des branches du Bouddhisme, le Mahayana, d’où découle notamment le Bouddhisme zen du Japon et d’autres dans divers pays qui suivent différents calendriers. Le Japon a adopté le calendrier grégorien en 1873. Mais, c’est surtout depuis 1945 que dans la plupart des temples japonais, l'anniversaire de Bouddha est célébré le 8 avril. Ce qui fait de Hana Matsuri, une fête proprement japonaise. Traditionnellement, elle était fêtée le 8e jour du 4e mois du calendrier lunaire. À Okinawa, notamment, on a conservé la date traditionnelle qui, cette année, tombe le 15 mai.
Ce jour-là, des autels spéciaux sont érigés dans les temples bouddhistes au Japon. Les temples sont décorés de fleurs et une statue d'un bouddha nouveau-né y est installée. Les Japonais versent de l'ama-cha (un thé sucré préparé à partir d'une variété d'hortensias) sur une petite statue de Bouddha. Les fleurs utilisées pour la décoration de l'autel sont le symbole de Lumbini, le lieu de naissance de Bouddha. Et verser du thé sur la statue symbolise le bain du nouveau-né. Ce qui fait que cette fête est aussi appelée Kanbutsue (灌仏会).
Dans beaucoup de temples, les enfants sont au centre de la fête. Des processions festives ont lieu dans les grandes villes du Japon. Dans certaines régions, les gens portent des palanquins décorés de fleurs contenant une statue miniature de Bouddha-enfant à l'intérieur. Les rues sont décorées de lanternes en papier blanc peintes de caractères noirs et rouges.
Dans le reste de l’Asie, la naissance du Bouddha (Vesak), sera dans la plupart des pays fêtée le 8 mai, mais certains vont la célébrer le 6 mai, d’autres le 16 mai (date retenue par les Nations unies). Contrairement à plusieurs pays de la région, cette fête n’est pas fériée au Japon.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 7 avril 2024
15 octobre : la fête des morts du Cambodge
C’est aujourd’hui, le dernier jour et le plus important de Pchum Ben, la Fête des ancêtres du Cambodge, la manifestation religieuse la plus importante de l’année après les fêtes du Nouvel An. Un peu l’équivalent de la Toussaint des catholiques.
C’est aujourd’hui, le dernier jour et le point culminant de Pchum Ben (បុណ្យភ្ជុំបិណ្ឌ), la Fête des ancêtres du Cambodge, la manifestation religieuse la plus importante de l’année après Chaul Chhnam (Fête du Nouvel An). Traditionnellement, elle dure une quinzaine de jours et se termine le 15e jour du 10e mois du calendrier khmer, mais elle se concentre sur les trois derniers jours qui sont officiellement fériés et chômés (cette année du 13 au 15 octobre 2023).
Ces trois jours permettent aux Cambodgiens de se retrouver en famille et de se rendre à la pagode pour des rites propres au bouddhisme theravada. C’est la fin de la période de Vassa ou de la retraite des pluies. Les catholiques comparent cette fête à leur Toussaint.
Hier, chaque famille cambodgienne, s'est appliquée à la confection des friandises à base de riz gluant mentionnées plus haut et des mets divers afin d’en offrir une partie aux vieux parents et le reste aux bonzes, aux amis et connaissancesCette journée est le moment où de nombreux Cambodgiens rendent hommage à des parents décédés jusqu’à sept générations. Dans les pagodes, les moines chantent les luttas en langue pali (langue sacrée du bouddhisme) pendant la nuit (en continu, sans dormir) en prélude à l'ouverture des portes de l'enfer, un événement présumé se produire une fois par an et lié à la cosmologie du roi Yama (divinité de la mort). Durant cette période, on raconte que les portes de l’enfer sont ouvertes et que les esprits des ancêtres sont présumés particulièrement actifs. Afin de les libérer, des offrandes alimentaires sont faites en leur faveur, certains d'entre eux ayant la possibilité de mettre fin à leur période de purgation, tandis que d'autres sont imaginés quitter temporairement l'enfer, pour ensuite revenir endurer davantage de souffrances. Les proches qui ne sont pas en enfer (qui sont au paradis ou dans d'autres domaines d'existence) sont également censés bénéficier des cérémonies.
Dans la plupart des temples, l'offrande de nourriture elle-même est offerte par les laïcs aux moines bouddhistes (vivants), générant ainsi un « mérite » qui profite indirectement aux morts. Dans d’autres temples, les offrandes de nourriture sont censées être directement transférées des vivants aux morts en lançant des boulettes de riz par terre hors du temple.
La fête se terminera le jour même dans l'après-midi. La nuit sera consacrée à un petit banquet offert aux amis. Le lendemain, dans certains quartiers, les gens préparent des offrandes pour le génie protecteur du sol afin d’assurer la prospérité des moissons.
16 mai : Vesak, le jour le plus sacré du Bouddhisme
En ce jour de pleine lune, c’est Vesak, le jour le plus sacré pour les bouddhistes, puisqu’il marque l’anniversaire et l’éveil de Bouddha. Cette fête, appelée aussi Visakha Bucha, est reconnue par l’Unesco.
En ce jour de pleine lune, c’est Vesak, le jour le plus sacré pour les bouddhistes, puisqu’il marque l’anniversaire et l’éveil de Bouddha. Cette fête, appelée aussi Visakha Bucha, est reconnue par l’Unesco.
Dans une grande partie de l’Asie, on décore les rues, les maisons et les temples de lanternes et de guirlandes, on libère également des oiseaux en cage, signe de la compassion de Bouddha. La tradition veut également que l’on offre du thé et des plats végétariens à tous les visiteurs, quels qu’ils soient.
C’est à Borobudur (Indonésie), le plus grand temple bouddhiste au monde, sorte de mandala géant composé de 72 stupas, que les fêtes sont les plus somptueuses. À la tombée de la nuit, les moines allument des bougies et des lanternes et commencent une lente procession depuis Mendut et Pawon, deux autres temples bouddhistes à quelques kilomètres de là. Tout en chantant et en psalmodiant, ils entraînent avec eux une foule de fidèles (et de touristes) et, à leur arrivée à Borobudur, ils laissent s’échapper les lanternes qui illuminent le ciel de leurs couleurs.
Vesak est la fête la plus importante du calendrier bouddhiste, elle commémore en même temps la naissance, l’éveil et la mort de Bouddha selon l’école Vajrayana. Ce jour, on prie tout particulièrement pour la paix dans le monde, l’harmonie entre les peuples et les religions.
Cette fête, aujourd’hui, ne concerne que l’école Vajrayana du bouddhisme (implantée au Tibet, au nord de l’Inde, et chez les Occidentaux). Pour l’école Theravada, c’est le 25 mai. Quant à l’école Mahayana, elle fête séparément les trois événements (naissance, éveil et mort).
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 15 mai 2022
24 février : le Nouvel an tibétain
Le Losar (བོད་ཀྱི་ལོ་གསར།), le nouvel an tibétain inaugure l’année 2147. Souvent, il coïncide avec le nouvel an chinois. Ce n’est pas le cas cette année où il tombe presqu’un mois plus tard. La date est choisie conformément à l’astrologie tibétaine.
Le Losar (བོད་ཀྱི་ལོ་གསར།), le nouvel an tibétain inaugure l’année 2147. Souvent, il coïncide avec le nouvel an chinois. Ce n’est pas le cas cette année où il tombe presqu’un mois plus tard. La date est choisie conformément à l’astrologie tibétaine. En revanche, comme en Chine, cette nouvelle année est placée sous le signe du rat et du même élément, le métal.
Avant l'invasion chinoise du Tibet, en 1950, le Losar commençait par une cérémonie rituelle matinale au monastère de Namgyal, sous la conduite du Dalaï Lama et d’autres lamas de haut rang, avec la participation de responsables gouvernementaux, pour honorer le Dharmala (protecteur du dharma) Palden Lhamo. Aujourd’hui, le Tibet étant en deuil de son indépendance, à la demande du Dalaï Lama, le Losar n’est guère fêté par la diaspora. Quant aux festivités de Lhassa, elles sont supervisées par le gouvernement chinois.
En revanche, il est célébré au Bouthan et par certaines populations du Népal, comme les Sherpas. Les familles se préparent pour Losar quelques jours à l'avance en nettoyant soigneusement leurs maisons. Les dettes sont réglées, les querelles sont résolues, de nouveaux vêtements sont acquis. La boisson de circonstance est le chang (bière d'orge) qui est servi chaud. Parce que les mots "tête de mouton" et "début d'année" sonnent de manière similaire en tibétain, il est de coutume de façonner une tête de mouton à partir de beurre coloré comme décoration.
Les Bhoutanais célèbrent aussi la nouvelle année en visitant un monastère et en organisant des tournois de tir à l’arc et de fléchettes. Pique-nique, danses et chants occupent le reste de la journée.
S’ils n’ont guère fêté le Losar, les Tibétains de Dharamsala ont célébré samedi 22 février, le 80e anniversaire de Tenzin Gyatso en tant que Dalaï Lama.
19 février : les Bouddhistes célèbrent Magha Puja
Des milliers de fidèles partout en Thaïlande mais aussi au Cambodge et au Laos vont venir fleurir les temples, y faire des offrandes, préparer et donner de la nourriture aux bonzes et, plus généralement, se repentir de toutes les mauvaises actions accomplies durant l’année écoulée. À la nuit tombée, des processions de flambeaux vont aller d’un temple à l’autre…
Le temple du Bouddha d’émeraude à Bangkok accueille aujourd’hui un hôte de marque en la personne du roi de Thaïlande. Si l’humeur lui en dit, il vient officiellement ouvrir les célébrations de la fête de Magha Puja en ce jour de pleine lune du troisième mois lunaire ! Des milliers de fidèles partout en Thaïlande mais aussi au Cambodge et au Laos vont venir fleurir les temples, y faire des offrandes, préparer et donner de la nourriture aux bonzes et, plus généralement, se repentir de toutes les mauvaises actions accomplies durant l’année écoulée. À la nuit tombée, des processions de flambeaux vont aller d’un temple à l’autre ou faire le tour des monastères tout en étant ponctuées par des danses et des sermons rappelant les enseignements de Bouddha.
Cette fête commémore l’enseignement de Bouddha à 1 250 disciples éclairés, elle est considérée comme une des principales fêtes du calendrier bouddhiste avec l’anniversaire de sa naissance, son éveil et sa mort.
Pour suivre les fêtes religieuses, partout dans le monde, consulter l’Almanach des fêtes religieuses