L’Almanach international

Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde

Chine, 10 octobre, Taïwan Bruno Teissier Chine, 10 octobre, Taïwan Bruno Teissier

10 octobre : la fête chinoise du Double dix, à Taipei et Pékin

Tout naturellement Taïwan a fait du 10 octobre sa fête nationale, mais sa célébration peine à mobiliser la jeunesse taïwanaise car cette fête fait référence à des événements qui n’ont pas concerné l'île. Sur le continent, Pékin s’en tient à un simple discours du président retransmis dans tous les médias, rien qui n’émeuve ni ne puisse provoquer de troubles dans la population.

 

Tout naturellement Taïwan a fait du 10 octobre sa fête nationale, mais sa célébration peine, chaque année un peu plus, à mobiliser la jeunesse taïwanaise car cette fête fait référence à des événements qui n’ont pas concerné l’île.

Le « Double Dix » (雙十節), dixième jour du dixième mois de l’année en mémoire du 10 janvier 1911, jour du soulèvement de Wuchang (武昌起義). Celui-ci provoque le renversement de la dynastie Qing, mettant fin à 22 siècles d’Empire chinois, et entraînera la fondation de la République chinoise, le 1er  janvier suivant. En 1911, l’île de Formose (Taïwan) appartient à l’Empire japonais, une situation qui durera jusqu’en 1945. Si bien que la population taïwanaise n’a pas la mémoire des premières décennies de la république de Chine. Au XXe siècle, elle n’a été rattachée au continent que de 1945 à 1949.

La république de Chine a été fondée à Nankin, le 1er janvier 1912 par Sun Yat-sen et le Double-Dix était la fête nationale de la Chine jusqu’en 1948. Ce sont ses héritiers politiques qui se sont réfugiés à Taïwan en 1949 après avoir perdu le contrôle de la Chine où Mao a pris le pouvoir le 1er octobre. Seuls Taïwan et Hong-Kong (pour quelques décennies) ont échappé au régime communiste.

Sun Yat-sen (孫逸仙), dont se recommandent les deux pays, est considéré comme le père de la République de Chine, mais il est aussi le fondateur du Kuomindang, le Parti nationaliste chinois, qui, plus tard, tentera d’empêcher Mao Zedong de prendre le pouvoir en Chine, d’où la sobriété de Pékin dans la commémoration de cette date et de ce personnage dont le portrait est mis à l’honneur à Taïwan chaque 10 octobre.

Le régime de Taïwan qui continue de porter le nom de « République de Chine » (le continent étant la « République populaire de Chine ») organise chaque 10 octobre une grande parade militaire (qui depuis quelques années comprend aussi des civils) devant le Palais présidentiel à Taipei. Le drapeau national est solennellement hissé en ce jour de fête nationale, des représentations de danses populaires et d’arts martiaux sont proposées à la foule. La culture aborigène est aussi depuis quelques années mise à l’honneur. Le président William Lai (賴清德) prononce un discours, son premier discours à l'occasion de la fête nationale depuis son entrée en fonction en mai 2024. Un événement qui inquiète toujours Pékin, car le président taïwanais est élu démocratiquement. À Taipeh, un feu d’artifice géant tiré au-dessus du fleuve Tamshui clôt cette journée de célébration.

La fiction politique continue de présenter le régime taïwanais comme le seul légitime pour l’ensemble de la Chine). Toutefois, les réfugiés politiques de 1949 qui ont pris le pouvoir dans l’île ne représentent aujourd’hui, avec leurs descendants, que 15% de la population. Cela explique pourquoi, une majorité de Taïwanais, en particulier les jeunes générations, ne ne sentent pas très concerné et souhaiteraient tourner la page de cette situation absurde. Sans la lourde menace de Pékin, il y a longtemps que cette histoire officielle aurait été jetée aux orties. En effet, la Chine revendique Taïwan comme faisant partie de son territoire souverain et n’exclut pas de recourir à la force pour prendre l’île sous son contrôle. En ce jour de fête nationale, Taïwan est en état d'alerte en raison d’exercices militaires chinois en mer, à proximité de l'île.

Pékin, discret face à cette célébration, ne veut toutefois pas être en reste et commémore chaque Double-Dix (双十节), la révolution Xinhai dont le point culminant est le soulèvement de Wuchang (une révolte militaire contre le représentant de l’empereur dans la province de Hubei) qui provoqua ensuite le soulèvement de plusieurs provinces et abouti à la chute du régime impérial. La Chine « communiste » ne pouvait pas ne pas faire référence à cette première révolution, prélude à la suivante. Toutefois, Pékin s’en tient à un simple discours du Président retransmis dans tous les médias, rien qui n’émeuve ni ne puisse provoquer de troubles dans la population.

Quant aux Chinois d’outre-mer qui s’identifient à la République de Chine, ils organisent également des célébrations chaque 10 octobre. En particulier, les quartiers chinois de Chicago et de San Francisco aux États-Unis où le motif rouge du Double Ten fait figure de logo.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 10 octobre 2024

Mise à jour du 11 octobre 2024 : « Ici, la démocratie et la liberté progressent et prospèrent. La République populaire de Chine n'a aucun droit de représenter Taiwan », a dit Lai Ching-te dans son discours prononcé à l’occasion de la fête nationale. «Je maintiendrai aussi l'engagement de résister à l'annexion ou l'empiètement de notre souveraineté», a ajouté le président Lai. Ce qui a provoqué une vive réaction de Pékin et une mise en garde des États-Unis à l’égard de la Chine. La fête nationale de Taiwan n’est jamais de tout repos.

L'Arche de la Fête nationale célébrant le 100e anniversaire de la fondation de la République de Chine, devant le bâtiment du bureau présidentiel de Taipei (photo Peter Tianmu).

Le symbole du Double-Dix

 
Lire la suite
Chine, martyrs, 30 septembre Bruno Teissier Chine, martyrs, 30 septembre Bruno Teissier

30 septembre : la Chine honore ses martyrs en renouvelant ses héros

Ce jour férié de création récente (2014), participe à l’exaltation du nationalisme chinois qui a très amplement remplacé l’idéal communiste. En cette période de tension géopolitique régionale, il convient pour les dirigeants chinois de mobiliser le peuple. Cette célébration semble aujourd’hui plus importante pour le régime que les 75 ans de la victoire de Mao qui seront fêtés demain.

 

À Pékin, en cette veille de fête nationale, une cérémonie grandiose est organisée place Tiananmen, autour du Monument aux héros du peuple, en présence du président Xi Jinping, accompagné des dirigeants du Parti et de l'État. Cette célébration est de création récente, elle participe à l’exaltation du nationalisme qui a très amplement remplacé l’idéal communiste. Xi Jinping a déclaré qu'« une nation prometteuse ne peut pas aller de l'avant sans héros » et que « ce n'est qu'en respectant les héros que d'autres héros émergeront ». En cette période de tension géopolitique régionale, il convient de mobiliser le peuple. Cette célébration semble aujourd’hui plus importante pour le régime que les 75 ans de la victoire de Mao qui seront fêtés demain.

Avant 2014, on se contentait d’un dépôt de la corbeille de fleurs au pied du monument, le 1er octobre pendant les festivités liées à l’anniversaire de la prise du pouvoir des communistes en Chine. Depuis une décennie, les Chinois qui sont morts pour la patrie, principalement au XXe siècle, soit quelque 20 millions de martyrs, mais aussi au cours des siècles antérieurs, ont droit à un jour férié spécifique : la Journée des martyrs (烈士纪念日), chaque 30 septembre. Les provinces et les villes de chine sont censées organiser à leur échelle de pareilles cérémonies.

On s’éloigne aujourd’hui de la célébration des héros rebelles communistes fondateurs du régime et on élargit la focale à d’autres époques, ainsi qu’aux Chinois morts à l’étranger. Ceux, par exemple qui sont morts pendant les bombardements de l'OTAN sur la Serbie menés par les États-Unis en 1999. Les médias font aussi émerger des figures anciennes offertes à la vénération tel Qu Yuan, un poète et ministre de l'ancien État de Chu qui fut banni pour avoir prôné la résistance contre l'État rival de Qin et qui se noya en apprenant la prise de la capitale de Chu par ce dernier État en 278 avant J.-C.

Depuis l’épisode du covid, beaucoup de célébrations se font désormais en ligne, ce qui simplifie la gestion des mémoriaux, évite le risque de politisation associé aux commémorations publiques et facilite ainsi le contrôle du parti et de l’État. Un site mémorial répertorie quelque deux millions de Chinois à honorer quitte à en réhabilité discrètement quelques uns comme le médecin Li Wenliang (李文亮), le lanceur d’alerte de Wuhan qui a alerté ses collègues de l'apparition d'un nouveau coronavirus en décembre 2019, mort à 34 ans dans des circonstances mal établies. Bien qu’il ait été, à l’époque, condamné par les autorités pour « trouble à l'ordre public », il dispose de son propre mémorial virtuel sur ce site.

La cérémonie commence à 10 heures du matin place Tiananmen. La fanfare militaire joue l'hymne national « La Marche des volontaires », repris par l’assistance. Puis après un moment de silence, un groupe d'enfants tenant des fleurs dans leurs mains chantent Nous sommes les successeurs du communisme et saluent le monument…

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 30 septembre 2024

La fanfare de l'Armée populaire de libération (APL) joue le clairon du Jour des Martyrs devant le Monument aux héros du peuple.

 
Lire la suite
1945, Chine, 3 septembre, Victoire militaire, armée, Taïwan Bruno Teissier 1945, Chine, 3 septembre, Victoire militaire, armée, Taïwan Bruno Teissier

3 septembre : le Jour de la victoire de la Chine sur le Japon

La Journée de la victoire sur le Japon (l’anniversaire de la capitulation de 1945) et à Taïwan, la Journée des forces armées.

 

Le document de reddition du Japon a été signé le 2 septembre 1945 (ou 3 septembre selon le fuseau horaire) à bord de l'USS Missouri , un navire de guerre américain ancré dans la baie de Tokyo. 

Après la capitulation officielle du Japon, le gouvernement nationaliste de la République de Chine a annoncé trois jours de célébrations pour fêter la capitulation du Japon, à partir du 3 septembre. Entre 1946 et 1949, le 3 septembre a été célébré comme le Jour de la victoire de la guerre de résistance contre le Japon.

En 1949, le Parti communiste chinois a proclamé la République populaire de Chine sur le territoire de la Chine continentale. Le gouvernement nationaliste s'est retiré du continent et s'est installé à Taiwan. La RPC a continué à célébrer le 3 septembre comme la Journée de la victoire sur le Japon (战胜日本日), alors qu'à Taïwan cette date est, depuis 1955, célébrée comme la Journée des forces armées (9武装部队日), mais ce n’est pas un jour férié.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 2 septembre 2024

 
chine:japon.png
Lire la suite
1989, Chine, massacre, 4 juin Bruno Teissier 1989, Chine, massacre, 4 juin Bruno Teissier

4 juin : la dissidence chinoise en exil célèbre le 35 mai en mémoire de Tiananmen

Le 35 mai correspond au 4 juin 1989, date de l'intervention de l'armée lors des manifestations de la place Tiananmen. La féroce répression avait fait quelque 10 000 victimes. Depuis une chape de plomb est tombée sur le pays. Aucune commémoration n’est possible.

 

Le 35 mai correspond au 4 juin 1989, date de l'intervention de l'armée lors des manifestations de la place Tiananmen. Il s'agit d'un mot-clé permettant de contourner la censure des autorités chinoises via des logiciels de surveillance. Évidemment toute commémoration est interdite en Chine. Jusqu’en 2019, il n’y avait que dans la ville de Hong-Kong que chaque 4 juin, plusieurs dizaines de milliers de manifestants se rassemblaient pour une veillée d’hommage aux victimes. Cette année, comme en 2020, la manifestation a été à nouveau interdite à Hong Kong et à Macao, pour raison sanitaire selon les autorités.

Sur le continent, la moindre allusion à cette «  rébellion contre-révolutionnaire » est interdite. Les autorités opèrent des arrestations préventives quelques jours avant la date, tout rassemblement est impossible. La censure est implacable « 4 juin » (六四 ) de même de même que les chiffres 6 et 4 doivent être bannis des messages, les internautes avaient pris l’habitude de parler du « 35 mai » («May 35» ou «535»). Ce qui permettait en même temps de s’affranchir du chiffre 4 qui en Chine porte malheur. Mais, l’expression du 35 mai a été à son tour rattrapée par la censure, tout comme le code 9875321, où le 4 et le 6 était sciemment retirés…

Au printemps 1989, des milliers d’étudiants et d'intellectuels, mais aussi des ouvriers étaient rassemblés depuis le 4 mai sur la place Tiananmen (la principale place de pékin) pour dénoncer la corruption et l’incapacité du régime en demandant des réformes politiques et démocratiques. Le gouvernement chinois, d’abord indécis, a fini par envoyer l’Armée pour mater cette révolte. La répression du « printemps de Pékin » a débuté le 4 juin 1989 (c’est la date qu’on commémore aujourd’hui), elle a duré plusieurs jours, faisant quelque 10 000 morts et de disparus.

Tout le monde se souvient de l’image d’un homme seul et anonyme, tentant de stopper une colonne de chars. Il a été vu comme le symbole du combat inégal entre les étudiants et le totalitarisme chinois. Pour contourner la censure qui frappe aussi les photos de char, chaque année, à l’approche du 4 juin, quelqu’un a eu l’idée de les remplacer par des canards jaunes. Lesquels sont tombés à leur tour sous le coup de la censure.

Pendant trois décennies, c’est à Hong Kong, qu’étaient organisées des veillées annuelles à la mémoire des victimes de la répression. En 2020, le rassemblement a été interdit pour des raisons de lutte contre l’épidémie, interdiction renouvelée en 2021 pour la même raison. Depuis, une chape de plomb est tombée sur l’ancienne colonie britannique devenue chinoise, plus aucune référence à Tiananmen n’y est plus possible.

Depuis une vingtaine d’années, le pays a dressé ce que l'on surnomme trivialement la « Grande muraille numérique » chinoise autour de « son » internet. Si bien que celui-ci ressemble aujourd'hui davantage à un réseau domestique qu'à un espace ouvert sur le monde. #TiananmenSquareMassacre #MilkTeaAlliance

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 4 juin 2024

 
Manif de protestation au Canada

Manif de protestation au Canada

Tiananmen, au printemps 1988

Tiananmen, au printemps 1988

Lire la suite
1949, Chine, marine nationale, 23 avril Bruno Teissier 1949, Chine, marine nationale, 23 avril Bruno Teissier

23 avril : les 75 ans de la marine chinoise, l’ambition d’une puissance mondiale

La Chine dispose aujourd’hui de la deuxième flotte mondiale, en tonnage, après celle des États-Unis. Une position relativement récente pour un pays qui n’a pas de tradition maritime ancienne, qui révèle les ambitions géopolitiques que nourrie l’Empire du Milieu dans la région, mais aussi à une échelle beaucoup plus large.

 

La Chine dispose aujourd’hui de la deuxième flotte mondiale, en tonnage, après celle des États-Unis. Une position relativement récente pour un pays qui n’a pas de tradition maritime ancienne, qui révèle les ambitions géopolitiques que nourrie l’Empire du Milieu dans la région, mais aussi à une échelle beaucoup plus large.

L'Armée populaire de libération chinoise (APL) a été fondée en 1927  mais, c’est en 1949 seulement, le 23 avril, que Mao Zedong, affirmant que son pays avait besoin d’une marine puissante pour s'opposer aux agressions impérialistes, décide de doter la République populaire de Chine d’une marine. C’est cet anniversaire qui est fêté chaque année. La Journée de la Marine en Chine (中国海军日) est marquée par des défilés militaires, des cérémonies et d'autres événements organisés dans les bases navales. Son objectif principal est de montrer au monde la puissance de la marine de guerre chinoise.

La marine de l'Armée populaire de libération comprend la Force sous-marine, la Force de surface, la Force de défense côtière, le Corps des Marines et la Force aérienne navale. Elle est divisée en trois flottes : celle de la mer du Nord (basée en mer Jaune et dans le golfe de Bohai, dont le siège est à Qingdao), la flotte de la mer de l'Est (basée en mer de Chine orientale, dont le siège est à Ningbo) et la flotte de la mer du Sud ( basée en mer de Chine méridionale et dans le golfe du Tonkin, dont le siège est à Zhanjiang). C’est la deuxième plus grande marine au monde, derrière l’US Navy.

Depuis quelques décennies, la Chine cherche à s’imposer sur la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale, une voie maritime  pour plus de 3 000 milliards de dollars de commerce maritime annuel. Mais ses revendications territoriales chevauchent celles des Philippines, du Vietnam, de la Malaisie et de Brunei. En 2016, un tribunal d'arbitrage international de La Haye a déclaré que les allégations de la Chine n'avaient aucun fondement juridique, une décision que Pékin a rejetée.

Ses ambitions, toutefois, ne se limitent pas à la mer de Chine. Celle-ci est de plus en plus présente dans le Pacifique sud, ainsi qu’en Afrique orientale, en s’appuyant sur sa base navale de Djibouti. La Chine a mené, le mois dernier, des exercices militaires conjoints avec la Russie et l’Iran dans le golfe d’Oman…

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 22 avril 2024

 
Lire la suite
1925, Chine, Taïwan, arbres, 12 mars Bruno Teissier 1925, Chine, Taïwan, arbres, 12 mars Bruno Teissier

12 mars : la journée de l’arbre en Chine et à Taïwan

L’anniversaire de la mort de Sun Yat-sen, le fondateur la république de Chine, sert aujourd’hui de date de référence pour encourager à la reforestation dans un pays où l’industrialisation à outrance a mis les forêts à mal.

 

La date choisie pour cette Journée de l'arbre  (植樹節) est celle de l’anniversaire de la mort de Sun Yat-sen, le fondateur la république de Chine. Ce médecin, devenu président, avait dès 1914, suggéré de copier la fête américaine de plantation des arbres. Très tôt, il avait pris au sérieux la question du reboisement. Ce n’est qu’après sa mort, le 12 mars 1925, que gouvernement chinois a commencé à prêter attention aux projets de reboisement. En 1929, la Journée de l'arbre fut créée pour célébrer l'anniversaire de la mort du Dr Sun Yat-sen. Après la prise du pouvoir des communistes en 1949, c’est à Taïwan où le gouvernement chinois s’était réfugié, que cette journée de l’arbre a continué à être observée. Mais, Pékin ne voulant pas abandonner à Taïwan, la mémoire du révolutionnaire Sun Yat-sen, une Journée de l’arbre a finalement été instaurée en 1980, en Chine populaire. Le gouvernement recommande que chacun replante un arbre ce jour-là, ce que font beaucoup d’écoliers mobilisés pour cela. Aujourd’hui, de nombreux couples choisissent de se marier la veille du 12 mars et plantent un arbre pour marquer le début de leur vie commune et la nouvelle vie de l'arbre.

Cette impulsion est devenu indispensable dans un pays menacé, plus que d’autres, par la pollution et le réchauffement climatique. Lors du « Grand bon en avant », impulsé par Mao, à partir de 1958, des forêts entières ont été détruites pour alimenter les fours artisanaux pour fondre l’acier. Ensuite, au moment de la Révolution culturelle, des millions hectares de forêts ont été transformées en culture de maïs et de blé. Après la mort de Mao, en 1976, sous Deng Xiaoping, les paysans se sont vus attribuer plus de terres, à titre individuel, qu’ils ont déboisées massivement… Après des décennies de croissance effrénée responsable de la destruction d'écosystèmes majeurs, la République populaire promet aujourd’hui de créer des “barrières de sécurité écologiques” (une grande muraille verte, 三北防护林;) et de préserver de l'empreinte humaine jusqu'à un quart de la superficie totale de son territoire. Mais si la Chine protège aujourd’hui ses forêts, elle est devenue le premier importateur mondial de bois, principalement en provenance de pays d’Afrique ou d’Asie du Sud-Est où les forêts sont exploitées illégalement.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 11 mars 2024

 
Lire la suite
1949, Chine, 1er octobre Bruno Teissier 1949, Chine, 1er octobre Bruno Teissier

1er octobre : les Chinois en vacances pour la fête nationale

La fête nationale chinoise est l’anniversaire du régime mis en place en 1949 par Mao Zedong. C’est surtout le début d’une période de congés. Quelque 800 millions de Chinois vont se croiser sur les routes !

 

La fête nationale chinoise (国庆节) est l’anniversaire du régime mis en place en 1949 par Mao Zedong. L'événement, jadis célébré avec magnificence, est beaucoup moins fêté aujourd’hui. Mais, cette année, pour les 74 ans du régime, un défilé militaire est prévu comme au bon vieux temps. Une occasion pour la Chine de montrer sa puissance, une sélection de nouvelles armes utilisées par l’Armée populaire de libération (APL) de la Chine sera présentée.

Le 1er octobre 1949, le président Mao Zedong proclamait la république populaire de Chine sur la place Tian'anmen. La première session plénière de la première Conférence consultative politique du peuple chinois (CCPPC) décidait cette même année de fixer la date de la fête nationale au premier jour du mois d'octobre. Durant les deux décennies et demi de pouvoir maoïste, les Chinois connaîtront les purges contre-révolutionnaires, la famine et les grands projets révolutionnaires de l’État… Des années sombres pour beaucoup. Qui s’en souci aujourd’hui, c’est les vacances !

Cette année, c’est férié du 29 septembre (fête lunaire de la mi-automne) au 6 octobre. Cette période de congés est l’une des deux "semaines d'or" (黄金周), l’autre est prise au nouvel an chinois, en février. L’étalement des vacances n’existe pas encore, tout le monde part en même temps. Ainsi, cette semaine, quelque 800 millions de Chinois vont se croiser sur les routes ! Le tourisme local explose, les sites célèbres sont littéralement envahis.

Pour ceux qui ne partent pas, autour du 1er octobre, de nombreux centres commerciaux et sites de vente en ligne proposent d’importantes soldes.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 1er octobre 2023

 
chinois.jpg
Lire la suite
Chine, Enseignants, 10 septembre Bruno Teissier Chine, Enseignants, 10 septembre Bruno Teissier

10 septembre : la fête des enseignants en Chine

En Chine, pays de culture confucianiste, l’enseignement a (presque) toujours été grandement valorisé. Aujourd’hui, dans un pays où la compétition scolaire est impitoyable, les enseignants sont particulièrement choyés et sollicités, notamment pour préparer les examens d’entrée au lycée et à l’université.

 

En Chine, pays de culture confucianiste, l’enseignement a (presque) toujours été grandement valorisé. Le 10 septembre, de nombreux enseignants bénéficient de primes de la part des directions scolaires ou même de quelques heures d'arrêt de travail. Cette Journée des professeurs (Jiàoshijié, 教师节) est l’occasion pour les familles d’offrir une carte ou un petit cadeau, voire dans certaines circonstances, une enveloppe rouge (hóngbāo, 红包) contenant de l’argent. Dans un pays où la compétition scolaire est impitoyable, les enseignants sont particulièrement choyés et sollicités, notamment pour préparer l’examen d’entrée au lycée, puis celui qui permet d’accéder à l’université. L’intérêt des familles pour les cours particuliers, donnés discrètement, s’est accru avec la décision du gouvernement, en 2021, d’interdire les entreprises spécialisées dans le soutien scolaire. Les familles sont toujours prêtes à dépenser des fortunes pour soutenir l’éducation de leur progéniture, le plus souvent unique, dans une Chine qui vieillit.

La date du 10 septembre n’a pas de signification particulière, mais elle est proche de la rentrée des classes qui généralement au lieu autour du 1er septembre. Dans les années 1930, le gouvernement du Kuomintang décida de célébrer la Journée des enseignants le 27 août, anniversaire de l'éducateur chinois Confucius. Mais le pays était alors très divisé, et cette idée n’a pas été reprise par le pouvoir communiste. En 1951, le ministre de l'Éducation a décidé de célébrer la Journée des enseignants le 1er mai, Journée internationale du travail, en raison de la reconnaissance des enseignants comme faisant partie de la classe ouvrière. Mais, cette idée n'a pas séduit les enseignants. Et la révolution culturelle de 1966 leur a fait perdre tout leur prestige et leur importance. Il a fallu la réinstallation des examens en 1977, juste après la mort de Mao, pour que les professeurs retrouvent la place qu’ils ont aujourd’hui. En janvier 1985, l'Assemblée populaire nationale a adopté une résolution fixant le 10 septembre la Journée des enseignants afin de développer la tradition de respect des enseignants, d'améliorer leur statut et d'attirer l'attention sur l'éducation. Chaque année, depuis la première Journée des enseignants, le 10 septembre, les enseignants célèbrent leur propre fête.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
Lire la suite
Chine, amoureux Bruno Teissier Chine, amoureux Bruno Teissier

22 août : Qixi, la fête chinoise des amoureux

En Chine, c’est Qixi, la fête traditionnelle des amoureux que les autorités tentent de promouvoir pour contrecarrer la Saint-Valentin importée d’Occident et qui a de plus en plus de succès en Chine.

 

En Chine, c’est Qixi (七夕), la fête traditionnelle des amoureux que les autorités tentent de promouvoir pour contrecarrer la Saint-Valentin importée d’Occident et qui a de plus en plus de succès en Chine.

Qixi est aussi connue comme la fête du Double-Sept, car elle correspond au 7e jour du 7e mois du calendrier chinois, on en parle aussi comme de la Nuit des Sept ou du Festival Magpie.

La fête du Double-Sept tire son origine d'une légende romantique sur Zhinü et Niulang, qui étaient respectivement la tisserande et le vacher. Leur amour n'était pas autorisé et ils ont été bannis de part et d'autre de la Silver River (un symbole de la Voie lactée). Une fois par an seulement, un troupeau de pies formait un pont pour réunir les amoureux le temps d'une journée seulement.

Traditionnellement, en Chine, les filles se rendaient dans les temples locaux pour demander la sagesse de Zhinü. Elles lui offrent des articles en papier destinés à être brûlés. Les filles émettaient le souhait d’épouser un mari aimant et attentionné. Pendant cette fête, les filles devaient montrer leurs compétences domestiques (qǐqiǎo jié, 乞巧节).Qixi est également important pour les couples de jeunes mariés. La célébration de cette fête est un symbole que la femme est acceptée et appréciée par la famille du mari… Ces coutumes ne subsistent que dans les campagnes. En ville, c’est la Saint-Valentin qui s’est imposée, au grand dam des autorités.

Au Japon, on célèbre cette fête sous le nom de Tanabata (七夕節), la rencontre de Orihime et Hikoboshi. En Corée, c’est la fête de Chilseok (칠석). Fête variable pour le calendrier grégorien, elle aura lieu le 10 août 2024 et le 29 août 2025.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
Lire la suite
1927, Chine, Armée, 1er août Bruno Teissier 1927, Chine, Armée, 1er août Bruno Teissier

1er août : la Journée de l'armée, occasion pour la Chine de montrer sa puissance

Le 1er août est férié en Chine, c’est la Journée de l’armée. Officiellement, c’est l’anniversaire de la fondation de l’Armée rouge, lors du soulèvement de Nanchang, en 1927. Une armée qui n’ guère l’expérience du feu. Sa dernière grande bataille a été livrée en février 1979 et s’est soldée par une défaite face à l’armée vietnamienne qui avait envahi le Cambodge !

 

Le 1er août est férié en Chine, c’est la Journée de l’armée (中国人民解放军建军纪念日),. Officiellement, c’est l’anniversaire de la fondation de l’Armée rouge, lors du soulèvement de Nanchang (南昌起义), en 1927. Rebaptisée plus tard Armée populaire de libération, elle est devenue, en 1949, l’armée de la République populaire de Chine. Le drapeau de l’armée comporte les deux caractères chinois "八一" en référence au jour anniversaire (signifiant littéralement 8e mois, 1er jour).

Les forces communistes se retirèrent finalement de Nanchang, craignant d'être assiégées par les forces fidèles à Tchang Kaï-chek, emportant une importante cargaison d'armes. En avril 1928, ces troupes conduisent par Zhou Enlai ont rejoint celles dirigées par Mao Zedong qui avaient, elles aussi échappées à l’échec d’un soulèvement. La guerre civile chinoise avait commencé, elle durera jusqu’en 1950. On le sait les communistes l’ont emporté face aux nationalistes. Le 1er août (1927) fait figure de date mythique. La principale place de Nanchang a été baptisée Bayi (phonétiquement : 8-1). C’est la deuxième de Chine par la taille, après Tiananmen à Pékin. Au centre, un énorme mémorial haut de 53 m, rend hommage au soulèvement communiste du 1er juillet 1927. Le PCC avait été créé à Shanghai le 23 juillet 1921. La Chine vient d’en célébrer, avec faste, le centenaire. Mais le 1er août, c’est le premier coup de feu de la guerre civile (ou de la guerre de conquête du pouvoir) qui est célébré. L’énorme fusil du mémorial symbolise ce moment. On le trouve en modèle réduit dans la boutique du mémorial. Le tourisme rouge est très prisé en Chine. La province du Jiangxi et sa capitale Nanchang sont la principale destination des voyages patriotiques.

Le PCC célèbre le 1er août depuis 1933. Mais, ce n’est qu’en 2017 que Pékin a décider d’organiser un défilé militaire pour l’occasion. C’était pour marquer les 90 ans de l’Armée rouge. Longtemps la Chine a évité d’afficher sa puissance. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Ses effectifs sont les plus importants au monde, soit 1,3 million de soldats d’active. Aujourd’hui, la marine surclasse, en nombre de bâtiments l’US Navy et inquiète, voire menace, ses voisins. Quant à l’armée de l’air chinoise, elle n’est encore que la 3e mondiale mais pour combien de temps ? Elle possède, notamment, une équipe de voltige, baptisée 1er août ou Ba Yi, qui fait régulièrement des démonstrations de voltige aérienne.

Cela dit, l’armée chinoise, si menaçante, notamment à l’égard de Taïwan, est-elle si puissance que cela ? En réalité, elle n’a guère l’expérience du feu, hormis des escarmouches face à l’armée indienne. Sa dernière grande bataille a été livrée en février 1979 et s’est soldée par une défaite face à l’armée vietnamienne qui avait envahi le Cambodge !

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
Lire la suite
Chine, Fêtes traditionnelles, Poète national Bruno Teissier Chine, Fêtes traditionnelles, Poète national Bruno Teissier

22 juin : la fête chinoise des bateaux-dragons commémore la mort d’un poète

Cette fête chinoise très populaire est aussi appelée la fête du Double cinq car nous sommes le cinquième jour du cinquième mois du calendrier traditionnel chinois. Les courses de bateaux et la préparation des zongzi rappellent chaque année la mort d’un poète du IIIe siècle av. J.-C.

 

Aujourd’hui, c’est Duanwu Jie (端午节), une fête chinoise très populaire qui est aussi appelée la fête du Double cinq (五月初五) car nous sommes le cinquième jour du cinquième mois du calendrier traditionnel chinois. Mais, c’est sous le nom de Fête des bateaux-dragons (龙舟 / 龍舟) qu’elle est répertoriée depuis 2009 par l’Unesco car ce jour-là, on organise des courses de bateaux à tête de dragon. C’est l’occasion de deux jours fériés en Chine (les 22 et 23 juin 2023).

La légende raconte que le poète Qu Yuan, un des maîtres de la poésie chinoise du IIIe siècle av. J.-C., se serait suicidé en se noyant dans la rivière Miluo après la défaite du royaume de Chu face au royaume de Qin pour lequel il s’était battu. Le roi Huai de Chu ne l’avait pas écouté et l’avait envoyé en exil, d’où son geste fatal. Des villageois ont désespérément tenté de le sauver, mais leurs tentatives se sont avérées vaines. Alors ils ont commencé à battre des tambours, à éclabousser l'eau avec des pagaies et à jeter des zongzi (un mets à base de riz gluant farci enveloppé dans une feuille de bambou) dans la rivière afin d'éloigner les poissons et les mauvais esprits du corps de Qu Yan.

Les courses de bateaux et la préparation des zongzi  rappellent chaque année la mort du poète Qu Yan. Celui-ci est l’auteur de Li sao ou Tristesse de la séparation (离骚), le premier long poème de la littérature chinoise. Long de trois cent soixante-douze vers, il ouvre le recueil des Chants de Chu (楚辞), IIIe siècle av. J.-C.

Une course annuelle de bateaux-dragons est organisée dans toutes les provinces chinoises. Elle est appelée la Coupe Qu Yang et figure depuis 1980 parmi les disciplines sportives pratiquées lors des épreuves nationales chinoises. 

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 

Les courses de bateaux-dragons sont très populaires en Chine

Le poète Qu Yuan interrogeant un pêcheur. Une édition de 1645 du Li sao illustrée par Xiao Yuncong (gravures de Tang Yongxian).

Lire la suite
1919, Chine, Taïwan, manifestation politique Bruno Teissier 1919, Chine, Taïwan, manifestation politique Bruno Teissier

4 mai : place Tien an Men, la jeunesse manifeste contre les pouvoirs

Le 4 mai 1919, 3 000 étudiants manifestent à devant la porte Tien an Men à Pékin. Ils protestent conte les conditions imposées à la Chine par le traité de Versailles… une date mythique en Chine. Les étudiants qui se sont fait massacrer le 4 juin 1989, étaient inspiré par l’esprit du 4 mai.

 

Bien sûr, il ne s’agit pas de la manifestation à laquelle on pense qui est commémorée aujourd’hui mais celle du 4 mai 1919. Ce jour-là, quelque 3 000 étudiants manifestaient à Pékin, devant la porte Tien an Men. Ils protestaient contre les conditions imposées à la Chine par le traité de Versailles qui avantageaient le Japon. Ce mouvement traduit l'émergence en Chine d'une conscience patriotique opposée aux Occidentaux comme aux Japonais. C’est pour cela que cette manifestation a toujours été commémorée par le pouvoir chinois. Mais, c’est aussi le premier mouvement de la jeunesse chinoise moderne. Ils protestaient aussi, et surtout, contre le pouvoir des mandarins et l’oppression des femmes. Ils considéraient l'armée qui dirigeait la Chine comme des dictateurs corrompus qui n'avaient pas réussi à protéger la patrie chinoise.  Les manifestations qui s’étaient prolongées par des grèves massives, en juin 1919, avaient fini par faire céder le pouvoir. Le gouvernement Beiyang avait ordonné à ses représentants en France de refuser de signer le traité de Versailles, de licencier les fonctionnaires que les manifestants jugeaient particulièrement corrompus et de libérer tous les étudiants emprisonnés. Le mouvement du 4 Mai (五四运动) est resté ancré dans la mémoire chinoise.

Il est commémoré chaque année en république populaire de Chine, où depuis 1949, le 4 mai est la Fête de la Jeunesse (青年节). À cette occasion, les jeunes de 14 à 28 ans ont une demi-journée de congé. Évidemment, c’est une jeunesse docile qui est célébrée, pas celle qui se soulève. Pour le 70e anniversaire, en 1989, se souvenant du Mouvement du 4 mai, des milliers d’étudiants ont manifesté sur la même place Tien an Men qu’ils ont occupé pendant un mois dans le but de faire bouger les choses en direction de la démocratie. En réponse, le gouvernement chinois instaura la loi martiale et fit intervenir l'armée. La révolte finira en bain de sang. C’était un 4 juin (une date qu’il est, bien sûr, absolument interdit de commémorer).

Le 4 mai est aussi célébré à Taïwan, où c'est la Fête de la Littérature (文藝節).

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 

Œuvre de Liang Yulong (1976) pour célébrer le mouvement du 4 mai

4mai-chine.jpg

4 mai 1989, un mois avant le massacre du 4 juin

Lire la suite
Chine, Langues, 20 avril Bruno Teissier Chine, Langues, 20 avril Bruno Teissier

20 avril : la Journée internationale de la langue chinoise

Le 20 avril correspond au début de la période de Guyu, l’une des 24 périodes du calendrier chinois. Cette période qui est celle de « la pluie pour les céréales », est liée au personnage Cangjie, l’inventeur mythique des caractères chinois.

 

Le chinois est l’une des six langues officielles de l’ONU, chacune ayant sa célébration annuelle, le chinois devait avoir aussi la sienne.  En 2010, c’est le 20 avril qui a été choisi en remplacement du 20 novembre, pour célébrer la Journée de la langue chinoise (国际汉语日). Le 20 avril correspond au début de la période de Guyu, l’une des 24 périodes du calendrier chinois. Cette période qui est celle de « la pluie pour les céréales », est liée au personnage Cangjie, l’inventeur mythique des caractères chinois.

Le chinois mandarin est avec l’anglais, l’une des deux langues les plus parlées au monde avec chacune plus d’un milliard de locuteurs. Langue officielle de l’ONU dès 1946, elle n’est langue de travail de l’Assemblée générale que depuis 1973, après la grande vague de reconnaissance du régime de Pékin au détriment de celui de Taïwan.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
Lire la suite
1911, Chine, Taïwan, martyrs, 29 mars Bruno Teissier 1911, Chine, Taïwan, martyrs, 29 mars Bruno Teissier

29 mars : Taïwan célèbre sa jeunesse

La Journée de la jeunesse fait référence au deuxième soulèvement de Guangzhou contre la dynastie Qing, en 1911.

 

Cette Journée de la jeunesse (台湾青年节) de la République de Chine (autrement dit, Taïwan), est aussi connue sous le nom de Journée commémorative des martyrs révolutionnaires (台湾革命烈士纪念日).

Cette journée fait référence au deuxième soulèvement de Guangzhou contre la dynastie Qing qui, en réalité, s'est produit le 27 avril 1911. Il était dirigé par Huang Xing, un chef révolutionnaire qui devint plus tard le premier commandant en chef de l'armée de Taïwan. La plupart des rebelles étaient des jeunes de divers milieux sociaux. Ils ont compris qu'ils étaient en infériorité numérique, mais ils sont quand même allés au combat. La plupart d'entre eux ont été tués lors du soulèvement, qui s'est terminé de manière désastreuse. Seuls 72 corps ont été identifiés. Ils sont appelés les 72 martyrs. Les morts ont été enterrés dans une fosse commune sous un monticule de fleurs jaunes. Une nouvelle tentative aboutira en octobre 1911 à la fondation de la République chinoise en Chine méridionale.

À l'origine, Taïwan célébrait sa Journée de la jeunesse à la même date que la République populaire de Chine, c’est-à-dire le 4 mai, pour commémorer le mouvement du 4 mai 1919. Mais en 1954, Taïpeh a voulu se démarquer de Pékin et la date a été déplacée 29 mars, car 29e jour du 3e mois du calendrier chinois. De fait aujourd’hui, on célèbre cette journée le 29e jour du 3e mois du calendrier grégorien. En 2011, à l’occasion du centenaire de l’événement, des membres du Kuomingtang avaient demandé que l’on place cette commémoration le 27 avril, date du véritable anniversaire. La question reste en débat. D’autant que certains proposent de rebaptiser la Journée 228, Journée de la jeunesse de Taïwan.

Il y a 80 ans, le 29 mars 1943, la Ligue de la jeunesse du Kuomintang tenait son premier congrès national. Elle estima que les actes des martyrs de Huanghuagang (du nom du cimetière de Canton où ils sont inhumés) avaient plus de valeur que ceux du mouvement du 4 mai (date récupérée par les communistes pour les besoins de leur propagande). C’est pour cela que le 29 mars sera désigné comme la Journée de la jeunesse.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 

La tombe des 72, à Huanghuagang (cimetière de Canton)

Lire la suite
1959, Chine, Tibet, 28 mars Bruno Teissier 1959, Chine, Tibet, 28 mars Bruno Teissier

28 mars : Journée de l'émancipation des serfs au Tibet

La commémoration est controversée et participe pleinement à la propagande chinoise dont le but est de justifier l’occupation du Tibet par la Chine. N’empêche qu’en réprimant le soulèvement du Tibet en 1959, au prix de 87 000 morts et l’exil de 100 000 Tibétains, le gouvernement de Pékin a pris le contrôle d’un territoire autonome qui vivait encore à l’époque du servage.

 

La commémoration est controversée et participe pleinement à la propagande chinoise dont le but est de justifier l’occupation du Tibet par la Chine. N’empêche qu’en réprimant le soulèvement du Tibet en 1959, au prix de 87 000 morts et l’exil de 100 000 Tibétains, le gouvernement de Pékin a pris le contrôle d’un territoire autonome qui vivait encore à l’époque du servage : 90% de la population travaillaient de manière contrainte au profit d’une petite élite. Cette réalité est souvent occultée. Le Tibet a perdu sa liberté (sa langue et sa culture sont menacées) en tombant totalement sous la coupe du gouvernement chinois, mais la grande majorité de la population a vu son statut social s’améliorer, même si c’est pour se retrouver gouverné par une dictature communiste réprimant sans pitié la moindre incartade politique.

La date du 28 mars est en fait l’anniversaire de la dissolution du gouvernement tibétain en 1959. Le choix de cette date a été vécu comme une provocation par les Tibétains en exil. L’abolition du servage a été, en fait, décidée que le 17 juillet 1959. Le choix de 2009 pour lancer cette commémoration était stratégique, c’était l’année du cinquantenaire des événement de 1959. Il s’agissait de justifier aux yeux du monde, la présence chinoise au Tibet. Ce territoire est stratégique pour la Chine, notamment pour le contrôle des ressources en eau d’une grande partie de l’Asie du Sud.

La Journée de la libération des serfs au Tibet (農奴解放日) est un élément important de la propagande chinoise. Elle s’inscrit toutefois parmi les dates anniversaires de l’abolition de l’esclavage dans les différentes parties du monde.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
Le drapeau de la Chine face au palais du Potala au cœur de Lhassa

Le drapeau de la Chine face au palais du Potala au cœur de Lhassa

Lire la suite

10 mars : il y a 64 ans les Tibétains se soulevaient contre l'occupation chinoise

La diaspora tibétai­ne commémore le soulève­ment de 1959 au Tibet contre l’invasion chinoise. Sur place, tout est verrouillé, la présence policière et militaire renforcée et le Tibet est fermé aux étrangers. À l’époque, le Tibet n’avait pas bénéficié d’une mobilisation internationale contre l’agression chinoise, comme c’est le cas aujourd’hui en faveur de l’Ukraine.

 

Voilà une cause bien éclipsée aujourd’hui par la crise ukrainienne, mais la diaspora tibétai­ne n’oublie pas ce rendez-vous annuel. Chaque année, le 10 mars, elle commémore le soulève­ment de 1959 au Tibet contre l’invasion chinoise.

Le 10 mars 1959, des dizaines de milliers d’hommes et de femmes sont descendus dans les rues de Lhassa pour réclamer l’indépendance du Tibet. Ce mouvement de protestation, porté par une population déjà exaspérée, fut réprimé dans un bain de sang (plus de 80 000 morts). Pékin considérait le Tibet comme appartenant à la zone d’influence chinoise, il n’était pas question d’imaginer son émancipation. Ce raisonnement est aujourd’hui celui de Moscou à l’égard de l’Ukraine.

Aujourd’hui, la commémoration se déroule à l’extérieur du pays, notamment en Inde, où une partie des Tibétains sont réfugiés. Notamment dans la ville himalayenne de Dharamsala, dans le nord de l'Inde où est réfugié le Dalai Lama. Au Tibet, tout est verrouillé, la présence policière et militaire renforcée et le pays est fermé aux étrangers pour quelques jours. Ceux-ci, d’ailleurs, ont été rares en Chine ces derniers temps, en raison de l’épidémie de covid.

Suite aux manifestations de 2008 au Tibet, lourdement réprimées par l’État chinois (plus de 200 morts, 5 000 prisonniers, condamnations à de lourdes peines de prison et des exécutions), la situation au Tibet ne cesse d’empirer : on déplore plus de 2000 prisonniers politiques tibétains, des morts sous la torture, des disparitions forcées, des violences des forces de polices contre des rassemblements pacifiques entraînant des morts. Depuis 2009 au Tibet, quelque 150 Tibétains se sont immolés par le feu pour protester contre cette répression. La plupart sont morts. Pékin alourdit son emprise sur la région, depuis 2019, il prélève de manière systématique l’ADN des 3,5 millions de Tibétains comme il l’a fait pour les 23 millions de Ouïghours. On ignore l’objectif précis de ce programme. En revanche, l’envoi de centaines de milliers d'enfants tibétains, âgés de 4 à 18 ans, dans des internats coloniaux chinois au Tibet, loin de leurs familles, est beaucoup plus clair : il vise à éradiquer la culture tibétaine. 

La Chine suit la crise ukrainienne avec intérêt, elle s’est abstenue à l’ONU de condamner l’agression russe. Elle le sait, un parallèle pourrait être fait avec l’invasion du Tibet en 1959. Elle est également dans le viseur de la communauté internationale pour sa politique d’élimination du peuple ouïghour et ses visées sur Taïwan.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

à lire : Himalaya à cœur ouvert, dans lequel, l’auteur Alain Laville, parle de la souffrance du peuple tibétain à travers une série de témoignages recueillis au Tibet.

 
tibet.png
Lire la suite
Chine, Fête des morts Bruno Teissier Chine, Fête des morts Bruno Teissier

5 avril : la fête des morts en Chine, fortement perturbée par l'épidémie

C’est Qingming, la fête des morts. D’ordinaire, pas un Chinois ne manquerait la cérémonie familiale traditionnelle lors de laquelle on nettoie les tombes et on fait des offrandes aux défunts. Cette année, le rebond de l’épidémie de Covid empêche beaucoup d’entre eux l’accès aux cimetières ou le retour dans la province d’origine.

 

Aujourd'hui, 5 avril 2022, c'est la fête des morts Qingmingjie (清明節) en Chine. Cette année, comme en 2020, la journée est perturbée par un rebond de la pandémie. Pour entrer dans les cimetières des grandes villes, il faut d’abord réserver sur internet, avec la date précise, l’horaire et présenter sa carte d’identité. Pas plus de trois personnes par tombe… D’ordinaire, pas un Chinois ne manquerait cette cérémonie familiale traditionnelle lors de laquelle on nettoie les tombes et on fait des offrandes aux défunts. Il est très compliqué d’aller sur les tombes, notamment à Shanghai dont les 25 millions d'habitants se retrouvent confinés, en alternance. L'année dernière, les 54 cimetières et columbariums de Shanghai ont été visités par 3 millions et demi de personnes.

Les traditions évoluent : en guise d’offrande, les Chinois se précipitent dans des magasins qui vendent des iPad et des iPhone… en papier, en tous points similaires aux vrais, accessoires et écouteurs fournis ! Ils vont ensuite les brûler sur les tombes de leurs ancêtres, comme ils le font avec de la fausse monnaie ou tout objet à travers lequel on souhaite honorer les défunts. 

Auparavant, les tombes ont été minutieusement nettoyées, décorées de fleurs, de bougies, pour ceux qui en ont la possibilité. Car, pour les milliers d’ouvriers qui ont migré loin de leur région natale, il reste la solution d’accomplir le rite dans la rue ou chez soi sinon de faire appel aux services d’un « remplaçant » qui accomplira pour eux le devoir filial ! C’est encore une nouveauté et une activité très lucrative pour des centaines de micro-entreprises qui ont flairé la bonne affaire. Moyennant un supplément, le « rempla­çant » peut même pleurer à la place de son client, vidéo ou photo à l’appui comme témoignage de l’accomplissement en bonne et due forme de la prestation ! Qingming, la fête des morts appelée aussi fête de la clarté (Qing) est célébrée en Chine depuis des millénaires et fut interdite au plus fort de la révolution culturelle (1966-1976).

Depuis 2008, Qingming donne droit à de trois jours de congé pour favoriser les retours en terre natale et pour désengorger les routes durant d’autres périodes de congés. Mais, cette année avec la flambée épidémique du Coronavirus, les autorités découragent vivement les déplacements.

Les résidents de Pékin sont découragés de quitter la ville sans raison valable. La province du Jilin (nord-est) a elle interdit les voyages vers d'autres provinces depuis le 14 mars. Certaines régions ont même fermé les lieux de services funéraires publics, conformément aux protocoles épidémiques, pour empêcher les rassemblements de masse. À Shenzhen, dans la province du Guangdong (sud), tous les sites de services funéraires sont temporairement fermés depuis le 14 mars…

Le cimetière de Fushouyuan, dans le district de Qingpu, a mis en place une plateforme en ligne permettant aux gens d'exprimer leur chagrin, leur amour et leurs souvenirs, en promouvant de nouvelles façons de rendre hommage et en contrôlant le nombre de visiteurs pour empêcher les rassemblements pendant la pandémie. Les internautes peuvent créer un lieu commémoratif pour leur propre famille avec de vieilles photos et des mémoires de leurs ancêtres. Les membres de la famille peuvent allumer des bougies, déposer des fleurs, modifier les détails biographiques de leurs proches, télécharger des photos et des vidéos et offrir des sacrifices virtuels et des objets commémoratifs via la plateforme. Le cimetière chinois devient ainsi virtuel.

Pour suivre les fêtes religieuses, partout dans le monde, consulter l’Almanach des fêtes religieuses

 
Lire la suite
Chine, Vietnam, Malaisie, Corée du Sud, Philippines, Nouvel an Bruno Teissier Chine, Vietnam, Malaisie, Corée du Sud, Philippines, Nouvel an Bruno Teissier

1er février : le nouvel an lunaire, fêté en Chine et dans toute l'Asie orientale

Des festivités qui ne se limitent pas au Nouvel an chinois car il est aussi fêté au Vietnam (la fête du Têt), en Indonésie, Malaisie, Corée du Sud, Thaïlande ou aux Philip­pines…

 

C’est le Nouvel An chinois (中国新年) : plusieurs pays asiatiques fêtent aujourd’hui leur entrée dans l’année du Tigre d’eau, un symbole pacifique et humaniste, l’an 4720 du calendrier chinois.

Dans beaucoup de pays d’Asie où ce jour donne lieu à des festivités grandioses, au Vietnam (la fête du Têt), en Indonésie, Malaisie, Corée du Sud, Thaïlande ou aux Philip­pines on n’apprécie guère le terme de Nouvel An chinois pour une fête que chaque pays s’est appropriée. De fait, il serait peut-être plus judicieux de parler de Nouvel An du calendrier chinois ou tout simplement de Nouvel An lunaire.

En Chine, la nouvelle année est une occasion de retrouvailles familiales, de retour dans sa terre natale ce qui donne lieu à d’innombrables allées et venues à travers le pays (plus de trois milliards de déplacements de personnes, ces dernières années pour toute la période des fêtes) avec son lot d’encombrements sur les routes, dans les gares aussi bien que dans les aéroports.

Pour célébrer cette fête marquante du calendrier, les Chinois du monde entier organisent des défilés hauts en couleur où se mêlent dragons, tigres et autres animaux du calendrier astrologique. Les participants, généralement habillés en tenue traditionnelle, portent des lampions et ne se gênent pas pour lancer des pétards censés chasser les démons. Cette manifestation, publique et joyeuse, est traditionnellement accompagnée d’une série de rituels à la maison qui perpétuent la tradition durant toute une semaine. Ainsi a-t-on pour coutume de rendre hommage aux ancêtres le premier jour puis de remettre aux enfants de petites enveloppes rouge et or (les hong bao) qui contiennent des étrennes et leur assurent réussite et prospérité pour l’année à venir. On s’habille de vêtements neufs ce jour-là où la couleur rouge domine, la couleur de la chance !

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
Lire la suite
1999, Chine, fête régionale, 20 décembre Bruno Teissier 1999, Chine, fête régionale, 20 décembre Bruno Teissier

20 décembre : Macao célèbre le jour où elle est tombée sous l'autorité de Pékin

La Journée de la création de la région administrative spéciale de Macao rappelle ce jour de 1999 où le Portugal a cédé sa colonie de Macao à la Chine.

 

La Journée de la création de la région administrative spéciale de Macao est célébrée chaque année le 20 décembre. Elle rappelle ce jour de 1999 où le Portugal a cédé le territoire de Macao à la Chine. 

Les Portugais étaient présents sur cette petite péninsule et les deux îles depuis le XVIe siècle. Le 20 décembre 1999, cette colonie portugaise, relativement prospère, est devenue la Région administrative spéciale de Macao de la république populaire de Chine (中華人民共和國澳門特別行), une région de moins en moins spéciale que Pékin est en train de normaliser sans grande résistance localement, à l’inverse de ce qui se passe dans l’ex-colonie britannique de Hong Kong, cédée à la Chine deux ans et demi avant Macao.-

La Journée de la création de la région administrative spéciale de Macao (澳門特別行政區成立紀念日), Dia Comemorativo do Estabelecimento da Região Administrativa Especial de Macau, est considérée comme un  simple « retour de Macao à la patrie ». Les festivités s’insèrent dans le « Macao Festival of Light 2021 » qui se déroule entre le 4 décembre 2021 et le 2 janvier 2022, de 19h00 à 22h00 célébrant  diverses fêtes festives, outre le 22e anniversaire de la création de la région administrative spéciale de Macao, le solstice d'hiver, Noël, le Nouvel An…

 
Lire la suite
1937, Chine, 13 décembre, massacre Bruno Teissier 1937, Chine, 13 décembre, massacre Bruno Teissier

13 décembre : le massacre de Nankin, épisode tragique de la guerre sino-japonaise

Une des pires humiliations pour la Chine que le massacre des habitants de Nankin opéré par l’armée d’occupation japonaise, lors de la prise de la ville, le 13 décembre 1937.

 

La Chine commémore un des grands massacres du XXe siècle. Selon les estimations locales, l’armée d’occupation japonaise aurait massacré quelque 300 000 habitants de la ville de Nankin (aujourd’hui appelée Nanjing) lors de la prise de la ville, le 13 décembre 1937 et dans les jours qui ont suivi. Nankin était alors la capitale de la république de Chine. Même si le bilan a sans doute été un peu surestimé par les Chinois, cet épisode a été un des plus tragiques et des plus humiliants de la guerre sino-japonaise.

Si le massacre de Nankin a profondément marqué la Chine, sa commémoration officielle est très récente, tant l’humiliation a été profonde. C’est en 1995, seulement qu’a été érigé un mur commémoratif sur lequel sont inscrits les noms des 300 000 victimes. Ce n’est qu’en 2014 que date, le 13 décembre, a été désignée comme le Jour commémoratif national pour les victimes du massacre de Nanjing (南京大屠杀遇难者国家纪念日) et érigée en deuil national. Depuis Pékin en fait un élément de propagande contre le Japon.

Depuis chaque année, exactement 10 h 01, les sirènes commencent à retentir et les automobilistes à travers la ville arrêtent leur voiture. Les piétons s’immobilisent eux aussi pendant une minute de silence en souvenir des victimes. Un cérémonial et un défilé militaires sont organisés au mémorial de la ville. Après le discours, 84 adolescents habiles de blanc lisent une déclaration de paix. Six représentants citoyens font sonner la cloche de la paix. Au total, 3 000 colombes blanches sont lâchées pour survoler la place commémorative. Malgré le froid hivernal, des milliers de personnes vêtues de vêtements sombres assistent à la cérémonie commémorative nationale du massacre avec des fleurs blanches épinglées sur la poitrine et défilent pour transmettre leurs condoléances aux derniers survivants encre en vie. Ainsi se déroule ce 84e anniversaire.

Chaque année, le gouvernement japonais est prié de s'excuser auprès des victimes du massacre de Nanjing et de leurs proches survivants et de verser une indemnisation appropriée. Ce qu’il n’a jamais fait. L'un des principaux auteurs du massacre de Nankin, le prince Yasuhiko Asaka, qui commandait les forces japonaises lors de l'assaut final de Nanjing, n'a jamais été inculpé de crimes de guerre.

Dans la diaspora chinoise, des cérémonies prennent un peu plus d’ampleur chaque année. En 2018, la ville de Toronto a inauguré un mur commémoratif du massacre de Nanjing et, depuis, organise une cérémonie.

 
Lire la suite