L’Almanach international
Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde
4 décembre : mineurs et pompiers fêtent la Sainte-Barbe
Le 4 décembre, ce sont les mineurs, les artificiers, et bien sûr, les pompiers qui fêtent leur sainte patronne ! Les amicales de pompiers organisent des banquets pour la Sainte-Barbe. Quant aux villes minières, elles font la fête en souvenir des puits fermés.
La Sainte-Barbe est un grand jour pour Saint-Étienne, ville minière jusqu'à la fermeture du dernier puits en 1983. Autrefois, cette journée était chômée et payée pour les mineurs qui portaient en procession la statue de la sainte de l'hôtel de ville jusqu'à chaque mine. Ce défilé au flambeau qui a lieu ce samedi, transporte Sainte Barbe jusqu'au Puits Couriot, aujourd'hui Musée de la mine où la soirée se termine par l'embrasement du site en un spectaculaire feu d'artifice.
Rendez-vous à 18 h. sur le parvis de la cathédrale Saint-Charles. À 18 h 45, la place Jean-Jaurès, la cathédrale Saint-Charles et le grand sapin de Noël seront mis en lumière. À 19 h 15, le défilé prendra le départ en musique, en direction du Puits Couriot. À 20 h, heure d’arrivée du défilé, vous pourrez assister à un spectacle pyrotechnique renouvelé et augmenté d’une performance artistique unique, tiré depuis le chevalement et le carreau du Musée de la mine qui fête ses 30 ans.
Il en est de même dans les Hauts-de-France, où depuis plus d’un siècle, les fêtes de la Sainte-Barbe font presque office de seconde fête nationale. Barbara incarne la convivialité, la simplicité et la solidarité : les valeurs fortes du pays noir.
Le 4 décembre, ce sont les mineurs, les artificiers, et bien sûr, les pompiers qui fêtent leur sainte patronne ! Les amicales de pompiers organisent des banquets pour la Sainte-Barbe. Cette fête se généralise sous la Troisième République : cérémonie religieuse, banquet et bal étaient de mise. La dimension festive se retrouve dans le faste des menus gargantuesques. Aujourd’hui, tous les corps ne fêtent pas la Sainte-Barbe. Certains ont conservé seulement la dimension conviviale en organisant un repas entre les membres du corps. Pourtant « faire Sainte Barbe » est souvent un moment privilégié pour réaffirmer la cohésion du groupe, rendre hommage aux disparus et décerner galons et médailles.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 3 décembre 2021
3 décembre : François-Xavier, le basque voyageur
C’est jour de fête et de célébration aujourd’hui à Goa (Inde) où la population, toutes religions confondues, vient honorer les reliques de son saint-patron, François Xavier, à la fois le saint patron des missionnaires, du tourisme, de la langue langue et également de la Mongolie…
C’est jour de fête et de célébration aujourd’hui à Goa (Inde) où la population, toutes religions confondues, vient honorer les reliques de son saint-patron, conservées dans l’église du Bon-Jésus. Mais l’exposition des reliques de saint François Xavier n'a lieu que tous les dix ans et attire pendant un mois et demi des millions de pèlerins (la prochaine est prévue en 2024). Rarement homme, à son époque, aura voyagé autant que François Xavier, ce qui lui vaut d’être à la fois le saint patron des missionnaires, du tourisme et également de... la Mongolie.
Né en 1506, en Navarre dans une famille noble, c’est au cours de ses études de théologie à la Sorbonne qu’il rencontre Ignace de Loyola. Ensemble ils fondent la Compagnie de Jésus (les Jésuites) en 1534. Puis François Xavier est ordonné prêtre en 1537. Trois ans plus tard, il embarque pour Goa d’où il parcourra, dix ans durant, une partie du sous-continent indien et de l’Asie du sud-est, jusqu’à Taïwan et au Japon. Partout, il établit des communautés chrétiennes. Il meurt en 1552 et l’on dit qu’il aurait prononcé ses dernières paroles dans sa langue maternelle, le basque. C’est pour cette raison que le 3 décembre est aussi la fête de l’euskara, la langue basque.
La Journée internationale de la langue basque (Euskararen Nazioarteko Eguna) a été institutionnalisée en 1995 par le gouvernement basque espagnol et l’Académie basque.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 3 décembre 2021
9 novembre : l'incontournable pèlerinage à Colombey-les-Deux-Églises
Le jour anniversaire de la mort du général De Gaulle est chaque année une journée importante de la scène politique nationale
La France est une république laïque mais cela n’interdit pas les pèlerinages et le culte des saints. Parmi les cérémoniaux les plus incontournables, en particulier en période préélectorale, celui de se rendre à Colombey-les-Deux-Églises en Haute-Marne où est enterré Charles De Gaulle. Ce petit village de la Haute-Marne est si médiatisé qu’il reçoit chaque année quelque 150 000 touristes. Le jour anniversaire de la mort du général De Gaulle, le 9 novembre 1970, est une de ces journées importantes de la scène politique nationale et de l’année gaullienne. L’an dernier, le président Macron y avait marqué la fin des célébrations de l’année De Gaulle, organisée pour le 130e anniversaire de sa naissance, les 80 ans de l’appel du 18 juin et le cinquantenaire de sa mort.
Cette année pas d’anniversaire particulier, mais une présidentielle en vue. Ce qui rend obligatoire la visite à la figure tutélaire, célébrée de l’extrême droite à la gauche, chacun revendiquant une partie de son héritage. Sont notamment attendus le Premier ministre, Jean Castex, Anne Hidalgo, Arnaud Montebourg et les cinq candidats au congrès des Républicains, ainsi que Christian Jacob, le président de LR. Depuis 2012, le RN envoie un représentant. Nicolas Dupont-Aignan sera présent aussi, ainsi que Florian Philippot, sauf si son refus de montrer un pass sanitaire lui fait renoncer. Le pétainiste Éric Zemmour aura, lui, la décence de s’abstenir de venir. On notera que le 9 novembre (anniversaire de la Nuit de cristal) est aussi à l’échelle mondiale, la Journée internationale contre le fascisme et l'antisémitisme.
Depuis la mort du général-président, Colombey-les-Deux-Églises, le village de 700 habitants où De Gaulle a terminé sa vie, est devenu un lieu de commémoration, avec l’édification en 1972 d’une croix de Lorraine, haute de 43,50 mètres, et l’inauguration, en 2008 par Jacques Chirac, d’un mémorial de 1 600 mètres carrés. La maison du grand homme, La Boisserie, achetée en 1934 comme résidence secondaire, est aujourd’hui un autre lieu de mémoire.
À 9 h 30, débute le traditionnel accueil républicain au sein de la Mairie de Colombey-les-Deux-Églises. À 11 h 10, un accueil républicain est prévu à la Croix de Lorraine, à la suite de cela une cérémonie se déroulera aux abords du monument.
Certains politiques, comme Anne Hidalgo, profiteront du voyage pour faire une visite au Mémorial de Verdun, à deux jours des célébrations du 11 novembre, à ainsi qu’à la nécropole nationale de Douaumont.
En ce 9 novembre, Marine Le Pen candidate à la Présidentielle 2022 a choisi de faire une visite à Bayeux (Calvados), ville d’un discours fameux du général De Gaulle en 1944. Elle déposera ensuite une gerbe de fleurs devant la Croix de Lorraine à Courseulles-sur-Mer.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 8 novembre 2021
Mise à jour 9 novembre 2024 : Cette année, pas d’élections en vue. La seule personnalité à avoir fait le voyage pour son adoubement dans ce lieu symbolique est, bien sûr, Michel Barnier, le nouveau premier ministre.
Dans l’opposition, le mythe est aujourd’hui cultivé par Jordan Bardella, qui a choisi précisément ce 9 novembre pour faire paraître son livre promotionnel, Ce que je cherche (Fayard). On n’a pas dû lui dire que les origines du parti qu’il préside sont justement l’antigaullisme.
17 octobre : il y a 60 ans, on noyait les Algériens dans la Seine
Le 17 octobre 1961, quelque 20 à 30 000 Algériens de Paris manifestaient pacifiquement pour protester contre le couvre-feu auquel ils étaient astreints. Sur ordre de Maurice Papon, préfet de police de Paris, les forces de l’ordre lancèrent un l’assaut qui sera sans pitié… plusieurs centaines de morts seront à déplorer.
Le 17 octobre 1961, quelque 20 à 30 000 Algériens de Paris manifestaient pacifiquement pour protester contre le couvre-feu auquel ils étaient astreints. Sur ordre de Maurice Papon, préfet de police de Paris, les forces de l’ordre lancèrent un l’assaut qui sera sans pitié : ceux qui cherchaient à rentrer chez eux furent arrêtés au pont de Neuilly et jetés dans la Seine par les policiers. Très peu savaient nager, la plupart se sont noyés. D’autres ont été retrouvés pendus près du Centre d’identification de Vincennes. La police, qui à l’époque n’avait admis que 3 morts, reconnaît aujourd’hui 140 victimes, les historiens évoquent 200 à 600 morts et disparus.
Le drame a longtemps été occulté, notamment par la tuerie policière du métro Charonne, l’année suivante, autre page noire des années De Gaulle qui couvrait la police de peur qu’elle ne le protège pas de l’OAS. Il a fallu la publication de l’ouvrage de l’historien Jean-Luc Einaudi et la manifestation anniversaire de 1991 pour que la mémoire des faits resurgisse et que les familles demandent réparation ; puis un procès (Papon contre Einaudi), en 1999, pour que l’État admette la réalité du « massacre ». Lionel Jospin s’opposera à une reconnaissance officielle. Le 17 octobre 2012, le président Hollande publie un communiqué : « Le 17 octobre 1961, des Algériens qui manifestaient pour le droit à l'indépendance ont été tués lors d'une sanglante répression. La République reconnaît avec lucidité ces faits. Cinquante et un ans après cette tragédie, je rends hommage à la mémoire des victimes ». Il oublie de préciser que la manifestation était pacifique, comme c’est indiqué sur la plaque apposée par le maire de Paris en 2001 sur le pont Saint-Michel où a lieu la commémoration annuelle, au cours de laquelle une gerbe est jetée dans la Seine. Cette plaque a été remplacée par une stèle le 17 octobre 2019. En 2021, le président Macron dénonce, pour la première fois, des « crimes inexcusables pour la République ».
Quant à l’Algérie, elle a fait du 17 octobre la Journée nationale de l’Émigration. Celle-ci est célébrée à Alger au musée national du Moudjahid, en présence de moudjahidine de la Fédération France du FLN, d’historiens, de représentants de la gendarmerie nationale et de la DGSN.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 16 octobre 2021
Mise à jour 2024 : L’Assemblée nationale a voté jeudi 28 mars 2024 un texte demandant au gouvernement l’instauration d’une journée de commémoration du massacre du 17 octobre 1961. Sans surprise, seuls les députés issus des rang du Rassemblement national ont voté contre.
18 juin : la commémoration de Waterloo, l'ultime défaite de Napoléon
La Belgique organise de grandes célébrations pour le 205e anniversaire de la bataille de Waterloo, présidées par le roi des Belges. Au Royaume-Uni, le Waterloo Day est commémoré et célébré chaque année par certains régiments de l' armée britannique.
Cette année, on commémore le bicentenaire de la mort de Napoléon. Et aujourd’hui, c’est l’anniversaire de sa dernière bataille, cinq ans plus tôt. Comme chaque année, la Belgique organise de grandes célébrations, présidées par le roi des Belges et en présence d’un certain nombre de personnalités venues de toute l’Europe pour le 205e anniversaire de la bataille de Waterloo. La France, où on n’est guère disposé à célébrer une défaite, ne sera représentée que par son ambassadeur à Bruxelles. D’ailleurs, la décision de la Belgique de frapper une pièce commémorative de la bataille a eu du mal à passer à Paris. Waterloo, on le sait, est l’ultime défaite de l’empereur des Français, suivie de son exil à Sainte-Hélène où il meurt le 5 mai 1821.
On justifie cette absence des gouvernants français par un « agenda commémoratif chargé », centré sur l’autre 18 juin, celui de l’appel du général De Gaulle, en 1940 dont on célèbre le 75e anniversaire. Une cérémonie a d’ailleurs eu lieu hier au Mont-Valérien, en présence de François Hollande, Manuel Valls, Jean-Yves Le Drian…
Le Mémorial de la Bataille de Waterloo 1815 est un site unique en Belgique, avec 350 000 visiteurs par an, Waterloo est devenu le deuxième site touristique le plus visité de Belgique après Bruges. Il est situé près de Bruxelles. C’est à la fois un monument de commémoration et un musée historique. Le site de la bataille de Waterloo a bien changé. Les bâtiments du Hameau du Lion ont été pour la plupart détruits en prévision du bicentenaire de la bataille afin de rendre une vision plus claire du terrain. La Butte du Lion trône sur le plateau avec le Panorama à ses côtés. Le site de Waterloo est l’ancien champ de bataille le plus fréquenté d’Europe. Chaque année, ont lieu des festivités, plus touristiques qu’officielles. En 2021, elles se sont déroulées du 7 au 13 juin.
Ce 18-Juin fait aussi l’objet une cérémonie annuelle au Royaume-Uni où le Waterloo Day est célébré chaque année par certains régiments de l'armée britannique, de la même manière que la Royal Navy célèbre le Trafalgar Day chaque 21 octobre.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 17 juin 2021
27 mai : sur fond de montée de l’extrême droite, la France célèbre la Résistance et son héritage : le modèle social français
Depuis 2013, le 27 mai est la Journée nationale de la Résistance. Ce n’est pas un jour férié mais une célébration d’homme et de femmes qui, pour certains, ont donné leur vie pour vaincre le fascisme. C’est aussi l’occasion de célébrer les acquis de la Résistance.
Depuis 2013, le 27 mai est la Journée nationale de la Résistance. Ce n’est pas un jour férié mais une célébration d’hommes et de femmes qui, pour certains, ont donné leur vie pour vaincre le fascisme. C’est aussi l’occasion de célébrer les acquis sociaux de la Résistance.
Le 27 mai marque la date de la première réunion du Conseil national de la Résistance (CNR), présidée par Jean Moulin, qui s'est déroulée le 27 mai 1943, rue du Four, à Paris.
Jean Moulin, préfet révoqué par le régime de Vichy, reçut du Général de Gaulle, au début de l'année 1942, la mission de rallier et d'unir les principaux mouvements de résistance afin de créer une véritable armée secrète œuvrant sur le territoire occupé par l'ennemi, sous une même autorité. C’est ainsi que furent réunis, dans un même lieu, au cœur de Paris occupé, les représentants des principaux mouvements de résistance français ainsi que des principaux partis politiques (radicaux, républicains, socialistes, communistes…) et syndicats (CFTC, CGT…) existant avant la guerre. Ensemble, ils allaient œuvrer à coordonner l’action de la Résistance et, dans la perspective de la libération du territoire national, à préparer la refondation de la République.
Le 15 mars 1944, après plusieurs mois de négociations, a été adopté, à l'unanimité, le programme du CNR. Il appelle à l'intensification de la lutte contre l'occupant et ses collaborateurs français, organisant l'insurrection armée, mais il jette également les bases d'une République nouvelle, profondément démocratisée, s'appuyant sur "un ordre social plus juste". La France de 2021 vit encore sur les créations du CNR : en premier lieu le régime général de la Sécurité sociale, les comités d'entreprise qui protège les salariés, la généralisation de l’assurance vieillesse, le statut de la Fonction Publique, le rétablissement de la semaine de 40 heures (passé à 35 heures un demi-siècle plus tard), la suppression de l'abattement de 10 % sur les salaires des femmes (même si l’égalité salariale n’est toujours pas atteinte), 3 semaines de congés payés (passé ensuite à 4 puis à 5)… Rien de tout cela n’existe dans un pays aussi prospère que les États-Unis. Le modèle français n’est pas unique mais n’existe que dans une dizaine de pays dans le monde. Et il convient de le défendre, c’est sur lui que repose le lien social français. Le 27 mai est une journée pour le rappeler à tous les blasés du système et autres gilets jaunes ignorants de ce qu’ils doivent à la Résistance.
18 mars : Il a 150 ans, la Commune de Paris, le clivage Paris-province déjà !
Le 18 mars 1871, les Parisiens se rebellent contre le gouvernement. C'est le début de la Commune qui durera 72 jours et se terminera dans le sang.
Le 18 mars 1871, les Parisiens se rebellaient contre le gouvernement, lequel se réfugiait à Versailles où s’était déjà établie l’Assemblée. Celle-ci est avait été élue deux mois plus tôt par un scrutin biaisé, la très grande majorité des députés est monarchiste alors que les Parisiens ont élus 37 républicains sur un total de 43 députés élus par la capitale. Parmi les élus parisiens, on trouve Louis Blanc, Georges Clemenceau, Victor Hugo… Les Parisiens ont résisté aux Prussiens, ils ne s’estiment pas vaincus. La province, sensible aux opinions des notables locaux, veut majoritairement la paix et a poussé à un armistice. Le décalage est total, même si des mouvements d’insurrections vont aussi s’organiser à Marseille, Lyon… même à Narbonne, où elles ne dureront que quelques jours voire quelques heures.
Le 18 mars 1871, le chef du gouvernement provisoire, Adolphe Thiers, fait arrêter Auguste Blanqui, l'un des leaders du mouvement, et envoie des troupes pour désarmer la Garde nationale. Mais celles-ci fraternisent avec la foule et la Garde nationale. En quelques jours, la Commune de Paris s'organise en une entité politique indépendante, avec un contre-gouvernement.
À Paris, la « Commune » s’institue sur le modèle de celle de 1792, dure 72 jours, du 18 mars au 28 mai 1871. Elle s’est terminée par le massacre d’au moins 20 000 insurgés, ou soupçonnés de l’être, sans autre forme de procès du 21 au 28 mai 1871, la « semaine sanglante». Sur plus de 38 000 insurgés jugés en conseil de guerre, 7 500 sont déportés en Algérie et en Nouvelle-Calédonie, comme Louise Michel. Les survivants sont amnistiés en 1880.
L’idéal d’un régime républicain, démocratique et socialiste n’aura pas le temps de se mettre en place mais l’héritage resurgira au cours des décennies suivantes : l’instruction gratuite, laïque et obligatoire, la suppression de l’enseignement religieux à l’école, la séparation de l’Église et de l’État, la valorisation du statut de l'ouvrier et de ses droits… la IIIe République y puisera une partie de ses idées et de sa politique, au bénéfice de la France toute entière.
Cette dernière révolution française du XIXe siècle a eu un grand retentissement dans le monde. Son souvenir sera plus tard cultivé, notamment, par l’URSS. Un drapeau rouge de la commune offert en 1924 par une cellule parisienne du PC a été déposé dans le mausolée de Lénine. Chaque année, le 18 mars, on célébrait à Moscou la Journée de la commune de Paris.
Dans les années 1920 et 1930, de nombreux documents et objets, témoins de la Commune de Paris, sont arrivés en URSS de diverses manières et constituent aujourd'hui un ensemble muséographique important (y compris de grandes collections de matériaux visuels) dans plusieurs collections du RGASPI. Le détour par Moscou est indispensable pour de nombreux chercheurs travaillant sur cette révolution.
Ce timbre-poste soviétique, émis en 1971, pour le centenaire, est un témoin de cet intérêt, encore dans l’URSS fossilisée de Brejnev.
21 février : avenue Ibrahim Ali, Marseille, en mémoire d'un adolescent victime du racisme
Chaque 21 février la famille et les amis d’Ibrahim Ali, jeune français d’origine comorienne assassiné par des militants du Front National, se réunissent pour honorer sa mémoire. Cette année pour la première fois la commémoration est officielle.
Chaque 21 février la famille et les amis d’Ibrahim Ali, jeune français d’origine comorienne assassiné par des militants du Front National, se réunissent pour honorer sa mémoire. L’habitude avait été prise ce jour-là de fabriquer des plaques de rue à son nom et de les accrocher avenue des Aygalades, un axe du 15e arrondissement de Marseille où il vivait et où il a été tué d’une balle dans le dos alors qu’il courrait pour attraper son bus le 21 février 1995.
Ce dimanche 21 février 2021, ce sera chose faite très officiellement, en présence du maire de Marseille, Benoît Payan (PS) : l’avenue des Aygalades devient l’avenue Ibrahim Ali. La demande avait été relayée par Sami Ghali, alors sénatrice PS, et aujourd’hui maire de l’arrondissement et maire adjointe de Marseille. C’est le dénouement d'un long combat, entamé par la famille et les proches de la victime.
Le 21 février 1995, en pleine campagne présidentielle, trois militants du Front national collent des affiches pour le candidat Jean-Marie Le Pen : Robert Lagier, Mario d’Ambrosio et Pierre Giglio. Deux des colleurs sont armés. L’un d’eux fait feu sur un jeune qui court. C’était Ibrahim Ali, un lycéen qui sortait d’une répétition de son groupe de rap, B.Vice. Le tireur sera puni de 15 ans de prison.
Pendant 26 ans la mairie de Marseille fait la sourde oreille à toute commémoration. Jean-Claude Gaudin, maire (LR) de 1995 à 2020, ne répond a aucune des lettres. Il faut attendre 2015, pour qu’une plaque soit finalement posé à l’endroit de l’assassinat, mais la mairie n’organise aucune cérémonie. Le lycée de l'Estaque, ancien établissement scolaire de l'adolescent, a également dévoilé une plaque hommage en 2018.
En 2020, la mairie de Marseille est passée de justesse à gauche, mais le Rassemblement national a tout de même obtenu 26% des voix aux municipales de 2020 dans le 15e arrondissement. Quant à l’avocat des parties civiles, Gilbert Collard, il s’est engagé par la suite au Front National ! Il est aujourd’hui eurodéputé RN. Finalement, le 8 février 2021, le conseil municipal de Marseille vote le changement de nom de l’avenue, les élus LR se sont résignés à voter la motion avec la gauche, mais contre le RN, l’héritier du FN qui continue a coller ses affiches dans le quartier sans se poser de question. Hommage est rendu à un adolescent de 17 ans victime d’un crime purement gratuit et surtout raciste.
29 janvier : Thomas Paine, révolutionnaire et homme de bon sens
Chaque année, le 29 janvier les milieux libres penseurs américains célèbrent Thomas Paine, le jour de son anniversaire. Les Français ont bien oublié ce député du pas de Calais qui militait contre la peine de mort…
Chaque année, le 29 janvier les milieux libres penseurs américains célèbrent Thomas Paine, le jour de son anniversaire. Il est né en 1837 en Angleterre, mais Benjamin Franklin le fait venir en Amérique, où il arrive en 1774. Le 10 janvier 1776, il publie Common Sense (“Sens commun”) rien à voir avec le mouvement utra conservateur français , ce pamphlet républicain qui promeut l’indépendance de l’Amérique connaît un succès immédiat. D’éditions en éditions, il dépassera les 500 000 exemplaires. Il inspirera George Washington et participera à la création des État-Unis. Aujourd’hui, l’Amérique de Trump ne cultive guère l’héritage d’un penseur qui dès 1775 demandait l’abolition de l’esclavage, prenait position contre les religions, prônait l’éducation publique et gratuite et réfléchissait à un revenu minimum universel. Le personnage n’est pas en phase avec l’Amérique de son époque ni avec celle du moment, hormis dans quelques cercles intellectuels.
L'Association historique nationale Thomas Paine, à New Rochelle, dans l'État de New York, lui rend hommage en déposant une gerbe sur son monument au Thomas Paine Memorial Museum, qui abrite certaines de ses lettres et effets personnels. Le musée est situé sur les anciennes terres agricoles où il s’était un temps retiré. Dimanche prochain des conférences seront données pour cultiver sa mémoire et essayer de promouvoir une Journée du bon sens (Common Sense Day) qui a encore peu d’échos.
Les Français seraient également bien inspirés de se souvenir de ce personnage qui fut une figure de la Révolution française. Réfugié en France car les Anglais le considéraient comme un traitre, il a été naturalisé français et fut élu député du Pas de Calais en 1792. Il habitait à Paris, au 10 rue de l’Odéon. On lui doit un traité sur les droits de l’homme et un plaidoyer en faveur de l’abolition de la peine de mort. Plutôt que d’exécuter Louis XVI, il avait proposé d’exiler le roi déchu en Amérique. Ses positions lui valurent la prison sous la terreur. S’il échappa à la guillotine, c’est grâce à l’intervention de l’ambassadeur des États-Unis à Paris. Il est ensuite un des rares députés à critiquer le caractère autoritaire du Directoire. L’arrivée de Napoléon au pouvoir le convaincra de quitter la France pour se retirer en Amérique où ses positions de libre penseur vont le marginaliser. Il est mort en 1809 à 1809, à Greenwich Village, New York. Il habitait au 59 Grove street.
Les Anglais ne l’ont pas totalement oublié, la ville de ses origines, Lewes, dans le Sussex, lui consacre une semaine de festivités chaque début juillet.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
6 décembre : la mort de Malik Oussékine toujours dans les mémoires
Dans l’histoire des bavures policières, il en est une qui a frappé les esprits et qui est régulièrement commémorée. En 2006, Bertrand Delanoë, faisait poser une plaque sur les lieux du « drame ».
Dans l’histoire des bavures policières, il en est un qui a frappé les esprits plus que d’autres et qui est régulièrement commémoré. En 2006, Bertrand Delanoë, faisait poser une plaque sur les lieux du drame, disons plutôt du crime. « À la mémoire de Malik Oussekine / étudiant / âgé de 22 ans / frappé à mort / lors de la manifestation / du 6 décembre 1986 ». La plaque le mentionne pas la qualité de policier en service des agresseurs, lesquels ne seront pas emprisonné pour leur crime. Le ministre de l’Intérieur s’appelait Charles Pasqua. « Je vous vous couvre » avait-il dit aux forces de l’ordre quelques jours plus tôt. Très vite les bavures se sont multipliées. Celle qui coûté la vie au jeune Malik Oussékine sera celle qui fera prendre conscience de cette dérive.
On était dans une période manifestations étudiantes contre une réforme très controversée des universités. Malik Oussékine ne faisait pas partie des manifestants, ce soir du 5 décembre 1986, il sortait d’un club de jazz. Vers minuit, trois policiers « voltigeurs » le prennent en chasse sans qu’il ait commis la moindre infraction. Il parvient à se réfugier dans un hall d’immeuble, aidé par un habitant qui rentrait chez lui. Malheureusement, l’un des policiers parvient lui aussi à se glisser à l'intérieur et ouvre à ses deux collègues. Les trois CRS rouent de coups de pied et de matraque, dans le ventre et dans le dos, Malik Oussekine, tombé à terre, qui leur dit pourtant qu'il n'a rien fait. La victime, frappée à mort, ne se relèvera pas. Dans ce hall, pas de caméra, mais un témoin qui lui même a reçu quelques coups de matraque et pourra témoigner de la violence de l’intervention policière, laquelle était sans aucun objet. L’émotion a été très forte sur le moment. Les policiers ont été jugés aux assises plusieurs années après les faits et n’ont écopé que d’une peine symbolique. Aucun n’est allé en prison ni avant ni après le procès. Les leçons n’ont pas été tirées.
7 novembre : 361 ans après, le traité des Pyrénées divise encore
Chaque année, le 7 novembre à Perpignan, c’est la Diada de Catalunya Nord. Des centaines de manifestants, parfois des milliers, se rassemblent place de Catalogne pour dénoncer un traité vieux de 361 ans.
Chaque année, le 7 novembre à Perpignan, c’est la Diada de Catalunya Nord. Des centaines de manifestants, parfois des milliers, se rassemblent place de Catalogne pour dénoncer un traité vieux de 361 ans. Cette année, toutefois, en raison du confinement, cet anniversaire est organisé par “Col·lectiu 7 de Novembre” de manière radiophonique et sur internet.
Le Traité des Pyrénées a été conclu entre la France et l’Espagne le 7 novembre 1659 pour mettre fin à 25 ans de guerre entre les couronnes de France et d’Espagne. Le traité a été signé sur un territoire demeuré neutre entre les deux pays jusqu’à nos jours, l’île des Faisans sur le fleuve Bidassoa qui sépare les deux pays. Les monarques étaient représentés par leurs premiers ministres, Mazarin et don Luis de Haro. On pourra noter que cette frontière française est la seule à ne pas avoir bougé depuis aussi longtemps.
Les catalanistes dénoncent aujourd’hui un traité des Pyrénées qui a séparé la Catalogne en deux. Ils déplorent le déclin de la Catalogne française, le Roussillon, en proie au chômage, dont la capitale, Perpignan est tombée récemment dans l’escarcelle de l’extrême droite. Cette situation contraste avec le dynamisme de Barcelone et de la Catalogne, surtout dans les territoires qui depuis quelques années ne veulent plus être espagnols. Faute d’une indépendance de la Catalogne, peu probable, et d’une modification d’une aussi vieille frontière (une des plus anciennes d’Europe), encore moins probable, les militants régionalistes réclament un statut d’autonomie comparable à celui de la Corse. Le manifeste 2020 de la Diada réclame de nouveau un statut particulier pour la Catalogne Nord, la ratification par l’État français de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires, et dénonce les entraves que met l’État à l’essor du développement de l’enseignement en catalan sur le territoire. Il est question de créer un parti politique pour représenter ces idées. Il faudra aussi lui trouver des électeurs, le Parti Unitat Catalana ayant rarement dépassé les 3%.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 7 novembre 2020
Mise à jour 2023 : La Diada 2023 s’est déroulée le samedi 4 novembre et a rassemblé un millier de personnes. Cette année quatre associations co-organisatrices, Catalogne Nord pour l’Indépendance/ANC, la Délégation du Conseil de la République, le Casal de Perpinyà et Òmnium Catalonia Nord, ont souhaité alerter l’opinion publique sur l’urgence à promouvoir l’usage et la transmission de notre langue catalane dans tous les secteurs de la vie sociale, dans l’espace public et dans les médias locaux. Les militants ont demandé à ce que la langue catalane devienne officielle en Catalogne Nord. Ils ont notamment dénoncé la décision du tribunal de Montpellier contre ces maires des Pyrénées-Orientales qui veulent assurer les séances ou une partie des séances de leurs conseils municipaux en catalan avec une traduction française. Les manifestants ont aussi réclamé l'ouverture des frontières au col de Banyuls et en Cerdagne, au nom du droit de la libre circulation des personnes en Europe. #DiadaCatNord
Depuis qu’en 2020, elle a été remportée par l’extrême droite, la municipalité de Perpignan tente de freiner au maximum toute fête ou célébration catalaniste.
18 septembre : une feria de Nîmes sous le signe de la covid
Cette année la feria des Vendanges à Nîmes sera réduite à sa plus simple expression. Les arènes accueille quatre corridas et une novillada entre le 18 et le 20 septembre. Comme celles d'Arles, les arènes de Nîmes ne pourront pas accueillir plus de 5 000 spectateurs tout compris, c'est à dire qu'en retirant tous les places réservées aux acteurs eux-mêmes de la corrida, il ne restera plus que 4 000 billets par spectacle à la vente. Signe des temps, il n'y aura pas de bodega, les bars et restaurants ne pourront servir que des clients assis en terrasse et tout le monde devra fermer à 2h du matin.
Aujourd’hui, corrida à 17h30 et abrivado (lâchers de taureaux dans les rues spécialement fermées pour l'occasion) à 20h. , rue de la République (Manade de la Saladelle).
Pour inaugurer la Feria des Vendanges, les vignerons de l'AOC Costières de Nîmes viennent récolter les 200 pieds de vignes plantés aux abords de la Tour Magne en plein cœur des Jardins de la Fontaine. Après Montmartre, il s’agit seulement du deuxième vignoble de France localisé en plein centre-ville.
Sur tous les boulevards de Nîmes et dans tout l’écusson, le port du masque restera obligatoire de 9h à 2h du matin (J+1) jusqu’au 20 septembre 2020.
4 septembre : la république française a 150 ans
La France commémore, discrètement, le 150e anniversaire de la chute de son dernier monarque et l’instauration de la république.
Septembre 1870, le Second Empire se termine piteusement par la captivité de l’Empereur, défait à Sedan et tombé aux mains des Prussiens le 2 septembre. À Paris, la foule réclame la république et envahit l’Assemblée nationale. Finalement, c’est à l’Hôtel de Ville que Léon Gambetta, accompagné de quelques autres députés, proclame la République le 4 septembre. « Louis-Napoléon Bonaparte et sa dynastie sont déclarés déchus du pouvoir. » déclare Jules Favre. Ce régime sera la IIIe République.
L’homme de a situation est Léon Gambetta. Il est né le 2 avril 1838 à Cahors dans le Lot. 2020 est aussi l’année du centenaire de l’entrée du cœur de Léon Gambetta au Panthéon le 11 novembre 1920. À Cahors, « L’année Gambetta » démarre le vendredi 4 septembre 2020 à 14 h 30 à la mairie.
De nombreuses villes françaises ont une rue du 4-Septembre dont la plupart des habitants généralement, ignore la référence historique. La date n’a guère été commémorée. Pour ce 150e anniversaire, le président Macron qui s’exprime publiquement, compte associer un plan de restauration du pacte républicain au plan de relance économique qui fait suite à la crise de la covid.
Le symbole resservira. En 1958, c’est le 4 septembre, place de la République, que Charles de Gaulle, alors président du Conseil, présente son projet de Ve république. Il voulait éviter que son coup politique soit vu comme un coup d’État.
14 juillet : la tradition immuable du défilé militaire français
Chaque année depuis 1880, la République fête la Nation le 14 juillet par un défilé militaire sur les Champs-Élysées. Cet hommage à l’armée attire des millions de Français devant leur téléviseur et des milliers de Parisiens sur le parcours du défilé.
Chaque année depuis 1880, la République fête la Nation le 14 juillet par un défilé militaire. La coutume a été instaurée dix ans après la défaite de la France à Sedan contre la Prusse. C’est depuis 1919, et le défilé de la victoire, qu’il se déroule sur les Champs-Élysées. Jusque-là, il avait lieu sur l’hippodrome de Longchamp (sauf en 1915). Chaque année, cet hommage à l’armée attire des millions de Français devant leur téléviseur et des milliers de Parisiens sur le parcours du défilé.
Étonnée de cette singularité française (la France est quasiment la seule démocratie à célébrer ainsi sa fête nationale !), l’écologiste Éva Joly, d’origine norvégienne, avait proposé en 2011 de remplacer le défilé militaire par un défilé citoyen comme cela se fait dans certains pays, notamment la Norvège. Elle déclarait « avoir rêvé » du remplacement du défilé militaire par un « défilé citoyen où nous verrions les enfants des écoles, où nous verrions les étudiants, où nous verrions aussi les seniors défiler dans le bonheur d'être ensemble, de fêter les valeurs qui nous réunissent ».
Cette année 2020, faire défiler les soignants en plus des militaires aurait pu avoir du sens comme l’avait suggéré le président Macron. Finalement cette variante n’a pas été retenue. Dommage, cela aurait pu faire évoluer la cérémonie nationale vers une plus grande implication des citoyens. En 1946, pourtant, le Parti communiste avait obtenu que des ouvriers, qui avaient participé à l’effort de guerre, défilent sur les Champs-Élysées. Ce fut la seule exception. La tradition… En 2020, toutefois, en raison de l’épidémie de covid-19, le défilé militaire du 14-Juillet a été remplacé par une cérémonie sur la place de la Concorde, à 10h45.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
29 juin : Tahiti fête la perte de son indépendance
Officiellement, c’est la fête de l’autonomie, dont on célèbre aujourd’hui le 36e anniversaire par de nombreuses animations publiques sur le front de mer. Une « cérémonie protocolaire » avec levée des couleurs et hymne territorial aura également lieu à 15 heures devant le monument dédié à l’autonomie dans les jardins de Paofai.
Officiellement, c’est la fête de l’autonomie, dont on célèbre aujourd’hui le 36e anniversaire par de nombreuses animations publiques sur le front de mer. Une « cérémonie protocolaire » avec levée des couleurs et hymne territorial aura également lieu à 15 heures devant le monument dédié à l’autonomie dans les jardins de Paofai.
Cette fête est controversée car c’est aussi l’est l’anniversaire de la cession à la France de la souveraineté sur tous les territoires dépendant de la couronne de Tahiti par le roi Pomare V en 1880. Cette fête de l'autonomie est très mal perçue par une partie de la population qui y voit l'anniversaire de la perte de l'indépendance de leur État. Il a fallu, en effet, attendre 1984 pour qu'une loi française confére aux Polynésiens un gouvernement local.
Inventé par Gaston Flosse en 1985, le défilé (Hiva Vaevae) sur l’avenue Pouvana’a a Oop a été suspendu en 2004, puis remis au goût du jour lors du retour au pouvoir du vieux dirigeant en 2014. En 2018, le défilé n’a pas eu lieu, mais cette année pour le 35e anniversaire, quelque 14000 personnes doivent défiler pour la célébration qui se termine par un feu d’artifice.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
27 mai : journée de la Résistance en France, mémoire du CNR et de son programme
À l'initiative de François Hollande, la France fête depuis 2013 la Journée nationale de la résistance. Le 27 mai est la date anniversaire de la création du Conseil National de la Résistance, autour de Jean Moulin.
À l'initiative de François Hollande, la France fête depuis 2013 la Journée nationale de la résistance. Le 27 mai est la date anniversaire de la création du Conseil National de la Résistance (CNR), autour de Jean Moulin.
Créé en 1943, le CNR était l'organe qui dirigea et coordonna les différents mouvements de la Résistance intérieure française pendant la Seconde Guerre mondiale, toutes tendances politiques comprises.
Réuni pour la première fois le 27 mai 1943 au 48 rue du Four dans le 6e arrondissement de Paris, le Conseil national de la Résistance regroupe représentants des mouvements de Résistance (Libération-nord et sud, Combat, Franc-tireur, OCM, Front national, Ceux de la Libération et Ceux de la Résistance) des partis politiques (PCF, SFIO, Parti radical-socialiste, Parti démocrate Populaire, Fédération républicaine, Alliance démocratique) et des confédérations syndicales (CGT et CFTC). Présidé par Jean Moulin, il adopte, après débat, une motion de soutien au général de Gaulle « qui fut l'âme de la Résistance aux jours les plus sombres et qui n'a cessé depuis le 18 juin 1940 de préparer en pleine lucidité et en pleine indépendance la renaissance de la Patrie détruite comme des libertés républicaines déchirées ».
Ces dernières années, il était de bon ton dans les milieux de la droite française de vouloir liquider l’héritage du CNR en matière de gestion du pays (sécurité sociale, régime de retraite, droit du travail…). À l’heure de la « guerre » contre la Covid-19, cette démarche semble pour le moins incongrue.
Le "modèle social français" est en effet issu d'un texte, présenté par le Conseil national de la Résistance (CNR), d'une douzaine de pages, vieux de plus de 75 ans, à la diffusion clandestine et au titre improbable, "Les jours heureux". Le CNR est à l'origine de la création de l'ENA (octobre 1945), des premières ordonnances sur la Sécurité Sociale (octobre 1945), de la nationalisation de la Banque de France et des grandes banques de crédit (décembre 1945), de la nationalisation du gaz et de l'électricité et des grandes compagnies d'assurances (avril 1946), de la loi sur les Comités d'entreprise, de la création des Charbonnages de France et nationalisation de toutes les Houillères (mai 1946), de la loi sur les prestations familiales (août 1946), sur les assurances vieillesse (septembre 1946), sur le statut de la Fonction Publique (octobre 1946). Le projet a lancé le rétablissement de la semaine de 40 heures, la suppression de l'abattement de 10% sur les salaires des femmes - mais le droit de vote et d'éligibilité des femmes, effectif pourtant en 1945, n'était pas prévu dans le programme du CNR -, une augmentation de 130% des retraites, 3 semaines de congés payés pour les jeunes travailleurs. Des syndicats indépendants sont reconstitués… Le patronat est mécontent mais, discrédité pour avoir largement collaboré pendant l'Occupation avec les Allemands, il n'a pas eu les moyens de s'y opposer. Depuis une trentaine d’années, les tentatives de le liquider se sont multipliées.
Denis Kessler, le vice-président du MEDEF, né en 1952, proposait en 2007, de liquider tous ces acquis. « La liste des réformes ? C'est simple, prenez tout ce qui a été mis en place entre 1944 et 1952, sans exception. Elle est là. Il s'agit aujourd'hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance ! » Affirmait-il dans un éditorial publié dans Chalenges le 4 octobre 2007.
Sources : fondationresistance.org, L’Express, Médiapart…
24 avril : la date sacrée des Arméniens
C’est la date sacrée des Arméniens du monde entier, la commémoration des victimes du génocide (Medz Yeghern). Cette date fait référence à ce jour de 1915 où les autorités ottomanes ont arrêté 600 intellectuels et notables d’Istanbul, sélectionnés sur le seul critère de leur appartenance à la nation arménienne.
C’est la date sacrée des Arméniens du monde entier, la commémoration des victimes du génocide (Medz Yeghern). Cette date fait référence à ce jour de 1915 où les autorités ottomanes ont arrêté 600 intellectuels et notables d’Istanbul, sélectionnés sur le seul critère de leur appartenance à la nation arménienne. Sur ordre de Talaat Pacha, ils ont été déportés et, dans leur grande majorité, assassinés. Ainsi débutait un génocide qui allait emporter 1,5 million d’Arméniens. Les autorités turques reconnaissent quelques centaines de milliers de morts, dus au chaos engendré par la guerre, mais nient l’extermination délibérée d’une des composantes de la nation ottomane. Quelques intellectuels turcs ont déjà admis la réalité historique, mais le sujet reste officiellement tabou en Turquie. Aujourd’hui encore, plus d’un siècle après les faits, le grand architecte du génocide, Talaat Pacha est toujours célébré en héros national gratifié d’un mausolée en son honneur sur la colline de la liberté à Istanbul.
Le génocide arménien a été officiellement reconnu par les députés français, en 2001, et par les Allemands, en 2016, le Congrès américain a reconnu le génocide des Arméniens en 2019, quelques mois après que le président Macron a inscrit par décret, le 24 avril, au calendrier des cérémonies républicaines.
Traditionnellement, une manifestation rassemble à Istanbul quelques milliers de personnes devant le Musée d’arts turcs et islamiques, l’ancienne prison où les premiers raflés ont été détenus avant d’être déportés. À Erevan, où le jour est férié depuis 1988, d’ordinaire, une cérémonie à lieu devant la flamme du souvenir du Mémorial du génocide. À Paris, on a aussi coutume de procéder au ravivage de la flamme du soldat inconnu, place de l’Étoile. Un rassemblement se tient aussi place du Canada, devant la statue de Komitas. Des manifestations se déroulent à Marseille, Valence, Vienne, Lyon, Maison-Alfort... les villes où les survivants du génocide, débarqués en France à partir de 1922, se sont installés. Cette année, toutes ces cérémonies sont évidement, annulées en raison de l’épidémie.
À Erevan, d’habitude, une marche est organisée depuis le centre-ville jusqu’au Mémorial du génocide, mais pour des raisons évidentes face aux dangers de l’épidémie et alors que tout le pays reste sous état d’urgence et confinement, aucun rassemblement public n’aura lieu. le 23 avril, à 21 heures, les cloches des églises se mettent à sonner et les lumières de l’éclairage public de la ville comme dans les provinces sont toutes éteintes pour une durée de trois minutes. Chacun est encouragé à faire de même dans son foyer, et à allumer près des fenêtres les lampes de téléphones portables pour s’associer à ces minutes du souvenir. La célèbre chanson Ari im sokhak retentira alors et tous sont invités, l’événement étant retransmis en direct, à se tourner en direction du sommet du Mémorial.
Le 24 avril, à partir de 8 heures du matin, chacun peut envoyer un SMS en composant, depuis l’Arménie, le chiffre symbolique de 1915, et depuis l’étranger, le 0037433191500. Les noms de ceux qui envoient ces SMS seront projetés sur les colonnes du Mémorial afin de montrer la participation à l’hommage rendu aux victimes du génocide. À 10 heures, le Président arménien, le Premier ministre, le Président de l’Assemblée nationale et le Catholicos se rendront au Mémorial et la cérémonie d’hommage aux victimes se déroulera au son de la musique jouée en direct par le pianiste Hayk Melikyan. L’ensemble des commémorations seront retransmises en direct sur les chaînes de télévision et par Internet.
6 avril : en souvenir des enfants d'Izieu
Triste anniversaire que celui qui est fêté aujourd’hui dans la colonie d’Izieu, située dans une petite commune de l’Ain, en hommage aux 44 enfants et aux 7 adultes arrêtés un matin du 6 avril 1944 par la gestapo, sur ordre de Klaus Barbie.
Triste anniversaire que celui qui est fêté aujourd’hui dans la colonie d’Izieu, située dans une petite commune de l’Ain, en hommage aux 44 enfants et aux 7 adultes arrêtés un matin du 6 avril 1944 par la gestapo, sur ordre de Klaus Barbie.
En 1994, le président Mitterrand a inauguré le « Musée-mémorial des enfants d’Izieu », qui deviendra en 2000 « Maison d’Izieu, mémorial des enfants juifs exterminés ».
« Le message d’Izieu, c’est celui de l’engagement, l’engagement qui fut celui des hommes et des femmes qui ont accueilli ces enfants et qui nous adressent finalement une terrible leçon : ne jamais laisser personne de côté, accueillir celles et ceux qui sont les plus fragiles, les éduquer, les former, les accompagner, les élever. Le message d’Izieu, c’est aussi celui de la République. » Extrait du discours d’inauguration du président François Hollande le 6 avril 2015 à Izieu.
Chaque 6 avril, l’association commémore la rafle de 1944 par une cérémonie en hommage aux enfants et adultes déportés. Elle rassemble autour des anciens de la colonie un grand nombre de personnes (membres de l’association, élus, représentants de l’État et des collectivités territoriales, etc.).
Les jeunes générations sont étroitement associées au déroulement de la cérémonie. Des élèves lisent des lettres des enfants accueillis alors à Izieu, d’autres présentent des réalisations faites en classe autour du travail de mémoire mais le moment le plus poignant reste peut-être la lecture du nom des 44 enfants et leur âge, plusieurs avaient en effet moins de 6 ans !
La colonie d’Izieu, ouverte par Sabine et Miron Zlatin accueillit de mai 1943 à avril 1944 plus de cent enfants pour les soustraire aux persécutions antisémites. Le Musée-mémorial d’Izieu est, avec l’ancien Vélodrome d’hiver de Paris et l’ancien camp d’internement de Gurs, l’un des trois lieux de la mémoire nationale des « victimes des persécutions racistes et antisémites et des crimes contre l’humanité » commis avec la complicité du gouvernement de Vichy reconnus par le décret du 3 février 1993.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
21 janvier : Louis XVI et Lénine célébrés le même jour que George Orwell
Dans plusieurs villes de France, quelques poignées de fidèles assistent à une messe à la mémoire de Louis XVI, roi exécuté pour trahison envers son pays. Ce 225e anniversaire est l’occasion pour la ville de Saint-Denis où se trouve la basilique, nécropole royale, de recevoir la visite de quelques personnes des beaux quartiers de la capitale.
Dans plusieurs villes de France, quelques poignées de fidèles assistent à une messe à la mémoire de Louis XVI, roi exécuté en 1793 pour trahison envers son pays. Ce 226e anniversaire est l’occasion pour la ville de Saint-Denis où se trouve la basilique, nécropole royale, de recevoir la visite de quelques personnes des beaux quartiers de la capitale. D'autres célébrations religieuses se déroulent en divers endroits, notamment à la Chapelle expiatoire à Paris, mais aussi, vers 10h, place de la Concorde, lieu de l’exécution du roi. À 12h15, une messe de requiem sera dite à Saint-Germain l’Auxerrois, l’ancienne paroisse des rois de France, en latin bien sûr. Toujours à Paris, le sanctuaire du catholicisme fondamentaliste, l’église Saint-Nicolas-du-Chardonnet, donnera elle-aussi sa messe, à 18h30. La province participe aux célébrations. Toulon, ancien fief royal, une messe de requiem est dite à 18h30 en l’église Saint-François-de-Paule, comme chaque année. À Marseille, c’est en la basilique du Sacré-Cœur, avenue du Prado à 19h qu’une messe, dite à la demande de l'Union Royaliste Provençale (Action Française) et du Souvenir Bourbonien. À Poitiers, c’est en l'église Notre-Dame la Grande…
Ce même jour, ce sont d’autres nostalgiques qui commémorent la mort de Lénine en 1924. À Moscou, ils sont encore quelques milliers à se rassembler près de la Place Rouge. Chaque année son mausolée est fleuri. En France, aussi, quelques discrets hommages sont organisés. À Paris, son souvenir s’estompe, la plaque mentionnant le séjour de Lénine a été enlevée récemment de la façade de l’immeuble du 4 rue Marie-Rose, 14e.
En ces temps de contre révolution, nul ne doute que les célébrations du roi qui fut renversé par la Révolution française, l’emporteront sur celles qui rappellent le souvenir du héros de la révolution russe. Le drapeau blanc (ou jaune) contre le drapeau rouge, semble être l’esprit du temps.
Mais, le 21 janvier est aussi l’anniversaire de la mort de George Orwell, en 1950… « Il y a assez de causes réelles de conflits pour ne pas les accroître en encourageant les jeunes gens à se lancer des coups de pied dans les tibias au milieu de rugissements de spectateurs en furie.» écrivait-il.
Cet homme de gauche qui vécu lui aussi un temps à Paris, avait rejeté le communisme après son expérience de la guerre d’Espagne déplorant le sort qui était fait aux militants libertaires du POUM. George Orwell n’a jamais été un idolâtre de Lénine, encore moins bien sûr de Louis XVI.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
6 janvier : la galette de l'Épiphanie, une passion française
Pas moins de 20 millions de galettes vont être consommés en France au cours de ce mois de janvier, une excellente affaire pour les boulangers et les pâtissiers, une fête de la convivialité…
Pas moins de 20 millions de galettes vont être consommées en France au cours de ce mois de janvier, une excellente affaire pour les boulangers et les pâtissiers. En quelques décennies, cette fête ludique et conviviale est devenue un incontournable des relations familiales et de la vie en société, voire politique.
Depuis 1975, une galette est offerte au président de la République, sans fève bien sûr, car pas question de risquer de devoir le proclamer roi. Par les temps qui courent, la provocation serait manifeste.
Contrairement aux pays voisins, la galette est proposée à la vente du 26 décembre au 31 janvier. En un mois, on aura donc plusieurs occasions de tenter sa chance. Certains commerçants vont jusqu'à jouer le jeu de la loterie en faisant déposer quelques pièces d'or en guise de fève, devant huissier. La fête a aussi fait naître des vocations de collectionneurs de fèves, les fabophiles.
Pour les chrétiens, l’Épiphanie clôt le temps de Noël qui a débuté le 2 décembre dernier, avec l’Avent et ouvre une période dite de Temps ordinaire (sans grande fête marquante) qui se terminera le jour du Mardi gras (le 25 février).
Pour suivre les fêtes religieuses, partout dans le monde, consulter l’Almanach des fêtes religieuses