L’Almanach international

Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde

Grèce, 1940, Seconde Guerre mondiale, 28 octobre Bruno Teissier Grèce, 1940, Seconde Guerre mondiale, 28 octobre Bruno Teissier

28 octobre : le jour où les Grecs ont dit « non »

Ce jour est jour férié en Grèce et à Chypre en référence au “ Non ” des Grecs face à l’ultimatum de Mussolini en 1940. L’évènement est commémoré chaque année par des défilés de soldats et d’étudiants.

 

Il y a treize ans, le 28 octobre 2011, les Grecs défilaient dans les rues pour dire « non » à l’austérité imposée par la gestion européenne de leur dette publique. Le slogan était tout trouvé, les sentiments anti-européens étaient toujours prêts à resurgir en cette période très humiliante pour le pays. En réalité, cette fête très patriotique fait référence à un événement beaucoup plus ancien. 

En 1940, le 28 octobre à 4 heures du matin, Rome demandait au président Metaxas de permettre à l’armée italienne de disposer du territoire grec dans le cadre de la stratégie de l’Axe. Metaxas opposa à Mussolini un « non » catégorique. C’est ce sursaut patriotique, face à un pays plus puissant, que la Grèce commémore aujourd’hui par un jour férié, le Jour du Non (Επέτειος του « 'Οχι »). 

Cet ultimatum a été présenté à Metaxas par l'ambassadeur d'Italie en Grèce. En réalité, le président grec ne lui aurait pas répondu par un simple “non” mais par cette phrase, prononcée en français : « Alors, c'est la guerre ! »

À ce moment-là, Metaxas avait exprimé le sentiment populaire grec, le refus de la soumission. Ce refus a été transmis à la presse grecque de l'époque avec le mot « 'Οχι » (non). Le mot « NON » a figuré pour la première fois comme titre dans l'article du journal Hellenic Future de N. P. Efstratiou le 30 octobre 1940.

L'ultimatum stipulait que l'attaque débuterait à 6 heures du matin. À cinq heures et demie du matin, la guerre gréco-italienne commença par une invasion surprise.

L’histoire ne s’arrête pas là. Les Grecs ont si bien résisté face à l’offensive italienne que les Allemands ont dû prêter main-forte aux Italiens. Si bien que Hitler a dû retarder de deux mois son offensive contre la Russie. Deux mois face au « général hiver », ça ne pardonne pas. L’enlisement allemand face à la Russie a marqué le tournant de la guerre. Comme quoi, un petit “non” très déterminé…

Il est à noter que la Grèce est le seul pays au monde qui ne célèbre pas sa libération mais son entrée en guerre. Immédiatement après la fin de la Seconde Guerre mondiale, la guerre civile a éclaté, de fait le pays est resté en état de guerre. C’est la raison pour laquelle le 28 octobre a été érigé en fête nationale et non le 12 octobre (jour de la libération d’Athènes en 1944) ou le 18 octobre suivant, jour où Georges Papandreou a hissé le drapeau national sur l'Acropole. Ni même le 30 octobre 1944, date retrait des nazis de Thessalonique. Quant à la date du 8 ou 9 mai 1945, elle n’a guère de sens dans un pays qui était  libéré de l’occupation nazie depuis octobre 1944.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 28 octobre 2021

 
ochi.png
Pour nous aider à faire vivre l’Almanach BiblioMonde, pensez à un petit don de temps en temps, vous pouvez le faire sur Tipeee
Lire la suite
1944, Italie, 2 octobre, massacre, Seconde Guerre mondiale Bruno Teissier 1944, Italie, 2 octobre, massacre, Seconde Guerre mondiale Bruno Teissier

29 septembre : la mémoire de Marzabotto

L'Italie commémore son Oradour-sur-Glane. Il y a 80 ans, plus de 800 villageois de la localité de Marzabotto, dans la région de Bologne, étaient massacrés par des soldats allemands et italiens. Parmi les victimes, plus de deux cent d’enfants…

 

L'Italie commémore son Oradour-sur-Glane. Il y a 80 ans, du 29 septembre au 3 octobre 1944, plus de 800 villageois de la localité de Marzabotto, dans la région de Bologne, étaient massacrés par des soldats allemands et des fascistes italiens. Parmi les victimes, plus de deux cent d’enfants…

Triste épilogue :

Le chef du commando SS, l’Autrichien Walter Reder réussit à se réfugier en Bavière et fut arrêté par les Américains et extradé en 1948 en Italie sous l’accusation de crimes de guerre. Jugé en 1951, il fut condamné à la perpétuité par le Tribunal de Bologne, peine à accomplir au pénitencier de Gaeta. Le gouvernement autrichien réussit toutefois à obtenir la libération du criminel de guerre le 24 janvier 1985. Reder fut remis en liberté grâce à une lettre envoyée aux habitants de Marzabotto en décembre 1984 dans laquelle il exprimait un profond repentir et le regret de son geste. Immédiatement transféré à Vienne, il fut accueilli avec les honneurs militaires et fut par le ministre de la Défense autrichien de l’époque ce qui provoquera un scandale international. D’autant plus que Reder reviendra aussitôt sur les excuses adressées au peuple italien qu’il n’avait prononcées – selon ses propres dires – que par opportunisme politique ! Il est mort à Vienne en 1991.

Une cérémonie a eu lieu dimanche 29 septembre 2024 pour les 80 ans du crime de guerre, le président italien Sergio Mattarella et son homologue allemand Frank-Walter Steinmeier se sont rendus ensemble sur le site du massacre pour une cérémonie commémorative. Le président autrichien n’a pas fait le déplacement. Le fait est que l’Autriche n’a pas fait la même démarche instroptectives à l’égard de son passé nazi. Le même jour à Marzabotto, le cardinal Matteo Zuppi, président de la Conférence épiscopale italienne, a dirigé une messe commémorative dans l'église de Marzabotto, dont la crypte abrite les corps des civils tués il y a 80 ans.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 1er octobre 2024

 
marzabotto.png
Lire la suite

17 septembre : souvenir des révoltés croates de Villefranche-de-Rouergue

Villefranche-de-Rouergue (France) commémore, chaque année, la révolte, en 1943, de quelque 500 Croates enrôlés de force dans les unités SS de l’armée allemande. Cette année les autorités municipales célèbrent le 80e anniversaire de ce drame local.

 

Villefranche-de-Rouergue (France) commémore, chaque année, la révolte, en 1943, de quelque 500 Croates enrôlés de force dans les unités SS de l’armée allemande.

Il s’agissait précisément de soldats musulmans de Bosnie-Herzégovine, région alors intégrée à l'État croate indépendant, incorporés de force au sein de la 13e division Waffen-SS, qui portera plus tard le nom de division SS-Handschar. La plupart avaient à peine 20 ans.

Les insurgés ont réussi à échapper à leur commandement allemand, et à libérer la petite ville française. Mais la liberté ne fut que de très courte durée. Les autorités allemandes ont vite repris le dessus et condamné à mort les soldats survivants des combats. Ils sont inhumés au lieu-dit du Champ des martyrs croates où se déroulent les cérémonies de ce 80e anniversaire de la tragédie, en présence de hautes autorités de Croatie et de Bosnie-Herzégovine, en général les ambassadeurs. Une cérémonie se déroule en présence de vétérans locaux au mémorial de l'avenue des Croates, ponctuée par le dépôt de cinq gerbes et les différents hymnes (Bosnie-Herzégovine, Croatie, Marseillaise, hymne européen et le Chant des partisans.

Pour ce 81e anniversaire, la cérémonie commémorative qui a lieu ce dimanche 17 septembre à 10 h 30 au Parc-Mémorial des martyrs croates et bosniens.

Une exposition : la Révolte des soldats croates et bosniens jusqu’au samedi 23 septembre à la médiathèque la Manufacture. Une visite-randonnée "Mémoire d’une révolte" ce samedi 16 septembre à 9 h 30 (rdv devant la mairie) dans le cadre des Journées Européennes du Patrimoine – Circuit de 5 km sur les sites qui ont été le théâtre des événements (environ 2h30).

Si la population locale a été épargnée par la répression sanglante qui s’est abattue sur les insurgés croates et bosniens enrôlés (pour la plupart de force) dans l’armée allemande, c’est grandement grâce à l’acte héroïque du maire de l’époque, Louis Fontanges, ancien combattant ayant perdu un bras pendant la guerre de 14/18 et qui parlait allemand. Se portant garant de la population Villefranchoise en engageant sa propre personne physique, il a permis d’éviter un bain de sang.

Le mémorial a été construit en 2006, sur un terrain du quartier Sainte-Marguerite, nommé depuis Champ des Martyrs croates, et qui s’ouvre d’ailleurs sur un axe rebaptisé « avenue des Croates ».

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 16 septembre 2024

 
villefranche.png
Lire la suite
1943, France, Seconde Guerre mondiale, 8 juillet, résistance Bruno Teissier 1943, France, Seconde Guerre mondiale, 8 juillet, résistance Bruno Teissier

8 juillet : hommage à Jean Moulin en gare de Metz

Comme chaque année, une cérémonie a lieu en gare de Metz pour commémorer l'anniversaire de la mort de Jean Moulin. Son décès, survenu dans le train le conduisant en Allemagne, a été enregistré en gare de Metz en 1943.

 

Comme chaque année, une cérémonie a lieu en gare de Metz pour célébrer l'anniversaire de la mort de Jean Moulin. Son décès, survenu dans le train le conduisant en Allemagne, a été enregistré en gare de Metz en 1943.

Arrêté le 21 juin par la Gestapo, le chef du Conseil national de la résistance aurait été interrogé, torturé et finalement déporté vers l'Allemagne. Il serait décédé de ses blessures dans le train, peu avant la frontière. Sa mort est enregistrée en gare de Metz... Cela dit, rien n'est moins sûr. En fait personne ne sait exactement où Jean Moulin est mort, certains se demandent même s'il était vraiment présent dans ce train-là.

Une exposition permanente en hommage à Jean Moulin, située dans la salle de réunion qui porte son nom à la préfecture de la Moselle, rappelle chaque jour le parcours de ce haut fonctionnaire qui a réuni les opposants à l’occupation nazie, jouant ainsi un rôle essentiel dans la libération de la France et la reconstruction du pays au lendemain de la guerre.

Le 8 juillet 2014, avait été inaugurée une statue en hommage à Jean Moulin. Le monument est une œuvre de l’artiste allemand, Stephan Balkenhol. Depuis le 21 juin (anniversaire son arrestation) dernier, une affiche aux traits de Jean Moulin est installée sur la façade de la préfecture.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 8 juillet 2024

 
La statue de Jean Moulin en gare de Metz.

La statue de Jean Moulin en gare de Metz.

Lire la suite
1940, France, Seconde Guerre mondiale, 10 juillet Bruno Teissier 1940, France, Seconde Guerre mondiale, 10 juillet Bruno Teissier

10 juillet : hommage aux 80 de Vichy

Un rassemblement officiel se déroule chaque année en hommage aux 80, les députés qui ont refusé d'accorder les pleins pouvoir à Pétain, au Casino de Vichy.

 

Un rassemblement officiel se déroule chaque année en hommage aux 80, les parlementaires (vingt-trois sénateurs et cinquante-sept députés ) qui ont refusé d'accorder les pleins pouvoir à Pétain, au Casino de Vichy.

Le 10 juillet 1940, Pétain demandait au Parlement de mettre fin à la République. Bien sûr, la demande n'était pas rédigée ainsi. Le héros de 1918 — vingt-deux ans plus tôt — avait travesti son dessein : il a sollicité du Parlement les pouvoirs constituants, afin de rédiger une nouvelle constitution qui devait être approuvée par de nouvelles assemblées. En réalité, fort de ce vote, il a, le lendemain, pris tous les pouvoirs. Seuls quatre-vingts parlementaires ont voté non. Le Comité est né de la volonté de Jean Marielle pour leur rendre hommage. Plus tard, les parlementaires qui avaient quitté la France pour l'Afrique du Nord où le combat pouvait continuer, ont été associés à cet hommage.

En effet, le 19 juin 1940, le gouvernement français décide de partir à Alger pour se soustraire à l’avance allemande. Les parlementaires reçoivent l’ordre de gagner le Verdon, sur l’Atlantique, où un paquebot, le Massilia, affrété sur les instructions du gouvernement, est mis à leur disposition. Vingt-sept parlementaires - vingt-six députés et un sénateur - embarquent le 21 juin 1940 à destination de Casablanca. Ils espèrent voir transférer le siège des pouvoirs publics dans les départements d’Algérie, afin de poursuivre la lutte contre l’ennemi sur les terres africaines françaises. Pétain fera un autre choix, celui de demeurer en France et de collaborer.

Outre la cérémonie annuelle du 10 juillet à Vichy qui a désormais pris un éclat particulier depuis que le Président de l'Assemblée nationale et le Président du Sénat la président alternativement, le Comité entretient la mémoire de ces parlementaires.

​​http://www.80-vichy.fr

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 9 juillet 2024

 
Pour nous aider à faire vivre l’Almanach BiblioMonde, pensez à un petit don de temps en temps, vous pouvez le faire sur Tipeee

Pour nous aider à faire vivre l’Almanach BiblioMonde, pensez à un petit don de temps en temps, vous pouvez le faire sur Tipeee

Lire la suite
1901, Japon, Seconde Guerre mondiale, 29 avril, monarchie Bruno Teissier 1901, Japon, Seconde Guerre mondiale, 29 avril, monarchie Bruno Teissier

29 avril : le jour où les Japonais honorent un criminel de guerre

Le 29 avril, au Japon, c’est le Jour de l’ère de Showa, une période qui va de 1926, année de l’avènement de Hiro Hito à sa mort en 1989. C’est aussi le premier jour de la Golden Week, période de congés tant attendue par les Japonais.

 

Le 29 avril, c’est le Jour de l’ère de Showa, ou Shōwa no hi (昭和の日) une période qui va de 1926, année de l’avènement de Hiro Hito à sa mort en 1989. Le jour est férié depuis 1985. Le 29 avril est l’anniversaire de l’empereur Hiro Hito, né en 1901. Il est l’un des grands criminels de la Seconde Guerre mondiale. Il fut épargné par les Américains qui l’ont laissé sur le trône dépouillé de tous ses pouvoirs. Seuls son premier ministre, Hideki Tojo, et quelques hauts dignitaires furent condamnés à mort et exécutés. Chaque année, au Japon, des manifestants dénoncent cette célébration du personnage qui a mené le Japon et l’ensemble de l’Extrême-Orient, au désastre.

De 1989 à 2006, le 29 avril avait été instituée fête de la verdure (Midori no hi, みどりの日) car l’empereur s’intéressait à la botanique. Mais cette fête ayant été déplacée au 4 mai, le 29 avril ne fait plus, aujourd’hui, référence qu’à l’empereur Hiro Hito. D’où la colère d’une partie de l’opinion publique qui préférait la référence à la nature. Des militants manifestent ce jour-là contre le 4-29.  D’autres, au contraire, se félicitent simplement d’être en congés ce jour-là.

Le 29 avril est en effet le premier d’une série de  jours fériés que l’on appelle la Golden Week (ゴールデンウィーク) et que les Japonais attendent chaque année avec impatience. Lors de cette « semaine dorée » qui comprend quatre jours fériés répartis entre le 29 avril et le 6 mai, les écoles et les universités sont fermées, les entreprises tournent au ralenti et les routes aussi bien que les gares sont encombrées car les Japonais en profitent pour prendre plusieurs jours de congé.

Selon les autorités, conscientes de l’ambiguïté de ce jour férié, Shōwa no hi est avant tout une journée pour réfléchir à l’Histoire du pays, à son redressement après une période terrible, et à son avenir. Il est important que chacun se souvienne de l’ère Showa afin d’éviter que les différents événements ne soient oubliés et d’encourager l’élan en faveur de la paix.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 28 avril 2024

 
Manifestation l’opposant à la célébration de Hiro Hito, à Tokyo, en 2016

Manifestation l’opposant à la célébration de Hiro Hito, à Tokyo, en 2016

Troupes japonaises, drapeau japonais impérial et drapeau nazi

Troupes japonaises, drapeau japonais impérial et drapeau nazi

Hiro Hito, photo officielle (détail)

Lire la suite
1943, Grèce, Seconde Guerre mondiale, massacre Bruno Teissier 1943, Grèce, Seconde Guerre mondiale, massacre Bruno Teissier

16 février : la Grèce commémore le massacre de Domenikon

Ce massacre fait référence à la destruction totale du village de Domenikos dans le département de Larissa, en Thessalie, les 16 et 17 février 1943 par les forces d'occupation allemandes et italiennes qui, après y avoir mis le feu, ont ensuite procédé à l’exécution par la force brute de 150 villageois, soit tous les hommes de 14 à 80 ans.

 

Le massacre de Domenikos (Σφαγή του Δομένικου) fait référence à la destruction totale du village de Domenikos dans le département de Larissa, en Thessalie, les 16 et 17 février 1943 par les forces d'occupation allemandes et italiennes qui, après y avoir mis le feu, ont ensuite procédé à l’exécution par la force brute de 150 villageois, soit tous les hommes de 14 à 80 ans.

Cette page de la Seconde Guerre mondiale a été oubliée pendant de nombreuses années, selon l'historienne Lidia Santarelli, les massacres italiens en Grèce sont « un trou noir dans l'histoire ». Elle fut remise à jour par le documentaire de Giovanni Donfrancesco La guerra sporca di Mussolini (La sale guerre de Mussolini) diffusé à partir du 14 mars 2008 sur History Channel. Le village de Domenikon a été reconnu village martyr en 1998. L'Italie, quant à elle, a présenté ses excuses à la Grèce pour le massacre le 16 février 2009, par l'intermédiaire de son ambassadeur à Athènes.

Le massacre de Domenikon est le premier massacre de civils en Grèce. Il a donc servi de « modèle » pour les autres massacres de civils qui ont rapidement suivi durant le reste de l'occupation italienne dans ce pays, jusqu'au retrait de l'armée italienne durant l'été 1943. Le massacre est surnommé par les Italiens « le petit Marzabotto ». Le second massacre de civils a lieu trente jours plus tard dans le village de Tsaritsani où soixante personnes ont été abattues, suivi de massacres dans d'autres secteurs de la Thessalie et en Grèce interne, comme à Domokos, Pharsale ou encore Oxine. On dénombre plusieurs milliers de civils massacrés dans toute la Grèce et près de 400 villages détruits partiellement ou totalement, dont Kalávryta est un autre exemple.

Aucun des 1500 criminels de guerre italiens - dont les coupables du massacre - n’a jamais été jugés, ceci pour que l'Italie puisse conserver après la Seconde Guerre mondiale, une bonne position internationale. La majorité des criminels de guerre italiens qui ont survécu ont continué à travailler pour le gouvernement italien. Le secret sur les crimes de guerre italiens a été encouragé par le Royaume-Uni et les États-Unis.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 15 février 2024

16 février 2022

 
Lire la suite
1945, Aurigny, Seconde Guerre mondiale, 15 décembre Bruno Teissier 1945, Aurigny, Seconde Guerre mondiale, 15 décembre Bruno Teissier

15 décembre : les habitants d’Aurigny fêtent le retour sur leur île

Aurigny a été la seule île anglo-normande à être évacuée pendant la Seconde Guerre mondiale, l'île étant devenue une partie du mur de l'Atlantique de Hitler. Les cinq années d'occupation allemande ont pris fin le 16 mai 1945 mais les habitants n’ont pu revenir dans leur île que le 15 décembre 1945. C’est cet anniversaire qui est fêté tous les ans comme une véritable fête nationale.

 

Aurigny a été la seule île anglo-normande à être évacuée pendant la Seconde Guerre mondiale, l'île étant devenue une partie du mur de l'Atlantique de Hitler. Les cinq années d'occupation allemande ont pris fin le 16 mai 1945 mais les habitants n’ont pu revenir dans leur île que le 15 décembre 1945. C’est cet anniversaire qui est fêté tous les ans comme une véritable fête nationale.

Sans intérêt stratégique les îles anglo-normandes ont été abandonnées par l’armée britannique à la Wehrmacht. La plupart des habitants de l’archipel ont préféré l’occupation à l’exil, à l’exception de ceux d’Aurigny qui, presque tous, ont préféré quitter leur île. Le 23 juin 1940, à 6 heures du matin, les cloches des églises ont sonné pour avertir les habitants que les six navires de la Royal Navy qui devaient en transporter 1 500 vers le continent approchaient du port de Braye. Ils n’avaient que quelques heures pour rassembler leurs affaires et se rassembler, sans aucun moyen de savoir avec certitude s’ils reverraient un jour l’île.

L’île a été investie par l’armée allemande qui y a implanté quatre camps de concentration : Lagers Helgoland, Norderney, Borkum et Sylt.

La guerre s’est arrêtée le 8 mai 1945, mais les occupants allemands d’Aurigny n’ont capitulé que le 16 mai 1945, soit sept jours après la libération de Guernesey et de Jersey. Cependant, les habitants d'Aurigny n'ont pas pu retourner immédiatement sur leur île en raison de l'énorme opération de nettoyage nécessaire, qui comprenait le retrait de plus de 30 000 mines terrestres. Les dégâts causés à l'île et les difficultés de rétablir une certaine forme de normalité ont duré plusieurs années, provoquant toutes sortes de difficultés et de litiges. Cela a finalement conduit à une enquête du ministre anglais de l'Intérieur et à une refonte fondamentale de leur système de gouvernement. 

Ce Jour des retrouvailles d’Aurigny (Alderney Homecoming Day) est un jour férié annuel. La journée commence par un service œcuménique spécial d'action de grâce pour les retrouvailles, à 10h à l'église Sainte-Anne, suivi d’un dépôt de gerbe à 11h30 à la Pierre Commémorative du Port. Le reste de la journée est plus festif.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 14 décembre 2023

 
Lire la suite
1943, Grèce, massacre, Seconde Guerre mondiale, 13 décembre Bruno Teissier 1943, Grèce, massacre, Seconde Guerre mondiale, 13 décembre Bruno Teissier

13 décembre : mémoire d’un massacre de civils en Grèce

À Kalávryta (Καλάβρυτα), dans le Péloponèse, on ne prépare pas encore Noël, le village est en deuil chaque année à la même date. Il y a 80 ans, il était victime du plus grand massacre de civils opéré par les troupes allemandes pendant la Seconde Guerre mondiale, la Shoah mise à part.

 

À Kalávryta (Καλάβρυτα), dans le Péloponèse, on ne prépare pas encore Noël, le village est en deuil chaque année à la même date, il a été victime du plus grand massacre de civils opéré par les nazis, la Shoah mise à part.

Il y a 80 ans, le 9 décembre 1943, la localité est cernée par les soldats allemands afin qu'aucun habitant ne puisse s'échapper. L'armée allemande rassure les habitants en leur indiquant qu'elle ne recherche que des rebelles, mais les troupes allemandes dirigées par Karl von Le Suire, en représailles à la mort de 81 soldats allemands tués par des résistants, commencent par brûler des maisons du village. Les hommes sont séparés des femmes et des enfants. Le 13 décembre, toute la population mâle, âgée de plus de 12 ans, fut tuée par des mitrailleuses à la sortie du village, seuls 13 en réchappèrent sur quelque 700 hommes (certains sources parlent d’un millier). Les femmes et les enfants parviennent, toutefois, à s'échapper du village en flamme. Le monastère d’’Agha Lavra, où avait commencé la guerre d'indépendance, est lui aussi incendié.

Sur les lieux du massacre, s'élève aujourd'hui un mémorial rappelant la date de l'évènement et portant sur de hautes stèles le nom de toutes les victimes. Mikis Theodorakis leur a dédié Le Requiem, en 1984. Le dernier des 13 survivants du massacre, Argyris Serlelis, est décédé le 27 février 2005.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 12 décembre 2023

 

Timbre grec commémorant le massacre de Kalávryta

Mémorial

Lire la suite
1944, France, Seconde Guerre mondiale, 25 août Bruno Teissier 1944, France, Seconde Guerre mondiale, 25 août Bruno Teissier

25 août : Paris commémore sa libération

Le 25 août 1944 la capitale est enfin libre au terme d'une semaine folle ou le peuple de Paris s'est battu dans les rues et sur les barricades. Les troupes françaises et les alliés américains foulent le bitume parisien le 24 août 1944. Cette année, un hommage particulier est rendu aux républicains espagnols qui ont participé à la libération de la capitale française.

 

Du 19 au 25 août 1944, l’action conjuguée des résistants, des soldats du général Leclerc et de la 2e division blindée, alliée à la mobilisation des habitants, va donner lieu à l’une des pages les plus marquantes de l'histoire de Paris.

Le 25 août 1944, la capitale est enfin libre au terme d'une semaine folle ou le peuple de Paris s'est battu dans les rues et sur les barricades. Les troupes françaises et les alliés américains foulent le bitume parisien le 24 août 1944. 
La libération a commencé quelques jours avant et les villes autour de Paris ne sont pas en reste.

Hier, jeudi 24 août, la mairie de Paris a rendu hommage à la compagnie "Nueve" : des soldats républicains espagnols qui ont participé à la libération de Paris. Cette cérémonie a eu lieu dans le 4e arrondissement, en présence d’Anne Hidalgo, Maire de Paris et d’une délégation espagnole menée par le ministre Félix Bolaños.

Ce vendredi 25 août, on peut assister aux traditionnelles cérémonies dans divers lieux à Paris.

  • 10h : cérémonie devant l'Arbre de la Liberté sur la place Stalingrad dans le XIXe arrondissement

  • 10h30 : cérémonie organisée à la gare de l'Est par la SNCF (dépôt de gerbes) devant la plaque rendant hommage aux déportés

  • 11h30 : cérémonie de dévoilement de la plaque rappelant que fut imprimée clandestinement la première édition du Silence de la mer au 88 boulevard de l'Hôpital dans le XIIIe

  • 14h30 : cérémonie commémorative de la reddition des troupes allemandes au général Leclerc sur la place du 18 juin 1940 dans le XVe arrondissement

  • 15h30 : hommage au Général Leclerc et aux combattants de la 2e Division blindée, honneurs militaires et dépôt de gerbes au pied de la statue du général Leclerc de Hauteclocque à la porte d'Orléans dans le XIVe arrondissement

  • 17h45 :  prise d'armes, lecture du In Memoriam, évocation historique et musicale sur le thème de "Dans la nuit, la Liberté - L’année 1943" sur le parvis de l'Hôtel de Ville

 
Paris.png
Lire la suite
1878, Montenegro, 1941, Seconde Guerre mondiale, 13 juillet Bruno Teissier 1878, Montenegro, 1941, Seconde Guerre mondiale, 13 juillet Bruno Teissier

13 juillet : la fête nationale du Monténégro

Ce petit pays commémore sa reconnaissance comme nation européenne, le 13 juillet 1878, lors du Congrès de Berlin. Son indépendance ne sera obtenue que plus tard, pour peu de temps. Le pays va disparaître en 1918 pour ne ressurgir qu’en 2006.

 

Le petit pays commémore sa reconnaissance, le 13 juillet 1878, lors du Congrès de Berlin. Cependant, son indépendance ne sera pleine qu'en 1910, pour ensuite disparaître en 1918 (absorbé par le futur royaume de Yougoslavie) et réapparaître... en 2006 (avec la dissolution de la dernière mouture de la Yougoslavie).

Le Jour de l’État monténégrin (Дан државности/Dan državnosti) ne doit pas être confondu avec le Jour de l’indépendance, le 21 mai. La veille du Jour de l’État, le président de la république organise une grande réception dans sa résidence de Cetinje. Un tir d'honneur depuis la colline de Gorica à Podgorica, avec dix pelotons de six pièces d'artillerie. La soirée se termine par des feux d’artifice dans toutes les villes. Cette année, le 13 mais aussi le 14 juillet sont fériés et chômés à l’occasion de la fête nationale.

Le Montenegro se souvient aussi de l’insurrection de 1941, survenue un 13 juillet, contre l’occupation italienne. Les Italiens ont vivement riposté faisant des centaines de victimes, en particulier dans les villes de Bar et de Cetinje. Un mouvement de résistance, réfugié dans les montagnes, a combattu jusqu'en décembre 1944, date de la libération du pays de toute occupation fasciste ou nazie. Chaque année, L'Union des associations de combattants de la guerre de libération nationale (en abrégé SUBNOR) et et les antifascistes du Monténégro organise une célébration dans l’une des villes du pays.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
montenegro.jpg
Lire la suite
1943, Pologne, Seconde Guerre mondiale, Shoah, 19 avril Bruno Teissier 1943, Pologne, Seconde Guerre mondiale, Shoah, 19 avril Bruno Teissier

19 avril : la mémoire de l’insurrection du ghetto de Varsovie

Il y a 80 ans, plusieurs centaines de juifs du ghetto de Varsovie se soulevaient contre les occupants nazis, préférant mourir les armes à la main plutôt que gazés dans le camp d’extermination de Treblin­ka… Ce soulèvement est considéré comme étant l'acte de résistance juive pendant la Shoah le plus connu et le plus commémoré.

 

Comme chaque année, en dépit de relations plutôt froides entre les deux pays, une délégation israélienne accompagne le président polonais pour déposer une gerbe devant le monument érigé à la gloire des héros du ghetto. Cette année, alors qu’on célèbre le 80e anniversaire de l’insurrection du ghetto de Varsovie (80. rocznica powstania getta warszawskiego), Israël entame une normalisation de ses relations avec la Pologne. Les deux pays vont à nouveau échanger des ambassadeurs (lequel étaient absents depuis 2021). Aujourd’hui, des fêtes, des expositions, des concerts, des représentations théâtrales, des conférences scientifiques, des ateliers et des promenades sont au programme.

Le musée du Ghetto de Varsovie (WGM), entre autres organise un concert de l'orchestre symphonique polono-israélien le 19 avril au Grand Théâtre - Opéra National. Le concert a eu lieu sous le patronage du président Andrzej Duda. L'orchestre, composé de jeunes musiciens de l'Académie de musique et de danse de Jérusalem et de l'Université de musique Fryderyk Chopin, est dirigé par Anna Sułkowska-Migoń (lauréate cette année du "Polityka's Passport"). Pendant le concert, la 8e Symphonie op. 53 "Fleurs polonaises". Les auteurs de l'ouvrage sont Mieczysław Weinberg et Julian Tuwim. Une pièce composée spécialement pour cette occasion par Elżbieta Sikora sera également présentée. Le WGM a également préparé l'exposition "Mémoire 1943" à Kordegarda - la galerie du Centre national de la culture (30 mars - 10 mai).

Il n’y a plus de témoins directs (le dernier combattant du ghetto de Varsovie, Simha Rotem est décédé le 22 décembre 2018 à l'âge de 94 ans), on évoque le courage de ces hommes face à leurs bourreaux et finalement à la mort. Le 19 avril 1943, plusieurs centaines de juifs du ghetto de Varsovie se soulevaient contre les occupants nazis, préférant mourir les armes à la main plutôt que gazés dans le camp d’extermination de Treblin­ka. À cette époque, ils n’étaient plus que 60 000 dans la capitale polonaise contre 450 000 en 1940. Cette insurrection de près d’un mois, sans moyens et sans véritable espoir, aboutira à la destruction totale du ghetto et à la mort quasi-totale de ses derniers occupants.

À Paris, le Réseau d'Actions contre l'Antisémitisme et tous les Racismes (RAAR) et de nombreuses associations et personnalités dont Memorial 98, a rendu hommage aux résistants du ghetto, le dimanche 16 à 14 30 h sur la place de l'Hôtel de Ville de Paris.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
varsovie.png

Le monument érigé à la gloire des héros du ghetto de Varsovie

Lire la suite
1944, Hongrie, Shoah, Seconde Guerre mondiale, 16 avril Bruno Teissier 1944, Hongrie, Shoah, Seconde Guerre mondiale, 16 avril Bruno Teissier

16 avril : la Hongrie commémore la Shoah

Chaque année, le 16 avril, depuis 2001, la Hongrie commémore l’extermination de sa communauté juive. La date fait référence au 16 avril 1944 quand les juifs de Rhuténie (ou Subcarpathie) ont été raflés et enfermés dans des ghettos puis déportés dans les camps d'extermination.

 

Chaque année, le 16 avril, depuis 2001, la Hongrie commémore l’extermination de sa communauté juive. La date fait référence au 16 avril 1944 quand les juifs de Rhuténie (ou Subcarpathie) ont été raflés et enfermés dans des ghettos puis déportés dans les camps d'extermination.

Dans les années 1930, les dirigeants hongrois ont choisi de s'aligner sur les gouvernements fascistes d'Italie et d'Allemagne. Ainsi, à partir de 1938, le régent hongrois Miklós Horthy a adopté une série de mesures anti-juives inspirés des lois allemandes de Nuremberg. Pendant la Seconde Guerre mondiale, les Hongrois juifs ont été utilisés comme travailleurs forcés pour nettoyer les champs de mines, construire des aéroports et réparer les chemins de fer bombardés. Horthy, cependant, a refusé la déportation des Hongrois juifs vers les camps d'extermination. La situation a changé à partir du 19 mars 1944, lorsque les troupes allemandes ont occupé la Hongrie en réponse aux contacts de Horthy avec les Alliés dans l'espoir de négocier une reddition. 

Dès les premiers jours de l’occupation allemande, 437 000 juifs hongrois ont été enfermés dans quelque 70 ghettos. Le ministère de l'Intérieur du gouvernement hongrois contrôlé par les nazis a ensuite ordonné leur déportation vers des camps d'extermination. Le 16 avril 1944, la déportation des juifs de Ruthénie a commencé (aujourd'hui en Ukraine, la Ruthénie a été occupée par la Hongrie de 1939 à 1944). Ce n’est que quand des informations sur les horreurs d’Auschwitz sont arrivées que Horthy a arrêté les expulsions, début juillet 1944. Après la chute d’Horthy, en octobre, quelque 50 000 juifs de Budapest ont encore été déportés en novembre et décembre 1944. Le ghetto de la capitale ne sera libéré qu’en janvier 1945. On estime que 70 % des juifs hongrois n'ont pas survécu à la Shoah.

La Journée du souvenir de l'Holocauste (A holokauszt áldozatainak emléknapja ) a été instituée par le gouvernement hongrois en 2000 et a été célébrée pour la première fois le 16 avril 2001. Les commémorations se déroulent principalement dans les lycées.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
Chaussures au bord du Danube (Cipők un Dunaparton) est un mémorial installé par le sculpteur Gyula Pauer et le réalisateur Can Togay, 60 paires de chaussures et souliers, en fonte, placé à l’endroit où des juifs hongrois ont été abattus et jetés dan…

Chaussures au bord du Danube (Cipők un Dunaparton) est un mémorial installé par le sculpteur Gyula Pauer et le réalisateur Can Togay, 60 paires de chaussures et souliers, en fonte, placé à l’endroit où des juifs hongrois ont été abattus et jetés dans le Danube par les membres du Parti des Croix fléchées (fasciste) en 1944.

Hong 2.png
Lire la suite

13 février : comment faire cesser le traditionnel rassemblement néonazi de Dresde ?

La commémoration des bombardements de Dresde (Allemagne) tourne chaque année à l’affrontement entre l’extrême droite néonazie qui tente d’instrumentaliser cette journée et la population mobilisée contre les extrémistes en formant une chaîne humaine.

 

La commémoration des bombardements de Dresde (Allemagne) tourne chaque année à l’affrontement entre l’extrême droite néonazie qui tente d’instrumentaliser cette journée et une autre partie de la population mobilisée contre les extrémistes en formant une chaîne humaine. Plusieurs milliers de policiers sont mobilisés pour éviter les affrontements dans une région où l’extrême droite représente un bon quart de l’électorat.

Traditionnellement, le maire de la ville  dépose des roses blanches sur le site commémoratif de l'Altmarkt, au cœur de la ville de Dresde, mais cette année, le site est en travaux.  Il ne sera pas non plus accessible aux représentants de l’extrême droite, le AfD qui avait pris l’habitude d’organiser elle aussi une cérémonie ainsi qu’une marche rassemblant des néo-nazis venus de toute l’Europe pour l’occasion. Pour contrecarrer cette manifestation, quelque 20 000 habitants de Dresde organisent une chaîne humaine dans toute la ville. Elle fait sa jonction à 18h sur le Neumarkt, en présence du maire, Dirk Hilbert (CDU). Les cloches de Dresde sonnent alors quelques minutes en mémoire des morts et en rappel aux vivants. Chaque année, la police est sur les dents pour éviter les affrontements entre les néonazis venus pour leur marche et Dresden Nazifrei, une association d’extrême gauche qui s’y oppose. Cette année, c’est une association au spectre politique beaucoup plus large qui a pris les devants : Dresden Resist, regroupant une large société civile, de l'extrême gauche au centre de la société, en passant par le SPD, les Verts, le Parti pirate… pour contrer les manifestations de force de l’extrême droite. La chaîne humaine, introduite par maire Helma Orosz (CDU), il y a de nombreuses années, n’est plus adaptée face à la violence politique.

Cette tension politique éclipse les 25 000 victimes de la « tempête de feu », trois jours de bombardement au phosphore (du 13 au 15 février 1945) sur Dresde, la Florence allemande, dont il ne restera plus que ruines. Après ceux d’Hiroshima et de Nagasaki, il s’agit du bombardement aérien le plus meurtrier de la Seconde Guerre mondiale. Pourtant, Dresde n’était pas un objectif stratégique majeur et, en février 1945, l’Allema­gne était déjà à genoux. Un demi-siècle plus tard, les Anglais et les Américains ont finalement prononcé des excuses pour tant de victimes civiles inutiles. Mais, comme il s’agissait de punir un pays et un peuple à l’origine de plusieurs millions de morts en Europe, l’histoire a finalement relégué ce drame au rang de simple épisode de la guerre.

Avec moins de victimes, ce fut aussi le sort de Varsovie, Rotterdam, Londres, Coventry… autant de villes bombardées par la Luftwaffe (l'armée de l'air allemande) qui fut à l’origine, ne l’oublions pas, de la stratégie consistant à s’en prendre au cœur des villes pour déstabiliser l’ennemi. Cette année, Kevin Maton, le maire de Coventry ville jumelle de Dresde, est présent aux commémorations.

Le martyre de Dresde est un thème récurrent des discours du parti Alternative pour l’Allemagne (AfD) et  du mouvement xénophobe PEGIDA, lesquels affirment régulièrement qu’on aurait caché le nombre réel des victimes en avançant des chiffres fantaisistes allant de 100 000 à 250 000 morts... Ce parti d’extrême droite a connu de gros succès lors des élections régionales de l’automne 2019 en Saxe (27,5 %) dont Dresde est la capitale.

Le parcours commémoratif de cette année 2023 commence à 18h15 au mémorial de la destruction de l'ancienne synagogue et de la Shoah à Hasenberg, en face de la nouvelle synagogue. Il mène ensuite à la sculpture du Grand Homme en deuil, le morceau de débris du dôme de la Frauenkirche du côté nord, puis du côté sud-est de l'Altmarkt près du mémorial des victimes des raids aériens sur Dresde les 13 et 14 février 1945 à la Kreuzkirche au monument et mémorial puis à l'espace de réflexion pour la Sophienkirche et enfin à la Frauenkirche.

Enfin, pour ce qui restent chez eux, le traditionnel concert de l'Orchestre philharmonique de Dresde pour commémorer la destruction de la ville est diffusé en direct par Sachsen Fernsehen à partir de 18h30 et plus tard sur Radio Dresden.  Cette année, l’orchestre d'État de Saxe, dirigé par Philippe Herreweghe, joue la Messe monumentale en si mineur de Jean-Sébastien Bach.

Dresde est considérée comme un symbole des horreurs de la guerre moderne. Mais l'avenir de la commémoration des raids aériens dévastateurs des 13 et 14 février 1945 est contesté. Les traditionalistes veulent continuer à commémorer les victimes. D’autres veulent faire de Dresde une ville de paix. Mais aujourd’hui, est-il possible de parler du 13 février 1945 dans ce présent sans parler de la guerre en Ukraine ?

Quelques images d’époque

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
Lire la suite
1943, France, Shoah, Seconde Guerre mondiale, 23 janvier Bruno Teissier 1943, France, Shoah, Seconde Guerre mondiale, 23 janvier Bruno Teissier

23 janvier : les 80 ans d’un crime longtemps occulté, la destruction des Vieux-Quartiers de Marseille

Après des décennies d’oubli, la ville de Marseille prend en charge la commémoration des rafles du Vieux-Port, de l'Opéra et de la destruction de quelque 1500 immeuble de ses Vieux-Quartiers, la déportation de ses habitants. Ce crime de guerre, fruit de la collaboration entre Vichy et l’occupant allemand, fait depuis 2019 l’objet d’une enquête pour crimes contre l’humanité…

 

Le samedi 23 janvier 1943, les troupes allemandes encerclent le quartier Saint-Jean, sur le vieux-Port de Marseille, entièrement bouclé. L’évacuation du quartier est immédiate, dans quelques jours, il sera entièrement détruit à la dynamite. La veille et le même jour, des rafles ont été opérées dans le quartier de l’Opéra, où vivent de nombreuses familles juives. Les 20 000 Marseillais ainsi raflés, enfants, femmes et hommes de tous âges, sont transférés, par tramways et camions, à la gare d’Arenc. Plusieurs trains les acheminent jusqu’à Fréjus, pressés dans des wagons à bestiaux, la plupart cadenassés. Le trajet dure toute la journée. À leur arrivée en gare de Fréjus, ils sont internés dans des camps désaffectés de l’armée coloniale.

Cette opération a été supervisée par Karl Oberg, chef de la SS en France et  par René Bousquet, secrétaire général de la police du gouvernement français de Vichy. Les deux mêmes sont connus pour avoir organisé à Paris, la rafle du Vél’d’Hiv, en juillet 1942. Pour cette opération marseillaise, ils ont mobilisé près de 12 000 policiers, gendarmes, gardes mobiles français et aussi quelques membres du Service d’ordre légionnaire (la future Milice française) ainsi que, du côté allemand, 5 000 SS.

Après le débarquement allié en Afrique du Nord le 8 novembre 1942, Marseille est occupée dès le 12 novembre par les troupes allemandes qui arrivent en ville. Le 3 janvier 1943, des actions armées de la Résistance, notamment de la FTP-MOI, contre des lieux fréquentés par les occupants font de nombreux blessés. Des officiers et des soldats allemands sont tués. Des opérations de représailles sont immédiatement ordonnées par Himmler.

Les ruelles du quartier Saint-Jean qui serpentent des quais du Fort Saint-Jean jusqu’à la montée des Accoules sont réputées être un repaire de la Résistance, qui a investi un dédale de ruelles et d’immeubles enchâssés les uns sur les autres qui passait pour être un bastion de la pègre, de la prostitution, de la contrebande. De nombreux immigrés de toutes origines y vivaient.

D’après les chiffres du Mémorial de la Shoah, sur environ 20 000 habitants, 1642 habitants seront déportés hors de France, dont près de 800 juifs envoyés à Sobibor en Pologne (d’où aucun ne reviendra), tandis que ce sera Orianenburg-Sachsenhaussen pour plus de 700 autres - 200 juifs mais aussi 600 "suspects", des étrangers en situation irrégulière, des Tziganes, des homosexuels, des "vagabonds" personnes sans adresse fixe.

Le 1er février 1943, commencent les opérations de dynamitage du quartier Saint-Jean de Marseille qui durent plus de deux semaines, soulevant un épais nuage de poussière. 1 500 immeubles sont détruits et quatorze hectares de ruines, équivalant à 20 terrains de football, bordent désormais le Vieux-Port. 50 rues disparaissent de la carte. Il sera reconstruit après guerre notamment par Fernand Pouillon, mais il a perdu sa mémoire et ses habitants, morts ou éparpillés. Le traumatisme est tel que la chape de l’oubli va s’imposer pendant au moins un demi-siècle. Il faut attendre 1962 pour qu’une première plaque soit apposée sur la façade de l’immeuble à l’angle de la Grand-Rue et de la rue de la Guirlande. C’est là qu’ont commencé les premiers rassemblements, modestes et très peu médiatisés, chaque 23 janvier.

En 1973, un espace mémoriel est installée place Fortuné Sportiello (du nom d’un habitant du quartier Saint-Jean dont la famille atout perdu et qui s’est battu toute sa vie pour sa mémoire). Puis, en 1983, une autre place de l’Opéra. En 1995, pour le 50e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale, la Ville de Marseille a souhaité rendre hommage aux victimes du nazisme en ouvrant un Mémorial des Camps de la Mort qui ne répond que très partiellement à la mémoire des habitants du quartier Saint-Jean, détruit. C’st le drame de la rue d’Aubagne, l’effondrement de deux immeubles, le 5 novembre 2018, qui fait remonter la mémoire de la destruction des quartiers du port.

Après la guerre, au terme d’un procès de trois jours, René Bousquet fut acquitté par la Haute Cour de justice. Il ne sera, finalement, inquiété par la justice qu’en 1991, inculpé de crimes contre l’humanité, mais pour la rafle du Vel’ d’Hiv. Il est mort assassiné chez lui par un déséquilibré, en 1993, sans avoir été condamné. Côté français, il y eut bien d’autres responsables : Antoine Lemoine, le préfet régional, Pierre Barraud, préfet délégué à la ville de Marseille, Maurice Rodelec du Porzic, l’intendant de police, René Chopin, préfet délégué des Bouches-du-Rhône,.. sont autant de complices du crime. Aucun ne sera condamné. Quant à l’Allemand Karl Oberg, lui sera emprisonné, puis libéré discrètement et finalement gracié en 1962, à la demande du président de Gaulle. La destruction du quartier Saint-Jean, la déportation de ses habitants, et l’assassinat d’une partie d’entre eux, elle fait enfin, depuis 2019, l’objet d’une enquête pour crimes contre l’humanité… Peut-être aboutira-t-elle avant que les derniers survivants ne disparaissent ?

À l'occasion des 80 ans de la commémoration des rafles du Vieux-Port, de l'Opéra et de la destruction des Vieux-Quartiers, la Ville de Marseille organise une cérémonie de la mémoire dimanche 29 janvier 2023 à partir de 10h devant l'Hôtel de Ville et à 16h, place de l’Opéra. Tous les Marseillais sont invités à assister à ce temps de recueillement et de souvenir.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 

Source de l’illustration : www.marseille.fr/

Lire la suite
1966, Russie, Seconde Guerre mondiale, 3 décembre Bruno Teissier 1966, Russie, Seconde Guerre mondiale, 3 décembre Bruno Teissier

3 décembre : la Journée russe du soldat inconnu

Si elle est principalement dédiée aux soldats tués pendant la Seconde Guerre mondiale, elle honore aussi la mémoire de tous les soldats russes morts ou portés disparus pendant les guerres et les conflits militaires, y compris les disparus de la terrible guerre d’Ukraine dans laquelle Moscou s’est lancé.

 

En Russie, on ne manque pas de célébrer la guerre de multiples manières. Aujourd’hui, c’est la Journée du soldat inconnu  (день неизвестного солдата). Si elle est principalement dédiée aux soldats tués pendant la Seconde Guerre mondiale, elle honore aussi la mémoire de tous les soldats russes morts ou portés disparus pendant les guerres et les conflits militaires, y compris les disparus de la terrible guerre d’Ukraine dans laquelle Moscou s’est lancé. La journée est marquée par une cérémonie de dépôt de couronnes sur la tombe du soldat inconnu située dans le jardin Alexandre, à Moscou, et des cérémonies commémoratives aux monuments dédiés au soldat inconnu dans diverses villes et villages de Russie.

La plus meurtrière fut de très loin la fameuse Grande Guerre patriotique (1941-1945, comme l’appellent les Russes) : ce n’est pas moins de 4,5 millions de soldats qui sont portés disparus sur le territoire de l'ex-Union soviétique. Les restes de 120 000 soldats ont été retrouvés par des membres du Mouvement de recherche de Russie entre 2012 et 2018. Mais seulement 6 000 d’entre eux ont été identifiés.

Après la bataille de Moscou en 1941, les restes des soldats inconnus tués dans la bataille ont été enterrés dans une fosse commune près de la ville de Zelenograd. Pour célébrer le 25e anniversaire de la bataille, ils ont été transférés dans le jardin Alexandre à Moscou et enterrés au pied du mur du Kremlin. La cérémonie de réinhumation a eu lieu le 3 décembre 1966. C’est cette date qui a été choisie en 2004 par la Douma de la Fédération de Russie pour fixer la date de cette Journée du soldat inconnu. Un monument aux morts désigné comme la Tombe du Soldat inconnu a été inauguré en 1967. Le mémorial a été conçu par Yuri Rabaev , Dmitry Burdin, Vladimir Klimov et Nikolai Tomsky . Sur la pierre tombale, il y a une composition en bronze d'un casque de soldat, d'une branche de laurier et d'une bannière de bataille ainsi qu’une inscription : Votre nom est inconnu, votre acte est immortel ». La flamme éternelle a été allumée par Leonid Brejnev le 8 mai 1967.

Ces dernières années, le Forum patriotique panrusse a été programmé pour coïncider avec cette célébration du 3 décembre. Une occasion de plus pour organiser des événements culturels et éducatifs de propagande ultranationaliste à propos de l'histoire de la Russie et à la préservation de la mémoire collective.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 2 décembre 2022

 

Dmitri Medvedev ravive la flamme éternelle après la reconstruction du site en 2010

La tombe russe du soldat inconnu

Dans le Jardin Alexandre au pied du Kremlin

Lire la suite

22 octobre : en mémoire des fusillés de Nantes, Châteaubriant et du Mont-Valérien

Le 22 octobre 1941, vingt-sept otages, sélectionnés par Vichy, sont fusillés par les nazis à Châteaubriant, dont le lycéen Guy Môquet, âgé de 17 ans, seize otages sont assassinés à Nantes, et cinq autres au Mont-Valérien, près de Paris. Un hommage leur est rendu chaque année.

 

Le 20 octobre 1941, un membre de la Résistance venu de Paris, abat le lieutenant-colonel allemand Hotz, à Nantes. Les représailles de l’armée allemande, occupant la France, seront terribles. Le général von Stülpnagel annonce que 50 otages devront être exécutés dans la journée, et le choix est laissé au gouvernement de Vichy sur une liste de personnes détenues.

Vingt-sept otages, choisis par Pierre Pucheu, ministre français de l’Intérieur, sont fusillés le 22 octobre 1941 à Châteaubriant, dont le lycéen Guy Môquet, âgé de 17 ans, seize otages sont assassinés à Nantes, et cinq autres au Mont-Valérien, dont Jean-Pierre Timbaud, Charles Michels, Pierre Guéguin… tous communistes, tous étaient des résistants actifs. « Cela a permis d’éviter de laisser fusiller cinquante bons Français » dira le ministre.

Chaque année, une veillée se tient le soir du 21 octobre, à Nantes devant le monument des 50 otages. Ce samedi 22 octobre, un dépôt de gerbe au monument des 50 otages à 10 h est suivi d’une cérémonie au champ de tir du Bêle où furent exécutés 16 otages nantais et d’un dépôt de gerbe au cimetière de la Chauvinière où reposent les corps de plusieurs fusillés.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 21 octobre 2022

 
Lire la suite

17 juillet : Il y a 80 ans, la rafle du Vel d'Hiv

La date commémore la rafle dite du Vel d'Hiv, les 16 et 17 juillet 1942, opérée par la police française, collaborant ainsi au programme de la solution finale décidée et planifiée par les nazis. En France, la journée est chaque année dédiée à la mémoire des victimes de crimes racistes et antisémites de l'État français.

 

En France, chaque année, la journée est officiellement dédiée à la mémoire des victimes de crimes racistes et antisémites de l'État français. La date commémore la rafle du Vel d'Hiv les 16 et 17 juillet 1942 opérée par la police française, collaborant ainsi au programme de la solution finale décidée et planifiée par les nazis. 

Le gouvernement français a non seulement accepté de prêter main-forte à ce projet criminel mais en a durcit les conditions. Les Allemands n'entendaient, au départ, déporter que les juifs de 16 à 55 ans. C’est Pierre Laval qui a proposé d'abaisser cette limite d'âge à 2 ans et d'autoriser la déportation des hommes jusqu'à 60 ans. La consigne donné à la police sera également de laisser les animaux à la concierge mais d’emmener les enfants, même de nationalité française.

13 152 personnes, dont plus de 4 000 de moins de 18 ans, furent finalement arrêtées et détenues au Vélodrome d'Hiver (le Vél' d'Hiv, qui a donné son nom à cette rafle), au camp de la Muette à Drancy (Seine-Saint-Denis), mais aussi à celui de Pithiviers (Loiret). Compte tenu de l'ampleur du projet, 6 000 agents de police furent mobilisés pour ces deux journées.

En 1995, Jacques Chirac fut le premier président à reconnaître la responsabilité de la France dans les persécutions antisémites, et non celle du seul régime de Vichy. En juillet 2017, Emmanuel Macron, nouvellement élu président, avait également réaffirmé cette responsabilité et prononcé un plaidoyer contre l’antisémitisme et le racisme, en présence du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Cette présence n'a pas été sans susciter des polémiques, tant est contestable la politique du gouvernement israélien à l'égard des populations non juives autant en Israël que dans les territoires occupés par ce pays. 

Ce dimanche 17 juillet 2022, Emmanuel Macron inaugure à Pithiviers un nouveau lieu de mémoire de la Shoah dans l'ancienne gare SNCF, désaffectée depuis 1969, d'où six convois sont partis vers le camp de concentration d'Auschwitz en 1942.

Situé au bout de la rue Nélaton, dans le 15e arrondissement de Paris, le palais des sports du Vélodrome d’Hiver n’existe plus aujourd’hui. Il a été détruit en 1959 et remplacé par un immeuble occupé par le ministère de l’Intérieur jusqu’en 2011. Ce lieu est aujourd’hui le siège du groupe Les Echos-Le Parisien.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 

Une rafle à Paris, opérée par des policiers français

Lire la suite
1941, URSS, Russie, Seconde Guerre mondiale, 22 juin Bruno Teissier 1941, URSS, Russie, Seconde Guerre mondiale, 22 juin Bruno Teissier

22 juin : le Jour du souvenir et du chagrin en Russie

La journée est dédiée aux 27 millions de morts soviétiques de la « grande guerre patriotique », comme on la nomme en Russie. Dans tout le pays, on dépose des gerbes et des couronnes sur les tombes des soldats inconnus. La guerre, la guerre, toujours la guerre…

 

La Russie n’en fini pas de célébrer la « Grande Guerre patriotique » (c’est ainsi que que l’on nomme en Russie la Seconde Guerre mondiale). Est-ce pour faire oublier les piteuses guerres engagées par les Russes au cours du dernier demi siècle ?

La journée est dédiée aux 27 millions de morts soviétiques de la Grande Guerre patriotique. Dans tout le pays, on dépose des gerbes et des couronnes sur les tombes des soldats inconnus. Le 22 juin 1941 à l’aube, les soldats de Hitler commençaient à envahir l’URSS. Une entreprise qui, finalement, allait lui être fatale en raison de la résistance farouche des Soviéti­ques, opportunément aidés par le « général hiver ».

Instauré en 1996, le Jour du souvenir et du chagrin (День памяти и скорби), célébré chaque 22 juin, est surtout une journée de fierté d’avoir gagné cette guerre. Un sentiment cultivé à outrance par le régime de Vladimir Poutine qui, pour les besoins de sa propagande, a entrepris une réhabilitation totale de Staline et du régime soviétique.

 
urss.jpg
russie.png
Lire la suite
1945, France, Seconde Guerre mondiale Bruno Teissier 1945, France, Seconde Guerre mondiale Bruno Teissier

8 mai : le 77e anniversaire de la capitulation de 1945

La France célèbre la fin des combats de la Seconde Guer­re mondiale par un jour férié. À Paris, la journée commence par un dépôt de gerbe au pied de la statue du général De Gaulle, sur les Champs-Élysées, et se poursuit place de l’Étoile avec un ravivage de la flamme du soldat inconnu par le président de la République.

 

La France célèbre la fin (officielle) des combats de la Seconde Guer­re mondiale par un jour férié. À Paris, la journée commence par un dépôt de gerbe au pied de la statue du général De Gaulle, sur les Champs-Élysées, et se poursuit place de l’Étoile avec un ravivage de la flamme du soldat inconnu par le président de la République qui fait ensuite une revue des troupes présentes. La cérémonie, comme celles qui se déroulent en province, se font, cette année sans public. Les Français sont invités à pavoiser leurs balcons ou fenêtres aux couleurs de la France. Ce qui n’est guère une tradition française.

Cette date n’a pas toujours été une évidence pour les français, même si aujourd’hui, elle fait partie des ponts possibles du mois de mai. Le 8 mai a été férié de 1953 à 1959, puis à nouveau de 1969 à 1975, mais en restant un jour travaillé. En 1959, il est remplacé par le 2e dimanche du mois jusqu’en 1968. Au nom de la réconciliation franco-allemande, le président Giscard d’Estaing avait supprimé la Fête de la victoire des commémorations officielles, au grand dam des associations d’anciens combattants. Elle a été rétablie par le président Mitterrand en 1982 qui, en outre, a fait du 8 mai un jour chômé. Il est vrai que la date n’est pas aussi mémorable pour la France que celle du débarquement, le 6 juin 1944, ou celle de la libération de Paris, le 25 août 1944.

En fait, le 8 mai, n’est pas date la libération de la France. Celle-ci a eu lieu beaucoup plus tôt pour l’essentiel du territoire (dès 1943 pour la Corse). Et à cette date, le territoire n’est pas totalement reconquis puisque à Lorient ou à Dunkerque, les Allemand résistent encore en dépit de la capitulation. La séquence de la guerre n’est pas terminé, beaucoup d’« absents » ne sont pas encore rentrés, ou rentreront jamais, on ne le sait pas encore. On attend encore les prisonniers de guerre, les membres du STO, les déportés politiques, les juifs et tziganes. On découvre les horreurs de la déportation, mais on ne fait pas encore la distinctions entre camps de concentration et camps d’exterminations. D’autres dates, d’autres commémorations seront nécessaires pour liquider cette guerre, le 8 mai ne remplit que très partiellement cette fonction.

Après plus de cinq années d'une guerre en Europe qui a coûté la vie à des dizaines de millions de personnes, les forces alliées pénètrent en Allemagne en février 1945. Trois jours après le suicide d’Adolf Hitler dans son bunker, le 30 avril, les troupes nazies qui défendent Berlin capitulent, le 2 mai 1945. Dans la nuit du 6 au 7 mai, le général Alfred Jodl - chef d'état-major de la Wehrmacht - signe à Reims la capitulation sans condition de l’Allemagne. L'acte de capitulation fixe la cessation des hostilités au 8 mai à 23h01. Un nouvel acte de capitulation du IIIe Reich est alors signé à Berlin entre les commandements militaires allemands et alliés à 0h16 (c’est à dire le 9 mai). La guerre prend officiellement fin sur le continent européen.

En 2011, la Norvège a cessé de célébrer la libération pour faire du 8-Mai, la Journée des anciens combattants. Quant aux Russes, c’est le 9 mai qu’ils fêtent la victoire sur l’Allemande nazie… un grande célébration à la gloire de Poutine et de Staline.

Le 8 mai 1945, débutait la Guerre d’Algérie, mais ça on ne le savait pas encore.

 
8mai.jpg
Lire la suite