L’Almanach international
Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde
27 mars : le jour de l’armée birmane, putschiste et oppressive
Le jour est férié en Birmanie en souvenir du soulèvement général des Birmans contre l’occupation japonaise (1945), occasion de démonstrations de force de la part de l’armée, laquelle détient la totalité du pouvoir depuis le putsch de février 2021, tout au moins dans la portion du pays qu’elle contrôle.
Le jour est férié en Birmanie en souvenir du soulèvement général des Birmans contre l’occupation japonaise en 1945. Le 27 mars est le jour où civils et militaires se sont retournés contre le régime fasciste japonais et l’ont chassé du pays. La Journée de la résistance antifasciste (ဖက်ဆစ်တော်လှန်ရေး နေ) a été rebaptisée Jour de l’armée (တပ်မတော်နေ့), en 1955 par le dictateur, le général Ne Win.
La population se sent peu concernée par cette journée est très controversée qui rappelle l’ancien régime militaire (1962-2016). Elle s'illustre par un grand défilé militaire organisé dans la capitale, Naypyidaw, qui pour l’occasion est coupée du monde. Depuis le coup d’État du 21 février 2021, l’armée détient à nouveau la totalité du pouvoir, tout au moins dans portions du territoire qu’elle contrôle. Le pays vitrants un état de quasi guerre civile, outre les nombreuses guérillas des peuples périphériques, toujours très actives, le gouvernement militaire doit aussi affronter l’insurrection armée lancée par l’administration clandestine du gouvernement d’union nationale qui s’oppose à la junte au pouvoir dans la capitale.
Cette journée est une occasion pour l’armée, appelée Tatmadaw (တပ်မတော်), de montrer qu’elle détient toujours la réalité du pouvoir. Depuis 1989, certains prisonniers sont graciés ce jour-là. Elle est pourtant très loin de contrôler tout le pays : des dizaines de groupes de défense du peuple (People's Defence Forces, PDF) se sont formés en réaction au putsch. Ils ont surpris l'armée par leur efficacité.
En janvier 2024, la junte a prolongé de six mois, reportant une nouvelle fois les élections promises qui n’ont pas lieu tant que le pays est secoué par un sanglant conflit civil qui s’est enlisé.
Sous prétexte d’une "lutte contre les terroristes", les militaires pourchassent les partisans d'un retour à la démocratie dans différentes régions de Birmanie, avec des méthodes violentes qui valent à la Birmanie une mise au ban de la communauté internationale.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 27 mars 2024
1er août : la Journée de l'armée, occasion pour la Chine de montrer sa puissance
Le 1er août est férié en Chine, c’est la Journée de l’armée. Officiellement, c’est l’anniversaire de la fondation de l’Armée rouge, lors du soulèvement de Nanchang, en 1927. Une armée qui n’ guère l’expérience du feu. Sa dernière grande bataille a été livrée en février 1979 et s’est soldée par une défaite face à l’armée vietnamienne qui avait envahi le Cambodge !
Le 1er août est férié en Chine, c’est la Journée de l’armée (中国人民解放军建军纪念日),. Officiellement, c’est l’anniversaire de la fondation de l’Armée rouge, lors du soulèvement de Nanchang (南昌起义), en 1927. Rebaptisée plus tard Armée populaire de libération, elle est devenue, en 1949, l’armée de la République populaire de Chine. Le drapeau de l’armée comporte les deux caractères chinois "八一" en référence au jour anniversaire (signifiant littéralement 8e mois, 1er jour).
Les forces communistes se retirèrent finalement de Nanchang, craignant d'être assiégées par les forces fidèles à Tchang Kaï-chek, emportant une importante cargaison d'armes. En avril 1928, ces troupes conduisent par Zhou Enlai ont rejoint celles dirigées par Mao Zedong qui avaient, elles aussi échappées à l’échec d’un soulèvement. La guerre civile chinoise avait commencé, elle durera jusqu’en 1950. On le sait les communistes l’ont emporté face aux nationalistes. Le 1er août (1927) fait figure de date mythique. La principale place de Nanchang a été baptisée Bayi (phonétiquement : 8-1). C’est la deuxième de Chine par la taille, après Tiananmen à Pékin. Au centre, un énorme mémorial haut de 53 m, rend hommage au soulèvement communiste du 1er juillet 1927. Le PCC avait été créé à Shanghai le 23 juillet 1921. La Chine vient d’en célébrer, avec faste, le centenaire. Mais le 1er août, c’est le premier coup de feu de la guerre civile (ou de la guerre de conquête du pouvoir) qui est célébré. L’énorme fusil du mémorial symbolise ce moment. On le trouve en modèle réduit dans la boutique du mémorial. Le tourisme rouge est très prisé en Chine. La province du Jiangxi et sa capitale Nanchang sont la principale destination des voyages patriotiques.
Le PCC célèbre le 1er août depuis 1933. Mais, ce n’est qu’en 2017 que Pékin a décider d’organiser un défilé militaire pour l’occasion. C’était pour marquer les 90 ans de l’Armée rouge. Longtemps la Chine a évité d’afficher sa puissance. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Ses effectifs sont les plus importants au monde, soit 1,3 million de soldats d’active. Aujourd’hui, la marine surclasse, en nombre de bâtiments l’US Navy et inquiète, voire menace, ses voisins. Quant à l’armée de l’air chinoise, elle n’est encore que la 3e mondiale mais pour combien de temps ? Elle possède, notamment, une équipe de voltige, baptisée 1er août ou Ba Yi, qui fait régulièrement des démonstrations de voltige aérienne.
Cela dit, l’armée chinoise, si menaçante, notamment à l’égard de Taïwan, est-elle si puissance que cela ? En réalité, elle n’a guère l’expérience du feu, hormis des escarmouches face à l’armée indienne. Sa dernière grande bataille a été livrée en février 1979 et s’est soldée par une défaite face à l’armée vietnamienne qui avait envahi le Cambodge !
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
6 mai : le serment des nouveaux gardes suisses du Vatican
Au Vatican, les nouveaux gardes suisses prêtent serment. Cette date a été choisie en souvenir du 6 mai 1527, jour où ceux-ci protégèrent le Pape Clément VII face aux soldats de Charles Quint.
Au Vatican, les nouveaux gardes suisses prêtent serment. Cette date a été choisie en souvenir du 6 mai 1527, jour où ceux-ci protégèrent le Pape Clément VII face aux soldats de Charles Quint. 147 d’entre eux avaient alors trouvé la mort dans le combat.
La Garde suisse pontificale (Pontificia Cohors Helvetica) est la plus petite armée du monde, après celle de Monaco. Elle a été créée en 1506 et compte 111 mercenaires, tous suisses, âgés de 19 à 30 ans, célibataires et mesurant au moins 1,74 m. Tous des hommes, aucune femme n’a été recrutée pour le moment. Ils sont généralement issus de la Suisse alémanique ce qui explique que la langue officielle de ce corps d’armée soit l’allemand, même le français y est aussi en usage comme l’italien bien sûr. Leurs uniformes ne datent pas du XVIe siècle mais du début du XXe siècle, ils ont été créés en s’inspirant de fresques de Raphaël.
Des représentants de la Confédération helvétique, de l'Armée suisse, de la Conférence épiscopale suisse et des Fondations pour la Garde Suisse Pontificale seront également présents. La messe est dite à 7 h 30 en la basilique Saint-Pierre, et la cérémonie d'assermentation à 17 heures à la cour San Damaso (ou en salle Paul VI, en cas de mauvais temps). Ces deux évènements sont filmés et diffusés en direct.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
23 février : en Russie, la fête des pères couleur kaki, selon Poutine
Rétrospectivement, on aurait pu se douter que cette journée russe glorifiant l’homme en arme serait le prélude à une agression de l’Ukraine, laquelle a débuté l’an dernier dans la nuit du 23 au 24 février. Officiellement, ce jour férié russe est la Fête des défenseurs de la patrie. Mais, en réalité, la date du 23 février tient plus du combat des femmes que de celui des hommes… Mais ça la propagande de Moscou ne le dit pas.
Chaque 23 février, en Russie, les enfants offrent à leur père un dessin, réalisé à l’école, où le papa est représenté en tenue militaire, armes à la main. C’est le Jour des défenseurs de la patrie, un jour férié.
Les femmes se doivent aussi d’offrir un cadeau aux hommes de leur entourage (mari, père, cousins, collègues, patrons…). Certaines se ruinent pour cette occasion. Mais d’où vient cette coutume, en réalité très récente ?
En arrivant au pouvoir, Poutine s’est avisé qu’il n’y avait pas de fête pour les hommes, même pas une fête des pères, comme dans beaucoup de pays. Il est donc allé repêcher l’une de ces nombreuses fêtes soviétiques abandonnées : celle de l’Armée soviétique (День Красной Армии). Selon l’idéal poutinien, un homme, un vrai, se doit de porter l’uniforme. En 2002, on a donc créé un nouveau jour férié : la Journée des défenseurs de la patrie (День защитника Отечества). La Russie étant continuellement en danger (selon le discours officiel), on en profite en même temps pour entretenir la fibre nationale et militaire. Il est toujours bon de préparer une guerre… Dans le pays, le 23 février est une journée de plus pour des défilés militaires, dont les occasions ne manquent pas. Dans les familles, c’est une sorte de fête des pères, l’épouse prépare un bon dîner, les enfants ont confectionné un petit cadeau à l’école ou une carte avec le papa habillé en militaire.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
Car le kaki est la couleur de la journée à en juger par la décoration des magasins ou par les cartes de vœux envoyées pour l’occasion, le caractère militaire de cette fête reste très appuyé. Le service militaire concernant tous les hommes, cette fête est bien celle des hommes russes, puisque tous, un jour, ont porté l’uniforme. Les autres couleurs de la journée sont celles du ruban de Saint-Georges, orange et noir, qui sont celles du militarisme russe (et de fait, elles sont interdites en Ukraine). Sans oublier le rouge des œillets, symbole de la victoire, et le drapeau blanc bleu rouge de la Russie.
Mais, pourquoi le 23 février ? On vous dira que c’est l’anniversaire de la fondation de l’Armée rouge, en 1918, ce qui n’est pas tout à fait vrai, car les premiers enrôlement date du 22 février 1918 et le décret de fondation du 28 février. On cite aussi les victoires décisives de Pskov et de Narva sur l’armée allemande mais les dates ne correspondent pas vraiment (28 février et 4 mars 1918). Alors pourquoi, en 1923, aurait-on instauré le 23 février une fête de l’Armée rouge (День Красной Армии) qui donnait lieu chaque année à un grand défilé sur la place Rouge ?
En fait, c’est par souci de commémorer une date sacrée de la révolution russe : le 23 février 1917, jour des premières manifestations qui allaient mettre par terre le régime tsariste. En somme, le 23 février est le tout premier jour de la Révolution russe. Mais, comme les bolcheviques n’ont été pour rien dans cette première révolution spontanée, ce qui contredisait totalement les théories marxistes (la révolution ne pouvait pas avoir été spontanée), il fallut bien trouver une autre raison de fêter le 23 février, quitte à tordre un peu l’histoire.
L’Empire russe était resté fidèle au calendrier julien que l’Europe occidentale a abandonné au XVIe siècle. Ce 23 février correspondait, en fait, au 8 mars du calendrier grégorien (celui qui a cours en Occident) et c’était la Journée internationale de la femme. Une date encore peu connue à l’époque mais l’écho était tout de même parvenu jusqu’à Pétrograd. Ce jour-là, en 1917, des marches de protestations féminines avaient été organisées dans le seul but de dénoncer la condition faite aux femmes. Spontanément, les ouvrières du textile ont quitté leur travail en masse pour rejoindre des bourgeoises réclamant le droit de vote et elles se sont mises à dénoncer leur condition sociale d’ouvrières. Dans les heures puis les jours qui suivent, elles ont été imitées par d’autres ouvriers hommes et femmes confondus… la Révolution russe était lancée. Le 23 février/8 mars selon le calendrier est donc une date majeure de la révolution russe mais la révolution bolchevique, celle que vénèrent les communistes, n’aura lieu que sept mois plus tard, le 7 octobre, c’est la fameuse révolution d’Octobre.
Sans le savoir, en offrant un cadeau à leurs compagnons, les femmes russes commémorent la première phase de la révolution russe dont elles ont été les premières actrices. Mais ça le récit national russe ne le précise pas.
L’histoire retiendra que c’est dans la nuit du 23 au 24 février 2022 que Vladimir Poutine a lancé son armée sur l’Ukraine. La date n’avait pas été choisie au hasard.
18 janvier : l'armée, au pouvoir, parade dans les rues de Bangkok
Le 18 janvier est jour de grande parade militaire à Bangkok, en Thaïlande. Cette Journée de l’armée royale thaïlandaise fait figure d’autopromotion de la part de la junte militaire au pouvoir, appuyée par le roi. Cette journée fait aussi référence à un fait militaire vieux de 430 ans : un combat singulier à dos d’éléphant opposant le roi du Siam au prince héritier de Birmanie, qui s’est déroulé le 18 janvier 1593.
Le 18 janvier est jour de grande parade militaire à Bangkok, la Thaïlande (ou plutôt ses élites politiques) célèbre son armée. Un événement d’importance dans un pays qui a connu 19 coups d’État militaires depuis 1932 (date de l’abolition de la monarchie absolue). Le dernier date de 2014. Certes la junte militaire a cédé la place à un gouvernement civil durant l’été 2019, mais non sans avoir pris toutes les précautions pour continuer à diriger le pays. La constitution a été modifiée en 2016, désormais les membres du Sénat sont tous nommés par l’armée et comme un gouvernement doit être investi par les deux chambres, un parti minoritaire (pro-armée) peut se maintenir au pouvoir. C’est le cas du nouveau gouvernement, qui d’ailleurs a nommé à la tête d’armée le général Apirat Kongsompong, l’artisan du coup d’État de 2014, lequel multiplie les déclarations agressives contre l’opposition.
Cette modification constitutionnelle a été vécue comme un 20e coup d’État militaire inscrivant le pouvoir de l’armée dans la durée. Le roi, comme son défunt père qui a toujours penché du côté de l’armée, en a profité pour accroître ses prérogatives. Désormais ses décisions n’ont plus à être contresignées par un ministre. C’est donc une dictature militaire sous commandement royal qui parade aujourd’hui dans les rues de la capitale thaïlandaise.
Quant à la date de cette Journée des forces armées thaïlandaises (วันกองทัพไทย), le 18 janvier, elle fait référence à un combat singulier à dos d’éléphant opposant Naresuan (roi du Siam) au prince héritier de Birmanie. Le second fut tué par le premier à Nong Sarai (province de Suphanburi) le 18 janvier 1593. Le Siam (future Thaïlande) ne payant plus son tribut à la Birmanie, celle-ci avait envoyé une armée pour soumettre son vassal. Non seulement le Siam repoussa l’attaque, mais étendit son influence sur une vaste région. C’est donc un grand roi que vénère ce 18 janvier la Thaïlande. Autrefois, c’était sa date de naissance, le 25 avril qui était célébrée. Mais en 2005, il fut décidé qu’il valait mieux célébrer la fameuse bataille que l'histoire officielle raconte comme un duel à dos d’éléphant (Iuthheete) entre un roi et un prince. Soit le plus prestigieux des combats en Asie du Sud-Est. Désormais aucune armée, pendant longtemps, n’osa plus marcher sur Ayutthaya (la capitale de l’époque). Sous son règne (1590-1605), le roi Naresuan redonna au Siam toute sa puissance : le royaume atteignit son expansion maximale.
Chaque 18 janvier, une cérémonie est organisée au quartier général de l'Armée royale thaïlandaise de 10h00 à 11h30, complétée par une célébration au sanctuaire Phra Chai Mongkhon Phum, rendant hommage au roi Rama V, suivi d’une cérémonie de dépôt de gerbes au Mur du Souvenir et une célébration bouddhiste. Puis, à 13h00, le général Narongpan Jitkaewthae, commandant en chef de l'armée royale thaïlandaise rend visite aux blessés de l'hôpital Phramongkutklao, y compris la visite de soldats blessés à l'hôpital de l'armée. Ce même jour, des soutiens du régime organisent des actions caritatives et bénévoles.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
11 octobre : fête patriotique en Macédoine du Nord
Ce Jour de l'Insurrection populaire est l’anniversaire du début du soulèvement des partisans yougoslaves le 11 octobre 1941 contre les Bulgares qui occupaient l’essentiel du territoire de l’actuelle Macédoine du Nord.
C’est la plus grande fête nationale en Macédoine du Nord après celle du 2 août. Son nom officiel est le Jour de l'Insurrection populaire (Ден на народното востание), mais pour les Macédoniens, c’est tout simplement le 11-Octobre (11 ви октомври). Il s’agit de l’anniversaire du début du soulèvement des partisans yougoslaves le 11 octobre 1941 contre les Bulgares (alliés des Allemands) qui occupaient l’essentiel du territoire de l’actuelle Macédoine du Nord depuis avril. Cette résistance aux forces de l‘Axe qui s’intensifie les années suivante, va permettre la proclamation le 2 août 1944, d’une Macédoine démocratique en tant qu'État indépendant lequel se fondra dans la Yougoslavie socialiste de 1946 à 1991.
Ce 11 octobre 1941, trois groupes de résistants macédoniens interviennent simultanément. Le premier attaque un poste de la police bulgare. Le deuxième prend d’assaut une prison, sans pouvoir toutefois faire évader les prisonniers. Le troisième coupe les communications téléphoniques. Cette première action des partisans locaux n’aboutit qu’à de minces résultats mais dès le lendemain, de nouvelles actions sont lancées… C’est le début de la lutte armée, encadrée par le Parti communiste, et l’embryon d’une armée nationale. Le 11 octobre, en Macédoine du Nord est aussi le Jour de l’Armée, laquelle est aussi célébrée le 18 août.
Outre les discours officiels et les dépôts de gerbes au cimetière des partisans de Skopje en hommage aux 15 héros nationaux et aux 650 combattants qui ont sacrifié leur vie sur l'autel de patrie. La journée se termine par des concerts festifs et des réjouissances populaires dans toutes les localités du pays.
C’est aussi le 11 octobre que l’on décerne le prix du 11-octobre dans l’enceinte du Parlement. Ce prix est la plus haute distinction nationale en Macédoine du Nord. La journée est aussi l’occasion d’actions patriotiques comme, traditionnellement, de donner son sang. De nombreuses écoles dans le pays porte le nom de 11-Octobre. La date est dans toutes les têtes, dans la capitale, la rue du 11-Octobre relie l’assemblée à la place principale de Skopje, la place de Macédoine. 11-Octobre était aussi le nom de la plus grande entreprise de Skopje, produisant des autobus, aujourd’hui appelée Sanos.
Ce 11 octobre 2022, à l'occasion de la célébration de la fête nationale du 11 octobre - Journée du soulèvement national, le gouvernement de la République de Macédoine du Nord se rend cette année au Mémorial-Ossuaire de Kumanovo pour la cérémonie principale de la journée . Cette année, la devise est " Toujours du bon côté". Des délégations gouvernementales déposent également des fleurs devant les monuments des combattants tombés du NOB à Skopje et Prilep.
À Prilep le Musée mémorial "11 octobre" expose plusieurs centaines de photographies et des documents importants de la lutte de libération nationale. Chaque 11 octobre, l’orchestre de la ville de Prilep organise un parcours du centre-ville jusqu’à la colline des Invaincus (mémorial construit en 1961 pour le 20e anniversaire) d’où sont tirés des feux d'artifice spectaculaires.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
6 mai : la Saint-Georges des Bulgares, jour de bravoure de l'armée
Ce jour férié en Bulgarie est à la fois une journée de défilés militaires le matin, en l’honneur de l’armée, et de pique-nique en famille l’après-midi.
Ce jour férié en Bulgarie est à la fois une journée de défilés militaires le matin, en l’honneur de l’armée, et de pique-niques en famille, l’après-midi.
La Saint-Georges (Гергьовден) est fêtée ici le 6 mai, car l’église bulgare suit toujours le calendrier julien. En occident, elle est célébrée le 23 avril, notamment en Angleterre dont c’est le saint patron. Depuis 1880, en Bulgarie (avec une interruption tout de même de 1946 à 1993 sous le régime communiste), la Saint-Georges (Gergyovden) est connue en Bulgarie comme le Jour de la bravoure de l’armée (Ден на храбростта и празник на Българската армия).
L’église bulgare célèbre ce jour-là saint Georges le Victorieux. Le personnage est un officier romain, originaire de Cappadoce, devenu chrétien, qui refuse de refuse de se prêter aux cérémonies religieuses ordonnées par l’Empereur Dioclétien. Il sera mis à mort en Palestine pour refuser d’obéissance. Plus tard s'ajoutera, la légende de la lutte victorieuse de saint Georges contre un dragon malveillant qui symbolise le démon ou l’ennemi si on en fait un symbole militaire.
L’étymologie de Georges fait néanmoins de lui, aussi, un personnage qui travaille la terre. Depuis des siècles, la Saint-Georges est un fête agraire très importante et très populaire dans les Balkans, ainsi qu’en Turquie (Hidirellez) où elle est toujours très fêtée même si le pays est majoritairement musulman. Elle se passe en plein air, en famille autour un grand feu où on fait rôtir des moutons. Cette année, en raison de la pandémie, la fête ne pourra pas avoir lieu, aussi bien en Turquie qu’en Bulgarie ou ailleurs. D’ailleurs, en raison de problèmes d’approvisionnement, la viande de mouton risque de manquer en Bulgarie où 80% des stock ont été consommés pour les fêtes de Pâques.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
2 mars : la Birmanie en guerre fête ses agriculteurs
La Journée des paysans est un jour férié dont la date n’a rien à voir avec l’agriculture. Elle a été choisie par le général Ne Win pour célébrer le coup d’État qui l’a porté au pouvoir, le 2 mars 1962, il y a 60 ans aujourd’hui.
Le 2 mars est férié en Birmanie (Myanmar, selon le régime militaire), c’est la Journée des paysans (မြန်မာနိုင်ငံတွင် တောင်သူလယ်သမားနေ့). La date n’a rien à voir avec l’agriculture. Elle a été choisie en 1965 par le général Ne Win pour célébrer le coup d’État qui l’a porté au pouvoir, le 2 mars 1962. Il y a donc 60 ans, jour pour jour. Si on lui sait gré de s’être intéressé aux deux tiers de ses compatriotes qui travaillent dans l’agriculture, la production de riz principalement, et notamment d’avoir réalisé une réforme agraire en leur faveur, cette date évoque aussi la confiscation de la démocratie et la tutelle de l’armée sur le pays. Cette date est un bien triste anniversaire quand on sait que l’armée n’a jamais vraiment quitté le pouvoir et que craignant d’en être écarté le 1er février 2021, elle a repris ferment le contrôle du pays au prix d’une guerre civile et de milliers de morts.
Ne Win, le général socialiste, dont on commémore donc aussi la prise de pouvoir a été lui-même renversé par un autre coup d’État militaire, en 1988, après 26 ans de règne, mais sans pour autant disparaître de la scène politique. La journée des agriculteurs anciennement célébrée le 1er janvier et qu’il avait déplacé au 2 mars, lui a survécu. C’est toujours un jour férié et chômé officiel que célèbre aujourd’hui la junte au pouvoir pour tenter de donner au pays un semblant de normalité.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
10 juillet : les Russes célèbrent une victoire sur les Suédois
En Russie, c’est une Journée d'honneur militaire c’est-à-dire une date mémorable dédiée à une victoire militaires : ce 10 juillet est le jour de la bataille de Poltava. Il célèbre la victoire de la Russie sur la Suède en 1709.
En Russie, c’est une Journée d'honneur militaire c’est-à-dire une date mémorable dédiée à une victoire militaire : ce 10 juillet est le jour de la bataille de Poltava . Il célèbre la victoire de la Russie sur la Suède en 1709.
La bataille de Poltava a eu lieu pendant la Grande Guerre du Nord près de la ville ukrainienne de Poltava. L'armée suédoise était dirigée par Charles XII de Suède, Carl Gustaf Rehnskiöld et Adam Ludwig Lewenhaupt. Les forces russes étaient commandées par Pierre le Grand, Boris Cheremetev et Alexader Menchikov. La bataille s’est soldée par une victoire décisive de la Russie. L'armée suédoise a été détruite et le roi Charles XII de Suède a été contraint de fuir vers l'Empire ottoman, où il a vécu en exil jusqu'en 1714.
La victoire russe à la bataille de Poltava a marqué le début du déclin de l'empire suédois en tant que grande puissance en Europe du Nord, centrale et orientale. Bien que la Grande Guerre du Nord ait duré encore douze ans, la défaite écrasante de la Suède lors de la bataille de Poltava aurait décidé de l'issue de la guerre.
Le jour de la bataille de Poltava n'est pas un jour férié en Russie, mais il est largement célébré dans l'armée. La journée est marquée par des cérémonies officielles.
Aujourd'hui, sur le site de la bataille, situé en Ukraine, il y a un complexe de préservation du patrimoine culturel connu sous le nom de champ de bataille de Poltava, qui se compose de monuments et d'églises commémorant l'événement.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
16 mai : le Soudan du Sud célèbre son armée, actrice de deux guerres sanglantes
La Journée de l'APLS (SPLA Day) est un jour férié au Soudan du Sud célébré chaque année le 16 mai. Elle commémore la formation de l'Armée populaire de libération du Soudan (SPLA, Sudan People's Liberation Army)
La Journée de l'APLS (SPLA Day) est un jour férié au Soudan du Sud célébré chaque année le 16 mai. Elle commémore la formation de l'Armée populaire de libération du Soudan (SPLA, Sudan People's Liberation Army)
La SPLA a été formée pendant la guerre civile soudanaise comme mouvement de guérilla. Le 16 mai 1983, un groupe de mutins de l'armée soudanaise a ouvert le feu dans une caserne près de la ville de Bor. Le colonel John Garang de Mabior a été envoyé pour réprimer la rébellion, mais au lieu de cela, il a pris la direction de la SPLA nouvellement formée et a commencé à recruter de nouveaux soldats.
L’origine de cette mutinerie de soldats originaires du Sud-Soudan est la décision du gouvernement du Soudan d’imposer la charia, y compris aux chrétiens vivant au sud du pays. Il a fallu deux décennies à la SPLA pour parvenir à ses fins, c’est-à-dire à la division du Soudan en deux pays distincts. C’est à dire un Soudan du Sud d’abord autonome, puis indépendant. Tout au long de la guerre civile, la SPLA était dirigée par John Garang. Celui-ci est mort en 2005 dans un accident d'hélicoptère alors qu’un accord venait d’être signé avec le gouvernement de Khartoum. Il a été remplacé par Salva Kiir qui deviendra le premier président de la république du Soudan du Sud.
La république du Soudan du Sud a finalement été proclamée en 2011 après un conflit sanglant (deux millions de morts recensés) qui provoqua également le déplacement de quatre millions de civils. L’APLS est devenue l'armée régulière du nouvel État. Le SPLA Day est l’Anniversaire de la Fondation de l’armée de libération populaire du Soudan (APLS).
En réalité, certaines unités rebelles n'ont pas été intégrées à l'armée nationale, d’autres ont fait sécession de l’APLS… un autre conflit presque aussi terrible a débuté en décembre 2013 : une nouvelle guerre civile a ensanglanté le Soudan du Sud jusqu’en février 2020, provoquant 400 000 morts et à nouveau 4 millions de déplacés. La Journée de l’APLS ne fait pas référence à cet épisode encore très récent dans les mémoires.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
13 mai : les Russes célèbrent leur flotte de la mer Noire et leur présence en Crimée
Cette célébration annuelle a pris une dimension particulière depuis que, en 2014, la Crimée a été annexée par la Russie. Elle rappelle la date du 13 mai 1783. Ce jour où l’impératrice russe, Catherine II, signait un décret impérial qui autorisait la création d’une base navale et d’une flotte sur une mer où la Russie n’avait pas encore ses repères.
Cette célébration annuelle a pris une dimension particulière depuis que, en 2014, la Crimée a été annexée par la Russie. Elle rappelle la date du 13 mai 1783. Ce jour où l’impératrice russe, Catherine II, signait un décret impérial qui autorisait la création d’une base navale et d’une flotte sur une mer où la Russie n’avait pas encore ses repères. Peu de temps auparavant, l’escadre de l’amiral Klokatchev pénétrait dans la baie d’Akhtiarskaïa. Un mois plus tard, au fond de cette baie commencera la construction de la ville de Sébastopol, le futur siège de la flotte russe dans le sud de la péninsule de Crimée, prise aux Ottomans.
La flotte de la mer Noire a été créée le 13 mai 1783 par le prince Grigory Potemkine. C’est lui également qui fondera la future base navale. Laquelle au fil des siècles n’a rien d’un décor à la Potemkine. Quant à la flotte, ce n’est pas elle qui va mettre en difficulté le tsar Poutine, comme le cuirassé Potemkine avait ébranlé le trône de Nicolas II. Au contraire, au moment de l’annexion de la Crimée, plusieurs dizaines de navires ukrainiens ont fait le choix de rejoindre la flotte de la mer Noire (celle de la Russie), avec leur équipage au complet.
Sébastopol, au moment de la disparition de l’URSS, s’était retrouvé en Ukraine, avec un droit d’usage de la Russie, mais le bail se terminait en 2017. Poutine ne pouvant accepter cela, a préféré prendre les devants en mettant la main sur la Crimée avant le terme. Ensuite, l’objectif des Russes est l’exclusion complète des Ukrainiens de la mer Noire. Il y a pour cela deux étapes. La première est en train de se dérouler : c’est le blocage du détroit de Kertch menant à la mer d’Azov, un passage essentiel pour le commerce maritime de l’Ukraine. Le 24 avril dernier Moscou annoncé que la traversée des eaux de la Fédération de Russie serait suspendu pour tous les navires étrangers, militaires comme civils, jusqu’au 31 octobre. La procédure d’étouffement est en cours. La seconde étape sera de provoquer des soulèvements dans la ville d’Odessa, le seul grand port libre qu’il reste à l’Ukraine. La manœuvre consistera ensuite à venir en aide aux insurgés et à occuper Odessa, avant de l’annexer, comme Sébastopol. Ainsi étouffée, l’Ukraine tombera comme un fruit mûr dans l’escarcelle de la Russie. Avec l’espoir, du côté des Russes, que l’OTAN sur lequel comptent l’Ukraine et la Géorgie, ne réagira pas… Qui veut mourir pour Kiev ou Odessa ?
Sébastopol où se déroulent aujourd’hui les traditionnelles festivités militaires, a été assiégée en 1854 lors de la guerre de Crimée (un fait d’armes français qui valut de baptiser un boulevard parisien à son nom) puis à nouveau par l’Allemagne nazie, en 1941 (l’un des plus longs sièges de la guerre, la ville fut déclarée martyre comme Stalingrad et Leningrad).
On est ici sur un carrefour multiethnique, ces terres ont été grecques, turques, russes, soviétique et ukrainiennes. On est au cœur des mers chaudes tant convoitées par la Russie, née à plusieurs milliers de kilomètres de là. La Crimée est une dérisoire consolation pour un empire et une puissance perdue. Néanmoins, dangereuse pour son environnement immédiat. Quand cette fête a été instaurée en 1996, Moscou était encore loin des positions géostratégiques que la Russie a pu reconquérir en 25 ans. C’est cette réussite qui est célébrée aujourd’hui avec ce Jour de la flotte de la mer Noire (День Черноморского флота), célébré chaque 13 mai à Sébastopol et à Novorossiysk. Ne pas confondre avec le Jour de la marine (День Военно-Морского Флота), observé fin juillet.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
6 janvier : le centenaire de l'armée irakienne
Chaque année, le 6 janvier, jour de promotion des officiers, l’armée irakienne s’auto célèbre par des parades militaires au pas cadencé mais qu’en est-il de sa force réelle aujourd’hui ? Cette année, le Jour des forces armées, revêt une importance particulière car l’armée nationale irakienne entre dans sa centième année.
Chaque année, le 6 janvier, jour de promotion des officiers, l’armée irakienne s’autocélèbre par des parades militaires au pas cadencé mais qu’en est-il de sa force réelle aujourd’hui ? Cette année, le Jour des forces armées (عيد القوات المسلحة), revêt une importance particulière car l’armée nationale irakienne entre dans sa centième année.
Elle a été fondée le 21 juin 1921 pour remplacer l’armée anglaise qui occupait le pays depuis le départ des Ottomans. Construites d’abord sur le modèle britannique, les forces armées irakiennes ont plus tard été profondément influencées par l’armée soviétique. Sous le dictateur Saddam Hussein, elle a rassemblé plus d’un million d’hommes pour devenir dans les années 1980, la quatrième armée du monde (en effectif) après celles de la Chine, de l’URSS et des États-Unis. Mais, mise à mal par la guerre du Golfe de 1991, elle a été totalement dissoute en 2003 par Washington après l’invasion de l’Irak par les États-Unis. Pour être ensuite intégralement recréée par l’occupant américain, sous le nom de Forces de sécurité irakienne, avec d’autres hommes, d’autres cadres.
L’acharnement de Washington dans sa volonté d’écraser le pays a été lourd de conséquence, beaucoup de soldats, mais aussi des officiers, y compris des services de renseignement, de l’armée de Saddam Hussein, démobilisés, se sont alors engagés dans les rangs des forces de l’État islamique. Ce qui explique les succès fulgurants de Daech qui s’est emparé d’un tiers de l’Irak en 2014, face à une armée irakienne peu aguerrie et en pleine débandade. Les forces américaines qui devaient quitter le pays en 2011, sont toujours présentes même si peu à peu les effectifs baissent : plus que 3000 hommes fin 2020 et ils seront plus que 2500 à la mi-janvier 2021.
C’est donc une armée irakienne qui n’est plus que l’ombre d’elle-même et qui n’est plus guère l’héritière de celle du XXe siècle qui fête cette année son centenaire. La présence américaine ayant été très réduite, elle affronte depuis quelques mois le harcèlement de milices chiites pilotées par Téhéran, vent debout depuis l’élimination par un drone américain du représentant local de l'Iran, Kassem Soleimani. Les chiites irakiens ont, d'ailleurs, célébré ce 4 janvier, l’anniversaire de cet assassinat.
Après, avoir été incapable de résister à la déferlante de Daech, l’armée irakienne saura-t-elle contenir l’omniprésence des forces chiites pro-iraniennes ? Ces dernières contrôlent quelques sanctuaires relativement proches de Bagdad. Quant au nord du pays, il est aux mains des forces kurdes qui ne comptent guère sur une armée irakienne encore bien peu crédible pour les soutenir. Il y a deux semaines, la zone verte de Bagdad, où se trouvent les ambassades étrangères, a été visée par plusieurs roquettes. L’armée irakienne, créée par les Américains, n’assure même pas la sécurité du cœur de la capitale.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
1er décembre : le Costa Rica, un pays sans armée depuis 72 ans
Beaucoup de pays célèbrent leur armée, le Costa Rica fête chaque année son abolition. Elle a été dissoute il y a 72 ans, jour pour jour, le 1er décembre 1948, et le budget largement orienté vers le système éducatif et la santé…
Beaucoup de pays célèbrent leur armée, le Costa Rica fête chaque année son abolition (Día del abolición del ejército). Ce jour est même férié pour la première fois en 2020, il remplacera le 12 octobre (El Día de las Culturas, jour férié hérité des Espagnols). Certes, un congé payé non obligatoire mais tout de même cela marque la fierté des Costaricains pour cette particularité de leur pays.
L’armée a été dissoute il y a 72 ans, jour pour jour, le 1er décembre 1948, et le budget largement orienté vers le système éducatif et la santé, deux secteurs particulièrement performants aujourd’hui. Le siège de la police militaire est devenu un lycée, le Musée national est installé dans une ancienne caserne… Premier pays du monde a avoir sauté le pas, ce petit pays d’Amérique centrale promeut chaque année une Journée internationale pour l’abolition de l'armée qui n'a pas eu jusqu'à présent beaucoup d'échos. Seul son voisin du sud à répondu. Le Panama a supprimé la sienne en 1991, deux ans après une invasion militaire américaine. Armée ou pas, ces petits États de font pas le poids quand une grande puissance intervient, alors à quoi bon ?
Le Costa Rica a fait très peu d’émules sur le thème de l’abandon de l’armée (hormis le Panama, Andorre, le Liechtenstein, les Samoa…). Certains en Suisse y avaient songé, mais lors du référendum de 1989 seul Jura et Genève ont voté oui. Les autres avaient voté non comme 64% des Suisses. Le sujet vient régulièrement sur la table dans d’autres pays, y compris la France, mais sans beaucoup d’écho…
Aujourd’hui, le Costa Rica veut montrer la voie dans un autre domaine. Il produit déjà près de 98% de son électricité avec des énergies renouvelables. Son président, Carlos Alvarado, veut présenter son pays comme le laboratoire de la décarbonisation de l’économie. Il espère faire très prochainement du Costa Rica la première économie entièrement décarbonisée.
21 novembre : la Journée des forces armées du Bangladesh
Journée des forces armées marque l’anniversaire de la fondation des Forces du Bangladesh le 21 novembre 1971, en pleine guerre d’indépendance.
La Journée des forces armées (সশস্ত্র বাহিনী দিবস) marque l’anniversaire de la fondation des Forces du Bangladesh le 21 novembre 1971, créées en pleine guerre d’indépendance. Les membres bengalis de l’armée pakistanaise avaient fait sécession alors que le Pakistan oriental se battait pour se séparer du Pakistan occidental, avec l’aide de l’armée indienne. Cette guerre aboutira à la création du Bangladesh, le 16 décembre, à l’issus de neuf mois d’un conflit qui fit trois millions de morts.
Chaque journée du 21 novembre, depuis 1986, commence par le dépôt d'une couronne de fleurs à Shikha Anirban (Flamme éternelle) au cantonnement de Dhaka par le président de la République. Dans l'après-midi, une réception est donnée à Senakunja, le cantonnement de Dhaka lieu à laquelle assiste le Premier ministre, les ministres, le chef de l'opposition et d'autres hauts responsables civils et militaires. La télévision diffuse un programme spécial toute la journée. Le jour est férié au Bangladesh.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 20 novembre 2020
14 juillet : la tradition immuable du défilé militaire français
Chaque année depuis 1880, la République fête la Nation le 14 juillet par un défilé militaire sur les Champs-Élysées. Cet hommage à l’armée attire des millions de Français devant leur téléviseur et des milliers de Parisiens sur le parcours du défilé.
Chaque année depuis 1880, la République fête la Nation le 14 juillet par un défilé militaire. La coutume a été instaurée dix ans après la défaite de la France à Sedan contre la Prusse. C’est depuis 1919, et le défilé de la victoire, qu’il se déroule sur les Champs-Élysées. Jusque-là, il avait lieu sur l’hippodrome de Longchamp (sauf en 1915). Chaque année, cet hommage à l’armée attire des millions de Français devant leur téléviseur et des milliers de Parisiens sur le parcours du défilé.
Étonnée de cette singularité française (la France est quasiment la seule démocratie à célébrer ainsi sa fête nationale !), l’écologiste Éva Joly, d’origine norvégienne, avait proposé en 2011 de remplacer le défilé militaire par un défilé citoyen comme cela se fait dans certains pays, notamment la Norvège. Elle déclarait « avoir rêvé » du remplacement du défilé militaire par un « défilé citoyen où nous verrions les enfants des écoles, où nous verrions les étudiants, où nous verrions aussi les seniors défiler dans le bonheur d'être ensemble, de fêter les valeurs qui nous réunissent ».
Cette année 2020, faire défiler les soignants en plus des militaires aurait pu avoir du sens comme l’avait suggéré le président Macron. Finalement cette variante n’a pas été retenue. Dommage, cela aurait pu faire évoluer la cérémonie nationale vers une plus grande implication des citoyens. En 1946, pourtant, le Parti communiste avait obtenu que des ouvriers, qui avaient participé à l’effort de guerre, défilent sur les Champs-Élysées. Ce fut la seule exception. La tradition… En 2020, toutefois, en raison de l’épidémie de covid-19, le défilé militaire du 14-Juillet a été remplacé par une cérémonie sur la place de la Concorde, à 10h45.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
19 février : l'anniversaire de l’armée mexicaine
Une armée bien peu menaçante pour le voisinage puisque la constitution lui interdit d’aller combattre hors des frontières. Sa déroute face aux zapatistes dans les années 1990 avait contribué à la discréditer. Elle fête pourtant dignement son 107e anniversaire.
C’est une armée bien peu menaçante pour le voisinage puisque la constitution lui interdit d’aller combattre hors des frontières. Sa déroute face aux zapatistes dans les années 1990 avait contribué à la discréditer. D’ailleurs l’expression “une armée mexicaine “ n’évoque pas l’efficacité mais plutôt une organisation où les décisionnaires sont plus nombreux que les exécutants. En 1910, les troupes qui ont renversé le régime de Porfirio Diaz étaient en effet composées d’un trop grand nombre d’officiers par rapport à celui des hommes à commander et ne brillaient pas par leur discipline. Les ordres contradictoires créaient une véritable confusion. Les Américains qui avaient battu les Mexicains quelques décennies plus tôt pour amputer leur territoire d’un bon tiers, se gaussaient. Mexican army est devenue une expression péjorative adoptée par plusieurs langues. On pourra noter que le Mexique n’a effectivement jamais utilisé son armée pour attaquer l’un de ses voisins, cela mériterait plutôt le respect.
Cela dit, dans les années 2000, une nouvelle mission a été confiée à l’armée mexicaine, celle de combattre les narcotrafiquants, plutôt que d’en charger la police. Mais, au fil des années, la violence meurtrière quasi-quotidienne des groupes criminels de trafiquants de drogue mexicains, entre eux mais aussi contre les forces de l’ordre, a pris des proportions alarmantes. Le président de gauche, Andres Manuel Lopez Obrador dit AMLO, arrivé au pouvoir en 2018, a fait le choix de miser sur la prévention des crimes plutôt que sur la confrontation violente armée/cartels qui avait les faveurs de ses prédécesseurs et qui selon AMLO n’ont fait qu’aggraver les violences. Sans doute manque-t-on de recul mais pour le moment, la stratégie d’AMLO n’a pas encore porté ses fruits, la violence n’a pas baissé. Face aux assauts des cartels qui tentent de s’approprier les exploitations agricoles du centre du Mexique, des milices d’autodéfense se substituent aux forces armées, avec les dérives que cela peut engendrer.
Quant à la date du 19 février, retenue par les autorités pour célébrer une armée en manque de gloire militaire, elle correspond seulement à un décret du 19 février 1913 de l'État de Coahuila donnant mission à Venustiano Carranza de créer une armée digne de ce nom pour remplacer les diverses troupes qui combattaient depuis 1910.
On s’en doute, ce 107e anniversaire de l’armée mexicaine (aniversario del ejercito mexicano) sera comme chaque année, l’occasion de défilés militaires et de discours patriotiques.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 18 février 2020