L’Almanach international
Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde
29 juillet : les Wallisiens et Futuniens célèbrent leur fête du territoire
Il y a 63 ans, le 29 juillet 1961 les îles de Wallis et Futuna accédaient au statut de territoire d'Outre-mer. Un statut garantissant la citoyenneté française aux habitants dans le respect de la coutume. La fête du territoire, chaque 29 juillet, est la principale fête de l’archipel.
Il y a 63 ans, le 29 juillet 1961 les îles de Wallis et Futuna accédaient au statut de territoire d'Outre-mer. Un statut garantissant la citoyenneté française aux habitants dans le respect de la coutume. La fête du territoire, chaque 29 juillet, est la principale fête de l’archipel.
Cette loi 61-814 transforme le protectorat des îles Wallis et Futuna en territoire d’Outre-mer français. Si le protectorat de 1887 est simplement une empreinte de la souveraineté française, en revanche, le statut de Territoire d’outre-mer est une intégration totale de l’archipel dans la République Française.
En 1959, un référendum est organisé à Wallis et Futuna (protectorat français depuis 1887). Les habitants des îles ont voté pour mettre fin à la subordination à la Nouvelle-Calédonie et devenir un territoire français d'outre-mer. Le Territoire des îles Wallis et Futuna a été officiellement créé le 29 juillet 1961. Bien qu'en 2003 il ait été transformé en collectivité française d'outre-mer, son nom officiel est resté inchangé.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 29 juillet 2024
31 mai : le petit mais très riche Brunei célèbre ses forces armées
Le Brunei célèbre chaque année la Journée des forces armées royales. Ce jour férié qui célèbre la création du régiment malais de Brunei le 31 mai 1961, dans le cadre de la transition vers l'indépendance totale du Brunei vis-à-vis de la Couronne britannique.
Le Brunei célèbre chaque année la Journée des forces armées royales de Brunei (Royal Brunei Armed Forces Day). Ce jour férié qui célèbre la création du régiment malais de Brunei le 31 mai 1961, dans le cadre de la transition vers l'indépendance totale du Brunei vis-à-vis de la Couronne britannique. Brunei a obtenu son indépendance en 1984. Le Sultanat était un protectorat britannique en 1888 et il avait refusé de se fondre dans la Fédération de Malaisie formée en 1963.
Les premières forces militaires du Brunei ont été nommées Brunei Malay Regiment. En 1965, elles ont été rebaptisées Royal Brunei Malay Regiment. En 1972, l'aviation, la marine et l'infanterie ont été séparées en trois unités distinctes : les forces terrestres royales du Brunei, la force aérienne royale du Brunei et la marine royale du Brunei. Les forces terrestres royales de Brunei ont elles-mêmes formé trois bataillons et l'unité de soutien. Le pays est indépendant mais son armée est toujours épaulée par un millier de soldats britanniques présents dans le Sultanat.
L’anniversaire des Forces armées royales du Brunei (Angkatan Bersenjata Diraja Brunei, ABDB) est marqué chaque année par un défilé militaire qui se déroule sur la base aérienne de Rimba devant le sultan Hassanal Bolkiah, ainsi que par une exposition publique de son équipement et de son armement.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 30 mai 2024
17 avril : Cuba célèbre l’anniversaire de la victoire de la baie des Cochons
On célèbre le 62e anniversaire de la tentative d’invasion américaine de l’île de Cuba, par la baie des Cochons. Le vainqueur Fidel Castro, qui a su mobiliser les Cubains, y a gagné un prestige considérable. Le résultat de l’initiative malheureuse des États-Unis, c’est l’ancrage de Cuba dans le camp soviétique et aujourd’hui prorusse. Cuba a pris le parti de Moscou et non de Kiev, pourtant un parallèle pouvait être fait entre l’agression que Cuba a subi en 1961 et celle de l’Ukraine en 2022.
À Cuba on célèbre chaque année l’Anniversaire de la victoire de la baie des Cochons (Aniversario de la victoria de la Playa Girón) avec un gala commémoratif organisé sous le patronage du président cubain Miguel Díaz-Canel. Le Musée Mémorial Playa Girón de la municipalité Ciénaga de Zapata de Matanzas a préparé une nouvelle exposition pour ce 62e anniversaire de la victoire qui est un jour férié à Cuba.
En avril 1961, les autorités américaines organisaient un débarquement d’exilés cubains armés afin de renverser le régime cubain de Fidel Castro. Au Guatemala, la CIA a lancé une opération pour recruter des exilés cubains pour envahir Cuba. Plus de 1 300 volontaires se sont présentés, dont beaucoup n'avaient aucune expérience militaire. Tou commence, le 15 avril 1961, par un bombardement aérien des bases aériennes cubaines qui précède le débarquement de 1 500 exilés cubains à partir de bateaux amarrés dans la Baie des Cochons (une zone peu peuplée et peu surveillée du sud ouest de l’île). L'attaque est d’abord considérée comme un succès, car les assaillants ont rapidement contrôlé les positions de la baie et de Playa Girón. Mais dès que la nouvelle lui est parvenue, Fidel Castro a mobilisé massivement des troupes pour contenir l'invasion. Après plus de 60 heures de combats, l'armée cubaine a anéanti l'avance des combattants contre-révolutionnaires. 114 des combattants exilés cubains sont morts et plus de 1 200 ont été arrêtés. Le 17 avril, la défaite était complète pour les Américains. La rébellion contre le régime de La Havane n’a pas eu lieu, au contraire le prestige de Fidel Castro sort renforcé. En revanche, c’est un désastre médiatique considérable pour le président Kennedy et les États-Unis.
L’objectif était de renverser un régime susceptible de devenir un satellite de l’URSS à 144 km des côtes de Floride. Cela aura l’effet inverse. En réaction, aussitôt après l’attaque, Fidel Castro qualifie pour la première fois sa révolution de socialiste. Un pacte d'alliance avec l'Union soviétique de Nikita Krouchtchev sera scellé. Et, très vite, 43 000 soldats soviétiques s’installent à Cuba, pour protéger l’île et soutenir le Fidel Castro, lequel restera au pouvoir bien au-delà de l’existence de l’URSS. Il est mort en 2016, peu après avoir céder le pouvoir à son frère Raúl Castro. Lequel a annoncé hier, 16 avril 2021, son retrait du pouvoir, lors du 8e congrès du Parti communiste cubain. Il a passé le relais Miguel Díaz-Canel, nouveau premier secrétaire du parti. La veille de la commémoration, le 17 avril 2021, du 60e Aniversario de la fallida invasión de Bahía de Cochinos, une page s’est tournée.
À Miami, on célèbre également le souvenir des victimes de cette opération désastreuse. Samedi matin, une cérémonie aura lieu au pied du monument à l'Armée de l'Air de Libération de la Brigade 2506, à Little Havana quartier de Miami où vit la communauté cubaine toujours très revancharde. Le gouverneur de Floride, le républicain Ron DeSantis, qui sera l'un des orateurs, des membres du Congrès de Floride, devraient y assister ainsi que des survivants octogénaires de la Brigade 2506, le groupe de combattants cubains ayant participé à l'échec de l'invasion de la Baie des Cochons (ou de la Playa Girón).
Ce 62e anniversaire cubain coïncide également avec le 77e anniversaire de la fête de l'indépendance syrienne. Les deux régimes ont organisé des célébrations communes à Damas.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
11 février : la journée de la jeunesse, une fête qui divise le Cameroun, pays dirigé par un vieillard
La jeunesse est fêtée au Cameroun chaque année le 11 février. Le choix de cette date a été une manière de gommer la mémoire de l’autre Cameroun, celui des Anglophones qui se sentent mis à l’écart et qui, bien sûr, boycottent cette fête.
La Journée de la jeunesse au Cameroun est célébrée chaque année le 11 février. Le choix de cette date par Yaoundé, a été une manière de gommer la mémoire de l’autre Cameroun, celui des Anglophones qui s’estiment mis à l’écart et qui, bien sûr, boycottent cette fête.
Le Cameroun actuel est le fruit de l’union de deux anciens protectorats, le Cameroun français et le Southern Cameroons (britannique). Les deux provenant du partage du Kamerun allemand en 1918. Le Cameroun français a accédé à l’indépendance le 1er janvier 1960 et le Cameroun méridional (ex-britannique) a demandé à y être rattaché par le référendum du 11 février 1961 (70%). C’est cette date qui a servi, dès 1963, à la placer la fête de la jeunesse.
Initialement, la fête de la jeunesse était le 26 octobre, en remplacement de la fête nationale du Southern Cameroons (anniversaire de la création d’une région détachée du reste du Nigeria britannique en 1954). Les Camerounais anglophones célébraient cette date par des manifestations dédiées à la jeunesse. Le déplacement de cette fête de la jeunesse du 26 octobre au 11 février a été vécu comme un effacement de leur mémoire. Même si la nouvelle date, en pleine saison sèche, était plus favorable à l’organisation des manifestations sportives qui marquent traditionnellement cette journée. Le mois d’octobre est au contraire très pluvieux, mais il y va de l’identité d’une région qui a mal vécu son intégration au Cameroun, surtout depuis que celui-ci n’est plus une république fédérale.
Aujourd’hui, les Camerounais anglophones qui se sentent méprisés et marginalisés dans le Cameroun actuel aspirent à l’indépendance de leur région sous le nom d’Ambazonie. Ils considèrent le 11 février comme la « journée de la honte » et ont lancé une opération villes-mortes ce jour-là. Les leaders sécessionnistes appellent au confinement des habitants à rester chez eux, de crainte de représailles de l’armée.
La fête a eu lieu le 26 octobre 1962 et à partir de l’année suivante, c’est chaque 11 février que le Cameroun célèbre sa jeunesse. Une célébration paradoxale dans un pays gouverné de manière autoritaire par une classe politique âgée et un président inamovible depuis plus de quarante ans : Paul Biya. Celui-ci fêtera ses 90 ans la semaine prochaine, le 13 février. C’est le plus vieux président du monde et le plus ancien (après le dictateur équatorien-guinéen). Pour cette 57e édition de la fête de la jeunesse, le thème annoncé par le président est : « Jeunesse, réarmement moral, civique et entrepreneurial, gage de discipline pour l’édification d’un Cameroun uni et prospère ». Des parades sont organisées dans toutes les régions, sauf dans les régions anglophones.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 10 février 2023
19 décembre : Goa fête sa libération
La journée est fériée dans l’État indien de Goa, elle commémore la fin à 451 ans d’occupation portugaise, l’une des plus longues de l’histoire.
L’opération de l’armée indienne n’a duré que 36 heures, on déplora tout de même une cinquantaine de victimes due à un début de résistance des 3000 marins portugais face aux 30 000 hommes déployés par les Indiens. Le 19 décembre 1961, les Indiens investissaient la dernière colonie européenne établie sur son territoire, 14 ans après sa propre libération des Anglais. Ainsi était mis fin à 451 ans d’occupation portugaise, l’une des plus longues de l’histoire. Les Portugais sont arrivés sur les côtes indiennes à en 1498 et s’établirent à Goa en 1510. Pour le Portugal c’était le début de la fin de l’empire, l’événement a eu un certain retentissement dans les colonies africaines où des maquis commençaient à s’organiser. En 2011, les autorités indiennes ont entrepris la construction d’un mémorial dédié aux victimes cette opération baptisée Vijay ( विजय : « victoire », en hindi).
Le Jour de la libération de Goa, Daman et Diu (Dia da libertação de Goa, गोवा मुक्ति दिवस) est férié dans l’État de Goa. Un défilé aux flambeaux qui est organisé à partir de trois endroits différents de Goa, aboutissant à l’Azad Maidan, lieu où les participants rendent hommage aux combattants de la liberté. Pour la première fois sera aussi organisé un marathon avec pour slogan Green miles Clean Goa.
Le territoire de l'Union de Goa, Daman et Diu a été annexé à l’Union indienne. En 1967, la question de savoir si l'État devait fusionner avec le Maharashtra a été résolue par un plébiscite au cours duquel la majorité du peuple de Goa a voté contre une fusion. Il est resté un territoire de l'Union jusqu'en 1987, date à laquelle il a obtenu le statut d'État. Goa est devenu le 25e État de l'Inde alors que Daman et Diu (deux enclaves située dans l’État du Gujerat) continue d'être des territoires de l'Union. Goa est aujourd’hui l’un des États plus riches par habitant.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 18 décembre 2023
16 décembre : la fête nationale de Bahreïn
C’est l’anniversaire du couronnement du cheikh Issa Ibn Salman al-Khalifa au titre d’émir de Bahrein, le père du roi actuel, Hamad II. Une référence est faite également à l’indépendance du pays vis-à-vis du Royaume-Uni, même si la date ne coïncide pas.
Cette journée revêt une grande importance dans l'histoire du pays, car elle marque la libération du pays des Britanniques affirme-t-on à Bahrein. Le 16 décembre est souvent qualifié à tort de fête d’indépendance du petit émirat du Golfe persique, devenu en 2003 le Royaume de Bahreïn.
L’indépendance a a été obtenue des Britanniques le 15 août 1971 mais le mois d’août, en raison du climat extrême de la région, n’est pas très propice à des festivités. On le vit actuellement au Qatar, dont la fête nationale est célébrée le 18 décembre, doublée cette année d’une célébration du football, le mois de décembre est bien plus propice à une fête en plein air.
La date du 16 décembre est l’anniversaire du couronnement du cheikh Issa Ibn Salman al-Khalifa au titre d’émir de Bahrein, le 16 décembre 1961, suite au décès de son père. Il restera sur son trône jusqu’à sa mort en 1999. C’est lui qui a choisi cette date pour en faire la fête nationale de Bahreïn (العيد الوطني للبحرين). Et comme l’armée britannique a quitté définitivement l’archipel le 15 décembre 1971, la veille de la célébration du 16 décembre. Ce jour peut faire figure de véritable indépendance du pays.
Son fils et successeur, Hamed ben Issa Al Khalifa, couronné le 14 février 2002, n’a pas modifié la date de la fête nationale, il s’est contenté de rajouter un deuxième jour férié, le 17 décembre, afin que les festivités se répartissent sur deux jours.
Cette fête fait donc référence au long règne de l’émir Issa Ibn Salman (1961-1999), considéré comme le monarque modernisateur du pays. C’est à lui que l’on doit la transformation économique de Bahreïn en une nation moderne et un centre financier clé dans la région. Mais c’est aussi lui qui a dissous le Parlement pour imposer au pays son pouvoir absolu. Le Parlement a été rétabli par son successeur, Hamad II, le roi actuel, mais pas vraiment la démocratie. Le régime demeure très crispé face à toute expression de l’opposition, en particulier celle de la majorité chiite de la population (alors que la monarchie et les élites du royaume sont sunnites). Lors du Printemps arabe, en 2011, il avait fallu l’intervention sanglante de l’armée saoudienne pour que le roi Hamad ne vacille pas sur son trône. Les principaux mouvements d'opposition ont été dissous ; les dissidents sont emprisonnés et déchus de leur nationalité. En ce jour de fête nationale, le sujet n’est pas d’actualité.
Aujourd’hui c’est la fête, le roi Hamad salue la population, les célébrations comprennent des feux d'artifice spectaculaires, des performances musicales en direct par de grands artistes arabes, des concours, des expositions et l'annonce de nouveaux projets par le gouvernement.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 15 décembre 2022
16 décembre : Comment la date la plus controversée du calendrier sud-africain est devenue le jour de la réconciliation
C’était la date la plus controversée du calendrier sud-africain. Appelée autrefois le “Jour du vœu”, elle commémore la victoire des colons blancs sur les armées zouloues à la bataille de Blood River (« rivière de sang ») en 1838. En 1995, le nouveau régime faute d’avoir pu éliminer cette date ambiguë, en a fait un jour férié dédié à la réconciliation des différentes composantes de la nation sud-africaine.
Ce mercredi, 16 décembre est férié en Afrique du Sud, longtemps cette date a été un moment de tensions politiques et de ressentiments. Appelée autrefois le Jour du vœu (Day of the Vow), elle commémore la victoire des colons blancs sur les armées zouloues à la bataille de Blood River (« rivière de sang ») en 1838. Cette rivière fut soudainement rouge de sang car plus de 3 000 Zoulous y furent massacrés contre seulement 3 blessés dans les rangs adverses, celui des Boers, les colons blancs que l’ont appelé aujourd’hui les Afrikaners. Le 16 décembre est leur date sacrée, elle est fériée depuis plus d’un siècle. Ils célèbrent chaque année le « pacte » conclu avec Dieu . C’est un 16 décembre, en 1949, qu’a été inauguré le monument des Voortrekker à Pretoria, juste après la mise en place du régime d’apartheid.
De leur côté, ce même jour, les Zoulous commémorent le Dingaan’s Day, en souvenir de la victoire de leur roi Dingane sur les troupes britanniques en 1879. La bataille a eu lieu un 22 janvier, mais pour rien au monde, ils n’auraient laissé aux Afrikaners le monopole du 16 décembre.
Enfin, l’ANC, le parti au pouvoir, qui fut le fer de lance contre l’apartheid, commémore la création en 1961 de son organisation militaire (Umkhonto we Sizwe), un 16 décembre, la date n’avait pas été choisie au hasard. Le groupe a lancé la lutte armée contre le gouvernement de l'apartheid. Les premiers actes de résistance violente contre les dirigeants de l'apartheid ont également eu lieu ce même 16 décembre 1961.
En 1995, le nouveau régime faute d’avoir pu éliminer cette date ambiguë, en a fait un jour férié dédié à la réconciliation des différentes composantes de la nation sud-africaine : Le Jour de la réconciliation (The Day of Reconciliation). C’est un 16 décembre que la statue de Mandela a été inaugurée à Pretoria en 2003. Chaque année, des défilés et des festivités sont organisés dans tout le pays. La fête est aussi l’occasion de célébrer les groupes culturels minoritaires en Afrique du Sud, tels que le peuple San.
Cela dit, le 16 décembre, au cœur de l’été austral, est le premier d’une série de jours fériés avec le 25 et le 26 décembre puis le 1er janvier. De nombreuses entreprises ferment leurs portes en cette période de congés estivaux. Pour beaucoup de Sud-Africains, la réconciliation va se jouer à la plage.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 15 décembre 2022
9 décembre : la Tanzanie fête avec sobriété, son indépendance et les 60 ans de sa république
L’indépendance du 9 décembre 1961, comme la république du 9 décembre 1962, célébrées aujourd’hui ne concernent en fait que le seul Tanganyika et non l’archipel de Zanzibar. Les deux entités formeront deux ans plus tard, la Tanzanie. Cela peut expliquer la mise en berne des festivités annuelles par les autorités.
Cette année, sobriété oblige, pas de défilé militaire ni de feu d’artifice ni de fastueuse réception au Palais présidentiel, l’argent des festivités sera dépensé plus utilement. Ce n’est pas la première fois que les autorités tanzaniennes prennent ce genre de décision. Cela dit si le 9 décembre est à la fois qualifié de Fête d’indépendance (Independence Day) et de Jour de la République (Republic Day), l’importance de la date est moindre que celle du 26 avril, jour de l’unification du Tanganyika et de Zanzibar pour former la Tanzanie. Les festivités du 26 avril n’ont, quant à elles, pas été annulées.
En effet, le 9 décembre 1961, c’est le seul Tanganyika (c’est-à-dire la partie continentale du pays) qui accède à l’indépendance après avoir été une colonie allemande puis britannique. Le processus de décolonisation avait commencé après la fin de la Seconde Guerre mondiale, lorsque le Tanganyika est devenu un territoire sous tutelle des Nations unies sous contrôle britannique. En 1954, l'Union nationale africaine du Tanganyika (TANU), le mouvement de lutte pour l’indépendance est créé avec Julius Nyerere comme leader. La TANU remporte les élections au Conseil législatif en 1958, 1959 et à nouveau, en 1960, Nyerere devenant ministre en chef après les élections de 1960. Le 1er mai 1961, le pays obtient finalement son autonomie, suivie de l'indépendance, le 9 décembre 1961. L’année suivante, le 9 décembre 1962, la république est adoptée. On célèbre aujourd’hui le 60e anniversaire de l’événement. Julius Nyerere devient le président de la République mais du seul du Tanganyika car l’archipel de Zanzibar n’obtiendra son indépendance qu’en 1963, mais dans le cadre d’un sultanat qui ne sera renversé que l’année suivante, le 12 janvier 1964.
Le 26 avril 1964, le Tanganyika s'unira à Zanzibar. Le pays a été rebaptisé République-Unie de Tanzanie le 29 octobre de la même année. On comprend que, en fin de compte, la date du 26 avril soit plus importante que le 9 décembre pour l’ensemble du pays.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 8 décembre 2022
13 octobre : le Burundi se souvient de son prince, père de l'indépendance
Le 13 octobre 1961, le prince Rwagasore, Premier ministre du Burundi, était assassiné par un tireur embusqué, alors qu'il dinait dans un restaurant près du Lac Tanganyika. Le Burundi consacre cette journée à sa mémoire, avec comme arrière fond, la responsabilité de la Belgique.
Le 13 octobre 1961, le prince Rwagasore, Premier ministre du Burundi, était assassiné par un tireur embusqué, alors qu'il dînait dans un restaurant près du lac Tanganyika. Le Burundi consacre cette journée à la mémoire de son “ héros de l’indépendance”. La responsabilité de la Belgique dans le meurtre de ce héros de l'indépendance plane depuis des années sur la Belgique sans n'avoir jamais été vraiment prouvée. Elle fait partie de l'imaginaire des Burundais et resurgit chaque 13 octobre pour la fête du prince Rwagasore qui est un jour férié au Burundi. Lors du 60e anniversersaire de l’indépendance du pays en juillet dernier, le président Evariste Ndayishimiye a une nouvelle fois fait savoir que « le Burundi attend toujours de la Belgique qu'elle reconnaisse son rôle dans l'assassinat en 1961 du père de son indépendance, le prince Louis Rwagasore ».
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 12 octobre 2022
1er octobre : le Cameroun plus divisé que jamais célèbre les 60 ans son unification
La dictature de Biya est à l’origine d’une guerre entre les deux Camerouns
Ce Jour de l’unification commémore chaque 1er octobre la réunion du Cameroun anglophone, indépendant de Londres, le 1er octobre 1961 et le Cameroun francophone, indépendant depuis le 1er janvier 1960, Cette réunion des deux anciennes colonies anglaise et française permet la proclamation de la République fédérale du Cameroun, il y a 60 ans jour pour jour. Cette fédération a néanmoins été supprimée en 1972.
La célébration de la Journée de l'Unification commence par un défilé, le reste de la journée est consacré à des activités sportives. Un marathon de 40 km est organisé chaque année, les gens participent également à des courses de canoë, à des matchs de lutte et de football.
Cet anniversaire est aussi celui du 1er octobre 2017, quand les militants séparatistes proclamaient symboliquement l’indépendance du Cameroun anglophone. Ce jour-là, des dizaines de milliers de personnes avaient manifesté. Au moins 40 manifestants avaient trouvé la mort dans des violences policières… à l’approche de cet anniversaire, les manifestations avait été interdites ces derniers jours dans toute la zone anglophone.
Le point de départ concernait la seule défense de la langue anglaise. Mais, le régime du président Biya a préféré tirer sur les manifestants. La crise a déjà fait 3000 morts, officiellement, sans doute le double, en réalité. La guerre contre les sécessionnistes anglophone a déjà fait entre 600 et 800 000 déplacés internes, 40 000 se sont réfugiés au Nigéria. La guerre a pris un nouveau tournant. Le pays bilingue que l’on célèbre aujourd’hui a vécu.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
9 décembre : la Tanzanie fête ses 60 ans d’indépendance
C’est le Jour de l'Indépendance (du Tanganyika en 1961) et le Jour de la République (en 1962)
En réalité, ce n’est pas tout à fait vrai car la Tanzanie n’a été créée qu’en 1964, après l’indépendance de l’archipel de Zanzibar, en 1963, et son union avec le Tanganyika, le 26 avril 1964. Aujourd’hui, le Jour de l’indépendance (Indepedence Day) ne célèbre que celle du Tanganyika, c’est-à-dire la partie continentale du pays qui fut une colonie portugaise, omanaise, allemande puis, finalement anglaise. Contrairement à Zanzibar où se sont déroulée une révolution et une guerre civile meurtrière, l’indépendance du Tangayika s’est faite assez pacifiquement même si une lutte politique fut nécessaire. Celle-ci a été menée par Julius Nyerere à l’origine de l'Union nationale africaine du Tanganyika (TANU), le parti qui a lutté pour l’indépendance. Celle-ci a été obtenue tardivement, le 9 novembre 1961, il y a 60 ans jour pour jour. À cette date une bonne partie de l’Afrique était déjà décolonisée. Un an après, à nouveau le 9 décembre, la République du Tanganyika était créée. Ce jour est aussi le Jour de la République (Republic Day).
La célébration du Jour de l'Indépendance et du Jour de la République sont généralement marqués par des défilés et des fêtes colorées, des concerts folkloriques… La fête avait toutefois été annulée en 2020, en raison de la pandémie et les fonds affectés à l’achat d’équipements hospitaliers. Cette année, pour le 60e anniversaire, la fête se déroulera à Dodoma, la capitale, et surtout au stade Uhuru, de Dar es Salaam, la principale ville, où des dirigeants locaux et internationaux honoreront l'occasion.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 8 décembre 2021
17 octobre : il y a 60 ans, on noyait les Algériens dans la Seine
Le 17 octobre 1961, quelque 20 à 30 000 Algériens de Paris manifestaient pacifiquement pour protester contre le couvre-feu auquel ils étaient astreints. Sur ordre de Maurice Papon, préfet de police de Paris, les forces de l’ordre lancèrent un l’assaut qui sera sans pitié… plusieurs centaines de morts seront à déplorer.
Le 17 octobre 1961, quelque 20 à 30 000 Algériens de Paris manifestaient pacifiquement pour protester contre le couvre-feu auquel ils étaient astreints. Sur ordre de Maurice Papon, préfet de police de Paris, les forces de l’ordre lancèrent un l’assaut qui sera sans pitié : ceux qui cherchaient à rentrer chez eux furent arrêtés au pont de Neuilly et jetés dans la Seine par les policiers. Très peu savaient nager, la plupart se sont noyés. D’autres ont été retrouvés pendus près du Centre d’identification de Vincennes. La police, qui à l’époque n’avait admis que 3 morts, reconnaît aujourd’hui 140 victimes, les historiens évoquent 200 à 600 morts et disparus.
Le drame a longtemps été occulté, notamment par la tuerie policière du métro Charonne, l’année suivante, autre page noire des années De Gaulle qui couvrait la police de peur qu’elle ne le protège pas de l’OAS. Il a fallu la publication de l’ouvrage de l’historien Jean-Luc Einaudi et la manifestation anniversaire de 1991 pour que la mémoire des faits resurgisse et que les familles demandent réparation ; puis un procès (Papon contre Einaudi), en 1999, pour que l’État admette la réalité du « massacre ». Lionel Jospin s’opposera à une reconnaissance officielle. Le 17 octobre 2012, le président Hollande publie un communiqué : « Le 17 octobre 1961, des Algériens qui manifestaient pour le droit à l'indépendance ont été tués lors d'une sanglante répression. La République reconnaît avec lucidité ces faits. Cinquante et un ans après cette tragédie, je rends hommage à la mémoire des victimes ». Il oublie de préciser que la manifestation était pacifique, comme c’est indiqué sur la plaque apposée par le maire de Paris en 2001 sur le pont Saint-Michel où a lieu la commémoration annuelle, au cours de laquelle une gerbe est jetée dans la Seine. Cette plaque a été remplacée par une stèle le 17 octobre 2019. En 2021, le président Macron dénonce, pour la première fois, des « crimes inexcusables pour la République ».
Quant à l’Algérie, elle a fait du 17 octobre la Journée nationale de l’Émigration. Celle-ci est célébrée à Alger au musée national du Moudjahid, en présence de moudjahidine de la Fédération France du FLN, d’historiens, de représentants de la gendarmerie nationale et de la DGSN.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 16 octobre 2021
Mise à jour 2024 : L’Assemblée nationale a voté jeudi 28 mars 2024 un texte demandant au gouvernement l’instauration d’une journée de commémoration du massacre du 17 octobre 1961. Sans surprise, seuls les députés issus des rang du Rassemblement national ont voté contre.
4 août : les 60 ans de Barak Obama
L’ancien président est né le 4 août 1961, à Honolulu. Il fête donc ses 60 ans. Chaque année, depuis 2017, l’Illinois célèbre l’anniversaire du 44e anniversaire des États-Unis.
L’ancien président est né le 4 août 1961, à Honolulu. Il fête donc ses 60 ans. Chaque année, depuis 2017, l’Illinois célèbre l’anniversaire du 44e anniversaire des États-Unis. C’est à Chicago, dans l’Illinois que Barak Obama a commencé sa carrières professionnelle, comme avocat, et politique. En 1994, il a été élu sénateur de l’Illinois, réélu en 1998 et en 2002. Avant d’intégrer le Sénat américain en 2004 comme sénateur de l’Illinois. Il démissionne après après avoir remporté l'élection présidentielle de 2007.
En 2017, les représentants de l'État de l'Illinois, Sonya Harper et Andre Thapedi, ont présenté un projet de loi visant à déclarer l'anniversaire de Barack Obama jour férié. Ce que la Chambre a rejeté car il n’existe aucun autre jour férié dédié aux autres présidents originaire de l'Illinois, comme Ronald Reagan.
L'ancien président est connu pour organiser des soirées somptueuses lors d'anniversaires marquants. Quand Obama a eu 50 ans en 2011, il a invité un certain nombre de vedettes, dont les musiciens Jay-Z et Stevie Wonder, l'acteur Tom Hanks, le comédien Chris Rock, Oprah Winfrey et les légendes du basket-ball Charles Barkley et Grant Hill à la Maison Blanche.
Le 60e anniversaire due Barak Obama est célébré à Martha’s Vineyard, une île du Massachusetts. L'ancien président, selon des sources qui ont parlé à The Hill, a passé ces dernières semaines à son domicile sur l'île chic. Il devrait être rejoint par des dizaines d'amis dans sa demeure au bord de l'océan, située sur près de 30 acres.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
12 avril : on commémore les 60 ans du premier vol habité
C’est la Journée astronautique qui commémore depuis 1962 le premier vol spatial habité par Youri Gagarine le 12 avril 1961. Depuis 2011, c’est la Journée mondiale des vols habités, décidée par l’ONU.
Ce vendredi 9 avril 2021 , deux cosmonautes russes et un astronaute américain ont décollé de la station spatiale internationale de Baïkonour, au Kazakhstan. Ce lancement, à trois jours près, est un hommage à Youri Gagarine, le premier homme envoyé dans l’espace, il y a 60 ans précisément ce 12 avril.
Chaque année en Russie, depuis 1962, on célèbre la Journée cosmonautique (День Космонавтики), le 12 avril, qui commémore le premier vol spatial habité du 12 avril 1961. Le cosmonaute Gagarine était devenu une célébrité dans le monde entier, il a grandement participé à la gloire de l’URSS, fière de maîtriser la technologie de l’espace avant les Américains. La rivalité s’étendait à la symbolique des dates puisque les Américains avaient choisi précisément un 12 avril, vingt ans après (en 1981) pour lancer dans l’espace leur première navette spatiale Columbia. Depuis 2011, ce 12 avril est la Journée mondiale des vols habités, décidée par l’ONU.
On notera que ce premier vol habité de l'histoire est commémoré conjointement par les Russes et les Américains, lesquels n'ont toutefois pas aplani toutes leurs divergences, y compris dans le vocabulaire : on dit toujours un « cosmonaute » russe et un « astronaute » américain. Ce qui signifie la même chose. Pour ne pas prendre parti, les Français disent « spationaute » et les Chinois « taïkonaute ». Pour ne pas être en reste, les Indiens qui n'ont encore envoyé personne dans l'espace utilise « vyomanaute ».
Les Russes sont très attachés à commémorer leurs gloires technologiques passées. En témoigne le nom de leur vaccin national le Spoutnik V (V comme victoire) ou Sputnik pour les Anglophones, faisant référence au nom du premier satellite lancé par l’URSS en octobre 1957 et qui marque l’aventure spatiale mondiale. Sputnik est aussi le nom de l’agence de presse par laquelle est diffusée la propagande du gouvernement russe. Tout un symbole.
Ce 12 avril 2021, Vladimir Poutine pour marquer la journée, plante un cèdre sur le territoire du musée "Parc des conquérants de l’espace" construit sur le site d'atterrissage du premier astronaute de l'histoire, Youri Gagarine, dans la région de Saratov.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, avril 2021
Mise à jour 2024 : Même si le programme de vols croisés avec l’agence américaine de la NASA vers la Station spatiale internationale (ISS) a été prolongé jusqu’en 2025, le temps où la Russie faisait jeu égal dans l’espace avec les États-Unis appartient vraiment à l’Histoire ancienne. Le dévissage s’est récemment accéléré : il y a encore dix ans, 10 % des engins spatiaux opérationnels en orbite étaient russes ; en 2024, leur part est tombée sous les 2%, contre 10% pour les Chinois, 15% pour les Européens, 65% pour les Américains.
Roscosmos, l’entreprise publique russe, gagnait de l'argent grâce aux lancements de satellites utilisant des fusées Soyouz-ST depuis le cosmodrome de Kourou (Guyane française). Depuis l’agression russe de l’Ukraine, c'est fini. La coopération avec les Allemands dans le domaine de l'exploitation conjointe de l'observatoire orbital russo-allemand à rayons X Spektr-RG a également pris fin. Roscosmos, rongé par la corruption est en grande difficulté. Sa sonde lunaire lancée en août 2023 s’est écrasée au sol… Cosmocourse, la célèbre startup russe, qui prévoyait de lancer un vaisseau spatial réutilisable pour le tourisme spatial est en liquidation. Le site Internet de la société Lin Industrial, qui envisageait de lancer des fusées légères depuis le site d'essai de Kapustin Yar, n'a pas été mis à jour depuis quatre ans. En 2022, le projet S7 Space a été mis entre parenthèses…
La Russie a complètement décroché en matière de conquête spatiale. La guerre en Ukraine n’a fait qu’achever les dernières filières encore actives. Globalement, le décrochage est très net en matière scientifique. Déclin prévisible pour un pays en guerre qui ne consacre à l'éducation que 3,6% de son PIB, ce qui classe la Russie au 125e rang mondial entre El Salvador et Tuvalu (moyenne mondiale : 5,8%).
4 février : l'Angola, 60 ans après le déclenchement de sa guerre d'indépendance
Le 4 février 1961, débutait la lutte armée qui allait aboutir à l’indépendance de l’Angola, le 11 novembre 1975. Cette date est célébrée chaque année dans une région différente. Mais, c’est aussi une journée de manifestations contre le régime.
C’était il y a 60 ans jour pour jour, une poignée de militants prenaient d’assaut deux prisons de Luanda, celle de São Paulo et la Casa de Reclusão pour libérer plusieurs des leurs, retenus par les Portugais pour leur militantisme anticolonial. Alors que colonies françaises d’Afrique venaient d’obtenir leur indépendance, les Angolais commençaient vraiment à s’impatienter. Les Portugais avaient pris pied à Luanda, cinq siècles plus tôt.
Le 4 février 1961, commençait la lutte armée qui allait aboutir à l’indépendance du pays le 11 novembre 1975. Cette journée, le Dia do Início da Luta Armada de Libertação Nacional, est célébrée chaque année dans une région différente. Cette année pour le 60e anniversaire, c’est la province du Bengo qui a cet honneur. C’est là, ainsi qu’à Luanda, que se dérouleront les principales festivités.
Ce jour est aussi celui de manifestations de la jeunesse contre un pouvoir corrompu issu du MPLA, le Mouvement populaire de libération de l'Angola, qui a libéré le pays et qui le dirige depuis 45 ans, sans aucune alternance. Vainqueur d’une guerre civile aussi cruelle que celle qui a chassé les Portugais, ce mouvement de libération s’est approprié le pays. Aujourd'hui, le clan de l’ancien président José Eduardo Dos Santos, en particulier sa fille ainée Isabel, est au cœur de scandales politico-financiers qui exaspèrent la population. Le pays a été peu touché par la covid mais ne parvient pas à sortir de la crise économique. La manne pétrolière est confisquée par le clan au pouvoir, tandis que la population sombre dans la misère. Le 4 février est aussi une journée de manifestation de la jeunesse de Luanda contre cette réalité. Avec un slogan “45 ans, ça suffit !”.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 4 février 2021
17 janvier : il y a 60 ans, l'assassinat de Patrice Lumumba
Patrice Lumumba a été assassiné le 17 janvier 1961, la journée est consacrée à son souvenir. Celui-ci n’a pas eu le temps de gouverner longtemps de le pays, entre son discours du 30 juin 1960, lors de l'indépendance, qui l’a propulsé d'emblée au rang des héros de l’anticolonialisme et son assassinat six mois plus tard.
Patrice Lumumba a été assassiné le 17 janvier 1961, la journée est consacrée à son souvenir. Celui-ci n’a pas eu le temps de gouverner longtemps le pays, entre son discours du 30 juin 1960, lors de l'indépendance, qui l’a propulsé d'emblée au rang des héros de l’anticolonialisme et son assassinat six mois plus tard, le 17 janvier 1961. Les conditions de la mort de Patrice Lumumba, en ont fait un mythe, un martyr de la guerre froide, sacrifié aux intérêts des grandes compagnies minières qui craignaient un rapprochement du Congo avec l’URSS.
Une cérémonie, souvent un peu bâclée, se déroule chaque 17 janvier, place de l'échangeur de Limete (aujourd'hui appelée place de la Reconstruction) à Kinshasa où a été érigé en 2002 une grande statue de Patrice Emery Lumumba haute de 10 m. Une célébration eucharistique en la cathédrale Notre Dame du Congo en mémoire du grand homme est également organisée.
Soixante ans après son assassinat, la famille de Patrice Lumumba attend toujours un procès à Bruxelles. Son corps n’a jamais été retrouvé, mais une dent va lui être restituée. La relique a été saisie par la police belge chez la fille du policier qui avait été chargé de faire disparaître le corps. Le président Félix Tshisekedi a annoncé son intention d’organiser un hommage national le 30 juin 2021, date du 61e anniversaire de l’indépendance. L’idée est d’offrir enfin une sépulture à celui qui fut un éphémère premier ministre du pays, même si c’est pour n’abriter qu’une si dérisoire relique, preuvre de l’acharnement implacable contre le leader africain. C’est l’Occident tout entier qui s’est ligué contre lui, son assassinat a été tout autant inspiré par les États-Unis que la France ou la Belgique.
4 janvier : journée des martyrs de la colonisation en Angola
En Angola, on commémore chaque 4 janvier, la Journée des Martyrs de la répression coloniale portugaise, en souvenir du massacre de quelque 1500 villageois par les troupes envoyées mater une grève des travailleurs du coton.
En Angola, on commémore chaque 4 janvier, la Journée des martyrs de la répression coloniale portugaise (Dia dos mártires da repressão colonial portuguesa), en souvenir du massacre de quelque 1500 villageois par les troupes portugaises envoyées mater une grève des travailleurs du coton, dans la zone cotonnière de Baixa de Cassanje, dans la province de Malanje (nord).
En janvier 1961, les paysans qui travaillaient dans les plantations de coton de la société portugaise “Cotonang” revendiquaient des meilleures conditions sociales et de travail, en même temps qu’ils protestaient contre des mauvais traitements et humiliation auxquels ils étaient soumis. Comme quoi du XVIe au XXe siècle, la situation ses populations africaines n’a pas beaucoup évoluée. Les travailleurs du coton ont décidé de se mettre en grève et se sont armés de machettes et de canhangulos (fusils artisanaux). En réponse, l'armée de l'air portugaise a largué des bombes incendiaires faisant des milliers de morts. Cet événement a éveillé la conscience nationale angolaise et a fini par être le germe du mouvement qui a lancé à Luanda, la lutte armée pour la libération nationale, c’était le 4 janvier 1961. Ce combat a abouti à la proclamation de l'indépendance nationale, le 11 novembre. 1975.
La date du 4 Janvier est d'une grande importance dans l'histoire de la lutte de libération nationale contre l'occupation coloniale portugaise de près de 500 ans (1482-1975). L’une des principales artère de Luanda, la capitale, le long du littoral, porte le nom de d’avenida 4 de Fevereiro. Elle est célébrée chaque année depuis 1975 par des manifestations culturelles et sportives. Depuis plusieurs années, l'Association nationale 4 de Janeiro (AN4J) appelle le gouvernement angolais à ériger un mémorial dans la région de Baixa de Cassanje, en mémoire des martyrs de la répression coloniale portugaise.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 3 janvier 2021
22 décembre : Cuba rend hommage à ses enseignants
Chaque 22 décembre, la Journée des éducateurs cubains (Día del Educador Cubano) est célébrée à Cuba. Cette date a été choisie en souvenir du jour où Cuba a été déclaré « territoire sans analphabétisme »
Chaque 22 décembre, la Journée des éducateurs cubains (Día del Educador Cubano) est célébrée à Cuba. Cette date a été choisie en souvenir du jour où Cuba a été déclarée « territoire sans analphabétisme » (Territorio libre de analfabetismo) suite à une active campagne d'alphabétisation organisée par Fidel Castro en 1961.
En 1960, 15 000 salles de classe ont été créées dans les zones rurales, tandis que les inscriptions ont atteint le total de 1 118 942 élèves. Un millier d’enseignants bénévoles ont été recrutés pour assister les 271 000 éducateurs employés par l’État. Avant la révolution cubaine, seule une moitié des enfants du pays fréquentait l’école, une bonne partie de la population ne savait ni lire ni écrire.
On peut faire bien des reproches à plus d’un demi-siècle régime castriste à Cuba, il aura au moins fait de la population cubaine, la mieux éduquée de l’Amérique latine. Cette célébration du discours de Fidel Castro prononcé le 22 décembre 1961, place de la Révolution à La Havanne, est là pour le rappeler. Cette journée est aussi appelée el Día del maestro cubano. L’usage est d’apporter un petit cadeau à l’enseignant ce jour-là. Le pays consacre plus de 10% de son budget à l’éducation. Celle-ci est entièrement gratuite, ce qui est rare en Amérique latine. Même si les pénuries chroniques mettent souvent les familles à contribution pour aider l’enseignant à vivre ou l’école à fonctionner.
À l’échelle internationale, c’est le 5 octobre que l’on célèbre les enseignants.