L’Almanach international
Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde
2 décembre : la fête nationale du Laos
La fête nationale au Laos commémore l’abolition de la monarchie et la création de la République démocratique populaire lao en 1975, autrement dit, le jour où le Laos est devenu une dictature communiste.
La fête nationale au Laos (ວັນຊາດ) commémore la création de la République démocratique populaire lao en 1975, autrement dit, le jour où le Laos est devenu une dictature communiste.
Les 17 et 30 avril 1975, suite au retrait américain, Phnom Penh et Saigon sont tombés aux mains des communistes. Au Laos, une guerre civile durait depuis plus de deux décennies. Les combats impliquaient également les forces nord-vietnamiennes, sud-vietnamiennes, américaines et thaïlandaises. Les accords de paix de Paris de 1973 avaient temporairement arrêté les combats. En 1975, le Pathet Lao (le Parti communiste) a rompu le cessez-le-feu. Le 2 décembre 1975, le roi du Laos Savang Vatthana est contraint d'abdiquer et la République démocratique populaire lao est proclamée. L'anniversaire de l’abolition de la monarchie (ການຍົກເລີກລັດທິປະຊາທິປະໄຕ) est célébré comme la principale fête nationale au Laos. Kaysone Phomvihane, secrétaire général du parti, devient le Premier ministre du nouveau régime.
La fête nationale du Laos est largement célébrée dans tout le pays. Il est marqué par des discours officiels, des cérémonies solennelles, des défilés et d'autres événements et activités festifs.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 2 décembre 2024
1er décembre : le 80e anniversaire du massacre de Thiaroye, la fin d’un déni français
Au Sénégal et dans plusieurs pays d’Afrique, on célèbre le 80e anniversaire du terrible massacre de Thiaroye opéré par l’armée française en 1944. Après 80 ans de déni, la France commémore enfin cette journée honteuse du 1er décembre.
Au Sénégal et dans plusieurs pays d’Afrique, on célèbre le 80e anniversaire du terrible massacre de Thiaroye opéré par l’armée française en 1944. Après plusieurs décennies de déni, la France et notamment plusieurs localités comme Morlaix, où ils avaient été cantonnés, commémorent cette journée honteuse du 1er décembre.
Fin novembre 1944, plus de 1 600 soldats africains (officiellement 1 280) issus de différents territoires de l'Afrique-Occidentale française sont regroupés dans le camp de Thiaroye, à une quinzaine de kilomètres du centre de Dakar. On les appelle les « tirailleurs sénégalais » mais ils sont aussi originaires Dahomey (actuel Bénin), du Soudan français (actuel Mali), de la Haute-Volta (actuel Burkina-Faso), de la Côte d'Ivoire, de l'Oubangui-Chari (actuels Tchad et Centrafrique), du Niger, du Gabon et du Togo. Ils ont aidé la France à vaincre l’occupant allemand, leur mission étant terminée, ils ont été rapatriés pour être démobilisés.
Ils n’ont été payés que très partiellement et la plupart refusent de quitter le camp tant que leur solde n’aura pas été versée intégralement, en outre ils réclament que leur pécule en francs français soit changé en franc de l’AOF au cours officiel de 500 pour 1000 FF au lieu de 250 comme on le leur propose. En réponse à ce mouvement de protestation, le camp est investi par les troupes du général Dagnan au matin du 1er décembre et les Français tirent sur les soldats africains rassemblés. L’armée française a d’abord reconnu 35 morts, puis 70… sans compter les très nombreux blessés. Les historiens parlent de plusieurs centaines de morts, probablement entre 300 et 400. 80 ans après, la majeure partie des archives françaises concernant ce crime de guerre ne sont toujours pas publiques.
Le président Hollande en 2014 est le premier à reconnaître une “répression sanglante”, mais en s’en tenant au bilan officiel de 1945 : 35 morts, sans les nommer ni révéler le lieu de leur sépulture ni reconnaître la spoliation du rappel de solde et la responsabilité de l’armée. Les 202 tombes du cimetière de Thiaroye où s'est déroulée une partie de la cérémonie sont anonymes et on ignore si elles recouvrent des victimes du massacre. Le 28 novembre 2024, le président Emmanuel Macron reconnaît officiellement le ‘massacre’ de Thiaroye dans une lettre adressée à son homologue sénégalais Bassirou Diomaye Faye, anticipant de trois jours ce 80e anniversaire. À l’assemblée nationale française, on annonce une commission d’enquête… En parallèle, côté sénégalais, un groupe d’historiens, de documentalistes et d’archivistes a été missionné pour tenter de faire la lumière sur les nombreuses zones d’ombre autour de ce massacre qui a profondément marqué les populations d’Afrique de l’Ouest. Son évocation auprès des plus jeunes est une illustration de l’époque terrible de la colonisation française et participe au discrédit de la France dans la région. Est-ce une coïncidence si deux jours avant ce 80e anniversaire le gouvernement sénégalais annonçait que l’armée française était invitée à quitter le Sénégal. Le Tchad venait de faire de même. Les nouvelles autorités du Sénégal veulent en faire un marqueur d'une mémoire africaine commune mais aussi de la relation avec la France, l'ancienne puissance coloniale. Le président sénégalais a annoncé dimanche que l'histoire du massacre serait désormais enseignée dans les écoles, malgré les zones d'ombre que la France doit participer à dissiper au nom d'une relation "réinventée".
Au Sénégal, le massacre est aussi commémoré chaque 23 août , mais une autre Journée du tirailleur est désormais instituée le 1er décembre. Ce 1er décembre 2024, une cérémonie officielle se déroule au cimetière en présence de six chefs d’État (Sénégal, Mauritanie, Guinée-Bissau, Gambie, Gabon, Comores) ainsi que le Président de l’Union africaine. Les putschistes au pouvoir en Guinée, au Mali et au Burkina Faso, trois pays dont beaucoup de « tirailleurs » étaient pourtant originaire, ne sont pas venus. Côté français, Emmanuel Macron s’est fait représenter par son ministre des affaires étrangères, Jean-Noël Barrot.
À lire :
Le massacre de Thiaroye - 1er décembre 1944. Histoire d’un mensonge d'État, Armelle Mabon, Le Passager clandestin, novembre 2024.
Thiaroye 1944. Histoire et mémoire d’un massacre colonial, Martin Mourre, PUR, mars 2017.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 1er décembre 2024
Mise à jour fin 2024 : le 1er décembre, lors des célébrations du 80e anniversaire, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, déclarait « Si la France reconnaît ce massacre, elle le fait aussi pour elle-même car elle n’accepte pas qu’une telle injustice entache son histoire », estimant que l’épisode est une « plaie béante dans notre histoire commune ».
Cela dit, la figure des tirailleurs est aussi l’objet de polémiques. « Les tirailleurs sont des traîtres. Ils se sont battus contre leurs frères », a déclaré le 31 décembre 2024, le ministre Cheikh Oumar Diagne, sur une chaîne de télévision, ce qui lui a tout de même valu un limogeage.
Fresque murale à Dakar commémorant le massacre de Thiaroye en 1944. (photo Erica Kowal)
30 novembre : la journée Regina Mundi à Soweto
L’église catholique Regina Mundi de Soweto fut un refuge pendant la lutte contre l’apartheid. Nelson Mandela lui a dédié une journée de fête chaque 30 novembre.
Conçue par l'architecte Anthony Noel Errol Slaven, Regina Mundi est la plus grande église catholique d'Afrique du Sud, elle peut accueillir jusqu'à 5 000 personnes. Elle est située à Soweto, un quartier résidentiel urbain noir proche de Johannesburg.
Pendant les années de lutte contre l’apartheid, les réunions politiques étaient interdites dans la plupart des lieux publics, mais le gouvernement ne pouvait pas interdire la fréquentation de l'église. C'est pourquoi Regina Mundi est devenue le lieu où les gens pouvaient se rencontrer et discuter en toute sécurité.
Regina Mundi a aussi été le refuge des étudiants, qui avaient été attaqués lors du soulèvement de Soweto, le 16 juin 1976. De nombreux manifestants se sont réfugiés dans l'église. La police est entrée dans l'église et a commencé à tirer à balles réelles. Il y eut beaucoup de blessés, mais personne n'a été tué dans l’église.
C’est Nelson Mandela, en 1997 qui a déclaré le 30 novembre : Journée Regina Mundi (Regina Mundi Day). Ce n'est pas un jour férié, mais c'est une journée de mémoire importante pour le peuple sud-africain.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 30 novembre 2024
Les vitraux de l’église Regina Mundi de Soweto montrent des scènes de l'histoire de la libération du township et de l'Afrique du Sud. (photo Willem van Valkenburg)
29 novembre : le jour de la libération de l’Albanie, une date controversée
Ce 29 novembre 2024, l’Albanie célèbre le 80e anniversaire de sa libération. Un événement mémorable puisque les partisans albanais sont parvenus à libérer seul le pays mais une date controversée car elle est fausse nous affirment ses détracteurs.
Ce 29 novembre 2024, le lendemain de sa fête nationale, l’Albanie célèbre le 80e anniversaire de sa libération. Un événement mémorable puisque les partisans albanais sont parvenus à libérer seul le pays sans l’aide ni des Soviétiques ni des Anglo-Américains. Si la date fait controverse en Albanie, c’est qu’elle est fausse. C’est le 28 novembre 1944, en réalité, qu’a eu lieu le grand défilé de la victoire dans les rues de Tirana, alors que Shkodër, la deuxième ville du pays, venait à son tour d’être libérée. Et c'était une occasion particulière, car ce jour coïncidait aussi avec la fête de l'indépendance.
D’où sort alors la date du 29 novembre qui a été adoptée dès l’année suivante pour célébrer la victoire ? C’est celle de la proclamation de la République populaire de Yougoslavie, en 1945, qui elle-même faisait référence au congrès des partisans communistes de Jajce, en 1943, lequel établissait les fondements d’une Yougoslavie nouvelle, communiste et fédérale. Enver Hoxha, en grand admirateur de Tito, avait un instant rêvé d’une intégration de l’Albanie à ce nouvel État où d’ailleurs vivent beaucoup d’Albanais. Le choix de cette date était une manière d’allégeance. La rupture viendra vite entre les deux pays frères, mais la date du 29 novembre est restée.
Ses détracteurs proposent soit de la déplacer au 28 novembre, mais c’est déjà la fête de l’indépendance et la libération du pays risquerait d’être occultée ; soit de la déplacer au 17 novembre qui est la date de la libération de Tirana que les Allemands ont abandonné pour ne pas s’y retrouver piégés. C’est le jour où le drapeau national a été hissé dans la capitale en remplacement de celui des nazis. La date est symbolique, mais elle mettrait trop en avant Mehmet Shehu, commandant de la première brigade des partisans, le grand vainqueur de la bataille pour la libération de la capitale. C’est sans doute ce que pensa Enver Hoxha craignant que ce pilier du régime ne lui fasse de l’ombre jusqu’à que ce dernier finalement ne se « suicide » en 1981. Mais Mehmet Shehu est aussi un criminel de guerre au palmarès que le pays n’a guère envie d’étaler. Autant d’épisodes que les Albanais préfèrent oublier. Certains suggèrent alors d’adopter le 8 mai, une date célébrée par une vingtaine des membres de l’OTAN. Un autre option symbolique. Passé ce 80e anniversaire, le débat reste ouvert.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 28 novembre 2024
28 novembre : Thanksgiving contre Unthanksgiving, quatre siècles de mémoires antagonistes
Aux États-Unis, Thanksgiving est un jour de rassemblement familial, on se retrouve autour d’un repas traditionnellement composé d’une dinde. Ce même jour, les Amérindiens tiennent à rappeler ce qu’ils ont subi à cause de l'arrivée des Européens.
Depuis des générations, aux États-Unis, Thanksgiving (action de grâce) est un jour de rassemblement familial pour lequel on a parfois traversé tout le pays. On se retrouve autour d’un repas traditionnellement composé d’une dinde à la sauce aux airelles, accompagnée de pommes de terre et de l’inévitable tarte au potiron (pumpkin pie). Depuis une tradition lancée par Harry Truman en 1947, le président des États-Unis et son épouse vont eux-mêmes découper la dinde en public et en distribuer aux pauvres de Washington. Beaucoup de villes organisent aujourd’hui un grand défilé qui aura du mal à rivaliser avec celui de New-York et ses ballons géants, sponsorisé par la chaine de magasins Macy’s, suivi par plus de 2,5 millions de spectateurs et 45 millions de téléspectateurs.
Cette fête trouve son origine dans l’histoire des premiers pèlerins anglais, débarqués du Mayflower dans la baie de Plymouth, au Massachusetts en 1621. Malades et sans ressources, ils survivent grâce au soutien des populations amérindiennes qui les initient à la culture du maïs. La première récolte donne lieu à une grande fête des moissons et une journée d’action de grâce pour remercier Dieu des bienfaits reçus et de la bonne entente avec les autochtones.
C’est Abraham Lincoln qui en a fait une fête nationale en 1863, pour encourager l’unité pendant la guerre de Sécession. En 1941, le Congrès a officiellement arrêté la date de Thanksgiving au quatrième jeudi de novembre. Le choix du jeudi était pour ne pas empiéter sur les fêtes religieuses.
Les mauvaises langues font remarquer que depuis quatre siècles, les Américains ont surtout rendu grâce à Dieu, beaucoup plus qu’aux Indiens, les grands oubliés de l’histoire officielle américaine. Si le sort des Indiens n’a jamais mobilisé les foules, le sort des dindes si ! Thanksgiving est aussi un jour mobilisation de la part des associations de défense des animaux, au point que le président américain a coutume depuis G. Bush, très officiellement, d’en gracier au moins une ce jour-là. Joe Biden en a sauvé deux vendredi dernier.
Ce même jour, une cérémonie du lever du soleil des peuples autochtones se déroule sur l'île d'Alcatraz le quatrième jeudi de novembre, coïncidant avec Thanksgiving. Ce Unthanksgiving, tel qu’il a été baptisé, a pour but d’honorer les Amérindiens et promouvoir leurs droits.
Le 20 novembre 1969, un groupe d'Amérindiens, pour la plupart des étudiants, occupait l'île d'Alcatraz. Ils revendiquaient l'île en appuyant sur le traité de Fort Laramie, également connu sous le nom de traité des Sioux de 1868. L'occupation a duré dix-neuf mois. Pendant l'occupation, de nombreux Amérindiens ont rejoint ce mouvement des droits civiques. Le gouvernement des États-Unis a mis fin de force à l'occupation le 11 juin 1971.
Le premier Unthanksgiving Day a eu lieu le 27 novembre 1975. Il a été créé pour célébrer la survie des peuples autochtones des Amériques malgré la colonisation européenne. C’est intentionnellement que les organisateurs ont choisi le quatrième jeudi de novembre, jour où la plupart des États-uniens célèbrent Thanksgiving, pourt rappeler les pertes que les Indiens ont dû subir à cause de l'arrivée des Européens.
La cérémonie est organisée par le Conseil international des traités indiens et American Indian Contemporary Arts. La célébration a lieu avant le lever du soleil et est ouverte au public. Le même jour, une manifestation annuelle connue sous le nom de Journée nationale de deuil (National Day of mourning) est organisée dans le Massachusetts.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 27 novembre 2024
27 novembre : le Maaveerar Naal, journée de deuil pour les Tamouls du Sri Lanka
Les Tamouls du Sri Lanka célèbrent les soldats tombés pendant la guerre qui les a opposé pendant un quart de siècles aux autorités de Colombo dominées par les Cinghalais. La période précédant le 27 novembre, célébrée sous le nom de Maveerar Naal ou Journée des héros, est une période importante pour les Tamouls de l'Eelam, car elle leur permet de se souvenir et d'honorer ceux qui ont fait le sacrifice ultime dans leur lutte pour l'autodétermination.
Les Tamouls du Sri Lanka célèbrent leurs soldats tombés pendant la guerre qui les a opposés pendant un quart de siècle aux forces armées de Colombo dominées par les Cinghalais. Ce conflit s’est terminé en 2009 par l’écrasement total des Tigres de libération de l’Eelam (le territoire défendu et revendiqué par les Tamouls, au nord de l’île), le LTTE, au prix de quelque 100 000 morts. L’armée tamoule est aujourd’hui dissoute et les manifestations liées à la Journée des héros ont été longtemps interdites au Sri Lanka. Seule la diaspora tamoule, en particulier dans les grandes métropoles occidentales, manifestait librement à l’occasion du Maaveerar Naal (மாவீரர் நாள்) organisé chaque 27 novembre. Tout récemment, suite à la victoire de l’opposition aux élections, l’ambiance politique a radicalement changé au Sri Lanka. Les manifestations commémoratives sont désormais tolérées mais à condition de ne pas utiliser des logos, des uniformes ou des photos de cadres des LTTE.
Malgré de fortes pluies, plusieurs commémorations ont eu lieu cette semaine à Jaffna. Une commémoration a également eu lieu au Chatty Thuyilum Illam - ou lieu de repos des héros - dans le district de Jaffna. Les événements ont commencé par une cérémonie poignante dans le cimetière détruit, où des personnes se sont rassemblées pour rendre hommage aux héros tombés au combat. Des fleurs ont été déposées au mémorial en signe de respect et de solidarité.
La date du 27 novembre est celle de la mort au combat du premier cadre du LTTE, le lieutenant Shankar (alias Sathiyanathan Suresh) en 1982. Le Maaveerara est célébré depuis 1989, traditionnellement, on allume des lampes à huile pendant trois jours (jusqu’au 27 novembre). Dans toute la diaspora, on arbore des drapeaux de l’Eelam tamoul aussi bien lors des cérémonies que des manifestations de rue ou sur les vitrines des magasins tenus par des Tamouls, un peu partout dans le monde.
Depuis sa mort en 2009, tombé dans une embuscade de l’armée sri lankaise, l’anniversaire de Velupillai Prabhakaran, qui tombe le 26 novembre, est inclus dans les commémorations. C’était le chef suprême, mythique et controversé, des Tigres de libération de l’Eelam, une organisation qu’il a créé en 1976. Sa mort avait sonné la défaite des Tamouls.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 27 novembre 2024
Mémorial discret et improvisé au Sri Lanka
Velupillai Prabhakaran, le chef mégalomane et charismatique des Tigres Tamouls devant la flamme du souvenir et la silhouette de l’État revendiqué : photomontage invitant au Maaveerar Naal 2020
Manifestation à Londres
Mémorial tamoul situé en Allemagne
26 novembre : le centenaire de la république mongole
La Mongole célèbre chaque année le jour où elle est devenue un satellite de l’URSS, une drôle de fête qui rappelle beaucoup de mauvais souvenirs mais au moins la Mongolie n’a pas été que partiellement absorbée par la Chine et comme l’URSS a disparu... Les festivités se déroulent sur la place Sukhbaartar, le Lénine mongol. On offre du thé au lait à tout le monde, bien chaud, car en cette fin novembre, les températures sont très largement négatives…
Le Grand Khural de Mongolie (l’assemblée nationale) se réunit aujourd’hui en session commémorative du 100e anniversaire de l'adoption de la Première Constitution mongole. Des festivités ont lieu dans tout le pays.
Le 26-Novembre était autrefois appelée Fête de l’indépendance. Celle-ci a été remplacée en 2011 par le 29 décembre, mais la fête du 26 novembre a été conservée comme Jour de la République (Бүгд найрамдах өдөр). La république mongole dont on fête cette année le centième anniversaire. Chaque année, c’est une journée à la gloire du pays, de son drapeau, de son hymne. Les festivités se déroulent sur la place Sukhbaartar, le Lénine mongol. Des étudiants venus de tout le pays sont en costume traditionnel. On offre du thé au lait à tout le monde, bien chaud, car en cette fin novembre, les températures sont déjà très largement négatives… mais que commémore-t-on en ce Jour de la république ?
Le 26 novembre 1924, la Mongolie adoptait une nouvelle constitution qui faisait d’elle un pays communiste, concrètement le premier État satellite de la future URSS. Les autorités ont attendu la mort du souverain, Bogdo Khan, qui était en même temps chef religieux. Devenant une « république populaire », le lamaïsme y était bientôt interdit, les terres et troupeaux collectivisés et de purges en purges, ses élites complètement asservies par le grand voisin russe. En sommes cela ne rappelle pas de très bons souvenirs, si ce n’est que la Mongolie a échappé, au moins en partie, à la tutelle chinoise.
Cette Mongolie soviétisée n’a survécu que quelques semaines à la disparition de l’URSS. En 1992, une nouvelle constitution, démocratique cette fois, a été adoptée. Mais ce changement de régime n’a donné naissance à aucune fête nationale, pourtant cette démocratie coincée entre deux dictatures, est bien la seule de la région et elle tient bon. Ce sont les journées du 11-12 juillet (le Naadam) qui célèbre l’indépendance à l’égard de la Chine et font figure de fête nationale.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 25 novembre 2024
25 novembre : la fête nationale du Suriname
Au Suriname, c’est le Jour de l'indépendance (Srefidensi Dey) qui est aussi la fête nationale, jour anniversaire de l’indépendance obtenue en 1975 après deux décennies d’un régime d’autonomie à l’égard des Pays-Bas, ancienne puissance coloniale.
Chaque 25 novembre, on célèbre le Jour de l'indépendance (Srefidensi Dey) qui est aussi la fête nationale du Suriname. Les principaux événements marquant cette journée se déroulent au Palais présidentiel de Paramaribo, la capitale. Le président du Suriname prononce un discours, qui est suivi d'un défilé militaire devant le palais et d'une réception présidentielle et une soirée de gala.
L’an dernier, en 2023, le Srefidensi Dey avait été marqué par une catastrophe minière qui a fait de nombreux morts cinq jours plus tôt. Il avait été célébré dans une ambiance morose de crise économique et de fuite des cerveaux. Cette année tout le monde a en tête le 50e anniversaire de l’indépendance qui sera fêté en 2025, avec sans doute un nouveau gouvernement puisque le printemps prochain sera marqué par des élections législatives. Cette fête est également célébrée au Pays-Bas, au sein de l’importante communauté surinamaise.
On célèbre l’anniversaire de l’indépendance obtenue le 25 novembre 1975 après deux décennies d’un régime d’autonomie à l’égard des Pays-Bas, ancienne puissance coloniale qui occupait le pays depuis la fin du XVIIe siècle.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 23 novembre 2024
24 novembre : des fleurs sur la tombe de Barbara
Chaque 24 novembre, jour anniversaire de la mort de la chanteuse Barbara, en 1997, la ville allemande de Göttingen fait fleurir sa tombe. Est-ce juste à cause du titre d’une chanson ?
Chaque 24 novembre, jour anniversaire de la mort de la chanteuse Barbara, en 1997, la ville allemande de Göttingen fait fleurir sa tombe. Est-ce juste à cause du titre d’une chanson ? En juillet 1964, Barbara est invitée par le directeur du Jungen Theater de Göttingen, une petite ville de Basse-Saxe. Elle refuse d’abord, puis se laisse convaincre à aller chanter en Allemagne. La jeune femme d’origine juive a échappé à la déportation en vivant cachée pendant l’occupation allemande. La guerre s’est terminée il y a moins de vingt ans. Ce qui la fait changer d’avis c’est qu’on lui dit qu’elle a beaucoup de fans parmi les étudiants cette ville universitaire. Beaucoup n’ont même pas vingt ans. Le récital a failli ne pas avoir lieu parce que Barbara avait exigé un piano à queue, elle refuse le piano droit qu’on lui présente. Mais finalement quelques étudiants costauds finissent par leur ramener celui d’une vieille dame. La soirée connaît un tel succès que le directeur du théâtre prolonge son contrat de huit jours. Barbara tombe amoureuse de la ville et de ses « enfants blonds ». Après avoir griffonné les premières paroles de Göttingen, elle interprète cette nouvelle chanson le dernier soir, devant un public conquis. « Bien sûr, ce n’est pas la Seine. Ce n’est pas le bois de Vincennes. Mais c’est bien joli tout de même à Göttingen.» " Cet hymne célébrant l’amitié franco-allemande est resté une chanson culte. « Et tant pis pour ceux qui s’étonnent. Et que les autres me pardonnent. Mais les enfants, ce sont les mêmes. À Paris ou à Göttingen.» Barbara a fait ensuite une version allemande de cette ode à la réconciliation franco-allemande.
La France et l’Allemagne ont scellé leur réconciliation un peu plus d’un an plus tôt, le 22 janvier 1963. La visite de Barbara à Göttingen, suivie de plusieurs autres, et sa chanson sont de ces petits gestes qui rapprochent les peuples.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 23 novembre 2024
Barbara en 1965 (photo Ron Kroon)
23 novembre : Holodomor, le génocide des Ukrainiens voulu par Moscou
Entre 19h32 et 19h33, ce 23 novembre, les Ukrainiens observent une minute de silence en mémoire de la plus grave tragédie de leur histoire : la mort de 7 à 10 millions de leurs compatriotes lors de la grande famine de 1932-1933.
Ce jour, entre 19h32 et 19h33, les Ukrainiens observent une minute de silence en mémoire de la plus grave tragédie de leur histoire : la mort de 7 à 10 millions de ses habitants lors de la grande famine de 1932-1933, soit quelque 25 % à 30 % de sa population de l'époque.
À Kiev, un cortège se rend au mémorial de l'Holodomor (голодомо́р « mort de faim » en ukrainien, го́лод, holod, la faim ; мор, mor, l’extermination), par la rue Ivan Mazepa. Des milliers d'Ukrainiens en famille viennent y déposer une bougie.
Une cérémonie a également lieu à Bykivnia, localité de la banlieue de Kyiv où de très nombreux morts ont été inhumés. En 2006, Kyiv reconnaissait le caractère génocidaire de l’Holodomor, pas Moscou où les autorités arguent que la collectivisation forcée, visant à éliminer les koulaks, a provoqué des famines partout en URSS, et que l’Ukraine n’était pas spécialement visée. Kyiv y voit, au contraire, la volonté de Staline de casser la fierté ukrainienne et de détruire à jamais toute tentation d’émancipation, car ailleurs en URSS, la famille n’a pas entrainé la mort d’une telle proportion de la population. La seule exception est le Kazakhstan où l’hécatombe fut pire encore. Le génocide y est connu sous le nom d’Acharchylyk.
Le Canada où vivent un million de descendants d'Ukrainiens, organise ce même jour, quatrième samedi de novembre, des cérémonies dans plusieurs villes. À New York, également, on commémore le crime de masse, comme dans la plupart des pays d’Europe.
À Paris, l’Union des Ukrainien de France organise ce samedi une marche boulevard Saint-Michel (rdv 15h30, place du Panthéon). Comme chaque année, Comité représentatif de la communauté ukrainienne en France avait, il y a quelques jours, organisé une cérémonie du dépôt de gerbes sur la tombe du Soldat inconnu sous l'Arc de Triomphe. Un rassemblement a lieu également dans le Square Taras Chevchenko (angle rue des Saints-Pères et Bd St Germain Paris 6e)…
Une trentaine de pays reconnaissent l’Holodomor comme un génocide : États-Unis, Canada, Brésil, Portugal, Vatican… dernièrement, la Roumanie, la Moldavie et l’Irlande, l’Allemagne, le Parlement européen, la Belgique et la France, en mars 2023, puis la Suisse en septembre 2024…
#Holodomor #Ukraine #URSS #1923 #1933 #ActForUkraine
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 22 novembre 2024
22 novembre : Lhabab Duchen, fête bouddhique tibétaine
La fête de Lhabad Duchen au Tibet, tombe le 22e jour du neuvième mois lunaire du calendrier tibétain, qui en 2024 correspond au 22 novembre du calendrier grégorien. Cette fête bouddhiste célébre la descente du Bouddha du ciel vers la terre.
La fête de Lhabad Duchen (ལྷ་བབས་དུས་ཆེན་), au Tibet, tombe le 22e jour du neuvième mois lunaire du calendrier tibétain qui, en 2024, correspond au 22 novembre du calendrier grégorien.
Cette fête bouddhiste célébre la descente du Bouddha du ciel vers la terre après avoir enseigné à sa mère pendant trois mois dans le monde des dieux. Ce jour est férié et chômé au Bhoutan, au Sikkim, dans le nord du Népal… Les monastères restent ouverts. De nombreux pèlerins se rendent à Lhassa, sous la surveillance des autorités chinoises qui occupent le pays.
Les lamas et les moines passent la journée à lire des écrits sacrés et à chanter des mantras pour purifier l’air. Il est d’usage de peindre des échelles sur les rochers autour de nombreux monastères pour symboliser l'événement. Lors de Lha Bab Duchen, les effets des actions positives ou négatives se multiplient, dit-on, par dix millions. Ce jour-là, il fait partie de la tradition bouddhiste tibétaine de s'engager dans des activités vertueuses et de prier.
Cette fête existe aussi dans d'autres pays bouddhistes d'Asie, notamment au Sri Lanka, au Myanmar, en Thaïlande et au Laos, où elle est célébrée quelques semaines plus tôt.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 21 novembre 2024
La descente du Bouddha du Ciel des Trente-Trois vers le monde humain
21 novembre : les Serbes de Bosnie-Herzégovine célèbrent la paix et reconnaissance de leur république
Le 21 novembre est un jour férié et chômé en Republika Srpska. Celle-ci, en 1995, obtenait sa reconnaissance internationale mais dans le cadre d’une fédération de Bosnie-Herzégovine dont elle s’applique à saper les fondements. C’est tout le paradoxe de ce jour férié serbe.
Le 21 novembre est un jour férié et chômé en Republika Srpska. La république serbe qui avait été fondée illégalement le 9 janvier 1992, obtenait le 21 novembre 1995 sa reconnaissance internationale mais dans le cadre d’une fédération de Bosnie-Herzégovine dont elle s’applique à saper les fondements. C’est tout le paradoxe de ce jour férié serbe.
Le 14 décembre 1995, un accord de paix signé au Palais de l'Élysée à Paris, mettait officiellement fin à quatre années de guerre en Bosnie-Herzégovine. La signature de cet accord a été précédée par un accord-cadre signé le 21 novembre de la même année à Dayton, dans l'Ohio, aux États-Unis. Ce document organisait la Bosnie-Herzégovine en tant qu'État composé de trois peuples constitutifs et d'autres.
L’accord comprend 11 annexes, dont l’annexe 4 – Constitution de la Bosnie-Herzégovine. Elle confirme la souveraineté, l’intégrité territoriale et l’indépendance de la Bosnie-Herzégovine en tant qu’État. Il est établi que la Bosnie-Herzégovine est constituée de deux entités autonomes de taille à peu près égale, la Fédération de Bosnie-Herzégovine (Federacija Bosne i Hercegovine, FBH) et l’entité de la République serbe (Republika Srpska, RS), et qu’elle est composée des peuples bosniaques, croates et serbes, ainsi que d’autres peuples. La présidence de l’ensemble est composée de trois membres : un représentant bosniaque, un représentant croate et un représentant serbe. Voilà comment fonctionne la Bosnie-Herzégovine depuis 1995.
Des deux entités, seule la république autonome serbe commémore sa création par un jour férié, le 21 novembre : Jour de la création de l'Accord-cadre général pour la paix en Bosnie-Herzégovine (Дан успоставе Општег оквирног споразума за мир у Босни и Херцеговини). Mais tout en faisant en sorte qu’un jour, le fragile édifice politique mis en place le 21 novembre finisse par s’effondrer. Les dirigeants serbes y travaillent depuis des années avec le soutient de la Serbie et de la Russie. Début 2021, Milorad Dodik, le dirigeant ultranationaliste de la république serbe annonçait une série de mesures visant à séparer la république dont il a pris la tête de l’État fédéral bosnien, notamment en termes de justice, d’armée et d’imposition. L’objectif ultime des dirigeants serbes est l’indépendance totale, voire un rattachement à la Serbie. Les États-Unis, cosignataires de l’accord, ont aussitôt pris des sanctions financières à l’encontre du dirigeant d’extrême droite qui trahit les accords de Dayton que sa république fêtent ce jour, une célébration aussi modeste que paradoxale, tant les dirigeants serbes rêvent de voir un jour ces accords voler en éclat.
Plusieurs signataires dont la France condamnant plus particulièrement l’adoption par l’Assemblée nationale de la Republika Srpska, le 19 avril 2024, des projets de loi sur les élections, les référendums et sur l’immunité, y voyant une atteinte à l’ordre constitutionnel de la Bosnie-Herzégovine.
La rupture du fragile équilibre géopolitique mettrait inévitablement la paix en péril, car cela déboucherait sur un éclatement de la Bosnie-Herzégovine, cela ressusciterait les ambitions nationalistes croates, donnerait des idées aux Albanais et aux Kosovars, menacerait l’existence du Monténégro et de la Macédoine du Nord… mettrait à nouveau l’ex-Yougoslavie à feu et à sang. Les guerres yougoslaves sont déjà à l’origine de quelque 150 000 morts, d’où le souci de la majorité des signataires de Dayton de les empêcher de reprendre.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 21 novembre 2024
Signature des accords de Dayton à l’Élysée (source de la photo : l’OTAN)
20 novembre : le rendez-vous des nostalgiques du fascisme en Espagne
La journée du 20-N, pour 20 novembre, est l’anniversaires du décès de deux personnages controversés de l'histoire espagnole, José Antonio Primo de Rivera et Francisco Franco. C’est l’occasion pour tous les nostalgiques que compte le pays de manifester au mépris de la loi de 2022 qui interdit toute promotion du fascisme.
Commémorée par l’extrême droite espagnole, la journée du 20-N, pour 20 novembre, est l’anniversaires du décès de deux personnages controversés de l'histoire du pays, José Antonio Primo de Rivera et Francisco Franco. Le premier, fils de l’ex-dictateur Miguel Primo de Rivera, est le fondateur du parti fasciste la Phalange espagnole. Il a été fusillé le 20 novembre 1936 à Alicante après avoir été jugé par un tribunal de la deuxième république espagnole pour complot et rébellion. La guerre civile espagnole avait déjà commencé, suite au coup de force du général Franco, figure de l’extrême droite. Celui-là même qui imposera son pouvoir autoritaire à l’issue de la guerre d’Espagne, avec l’aide de la phalange et des nazis. Sa dictature ne se terminera que le 20 novembre 1975, jour de son décès. La date était déjà célébrée sous le régime franciste, comme le “Jour de la douleur”. D’ailleurs, on se demande si l’annonce du décès de Franco dont l’agonie a duré des semaines, n’a pas été repoussée de quelques heures pour coïncider avec cette date déjà mythique pour le monde fasciste.
Chaque 20 novembre, parfois la veille ou le lendemain, tout ce qui reste de nostalgiques du régime du général Franco ou de la phalange espagnole manifeste dans diverses villes du pays, en particulier à Alicante et à Madrid. À Madrid, comme le 20 novembre tombe en milieu de semaine, c’est dimanche 24 novembre à 12h, place d’Orient que les franquistes se rassembleront. C’est sur cette place que Franco avait fait sa dernière apparition publique, le 1er octobre 1975, avant d’entamer une longue agonie. Chaque année, des militants de gauche se mobilisent pour protester contre ces manifestations hors la loi. Longtemps ces manifestations ont été tolérées par les autorités, aujourd’hui, elles tombent sous le coup des lois mémorielles, en particulier celle de 2022 qui interdit toute promotion du fascisme et du franquisme, sa variante locale. Ce qui n’a pas dissuadé un certain nombre d’églises partout en Espagne, et même en France, d’annoncer des messes à la mémoire de ces deux héros de l’extrême droite espagnole. La Conférence des évêques espagnols est totalement muette sur le sujet, car divisée. On se souvient que l’Église catholique, avec l’armée, a été un des principaux soutiens du régime franquiste et une partie du clergé n’a toujours pas renié cet engagement en dépit d’une levée des tabous sur les crimes du franquisme et l’ouverture des fosses communes où reposent plus de 100 000 victimes.
Chaque année, le Mouvement catholique espagnol (MCE) appelle à un pèlerinage à la Vallée des morts (la Valle de los Caídos) d’où la dépouille de Franco a été retirée en 2019 mais où repose toujours José Antonio Primo de Rivera. Chaque année autour du 20 novembre, la Phalange organise sa traditionnelle Marche bleue en l’honneur de son héros, cette année elle aura lieu vendredi soir. Le bleu en référence à la division des volontaires espagnols, mieux connue sous le nom de Division bleue, qui a été la contribution de l'Espagne de Franco à l'armée allemande d' Hitler pendant la Seconde Guerre mondiale .
La date du 20 novembre demeure une date symbole pour l’extrême droite espagnole. Est-ce un hasard si le nationaliste basque Santiago Brouard a été assassiné le 20 novembre 1984, puis cinq ans plus tard, Jusu Muguruza, à nouveau un 20 novembre. En 1992, c’est une fusillade contre un groupe d’immigrés qui cause la mort de la dominicaine Lucrecia Pérez, encore un 20 novembre… L’an dernier, en 2023, le nouveau gouvernement d’Aragon, une coalition du Parti populaire (conservateur) et de Vox (extrême droite) qui a succédé aux socialistes, a choisi le 20 novembre pour engager une procédure d’abolition de la loi mémorielle d’Aragon, bannissant toute promotion du fascisme.
Chaque année se rejoue ce jour-là les affrontements politiques qui ont ensanglantés l’Espagne, il y a plus de 80 ans. Longtemps, les nostalgiques du fascisme sont restés discrets et très minoritaires. Depuis peu tout a changé, les tabous sont tombés aussi bien du côté des républicains qui osent évoquer les victimes et demander réparation, que du côté de l’extrême droite, aujourd’hui représenté par Vox, un parti qui en quelques années s’est imposé comme la quatrième force politique du pays.
#N20
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 19 novembre 2021
Le fasciste espagnol José Antonio Primo de Rivera lors d'un congrès de la Phalange à Madrid
19 novembre : la Russie célèbre son artillerie
L’artillerie russe a fonctionné à plein régime ces derniers jours pour piloter l’Ukraine. Est-ce pour préparer la Journée des forces de missiles et de l'artillerie, une manifestation héritée de l’URSS dont la Russie a récupéré tous les symboles ?
L’artillerie russe a fonctionné à plein régime ces derniers jours pour piloter l’Ukraine. Mais, c’est un hasard du calendrier si cette journée officielle coïncide avec le 1000e jour de la violente offensive de Moscou contre Kiev. C’est sans doute aussi un hasard du calendrier si le président américain vient finalement de céder à une demande faite par Kiev depuis des mois : pouvoir utiliser les missiles ATACMS, qui peuvent atteindre une cible à près de 300 kilomètres. L’objectif est de repousser la contre-attaque russe, appuyée par des soldats nord-coréens, dans la région russe de Koursk, conquise en août. Missiles et artillerie jouent toujours un rôle déterminant dans les conflits anachroniques tels que celui que Moscou a engagé contre Kiev en 2022.
Cette Journée des forces de missiles et de l'artillerie (День ракетных войск и артиллерии) a été héritée de l’URSS dont la Russie a récupéré tous les symboles. La date de cette fête très martiale a été choisie en référence au 19 novembre 1942, jour où l'Armée rouge avait lancé sa contre-attaque (l’opération Uranus) lors de la bataille de Stalingrad contre les Allemands. L'artillerie de soviétique avait été décisive dans sa réussite. Cette fête instaurée en 1944, porte son nom actuel depuis 1964.
Chaque année, le 19 novembre, à Moscou, se déroule une cérémonie solennelle de dépôt de fleurs et de couronnes sur la Tombe du Soldat inconnu. La veille de la fête, il est également de coutume que les vétérans et les chefs militaires des forces de missiles et de l'artillerie viennent déposer des fleurs et des couronnes devant les urnes funéraires des maréchaux en chef de l'artillerie Nikolaï Voronov et Mitrofan Nedelin près du mur du Kremlin.
La Biélorussie, le Kirghizistan et l’Ouzbékistan ont conservé la date du 19 novembre. En revanche le Kazakhstan, pour marquer sa distance avec Moscou, l’a déplacé au 4 octobre et l’Ukraine au 4 décembre.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 18 novembre 2024
« Artillerie - Dieu de la guerre ! » affirme ce timbre soviétique émis en 1945
18 novembre : l’Ukraine encourage les sergents de son armée
Demain, mardi, la guerre d’agression russe aura atteint ses 1000 jours, l’Ukraine doit motiver ses troupes. Aujourd’hui, comme chaque 18 novembre, les Ukrainiens honorent les sergents, maillons essentiels de leurs forces armées. Cette journée est particulièrement importante à l’heure où l’environnement international du pays connaît un certain flottement.
Demain, mardi, la guerre d’agression russe aura atteint ses 1000 jours, l’Ukraine doit motiver ses troupes. Aujourd’hui, comme chaque 18 novembre les Ukrainiens célèbrent la Journée du sergent des forces armées (День сержанта Вооруженных Сил Украины). Cette journée est particulièrement importante à l’heure où l’environnement international du pays connaît un certain flottement, l’Ukraine doit motiver ses troupes et le sergent qui est en contact direct avec les soldats, certains peu expérimentés, en est un élément essentiel.
Cette fête a été instituée en 2019, par le président ukrainien Petro Porochenko pour honorer la diligence, la responsabilité et le professionnalisme des sergents et contremaîtres des forces armées ukrainiennes. Leur courage et leur héroïsme dans la lutte pour la liberté, l'indépendance et l'intégrité territoriale de l'Ukraine est une donnée majeure dans les circonstances actuelles.
« C'est le jour des sergents et des contremaîtres des forces armées ukrainiennes. Des sergents et des contremaîtres fiables sont toujours un soutien pour les commandants et une aide pour les soldats et les marins. Plus de 150 000 sergents et contremaîtres servent désormais dans nos forces armées. Ils contrôlent directement les soldats et mènent les guerriers au combat. Ils augmentent la motivation, enseignent aux soldats et maintiennent le moral. Lorsqu’on peut faire confiance aux sergents et aux sergents, l’armée est invincible. Je remercie chaque sergent, chaque sergent-major qui se soucie des soldats et de l'Ukraine, qui obtient les résultats nécessaires pour ses unités et pour l'État tout entier. » extrait d’un discours du président Zélensky, le 18 novembre 2023.
Par ailleurs, l’Ukraine célèbre aussi une Journée des défenseur(se)s de l'Ukraine, autrefois fêtée le 14 octobre et déplacée récemment au 1er octobre, ainsi, bien sûr, qu’une Journée des forces armées ukrainiennes, chaque 6 décembre. De leur côté, les Russes célébrerons demain, 19 novembre, leur artillerie, une journée héritée de l’URSS et que les Ukrainiens marquent le 4 décembre.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 18 novembre 2024
17 novembre : la journée du militantisme péroniste
Le mouvement péroniste célèbre, chaque 17 novembre, la Journée du militantisme en commémoration du retour de Juan Domingo Perón au pays, après son exil forcé de 17 ans. L’ancienne président Cristina Kirchner en profite pour faire sa rentrée politique et s’imposer comme le leader de l’opposition.
Voilà Cristina Kirchner repartie en campagne. Elle vient tout juste d’être élue à la présidence du Parti justicialiste (péroniste), elle prendra ses fonctions ce 17 novembre, jour où par tradition on célèbre la Journée du militantisme péroniste (Día de la Militancia peronista). L’ancienne présidente qui vient d’être condamnée à six ans de prison et à l'interdiction perpétuelle d'exercer des fonctions publiques – elle a fait appel –, entame ce dimanche une tournée du pays afin de faire face à la montée en puissance de son filleul politique, le gouverneur de Buenos Aires Axel Kicillof, son ancien ministre de l'Économie, étoile montante du péronisme. Un événement est prévu ce jour à Buenos Aires, Kicillof n’est pas invité.
Le mouvement péroniste célèbre, chaque 17 novembre, la Journée du militantisme péroniste en commémoration du retour de Juan Domingo Perón au pays, après son exil forcé par le coup d'État de septembre 1955. Après plus de 17 ans de bannissement, il est revenu brièvement en Argentine, le 17 novembre 1972, après y avoir été autorisé, mais le 5 février 1973, la dictature le chasse à nouveau du pays.
L'interdiction a définitivement expiré le 25 mai 1973 avec l'avènement du gouvernement démocratique de Héctor J. Cámpora, au cours duquel Perón a pu se réinstaller définitivement en Argentine (le 20 juin 1973) et se porter candidat à la présidence de la république aux élections du 23 septembre 1973. Il triomphera avec le soutien de 62% des électeurs. Mais, il mourra quelques mois plus tard alors qu'il exerçait le pouvoir, le 1er juillet 1974.
Pendant l’exil de Perón des graffitis sur les murs et les tracts avec le slogan « Combattez et revenez » n'ont jamais cessé, même dans les années les plus sombres de la dictature. Le retour de Juan Domingo Perón en Argentine après 17 ans et 52 jours d'exil a tenu en haleine des centaines de milliers de militants. Son retour, le 17 novembre 1972, fut le réveil d'un long cauchemar, un événement qui transforma en réalité un espoir qui fut pendant des années la raison de vivre d'une majorité de militants péronistes qui l’attendaient comme un sauveur. Ce 17 novembre 2024 est une occasion pour les péronistes de relever la tête après leur défaite électorale de 2023, mais aujourd’hui ils ne peuvent compter sur homme (ou de femme) providentiel en exil pour les sauver des folies du président Javier Milei. Ce dernier va peut-être précipiter l’Argentine dans l’abîme, mais il faut néanmoins se souvenir que le décrochage du pays avait débuté à l’époque du président Perón et certaines de ses décisions populistes n’y étaient certainement pas étrangères.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 16 novembre 2024
Le jour du retour de Perón a été immortalisé par une photographie où l'on voit l'ancien président qui salue, en compagnie du secrétaire général de la CGT, José Ignacio Rucci, qui tient un parapluie sous la forte pluie de ce jour-là.
Un défilé du 17 novembre
16 novembre : l’anniversaire de La Havane
Chaque 16 novembre, les Cubains célèbrent l’anniversaire de La Havane autour d’un très vieil arbre. Localement, c’est la fête de la Saint-Christophe car le nom complet de La Havane est San Cristóbal de la Habana.
Il y a, à La Havane, un vieil arbre, un fromager (ou ceiba), très vénéré par les habitants pour ses supposés pouvoirs magiques. Le 15 novembre, à minuit, selon la tradition, il convient d’en faire trois fois le tour en formulant le même nombre de vœux. Il est même conseillé, tout en touchant le tronc, de laisser tomber une petite pièce de monnaie par terre à chaque fois.
Le 16 novembre 1519, c'est à l'ombre d'un fromager, peut-être celui-ci, qu'avaient été organisés la première messe et le premier conseil municipal de San Cristobal de La Havane. Depuis, chaque 16 novembre, les Cubains célèbrent l’anniversaire de La Havane (aniversario de la habana). Localement, c’est la fête de la Saint-Christophe (Día de San Cristóbal) car le nom complet de La Havane est San Cristóbal de la Habana. En 2019, pour le 500e anniversaire, la fête avait duré plusieurs jours, on avait même invité le roi d’Espagne, car Cuba a été espagnole jusqu’en 1898.
Cette année, alors que la capitale cubaine a été touchée par le passage de l'ouragan Rafael et que l’électricité n’a pas encore été rétablie dans tous les quartiers, la fête aura lieu tout de même. À partir de 16h, l'Harmonie nationale va se produire dans la Calle Madera, sur la Plaza de Armas, sous la direction du maestro Igor Corcuera. À 20h aura lieu au Templete, la traditionnelle cérémonie de retour à Ceiba, suivie à 21h d'un gala en l'honneur du 505e anniversaire de la fondation de la ville.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 15 novembre 2024
Le soir du 15 novembre (Photo Rolando Pujol)
Le Templete de La Havane et son ceiba
15 novembre : le Brésil célèbre son régime républicain
Pour ce 135e anniversaire de la république, le drapeau brésilien est hissé dans tout le pays. La journée est traditionnellement marquée par des défilés et des concerts dans les rues. Le 15 novembre est une fête nationale au Brésil.
Pour ce 135e anniversaire de la république, le drapeau brésilien est hissé dans tout le pays. La journée est traditionnellement marquée par des défilés et des concerts ont lieu dans les rues. Le 15 novembre est une fête nationale au Brésil depuis 1949 sous le nom de Jour de la proclamation de la République (Dia da Proclamação da República).
Cette fête nationale brésilienne est l’anniversaire du coup d’État du 15 novembre 1889 qui a renversé la monarchie. Deux jours plus tard, l’empereur Pedro II et sa famille, chassés du Brésil, s’embarquaient pour Lisbonne. Ils avaient perdu leurs derniers soutiens, l’Église catholique et les grands propriétaires caféiculteurs qui s’estimaient lésés par l’abolition de l’esclavage (le 13 mai 1888). Quant à l’armée qui sortait de la guerre avec le Paraguay, elle se considérait mal récompensée. C’est elle qui va renverser le régime en place depuis 1822.
L'événement a eu lieu à Rio de Janeiro, alors capitale de l'Empire du Brésil, lorsqu'un groupe de soldats de l'armée brésilienne, dirigé par le maréchal Manuel Deodoro da Fonseca, a déposé l’empereur et établi un gouvernement républicain provisoire. Avec la proclamation de la République, le maréchal Deodoro da Fonseca est aussitôt devenu le premier président du Brésil. L'organisation de la république sera conforté par la promulgation d'une nouvelle Constitution qui s’inspirait du fédéralisme nord-américain et du positivisme français. Le texte change également le nom du pays, qui devient désormais « États-Unis du Brésil ». Ce n'est qu'en 1968 que le Brésil acquiert son nom actuel de République fédérative du Brésil.
Durant cette période, le Brésil a vu naître des symboles, comme l'hymne au drapeau et le drapeau national, lui-même figure des éléments caractéristiques de la pensée positiviste qui a inspiré les militaires putschistes. Les mots écrits sur la bande centrale qui recouvre le cercle bleu du drapeau national , « ordre et progrès » est une devise positiviste qui estime que le progrès social ne peut reposer que sur l'ordre et la discipline, aussi bien de la part des individus que de l’ensemble de la société. Une doctrine qui découle de la sociologie d’Auguste Comte, un penseur français qui a longtemps été vénéré au Brésil au point que des temples lui sont dédiés.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 14 novembre 2024
Le drapeau brésilien, institué le 19 novembre 1889
Proclamation de la République , 1893, huile sur toile de Benedito Calixto (1853-1927).
14 novembre : l'Inde célèbre ses enfants
L'anniversaire de Jawaharlal Nehru, premier chef de gouvernement de l’Inde indépendante, est célébré comme la Journée des enfants (Bal Diwas). Connu des plus jeunes sous le nom de Chacha Nehru, celui-ci avait beaucoup œuvré au bien-être des enfants, l'éducation, la santé…
L'anniversaire de Jawaharlal Nehru, premier chef de gouvernement de l’Inde indépendante, est fêté comme la Journée des enfants (Bal Diwas). Connu des plus jeunes sous le nom de Chacha Nehru, celui-ci a beaucoup œuvré au bien-être des enfants, l'éducation, la santé…
L’habitude avait été prise dès les années 1940 de célébrer publique l’anniversaire de Jawaharlal Nehru (né le 14 novembre 1889) mais ce n'est qu'en 1954 que cette Journée des enfants a été célébrée pour la première fois. Plus de 50 000 écoliers avaient alors assisté aux célébrations au Stade national de Delhi. En 1957, le 14 novembre a été officiellement déclaré Journée des enfants en Inde par un décret gouvernemental spécial, sans en faire un jour férié.
Nehru n’est pas vraiment célébré comme un modèle par le gouvernement actuel de l’Inde et son leader, Narendra Modi, est justement arrivé au pouvoir en gagnant les élections contre les héritiers de Nehru, mais cette coutume est restée très vivante dans les écoles où l’on organise un certain nombre d’animations souvent avec la participation des parents. « The children of today will make the India of tomorrow. The way we bring them up will determine the future of the contry » affirmait-il. Régulièrement, toutefois, des députés du BJP (le parti de Modi) demande à ce que la journée des enfants change de date.
Le pays serait toutefois bien inspiré de se préoccuper de l’avenir de ses enfants : depuis plusieurs jours, le nord de l’Inde suffoque sous une vague de pollution sans précédent. La concentration de microparticules PM2,5 – les plus dangereuses car elles se diffusent directement dans le sang – a atteint jusqu’à 60 fois le seuil toléré par l’OMS. Les écoles ont donc été fermées toute la fin de la semaine.
Dans le reste du monde, c’est le 20 novembre, avec plus ou moins de conviction selon les pays, que les enfants sont célébrés, mais aussi le 1er juin, avec leurs parents.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 13 novembre 2024
13 novembre : qui se souvient d’Yitzhak Rabin ?
Une Journée commémorative d'Yitzhak Rabin a lieu chaque année le douzième jour du mois de Heshvan, jour de l'assassinat d'Yitzhak Rabin, selon le calendrier hébraïque. Cette journée tombe ce 13 novembre 2024. La cérémonie se déroule au cimetière du mont Herzl à Jérusalem, où l'ancien premier ministre est enterré. Comme les années précédentes, Netanhayou n’assiste pas à cet hommage. Les jeunes générations, en Israël, connaissent-elles encore le nom d’Yitzhak Rabin ?
Le 4 novembre 1995, il y a 29 ans, le premier ministre israélien Yitzhak Rabin était assassiné par un extrémiste juif, sur la place des Rois d'Israël à Tel Aviv, à la fin d’un rassemblement qui portait le titre « Oui à la paix, non à la violence ».
Chaque année, la Knesset organise une journée d’hommage mais cette année, comme l’an dernier, à la demande de la famille, elle n’a pas été organisée. Une Journée commémorative d'Yitzhak Rabin (יום הזיכרון ליצחק רבין) a également lieu chaque année le douzième jour du mois de Heshvan, jour de l'assassinat d'Yitzhak Rabin, selon le calendrier hébraïque. Cette journée tombe ce 13 novembre 2024. La cérémonie se déroule au cimetière du mont Herzl à Jérusalem, où l'ancien Premier ministre est enterré. Comme les années précédentes, Netanhayou n’assiste pas à cet hommage.
Le 13 septembre 1993, Rabin avait signé l'accord de « Déclaration de principes » concernant la reconnaissance mutuelle entre Israël et les Palestiniens et l'autonomie gouvernementale à Gaza et à Jéricho, lors d'une cérémonie solennelle tenue sur les pelouses de la Maison Blanche avec la participation du président des États-Unis, Bill Clinton, et le chef de l'OLP, Yasser Arafat. Pour sa participation au processus d'Oslo, Yitzhak Rabin avait reçu le prix Nobel de la paix. C’est aussi cet engagement pour la paix qui lui a coûté la vie. Aujourd’hui son assassin, Yigal amir, ultranationaliste juif, est vénéré en héros par une frange de l’extrême droite qui soutien le gouvernement. Régulièrement, ses partisans demandent sa libération.
Chaque année les écoles se devaient s’engager un processus éducatif pour décortiquer le processus qui a abouti à l’assassinat de celui qui avait engagé le processus de paix avec les Palestiniens. Très peu le font encore aujourd’hui, surtout depuis le 7-Octobre.
Autrefois, jusqu’en 2019, les soirs de shabbat à l’approche du 12 heshavan, des rassemblements commémoratifs se produisaient sur ce qui est devenu la place Yitzhaz Rabin à Tel Aviv. Des intellectuels, des religieux, des politiques prenaient la parole. Des artistes se produisaient… Ces rassemblements ont cessé faute de participants, faute de militant pour la paix suffisamment nombreux pour les maintenir, et cela bien avant que ne se produise le 7-Octobre. Yitzhak Rabin et son engagement pour un monde meilleur, sont bien oubliés depuis longtemps. Les jeunes générations, en Israël, connaissent-elles son nom ?
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 13 novembre 2024
Photo prise quelques minutes avant son assasinat