L’Almanach international
Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde
1er novembre : Pondichéry commémore sa libération
Le Jour de la libération de Pondichéry est un jour férié officiel de ce territoire de l'Union indienne. Cette année, il célèbre le 70e anniversaire du 1er novembre 1954, jour où les comptoirs français de l’Inde, établis au XVIIe siècle, ont été de facto transférés à l'Inde indépendante.
Le Jour de la libération de Pondichéry (பாண்டிச்சேரி விடுதலை நாள்) est un jour férié officiel de ce territoire de l'Union indienne. Il célèbre cette année le 70e anniversaire du 1er novembre 1954, jour où les comptoirs français de l’Inde, établis au XVIIe siècle, ont été de facto transférés à l'Inde indépendante.
En 1947, l'Inde obtient son indépendance. L'année suivante, les gouvernements indien et français signent un accord qui donne aux habitants de l'Inde française le droit de choisir leur avenir politique et le statut de leur territoire. En 1954, les membres du conseil municipal ont voté en faveur du rattachement à l'Inde (170 voix pour et 7 voix contre).
À l'issue de négociations, les gouvernements indien et français sont convenus, le 24 octobre 1954, que les possessions françaises en Inde seraient transférées à l'Union indienne. Pondichéry, mais aussi Karaikal, Mahé et Yanam ont rejoint de facto l'Inde le 1er novembre 1954 , fusionnant avec le territoire de l'Union de Pondichéry. Deux jours plus tôt, le 30 octobre 1954, les autorités françaises s’étaient rassemblées devant la statue de l’ancien gouverneur Joseph François Dupleix, pour fleurir sa statue, lui rendre hommage avant de monter à bord du navire et dire au revoir à ce territoire occupé depuis 1673.
Le 1er novembre 1954, le drapeau français a été abaissé et le drapeau national indien a été hissé sur la maison du gouverneur de Pondichéry. Il fallu toutefois attendre le 16 août 1962 que le Parlement français ratifie le transfert de ce territoire à l’Inde. De 1963 à 2013, le Jour de la libération de Pondicherry avait été fêté à cette date, pour finalement revenir au 1er novembre, à partir de 2014, car cette date avait un plus grande signification historique.
La cérémonie du Jour de l'Indépendance se déroule traditionnellement sur Beach Road. Devant la statue de Gandhi, le représentant du gouvernement indien – il n’y a plus de ministre-président à Pondichéry – hisse le drapeau national et salue le cortège des policiers et des élèves qui défile.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 1er novembre 2024
25 avril : les Italiens fêtent l'anniversaire de la libération
Le 25 avril 1945, la résistance lançait une offensive générale qui permit de libérer Milan et Turin, de l’occupant nazi et du contrôle de ses alliés fascistes, alors que les forces alliées avançaient dans la plaine du Pô. La commémoration de la libération fait néanmoins, chaque année, l’objet d’attaques de la part de la droite et de l’extrême droite… Et, depuis 2022, pour la première fois, l’Italie est dirigée par des héritiers des vaincus de 1945...
Chaque année, la commémoration du 25 avril est sujette à débat. Depuis quelques années, elle fait l’objet d’attaques de la part de la droite et de l’extrême droite qui y voient un clivage inutile. Aujourd’hui, c’est la Festa Della Liberazione, le jour est férié pour une célébration qui mobilise principalement les villes du nord de l’Italie.
Le 25 avril 1945, la résistance lançait une offensive générale qui permit de libérer Milan et Turin, de l’occupant nazi et du contrôle de ses alliés fascistes, alors que les forces alliées avançaient dans la plaine du Pô. L’Italie était réunifiée. Depuis la chute du régime de Mussolini, le 25 juillet 1943, l’Italie était coupée en deux : un régime sous tutelle anglo-américaine au Sud ; une république fantoche repliée sur la localité de Salò et dirigée par les fascistes les plus radicaux rassemblés autour du Duce, mais sous la tutelle de l’Allemagne nazie qui avait envahi le nord de l’Italie. Le 25 avril est fêté comme une libération à la fois du fascisme et du nazisme par toute l’Italie.
À Rome le Président vient déposer une gerbe sur le monument du soldat inconnu. Mais certains voudraient effacer ce souvenir qui à leurs yeux valorise trop le combat de la gauche contre le fascisme, pour le remplacer par une commémoration du 18 avril 1948, premier scrutin démocratique de l’Italie (et surtout la victoire électorale de la Démocratie chrétienne face à la gauche).
On célèbre aussi le 25 avril avec des drapeaux et des chansons partisanes en commençant par Bella Ciao. Pour participer à la fête virtuelle, suivez le mots-dièse : #iorestolibera #iorestolibero
La situation est un peu particulière aujourd’hui, car le gouvernement italien est, depuis 22 octobre 2022, dirigé par Gorgia Meloni, héritière politique lointaine des vaincus de 1945. Elle s’est longtemps affichée comme une nostalgique de l’Italie de Mussolini. Les néofascistes tentent de profiter de la situation pour saboter la fête de la libération du 25 avril. Chaque année, à l’approche du 25 avril, des symboles fascistes et même des croix gammées prolifèrent sur les murs de certaines villes (Gênes, Ferrare, Rome, Gallarate, Genzano…).
Cet année, l’anniversaire est marqué par une affaire de censure dans la télévision publique impliquant la Première ministre d'extrême droite Giorgia Meloni. La RAI, la radio et télévision publique italienne, a annulé au dernier moment un monologue sur le fascisme d'un célèbre écrivain, Antonio Scurati, qui devait être diffusé samedi dernier en amont des célébrations du 25 avril. Grand spécialiste du fascisme italien, Antonio Scurati, devait intervenir dans l’émission Chesarà… sur RAI 3. Dans son texte, il accusait le parti post-fasciste de Mme Meloni, Fratelli d'italia, de réécrire l'Histoire.
À Milan, la journée commence par le dépôt de gerbes à la mémoire des martyrs de la Guerre de Résistance, à 9 heures du matin, sur la Piazza Tricolore, près du monument de la Guardia di Finanza. Le dernier dépôt a lieu sur la Piazzale Loreto, où, à l'aube du 10 août 1944, 15 partisans furent fusillés. La manifestation traditionnelle du 25 avril débute ensuite à 14 heures, avec la procession du Corso Venezia à la Piazza Duomo et des discours de célébration.
À Bologne, les célébrations débutent à 9h30 dans le cloître de la basilique Santo Stefano, avec le dépôt d'une gerbe sur la pierre tombale des morts de la guerre. À 10h15, sur la Piazza Nettuno, est prévue la levée du drapeau avec piquet d'honneur militaire et le dépôt d'une gerbe au Sanctuaire des Partisans tombés, suivis d'un moment institutionnel. À midi, dans le jardin de la Villa Cassarini à Porta Saragozza, une gerbe est déposée sur la plaque à la mémoire des victimes homosexuelles des camps d'extermination nazis.
À Gênes, les célébrations débutent à 20 heures au cimetière monumental de Staglieno, où se formera une procession qui déposera des gerbes dans le carré juif, aux monuments dédiés aux internés et déportés des camps de concentration nazis, et au sanctuaire de Trente et de Trieste. Les commémorations se poursuivent à 10h00, avec un rassemblement sur la Piazza della Vittoria.
Trieste célébre ce 79e anniversaire de la Libération avec une cérémonie solennelle dans la cour intérieure du monument national San Sabba Risiera, prévue à 11 heures du matin, en présence des autorités civiles, militaires et religieuses. Ensuite, à midi, le rendez-vous sera avec le concert traditionnel du Chœur des Partisans de Trieste-Trzaski Partizanski Pevski Zbor 'Pinko Tomazic'.
Le président de la République Sergio Mattarella passe ce 25 avril à Civitella dans le Val di Chiana, au-dessus d'Arezzo, lieu d'un des massacres nazis-fascistes les plus brutaux avec 244 victimes. À Florence, les célébrations commencent à 10 heures du matin avec le dépôt d'une couronne de laurier en l'honneur des morts sur la Piazza Unità Italiana. De là part la procession et atteindra le Palazzo Vecchio.
À Naples, le rendez-vous est à 9h30 au Largo Berlinguer pour une lecture des articles de la Constitution par les travailleurs, les étudiants, les représentants de la politique, de la culture et des associations. Et après sa censure à RAI, le texte de l'écrivain Antonio Scurati est lu en public et des exemplaires de la Constitution distribués. Ils ont été imprimés en édition limitée pour célébrer le 130e anniversaire de la Chambre métropolitaine du travail de Naples. Le 25 avril marque également le début de la collecte de signatures pour les quatre référendums présentés par la CGIL sur les licenciements, les contrats et la précarité.
À Palerme, c’est une journée de lutte pour la paix, de soutien à la Constitution et de lutte contre les nouveaux fascismes. La cérémonie habituelle avec les autorités civiles et militaires a lieu à 9h, dans le parc Piersanti Mattarella. À 9h30, c’est le dépôt de couronnes de laurier et de fleurs sur la pierre tombale des morts de Céphalonie et sur la pierre commémorative de Pompeo Colajanni, le commandant Barbato, qui a contribué à la libération de la ville de Turin des nazis-fascistes. La procession traditionnelle part à 10h15 du Jardin Anglais et parcourt via Libertà et via Ruggero Settimo. Arrivée prévue à 11h15 sur la Piazza Verdi, devant les marches du Teatro Massimo.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 24 avril 2024
26 février : le Koweït fête sa libération
La campagne de libération du Koweït n’a pris fin que le 28 février 1991, mais c’est bien le 26 février que la libération du pays est fêtée chaque année, car la veille l’émirat célèbre sa dynastie lors de la fête nationale.
Le Koweït avait été envahi par l’Irak en août 1990. Il a fallu quelques mois à une coalition internationale pour se constituer et procéder à la libération de ce petit émirat que le dictateur irakien, Saddam Hussein entendait annexer à son pays. Le 24 février 1991, les troupes menées par les Américains entraient au Koweït et marchaient sur la capitale. Le 27 février, Saddam Hussein ordonnait à ses troupes de battre en retraite.
La campagne de libération du Koweït n’a pris fin que le 28 février 1991, mais c’est bien le 26 février qu’elle est fêtée chaque année. La raison, est que la veille, le 25 février, est le jour de la fête nationale du Koweït. Ce qui permet deux jours de fête consécutifs et cette année, un week-end prolongé de quatre jours, du 23 au 26 février, car la semaine de travail au Koweït s’étend du samedi matin au mercredi soir.
Le Jour de la libération (يوم تحرير الكويت) est célébré par un rassemblement à la Tour du Koweït où les gens expriment leur gratitude et leur patriotisme envers leur nation.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 25 février 2024
4 octobre : Bastia fête sa libération en 1943
Bastia fête le 80e anniversaire de sa libération, le 4 octobre 1943 par des soldats marocains sous encadrement français. Quelque 6 600 hommes de la 4e DMM (division marocaine de montagne), du bataillon de choc et du 2e GTM (groupe de tabors marocains) débarqués d’Afrique du Nord.
Bastia fête l’anniversaire de sa libération, le 4 octobre 1943 par des soldats marocains sous encadrement français. Quelque 6 600 hommes de la 4e DMM (division marocaine de montagne), du bataillon de choc et du 2e GTM (groupe de tabors marocains) débarqués d’Afrique du Nord. La ville avait connu une première libération, le 9 septembre, suite à la démission de Mussolini et à la capitulation des Italiens, mais Bastia avait été repris par les Allemands quelques jours plus tard. Peu avant 6 heures du matin, le capitaine Then entre dans la ville à la tête du 73e Goum marocain. Elle sera libérée une seconde fois, de manière définitive le 4 octobre 1943, il y a 80 ans aujourd’hui, non sans subir un ultime bombardement américain le même jour, alors que tous les Allemands avaient quitté la ville, en raison d’un problème de communication entre alliés.
Hier, 3 octobre les cérémonies officielles ont débuté au col de Teghime et à la nécropole de Saint-Florent. Aujourd’hui se tient au monument aux morts de la ville, la cérémonie du 80e anniversaire de la Libération de la Ville de Bastia.
La Corse est officiellement libérée le lendemain, devenant le premier département français à se défaire du joug nazi. Demain, c'est la Corse tout entière qui commémorera la date du 5 octobre 1943, jour où elle fut le premier département français libéré.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
15 août : les deux Corées célèbrent leur libération du joug japonais
Le 15 août est l'un des jours fériés les plus importants du calendrier coréen. Le Jour de l'Indépendance célèbre la victoire sur le Japon qui a libéré la Corée de 35 ans de domination coloniale japonaise le 15 août 1945. Mais aujourd’hui, face la menace de la Chine, la Corée du Sud tend à mettre en veilleuse ses récriminations mémorielle à l’égard du Japon.
Le 15 août est l'un des jours fériés les plus importants du calendrier coréen, le Jour de l'Indépendance ou Gwangbokjeol (광복절) comme on l'appelle localement, littéralement, « le Jour de la restauration de la lumière » et célèbre la victoire sur le Japon qui a libéré la Corée de 35 ans de domination coloniale japonaise le 15 août 1945. Le 15 août commémore également la formation du tout premier gouvernement sud-coréen trois ans plus tard. sous Syngman Rhee, le 15 août 1948. C’est l'un des rares jours fériés partagés avec la Corée du Nord qui célèbre chaque 15 août, c’est le Jour de libération de la partie, Chogukhaebangŭi nal ( 조국해방의 날).
La domination coloniale japonaise de 1910 à 1945 a été une période sombre pour la Corée alors unifiée, car le colonialisme japonais était souvent assez dur. Le Japon a gouverné directement par la puissance militaire et toute résistance coréenne a été réprimée avec force. Cela a conduit à une manifestation nationale et à la fondation du "Mouvement du 1er mars", en 1919, qui a poussé à l'indépendance nationale.
C'est lors de la mobilisation japonaise en temps de guerre de 1937-45 que la Corée a le plus souffert pendant la colonisation, car les hommes coréens ont été forcés de se battre en première ligne pour le Japon ou ont été envoyés travailler dans des usines japonaises, tandis que de nombreuses jeunes femmes coréennes ont été enrôlées comme « femmes de réconfort ». » pour les soldats japonais.
Aujourd'hui, le jour férié en Corée du Sud est célébré avec des festivités, des cérémonies et des défilés dans tout le pays. Le Taegeukgi, le drapeau national de la Corée du Sud, peut être vu dans de nombreuses rues pour honorer les héros qui se sont battus pour la liberté de la nation, et de nombreuses personnes sont encouragées à emboîter le pas en arborant le drapeau coréen à l'extérieur de chez elles. Le jour de la libération de la Corée est un jour férié en Corée du Sud. Le gouvernement accorde traditionnellement des grâces spéciales à Gwangbokjeol. La plupart des musées et lieux publics sont ouverts gratuitement aux descendants de militants indépendantistes pendant les vacances, mais ils peuvent également voyager gratuitement dans les transports publics et les trains interurbains. Certains parents coréens nomment même leurs fils « Gwangbok » lorsqu'ils naissent ce jour-là.
En Corée du Nord, la fête est souvent célébrée par un défilé militaire sur la place Kim Il-sung les années de jubilé (ex: 25e, 40e, 50e, 60e, 70e anniversaire) avec la présence du président de la Commission des affaires d'État et du commandant en chef des forces armées. Le premier défilé a eu lieu en 1949 devant la gare de Pyongyang. Il a été réitéré en 1953, puis organisé chaque année jusqu'en 1960, puis n’a plus eu lieu jusqu'au début des années 2000.
Aujourd’hui, toutefois, face la menace de la Chine, la Corée du Sud tend à mettre en veilleuse ses récriminations mémorielles à l’égard du Japon.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
9 mai : Liberation Day à Jersey et Guernesey
L’occupation allemande des îles Anglo-normandes, abandonnées par les Anglais, a commencé le 30 juin 1940. Elle va durer jusqu’au 9 mai 1945. C’est cet anniversaire, le Libération Day qui fait office aujourd’hui de fête nationale à Jersey et à Guernesey.
En 1940, les autorités britanniques ont décidé que les îles Anglo-normandes n’avaient pas un intérêt stratégique suffisant pour que l’on mobilise des dizaines de milliers de soldats pour les défendre. Ces dépendances de la couronne, les plus anciennes de toutes, ont donc été abandonnées par le Royaume-Uni auxquels elles n’appartiennent pas. L’évacuation d’une partie des habitants a donc été organisée. Les îles sont livrées aux Allemands sans combats. Ceux-ci vont prendre possession de l’archipel après quelques bombardements tuant quelques dizaines de personnes.
L’occupation allemande a commencé le 30 juin 1940. Elle va durer jusqu’au 9 mai 1945, c’est cet anniversaire, le Libération Day (Jour d'la Libéthation en langue locale), qui fait office aujourd’hui de fête nationale à Jersey et à Guernesey.
Cette date ne concerne pas les autres îles. Aurigny (Alderney), n’est libûbéeér que le 16 mai et dans l’île de Sercq (ou Sark), il n'y avait plus de population et donc pas de population libérée, c’est le retour des populations évacuées, le Homecoming Day, survenu le 15 décembre, qui y est fêté.
Quelque 6000 travailleurs forcés ont été amenés divers pays, des Russes, des Français, des Polonais… pour construire des centaines de bunkers, de murs antichars, de systèmes ferroviaires, ainsi que de nombreux complexes de tunnels. Le liberation Day leur rend hommage à eux aussi car beaucoup sont morts au sein des camps construits pour les enfermer.
Depuis le 50e anniversaire de la Libération en 1995, un modèle de cérémonies officielles du Jour de la libération s'est développé sur la place de la Libération à Saint-Hélier où les événements à la capitainerie et à l'hôtel Pomme D'Or se sont produits en 1945. Suite à une séance spéciale des États de Jersey, le matin, les États Membres, le clergé, le Bailli de Jersey, le Lieutenant-Gouverneur, les Jurats, les officiers de la couronne et d'autres fonctionnaires défilent de la place royale à la place de la libération. Un service œcuménique en plein air a lieu sur la place de la Libération, suivi du chant de Man Bieau P'tit Jèrri / Beautiful Jersey (en jèrriais et en anglais) et d'une reconstitution de la levée des drapeaux (dont celle de Fort Regent).
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
23 octobre : les Libyens célèbrent la libération du pays
Ce “jour de la libération" a marqué la chute du régime du colonel Mouammar Kadhafi, le 23 octobre 2011.
Depuis 2012, les Libyens, tout au moins ceux qui vivent à l’Ouest du pays, célèbrent chaque année l'anniversaire du "jour de la libération" qui a marqué la chute du régime du colonel Mouammar Kadhafi, suite à un soulèvement populaire qui a duré de plus de huit mois, épaulé par une intervention militaire étrangère. Connue sous le nom de "révolution libyenne", cette rébellion a abouti à la création du Conseil national de transition (CNT), premier gouvernement libyen post-Kadhafi.
Le régime de Kadhafi a été renversé pendant la guerre civile libyenne qui avait commencé le 17 février 2011 dans la ville de Benghazi. Le 20 octobre, Mouammar Kadhafi a été capturé et tué dans la ville de Syrte, et les combats ont pris fin. Le 23 octobre 2011, l'ancien chef du Conseil de transition, Mustafa Abdel-Jalil, a annoncé la défaite des forces loyalistes, la chute du régime et la libération de tout le sol libyen. C’est cet anniversaire qui est célébré comme le Jour de la libération (يوم التحرير), un jour férié officiel.
La Libye n’a toutefois pas retrouvé son unité, le Conseil national de transition n’a véritablement autorité de que dans la région de Tripoli, l’instabilité demeure et la démocratie n’est pas au rendez-vous.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
20 octobre : journée de la libération de Belgrade
Le 20 octobre 1944, après six jours de violents combats, Belgrade était enfin libre après 1 287 jours d’occupation par les Allemands de la capitale yougoslave. Cette Journée de la liberté est l’occasion d’un défilé calqué, toute proportion gardée, sur ceux qui se déroulent à Moscou.
Le 20 octobre 1944, après six jours de violents combats, Belgrade était enfin libre après 1 287 jours d’occupation par les Allemands de la capitale yougoslave. Un grand nombre de citoyens sont descendus dans les rues pour saluer avec enthousiasme les libérateurs. Belgrade a été la seule capitale d'Europe dont la libération est due, à parts égales, aux forces de l'armée nationale régulière, l'Armée de libération nationale de Yougoslavie, et à celle d’une grande puissance, en l’occurrence l’armée rouge de l’URSS.
Ce matin, une proclamation de la ville est lue aux enfants de toutes les écoles élémentaires de Belgrade à l'occasion de la Journée de la libération de Belgrade (Дан ослобођења Београда).
Au centre-ville, à 11h, un défilé intitulé "Victoire de la liberté" commence devant l'hôtel Moskva sur Terazije. Les cadets de l'Académie militaire y participent avec des répliques des drapeaux des brigades qui ont participé à la libération de Belgrade en 1944, ainsi que des membres des forces armées serbes, des anciens combattants, des citoyens et des représentants de SUBNOR, qui portent des photos de leurs ancêtres qui ont participé aux batailles pour la libération de Belgrade de l'occupation allemande. Ce type de défilé est calqué sur ceux qui se pratiquent plusieurs fois par an dans la Russie de Poutine.
À l'occasion du Jour de la libération de Belgrade, le chœur, les solistes et l'orchestre de l'Opéra de Belgrade se produiront à Trg Republike à 14h15. On pourra entendre les chanteurs Dušan Svilar, Filip Žmaher, Ivan Milinković, les chanteurs Bojana Stamenov, Jelena du groupe Zana et Nevena Božović. Les artistes de ballet du groupe de Milan Gromilić ont également complété le programme.
Délégations du gouvernement de Serbie et de la ville de Belgrade déposent des couronnes au complexe commémoratif du cimetière des libérateurs de Belgrade et au monument aux pilotes soviétiques tombés sur Avala.
Dans quelques jours, le 1er novembre, on commémorera une autre libération de Belgrade, cette fois celle de 1918, à l’issue de la Première guerre mondiale. Ce sera la seconde des Journées de la liberté 2022 (Дани слободе 2022).
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 20 octobre 2022
14 juin : Liberation Day aux Malouines/Falkland
Les Malouines (Falkland, pour les Anglais) commémorent le 40e anniversaire de la fin du conflit qui a opposé l’Argentine et le Royaume-Uni en 1982.
Les Malouines (Falkland, pour les Anglais) commémorent leur libération de l’occupation militaire argentine qui avait débuté le 2 avril 1982. La prise de l’archipel par l’armée argentine avait pour but de mobiliser le pays derrière la junte au pouvoir à Buenos Aires. La défaite précipitera la chute de la dictature militaire. À l’inverse Margaret Thatcher en sortira renforcée.
Comme chaque année, pour Falkland Liberation Day, une messe d'action de grâce est dite dans la cathédrale de Christ Church à compter de 9h45. Le gouverneur et le commandant des forces britanniques assisteront à l’office. Des membres de l'Assemblée législative et des représentants de la Royal Navy, de l'armée de terre, de la Royal Air Force, de la Force de défense des îles Falkland, de la FIDF, ainsi que des membres de la marine marchande et des groupes de jeunes seront présents. Les anciens combattants de 1982, y compris les résidents locaux et du Royaume-Uni seront également présents. À 11 heures, une cérémonie se déroule au monument de la libération, devant le bâtiment du secrétariat avec dépôt de gerbe au monument de la libération et d'un défilé militaire.
Chaque année, pour le Día de las Malvinas, l’Argentine dénonce la présence anglaise dans cet archipel des mers du sud comme un reliquat du colonialisme britannique bien que ces îles qui doivent leur nom à des marins de Saint-Malo, n’aient presque jamais été argentines.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 13 juin 2022
25 mai : le Liban fête sa libération, après le retrait de l’armée israélienne
Le Jour de la libération et de la résistance commémore le retrait de l'armée israélienne du sud du Liban le 25 mai 2000 après 18 ans d’occupation.
Ce Jour de la libération (يوم التحرير) est aussi connu comme le Jour de la libération du sud ou encore comme le Jour de la libération et de la résistance. Cette journée commémore le retrait de l'armée israélienne du sud du Liban le 25 mai 2000 après 18 ans d’occupation.
En se retirant de la zone du sud du Liban sud qu’elles occupaient depuis 1985, les Forces de défense israéliennes (FDI) mettaient fin à la Guerre du Liban mais pas à l’hostilité des Libanais, en particulier de la part du Hezbollah, à l’égard de son voisin du sud.. Israël avait brièvement envahi le Liban pour la première fois en 1978 et a ensuite lancé une invasion à grande échelle lors de l'opération baptisée « Paix pour la Galilée », en réalité une véritable guerre de conquête de son voisin du nord. En 1985, les forces israéliennes se sont ensuite retirées dans une zone dite « de sécurité au Sud-Liban “. La zone a été contrôlée pendant 18 ans par Tsahal (l’armée israélienne) et l'Armée du Sud-Liban (SLA), une milice libanaise pro-israélienne. Pendant des années, Tsahal et SLA se sont battus contre le Hezbollah et l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), le Liban étant le refuge de nombreux Palestiniens expulsés de leurs terres en 1947-1948. C’est le Hezbollah, milice chiite, qui a le plus tiré bénéfice, en termes de poids politique, de son rôle de résistant face à l’ennemi. Ce qui lui a permis de dominer la scène politique libanaise pendant des années. Les dernières élections (avril 2022) ont toutefois marqué un recul de son influence.
En 1999, Ehud Barak est devenu le nouveau Premier ministre d'Israël. Il avait promis de retirer les forces israéliennes du Sud-Liban et a tenu sa promesse. Le 24 mai 2000, Israël a annoncé le retrait et, le lendemain au soir, le dernier soldat israélien avait quitté le Sud-Liban.
Le jour de la libération n'est pas un jour férié national au Liban, mais c'est une commémoration très importante et un jour férié chômé dans les banques et les bureaux gouvernementaux.
20 mai : vingt ans d'indépendance, la fête nationale du Timor oriental
Le Timor oriental (Timor-Leste, en Portugais) est indépendant depuis le 20 mai 2002 seulement et c’est un miracle si ce pays existe.
Le Timor oriental (Timor-Leste, en portugais) est indépendant depuis 2002 seulement, le 20 mai, et c’est un miracle si ce pays existe.
Quand le Portugal set retire, en 1975, de cette moitié d’île qu’il occupait depuis près de quatre siècles, le Timor oriental se proclame indépendant le 28 novembre 1975, mais son territoire est aussitôt annexé par l’Indonésie, avec les encouragements des États-Unis et de l’Australie voisine, laquelle en profite pour piller ses ressources pétrolières. Cette annexion ne fut jamais acceptée par l’ONU, Canberra est la seule capitale à l’avoir reconnue. Il a fallu la chute du dictateur indonésien, Suharto, en 1998, pour que l’idée d’un référendum d’autodétermination soit admise et que l’Australie cesse de bloquer toute motion à l’ONU en faveur du Timor oriental. Le référendum a lieu en 1999, donnant un résultat massivement en faveur de l’indépendance (près de 80%), ce qui mit en fureur les autorités de Djakarta. S’en est suivi d'une période de massacres à grande échelle (quelque 1400 morts) et de saccage systématique des grandes villes par l'armée indonésienne sans que la communauté internationale ne réagisse avec une grande diligence. Les victimes attendent toujours que justice soit faite. Finalement, le pays sera sauvé par l’Australie, avec un mandat de l’ONU, et l’indépendance pourra finalement être proclamée douze ans plus tard, le 20 mai 2002. Le pays est alors dévasté et ruinée.
Un second miracle s’est ensuite produit, le petit État grand comme deux fois la Corse, peuplée de 1,3 million d’habitants, a connu une croissance économique inespérée et conservé un régime démocratique (même avec 40 % de la population vivant sous le seuil de pauvreté). Voilà aussi ce que célèbre la fête nationale du Timor oriental. Ce jour férié est celui de la Restauration de l’indépendance (Dia da Restauração da Independência ). Par chance, ce pays un des plus jeunes au monde est aussi un des moins touché par la Covid-19. En revanche, la chute du cours des hydrocarbures ne manquera pas de l’affecter.
Les cérémonies commencent dès le 19 mai, avec la messe dans l'église cathédrale à 9h. Le 20 mai, le palais du président de la République reçoit les Forces armées à 7 heures du matin, passées en revue par le président de la République, José Ramos Horta (élu le 20 avril dernier), de la levée du drapeau, de la présentation des armes et de l'hommage dû aux héros « Tombados por Pátria ». Les festivités, après le cocktail, reprennent à 16h.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 19 mai 2022
31 mars : Malte célèbre sa liberté
C’est à dire l’anniversaire du départ des Anglais de la base militaire de Vittoriosa après plusieurs années de tractations. Indépendante depuis 1964, Malte a attendu 15 ans pour voir partir la Royal Navy de son territoire. Cette fête est traditionnellement l’occasion d’organiser une régate.
Malte fête le Jour de la liberté (Freedom Day ou Jum il-Ħelsien). C’est à dire l’anniversaire du départ des Anglais de la base militaire de Vittoriosa en 1979, après plusieurs années de tractations. Indépendante depuis 1964, Malte a attendu 15 ans pour voir partir la Royal Navy de son territoire. Cette fête est traditionnellement l’occasion d’organiser une régate.
À 11 heures, ce matin, le président assiste à la cérémonie officielle du Jour de la Liberté et dépose une gerbe au Monument du Jour de la Liberté à Birgu (Vittoriosa). Un cérémonie est également prévue au Monument aux Morts de Floriana. Mais, l’évènement important se déroule dans l'après-midi au Grand Harbour où se déroule une régate compétitive (la Freedom day regatta). En temps normal, la régate attire des milliers de spectateurs et de participants des trois grandes villes (Birgu, Bormla et Isla), ainsi que des villes côtières. Cette année avec la pandémie, l’ambiance sera particulière. La régate fait partie de deux événements annuels de course d'aviron, le deuxième étant le Jour de la victoire, le 8 septembre. Le gouvernement espère une reprise du tourisme sur l’archipel le 1er juin.
Happy Freedom Day Malta #maltafreedomday #JumilĦelsien
3 mars : une performance sportive et patriotique suédoise
Ce matin à 7h45, pour la 100e fois 15000 skieurs vont s’élancer en 10 vagues successives pour 90 km d’une course de fond. La plus ancienne, mais aussi la plus difficile au monde. Plusieurs dizaines de nations sont représentées au départ…
La Vasaloppet se déroulera comme prévu, le 7 mars, mais avec seulement 400 participants contre jusqu'à 60 000 certaines années. Cette course mythique de ski de fond sera réservée aux champion(e)s de réputation internationale. Son annulation pour cause de Covid était difficilement envisageable étant donné le symbole, sportif mais surtout national qu’elle représente.
C’est à la fois la plus ancienne, la plus longue et la plus difficile au monde dans sa discipline. Chaque année, plusieurs dizaines de nations sont représentées au départ et sa réputation est mondiale. Pourtant à l’origine cette épreuve a été créée comme un événement propre à la Suède, l’équivalent d’une fête nationale dans un pays qui en a été longtemps dépourvue.
Sa création, en 1922, se conjuguait avec la célébration du 400e anniversaire de la libération de la Suède par Gustav Eriksson, de la noble famille des Vasa. L’histoire, un peu empreinte de légende, raconte que ce jeune noble parcourrait le pays pendant l’hiver 1521 pour tenter de provoquer un soulèvement du peuple suédois contre le joug danois. Norvège, Suède et Danemark s’étaient retrouvés regroupés sous une même couronne et étaient tous trois dirigés depuis plus d’un siècle par Copenhague. Les Suédois supportaient mal cette tutelle danoise très condescendante à leur égard.
Partout, on écoutait le jeune Gustav Eriksson avec sympathie, mais jamais personne ne bougeait. On dit qu’il prononça son dernier discours dans la petite localité de Mora. Découragé par la passivité de son auditoire, il s’est enfui seul à ski en direction de la Norvège. Mais, parvenu à Sälen, il entendit les cris de paysans de Mora qui s’étaient finalement décidés à le rejoindre. Ensemble, ils délivreront le pays… La Vasaloppet (« la course de Vasa ») reprend l’itinéraire de celui qui deviendra roi de Suède sous le nom de Gustav Ier Vasa. Et, comme cette course eut lieu, il y a exactement, 500 ans, en mars 1521, il n’était pas question d’annuler un tel anniversaire, covid ou pas.
Pour l’édition 2021, des modifications sont prévues cependant : le point de départ de Sälen sera déplacé vers le terrain de sport de Tjérnheden et la ligne d’arrivée sera aménagée vers le beffroi de Mora pour l’élite des sportifs. Pas de douche, ni de vestiaire. À la dure comme jadis !
La course se fera également sans spectateur, mesures sanitaires oblige, mais la piste reste ouverte à des groupes de 300 skieurs au maximum. Ceux-ci sont invités à prendre part à une version plus courte de la Vasaloppet. Les organisateurs l’ont appelé Vasaåket 2021, elle compte quatre distances - 10, 30, 45 et 90 km - qui peuvent être parcourues du vendredi 12 février au dimanche 7 mars. 25 000 personnes se sont inscrites.
En 1521, Gustav aidé des habitants de la Dalécarlie a entrepris la reconquête du pays. La bataille contre l’armée du roi Christian de Danemark a duré deux ans et demi. Finalement, le 6 juin 1523, lors d'une assemblée nationale réunie à Strängnäs, Gustav Eriksson Vasa a été élu roi d'une Suède, désormais libre. La date du 6 juin a été choisie en 1983 comme fête nationale de la Suède, mais elle n’est fériée que depuis 2005. La Vasaloppet, créée en 1922, à l’initiative d’un journaliste, est une célébration nationale finalement bien plus ancienne. Cette année, c’est la 100e éditions.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 5 mars 2024
19 juillet : le Nicaragua fête sa libération dans le sang
Drôle de fête au Nicaragua où le Día de la Liberación Nacional célèbre le la chute de la dictature de Somoza le 19 juillet 1979 par Front national de libération sandiniste, dirigé par Daniel Ortega. Celui-là même qui, parvenu au pouvoir, fait tirer sur la foule des manifestants. Lesquels dénoncent un régime corrompu qui se rapproche dangereusement de celui de Somoza.
Drôle de fête au Nicaragua où le Día de la Liberación Nacional célèbre la chute de la dictature de Somoza le 19 juillet 1979 par le Front national de libération sandiniste, dirigé par Daniel Ortega. Celui-là même qui, aujourd’hui au pouvoir, fait tirer sur la foule des manifestants. Ceux-ci dénoncent un régime corrompu qui se rapproche dangereusement de celui de Somoza.
Aujourd’hui, le président du Nicaragua est à nouveau Daniel Ortega, le libérateur a vieilli et oublié ses idéaux de liberté. Il est flanqué de son épouse Rosario Murillo, vice-présidente. Le couple qui s'accroche au pouvoir. Des vagues de protestation, organisées depuis avril 2018, sont réprimées dans le sang.
Récemment, Ortega a lâché du lest en libérant les prisonniers politiques les plus en vue, mais n’a pas lâché le pouvoir… Les manifestations ont été durement réprimées et les violences ont fait au moins 325 morts et 2 000 blessés, pour leur écrasante majorité parmi les opposants, selon des organisations humanitaires. Selon les groupes d'opposition, entre 600 et 800 opposants ont été emprisonnés et plus de 62 000 Nicaraguayens se sont exilés.
Le Parlement du Nicaragua, dominé par les députés favorables au président Ortega, a adopté début juin 2019 une loi d'amnistie en faveur des prisonniers politiques, mais aussi… des forces de répression.
Ortega finira-t-il comme Somoza dont on célèbre aujourd’hui les 41 ans de la chute ? Chute à laquelle Daniel Ortega a grandement participé !