L’Almanach international
Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde
16 novembre : l’anniversaire de La Havane
Chaque 16 novembre, les Cubains célèbrent l’anniversaire de La Havane autour d’un très vieil arbre. Localement, c’est la fête de la Saint-Christophe car le nom complet de La Havane est San Cristóbal de la Habana.
Il y a, à La Havane, un vieil arbre, un fromager (ou ceiba), très vénéré par les habitants pour ses supposés pouvoirs magiques. Le 15 novembre, à minuit, selon la tradition, il convient d’en faire trois fois le tour en formulant le même nombre de vœux. Il est même conseillé, tout en touchant le tronc, de laisser tomber une petite pièce de monnaie par terre à chaque fois.
Le 16 novembre 1519, c'est à l'ombre d'un fromager, peut-être celui-ci, qu'avaient été organisés la première messe et le premier conseil municipal de San Cristobal de La Havane. Depuis, chaque 16 novembre, les Cubains célèbrent l’anniversaire de La Havane (aniversario de la habana). Localement, c’est la fête de la Saint-Christophe (Día de San Cristóbal) car le nom complet de La Havane est San Cristóbal de la Habana. En 2019, pour le 500e anniversaire, la fête avait duré plusieurs jours, on avait même invité le roi d’Espagne, car Cuba a été espagnole jusqu’en 1898.
Cette année, alors que la capitale cubaine a été touchée par le passage de l'ouragan Rafael et que l’électricité n’a pas encore été rétablie dans tous les quartiers, la fête aura lieu tout de même. À partir de 16h, l'Harmonie nationale va se produire dans la Calle Madera, sur la Plaza de Armas, sous la direction du maestro Igor Corcuera. À 20h aura lieu au Templete, la traditionnelle cérémonie de retour à Ceiba, suivie à 21h d'un gala en l'honneur du 505e anniversaire de la fondation de la ville.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 15 novembre 2024
8 octobre : à Cuba, le culte du Che toujours et encore
Il y a 57 ans, Ernesto Guevara, dit le Che, était capturé par l’armée bolivienne, puis exécuté. L’extrême gauche européenne s’emparera de son image et en fera un mythe quelque peu essoufflé aujourd'hui. Mais, des cérémonies du souvenir se déroulent encore chaque 8 octobre dans divers lieux notamment en Bolivie et à Cuba.
La figure du Che s’estompe peu à peu. Il reste néanmoins des lieux et quelques occasions pour célébrer sa mémoire.
Le matin du 8 octobre 1967, Ernesto Guevara, dit le Che, et une dizaine de guérilleros sont encerclés par l'armée bolivienne. Le lendemain, le révolutionnaire argentin sera exécuté puis enterré secrètement.
L’extrême gauche européenne s’emparera de son image et en fera un mythe, magnifiquement illustré par la photo d’Alberto Korda qui a orné des millions de tee-shirts depuis 1967. C’est son inhumation, en 1997, qui a relancé le culte du Che.
Ce soir, en Bolivie, est organisée une marche aux flambeaux à La Higuera, lieu-dit où il est mort près de Vallegrande, une ville qui cultive la mémoire de Guevara, surtout depuis qu’Evo Moralès est venu inaugurer un centre culturel à son nom.
La principale cérémonie a toutefois lieu à Cuba où sa dépouille a été transportée. La ville de Santa Clara, que le Che avait prise fin 1958, ouvrant la route de La Havane et de la victoire finale, lui a construit un mausolée surplombé d’une statue de bronze et complété par un musée très didactique. Dans un pays désenchanté, il est difficile aujourd’hui de mobiliser la jeunesse cubaine derrière l’image du Che, mais dans chaque ville du pays, les enfants des écoles sont toujours mobilisés pour l’occasion.
Son projet et son tempérament très dogmatique collaient mal avec celui de Fidel Castro mais ce dernier a toujours entretenu la mémoire de ce compagnon d’armes. Cuba marque chaque 8 octobre la Journée du guérillero héroïque (Día del Guerrillero Heroico), surnom officiel donné au Che.
Selon un rituel assez figé, le gouvernement vénézuélien organise lui aussi le 8 octobre, un hommage au Che. Localement, l’Argentine a aussi une pensée pour l’enfant du pays le jour anniversaire de son exécution sur ordre de la CIA. La ville de son enfance, Cordoba, a fait de sa maison familiale un musée. Dans la même province, la ville d’Alta Gracia, où il a vécu, a également un musée consacré à l’enfant du pays. Fidel Castrol et Ugo Chavez étaient venu le visiter ensemble… mais c’est de l’histoire ancienne.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 7 octobre 2024
13 mars : les prémices de la révolution cubaine
Le régime cubain commémore un attentat raté qui a tourné au désastre. L’objectif était d’assassiner le dictateur Fulgencio Batista et de lancer un appel au soulèvement populaire depuis la radio… Ce ne sera que partie remise deux ans plus tard.
Le régime cubain célèbre le 67e Anniversaire de l'attaque du palais présidentiel (Aniversario del ataque al palacio presidencial) en 1957. Une opération ratée qui a tourné au désastre. Le 13 mars 1957, des attaques simultanées ont été lancées contre le palais présidentiel (devenu aujourd’hui le musée de la révolution) et les locaux de Radio Reloj. L’objectif était d’assassiner le dictateur Fulgencio Batista et de lancer un appel au soulèvement populaire depuis la radio.
Cette opération a été menée par un groupe de jeunes révolutionnaires conduits par José Antonio Echeverría. Ils formaient un commando de 50 hommes armés qui a pris d’assaut le palais présidentiel tandis que José Antonio Echeverría investissait les locaux de la radio avec une quinzaine d’hommes. L’opération est un échec : Batista parvient à s’enfuir et la transmission radio est coupée en plein milieu du discours de José Antonio Echeverría sur Radio Reloj. Un grand nombre d’assaillants est tué pendant l’attaque.
Quant à José Antonio Echeverría, il trouve la mort dans un accrochage avec la police près de l’Université de La Havane après avoir quitté les locaux de Radio Reloj. La voiture dans laquelle il circulait a été interceptée par un véhicule de police à côté du campus universitaire et le chef étudiant est décédé mitraillé, il n’avait que 24 ans. Lui vivant, peut-être que Fidel Castro n’aurait eu qu’un rôle de second plan dans la suite de l’histoire.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 12 mars 2024
2 janvier : la caravane de la liberté, pèlerinage castriste à Cuba
À Cuba, on fête le Jour de la Victoire, anniversaire du jour de 1959 où les forces de Fidel Castro ont pris Santiago de Cuba En hommage à cette génération qui a triomphé, des jeunes de tout le pays empruntent la même route chaque mois de janvier, jusqu’à Pinar del Río.
Hier, 1er janvier, le régime cubain a célébré le Triomphe de la Révolution (ou Jour de Libération), qui rappelle le jour où le dictateur Fulgensio Batista a fui le pays. Aujourd’hui, 2 janvier, on fête le Jour de la Victoire (Día de la Victoria), anniversaire du jour de 1959 où les forces de Fidel Castro ont pris Santiago de Cuba et les forces de Camilo Cienfuegos ainsi que de Che Guevara sont entrées dans La Havane. Ces deux jours sont fériés et chômés à Cuba. Ils sont marqués par des défilés militaires, des feux d'artifice.
Chaque 2 janvier, des jeunes cubains empruntent le même itinéraire. Les véhicules qui transportaient les hommes barbus ont commencé leur voyage à Santiago de Cuba le 2 janvier 1959, parcourant toutes les provinces du pays jusqu'à leur arrivée à Pinar del Río le 17 janvier. En hommage à cette génération qui a triomphé, des jeunes de tout le pays empruntent la même route chaque mois de janvier, la Route de la liberté (la Ruta de la liberta). L’itinéraire par l'ancienne caserne Moncada, aujourd'hui aujourd’hui transformée en école, Ciudad Escolar 26 de Julio. Elle fut la première forteresse militaire transformée en école par le gouvernement révolutionnaire.
L'itinéraire de plus de mille kilomètres suivi par l'Armée rebelle et dirigé par Fidel est réédité chaque mois de janvier, traverse Granma, Holguín, Camagüey, Ciego de Ávila, Villa Clara, Cienfuegos, Matanzas, pour atteindre La Havane le 8 janvier, où des festivités sont prévues. La Caravane de la Liberté poursuivra ensuite sa route jusqu’à Pinar del Río, la province la plus occidentale de l’île. Le régime cubain n’en finit pas de cultiver la mémoire de ses fondateurs.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 1er janvier 2024
17 décembre : le pèlerinage de San Lázaro à Cuba
Aujourd’hui des milliers de Cubains se rendent en pèlerinage au sanctuaire national de Rincón, à 17 km de La Havane où chaque 17 décembre on célèbre à la fois saint Lazare et Babalú Ayé, une divinité africaine qui a un pouvoir de guérison.
Aujourd’hui des milliers de Cubains se rendent en pèlerinage au sanctuaire national de Rincón, à 17 km de La Havane, où chaque 17 décembre on célèbre à la fois saint Lazare et Babalú Ayé, une divinité africaine qui a un pouvoir de guérison. Beaucoup de ces pèlerins ont des maladies à soigner que la médecine cubaine, pourtant performante, ne leur permet pas de soulager. Cette célébration syncrétique et un mélange de culte d’origine africaine et de ferveur catholique selon des rites ancestraux. Certains fidèles font une partie du trajet à genou comme à Lourdes ou à Fatima, voire en rampant jusqu’au sanctuaire. D’autres portent une croix ou de lourdes pierres en guise de pénitence. La couleur du jour est le violet, comme la cape du saint.
Du côté des catholiques cubains, il y a une petite confusion entre le mendiant Lazare, représenté par l’Évangile selon Luc, comme un sans-abri vivant avec des chiens, dont l’Église a fait le saint patron des miséreux, et saint Lazare de Béthanie, celui que l’on dit avoir été ressuscité par Jésus quatre jours après sa mort (Évangile selon Jean). Le premier est fêté normalement le 28 juin et le second, le 29 juillet, mais jadis le 17 décembre, date qui a été conservée à Cuba. Saint Lazare est associé à Babalú-Ayé, un orisha (ou esprit) qui guérit les maladies de la peau. C’est une divinité de la Santería, le culte afro-cubain d’origine yoruba introduit par Les esclaves d'Afrique de l'Ouest qui travaillaient dans les plantations. Babalú-Ayé est présenté comme un malade aux jambes tordues.
Il est d’usage de laisser des offrandes de bougies, de fleurs et de pièces de monnaie pour apaiser le saint. La Saint-Lazare (San Lázaro) est une fête majeure à Cuba. Les festivités durent plusieurs jours, généralement du 15 au 18 décembre. Mais la dévotion ne se limite pas au mois de décembre, l’église est généralement pleine de fidèles le 17 de chaque mois ainsi que le mercredi, jour de la Santéria, sont associés à la figure de Lazare/Babalú-Ayé.
La chapelle des Votifs, située à gauche de l’Église, est remplie d’ex-voto, mentionnant des miracles attribués au saint. Les fidèles y ont laissé des offrandes qui rappellent les manifestations de Saint Lazare dans leur vie. On y trouve des couffins pour bébé, des médailles d'athlètes, des diplômes universitaires, des livres…
Derrière cette chapelle se trouve également une fontaine considérée comme miraculeuse. Les croyants boivent son eau ou en humidifient différentes parties de leur corps, qui nécessitent une guérison. Ils remplissent des flacons d’eau qu'ils emportent chez eux, comme on le fait avec l’eau bénite de Lourdes.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 16 décembre 2023
26 juillet : Cuba célèbre la geste de Fidel Castro
La date du 26 juillet est présente partout dans l'île, sur les murs, le long des routes, dans les manuels scolaires… C'était en 1953, un jeune avocat nommé Castro et quelques compagnons lançaient une attaque contre la caserne de la Moncada, à Santiago de Cuba. Le projet était de provoquer le renversement du dictateur Batista. Mal préparée, l’opération a tourné au désastre mais elle n’en est pas moins considérée comme le début de la lutte révolutionnaire qui conduira Castro au pouvoir six ans plus tard.
La date du 26 juillet est présente partout dans l'île, sur les murs, le long des routes, dans les manuels scolaires… C'était en 1953, un jeune avocat de 26 ans nommé Castro et quelques compagnons lançaient une attaque contre la caserne de la Moncada, à Santiago de Cuba. Le projet était de provoquer le renversement du dictateur Fulgência Batista qui avait instauré un régime autoritaire l’année précédente, sous l’égide des États-Unis.
Fidel Castro prévoyait de reprendre deux bâtiments voisins de la caserne Moncada : le Palais de Justice, avec un groupe commandé par Raul Castro, son frère, et un hôpital militaire par la troupe dirigée par Abel Santamaria. Un troisième groupe devait lancer l'attaque sur la cible principale et était commandé par Fidel Castro, lui-même.
Mal préparée l’opération tourne à la catastrophe. La plupart des insurgés sont tués. Fidel est arrêté et emprisonné. Lors de son procès, assurera sa propre défense. De celle-ci, on retiendra la fameuse phrase de conclusion "L'histoire m'absoudra". Il sera condamné à 15 ans de prison, mais en 1955, les prisonniers politiques seront finalement amnistiés. Fidel et son groupe s'exilent au Mexique, où ils rencontreront Che Guevara. Ensemble, ils vont créer un premier mouvement de guérilla, le Mouvement du 26 juillet, qui débarquera à Cuba le 2 décembre 1956 et parviendra à son but le 1er janvier 1959. Deux autres dates de la geste de Fidel Castro qui font l’objet de célébration nationale. Même si elle a tourné au désastre, l’opération du 26 juillet 1953 est considérée comme le début de la lutte révolutionnaire qui conduira Castro au pouvoir six ans plus tard. Son régime lui a survécu mais, comme fossilisé, il connaît aujourd’hui un désenchantement certain, ce qui n’empêche pas les commémorations de demeurer vivantes.
Le Día Nacional da Rebeldía Cubana (Journée nationale de la rébellion cubaine) fait l’objet chaque année de grandes célébrations, mais pour ce 70e anniversaire, les manifestations s’étalent sur plusieurs jours. Les commémorations ont commencé le week-end dernier et se poursuivent toute la semaine. Les journées du 25 au 28 juillet ont été déclarées fériés et chômées par le gouvernement.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
17 avril : Cuba célèbre l’anniversaire de la victoire de la baie des Cochons
On célèbre le 62e anniversaire de la tentative d’invasion américaine de l’île de Cuba, par la baie des Cochons. Le vainqueur Fidel Castro, qui a su mobiliser les Cubains, y a gagné un prestige considérable. Le résultat de l’initiative malheureuse des États-Unis, c’est l’ancrage de Cuba dans le camp soviétique et aujourd’hui prorusse. Cuba a pris le parti de Moscou et non de Kiev, pourtant un parallèle pouvait être fait entre l’agression que Cuba a subi en 1961 et celle de l’Ukraine en 2022.
À Cuba on célèbre chaque année l’Anniversaire de la victoire de la baie des Cochons (Aniversario de la victoria de la Playa Girón) avec un gala commémoratif organisé sous le patronage du président cubain Miguel Díaz-Canel. Le Musée Mémorial Playa Girón de la municipalité Ciénaga de Zapata de Matanzas a préparé une nouvelle exposition pour ce 62e anniversaire de la victoire qui est un jour férié à Cuba.
En avril 1961, les autorités américaines organisaient un débarquement d’exilés cubains armés afin de renverser le régime cubain de Fidel Castro. Au Guatemala, la CIA a lancé une opération pour recruter des exilés cubains pour envahir Cuba. Plus de 1 300 volontaires se sont présentés, dont beaucoup n'avaient aucune expérience militaire. Tou commence, le 15 avril 1961, par un bombardement aérien des bases aériennes cubaines qui précède le débarquement de 1 500 exilés cubains à partir de bateaux amarrés dans la Baie des Cochons (une zone peu peuplée et peu surveillée du sud ouest de l’île). L'attaque est d’abord considérée comme un succès, car les assaillants ont rapidement contrôlé les positions de la baie et de Playa Girón. Mais dès que la nouvelle lui est parvenue, Fidel Castro a mobilisé massivement des troupes pour contenir l'invasion. Après plus de 60 heures de combats, l'armée cubaine a anéanti l'avance des combattants contre-révolutionnaires. 114 des combattants exilés cubains sont morts et plus de 1 200 ont été arrêtés. Le 17 avril, la défaite était complète pour les Américains. La rébellion contre le régime de La Havane n’a pas eu lieu, au contraire le prestige de Fidel Castro sort renforcé. En revanche, c’est un désastre médiatique considérable pour le président Kennedy et les États-Unis.
L’objectif était de renverser un régime susceptible de devenir un satellite de l’URSS à 144 km des côtes de Floride. Cela aura l’effet inverse. En réaction, aussitôt après l’attaque, Fidel Castro qualifie pour la première fois sa révolution de socialiste. Un pacte d'alliance avec l'Union soviétique de Nikita Krouchtchev sera scellé. Et, très vite, 43 000 soldats soviétiques s’installent à Cuba, pour protéger l’île et soutenir le Fidel Castro, lequel restera au pouvoir bien au-delà de l’existence de l’URSS. Il est mort en 2016, peu après avoir céder le pouvoir à son frère Raúl Castro. Lequel a annoncé hier, 16 avril 2021, son retrait du pouvoir, lors du 8e congrès du Parti communiste cubain. Il a passé le relais Miguel Díaz-Canel, nouveau premier secrétaire du parti. La veille de la commémoration, le 17 avril 2021, du 60e Aniversario de la fallida invasión de Bahía de Cochinos, une page s’est tournée.
À Miami, on célèbre également le souvenir des victimes de cette opération désastreuse. Samedi matin, une cérémonie aura lieu au pied du monument à l'Armée de l'Air de Libération de la Brigade 2506, à Little Havana quartier de Miami où vit la communauté cubaine toujours très revancharde. Le gouverneur de Floride, le républicain Ron DeSantis, qui sera l'un des orateurs, des membres du Congrès de Floride, devraient y assister ainsi que des survivants octogénaires de la Brigade 2506, le groupe de combattants cubains ayant participé à l'échec de l'invasion de la Baie des Cochons (ou de la Playa Girón).
Ce 62e anniversaire cubain coïncide également avec le 77e anniversaire de la fête de l'indépendance syrienne. Les deux régimes ont organisé des célébrations communes à Damas.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
28 janvier : Cuba fête l’anniversaire de son héros national
Il ne s’agit pas de Fidel Castro ni même de Che Guevara, mais d’un poète qui a lutté toute sa vie pour l’indépendance de Cuba : José Marti fait figure de héros national. Cela dit, les Cubains qui affrontent aujourd’hui les pénuries de nourriture, les coupures d’électricité et l’absence de liberté d’expression, ne vivent plus dans le culte du souvenir.
Il ne s’agit pas de Fidel Castro ni même de Che Guevara, mais de José Marti, un poète qui a lutté toute sa vie pour l’indépendance de Cuba. Mort lors de la bataille de Dos Rio, tué par les les Espagnols le 19 mai 1895, José Marti fait figure de héros de l’indépendance, son nom figure partout à Cuba. Chaque localité possède une statue ou au moins un buste du grand homme, il est célébré chaque 28 janvier par des cérémonies conclues par 21 salves de canon, tirées simultanément de la forteresse de San Carlos de la Cabaña, à La Havane.
Le culte du fondateur du parti révolutionnaire cubain dont se réclamait Fidel Castro, ne faiblit pas. Il y a cinq ans, pour son 165e anniversaire, la ville de New York a offert à La Havane une réplique de la statue de José Martí qui avait été érigée en 1965 dans le sud de Central Park, face au Ritz. Ce même jour, une gerbe de fleurs est déposée au nom du général d’armée Raul Castro Ruz dans le mausolée qui contient les restes de José Marti (1853-1895), au cimetière de Santa Ifigenia.
José Marti est mort au combat en 1895. Finalement les Espagnols ont été chassés trois ans plus tard, en 1898, très vite remplacés par… les États-uniens qui ont dominé l’île jusqu’en 1959.
Hier soir, 27 janvier, à partir de 21 h, a eu lieu une marche virtuelle aux flambeaux, convoquée avec les hashtag #AntorchasMartianas #IdealesDeLuz #JuvenilMartiano, pour fêter le 170e anniversaire de la naissance de José Martí. En raison de la situation sanitaire, il remplacera le défilé traditionnel des étudiants des marches de l'Université de La Havane au Fragua Martiana. Le 28 au matin, un hommage lui sera rendu à l’université de 10h à midi. On célèbre également le 64e anniversaire du Triomphe de la Révolution et le 34e anniversaire de la fondation du Mouvement des jeunes martiens (partisans de José Marti) , ainsi que de la Journée de l'identité latino-américaine.
Les Cubains qui affrontent aujourd’hui les pénuries de nourriture, les coupures d’électricité et l’absence de liberté d’expression, ne vivent plus dans le culte du souvenir. Ces cérémonies mémorielles ont quelque chose de surréaliste dans un pays qui connait aujourd’hui un exode massif faute de savoir se réformer.
8 décembre : les Caraïbes anglophones célèbrent 50 ans de collaboration avec Cuba
Voilà 50 ans jour pour jour, quatre petits États des Caraïbes bravaient Washington et nouaient des relations avec Cuba. De cet élan naîtra le Caricom qui regroupe 15 pays, dont les dirigeants sont aujourd’hui réunis à la Barbade autour du président cubain.
C’est une tradition, chaque 8 décembre depuis vingt ans, 15 États non hispanophones des Caraïbes se réunissent avec les représentants de Cuba pour un Journée Caricom-Cuba. La première fois, c’était à La Havane, le 8 décembre 2002. Cette année-là, on célébrait le trentième anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques, le 8 décembre 1972, entre La Havane et quatre pays nouvellement indépendants du Royaume-Uni : la Barbade, le Guyana, la Jamaïque et Trinité-et-Tobago. La décision était courageuse car elle a été prise en dépit des pressions concertées de l'Organisation des États américains (OEA) et du gouvernement des États-Unis pour imposer une politique d'isolement, à l'échelle du continent, au Cuba révolutionnaire.
L’anniversaire est d’autant plus important que cet élan de solidarité avec Cuba, vécu comme un défi à l’égard des États-Unis, ne s’est pas arrêté là. Les quatre petits États en ont entraîné d’autres de la région. Et, l’année suivante, en juillet 1973, ils étaient quatorze à participer à la fondation de la Communauté des Caraïbes (Caricom) en juillet 1973, un mécanisme d'intégration auquel appartiennent également Antigua-et-Barbuda, les Bahamas, le Belize, la Dominique, la Grenade, Haïti, Monserrat, Sainte-Lucie, Saint-Kitts-et-Nevis, Saint Saint-Vincent-et-les-Grenadines et Surinam. La Caribbean Community a aujourd’hui son siège à Georgetown au Guyana. Aux Quinze membres, s’ajoutent des membres associés : Anguilla, les Bermudes, les Îles Caïmans, les Îles Vierges britanniques, les Îles Turques-et-Caïques (tous des territoires britanniques). Le tout représente près de 20 millions d’habitants. Hormis au Guyana et en Haïti, tous sont anglophones.
La CARICOM a maintenu une politique et des relations dignes de bon voisinage avec Cuba. Et Fidel Castro a toujours été prompt à envoyer son aide matérielle et humaine (notamment ses brigades de médecins) pour faire face à des événements qui touchaient un pays de la région. Aujourd’hui, plus de deux mille médecins, infirmières, entraîneurs sportifs, ingénieurs et enseignants cubains travaillent dans les pays qui composent la Communauté caribéenne. Il y a actuellement 851 étudiants caribéens à Cuba et plus de 6 000 diplômés caribéens des universités cubaines depuis l'arrivée des premiers étudiants.
Un hommage particulier est rendu aujourd’hui aux dirigeants de la Jamaïque (Michael Manley), de Trinité-et-Tobago (Eric Williams), de la Guyane (Forbes Burnham), et la Barbade (Errol Barrow) qui sont à l’origine de la décision historique dont on fête aujourd’hui le 50e anniversaire à la Barbade, en présence du président cubain, Miguel Díaz-Canel.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
8 septembre : Notre Dame d’El Cobre, patronne de Cuba
Cuba ne célèbre pas que des pasionarias révolutionnaires. Comme toute nation hispanique, l’île a aussi sa madone, fêtée le 8 septembre, la Virgen de la Caridad.
Cuba ne célèbre pas que des pasionarias révolutionnaires. Comme toute nation hispanique, l’île a aussi sa madone, fêtée le 8 septembre. Cette vierge est assimilée à Ochun par les adeptes de la santeria (culte local), qui y voient une divinité de l’amour, du mariage et de l’argent. Pour les catholiques, c’est la Virgen de la Caridad (Vierge de la Charité), vénérée en la Basilique de Notre Dame del Cobre (cobre, le cuivre dont les dernières mines ont fermé en 2000), située dans la montagne, près de Santiago de Cuba. Les fidèles s’y pressent aujourd’hui par milliers, notamment pour lui faire une offrande. Parmi les dons célèbres, la médaille du prix Nobel de littérature (1954) offerte par Ernest Hemingway, l’écrivain américain qui a passé une partie de sa vie sur l’île. On dit aussi que la mère de Fidel et Raul Castro venait y prier pour demander une longue vie à ses fils. Plus récemment, la blogueuse dissidente, Yoani Sanchez y a déposé son prix de journalisme Ortega y Gasset obtenu en 2008 pour Generacion Y.
Pour suivre les fêtes religieuses, partout dans le monde, consulter l’Almanach des fêtes religieuses
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
2 décembre : les débuts d’une très improbable révolution cubaine
Tout a commencé de manière assez brouillonne sur la côte du Mexique. Après un premier échec en 1953 , qui leur ont valu la prison, puis l’exil, Fidel Castro et son jeune frère Raul se lancent avec une poignée d’hommes dans une nouvelle tentative pour reverser le dictateur Battista… c’est le Día de las Fuerzas Armadas Revolucionarias
Tout a commencé de manière assez brouillonne sur la côte du Mexique. Après un premier échec en 1953, qui leur ont valu la prison, puis l’exil, un jeune avocat cubain du nom de Fidel Castro et son jeune frère Raul se lancent avec une poignée d’hommes dans une nouvelle tentative pour renverser le dictateur Battista. Pour cela il faut retourner discrètement à Cuba. Un vieux yacht, baptisé le Granma, est acheté et retapé à la hâte, on remplit la cale d’armes et on s’embarque en pleine nuit pour échapper aux garde-côtes mexicains, nous sommes le 25 novembre 1956. Il y a 2000 km à parcourir pour relier les côtes cubaines, le trajet sera plus long que prévu, l’eau et la nourriture manquent mais qu’importe, on part faire la révolution. Peu habitués à la mer, plusieurs hommes sont malades. Il y a bien un médecin à bord, un certain Ernesto Guevara, mais qui ne sera pas d’un grand secours. Une forte tempête survient, le bateau manque plusieurs fois de se reverser, 82 hommes s’y entassent alors qu’il est prévu pour 25 au maximum. Un homme tombe à la mer, on le repêche par miracle. Mais pour ne pas couler, la majeure partie du matériel est jetée à la mer, sauf les armes bien sûr.
Le Granma arrive enfin au large des côtes cubaines le 2 décembre, mais ne trouve pas l’endroit prévu pour débarquer. Finalement, il s’échoue dans une mangrove. Un des plus beaux sites de Cuba, aujourd’hui classé au Patrimoine mondial par l’Unesco. Mais, les futurs barbudos qui débarquent, l’eau à hauteur de poitrine, mettront plusieurs heures pour se sortir de ces marais. Ils y perdront la moitié de leurs armes. La cinquantaine d’hommes qui les attendaient ailleurs, finit par les rejoindre avec des camions et des jeeps. En avant vers la montagne. Mais, l’armée cubaine est à leur trousse. Le 5 décembre, à l’Alegria de Pio, les révolutionnaires épuisés tombent sur les soldats de Battista. C’est leur baptême du feu, un véritable désastre. Ils ne seront que 22 survivants à parvenir à se réfugier dans la Sierra Maestra où ils mettront deux ans à préparer l’assaut final. Ainsi sont nées les Forces armées révolutionnaires que l'on célèbre à Cuba chaque 2 décembre, le Día de las Fuerzas Armadas Revolucionarias.
Comme chaque année, un groupe de plusieurs jeunes de la province de Granma pataugent dans la mangrove à l'aube de ce 2 décembre, pour rejouer le débarquement du yacht Granma au lieu-dit de Los Cayuelos (sur la commune de Niquero), le lieu même où Castro a débarqué à Cuba il y a 65 ans.
Traditionnellement, un grand rassemblement est organisé au Monument de la Portada de la Libertad, pour une soirée culturelle à laquelle participeront de jeunes Cubains encadrés par les autorités. La nuit prochaine, des centaines de jeunes pionniers feront du camping en hommage à Fidel. Pour les soutiens du pouvoir cubain, le mythe demeure intact.
30 juillet : la mémoire d'un révolutionnaire cubain
À cuba, le 30 juillet est le Jour des martyrs de la révolution. Il rend hommage à ceux qui ont été victimes du régime dictatorial de Fulgencio Batista. La date choisie est l’anniversaire de la mort de Frank País, tué par la police de ce dictateur, en 1957.
À l’heure où les manifestations se multiplient contre le régime castriste, les autorités commémorent la lutte contre l’ancien dictateur Batista. À cuba, le 30 juillet est le Jour des martyrs de la révolution (Día de los Mártires de la Revolución Cubana). Il rend hommage à ceux qui ont été victimes du régime autoritaire et corrompu de Fulgencio Batista. La date choisie est l’anniversaire de la mort de Frank País, tué par la police de ce dictateur, en 1957.
Avec Fidel et Raúl Castro, Frank País était l'un des principaux organisateurs du mouvement du 26 juillet. Il était responsable de la coordination de la résistance clandestine en milieu urbain, alors que les guérilleros de Fidel Castro affrontaient les forces de Batista dans les montagnes de la Sierra Maestra. Franck País organisait des manifestations dans les principales villes et villages du pays., en particulier à Santiago de Cuba, sa ville natale.
Le 30 novembre 1956, País dirige le soulèvement à Santiago de Cuba. En mars 1957, il est arrêté par la police. País a été acquitté deux mois plus tard. Il a dû néanmoins se cacher à Santiago de Cuba pour échapper à la surveillance de la police. Le 30 juillet 1957, la police a encerclé le bâtiment où il se cachait et lui a tiré dessus alors qu'il tentait de s'échapper. Sa mort a déclenché une grève générale qui est devenue l'un des événements clés de la Révolution cubaine. Après la prise de pouvoir par les frères Castro, l’anniversaire de sa mort a été célébré chaque année, en y ajoutants celles des quelque 20 000 victimes de la lutte contre le dictateur.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 29 juillet 2021
22 décembre : Cuba rend hommage à ses enseignants
Chaque 22 décembre, la Journée des éducateurs cubains (Día del Educador Cubano) est célébrée à Cuba. Cette date a été choisie en souvenir du jour où Cuba a été déclaré « territoire sans analphabétisme »
Chaque 22 décembre, la Journée des éducateurs cubains (Día del Educador Cubano) est célébrée à Cuba. Cette date a été choisie en souvenir du jour où Cuba a été déclarée « territoire sans analphabétisme » (Territorio libre de analfabetismo) suite à une active campagne d'alphabétisation organisée par Fidel Castro en 1961.
En 1960, 15 000 salles de classe ont été créées dans les zones rurales, tandis que les inscriptions ont atteint le total de 1 118 942 élèves. Un millier d’enseignants bénévoles ont été recrutés pour assister les 271 000 éducateurs employés par l’État. Avant la révolution cubaine, seule une moitié des enfants du pays fréquentait l’école, une bonne partie de la population ne savait ni lire ni écrire.
On peut faire bien des reproches à plus d’un demi-siècle régime castriste à Cuba, il aura au moins fait de la population cubaine, la mieux éduquée de l’Amérique latine. Cette célébration du discours de Fidel Castro prononcé le 22 décembre 1961, place de la Révolution à La Havanne, est là pour le rappeler. Cette journée est aussi appelée el Día del maestro cubano. L’usage est d’apporter un petit cadeau à l’enseignant ce jour-là. Le pays consacre plus de 10% de son budget à l’éducation. Celle-ci est entièrement gratuite, ce qui est rare en Amérique latine. Même si les pénuries chroniques mettent souvent les familles à contribution pour aider l’enseignant à vivre ou l’école à fonctionner.
À l’échelle internationale, c’est le 5 octobre que l’on célèbre les enseignants.
1er janvier : Cuba fête sa révolution
Tôt ce matin quelques salves de canon sont tirées depuis la forteresse d'El Moro à La Havane. Au cours de la journée de grandes parades sont organisées dans tout le pays pour commémorer la chute du dictateur Batista, le 1er janvier 1959 à 3 heures du matin et l'entrée des troupes révolutionnaire dans la capitale.
Tôt ce matin quelques salves de canon sont tirées depuis la forteresse d'El Moro à La Havane. Au cours de la journée, de grandes parades sont organisées dans tout le pays pour commémorer la chute du dictateur Batista, le 1er janvier 1959 à 3 heures du matin et l'entrée des troupes révolutionnaire dans la capitale. Che Guevara est arrivé quelques heures plus tard. À l'autre bout du pays, Fidel Castro prenait le contrôle de Santiago de Cuba, il y a 61 ans, jour pour jour.
Le nouveau pouvoir sera aussitôt reconnu par Washington, mais par la suite les relations entre les deux pays vont vite se gâter...
C’est Le jour de la libération (Día de la Liberación), il est férié.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde