L’Almanach international

Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde

1956, Afrique du Sud, Femmes, ségrégation, 9 août Bruno Teissier 1956, Afrique du Sud, Femmes, ségrégation, 9 août Bruno Teissier

9 août : hommage aux femmes sud-africaines

La Journée nationale des femmes en Afrique du Sud rappelle la marche du 9 août 1956 : 20 000 femmes noires (et quelque militantes blanches) protestant contre l’imposition d’un pas law restreignant la liberté de circulation des non Blancs dans le pays, notamment dans les villes.

 

La Journée nationale des femmes (National Women's Day) en Afrique du Sud rappelle la marche du 9 août 1956. Il y a 66 ans, 20 000 femmes noires (et quelques militantes blanches) protestèrent contre  l’imposition d’un pas law restreignant la liberté de circulation des non-Blancs dans le pays, notamment dans les villes.

Beaucoup défilaient avec leurs enfants sur le dos pour exprimer leur frustration et leur colère face à ce nouvel aspect de l'apartheid. Organisée par la Fédération des femmes Sud-africaines, la manifestation de masse s’est déroulée à l’Union Buildings à Pretoria (siège du gouvernement). Une pétition, rassemblant 14 000 signatures, est alors remise au secrétaire du premier ministre, mais elle ne sera sans aucun effet sur des autorités sud-africaines qui jouissent, à l’époque, d’un grand soutient international. Instauré en 1952, le pass law ne sera aboli qu'en… 1986, soit 30 ans plus tard.

Le 9 août 2000, un monument a été inauguré au Malibongwe Embokodweni , l'amphithéâtre de l'Union Buildings à Pretoria pour célébrer et commémorer l'événement de 1956. Le 9 août est férié en Afrique-du-Sud.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 9 août 2024

 
photo : K. Kendall

photo : K. Kendall

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1918, Afrique du Sud, 18 juillet, héros national Bruno Teissier 1918, Afrique du Sud, 18 juillet, héros national Bruno Teissier

18 juillet : Mandela Day

Aujourd'hui, les Nations Unies vous invitent à consacrer 67 minutes de votre temps à aider vos semblables en hommages aux valeurs défendues par l'ancien président sud-africain pendant les 67 années de sa carrière politique (dont 27 ans passés en prison)…

 

Aujourd'hui, les Nations Unies vous invitent à consacrer 67 minutes de votre temps à aider vos semblables en hommage aux valeurs défendues par l'ancien président sud-africain pendant les 67 années de sa carrière politique (dont 27 ans passés en prison).

Parmi les bonnes actions prévues aujourd'hui pour le Mandela Day, un concert est organisé dans les rues du Cap à partir de midi, heure locale : 67 musiciens placés dans différents quartiers joueront pendant soixante-sept minutes.

La Journée Nelson Mandela a été créée par l’ONU en 2009, elle correspond à l’anniversaire de la naissance du leader sud-africain, né en 1918. À 8h05 précises, tous les enfants des écoles sud-africaines entonnent un chant en son honneur.

Neuf ans après sa mort, et vingt-quatre ans après la fin de son mandat de Président de la nation arc-en-ciel, le combat du prix Nobel de la Paix 1994 n’est pas terminé. La liberté a été acquise par la majorité noire, mais les inégalités sont désormais plus importantes qu’à l’époque de l’apartheid.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 17 juillet 2024

 
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1976, Afrique du Sud, jeunesse, Noirs, Langues, 16 juin Bruno Teissier 1976, Afrique du Sud, jeunesse, Noirs, Langues, 16 juin Bruno Teissier

16 juin : en Afrique du Sud, c’est le Jour de la jeunesse, souvenir des émeutes de Soweto

Cette fête de la jeunesse commémore les émeutes de Soweto (575 morts, chiffre officiel) en 1976. Chaque année depuis 1977, les militants anti-apartheid se rendent à l’aube au cimetière pour honorer le premier mort du soulèvement, Hector Pieter­son, un jeune noir de 13 ans.

 

Ce jour férié commémore les émeutes de Soweto (575 morts, chiffre officiel) en 1976. Chaque année depuis 1977, les militants anti-apartheid se rendaient à l’aube au cimetière pour honorer le premier mort du soulèvement, Hector Pieter­son, un jeune noir de 12 ans et demi. Aujourd’hui, des cérémonies officielles sont organisées.

L’origine des émeutes est la décision des autorités sud-africaines d’introduire l’afrikaans dans les écoles noires. Dès le 30 avril 1976, une première école de Soweto, une banlieue (township) où les Noirs de Johannesburg ont été assignés, se met en grève, puis le mouvement s’étend à d’autres écoles… Les manifestants sont très jeunes, des écoliers ou des collégiens. L'afrikaans, ce dérivé local du hollandais, est « la langue de l'oppresseur », la langue de ceux qui ont imposé l’apartheid à la majorité des habitants du pays, les Noirs. Ceux-ci, outre leurs diverses langues locales suivent un enseignement en anglais. Ils ne veulent pas en changer.

Le 16 juin 1976, ils sont entre 10 et 20 000 à protester. Les policiers, exclusivement blancs, ont ordre de rétablir l’ordre à tout prix et d’user de tous les moyens pour disperser les manifestants. Des jets de pierres commencent de la part des élèves. Le colonel Kleingeld, l’officier de police chargé du maintien de l'ordre, tire un premier coup de feu, provoquant la panique. Un premier enfant tombe : Hector Pieter­son. Il deviendra plus tard l’icône du soulèvement. Ce jour-là, on déplorera une vingtaine de morts (officiellement), certains en évoquent une centaine. Après cinq semaines d’émeutes,  le gouvernement retirera le décret sur l’enseignement en afrikaans.

En 1995, le Jour de Soweto est devenu le Jour de la jeunesse (Youth Day). C’est aujourd’hui un jour férié en Afrique du Sud. À l’échelle du continent, depuis 1991, c’est la Journée de l’enfant africain.  

À Soweto, le musée Hector Pieterson, inauguré le 16 juin 2002, commémore les événements.

Il a fallu attendre le 40e anniversaire du massacre, le 16 juin 2016, pour que des représentants blancs de l’armée soient présents à la cérémonie annuelle.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 15 juin 2024

 
Mbuyisa Makhubu, élève de 16 ans, portant le corps agonisant de Hector Pieterson, 12 ans (né le 19 août 1963 et mort le 16 juin 1976), avec à leur côté la sœur horrifiée de ce dernier.La photo de Sam Nzima a attiré l’attention du monde sur la brutal…

Mbuyisa Makhubu, élève de 16 ans, portant le corps agonisant de Hector Pieterson, 12 ans (né le 19 août 1963 et mort le 16 juin 1976), avec à leur côté la sœur horrifiée de ce dernier.

La photo de Sam Nzima a attiré l’attention du monde sur la brutalité du régime d’apartheid.

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1994, Afrique du Sud, Démocratie, 27 avril Bruno Teissier 1994, Afrique du Sud, Démocratie, 27 avril Bruno Teissier

27 avril : l'Afrique du Sud célèbre une démocratie qui n’a pas tenu ses promesses

Le jour est férié en Afrique du Sud, en mémoire des premières élections démocratiques, le 27 avril 1994. Trente ans après, même si une bourgeoisie noire a émergé, les contrastes économiques sont toujours aussi criants que sous l’apartheid. Au point qu’en contrepoint à la Journée de la liberté (Freedom Day), une UnFreedom Day est célébrée en parallèle, pour crier que la misère ne permet pas de profiter de la liberté.

 

Le jour est férié en Afrique du Sud, en mémoire des toutes premières élections démocratiques en Afrique du Sud, le 27 avril 1994. Ce jour-là, il y a 30 ans, 16 millions d’électeurs noirs (sur 22 millions) votaient pour la première fois. Ces premières élections démocratiques marquaient l’abolition de la politique d’apartheid instaurée en 1948. Antérieurement dans certaines parties du pays (la colonie du Cap), des hommes noirs ayant un certain niveau d’éducation avaient eu le droit de vote. Celui-ci leur avait été confisqué en 1948 par la minorité blanche qui a imposé sa dictature.

L’ANC (Congrès national africain) remporta 252 sièges sur 400 dans la nouvelle Assemblée et la majorité des suffrages dans sept des neuf nouvelles provinces. Nelson Mandela est devenu le premier président noir d’une Afrique du Sud, désormais démocratie multiraciale. Contrairement aux craintes de violences politiques, l'élection s'est déroulée dans une ambiance festive. C’était la fin de plus de trois cents ans de colonialisme, de ségrégation raciale au profit des Européens et de leurs descendants.

L’ambiance de cet anniversaire est un peu désenchantée car les élections du 29 avril 2024, pourraient mettre un terme au pouvoir sans partage de l'ANC.

Le 27-Avril est le Jour de la Liberté (Freedom Day ou Vryheidsdag), il est férié depuis 1995. La Journée de la liberté honore ceux qui se sont battus pour la libération du pays, ainsi que les nombreux hommes et femmes qui ont souffert d'incarcération, de bannissements et de torture au nom des opprimés pendant l'apartheid.

En parallèle est célébré le UnFreedom Day (Journée de la non-liberté), un événement annuel non officiel coïncidant avec la Journée de la liberté du 27 avril. Lancée en 2005 par Abahlali baseMjondolo à Durban, la journée a pour but de démontrer que les pauvres ne sont toujours pas libres en Afrique du Sud et de célébrer la force croissante des mouvements de lutte. Tant que la majorité noire en Afrique du Sud vivra dans la pauvreté, a fait valoir Abahlali, la liberté n'est pas une réalité en Afrique du Sud. Chaque année, des manifestations ont lieu dans des régions différentes, toujours sous la conduite d’Abahlali. En 2024, la première marche a lieu à Durban, partant de la fontaine Curries pour se terminer à l'hôtel de ville. Les deuxième et troisième marches ont lieu à Volksrust, Mpumalanga et à Germiston sur l'East Rand. 

Trente ans après l’instauration de la démocratie, le taux de chômage de 32 %, est un des plus élevés au monde ; plus de 16 millions de Sud-Africains (sur 60 millions) dépendent des allocations sociales mensuelles pour survivre.

Même si une bourgeoisie noire a émergé, les contrastes économiques sont toujours aussi criants que sous l’apartheid. Sandton, une banlieue aisée de Johannesburg, qui abrite de de luxueuses maisons, est un exemple de la réussite économique dont jouit une minorité (blanche) de la population du pays. Situé à quelques kilomètres de Sandton, le township (bidonville) d'Alexandra, est le reflet frappant des conditions de vie de la majorité noire du pays, majoritairement pauvre, où les eaux usées des canalisations éventrées coulent dans les rues et les déchets non collectés s'entassent sur les trottoirs. Cette situation est le fruit de décennies de gabegies et de détournement d’argent public. L’ANC qui a perdu le soutien de la majorité de la population est aujourd’hui en passe de perdre le pouvoir.

Les quelque 27,5 millions de Sud-Africains inscrits doivent voter le 29 mai 2024 pour renouveler leur Parlement, qui désignera ensuite le prochain président.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 26 avril 2024

 
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Amabuto parade dans le cadre de  UnFreedom Day à Durban. Photo : Rajesh Jantilal

Amabuto parade dans le cadre de UnFreedom Day à Durban. Photo : Rajesh Jantilal

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1838, 1879, 1961, Afrique du Sud, 16 décembre Bruno Teissier 1838, 1879, 1961, Afrique du Sud, 16 décembre Bruno Teissier

16 décembre : Comment la date la plus controversée du calendrier sud-africain est devenue le jour de la réconciliation

C’était la date la plus controversée du calendrier sud-africain. Appelée autrefois le “Jour du vœu”, elle commémore la victoire des colons blancs sur les armées zouloues à la bataille de Blood River (« rivière de sang ») en 1838. En 1995, le nouveau régime faute d’avoir pu éliminer cette date ambiguë, en a fait un jour férié dédié à la réconciliation des différentes composantes de la nation sud-africaine.

 

Ce mercredi, 16 décembre est férié en Afrique du Sud, longtemps cette date a été un moment de tensions politiques et de ressentiments. Appelée autrefois le Jour du vœu (Day of the Vow), elle commémore la victoire des colons blancs sur les armées zouloues à la bataille de Blood River (« rivière de sang ») en 1838. Cette rivière fut soudainement rouge de sang car plus de 3 000 Zoulous y furent massacrés contre seulement 3 blessés dans les rangs adverses, celui des Boers, les colons blancs que l’ont appelé aujourd’hui les Afrikaners. Le 16 décembre est leur date sacrée, elle est fériée depuis plus d’un siècle. Ils célèbrent chaque année le « pacte » conclu avec Dieu . C’est un 16 décembre, en 1949, qu’a été inauguré le monument des Voortrekker à Pretoria, juste après la mise en place du régime d’apartheid. 

De leur côté, ce même jour, les Zoulous commémorent le Dingaan’s Day, en souvenir de la victoire de leur roi Dingane sur les troupes britanniques en 1879. La bataille a eu lieu un 22 janvier, mais pour rien au monde, ils n’auraient laissé aux Afrikaners le monopole du 16 décembre. 

Enfin, l’ANC, le parti au pouvoir, qui fut le fer de lance contre l’apartheid, commémore la création en 1961 de son organisation militaire (Umkhonto we Sizwe), un 16 décembre, la date n’avait pas été choisie au hasard. Le groupe a lancé la lutte armée contre le gouvernement de l'apartheid. Les premiers actes de résistance violente contre les dirigeants de l'apartheid ont également eu lieu ce même 16 décembre 1961.

En 1995, le nouveau régime faute d’avoir pu éliminer cette date ambiguë, en a fait un jour férié dédié à la réconciliation des différentes composantes de la nation sud-africaine : Le Jour de la réconciliation (The Day of Reconciliation).  C’est un 16 décembre que la statue de Mandela a été inaugurée à Pretoria en 2003. Chaque année, des défilés et des festivités sont organisés dans tout le pays. La fête est aussi l’occasion de célébrer les groupes culturels minoritaires en Afrique du Sud, tels que le peuple San.

Cela dit, le 16 décembre, au cœur de l’été austral, est le premier d’une série de jours fériés avec le 25 et le 26 décembre puis le 1er janvier. De nombreuses entreprises ferment leurs portes en cette période de congés estivaux. Pour beaucoup de Sud-Africains, la réconciliation va se jouer à la plage.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 15 décembre 2022

 
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C’est un 16 décembre que la statue de Mandela a été inaugurée à Pretoria en 2003

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1828, Afrique du Sud, 24 septembre Bruno Teissier 1828, Afrique du Sud, 24 septembre Bruno Teissier

24 septembre : la journée du barbecue en Afrique du Sud

Cette commémoration propre aux Zoulous est devenue une fête nationale commune à tous les Sud-Africains qui se célèbre autour d’un barbecue.

 

Le barbecue est un mode de convivialité très courant en Afrique du Sud. En particulier chaque 24 septembre date à laquelle organiser un braai (barbecue) en famille ou entre amis est aujourd’hui aussi incontournable que la dinde de Thanks­giving aux États-Unis. Les hommes s’affairent autour du feu, les femmes préparent des salades, les invités ont apporté de la bière ou du vin. Tout se passe en plein air, les enfants peuvent s’éparpiller. Pour la plupart des Sud-Africains, c’est ainsi que se passera la Journée de l’héritage, jour férié consacré aux coutumes des différentes communautés. Finale­ment le braai semble bien être devenu le dénominateur commun à tout un peuple.

Pourtant, avant 1995, cette date n’était célébrée que par les seuls Zoulous. Pour eux, aujourd'hui, c’est le Jour de Chaka (Shaka Day), le fondateur de leur empire, tué en septembre 1828 par ses deux demi-frères car il était devenu tyrannique. Chaque 24 septembre, une cérémonie, présidée par le roi des Zoulous (aujourd’hui Misuzulu Sinqobile kaZwelithini), se déroule sur le lieu même de son assassinat.

Pour éviter que cette commémoration ne concerne qu’une partie de la population des voix ont proposé d’en faire une fête nationale, l’archevêque Desmond Tutu en a été un des principaux promoteurs. Le pari est réussi, beaucoup de Sud-Africains, noirs comme blancs, ont aujourd’hui le sentiment qu’ils ont toujours célébré cette fête qui désormais porte le nom de Braai4Heritage.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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12 septembre : assassiné, il y a 45 ans, Steve Biko n'est pas oublié

Son assassinat, le 12 septembre 1977, par la police sud-africaine avait suscité une telle indignation internationale que l'attitude à l'égard de l'Afrique du Sud avait commencé à se durcir. L'anniversaire de la mort de Steve Biko, martyr de la lutte anti-apartheid mort sous la torture, est marqué chaque année.

 

Son assassinat, le 12 septembre 1977, par la police sud-africaine avait suscité une telle indignation internationale que l'attitude à l'égard de l'Afrique du Sud avait commencé à se durcir. L’anniversaire de la mort de Steve Biko, martyr de la lutte anti-apartheid mort sous la torture, est marqué chaque année par une conférence commémorative organisée à l'université du Cap. De grands noms de la lutte anti-apartheid viennent s'y exprimer. D’autres vont se recueillir devant la prison de Pretoria où il a été déclaré mort.

Des milliers de personnes, sous le choc, avaient participé à ses funérailles à King William’s Town, où se trouve aujourd’hui la fondation qui porte son nom. En 1997, cinq anciens policiers ont avoué avoir tué Biko, l’amnistie leur a été refusée.

Aujourd'hui, la référence à Steve Biko, le fondateur du Mouvement de la conscience noire, tend à prendre le pas sur celle de Mandela parmi les citoyens sud-africains les plus impatients de tourner définitivement la page de l'apartheid.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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1652, Afrique du Sud Bruno Teissier 1652, Afrique du Sud Bruno Teissier

6 avril : la Journée de Van Riebeeck encore célébrée par quelques Afrikaners

Seule une poignée de Sud-Africains blancs célèbre encore la Journée des fondateurs, en souvenir de l’arrivée des Hollandais, le 6 avril 1652

 

Ils ne sont plus qu’une poignée de Sud-Africains blancs à célébrer, chaque 6 avril, la Journée des fondateurs (Stigtingsdag ), également connue sous le nom de Journée de Van Riebeeck (Van Riebeeck-dag). Ce sont les habitants d’Orania, petite ville fondée en 1991 par quelques irréductibles au moment où l’aparheid était en voie d’être aboli en Afrique du Sud et avant que la majorité noire n’accède au pouvoir (Les premières élections libres datent de 1994). La localité est située dans un coin perdu du pays, sur un territoire privé et l’installation s’y fait par cooptation. De fait tous les habitants sont blancs et parlent l’afrikaans, un créole du néerlandais. Tous ne sont pas d’origine hollandaise, certains ont une ascendance française (huguenote) ou allemande, mais tous se réfèrent à l’acte fondateur du pays : l’arrivée de deux bateaux hollandais là où se situe aujourd’hui la ville du Cap. Un troisième bateau est arrivé le lendemain. L’expédition dirigée par Jan van Riebeeck a posé un premier pied à la pointe sud de l’Afrique le 6 avril 1652. C’est cet anniversaire qui est célébré aujourd’hui.

Les premiers colons (82 hommes et 8 femmes) ont construit un fort, qui est devenu une étape pour les navires marchands hollandais naviguant des Pays-Bas vers les Indes orientales, ou vice versa. En Afrique du Sud, les équipages des navires pouvaient faire une pause et s'approvisionner en nourriture fraîche et en eau pour réduire les décès en cours de route. Van Riebeeck a administré la colonie du Cap de 1652 à 1662. Il a supervisé la construction du fort, la plantation de céréales, de fruits et de légumes, l'acquisition de bétail auprès de tribus indigènes et l'expansion des terres contrôlées par les Hollandais.

Ces premiers colons, supplantés plus tard par les Britanniques qui les ont relégués au second plan, qui les ont péjorativement appelés les boers (paysans). Au XXe siècle, ils adopteront l’appelation d’Afrikaners, car ils se considèrent comme pleinement africains et estiment que le pays est le leur. Au cours des premiers siècles, un important métissage a eu lieu avec les populations locales, mais les métis ont été écartés socialement, puis ont été totalement discriminés, comme l’immense majorité de la population noire habitant le sud de l’Afrique. Ce sont les Afrikaners qui ont instauré l’odieux régime d’apartheid en 1948, à une époque où ce type d’organisation sociale qui avait été imposé à l’ensemble du monde colonisé par les Européens, commençait à être remis en cause et allait bientôt être aboli avec les indépendances des années 1950-60. En Afrique du Sud, il a été maintenu jusqu’au début des années 1990.

La fête du 6 avril a été instituée en 1952, à l’occasion du 300e anniversaire du débarquement de Jan Van Riebeeck. En 1980, ce jour férié a été appelé Founders Day (Stigtingsdag). Il a bien sûr été aboli en 1994. Seuls les quelque 2500 habitants d’Orania le célèbrent encore officiellement ainsi que quelques milliers d’autres plus discrètement, à travers l’Afrique du Sud. Cette célébration repose sur un mythe longtemps répété par la propagande et qui n’a pas disparu dans les discours de l’extrême droite un partout dans le monde, celui de considérer que le sud du continent africain était vide d’habitants, ou presque, à l’arrivée des Européens.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 

Jan van Riebeeck arrive à Table Bay, tableau de Charles Bell, peintre sud-africain du XIXe siècle

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21 mars : Journée internationale contre la ségrégation raciale

En souvenir du massacre de Sharpeville, l’ONU a fait aussi du 21 mars la Journée internationale contre la ségrégation raciale. Le 21 mars 1960, la police sud-africaine avait tiré sur une foule manifestant pacifiquement contre le pass (passeport intérieur) imposé aux Noirs.

 

En souvenir du massacre de Sharpeville, l’ONU a fait aussi du 21 mars la Journée internationale contre la ségrégation raciale. Il y a 61 ans, jour pour jour, le 21 mars 1960, la police sud-africaine avait tiré sur une foule manifestant pacifiquement contre le pass (passeport intérieur) imposé aux Noirs. On avait relevé 69 morts pour la plupart tués d’une balle dans le dos, parmi eux de nombreux enfants. Cet International Day for the Elimination of Racial Discrimination a été adopté par l’ONU en 1966.

En Afrique du Sud, c’est la Journée nationale des droits de l'homme. Elle commémore les vies perdues dans la lutte pour la démocratie et contre les discriminations en Afrique du Sud durant le régime Apartheid. Ce régime n’a été aboli qu’en 1994.

La journée est particulièrement célébrée en Australie, sous le nom d’Harmony Day. Il est demandé aux Australiens de s’habiller en orange ou au moins de porter un ruban de cette couleur pour marquer leur soutien à la diversité culturelle du pays. Toutefois, certains critiquent que cette journée de lutte contre le racisme se soit transformée en journée de promotion du multiculturalisme en Australie, ce qui dévie la journée de son sens premier. Le racisme à l’état brut n’a pas disparu en Australie, loin de là.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
Le massacre de Sharpville

Le massacre de Sharpville

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1931, Afrique du Sud, 7 octobre Bruno Teissier 1931, Afrique du Sud, 7 octobre Bruno Teissier

7 octobre : bon anniversaire Desmond Tutu !

L’archevêque sud-africain, prix Nobel de la paix, fête aujourd’hui ses 87 ans. Des personnalités du monde entier sont invitées à cet événement très médiatique, si la santé de Desmond Tutu le permet.

 

L’archevêque sud-africain, prix Nobel de la paix, fête aujourd’hui ses 87 ans. Des personnalités du monde entier sont invitées à cet événement très médiatique, si la santé de Desmond Tutu le permet.

Toujours actif, l'ancien archevêque du Cap et prix Nobel de la paix Desmond Tutu a récemment adressé une lettre ouverte à Aung San Suu Kyi pour l'interpeller sur la situation de la minorité musulmane Rohingya, persécutée en Birmanie.

Desmond Mpilo Tutu, né le 7 octobre 1931 à Klerksdorp, en Afrique du Sud, est un archevêque anglican sud-africain qui a reçu le prix Nobel de la paix en 1984.

Mise à jour 2022 : Desmond Tutu est décédé le 26 décembre 2021 à l’âge de 90 ans. Un deuil national a été décrété en Afrique du Sud pendant une semaine avec la mise en berne du drapeau national des institutions officielles. Ses funérailles nationales ont eu lieu le 1er janvier 2022.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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