L’Almanach international

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1783, États-Unis, New York, 25 novembre Bruno Teissier 1783, États-Unis, New York, 25 novembre Bruno Teissier

25 novembre : le jour de l’évacuation de New York

Cette ancienne fête américaine marquait le départ des dernières troupes d’occupation britanniques, en 1783, à l’issue de la guerre d’indépendance. Elle a été longtemps la grande fête de la ville avant de tomber en désuétude pour cause d’alliance américano-britannique lors des deux guerres mondiales. Certains New-yorkais tentent, aujourd’hui, de la ranimer.

 

C’est une fête qui avait disparu du calendrier new-yorkais et qui a timidement réapparu récemment. Il fut un temps où, à New York, elle surpassait en festivité, la célébration du 4-Juillet ainsi que la fête Thanksgiving également fin novembre. Mais, au XXe siècle, elle était tombée en désuétude pour cause d’alliance américano-britannique lors des deux guerres mondiales. Certains New-yorkais tentent, aujourd’hui, de la ranimer.

Cette ancienne fête américaine marquait le départ des dernières troupes d’occupation britanniques, en 1783, à l’issue de la guerre d’indépendance. Les armées américaine et française combinées avaient remporté la bataille de Yorktown le 19 octobre 1781. Bien qu'il n'y ait eu aucun engagement militaire majeur après cette date, les Britanniques sont restés aux commandes de la ville de New York pendant encore les deux ans des discussions de paix et des modalités de leur retrait.

Finalement, au début de novembre 1783, la plupart des questions en suspens avaient été résolues et le gouverneur britannique Guy Carleton indiqua qu'ils étaient prêts à partir. De grands navires avaient été préparés dans le port pour emmener les familles pro-britanniques (dont certaines étaient à New York depuis des générations) vers d'autres destinations, principalement le Canada. Selon l’accord, le matin du 25 novembre 1783, l’armée de George Washington commença à marcher sur Broadway pour prendre le contrôle de la ville. Washington avait annoncé qu'il n'entrerait pas dans Bowling Green (à Lower Manhattan), tant que le drapeau américain n’y flotterait pas.

Les Britanniques avaient graissé le mât pour éviter que l’Union Jack britannique ne soit décroché trop vite, c’est-à-dire avant que leurs navires ne soient plus en vue de la ville. Finalement, John Van Ardale, un jeune soldat s’est procuré des crampons dans une quincaillerie locale. Il a grimpé sur le mât du drapeau et a très rapidement retiré le drapeau britannique pour y installer à sa place un drapeau américain à 13 étoiles comme il l’était à l’époque. George Washington put alors poursuivre alors sa marche triomphale vers la partie la plus ancienne de la ville qu'il n'avait jamais pu prendre par les armes. Ultime défit, bateau anglais lança un tir de canon en direction de la foule joyeuse. Hors de porté, il atterrit dans la mer. Les Anglais évacués, New York devenait pleinement américaine.

On avait pris l’habitude de célébrer chaque année l’anniversaire l’évènement. Le Jour de l’évacuation de New York (NY evacuation Day) a été pendant plus d’un siècle la plus grande fête de la ville. On organisait notamment des concours d’escalade d’un mât pour y décrocher un drapeau britannique, on donnait des concerts, des banquets, des feux d’artifice... La dernière grande fête a eu lieu en 1916. Ce jour-là, on avait inauguré la statue de George Washington a qui se trouve sur les marches du Federal Hall. L’année suivant, les États-Unis sont entrés en guerre. L'alliance des États-Unis avec la Grande-Bretagne pendant la Première Guerre mondiale a finalement mis fin aux célébrations. Une fois le conflit terminé, elles n’ont plus été organisées par la municipalité. Thanksgiving qui devenait, à cette époque, une véritable fête nationale a pris le relais quasiment à la même date. Quant au patriotisme des New-yorkais , il s’exprimera désormais le 4-Juillet. Seuls les Irlando-américains se sont plus à célébrer, pendant quelques temps encore, une fête qui célébrait l’expulsion des Anglais.

Ignorée tout au long du XXe siècle, la fête de l’Evacuation Day a été sortie de l’oubli en 1983, pour le bicentenaire, notamment en braquant les projecteurs sur un syndicaliste new-yorkais Harry Van Arsdale Jr., le descendant de celui qui avait décroché le drapeau anglais en 1783. À partir de cette date, un événement avait lieu chaque année à l’Hôtel de ville, puis à l’extérieur quand l’affluence a été trop importante. Le 25 novembre 1996, une plaque commémorative marquant le jour de l'évacuation a été placée sur un mât de drapeau à Bowling Green. En 2008, pour le 225e anniversaire une véritable fête a finalement été organisée, mais peu de New-yorkais ont été au courant. Petit à petit le souvenir de cette célébration fait son chemin, en 2016, le Conseil municipal de New York a fini par accepter de rebaptiser Bowling Green en « Evacuation Day Plaza ».

Depuis 2008, une célébration qui prend un peu plus d’importance chaque année, est organisée sous le patronage de l’Association historique du Lower Manhattan. Elle rassemble des figurants en costumes d’époque. Ce samedi 25 novembre 2023, un rassemblement est prévu à 12h30 devant la Fraunces Tavern - 54 Pearl Street. D’où part le défilé en costume jusqu’à Evacuation Day Plaza (Bowling Green) où a lieu à 13h00 une levée du drapeau.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 24 novembre 2023

 

L’entrée de George Washington dans Manhattan

Le défilé du 25 novembre en 2019 (source : Association historique du Lower Manhattan)

Place du Jour de l’évacuation, Bowling Green New York, NY, 10004 

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1960, République dominicaine, Femmes, ONU, 25 novembre Bruno Teissier 1960, République dominicaine, Femmes, ONU, 25 novembre Bruno Teissier

25 novembre :  la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes

Cette journée internationale fixée par l’ONU fait référence à un triple assassinat perpétré il y a 62 ans par le dictateur de la République dominicaine. Sa coïncidence avec la fête des catherinettes tient du hasard.

 

La question se pose avec plus ou moins d’acuité selon les régions du monde mais aucun pays n’est vraiment épargné. C’est en 1993 que l'Assemblée générale des Nations unies a adopté la « Déclaration sur l'élimination de la violence à l'égard des femmes » dans laquelle elle définit les actes de violence dirigés contre le sexe féminin ou pouvant causer aux femmes un préjudice ou des souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques, y compris la menace de tels actes, la contrainte ou la privation arbitraire de liberté, que ce soit dans la vie publique ou dans la vie privée ».

Le 17 décembre 1999, l'Assemblée générale de l'Organisation des Nations unies proclame finalement le 25 novembre Journée internationale pour l'élimination de la violence contre les femmes. L'ONU a invité les gouvernements, les organisations internationales et les ONG à organiser des activités pour sensibiliser le public au problème de cette journée comme une célébration internationale.

Un Européen de culture catholique pourrait penser que la journée avait été fixée le 25 novembre en raison de la fête des catherinettes. Laquelle pouvait être vue comme un élément de violence psychologique puisqu’elle constituait une injonction de se marier avant ses 25 ans… En réalité, la date fait référence à une histoire bien plus tragique : l’élimination de trois opposantes au dictateur dominicain, Rafael Trujillo. Il s’agit de Patria, Minerva et María Tereza Mirabal, trois sœurs dont le véhicule a été arrêté sur la route de Puerto Playa à Saint-Domingue par les hommes de main du dictateur. La rafale de balle les ayant épargnées, elles ont été assassinées à la machette, remise dans leur voiture avec leur chauffeur et le véhicule a été précipité du haut d’une falaise. C’était le 25 novembre 1960. Soit, six mois avant que le dictateur ne meure, à son tour, assassiné d’une rafale de mitraillette, lui aussi lors d’une embuscade sur une route.

C’est en 1981 que des militants en faveur des droits des femmes ont choisi la date du 25 novembre comme journée de lutte contre la violence, en mémoire des trois sœurs Mirabal, militantes dominicaines brutalement assassinées sur les ordres du président de la République dominicaine. L’ONU reprendra cette date à son compte. La Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes donne, en fait, le coup d'envoi de 16 jours d'activisme qui se termineront le 10 décembre, jour de la commémoration de la Journée internationale des droits humains. Ce même jour, hasard du calendrier, Annie Ernaux recevra le prix Nobel de littérature pour une œuvre empreinte de féminisme.

Un article de l'Almanach international

 

billet de 200 pesos de la République dominicaine

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1943, Bosnie-Herzégovine, Yougoslavie, 25 novembre Bruno Teissier 1943, Bosnie-Herzégovine, Yougoslavie, 25 novembre Bruno Teissier

25 novembre : à Sarajevo, la fête sans les Serbes

La fête nationale de la Bosnie-Herzégovine (Dan državnosti) n’est célébrée que dans une partie du pays. Les Serbes en rejettent le symbole et préfèrent fêter le 9 janvier.

 

La fête nationale de la Bosnie-Herzégovine (Dan državnosti Bosne i Hercegovine) n’est célébrée que dans une partie du pays. Les Serbes en rejettent le symbole et préfèrent fêter leur 9 janvier. Ils font notamment remarquer que le 25 novembre 1943 fait référence à un pays, la Yougoslavie, qui n'existe plus.

Pourtant, et si justement la Bosnie-Herzégovine était la seule héritière de la défunte Yougoslavie ? Ce jour-là, le 9 novembre 1943, des résistants à l’occupation allemande se réunissaient à Mrkonjic Grad pour jeter les bases d’un futur État. Ils étaient Serbes, Croates, Musulmans… et avant tout, communistes : la future république Bosnie-Herzégovine sera pluri-communautaire. Ces résistants formaient le Conseil antifasciste d'État pour la libération nationale de la Bosnie-Herzégovine (Zemaljsko antifašističko vijeće narodnog oslobođenja Bosne i Hercegovine , ZAVNOBiH ) s’est imposé comme autorité suprême du futur État fédéré.

Le ZAVNOBiH décidait ceci :

  1. Égalité entre Serbes, Musulmans et Croates de Bosnie-Herzégovine, leur patrie commune et indivisible;

  2. Liberté de religion et de conscience et égalité de toutes les religions;

  3. Liberté de réunion et d’accord, association et presse;

  4. La sécurité des personnes et des biens des citoyens, ainsi que la liberté d'initiative privée dans la vie économique;

  5. L'égalité entre les femmes et les hommes, tant dans la vie politique du pays que dans tous les domaines de l'activité sociale;

  6. Loi électorale dans une Bosnie-Herzégovine démocratique, les électeurs se feront au scrutin secret sur la base du suffrage universel, égal et direct.

  7. Le suffrage actif et passif concerne tous les citoyens, hommes et femmes, âgés de plus de 18 ans et qui ne sont pas privés de ce droit en vertu de la loi.

  8. Les combattants de l’Armée de libération nationale et des partisans yougoslaves ont ce droit, quel que soit leur âge;

  9. Chaque citoyen se voit garantir le droit de faire appel de la décision des autorités, ainsi que le droit de pétition et de plainte auprès de tous les organes du pouvoir de l'État;

  10. Nul ne peut être condamné sans procédure judiciaire.

Certaines résolutions ne seront pas totalement appliquées par la Yougoslavie communiste mais ce jour-là naissait une entité politique qui deviendra en 1992, un État indépendant. Une indépendance reconnue par la communauté internationale (et fêtée chaque 1er mars), mais acquise suite à un référendum boycotté par un tiers de la population, la communauté serbe.

C’est cette même communauté serbe, aujourd’hui en grande partie repliée dans la Republika Srpska qui refuse de célébrer cette fête. En 2015, la Cour constitutionnelle de Sarajevo a déclaré anticonstitutionnel le choix du 9 janvier pour la Fête nationale de la Republika Srpska. Cette date marque la proclamation, le 9 janvier 1992, d’une « République du peuple serbe » trois mois avant la guerre de Bosnie (1992-1995) qui fit plus de 100 000 morts.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 24 novembre 2020

 
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Vies de saint, Fêtes traditionnelles, 25 novembre Bruno Teissier Vies de saint, Fêtes traditionnelles, 25 novembre Bruno Teissier

25 novembre : vivent les catherinettes !

Aujourd'hui, les jeunes filles de 25 ans, encore célibataires « coiffent sainte Catherine ». Selon l'usage, elle doivent arborer un chapeau extravagant, de couleur jaune et verte…

 

Aujourd'hui, les jeunes filles de 25 ans, encore célibataires « coiffent sainte Catherine ». Selon l'usage, elle doivent arborer un chapeau extravagant, de couleur jaune et verte généralement. La tradition qui remonte au Moyen-Âge évoque sainte Catherine d’Alexandrie qui avait refusé le mariage avec l’Empereur Maximien et fut martyrisée pour cela. Du coup, on a fait d'elle la patronne des vierges et des jeunes filles.

Cela-dit, la coutume qui n'est plus qu'un folklore que cultive encore certaines communes rurales, devrait aujourd’hui, avancer d'au moins une décennie l'âge des catherinettes. L'âge moyen en France du premier enfant est de 29 ans et celui du premier mariage se situe au de-là des 30 ans.

 
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