L’Almanach international

Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde

7 septembre : le Mozambique fête la fin de sa guerre d'indépendance

Cette fête nationale du Mozambique célèbre le Jour de la Victoire commémorant la signature de l'Accord de Lusaka en 1974.

 

Le 7 septembre, au Mozambique, est une fête nationale où l’on célèbre le Jour de la Victoire (Dia da Vitória) commémorant la signature de l'Accord de Lusaka (Dia do Acordo de Paz de Lusaca), le 7 septembre 1974, mettant officiellement fin à la guerre d'indépendance du Mozambique.

Cet accord, qui a été possible après la chute de la dictature portugaise, le 25 avril de la même année, prévoyait l’indépendance du pays. Celle-ci sera effective le 25 juin 1975. La lutte anti coloniale avait commencé en 1964, elle a été initiée par le Front de libération du Mozambique (FRELIMO), un mouvement d’obédience communiste (tout au moins à l’époque) qui s’est imposé au pouvoir de manière autoritaire jusqu’en 1994, ensuite par  la voie des urnes, depuis cette date.

Ce jour est férié au Mozambique rappelle cette étape majeure, il y a exactement 50 ans, de l’histoire du pays après presque cinq siècles d’occupation portugaise.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 6 septembre 2024

 
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1988, 2009, Angola, RDC, Guerre de libération, 23 mars Bruno Teissier 1988, 2009, Angola, RDC, Guerre de libération, 23 mars Bruno Teissier

23 mars : une date de paix ou de guerre en Afrique méridionale

Le 23 mars dans le sud du continent africain est à la fois symbole de guerre, voire de massacres dans l’est de la RDC, et de paix quand on songe à ce que la fin du conflit postcolonial, il y a 36 ans, a permis de bouleversements géopolitiques comme la paix en Angola, l’indépendance de la Namibie et la fin de l’apartheid en Afrique du Sud.

 

Ce 23 mars 2024, un sommet extraordinaire de la SADC (Communauté de développement de l'Afrique Australe) est réuni à Lusaka, capitale de la Zambie, pour débattre de questions de sécurité dans l’Est de la République démocratique du Congo et à Cabo Delgado, au Mozambique. Kinshasa compte sur la force de la SADC en cours de déploiement dans l'est de la RDC pour l'aider à "récupérer les territoires" occupés par la rébellion du M23 (le Mouvement du 23 mars).

Cette date du 23 mars est brandie par un mouvement rebelle, majoritairement tutsi et soutenu par le Rwanda. Ce mouvement du 23 mars, également appelé M23, est un groupe créé à la suite de la guerre du Kivu. Il est composé d'ex-rebelles réintégrés dans l'armée congolaise à la suite d'un accord de paix signé le 23 mars 2009 avec Kinshasa. Mais, en 2012,  nombre de ses membres se sont mutinés, considérant que le gouvernement congolais n'avait pas respecté les modalités de l’accord de 2009. C’est ainsi qu’est né le M23. Dans l’est de la RDC, les combats ont repris de plus belle depuis 2021. Le M23 est accusé de nombreuses violences contre les populations civiles, par des ONG (Human Rights Watch), par la cour pénale internationale et par le gouvernement américain. C’est de cette situation d’urgence dont on débat aujourd’hui à Lusaka, hôte d’un sommet de la SADC.

Ce même jour, le 23 mars, a une autre signification en Afrique australe, depuis 2018. Cette année-là , on fêtait le 30e anniversaire de la bataille de Cuíto Cuanavale et le 23 mars a été décrété Jour de la Libération de l'Afrique Australe (Dia da Libertação da África Austral) en souvenir de la fin de cette bataille qui s’est déroulée du 15 novembre 1987 au 23 mars 1988 sur le territoire de l’Angola. Ce pays, en particulier, en a fait une célébration nationale qui a lieu chaque année, principalement à Cuíto Cuanavale et à Luanda. Pour le régime de Luanda, issu de ce conflit post-colonial, cultiver la gloire de cette victoire est un moyen de faire oublier l’absence totale d’alternance politique depuis un demi-siècle.

La bataille de Cuíto Cuanavale est décrite comme l’une des plus importantes et l’une des dernières de la guerre froide. Elle opposait l’armée du FPLA, un mouvement de libération angolais, au pouvoir à Luanda depuis l’indépendance du pays, à celle de l’UNITA, un autre mouvement rebelle dirigé par Jonas Savimbi, qui combattait pour le camp adverse, avec le soutien de l’Afrique du Sud (encore sous apartheid) et des États-Unis. Alors que les forces de Luanda bénéficiaient du soutien militaire de Cuba et de l’URSS selon la logique de la guerre froide.

Cette bataille qui gangrenait le sud du continent, s’est arrêtée un 23 mars, en 1988, et a débouché sur les Accords de New York, qui ont donné lieu à la mise en œuvre de la Résolution 435/78 du Conseil de sécurité de l'ONU, conduisant à un retrait des forces cubaines et sud-africaines, puis à l’indépendance de la Namibie deux ans plus tard (presque jour pour jour) et finalement en 1994, à la fin du régime de ségrégation raciale en vigueur en Afrique du Sud. C’est dire l’importance de cette date, même si cette victoire militaire est loin d’être le seul facteur des bouleversements géopolitiques vécus dans la région à la toute fin du XXe siècle.

La décision de faire du 23 mars un jour de commémoration a été approuvée à l'unanimité par 15 États membres de la SADC lors du 38e sommet ordinaire de cette organisation régionale qui s’est tenu en 2018 dans la capitale namibienne, Winddhoek. Sa célébration est variable selon les États. Seule l’Angola en a fait un jour férié et chômé, reporté à lundi puisque cette année, le 23 mars tombe un samedi.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 23 mars 2024

Le mémorial de la bataille de Cuíto Cuanavale

 
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1899, Philippines, Guerre de libération, 4 février Bruno Teissier 1899, Philippines, Guerre de libération, 4 février Bruno Teissier

4 février : la mémoire de la guerre philippo-américaine

Les philippines célèbrent le 125e anniversaire du déclenchement d’une guerre qui opposa les forces américaines occupant l’archipel aux partisans de l’indépendance du pays. Une guerre qui fit 200 000 morts et une guerre perdue car les Américains vont s’imposer aux Philippines pendant encore un demi-siècle.

 

Ce jour férié est récent, il a été institué en 2019 par un président philippin Rodrigo Duterte en froid avec les États-Unis. Le Jour commémoratif de la guerre entre les Philippines et les États-Unis (Araw ng Paggunita sa Digmaang Pilipino-Amerikano) a été célébré pour la première fois le 4 février 2020. Son successeur, Ferdinand Maroc, qui est en bien meilleurs termes avec Washington, a mis un peu cette célébration en veilleuse mais le jour férié demeure car la mémoire de cette époque reste à vif et des cérémonie sont organisées.

Les Philippes ont vécu plus de trois siècles sous domination espagnole, d’où une profonde imprégnation du catholicisme. C’est une guerre hispano-américaine qui y a mis fin à cette tutelle coloniale. Par le traité de Paris de décembre 1898, l’Espagne cédait aux États-Unis les Philippines, Porto Rico et l’île de Guam.

Les Espagnols chassés, les Philippins ont cru à leur liberté alors que Washington entendait conserver la mainmise sur l’archipel. Très vite, un mouvement de résistance philippin au colonialisme américain s’est transformé en une véritable guerre américano-philippine, déclenchée le 4 février 1899, rue Silencio à Manille. C’est cet anniversaire qui est célébré aujourd’hui. Le conflit prendra fin (officiellement) en 1902 après avoir provoqué la mort de quelque 200 000 résistants philippins et le pays n’obtiendra son indépendance qu’en… 1946.

« Malgré la capitulation d'Emilio Aguinaldo face aux forces américaines en 1901, les Philippins dans tout le pays ont continué à se battre pour l'indépendance et ont organisé des mouvements de résistance même s'ils manquaient d'armements. La guerre a duré jusqu'au 15 juin 1913 avec la résistance musulmane à la bataille de Bud Bagsak à Sulu », peut-on lire sur le monument commémoratif de la rue Silencio.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 3 février 2024

Des couronnes sont déposées par le personnel militaire au coin des rues Sociego et Silencio à Sampaloc, Manille, le samedi 4 février 2023, pour une cérémonie commémorant le 124e anniversaire du Jour commémoratif de la guerre américano-philippine. Cette guerre a commencé dans cette rue lorsque le 1er régiment d'infanterie du Nebraska a tiré pour la première fois sur les forces philippines, a indiqué la Commission historique nationale des Philippines. 

Photo du NHCP

 
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20 juin : la journée des martyrs de la guerre de libération de l'Érythrée

En Érythrée, c’est la Journée des martyrs, un jour férié pour rendre hommage à ceux qui sont morts pour la libération du pays de l’emprise éthiopienne entre 1961 et 1991, un conflit qui a fait 100 000 victimes (pour une population de 5 millions, à l’époque), mais qui a légué au pays une des dictatures les plus terribles au monde. 

 

En Érythrée, c’est la Journée des martyrs (Mealti Sematat), un jour férié pour rendre hommage à ceux qui sont morts pour la libération du pays entre 1961 et 1991.

La guerre de libération a pour origine la décision de l’ONU, en 1952, de rattacher cette ancienne colonie italienne à l’Éthiopie. L'Érythrée aurait dû jouir d’une large autonomie dans le cadre d’une fédération, mais l'empereur éthiopien Hailé Selassié, n’a pas joué le jeu. Il réduit très vite l’autonomie promise. Le pouvoir éthiopien a imposé l'amharique comme langue officielle à la place du tigrinya, interdit l'usage du drapeau érythréen, imposé la censure et déplacé les centres d'affaires hors de l'Érythrée… Finalement, le parlement érythréen a été dissous unilatéralement et l’Érythrée a été annexée en 1962, en toute illégalité. 

La guerre de libération des Érythréens contre l’Éthiopie a commencé il y a 62 ans, en 1961, avec les premières opérations militaires du FLE (Front de libération de l’Érythrée) et a duré jusqu’au 24 mai 1991, soit une guerre de 30 ans qui s’est terminée il y a 32 ans tout juste. Le conflit a fait 100 000 victimes (pour une population de 5 millions, à l’époque). 

Mais cette longue et terrible guerre a militarisé le pays et permis l’accession au pouvoir d’Isaias Afwerki, le chef du FLE. Celui-ci dirige le pays d’une main de fer depuis trois décennies. Le dictateur érythréen est, aujourd’hui, l’un des plus anciens au monde. Le pays a récemment retrouvé la paix, mais le service militaire qui dure trois ans sous un régime de terreur a fait de très nombreuses victimes mais celles-ci ne font pas partie des martyrs commémorés chaque 20 juin. Il a aussi provoqué l’exode de près d’un demi-million de jeunes gens qui fuit le pays pour y échapper. Le résultat, c’est que les Érythréens sont surreprésentés parmi les demandeurs d’asile en Europe, pour un pays peuplé d’à peine 6 millions d’habitants.

D’ailleurs, une nouvelle guerre entre l'Érythrée et l'Éthiopie s'est déroulée de mai 1998 à juin 2000 pour quelques arpents de terres désertiques provoquant la mort de quelques dizaines de milliers de personnes. Les escarmouches frontalières ont continué, augmentant chaque année (souvent en juin) le nombre des martyrs, jusqu’en 2018, quand a été conclu, soudainement, un accord de paix entre les deux pays.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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Le Parc national des martyrs, situé à l'extérieur de la capitale, Asmara, inauguré le 20 juin 1997.

Le Parc national des martyrs, situé à l'extérieur de la capitale, Asmara, inauguré le 20 juin 1997.

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1955, Chypre, Guerre de libération, 1er avril Bruno Teissier 1955, Chypre, Guerre de libération, 1er avril Bruno Teissier

1er avril : Chypre commémore son combat anticolonial

La fête nationale chypriote ne célèbre pas l’indépendance acquise en 1960 (1er octobre) mais, le début de la lutte armée, le 1er avril 1955, contre les Britanniques qui occupaient l’île. C’est le Jour de l’EOKA.

 

La fête nationale chypriote (εθνική εορτή της Κύπρου) ne célèbre pas l’indépendance acquise le 1er octobre 1960 mais le début de la lutte armée, en 1955, contre les Britanniques qui occupaient l’île depuis 1878.

Très symboliquement, c’est le 25 mars qui avait été initialement choisi pour lancer le soulèvement contre les Anglais mais la pleine lune rendant difficile l’opération, celle-ci fut ainsi repoussée à la nuit du 31 mars au 1er avril. À minuit, plusieurs explosions se sont fait entendre, elles visaient des cibles symbolisant la présence de Londres. Le chef militaire de cette lutte était George Grivas, alias Digenis, et son leader politique, l’archevêque Makarios. Son organisation était l’EOKA (Εθνική Οργάνωσις Κυπρίων Αγωνιστών). Les Chypriotes turcs qui, au départ étaient plutôt indifférents, ont été enrôlés pour maintenir l’ordre ce qui n’a pas arrangé les relations entre les deux communautés. Il faudra quatre années de combats et de guérilla de la part des Chypriotes grecs pour obtenir un semblant d’indépendance, toujours sous le regard des Anglais et des Turcs…

L’île de Chypre a vécu sous présence étrangère à partir de 1191, occupée successivement par les Francs, les Vénitiens, les Ottomans et enfin par les Anglais en 1878, quand les Ottomans, défaits en Crimée, ont été contraints de céder l’île aux Anglais pour payer leurs dettes.

L’espoir des Chypriotes grecs, comme des Grecs eux-mêmes, était l’union de Chypre à la Grèce (l’Énosis, ἔνωσις). En 1950, l’Église de Chypre avait organisé un référendum ou 96% de votants (parmi lesquels de nombreux Chypriotes turcs) se sont exprimés en faveur de cette union, mais les Anglais qui tenaient l’île n’ont rien voulu savoir. Pour un certain nombre de patriotes chypriotes grecs, seule la lutte armée pouvait donc permettre d’atteindre l’objectif de la réunification à la Grèce. C’est avec cette idée et cet objectif que s’est organisé l’EOKA dont on cultive aujourd’hui la mémoire.

En ce Jour de l’EOKA (Ημέρα της ΕΟΚΑ), le président Níkos Christodoulídis assiste à une célébration religieuse, ce matin, en la cathédrale Ayios Ioannis de l'archevêché. Il participe ensuite à un service commémoratif au cimetière pour déposer une gerbe en l'honneur des combattants qui y sont enterrés.

Aujourd’hui, les magasins et les entreprises sont fermés pour la plupart. Outre l’office religieux, des événements spéciaux ont lieu dans les écoles afin que les enfants soient sensibilisés à la lutte de l'île pour la liberté.

Chypre, on le sait, est divisée depuis 1974. Au sud, on célèbre l’action de patriotes. Au nord, au contraire, on raconte aux enfants que les commandos de l’EOKA étaient des terroristes. La mémoire de l’île, plus que jamais, est profondément cloisonnée.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 

Tombes de combattants de l'EOKA, au cimetière de la prison centrale de Nicosie, enterrés par les Britanniques pendant la lutte de libération de 1955-1959 pour la libération de Chypre. (Photo : Lapost)

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Écoliers célébrant la journée de l’EOKA

Le monument de la lutte EOKA (1955-1959) à Avgorou. (Photo : dimitrisvetsikas)

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27 novembre : le Maaveerar Naal, journée de deuil pour les Tamouls du Sri Lanka

Les Tamouls du Sri Lanka célèbrent les soldats tombés pendant la guerre qui les a opposé pendant un quart de siècles aux autorités de Colombo dominées par les Cinghalais.

 

Les Tamouls du Sri Lanka célèbrent leurs soldats tombés pendant la guerre qui les a opposés pendant un quart de siècle aux forces armées de Colombo dominées par les Cinghalais. Ce conflit s’est terminé en 2009 par l’écrasement total des Tigres de libération de l’Eelam (le territoire défendu et revendiqué par les Tamouls, au nord de l’île), le LTTE, au prix de quelque 100 000 morts. L’armée tamoule est aujourd’hui dissoute et les manifestations liées à la Journée des héros sont totalement interdites au Sri Lanka. Seule la diaspora tamoule, en particulier dans les grandes métropoles occidentales, manifeste librement à l’occasion du Maaveerar Naal (மாவீரர் நாள்) organisé chaque 27 novembre.

La date du 27 novembre est celle de la mort au combat du premier cadre du LTTE, le lieutenant Shankar (alias Sathiyanathan Suresh) en 1982. Le Maaveerara est célébré depuis 1989, traditionnellement, on allume des lampes à huile pendant trois jours (jusqu’au 27 novembre) et on arbore des drapeaux de l’Eelam tamoul aussi bien lors des cérémonies que des manifestations de rue ou sur les vitrines des magasins tenus par des Tamouls, un peu partout dans le monde.

Depuis sa mort en 2009, tombé dans une embuscade de l’armée sri lankaise, l’anniversaire de Velupillai Prabhakaran, qui tombe le 26 novembre, est inclus dans les commémorations. C’était le chef suprême, mythique et controversé, des Tigres de libération de l’Eelam, une organisation qu’il a créé en 1976. Sa mort avait sonné la défaite des Tamouls.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 27 novembre 2022

 
Mémorial discret et improvisé au Sri Lanka

Mémorial discret et improvisé au Sri Lanka

Velupillai Prabhakaran, le chef mégalomane et charismatique des Tigres Tamouls devant la flamme du souvenir et la silhouette de l’État revendiqué : photomontage invitant au Maaveerar Naal 2020

Manifestation à Londres

Manifestation à Londres

Mémorial tamoul situé en AllemagnePour nous aider à faire vivre l’Almanach BiblioMonde, pensez à un petit don de temps en temps. Vous pouvez le faire sur Tipeee

Mémorial tamoul situé en Allemagne

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19 mai : la Turquie célèbre Atatürk et sa guerre de libération

Chaque année le 19 mai, la Turquie célèbre Atatürk et fête sa jeunesse sportive. Cet anniversaire rappelle la date du 19 mai 1919, considère comme le début de la guerre de libération qui a conduit à la création de la Turquie actuelle.

 

Chaque année, le 19 mai, la Turquie célèbre Atatürk et fête sa jeunesse sportive. Ce jour férié rappelle la date du 19 mai 1919, que l’historiographie officielle considère comme le début de la guerre de libération qui a conduit à la création de la Turquie actuelle dont les contours n’avaient rien d’évident à l’époque. Ce pays a été construit au détriment d’autres peuples : Arméniens, Grecs, Kurdes… et au prix de terribles massacres.

L’Empire ottoman, vaincu de la Première Guerre mondiale, était en effet occupé par plusieurs puissances étrangères (Anglais, Français, Italiens…). À l’Ouest les Grecs avaient proclamé le rattachement de l’Asie mineure à la Grèce. À l’Est, une République d’Arménie existait depuis déjà un an. Les Kurdes réclamaient, eux aussi, un État… la Turquie était en train d’être complètement dépecée comme l’a été l’Empire austro-hongrois à la même époque. Ce qui restait du pays était en proie à une guerre civile qui opposait l’armée du sultan aux nationalistes. Un officier en rupture avec le pouvoir du sultan, Mustapha Kemal, s’embarque alors pour le port de Samsun, sur la mer Noire où il débarque le 19 mai, il entame la reconquête du territoire qui se terminera en 1922 par une terrible guerre qui se fera notamment au détriment des Grecs et des Arméniens. Les Européens laisseront se créer une Turquie puissante dans l’espoir qu’elle ferait barrage à une URSS devenue inquiétante, en lui offrant le traité de Lausanne (1923).

Cette journée du 19 mai est commémorée officiellement depuis 1938 sous le nom Journée de commémoration d’Atatürk, de la Jeunesse et des Sports (Atatürk’ü anma Gençlik ve Spor Bayramı) et des marches accompagnent sa célébration, connue sous le nom "marche de la jeunesse" (Gençlik marşı). Les principales célébrations ont lieu à Ankara, au mausolée d’Ataturk mais aussi à Samsun où des centaines de scouts et des milliers de personnes participent à une marche au flambeau après avoir rallumé la flamme de l’indépendance. Une cérémonie a également lieu devant le monument de la République à Taksim dans la ville d’Istanbul. C’est une de ces journées qui flatte le nationalisme turc et dont raffole Recep Tayyip Erdoğan, le despote turc qui se veut l’égal d’Atatürk.

Cette journée est dédiée à Mustapha Kemal, dit Atatürk, dont on fête aussi l’anniversaire. Il est né en 1881, mais on ne sait pas quel jour. Alors quoi de mieux que le 19 mai ? C’est ce jour-là, en 1919, qu’il est né, disait-il.

Le même jour, en Grèce, on commémore depuis 1994, la Journée du génocide grec (Γενοκτονία των Ελλήνων του Πόντου) en mémoire de la mort des quelque 350 000 Grecs pontiques massacrés par les Turcs, dans les années 1915 à 1923. Les Arméniens ont également été victimes d’un génocide orchestré par les autorités ottomanes. Ils le commémores chaque 24 avril.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 18 mai 2021

 
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4 février : l'Angola, 60 ans après le déclenchement de sa guerre d'indépendance

Le 4 février 1961, débutait la lutte armée qui allait aboutir à l’indépendance de l’Angola, le 11 novembre 1975. Cette date est célébrée chaque année dans une région différente. Mais, c’est aussi une journée de manifestations contre le régime.

 

C’était il y a 60 ans jour pour jour, une poignée de militants prenaient d’assaut deux prisons de Luanda, celle de São Paulo et la Casa de Reclusão pour libérer plusieurs des leurs, retenus par les Portugais pour leur militantisme anticolonial. Alors que colonies françaises d’Afrique venaient d’obtenir leur indépendance, les Angolais commençaient vraiment à s’impatienter. Les Portugais avaient pris pied à Luanda, cinq siècles plus tôt.

Le 4 février 1961, commençait la lutte armée qui allait aboutir à l’indépendance du pays le 11 novembre 1975. Cette journée, le Dia do Início da Luta Armada de Libertação Nacional, est célébrée chaque année dans une région différente. Cette année pour le 60e anniversaire, c’est la province du Bengo qui a cet honneur. C’est là, ainsi qu’à Luanda, que se dérouleront les principales festivités.

Ce jour est aussi celui de manifestations de la jeunesse contre un pouvoir corrompu issu du MPLA, le Mouvement populaire de libération de l'Angola, qui a libéré le pays et qui le dirige depuis 45 ans, sans aucune alternance. Vainqueur d’une guerre civile aussi cruelle que celle qui a chassé les Portugais, ce mouvement de libération s’est approprié le pays. Aujourd'hui, le clan de l’ancien président José Eduardo Dos Santos, en particulier sa fille ainée Isabel, est au cœur de scandales politico-financiers qui exaspèrent la population. Le pays a été peu touché par la covid mais ne parvient pas à sortir de la crise économique. La manne pétrolière est confisquée par le clan au pouvoir, tandis que la population sombre dans la misère. Le 4 février est aussi une journée de manifestation de la jeunesse de Luanda contre cette réalité. Avec un slogan “45 ans, ça suffit !”.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 4 février 2021

 
affiche de 1976

affiche de 1976

Militant du MPLA

Militant du MPLA

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