L’Almanach international
Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde
16 novembre : l’anniversaire de La Havane
Chaque 16 novembre, les Cubains célèbrent l’anniversaire de La Havane autour d’un très vieil arbre. Localement, c’est la fête de la Saint-Christophe car le nom complet de La Havane est San Cristóbal de la Habana.
Il y a, à La Havane, un vieil arbre, un fromager (ou ceiba), très vénéré par les habitants pour ses supposés pouvoirs magiques. Le 15 novembre, à minuit, selon la tradition, il convient d’en faire trois fois le tour en formulant le même nombre de vœux. Il est même conseillé, tout en touchant le tronc, de laisser tomber une petite pièce de monnaie par terre à chaque fois.
Le 16 novembre 1519, c'est à l'ombre d'un fromager, peut-être celui-ci, qu'avaient été organisés la première messe et le premier conseil municipal de San Cristobal de La Havane. Depuis, chaque 16 novembre, les Cubains célèbrent l’anniversaire de La Havane (aniversario de la habana). Localement, c’est la fête de la Saint-Christophe (Día de San Cristóbal) car le nom complet de La Havane est San Cristóbal de la Habana. En 2019, pour le 500e anniversaire, la fête avait duré plusieurs jours, on avait même invité le roi d’Espagne, car Cuba a été espagnole jusqu’en 1898.
Cette année, alors que la capitale cubaine a été touchée par le passage de l'ouragan Rafael et que l’électricité n’a pas encore été rétablie dans tous les quartiers, la fête aura lieu tout de même. À partir de 16h, l'Harmonie nationale va se produire dans la Calle Madera, sur la Plaza de Armas, sous la direction du maestro Igor Corcuera. À 20h aura lieu au Templete, la traditionnelle cérémonie de retour à Ceiba, suivie à 21h d'un gala en l'honneur du 505e anniversaire de la fondation de la ville.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 15 novembre 2024
16 novembre : le dictateur tadjik célèbre ses 28 ans de pouvoir absolu
Emomali Rahmon est arrivé au pouvoir le 16 novembre 1994, à la faveur d’une guerre civile. Il dirige le Tadjikistan d’une main de fer et sa famille contrôle tous les rouages politiques et économiques du pays. Cette kleptocratie est un modèle pour Poutine qui voit dans le dictateur tadjik, un des rares soutiens en Asie centrale.
Emomali Rahmon est arrivée au pouvoir le 16 novembre 1994, à la faveur d’une guerre civile qui a suivi l’éclatement de l’URSS. Cet apparatchik, issu des rangs du Parti communiste, s’était imposé au pouvoir en écrasant les partis islamiques. Ce qui lui permet aujourd’hui de se prévaloir du rôle de rempart face aux talibans qui dirige l’Afghanistan, le voisin méridional du pays. Il dirige depuis 28 ans d’une main de fer un petit pays de 9,5 millions d’habitants, très divisé sur le plan ethnique et religieux. Toute vie politique est interdite au Tadjikistan, on n’y tolère aucune opposition, ce qui a permis à Emomali Rahmon de remporter sans problème cinq élections présidentielles. Aujourd’hui, il se targue d’être le président le plus ancien de toutes les ex-républiques soviétiques.
Depuis 2015, le président Emomali Rahmon porte le titre de « fondateur de la paix et de l’unité nationale, leader de la nation ». En 2016, la Journée du président (Рузи Эмомали Рахмон) a été rajoutée à la liste des fêtes officielles du pays pour honorer celui qui porte aussi le titre de « héros du Tadjikistan ». Jour férié, le 16 novembre demeure toutefois un jour ouvrable dans le secteur privé.
Né en 1952, Emomali Rahmon a aujourd’hui 70 ans et son successeur désigné comme président de la république du Tadjikistan, n’est autre que son propre fils Rustam Emomalii, le maire la capitale, Douchambe. Le dictateur contrôle avec sa famille les principales entreprises du pays, et en particulier la plus grande banque… On comprend que Vladimir Poutine, ait choisi le Tadjikistan pour sa première visite officielle à l’étranger depuis qu’il a lancé sa guerre en Ukraine. Cette kleptocratie d’Asie centrale est l’un de ses rares soutiens.
Un article de l'Almanach international, 16 novembre 2022
Mise à jour : en 2024, le président tadjik a fêté ses 30 ans de règne.
16 novembre : la journée de la langue islandaise
La Journée de la langue islandaise correspond à l’anniversaire du poète nationaliste islandais Jónas Hallgrímsson
Chaque 16 novembre, les Islandais célèbrent leur langue, la plus occidentale des langues indo-européennes, une langue qui du fait de l’isolement du pays jusqu’au XXe siècle, n’a guère évolué au cours des siècles. Au point qu’au XXIe siècle, les Islandais sont capables de lire sans effort des sagas du XIIe siècle ! Saga, voilà un terme qui nous vient de l’islandais comme édredon ou geyser. L’islandais est un véritable conservatoire linguistique, c’est l’ancêtre des langues scandinaves. C’est un peu le latin des langues germaniques. Mais, un latin qui aurait survécu. Avec à peine quelque 350 000 locuteurs dans le monde, c’est une langue bien vivante.
La Journée de la langue islandaise (Dagur Íslenskrar tungu) correspond à l’anniversaire de Jónas Hallgrímsson est né le 16 novembre 1807. On se souvient de lui comme l'un des fondateurs de Fjölnir, une revue en langue islandaise ouvertement nationaliste à une époque où l’Islande n’était qu’une lointaine colonie danoise.
Le poète et naturaliste Jónas Hallgrímsson (1807-1845) fut l'un des hommes les plus érudits de son temps. Il avait un diplôme en théologie, a étudié le droit et plus tard diplômé en sciences naturelles de l'Université de Copenhague. Jónas a effectué des voyages de recherche en Islande et a écrit des journaux intimes et des rapports sur la nature islandaise. Il a écrit de nombreux poèmes, écrit des histoires et traduit des romans étrangers en langue islandaise. Hallgrímsson a également été l'un des pères fondateurs du romantisme en Islande et a inventé de nombreux mots islandais qui sont maintenant activement utilisés.
Cette journée a été créée en 1996, par le ministre de l'Éducation, des Sciences et de la Culture. Ce jour-là, chaque année, des prix sont décernés pour un travail dans l'intérêt de la langue islandaise et divers événements culturels sont organisés. Le Jour de la langue islandaise est un jour du drapeau.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 15 novembre 2021
16 novembre : la révolution estonienne en chantant
Ce jour est férié en Estonie, en souvenir du jour où ce petit pays a osé affirmer sa souveraineté (par encore son indépendance), au sein de l'URSS. Depuis quelques mois, les Estoniens entonnaient des chants patriotiques en guise de protestation…
La journée est fériée en Estonie, en souvenir du jour où ce petit pays a osé affirmer sa souveraineté (pas encore son indépendance), au sein de l'URSS.
Le 16 novembre 1988, le soviet suprême d’Estonie déclarait sa souveraineté, Moscou déclarait cette déclaration non conforme à la constitution de l’URSS. Elle était pourtant l’aboutissement de la « Révolution chantante » (laulev revolutsioon) qui avait commencée spontanément en juin de la même année. 100 000 personnes avaient alors manifesté en entonnant des chants sur un parcours de quatre kilomètres aboutissant au lieu où se tenait habituellement le festival de la Chanson de Tallinn (Laulupidu), organisé tous les cinq ans depuis 1869. La foule brandissait des drapeaux aux couleurs de l’Estonie. En septembre, ils étaient quelque 300 000 au même endroit à entonner des chants patriotiques. La non-violence était consciemment une stratégie politique. Dans la soirée du 20 août 1991, l’Estonie a été proclamée indépendante, sans avoir perdu une seule vie. L’URSS avait vécu.
Le 16 novembre est désormais célébré chaque année comme le Jour de la déclaration de souveraineté (Suveräänsuse deklareerimise päev). Cette année, en raison de l’épidémie, les commémorations seront bien plus modestes qu’à l’ordinaire.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 15 novembre 2020