L’Almanach international
Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde
8 septembre : à Malte, célébration patriotique et fête religieuse
Malte célèbre la fin victorieuse du siège de La Valette et la défaite des Turcs, en même temps que la Nativité de la Vierge
Le 8 septembre est une fête nationale à Malte sous le nom de Victory Day ou il-Vitorja. La victoire, c’est celle des Chevaliers de Saint-Jean, un ordre militaire catholique, sur les Turcs lors du Grand Siège de Malte de 1565. Celui-ci a duré du 18 mai au 11 septembre, mais comme le 8 septembre est le jour de la Nativité de Marie (il-Bambina), c’est cette date qui a été choisie pour fêter cette victoire de chrétiens contre des musulmans.
Un deuxième événement est aussi célébré le 8 septembre, c’est la rébellion, en 1800, des Maltais contre les troupes françaises qui occupaient l’archipel jusque-là. Enfin, le Jour de la Victoire est aussi l’anniversaire de la capitulation de l'Italie pendant la Seconde Guerre mondiale, en 1943, et celui de son retournement contre l'Allemagne, qui a également marqué la destinée de Malte.
La journée de Victory Day, ou Otto settembre, connue aussi sous le nom de fête de Notre-Dame-des-Victoires (Jum il-Vitorja), est un jour férié à Malte. La matinée est occupée par diverses cérémonies d'État dont un défilé des Forces armées de Malte. Au cours de l'après-midi, une régate traditionnelle de bateaux à rames, très disputée, se déroule dans le Grand Port. Le soir, plusieurs villes de Malte et de Gozo célèbrent la fête de Notre-Dame enfant (Maria Bambina/Notre-Dame de la Victoire). En effet, la fête qui est vieille de plusieurs siècles est devenue Il-Madonna tal-Vitorja, après le Grand Siège de 1565. #victoryday #ottosettembre
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 7 septembre 2024
6 septembre : journée patriotique au Pakistan célébrant la défense des frontières
La Journée de la Défense commémore le sacrifice des soldats pakistanais tombés pour défendre des frontières face à une attaque de l’Inde
Au Pakistan, la Journée de la Défense (یوم دفاع ) commémore le sacrifice des soldats pakistanais tombés pour la défense des frontières. La date du 6 septembre marque le jour en 1965 où les troupes indiennes ont traversé la frontière internationale pour lancer une attaque contre le Pendjab pakistanais. Le récit national veut que l’attaque fût lancée par surprise. En fait, New Delhi ripostait à l'opération pakistanaise “Grand Chelem” visant Jammu et destinée couper les communications de l'Inde avec la vallée du Cachemire, quelques jours plus tôt. Réellement prise par surprise, l’armée pakistanaise a subi de lourdes pertes mais elle est parvenue à contenir l’avancée indienne. Le 23 septembre, le Pakistan acceptait un cessez-le-feu mandaté par l'ONU. Les deux pays ont revendiqué la victoire.
Chaque année, le 6 septembre, l’armée pakistanaise présente ses derniers missiles, chars, canons, hélicoptères et armements des différents corps d’armée. La foule assiste au défilé militaire en se rendant dans des endroits spécifiques. Celui-ci est diffusé sur les chaînes de télévision nationales. Toute la journée, ces chaînes proposent des chansons martiales, des documentaires spéciaux sur le 6 septembre 1965 et les témoignages de personnes blessées ce jour-là. La journée est hautement patriotique. Elle le sera d’autant plus cette année que règne une incertitude concernant la frontière occidentale du pays que l’Afghanistan n’a jamais reconnue.
Pour l’occasion, la cérémonie de passation de la garde a lieu à Mazar-e-Quaid, à Karachi , où les cadets de l’Académie de l’armée de l’air pakistanaise présentent la garde d'honneur et prennent la charge. Le jour n’est pas férié, mais dans les écoles du pays les enfants organisent des manifestations patriotiques.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 5 septembre 2024
1er novembre : hommage aux héros de la renaissance bulgare
Le soir du 31 octobre, dans la plupart des villes de Bulgarie, des processions aux flambeaux vont rassembler des lycéens et des étudiants, en hommage aux grandes personnalités qui ont accompagné le réveil national de la Bulgarie au XIXe siècle. Les élèves n’ont pas classe le 1er novembre, c’est la Journée de l’éveil du peuple.
Le soir du 31 octobre, dans la plupart des villes de Bulgarie, des processions aux flambeaux vont rassembler des lycéens et des étudiants, parfois de simples écoliers, en hommage aux grandes personnalités qui ont accompagné le réveil national de la Bulgarie. L’usage veut que l’on transporte les portraits des grands hommes (il y a peu de figures féminines) comme le font les Russes lors des défilés patriotiques. De la musique, des spectacles sont également prévus. Les élèves n’ont pas classe le 1er novembre, c’est la Journée de l’éveil du peuple (Ден на възрожденците).
Absorbée par l’Empire ottoman, la Bulgarie a disparu en 1396. L’histoire de cette domination a été ponctuée de révoltes de chrétiens contre les Turcs, réprimées violemment le plus souvent. Ce n’est qu’au milieu du XVIIIe siècle que commence à émerger un sentiment national bulgare, qui s’est accentué au XIXe siècle, encouragé par la lutte des Grecs pour l’indépendance. L’aboutissement de ce long combat sera proclamation de l'autonomie de la Bulgarie le 3 mars 1878, dont l’anniversaire est aujourd’hui la fête nationale, puis de l’indépendance du pays, le 22 septembre 1908. Ce très long siècle de lutte et de prise de conscience nationale est appelé la Renaissance bulgare (Българско възраждане).
Dès le milieu du XIXe siècle, une journée d’hommage avait été instituée afin de rendre hommage à des générations de résistants et de promoteurs de la culture bulgare. La date choisie est celle de la fête de saint Jean de Rila (Ivan Rilski), le saint patron et protecteur du peuple bulgare, que l’Église bulgare célèbrait chaque 19 octobre, selon l’ancien calendrier. Or en 1916, l’État bulgare a officiellement adopté le calendrier grégorien, ce qui a fait glisser cette célébration nationale au 1er novembre. La fête patriotique s’est ainsi dissociée de la vénération du saint puisque l’Église orthodoxe locale a conservé le calendrier julien jusqu’en 1968.
Plus tard, en 1923, la célébration a été officialisée par un décret du tsar Boris III faisant du 1er novembre « la fête des revivalistes bulgares, un jour pour rendre hommage à la mémoire des grands Bulgares, bâtisseurs de loin et de près. de la Bulgarie moderne ». Ce jour férié sera célébré jusqu’en 1944. Aboli par les autorités communistes, il est réinstauré en 1992, à la demande de l’écrivain Petar Konstantinov (1928-2011), sous le nom de Jour de réveil du peuple, une fête nationale qui, aujourd’hui, n’est chômée que pour les écoliers, lycéens et étudiants. La veille de ce jour de congés scolaire, sont organisé des processions aux flambeaux aux accents nationalistes. Le matin du 1er novembre, une cérémonie de lever du drapeau national a lieu devant la présidence de la République.
Les autorités communistes, toutefois, avaient fini, sans enthousiasme, par créer un lieu de célébration : le Panthéon des héros de la renaissance bulgare, construit à Roussé et inauguré en mars 1978, pour le centenaire de l’autonomie du pays. Le bâtiment d’abord purement laïc, a été en 2000, surmonté d’une croix et complété par une chapelle. On trouve dans le Panthéon les membres des unités volontaires de l'armée bulgare qui ont pris part à la guerre russo-turque de 1877-1878) : Lyuben Karavelov (1834 -1879), Zahari Stoyanov (1850 -1889), Toma Kardzhiev (1850-1887), Atanas Uzunov (1857-1887), Olimpi Panov (1852-1887), qui ont combattu pour la libération. de la Bulgarie de la domination ottomane. Il abrite également les restes des premiers éducateurs de la ville de Roussé – le professeur Gragni, le professeur Toni, Nil Izvorov, Tsani Ginchev, Dragan Tsankov, qui ont travaillé au nom de la science et de l'éducation aux XVIIIe et XIXe siècles. Le monument immortalise également les noms des membres du détachement de volontaires Chervenovodska qui ont pris part à la guerre serbo-turque de 1876. Le Panthéon rend également hommage à Baba Tonka (« Grand-mère Tonka ») et à la famille Obretenov, des combattants pour la libération de la Bulgarie qui vivait dans la ville de Roussé (Ruse) au XIXe siècle.
Cette Journée de l'éveil du peuple, où les écoliers et étudiants sont mis en avant, l'Union des scientifiques de Bulgarie la célèbre aussi la comme la Journée de la science bulgare (Ден на българската наука).
Quant à l'Union des journalistes bulgares, elle a fait du 1er novembre la Journée du journalisme bulgare (Ден на българската журналистика). C’est ce jour-là, cahque année que les prix de l'Union des journalistes bulgares sont remis.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 31 octobre 2023
16 février : la deuxième journée de l’unité en Ukraine
Il y a un an, en 2022, le président Zélensky décrétait le 16 février jour férié. Ce nouveau Jour de l’unité était destiné à rassembler et à mobiliser la population ukrainienne face à une agression militaire russe qui s’avérait imminente. Cette année, la deuxième édition de cette journée se déroule sur fond d’annonce d’une nouvelle offensive russe, massive cette fois.
Il y a un an, en 2022, le président Zélensky décrétait le 16 février jour férié. Ce nouveau Jour de l’unité (День єднання) avait été annoncé deux jours plus tôt. La date n’avait pas été choisie au hasard, selon les renseignements américains, c’était celle d’une probable attaque massive de la Russie contre l’Ukraine. En dépit, de la concentration de troupes russes aux abords de la frontière ukrainienne, en particulier au nord de Kyiv, les observateurs européens ne croyaient pas à cette offensive. Le ministère russe de la Défense démentait toute intention belliqueuse et annonçait même, le 15 février, la fin de l’exercice militaire et un début de retour. L’inquiétude grandissait néanmoins en Ukraine. Afin de diminuer la pression psychologique, maintenue par des informations alarmistes, Volodymyr Zélensky a voulu offrir aux Ukrainiens une journée de détente, de rassemblement patriotique et de mobilisation face au danger. Ce fut cette journée du 16 février dont une seconde édition a été annoncée pour 2023. La guerre n’est pas terminée, loin de-là, une nouvelle offensive massive est même annoncée de la part des Russes, dans les prochains jours…
Le 16 février 2022, le drapeau ukrainien bleu et jaune était hissé sur tous les bâtiments publics, la population était invitée à arborer un ruban aux couleurs nationales lors de manifestations publiques. À 10h, dans toute l’Ukraine, hormis les régions déjà occupées par les Russes, on a chanté l’hymne national. Une prière collective avait leu dans la cathédrale Sainte-Sophie de Kiev, le lieu le plus sacré de cette conscience nationale.
Finalement, on le sait, l’agression russe a bien eu lieu, la date choisie, on aurait pu le deviner, la décision a été prise par le dictateur Poutine le 23 février, une date très symbolique et très militariste, pour les Russes. L’offensive a débuté dans la nuit du 23 au 24 février.
Un an après, le Jour de l’unité de l’Ukraine est à nouveau célébré bien que la loi martiale ait supprimé tous les jours fériés, le pays étant en guerre. L’esprit y sera tout de même. La Russie s’est embourbée dans une guerre désastreuse, d’abord pour elle-même. L’Ukraine n’a pas cédé, l’esprit du 16 février a joué à fond au-delà de toute attente. Ce pays, autrefois politiquement très divisé, s’est rassemblé. Les Ukrainiens ont su tenir tête à un agresseur russe qui a largement surestimé ses forces et la capacité du «peuple frère » à résister.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
15 février : enrôlement patriotique à Singapour pour la défense totale du pays
Chaque 15 février, la cité-État de Singapour mobilise la société tout entière pour organiser la défense du pays en cas d’attaque. C’est la Journée nationale de la Défense totale, sur le modèle de la Suisse, la Suède ou la Finlande. Les Singapouriens sont invités à se tenir prêts face à tous les dangers qui peuvent menacer leur pays.
Chaque 15 février, la cité-État de Singapour mobilise la société tout entière pour organiser la défense du pays en cas d’attaque. C’est la Journée nationale de la Défense totale (National Total Defence Day), l’agression de l’Ukraine et la mobilisation de sa population face à l’ennemi russe ont donné des arguments aux Singapouriens qui s’organisent en ce sens depuis des décennies selon un concept inspiré de la Suisse mais aussi de la Suède et de la Finlande, deux petites nations mobilisées contre le danger russe.
La date choisie pour cette mobilisation de la société tout entière est l’anniversaire de la chute de Singapour, le 15 février 1942. Ce jour-là, la principale base militaire britannique en Extrême-Orient, est tombée aux mains des Japonais, en moins d’une semaine de combats. Winston Churchill avait alors déploré la pire reddition de toute l’histoire militaire britannique. La prise de ce qu’ils considéraient comme une forteresse imprenable avait traumatisé les Anglais, fondateurs de la ville, mais aussi les populations locales qui s’en sont souvenues.
En 1965, Singapour s’est séparé de la Malaisie pour devenir un État indépendant. En 1967, la mobilisation de tous les hommes valides de 16 ans et plus a été mis en place. C’est le 22 janvier 1984, Total Defence a été déclarée comme la stratégie de défense de Singapour. Celle-ci se compose de cinq axes : militaire, civil, économique, social et psychologique. En 2019, la défense numérique a été ajoutée comme sixième un élément. Aujourd’hui, il est même question d'ajouter le climat comme septième élément, en tenant compte de la vulnérabilité de Singapour au changement climatique. L’idée est qu’une défense militaire performante ne suffit pas, il faut aussi s’assurer que le pays agressé puisse continuer à vivre à peu près normalement, que ses communication soient protégées, que les entreprises soient toutes mobilisées, tout comme l’ensemble de la population. Pour cela, c’est l’aspect psychologique qui est important : les écoles doivent former des citoyens fiers d’être singapourien et prêts à défendre leur pays. Chaque 15 février, les écoles, lycées et universités sont totalement mobilisés pour cette pédagogie patriotique . La thématique occupe généralement toute une semaine de cours.
Total Defence (TD) ne concerne pas qu’une agression militaire potentielle, même si la Chine fait peur à Singapour, ville a majorité chinoise, surtout depuis la mise au pas de Hong-Kong et les menaces pesant sur Taïwan. Le dispositif a aussi permis de traverser les épidémies de SRAS et de covid-19, le terrorisme, les chocs économiques, notamment celui de 2008…
Le 15 février 1967, pour le 25e anniversaire de la prise de Singapour par les Japonais, l’année où le pays a commencé à mobiliser sa population en vue de la TD, le président Lee Kuan Yew avait inauguré le Civilian War Memorial, construit dans le War Memorial Park à Beach Road. Les quatre colonnes du monument représentent symboliquement les quatre populations principales de Singapour, à savoir les Chinois, les Malais, les Indiens et les Eurasiens. Il fut construit avec une partie de l'indemnisation de 50 millions de dollars singapouriens versée par le gouvernement japonais en octobre 1966. Chaque 15 février, une cérémonie du souvenir y est organisée.
La première Journée nationale de la défense totale (TDD) a été célébrée le 15 février 1998. Cette année, c’est donc la 25e édition. Elle a pour thème : "Ensemble, nous gardons Singapour fort ».
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
6 novembre : la Marche verte des Marocains
En 1975, le roi du Maroc Hassan II dont le trône était chancelant appelait son pays à marcher sur le Sahara occidental alors occupé par l’Espagne ; 350 000 Marocains répondent à l’appel. Cette « récupération de terres historiquement marocaines » sera sa cause sacrée et justifiera de faire taire toute opposition à son régime autoritaire. Chaque année, l’événement fait l’objet de grandes célébrations patriotiques.
Cet après-midi, à 16h, le Grand Stade de Tanger accueille un événement spectaculaire. Après Mohammedia l’an dernier, c’est cette année à Tanger de réunir 35 000 enfants autour du thème «Le Maroc dans son Sahara et le Sahara dans son Maroc». Ces enfants choisis de divers établissements scolaires publics et privés, accompagnés par parents et grands-parents, commémorent le 47e anniversaire de la Marche verte (ذكرى المسيرة الخضراء). Ce soir le roi Mohamed VI va s’adresser à la nation. Son discours sera diffusé sur les ondes à partir de 21 heures. Le jour est férié au Maroc.
En 1975, le roi du Maroc Hassan II dont le trône était chancelant appelait son pays à marcher sur le Sahara occidental alors occupé par l’Espagne ; 350 000 Marocains répondent à l’appel. Cette « récupération de terres historiquement marocaines » sera sa cause sacrée et justifiera, pendant des années, de faire taire toute opposition à son régime autoritaire.
47 ans plus tard, le ressort patriotique fonctionne toujours, c’est tout un pays qui se retrouve aujourd’hui derrière son drapeau pour commémorer un événement fédérateur et historique : la Marche verte. Les « anciens » lancent le début des cérémonies en témoignant de ce qu’ils ont vécu et de l’importance de cette marche pacifique et sans arme. De fait, toutes les villes du pays vont voir défiler des foules brandissent d’une main le Coran, de l’autre le drapeau marocain, ni arme ni violence mais des prières et des chants patriotiques.
Le coup de bluff a formidablement réussi : le territoire est aujourd’hui intégré au royaume du Maroc, au moins officieusement, et plus le temps passe plus s’amenuise le risque que cette annexion unilatérale soit remise en question. Mais, quel coût ! Depuis plusieurs décennies l’économie du Maroc entretient à grand frais des forces d’occupation et des transferts massifs d’argents destinés à acheter la paix sociale sur le territoire. Quel coût politique aussi ! Puisque que cet argument patriotique a permis à la monarchie d’établir un régime autoritaire qui n’a connu que de récents aménagements à la faveur du printemps arabe.
Lire : Géopolitique du Maroc de Kader Abderrahim
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 5 novembre 2022
14 octobre : La Journée du défenseur de l'Ukraine
La date du 14 octobre a été choisie pour coïncider avec l'une des fêtes les plus importantes de l'Église orthodoxe, l’Intercession de la Théotokos. Pour la même raison, c’est aussi la Journée des cosaques ukrainiens.
Ce jour férié de circonstance, dédié aux défenseurs de l’Ukraine (День захисника України) a été institué par le président Petro Porochenko en 2014 en remplacement du 23 février célébré à l’époque de l’URSS et que les Russes continuent de fêter. La date du 14 octobre a été choisie pour coïncider avec l'une des fêtes les plus importantes de l'Église orthodoxe : l’Intercession de la Théotokos. Elle célèbre la protection accordée aux fidèles par la Mère de Dieu et est associée à la défense de la Patrie.
Pour la même raison, cette date avait été choisie comme la Journée des cosaques ukrainiens (День українського козацтва), ces troupes armées non subordonnées à un État. Cette journée est un hommage au rôle important que les cosaques ukrainiens (dits zaporogues) et la Sitch zaporogue (territoire aux confins du monde slave et du monde tatar, aujourd’hui à cheval sur l’Ukraine orientale et l’oblat russe de Rostov) ont joué dans l'histoire de l'Ukraine. Bien que la Sich ait finalement perdu la lutte et ait été dissous de force par l’impératrice russe Catherine la Grande en 1775, elle a joué un rôle extrêmement important dans l'histoire de l'Ukraine, laissant un profond héritage militaire, politique et culturel. Cette journée avait été instituée en 1999 par le président Leonid Koutchma.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 14 octobre 2022
Mise à jour 2023 : suite à la réforme du calendrier ukrainien, ces deux journées sont désormais célébrées le 1er octobre.
23 novembre : les Slovènes célèbrent la prise de Maribor aux Autrichiens
Aujourd’hui, en Slovénie, c’est Dan Rudolfa Maistra, une journée patriotique dédiée à un poète et militaire, Rudolf Maister.
Aujourd’hui, en Slovénie, c’est Dan Rudolfa Maistra, une journée patriotique dédiée à un poète et militaire, Rudolf Maister. Cette nouvelle fête nationale, créée en 2005, s’insère dans l’évolution franchement nationaliste qu’a prise la vie politique slovène ces dernières années.
Le 23 novembre commémore un fait d’armes : la prise de la ville autrichienne de Marburg par le major Maister. On est en 1918, l’Empire austro-hongrois a perdu une guerre mondiale qu’il a déclenchée quatre ans plus tôt. Les Slovènes s’émancipent en se tournant vers les Croates et les Serbes avec qui ils formeront la Yougoslavie. Reste à définir la frontière nord de ce nouvel État. L’Autriche a qui on a interdit de fusionner avec l’Allemagne doit se définir des contours. Elle s’accroche à certaines régions de langue slovène, notamment la Carinthie méridionale. Les Slovènes, de leur côté, tentent de récupérer le plus de terres possibles. Tracer une ligne de partage n’est pas facile dans des régions où, généralement, les zones rurales sont slavophones et les villes, germanophones. C’était le cas de Marburg, ville allemande à 80% dont le conseil municipal a voté le 30 octobre 1918 son rattachement à l’Autriche. Rudolf Maister a riposté en mettant en place une armée slovène de 4 000 soldats, en désarmant le service de sécurité allemand Schutzwehr et en démantelant la milice du conseil municipal allemand. Ce qui a permis à la Slovénie, lors du traité de paix de Saint-Germain, de conserver la Basse-Styrie (Štajerska) et sa capitale Marburg, aujourd’hui appelée Maribor. Elle est devenue la deuxième ville de la Slovénie, les Allemands qui ont massivement fui vers l’Autriche, y sont aujourd’hui très minoritaires.
La réaction militaire de Rudolf Maister s’est déroulée le 23 novembre 1918. Le Jour de Rudolf Maister en célèbre l’anniversaire. Leș principales célébrations sont prises en charge par le ministère de la Défense. Les Slovènes toutefois n’oublient pas que Rudolf Maister (1874-1934) était aussi un poète. Une randonnée en montagne dans sa région natale est organisée chaque 23 novembre. Le poète repose au cimetière Pobrežje de Maribor, où une gerbe est déposée ce jour.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 22 novembre 2021
12 novembre : la Journée nationale Maoré contre la France
Le 12 novembre 1975, la République des Comores était admise aux Nations unies, cet anniversaire est l’occasion de réclamer le retour de Mayotte dans l’archipel
Le 12 novembre 1975, la République des Comores était admise aux Nations unies, mais ce jeune État, indépendant depuis le 6 juillet de la même année n’est composé que de trois îles : Grande Comore, Mohéli et Anjouan, tandis que Mayotte (Maoré, en langue locale ), la quatrième île de l’archipel demeurait française. À chaque anniversaire de l’admission des Comores à l’ONU, un jour férié vient rappeler qu’une île manque à l’appel car elle a souhaité, par referendum, demeurer dans le giron de la France. Une situation intolérable pour les autorités comoriennes qui dénoncent le colonialisme de la France depuis l’occupation de Mayotte en 1841, puis de l’ensemble de l’archipel en 1892.
Depuis 2006, cette journée du 12 novembre est fériée mais la mobilisation populaire contre la France n’est guère importante, sauf quand il s’agit de dénoncer le « visa Balladur » instauré en 1995 qui supprime la libre circulation dans l’archipel. Aux yeux de certains, la départementalisation en 2011 n’a fait qu’aggraver la situation des Comoriens pour qui l’accès à Mayotte est de plus en plus difficile.
L’association Ngo’Shawo organise pour la Journée nationale Maoré, une marche blanche ce 12 novembre, à Moroni. La tenue de rigueur est le blanc, pour rendre hommage aux milliers de personnes mortes noyées dans le bras de mer entre Anjouan et Mayotte en tendant de rallier cette dernière à bord de kwassa.
14 octobre : la journée ukrainienne des défenseurs de la patrie
La date a été choisie pour coïncider avec une fête religieuse importante pour les orthodoxes.
La Journée du défenseur de l'Ukraine (День захисника України) a été créée par le président Petro Porochenko en 2014. Ce jour férié a été institué pour honorer le courage et l'héroïsme de ceux qui protègent la souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Ukraine.
Après la dissolution de l'Union soviétique, les Ukrainiens avaient conservé la tradition de célébrer la très populaire Journée de défenseurs de la patrie le 23 février. En 2014, peu après son élection, le président Petro Porochenko, bien moins disposé à l’égard de Moscou que son prédécesseur, a décidé que l'Ukraine avait besoin d’une date qui lui soit propre pour honorer les défenseurs du pays, et surtout qui ne seraient pas liées à celle des Russes. Il est assez symbolique que la création de la fête ait coïncidé avec la crise de Crimée et la guerre du Donbass.
La date du 14 octobre a été choisie car elle coïncide, dans le calendrier grégorien, avec l'une des fêtes les plus importantes de l'Église orthodoxe, l’Intercession de la Vierge, qui célèbre la protection donnée aux fidèles par la Mère de Dieu et est associé à la défense de la Patrie.
Mise à jour 2023 : suite à la réforme du calendrier ukrainien, en 2023, cette journée est désormais célébrée le 1er octobre.