L’Almanach international

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1988, Arménie, Azerbaïdjan, 20 février Bruno Teissier 1988, Arménie, Azerbaïdjan, 20 février Bruno Teissier

20 février : la date fétiche des Arméniens du Haut-Karabagh

Le 20 février est célébré comme la Journée de la renaissance de l'Artsakh. Une guerre avait permis de créer une République de l’Arstakh, une autre guerre a acté sa totale disparition et le départ des Arméniens qui y vivaient… Le 20 février était leur fête nationale.

 

Ce jour-là, le 20  février 1988, à la faveur de la perestroïka de Gorbatchev, le Soviet suprême (l’assemblée) du Haut-Karabagh a voté sa séparation d’avec la république soviétique d’Azerbaïdjan et son unification avec l’Arménie. En Azerbaïdjan, on a réagi en s’en prenant aux Arméniens qui vivaient nombreux dans les grandes villes de cette république. Aux pogroms, les Arméniens ont répondu militairement… 400 000 Arméniens quittaient le pays et les Azéris quittaient l’Arménie ainsi que le Haut-Karabagh, région de l’Azerbaïdjan à majorité arménienne. La guerre qui débute en 1988, s’arrêtera en 1994 sur une victoire arménienne. L’unification n’a pas lieu, elle n’était pas possible en droit international. Les forces arméniennes occupent 15% du territoire azerbaïdjanais et une république de l’Artsakh s’autoproclame, elle occupe non seulement le Haut-Karabagh, très majoritairement arménien depuis des siècles, mais aussi tout un glacis territorial qui a été vidé de sa population azérie. Le statu quo se maintient pendant trois décennies. En 2017, l’Artsakh se dote d’une constitution, adoptée par référendum le 20 février… Bakou qui n’ a jamais accepté cette situation, finit par réagir militairement. Cette nouvelle guerre du Haut-Karabagh va tourner à son avantage, avec l’aide de la Turquie et la bienveillance de Moscou qui a retourné sa veste. En septembre 2020, une partie des territoires perdus sont reconquis. Les Arméniens se sont épuisés dans une guerre très meurtrière. Le 20 février 2023 sera le dernier Jour de la renaissance de l'Artsakh (Արցախի վերածննդի օր) à être fêté à Stepanakert, la capitale de la petite république.

En septembre 2023, les Azerbaïdjanais prennent le contrôle total des territoires qui leur échappaient. Sur les 120 000 Arméniens de l’Arstakh, 100 000 ont fui vers l’Arménie. Le 28 septembre 2023, les autorités de la république de l’Artsakh annoncent sa dissolution d'ici le 1er janvier 2024. Le gouvernement en exil à Erevan reviendra sur sa dissolution, mais le pays demeure virtuel. Le 20 -Février n’est plus qu’une journée du souvenir d’un pays dont les Azéris s’acharnent à effacer les vestiges.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 19 février 2024

« Nous sommes nos montagnes » (Մենք ենք մեր սարերը), une sculpture monumentale de Sarkis Baghdassarian, située à Stepanakert, la capitale du Haut-Karabagh. Ce monument est devenu le symbole de l’ex-république auto-proclamée de l’Artsakh.

 
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2020, Azerbaïdjan, Victoire militaire, 8 novembre Bruno Teissier 2020, Azerbaïdjan, Victoire militaire, 8 novembre Bruno Teissier

8 novembre : l’Azerbaïdjan fête sa victoire sur les Arméniens

Ce jour férié a été instauré en 2020. Ce Jour de la Victoire fait référence à l’issue du conflit qui a opposé l’Azerbaïdjan à l’Arménie en octobre-novembre 2020. Cette guerre de 44 jours comme la nomment les Arméniens, la Guerre patriotique pour les Azerbaïdjanais, a commencé le 27 septembre et s’est terminée le 10 novembre par la victoire écrasante de Bakou.

 

Ce jour férié a été instauré en 2020. Ce Jour de la Victoire  (Qələbə Günü) fait référence à l’issue du conflit qui a opposé l’Azerbaïdjan à l’Arménie en octobre-novembre 2020. Cette guerre de 44 jours comme la nomment les Arméniens, est appelée Guerre patriotique par les Azerbaïdjanais, elle a commencé le 27 septembre et s’est terminée le 10 novembre. C’est la deuxième guerre du Haut-Karabagh. La première avait permis aux Arméniens de cette enclave d’échapper à la tutelle de Bakou en se déclarant indépendant, en écrasant les forces azerbaïdjanaises et en chassant les populations non arméniennes de la région.

L’enclave arménienne du Haut-Karabagh avait été accordée à l’Azerbaïdjan par Staline, avec un statut d’autonomie. De 1988 à 1990, une série de pogroms anti-arméniens provoquent la rupture avec les autorités de Bakou. Finalement, quelques avant la disparition de l’URSS, la république autonome du Haut-Karabagh proclame son indépendance. Ce qui provoque une première guerre qui, de 1992 à 1994, chasse les forces azerbaïdjanaises d’environ 15% de l’Azerbaïdjan. Le Haut-Karabagh est devenu la République de l’Artsakh, un État arménien indépendant mais non reconnu, pas même par la République d’Arménie, occupant tout un glacis territorial la séparant de l’Arménie. Bakou n’a cessé de réclamer la restitution de ces territoires occupés. Aucune négociation avec Stepanakert (capitale de l’Artsakh) ou Erevan n’ayant été possible, la situation est restée figée du cessez-le-feu de 1994 à la guerre de l’automne 2020 dont l’Azerbaïdjan célèbre aujourd’hui la victoire. Entre-temps, Azerbaïdjan s’est enrichi grâce au pétrole. Aidées par la trahison de Moscou à l’égard de l’Arménie qui se croyait sa protégée pour toujours, par les forces turques et la technologie israélienne, ainsi de régiment pakistanais et d’islamistes syriens, les forces azerbaïdjanaises ont écrasé les forces des deux républiques arméniennes. La république d’Arménie appelée en renfort a subi de lourdes pertes. L’enclave du Haut-Karabagh est réduite d’un tiers, les territoires occupés ont été récupérés par Bakou et la route la reliant à l’Arménie coupée.

Le jour férié (et chômé) célébrant la victoire aurait dû être placé le 10 novembre, date de la fin du conflit. Mais vouant éviter de se superposer avec l’anniversaire de la mort d’Atatürk, le 10 novembre, qui est aussi fêté en Azerbaïdjan, c’est le 8 novembre, jour de la prise de Chouchi qui a été retenue.

Cette guerre ne sera pas la dernière, l’offensive azerbaïdjanaise de septembre 2023 permettra à Bakou d’occuper la totalité de l’enclave, de faire disparaître la république de l’Artsakh et d’en chasser la majeure partie de la population arménienne.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 7 novembre 2023

 

La célébration du Jour de la Victoire à Bakou

Le dictateur président Aliev et la vice-présidente, son épouse, fêtent au sein de l’armée, le premier anniversaire de la victoire (2021)

Communication officielle.

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1991, Azerbaïdjan, URSS, 18 octobre, indépendance Bruno Teissier 1991, Azerbaïdjan, URSS, 18 octobre, indépendance Bruno Teissier

18 octobre : l'Azerbaïdjan fête son indépendance et la reconquête de son territoire

L’Azerbaïdjan célèbre le Jour de la restauration de l’indépendance en souvenir de son émancipation à l’égard de l’URSS en 1991. Le régime du dictateur Aliev en profite pour célébrer la reconquête des territoires qui lui échappaient, par une violente offensive militaire qui a terrorisé la population arménienne.

 

L’Azerbaïdjan célèbre le Jour de la restauration de l’indépendance (Müstəqilliyin Bərpası Günü) en souvenir de l’adoption, le 18 octobre 1991, par le Soviet suprême d’Azerbaïdjan, d’une loi sur l’indépendance de la république soviétique par rapport à l’URSS. Cette loi sera confirmée par le référendum en décembre 1991, juste quelques jours avant la disparition totale de l’URSS. Cette loi constitutionnelle précisait que la nouvelle république d’Azerbaïdjan était l’héritière de celle qui avait été proclamée le 28 mai 1918 et qui avait existé moins de deux ans, avant d’être intégrée à l’URSS.

Le 18 octobre avait été déclaré férié et chômé dès 1992 mais qui n’est plus chômé depuis 2006, contrairement au 28 mai (Müstəqillik Günü) et, en 2022, de Jour de l’indépendance, il est devenu Journée de la restauration de l’indépendance. D’ailleurs le 28 mai est beaucoup plus fêté que le 18 octobre où on se contente d’ordinaire d’un défilé militaire et d’un feu d’artifice dans la capitale. Mais cette année, à quelques jours après la conquête, par une opération éclair, de l’enclave séparatiste du Haut-Karbagh, au prix toutefois de crimes de guerre, l’euphorie est telle que ce 32e anniversaire de la résurgence de l’État azerbaïdjanais est fêté avec une plus grande ampleur par le régime autoritaire du président Aliev.

En réalité, c’est le 30 août 1991 que l’Azerbaïdjan avait proclamé son indépendance à l’égard de l’URSS et annulé, en même temps, le statut d’autonomie accordé par Moscou à la République autonome du Haut-Karabagh, peuplée principalement d’Arméniens. En réaction, le gouvernement régional du Karabakh avait annoncé, à son tour, l’indépendance de l’enclave le 2 septembre 1991 vis-à-vis du pouvoir central de Bakou. Celui-ci réagit militairement, les Arméniens ont eux aussi pris les armes et cette première guerre du Karabagh avait abouti à la perte de contrôle par l’Azerbaïdjan, non seulement du Haut Karabagh, mais aussi des régions la séparant de la république d’Arménie, soit de 15% environ de son territoire. Un désastre militaire pour Bakou qui a été effacé en grande partie à l’automne 2020 par la reprise, avec l’aide de la Turquie de d’Israël, de la majeure partie des territoires perdus. L’offensive de septembre-octobre 2023 a permis de reprendre en totalité les territoires perdus en 1994 et d’en chasser, par la terreur, les populations arméniennes qui y vivaient depuis au moins 2000 ans. Voilà aussi ce qui est célébré en Azebaïdjan ce 18 octobre 2023.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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1918, Arménie, Azerbaïdjan, indépendance, 28 mai Bruno Teissier 1918, Arménie, Azerbaïdjan, indépendance, 28 mai Bruno Teissier

28 mai : Azerbaïdjan et Arménie célèbrent leur première indépendance

Le 28 mai 1918, l’Azerbaïdjan et l’Arménie ont proclamé leur indépendance le même jour et dans la même ville de Tiflis. Mais, les projets territoriaux de chacun État en formation, se chevauchaient largement. La naissance de ces nations se fera dans la violence et la frustration, par des processus de nettoyage ethnique qui, un siècle après, ne sont malheureusement pas terminés.

 

Le 28 mai 1918, l’Azerbaïdjan et l’Arménie ont proclamé leur indépendance le même jour, dans la même ville de Tiflis (la future Tbilissi, capitale actuelle de la Géorgie). Rien détonant, car à l’époque, les Tatars y étaient nombreux et c’était aussi la plus grande ville arménienne (après Bakou qui deviendra la capitale de l’Azerbaïdjan). Erevan était une ville secondaire, peuplée elle aussi de nombreux Tatars, que l’on appelle aujourd’hui les Azéris. C’est dire la complexité géographique et politique qui prévalait dans la région à la chute de l’Empire des tsars.

L’enjeux était de taille, car il n’y avait jamais eu d’État azéri dans l’Histoire et le dernier État arménien remontait au XIVe siècle (et n’était même pas situé dans le Caucase). Les deux États proclamé n’avait aucune référence territoriale évidente à faire valoir. La région était peuplée en taches de léopard de Géorgiens, Tatars et Arméniens, auxquels il fallait ajourer de nombreux Kurdes, des Russes, des Grecs… Le tout était compliqué par un afflux de réfugiés de l’Empire ottoman, rescapés du Génocide. Une offensive turque qui s’est soldé par la victoire arménienne de Saratrapat. Une présence militaire anglaise tentant de remplacer les Russes… La Fédération de Transcaucasie, État multiethnique, fondée en février 1918 sur les décombres de l’Empire russe,  aurait pu regrouper tous ces peuple et les faire vivre ensemble..

Mais les logiques nationalistes ont pris le dessus et n’ont laissé aucune chance au jeune État dont la mort a été prononcée le 26 mai 1918. Le même jour la Géorgie proclamait son indépendance. Évidemment, les projets territoriaux de chacun des trois pays se chevauchaient largement et la naissance de ces trois États se fera dans la violence et la frustration. Les processus de nettoyage ethnique, un siècle après, ne sont toujours pas terminés. Les craintes aujourd’hui, concernent le Haut-Karabagh, assiégé et asphyxié par les Azéris depuis l’automne 2022.

La région va, en 1920, tomber sous le contrôle de Moscou (dans le cadre de l’URSS) qui a joué les peuples les uns contre les autres afin de conserver sa tutelle coloniale héritée des tsars. L’idée était de brider le peuple ayant l’identité la plus forte et la plus ancienne, en l’occurrence, les Arméniens. Ceux-ci ont tous été chassés du Nakhitchevan, exclave que Staline a attribué à l’Azerbaïdjan. De leur côté les Tatars (Azéris) sont chassés du Zanguézour, la région qui sépare le Nakhitchevan de l’Azerbaïdjan. D’où les visées actuelles de Bakou sur cette région. Le Haut-Karabagh, très majoritairement peuplé d’Arméniens, aurait pu être une exclave de l’Arménie, Staline l’a placé sous la tutelle de Bakou avec un vague statut d’autonomie.

Ce statut d’autonomie sera aboli par Bakou à la chute de l’URSS, en 1991. En réaction, les Arméniens de la république autonome du Haut-Karbagh ont pris les armes et le contrôle d’un territoire deux fois plus vaste que leur enclave et en ont chassé les Azéris. Ce statu quo a tenu qu’en 2020, année où l’Azerbaïdjan a reconquis tout son territoire, à l’exception d’une partie de l’enclave du Haut-Karabagh aujourd’hui tenue par l’Armée russe.

En 2020, Moscou a laissé les Arméniens être écrasés par les Azerbaïdjanais, mais ne souhaitait pas une victoire totale de Bakou. Le souci des Russes était conserver une présence militaire  dans le Caucase, mais jusqu’à quand ? L’agression de l’Ukraine ayant largement tournée au fiasco, la puissance russe ne joue plus son rôle de médiateur. L’inquiétude est grand au Haut-Karabagh. Le souvenir des pogroms de Bakou, en 1988, visant les Arméniens est encore vif dans les mémoires…

La date du 28 mai, célébrée chaque année à Erevan et à Bakou est très lourde de mémoire et de contentieux. Ces jours fériés arménien, le Jour de la Première République (Առաջին Հանրապետության օր), et azerbaïdjanais (İlk Respublika Günü) n'étaient pas célébrés à l'époque soviétique, ils n’ont été institués qu’après la dissolution de l'URSS. Après que deux républiques aient obtenu leur deuxième indépendance en 1991.

Des pourparlers de paix ont débuté très récemment, l’Arménie propose de reconnaître les frontières de son voisin. L’Azerbaïdjan garantira-t-elle celles de l’Arménie ? Quel est l’avenir des Arméniens du Haut-Karabagh ?

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

Pour en savoir plus, lire Géopolique de l’Arménie par Tigrane Yégavian

 

Le mémorial arménien de Saratrapat où se fête le 28 mai

Le discours du 28 mai du président azerbaïdjanais

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20-21 mars : le nouvel an du monde persan

Ce 20 mars, c’est l’équinoxe de printemps (à 21h24 TU) et la célébration de la fête de Nowrouz. Demain matin, le monde persan entre dans la nouvelle année 1402.

 

Ce 20 mars, c’est l’équinoxe de printemps (à 21h24 TU) et la célébration de la fête de Nowrouz. Demain matin, le monde persan entre dans la nouvelle année 1402.

Il est de tradition de se retrouver en famille et de partager un repas traditionnel qui consiste en du riz cuit avec des fines herbes (persil, coriandre, aneth, ciboulette) et servi avec du poisson. De nombreux pays soumis, par le passé, à l’influence culturelle perse (Kurdistan, Afghanistan, Tadjikistan, Ouzbékistan, Azerbaïdjan, Kazakhstan…) célèbrent à leur façon Norouz associée à l’équinoxe de printemps (20 mars) et à la renaissance de la nature. On en profite très souvent pour faire un grand nettoyage de printemps, renouveler sa garde-robe et échanger avec ses voisins et amis de la nourriture ou des cadeaux. Au total, on estime à 300 millions, à travers le monde, le nombre d’adeptes de cette fête, tirée du calendrier zoroastrien et qui remonterait à plus de 3 000 ans. Sa reconnaissance officielle est venue de l’ONU qui, en 2010, a décidé de faire du 21 mars la « journée internationale de Norouz ».

« Le 21 mars marque le début de l’année dans des régions d’Afghanistan, d’Azerbaïdjan, d’Inde, d’Iran, d’Iraq, du Kazakhstan, du Kirghizistan, d’Ouzbékistan, du Pakistan, du Tadjikistan, du Turkménistan et de Turquie. Connu sous le nom de « nawrouz » (« jour nouveau ») ou sous d’autres dénominations dans chacun des pays concernés, il correspond à une célébration comprenant divers rituels, cérémonies et autres événements culturels qui se déroulent sur deux semaines environ. Une importante tradition propre à cette période veut que les individus se rassemblent autour d’une table, décorée d’objets qui symbolisent la pureté, la clarté, la vie et la richesse, pour partager un repas avec leurs proches. Les participants portent à cette occasion de nouveaux vêtements et rendent visite à leurs parents, notamment à ceux qui sont âgés, et à leurs voisins. Des cadeaux, surtout destinés aux enfants, sont échangés ; il s’agit généralement d’objets fabriqués par des artisans. Le nawrouz inclut également des spectacles de musique et de danse donnés dans la rue, des rituels publics faisant intervenir l’eau et le feu, des sports traditionnels et la fabrication d’objets artisanaux. Ces pratiques favorisent la diversité culturelle et la tolérance et contribuent à renforcer la solidarité et la paix au sein de la communauté. Elles sont transmises par les anciennes générations aux jeunes à travers l’observation et la participation. » (source l’UNESCO)

Mais cette année, les Iraniens n’ont pas le cœur faire à la fête malgré les feux d’artifice : une vague de contestation sans précédent a secoué le pays après la mort de Masha Amini, en septembre, et l’économie du pays poursuit sa chute libre – amorcée en 2018 avec le rétablissement des sanctions américaines. 

#Nawrouz #Novruz #Nowrouz #Nawrouz #Nauryz #Nooruz #Nowruz #Navruz #Nowruz #Navruz

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 

Célébration de Newroz en Turquie, photo Bertil Videt, 2006

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1995, Azerbaïdjan, constitution, 12 novembre Bruno Teissier 1995, Azerbaïdjan, constitution, 12 novembre Bruno Teissier

12 novembre : le Jour de la constitution azerbaïdjanaise, habillage d'une dictature

La constitution a été adoptée en 1995, un 12 novembre, c’est la première d’un Azerbaïdjan indépendant, mais ce n’est toujours pas celle d’un État démocratique.

 

L’impitoyable dictature azerbaïdjanaise ne respecte guère pas la constitution adoptée le 12 novembre 1995, cela n’empêche pas le régime d’avoir instauré, dès 1996, un  Jour de la Constitution (Konstitusiya günü) qui est devenu férié en 2006.

La première république (1918-1920) n’avait pas eu le temps d’adopter une loi fondamentale, si bien que la première constitution azerbaïdjanaise n’avait été adoptée qu’en 1921, dans le cadre de l’URSS. Elle avait ensuite été remplacée par une autre, en 1978, toujours dans le cadre d’une fédération non démocratique et dominée par le Parti communiste. Celle qui a été adoptée en 1995, un 12 novembre, est la première d’un Azerbaïdjan indépendant, mais ce n’est toujours pas celle d’un État démocratique. L’Azerbaïdjan s’apparente à une pétromonarchie dirigée par la famille Aliev. Heydar Aliev, l’ancien dirigeant communiste, a pris le pouvoir en 1993, c’est lui qui a fait voter la constitution que l’on célèbre aujourd’hui. Il a régné sans partage sur le pays jusqu’en 2003. Son fils, Ilham Aliev lui a succédé. Il dirige depuis le pays d’une main de fer. Le 21 février 2017, Ilham Aliyev a nommé son épouse Mehriban Alieva au poste de vice-présidente. Ce poste a été créé en 2016 par un référendum constitutionnel.

Il n’y a plus d’ONG indépendantes en Azerbaïdjan, plus aucun défenseur des droits de l’homme, plus de journalistes indépendants. Tous les opposants sont en prison ou ont été assassinés.

Le Jour de la constitution est férié. S’il ne tombe pas un jour ouvrable, c’est le premier jour ouvrable qui suit qui est chômé.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 11 novembre 2022

 
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1992, Haut-Karbagh, Arménie, Azerbaïdjan, massacre, 10 avril Bruno Teissier 1992, Haut-Karbagh, Arménie, Azerbaïdjan, massacre, 10 avril Bruno Teissier

10 avril : il y a 30 ans le massacre de Maragha, village arménien du Haut-Karabagh

Cette tragédie est un épisode de la guerre qui opposait Arméniens et Azéris depuis 1988.

 

Les Arméniens commémorent le massacre de Maragha (Մարաղայի կոտորած), l'un des plus grands villages du Haut-Karabagh. Cette tragédie est un épisode de la guerre qui opposait Arméniens et Azéris depuis 1988. 

Les forces arméniennes ayant dû battre en retraite, des unités armées azerbaïdjanaises - les détachements OMON (unités de milice à but spécial), appuyées par vingt chars, étaient entrés dans Maragha, où ne vivaient que des agriculteurs, âgés pour la plupart. 43 civils ont été aussitôt assassinés, 53 civils, dont 9 enfants, ont été enlevés, 19 ne sont jamais revenus. On ignore les raisons de ce massacre, certains ont pensé qu’il pouvait s’agir de représailles, suite au massacre de Khodjaly en février de la même année. Le village sera repris par les Arméniens le lendemain, ils y découvrent des dizaines de corps ont certains sans yeux ou sans tête.

La malchance de ce village est de s’être trouvé sur la frontière (et ligne de front) entre le Haut-Karbagh qui s’est autoproclamé in dépendant et le reste de l’Azerbaïdjan. Aujourd’hui, ce village qui a eu plus de 4600 habitants, Arméniens en très grande majorité, n’existe plus, les survivants ont construit un nouveau village Nor Margha, lui-même sera abandonné à son tour par les Arméniens à l’issue de la seconde guerre du Karabagh, en novembre 2020. La région étant aujourd’hui contrôlée par les Azéris.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 9 avril 2022

 

Monument dédié aux victimes

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1990, Azerbaïdjan, 20 janvier, massacre, URSS Bruno Teissier 1990, Azerbaïdjan, 20 janvier, massacre, URSS Bruno Teissier

20 janvier : le souvenir du Janvier noir de Bakou

Cette commémoration annuelle rappelle le massacre opéré par les troupes soviétiques, le 20 janvier 1990, pour tenter de mater le soulèvement des Azéris et faire cesser les pogroms visant les Arméniens

 

Cette commémoration annuelle rappelle les massacres opérés par les troupes soviétiques, le 20 janvier 1990, pour tenter de mater le soulèvement des Azéris et faire cesser les pogroms visant les Arméniens. Cette tragédie est appelée Janvier noir (Qara Yanvar) ou  Samedi noir (Qara şənbə).

Depuis quelques semaines, les Azéris perdaient du terrain face aux Arméniens du Karabagh qui revendiquaient leur rattachement à l’Arménie. Ankara avait refusé son aide à Bakou, alors que Moscou était plutôt favorable aux Arméniens. En réaction, de nombreux Arméniens de Bakou ont été massacrés (90 morts) par les Azéris de la capitale azerbaïdjanaise. Dans un sursaut nationaliste, des manifestants azéris avaient le 31 décembre commencé à démonter la frontière avec l’Iran… La situation dans ces confins de l’URSS  semblait tellement incontrôlable que Moscou décida d’intervenir et le fit avec une très grande brutalité. Dans la nuit du 19 au 20 janvier, 20 000 hommes appartenant aux troupes soviétiques du ministère de l’Intérieur ont pris Bakou en lançant un assaut particulièrement violent : on dénombra 137 morts, y compris des femmes et des enfants.

Ces événements du 20 janvier à Bakou étaient sans précédent par leur ampleur et leur brutalité, ils ont été précédés par des attaques antérieures contre des civils à Almaty, au Kazakhstan, et à Tbilissi, en Géorgie, en 1986 et 1989 respectivement, et ont été suivis par le recours à la force à Vilnius, Lituanie, et Riga en Lettonie, en janvier 1991 (commémoré chaque 20 janvier)… En décembre 1991, l’URSS disparaissait de la carte. Les événements de Bakou ont été un tournant majeur dans l’agonie de cet empire communiste. Sans même attendre la fin, l’Azerbaïdjan proclamait son indépendance le 18 octobre. 1991. Ebulfez Elçibey, le leader de la révolte de 1989-1990, sera le premier président de la république d’Azerbaïdjan. Le 22 janvier 51 personnes seront enterrées sur une Coline du quartier de Yasamal, dans ce qui deviendra l’Allée des martyrs.

À l’occasion du vingtième anniversaire du massacre, le 20 janvier 2010, un mémorial a été inauguré à Bakou. Il est connu sous le nom d’Allée des martyrs (Şəhidlər Xiyabanı). Ce lieu regroupe 15 000 sépultures car y repose aussi les martyrs de la guerre d’indépendance et du conflit du Haut-Karabagh.

Le 20 janvier est célébré comme le Jour des martyrs (Şəhidlər Günü), c’est un jour de deuil national. À Bakou, la station de métro de l’ « Armée rouge » est devenue la station du « 20 janvier ». Un nom que porte aussi l’ancienne rue Suvorov.

Depuis janvier 1990, l’œillet est devenu la fleur de deuil. Beaucoup de gens associent les œillets à la tragédie car c'était la fleur la plus cultivée à Bakou à cette époque.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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31 décembre : la journée de la diaspora et du nationalisme azéri

C’est la Journée internationale de solidarité des Azerbaïdjanais en souvenir du 31 décembre 1989, quand le Front populaire d'Azerbaïdjan demandait la suppression des frontières entre l’Iran et la république soviétique d’Azerbaïdjan.

 

Ce jour est férié en Azerbaïdjan en souvenir du 31 décembre 1989, quand le Front populaire d'Azerbaïdjan demandait la suppression des frontières entre la république soviétique d’Azerbaïdjan et l’Iran afin de réunir le peuple azéri en un seul État. Écoutant cet appel, près de 4000 manifestants azerbaïdjanais avaient traversé le fleuve Arax qui sépare les deux pays afin de rejoindre les Azerbaïdjanais iraniens. Coupant les fils barbelés, ils ont détruit la frontière sur 130 kilomètres, en exigeant la libre circulation entre les deux pays. Le même jour, le premier Congrès mondial des Azerbaïdjanais s’ouvrait à Istanbul, en Turquie. Ce sont ces deux événements qui ont inspiré la Journée internationale de solidarité des Azerbaïdjanais (Dünya Azərbaycanlılarının Həmrəylik Günü) qui est célébrée chaque 31 décembre depuis 1991.

L’Azerbaïdjan est un pays de 10 millions d’habitants, en très grande majorité Azéris. En Iran est peuplé de 85 millions d’habitants mais au moins 20 millions d’entre eux sont azéris, peut-être même 25 ou 30 millions selon certaines estimations. Tous ne sont pas animés d’une tentation séparatiste, loin de là. Certains sont même au cœur du régime de la république islamique, comme Mir Hossein Moussavi qui fut premier ministre de 1981 à 1989. Téhéran a toutefois perçu le danger de cette soudaine bouffé de nationalisme d’une population turcophone à l’identité encore assez floue et demandé à Gorbatchev de réagir. L’URSS finissante ne souhaitait pas avoir des problèmes avec un État faisant du prosélytisme religieux dans toute la région s’est efforcé de calmer le jeu vis-à-vis de l’Iran (on ne remet pas enchausse une frontière vieille de plus de deux siècles entre en pire russe et perse). En revanche, Moscou fermera les yeux sur les pogroms anti arméniens qui se dérouleront dans les jours qui suivent à Bakou (au moins 90 morts civils arméniens et de 700 blessés, du 12 au 18 janvier 1990) et qui permettrons de canaliser la violence azérie dans une direction moins problématique pour la Russie. 

La stratégie de Téhéran a été, dans un premier temps, d’amadouer Bakou et de tenter d’entraîner dans son orbite ce pays peu religieux mais de culture chiite. Peine perdue l’Azerbaïdjan, pays turcophone, a préféré s’appuyer sur Ankara pour assouvir ses ambitions nationalistes. La dernière guerre du Haut-Karabagh contre les Arméniens lui donnera raison. L’idée d’une réunion de tous les Azéris dans un même pays est aujourd’hui mise en sourdine en revanche la violence nationaliste se déchaîne contre le peuple Arménien, coupable d’isoler le Nakhitchevan, aujourd’hui peuplé d’Azéris du reste de l’Azerbaïdjan. D’où un grignotage des frontières de la république d’Arménie associé à une pression diplomatique constante sur Erevan. La Journée internationale de solidarité des Azerbaïdjanais, célébrée aujourd’hui, est une de ces journées où s’exacerbe le nationalisme azéri, aussi bien dans la diaspora qu’en Azerbaïdjan.

 

Le nationalisme azéri assorti des symboles de Noël

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17 novembre : les prémices de l'indépendance de l'Azerbaïdjan

L’Azerbaïdjan célèbre la Journée nationale de la renaissance qui commémore la grande manifestation du 17 novembre 1988 sur la place Lénine de Bakou

 

L’Azerbaïdjan célèbre chaque 17 novembre la Journée nationale de la renaissance (Milli dirçəliş günü). Cette année elle le fait en lançant une nouvelle offensive militaire contre l’Arménie. Le bilan serait de 15 morts pour la journée du 16 novembre. La commémoration est totalement liée au conflit arméno-azéri qui s’est conclu il y a un an par une défaite des Arméniens, mais dont les prémices remontent à 1988.

Cette journée commémore la grande manifestation du 17 novembre 1988 sur la place Lénine de Bakou (aujourd'hui place Azadliq, la Liberté) qui a duré jusqu’au 5 décembre. Les milliers d’Azerbaïdjanais étaient venus protester contre l'indifférence du gouvernement soviétique envers l’agitation des Arméniens au Haut-Karabakh réclamant le rattachement de leur territoire à l’Arménie. C'était la première manifestation antisoviétique à grande échelle en Azerbaïdjan. Ce fut le premiers pas important vers la proclamation de l'indépendance de l'Azerbaïdjan en 1991. Dans la nuit du 4 au 5 décembre, l’armée soviétique a attaqué et évacué de force la place, arrêtant les manifestants qui y ont passé la nuit. Les protestations et les manifestations se sont poursuivies à Bakou et dans d'autres villes pendant plusieurs jours après l'effondrement de la place. L’ image du rassemblement de Bakou a même été choisie comme symbole de la vague de protestations qui a balayé le monde en 1989. Le magazine Newsweek en a fait sa une.

Le Front populaire d'Azerbaïdjan (APF) a été créé en juin 1989. L'adoption de la loi constitutionnelle sur la souveraineté de l'Azerbaïdjan par le Soviet suprême en septembre de la même année a encore irrité Moscou et les 19 et 20 janvier 1990, des troupes ont été envoyées à Bakou. Lors des élections de 1990, une majorité des dirigeants du Front populaire a remporté le mandat de députés au Soviet suprême et formé une faction appelée Bloc démocratique. Le 18 octobre 1991, l’Azerbaïdjan proclame son indépendance, tout en effaçant l’autonomie de l’enclave du Haut-Karabagh. Le 10 décembre celle-ci fera de même à l’égard de l’URSS qui n’avait plus que quelques jours à vivre.  C’est le début d’une guerre entre Azerbaïdjanais et Arméniens…

Le 17 novembre 1990 s'est tenue la première session du nouveau Soviet suprême de la République autonome de Nakhitchevan. Les mots « soviétique » et « socialiste » ont été supprimés du nom de la république autonome. 

C’est en 1992, que le 17 novembre a été désigné Journée nationale de la renaissance. C’est un jour férié, mais depuis 2006, il n’est plus chômé. Le jour férié est marqué par des cérémonies officielles, des discours et divers événements organisés dans tout le pays. 

Les commémorations de 2021 ont lieu dans un contexte de guerre. L’armée Azerbaïdjanaise qui a défait les Arméniens en novembre 2020, célèbre sa victoire tout en continuant à grignoter le territoire arménien à l’endroit, le plus stratégique et le plus vulnérable : l’étroite province arménienne du Siniuk qui sépare l’Azerbaïdjan de son exclave du Nakhitchevan. L’offensive se déroule dans une totale indifférence internationale.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 17 novembre 2024

 

fin novembre 1988, place Lénine, à Bakou

Célébration dans une école, en tenue militaire

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1988, 1992, Azerbaïdjan, Arménie, massacre, 26 février, 27 février Bruno Teissier 1988, 1992, Azerbaïdjan, Arménie, massacre, 26 février, 27 février Bruno Teissier

26-27 février : guerre de mémoire entre Azéris et Arméniens

Chaque 26 février, l’Azerbaïdjan commémore le massacre de Khodjaly, un épisode sanglant de la première guerre du Haut-Karabagh, le 26 février 1992. Hasard du calendrier, le 27 février, les Arméniens commémorent le pogrom de Soumgaït : trois jours de violence, les 27-29 février 1988 contre la minorité arménienne d’Azerbaïdjan.

 

Chaque 26 février, l’Azerbaïdjan commémore le massacre de Khodjaly, un épisode sanglant de la première guerre du Haut-Karabagh, le 26 février 1992. Les autorités azéries dénoncent la mort de 613 personnes dont 106 femmes et 83 enfants, des villageois pris au piège d’un conflit qui les dépassaient. Bakou accuse du massacre les forces armées arméniennes, aidées par le régiment no 366 de l'armée russe. Les Arméniens se défendent en accusant l’Azerbaïdjan d’être directement responsable de ce massacre, les soldats azéris auraient reçu l’ordre de tirer sur les civils de Khodjaly. Bakou a tenté en vain, à plusieurs reprises de faire reconnaître un « génocide » opéré par les Arméniens, dénonçant la désinformation de la diaspora arménienne plus influente en Occident que celle des Azéris même si ces derniers disposent à présent de relais médiatiques importants et d’un pouvoir d’influence qui repose sur l’argent du pétrole.

Hasard du calendrier, demain, le 27 février, les Arméniens vont comme chaque année, commémorer le pogrom de Soumgaït  : trois jours de violence, les 27-29 février 1988 contre la minorité arménienne de cette banlieue industrielle de Bakou. Le nombre des victimes n’est pas connu : des dizaines de morts et des centaines de blessés. Il s'agit d'un événement historique et d'un tournant dans l'aggravation du conflit ethnique qui a provoqué les premiers flux de réfugiés arméniens de Soumgaït vers le Karabakh (Artsakh) et l'Arménie. Le caractère prémédité et organisé de ce pogrom n’a jamais été pleinement reconnu par Bakou. Une des conséquences de cette impunité fut que d’autres massacres d’Arméniens eurent lieu à Kirovabad (Gandja) en novembre 1988 et à Bakou en janvier 1990, provoquant l’exode de la minorité arménienne de l’Azerbaïdjan, comme d’ailleurs, l’exode de la minorité azérie d’Arménie.

Le pogrom était la réponse aux premiers troubles provoqués par les Arméniens du Haut-Karabagh. Il sera le déclencheur de la guerre de conquête du sud-ouest de l’Azerbaïdjan, dans les années 1992-1994, par les forces arméniennes mieux équipées et plus aguerries à l’époque. À l’automne 2020, la situation s’est retournée. Les Arméniens ont perdu quasiment toutes leurs conquêtes.

Pour en savoir plus, lire Géopolique de l’Arménie par Tigrane Yégavian

 
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1993, Azerbaïdjan, 15 juin, dictateur Bruno Teissier 1993, Azerbaïdjan, 15 juin, dictateur Bruno Teissier

15 juin : l’Azerbaïdjan honore ses dictateurs, père et fils

Il y a 27 ans, le 15 juin 1993, Gueïdar Aliev (ou Heydar Aliyev) retrouvait le pouvoir à la faveur du chaos du menaçait le pays. Il est le père du dictateur actuel.

 

Il y a 27 ans, Gueïdar Aliev (ou Heydar Aliyev) retrouvait le pouvoir à la faveur du chaos qui menaçait le pays. Cet apparatchik soviétique a fait toute sa carrière au sein du KGB, comme Vladimir Poutine. Il en était même le dirigeant quand Leonid Brejnev l’a nommé à la tête de l’Azerbaïdjan en 1969. Comme tous les membres de la vieille garde, il a été écarté du pouvoir à l’indépendance du pays, au moment de la disparition de l’URSS (1991), mais fort de ses positions encore récentes, il est parvenu à reprendre le pouvoir le 15 juin 1993. 

C’est cet événement que le pays salue aujourd’hui par un jour férié, la Journée du salut national (Milli Qurtuluş Günü), illustrée par un défilé militaire devant quelques généraux couvents de médailles militaires et un feu d’artifice dans la capitale. Gueïdar Aliev est mort il y a  17 ans, mais si son culte est toujours bien vivant, c’est que son fils Ilham lui a succédé et continue à diriger le pays d’une main de fer depuis 2003. Hormis une période de flottement entre 1991 et 1993, cela fait donc plus d’un demi-siècle que la famille Aliev règne en maître absolu sur l’Azerbaïdjan.

 
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