L’Almanach international
Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde
14 septembre : l'Inde célèbre sa principale langue nationale
Le Jour de l’hindi est observée chaque 14 septembre par l’Union indienne, en particulier dans les États hindi de l'Inde. Il célébre l'adoption de l'hindi comme l'une des deux langues officielles de l'Inde, avec l’anglais
Le Jour de l’hindi (हिन्दी दिवस ; Hindī Diwas ) est observé chaque 14 septembre par l’Union indienne, en particulier dans les États hindis de l'Inde. Il célèbre l'adoption, le 14 septembre 1949, de l'hindi (écrite en devanagari) comme l'une des deux langues officielles de l'Inde, avec l’anglais. La constitution de 1950 prévoyait même qu’au bout de 15 ans, l’hindi deviendrait la seule langue officielle. En fait, il n’en a rien été, l’anglais reste utilisé de manière officielle comme langue de communication notamment dans les États du Sud où tout le monde ne parle pas le hindi, tant s’en faut. En réalité, la constitution donne aussi un rôle officiel à vingt autres langues qui constituent les langues officielles des différents États. D’ailleurs, une bonne partie d’entre elles n’ont aucune parenté linguistique avec le hindi. Dans le Sud, comme dans les petits États du Nord-Est, on est généralement peu enclin à célébrer la domination du hindi. C’est dans ces régions qu’on s’est battu pour conserver à l’anglais un statut équivalent.
L’hindi est la langue maternelle de 40% des Indiens environ. Dans son usage courant, elle est souvent mêlée à de l’anglais pour former un sabir baptisé hinglish. Métissée d’arabe et de persan, elle devient l’ourdou dans la bouche des musulmans.
Les écoles et collèges de la majeure partie du pays organisent chaque 14 septembre des programmes littéraires et culturels, des concours de poésie en hindi auxquels les étudiants participent. C’est Jawaharlal Nehru, le tout premier Premier ministre du pays, qui avait décidé en 1953 de célébrer la journée du hindi chaque 14 septembre.
Le hindi est la quatrième langue la plus parlée au monde après l’anglais, l’espagnol et le mandarin. Chaque année pour l’Hindi Diwas, lors d’une cérémonie à Delhi, le président de l'Inde remet les prix Rajbhasha à des personnes ayant contribué au rayonnement de cette langue.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 13 septembre 2023
Lire : Les Indiens et leurs langues, par Olivier Da Lage, éditions BiblioMonde
23 avril : les 75 ans de la marine chinoise, l’ambition d’une puissance mondiale
La Chine dispose aujourd’hui de la deuxième flotte mondiale, en tonnage, après celle des États-Unis. Une position relativement récente pour un pays qui n’a pas de tradition maritime ancienne, qui révèle les ambitions géopolitiques que nourrie l’Empire du Milieu dans la région, mais aussi à une échelle beaucoup plus large.
La Chine dispose aujourd’hui de la deuxième flotte mondiale, en tonnage, après celle des États-Unis. Une position relativement récente pour un pays qui n’a pas de tradition maritime ancienne, qui révèle les ambitions géopolitiques que nourrie l’Empire du Milieu dans la région, mais aussi à une échelle beaucoup plus large.
L'Armée populaire de libération chinoise (APL) a été fondée en 1927 mais, c’est en 1949 seulement, le 23 avril, que Mao Zedong, affirmant que son pays avait besoin d’une marine puissante pour s'opposer aux agressions impérialistes, décide de doter la République populaire de Chine d’une marine. C’est cet anniversaire qui est fêté chaque année. La Journée de la Marine en Chine (中国海军日) est marquée par des défilés militaires, des cérémonies et d'autres événements organisés dans les bases navales. Son objectif principal est de montrer au monde la puissance de la marine de guerre chinoise.
La marine de l'Armée populaire de libération comprend la Force sous-marine, la Force de surface, la Force de défense côtière, le Corps des Marines et la Force aérienne navale. Elle est divisée en trois flottes : celle de la mer du Nord (basée en mer Jaune et dans le golfe de Bohai, dont le siège est à Qingdao), la flotte de la mer de l'Est (basée en mer de Chine orientale, dont le siège est à Ningbo) et la flotte de la mer du Sud ( basée en mer de Chine méridionale et dans le golfe du Tonkin, dont le siège est à Zhanjiang). C’est la deuxième plus grande marine au monde, derrière l’US Navy.
Depuis quelques décennies, la Chine cherche à s’imposer sur la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale, une voie maritime pour plus de 3 000 milliards de dollars de commerce maritime annuel. Mais ses revendications territoriales chevauchent celles des Philippines, du Vietnam, de la Malaisie et de Brunei. En 2016, un tribunal d'arbitrage international de La Haye a déclaré que les allégations de la Chine n'avaient aucun fondement juridique, une décision que Pékin a rejetée.
Ses ambitions, toutefois, ne se limitent pas à la mer de Chine. Celle-ci est de plus en plus présente dans le Pacifique sud, ainsi qu’en Afrique orientale, en s’appuyant sur sa base navale de Djibouti. La Chine a mené, le mois dernier, des exercices militaires conjoints avec la Russie et l’Iran dans le golfe d’Oman…
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 22 avril 2024
26 novembre : les Indiens fêtent leur constitution et celui qui l’a inspiré
Le 26 novembre est l’anniversaire de l’adoption, en 1949, de la constitution de la république de l'Inde, par l’Assemblée constituante. Mais ce texte que le Premier ministre Modi qualifie régulièrement de « livre sacré de l’Inde » est très régulièrement amendé pour l’adapter à une politique qui s’écarte de plus en plus de l’esprit de la constitution inspirée, à l’époque, par le Dr Ambedkar.
Le 26 novembre a longtemps été célébré comme la Journée nationale du droit, car c’est l’anniversaire de l’adoption de la constitution de la république de l'Inde, le 26 novembre 1949, par l’Assemblée constituante. Elle entrera en vigueur trois mois plus tard, le 26 janvier 1950.
Il a fallu plus de deux ans après l’indépendance, obtenue le 15 août 1947, pour doter le pays d’une constitution qui se voulait un modèle. C’est d’ailleurs la plus longue de toutes les constitutions en vigueur dans le monde. L'original a été rédigé en anglais et, après son adoption, la traduction en hindi a également été réalisée par le Dr Bhimrao Ramji Ambedkar qui est aussi son principal inspirateur.
En 2015, année du 125e anniversaire d’Ambedkar, le gouvernement indien a déclaré que le 26 novembre serait désormais Jour de la Constitution (Samvidhāna Divasa, संविधान दिवस). La même année, Narendra Modi posait la première pierre, à Bombay, de la Statue de l'Égalité, également connue sous le nom de Mémorial du Dr Ambedkar qui devrait être dans quelques mois, la troisième statue la plus haute du monde. Rien n’est trop grand, selon le Premier ministre indien, pour célébrer celui qui a supervisé la rédaction de ce qu’il qualifie régulièrement de « livre sacré de l’Inde ». Ce qui n’empêche pas le gouvernement de l’amender très régulièrement, environ deux fois par an, pour l’adapter à une politique qui s’écarte de plus en plus de l’esprit de la constitution.
La constitution a été conçue par Ambedkar comme une protection pour les plus faibles, les dalits, les femmes, les minorités... Elle est censé offrir une garantie juridique d’égalité à tous les Indiens. Ce que contredit par exemple le Citizenship Amendment Bill que Modi a fait voter en 2019 et qui défavorise juridiquement les musulmans. Le coup de force opéré, également en 2019, pour révoquer l’autonomie du Cachemire, région à 80 % musulmane, est en contradiction avec le texte fondamental de l’Union indienne. L’original de la constitution repose dans une vitrine inaccessible au public. La consitution est d’autant plus sacralisée que son esprit est régulièrement détourné par un gouvernement d’extrême droite, inspiré par des extrémistes hindous, qui cherche à imposer l’idéologie de l’« hindutva » (« hindouité »), à l’ensemble de l’Union indienne. Le régime autoritaire et ethnique qui est en train de s’imposer en Inde, depuis l’arrivée au pouvoir de Narendra Modi, est hélas en complète contradiction avec la constitution que les Indiens sont invités à célébrer chaque 26 novembre.
Ce n'est pas un jour férié, mais c'est une célébration largement répandue dans tout le pays. Il est notamment demandé aux universités de sensibiliser les étudiants au Jour de la Constitution et de les encourager à participer aux événements organisés dans le cadre de celui-ci. Une partie importante de la célébration consiste à lire le préambule de la Constitution et à réaffirmer l'engagement à défendre son esprit. Les collèges et universités organisent d'autres activités, notamment des conférences et des webinaires sur les valeurs constitutionnelles et les principes fondamentaux de la Constitution indienne. Tout espoir n’est donc pas perdu dans ce pays qui prétend être la plus grande démocratie du monde.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 25 novembre 2023
1er octobre : les Chinois en vacances pour la fête nationale
La fête nationale chinoise est l’anniversaire du régime mis en place en 1949 par Mao Zedong. C’est surtout le début d’une période de congés. Quelque 800 millions de Chinois vont se croiser sur les routes !
La fête nationale chinoise (国庆节) est l’anniversaire du régime mis en place en 1949 par Mao Zedong. L'événement, jadis célébré avec magnificence, est beaucoup moins fêté aujourd’hui. Mais, cette année, pour les 74 ans du régime, un défilé militaire est prévu comme au bon vieux temps. Une occasion pour la Chine de montrer sa puissance, une sélection de nouvelles armes utilisées par l’Armée populaire de libération (APL) de la Chine sera présentée.
Le 1er octobre 1949, le président Mao Zedong proclamait la république populaire de Chine sur la place Tian'anmen. La première session plénière de la première Conférence consultative politique du peuple chinois (CCPPC) décidait cette même année de fixer la date de la fête nationale au premier jour du mois d'octobre. Durant les deux décennies et demi de pouvoir maoïste, les Chinois connaîtront les purges contre-révolutionnaires, la famine et les grands projets révolutionnaires de l’État… Des années sombres pour beaucoup. Qui s’en souci aujourd’hui, c’est les vacances !
Cette année, c’est férié du 29 septembre (fête lunaire de la mi-automne) au 6 octobre. Cette période de congés est l’une des deux "semaines d'or" (黄金周), l’autre est prise au nouvel an chinois, en février. L’étalement des vacances n’existe pas encore, tout le monde part en même temps. Ainsi, cette semaine, quelque 800 millions de Chinois vont se croiser sur les routes ! Le tourisme local explose, les sites célèbres sont littéralement envahis.
Pour ceux qui ne partent pas, autour du 1er octobre, de nombreux centres commerciaux et sites de vente en ligne proposent d’importantes soldes.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 1er octobre 2023
29 août : interdire les essais nucléaires
Le 29 août 1949, l’URSS pratiquait son premier essais nucléaire sur la base de Semipatatinsk. C’est la date qui a été choisie par l’ONU, sur proposition du Kazakhstan, pour une Journée internationale contre les essais nucléaires.
Le 29 août 1949, l’URSS pratiquait son premier essai nucléaire sur la base de Semipatatinsk. C’est la date qui a été choisie par l’ONU, en 2009, sur proposition du Kazakhstan, pour l’instauration d’une Journée internationale contre les essais nucléaires.
L’Union soviétique ayant effectué son premier essai de bombe nucléaire le 29 août 1949, la course aux armes nucléaires de la « Guerre Froide » entre l’URSS et les États-Unis d'Amérique était lancée. Ces derniers sont à l’origine du tout premier essai , le 16 juillet 1945 sur un site d’essai désertique à Alamogordo, au Nouveau Mexique
Les derniers essais sont le fait de l’URSS (1990), du Royaume-Uni (1991), des États-Unis (1992), de la Chine et de la France (1996), de l’Inde et du Pakistan (1998) de la Corée du Nord (2016). Ces trois derniers pays n’ont pas signé le Traité d’interdiction (TICEN), d’autres l’ont signé, mais ne l’ont pas ratifié : Chine, Égypte, États-Unis, Iran, Israël. Outre un devoir de mémoire à l’égard des victimes, cette journée est l’occasion de faire pression sur ces pays.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
25 mars : la Lettonie commémore les déportations au Goulag
En Lettonie, le 25 mars est un jour de deuil où l'on se souvient des victimes des déportations opérées par Moscou et qui ont débuté le 25 mars 1949. En l’espace de trois jours, elles ont fait disparaître de Lettonie quelque 2,5% de la population du pays.
En Lettonie, le 25 mars est un jour de deuil où l'on se souvient des victimes des déportations de 1949. C’est le jour du souvenir des victimes de la terreur communiste (komunistiskā terora upuru piemiņas diena).
Dans la nuit du 24 au 25 mars 1949, les habitants de nombreuses fermes lettones ont été réveillés par des coups de fusil ou de lourdes bottes frappant la porte. Des soldats et officiers des troupes internes du ministère soviétique de la Sécurité d'État, épaulé par des militants soviétiques locaux, se sont pointé dans de nombreux villages et ont annoncé aux victimes qu’elles avaient deux heures pour récupérer quelques affaires en vue d’un voyage vers la Sibérie. Environ 43 000 habitants ont été ainsi déportés de Lettonie vers l’est de l’URSS et une partie d’entre eux a été enfermée au Goulag sans aucune décision de justice. Épuisés certains ne sont même pas parvenus à destination, la majorité des déportés étant des enfants et des personnes âgées.
La déportation des Lettons avait été soigneusement planifiée et approuvée à Moscou le 29 janvier 1949. La mise en œuvre de ce plan a été réalisée le 25 mars et a duré jusqu'au 28 mars. 42 133 paysans et patriotes lettons ont été ainsi déportés de force. Cela représentait environ 2,5 % de la population de l’époque. Ils ont été envoyés principalement dans les régions de Krasnoyarsk, Omsk, Tomsk, Amur, Novossibirsk. Environ 73% des déportés étaient des femmes et des enfants de moins de 16 ans. De plus, entre 136 000 et 190 000 ont été emprisonnés et déportés vers les camps de concentration soviétiques (le Goulag). Peu nombreux sont ceux qui reviendront.
À Riga, la commémoration de la déportation du 25 mars 1949 et les victimes du génocide communiste, débute à 10 heures par un moment de recueillement à la gare de Škirotava. À 12h30, il y a une procession du Musée de l'occupation lettone au Monument de la Liberté, où à 13h00 est organisée une cérémonie de relève de la garde d'honneur et de dépôt de fleurs. À 17 heures, puis à 20 h, des concert ont lieu en l'église Saint-Pierre de Riga. Une autre commémoration a également lieu chaque 14 juin en mémoire des déportations de 1941 dans les trois pays baltes.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
17 mars : un nouveau jour férié letton pour célébrer la résistance aux nazis et à l’URSS
En 2023, cette Journée commémorative du mouvement de résistance nationale fixée le 17 mars, est célébrée pour la deuxième fois seulement en Lettonie. Elle fait référence à résistance aux deux ennemis mortels des années 1944-1945, les nazis et les Soviétiques. La création de cette journée a pour but de désactiver une célébration néonazie qui se déroule chaque 16 mars dans les rues de Riga.
En 2023, cette Journée commémorative du mouvement de résistance nationale (Nacionālās pretošanās kustības piemiņas diena) fixée le 17 mars, est célébrée pour la deuxième fois seulement. Elle a été créée en juin 2021, à l'initiative du président Egils Levits et sur décision de la Saeima (le parlement). Plusieurs dates auraient été possibles, le 17 mars a été choisi pour couper l’herbe sous les pieds de l’extrême droite lettone qui avait pris l’habitude chaque 16 mars de faire défiler d’anciens SS lettons ayant combattu dans l’armée allemande contre l’Armée rouge. Ce défilé qui attirait tous les néonazis de la région était du plus mauvais effet pour l’image de la Lettonie, d’autant que ce défilé provoquait aussi la réaction, parfois violente, de nombreux militants pro-kremlin vivant en Lettonie.
En choisissant la date du 17 mars, les autorités lettones honorent les élites lettones réagissant à la fois à l’occupation allemande – laquelle avait débuté en juin 1941 et s’était totalement terminée le 8 mai 1945 seulement, pour les derniers territoires libérés – mais aussi soviétique, car début 1944, l’URSS reprenait l’offensive contre l’Allemagne et menaçait de reprendre le contrôle total de la Lettonie.
Le 17 mars 1944, le Conseil central de Lettonie (LCP) dirigé par le professeur Konstantīns Čakste (fils du premier président de Lettonie, Jānis Čakste), a conclu la collecte de 188 signatures de personnalités lettones pour un mémorandum réclamant la restauration effective de l'indépendance de l'État letton. Les élites lettones demandaient la restauration de la république de Lettonie telle qu’elle avait existé de 1920 à 1940. Le 14 juin 1940, l’Armée rouge avait envahi la Lettonie, un an plus tard l’URSS était remplacée par l’Allemagne nazie comme puissance occupante. Au printemps 1944, la Lettonie était prise entre deux feux.
Le LCP (Latvijas Centrālā padome) avait été fondé clandestinement, sous l'occupation allemande, le 13 août 1943, par les représentants des quatre plus grands partis composant l’ancien Parlement de la République de Lettonie (la Saeima), le Parti ouvrier social-démocrate letton, l’Union des agriculteurs lettons, le Centre démocratique et le Parti des agriculteurs chrétiens de Latgale. L’ancien président de la Saeima (Paula Kalniņa) et l'évêque Jázeps Rancāns y participait. Le LCP était la plus importante organisation de résistance.
Son objectif est la restauration de l'indépendance du pays sur la base de la Constitution de 1922. Le LCP, qui se considérait comme le centre et le coordinateur du mouvement de résistance en Lettonie, avait déclaré une lutte contre les deux puissances d'occupation - les Soviétiques et les nazis - dans sa plate-forme politique. Le mémorandum du 17 mars a été signé par 188 éminentes personnalités politiques, sociales, scientifiques et culturels lettons, représentants de l'intelligentsia.
Au printemps 1944, les forces de sécurité allemandes ont lancé une sévère répression contre le LCP. En avril, K. Čakste a été arrêté puis envoyé au camp de concentration de Stutthof (en Alsace), où il est décédé le 22 février 1945. Après que Riga soit repassée sous occupation soviétique, en octobre 1944, LCP a opéré à partir de Kurzeme, avant que certains de ses membres se soient réfugiés en Suède.
En effet, en 1944 et 1945, l'une des activités importantes du LCP a été d'aider des réfugiés à quitter la Lettonie pour la Suède. Le LCP a organisé une « action de bateau » qui a aidé environ 5 000 personnes à échapper à l'occupation soviétique. La commission militaire LCP sous la direction du général Jānis Kurelis et du capitaine Kristaps Upelnieks était active. Le LCP a misé sur les possibilités de reconquérir le statut d'État indépendant au moment de la vacance du pouvoir d'occupation, quand les forces allemandes quitteraient le pays, et avant que régime soviétique ne réoccupe le territoire de la Lettonie, avec l’espoir d’un soutien des alliés occidentaux qui étaient en train de gagner la guerre mondiale. Mais, afin de ménager Moscou, ce soutien n’est jamais venu.
Certains partisans du LCP ont pris le maquis dans les forêts du pays et se sont battus pendant plusieurs années. En 1949 (à nouveau un 17 mars), 24 partisans, réfugiés dans un bunker, livrèrent leur dernière bataille contre 760 hommes de la Tcheka (la police politique russe). 15 partisans sont morts, neuf ont été capturés. Cette ultime bataille, désespérée, fait de la date du 17 mars un double symbole d’une résistance à la fois politique et militaire contre les deux ennemis mortels de l’époque, les nazis et les Soviétiques.
En 2023, alors qu’une guerre déclenchée par Moscou, se déroule non loin des frontières de la Lettonie, un pays où vit une très importante communiste russe, ce genre de commémoration prend une dimension particulière. Le souci du gouvernement letton est que cette commémoration soit celle de tout le pays et non celle de l’extrême droite et des courants les plus nationalistes comme c’est le cas du défilé du 16 mars dans les rues de Riga.
Ce vendredi 17 mars à 17h00, un événement solennel dédié à la mémoire du Mouvement de la Résistance nationale se tient sur la place Brivibas, à Riga.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
16 février : la fête nationale de la Lituanie
La Lituanie fête son indépendance, pas celle du 11 mars 1990 quand le pays s’est séparé de l’URSS, mais celle du 16 février 1918 quand le pays a échappé à l’emprise russe. Le nom officiel de cette ce jour férié est Restauration de l’État lituanien. Les puristes parlent d’une renaissance de la Lituanie…
La Lituanie fête son indépendance, pas celle du 11 mars 1990 quand le pays s’est séparé de l’URSS, mais celle du 16 février 1918 quand le pays a échappé à l’emprise russe. Le nom officiel de ce jour férié est L’anniversaire de la restauration de l’État lituanien (Lietuvos valstybės atkūrimo diena). La Lituanie est le seul pays balte à pouvoir affirmer cela car il a existé, jadis, un État Lituanien médiéval, apparu en 1253 qui dura jusqu’en 1385. Plus tard, la Lituanie et la Pologne ont vécu en symbiose, formant un État commun durant plusieurs siècles. Elles ont disparu ensemble, en 1795, et ont recouvré leur indépendance la même année, en 1918. Pour la Lituanie, l’indépendance a été reconnue par la Russie le 16 février 1920 (deux ans après sa proclamation) mais sera anéantie le 15 juin 1940 par l’armée soviétique qui occupera le pays et y demeurera pendant 50 ans (jusqu’en 1990).
Chaque 16 février, après un hissé de drapeau, un défilé de jeunes est organisé dans la capitale. Tout le monde est invité à le rejoindre à 10 heures sur la place de la Cathédrale de Vilnius. Les jeunes marchent ensuite jusqu’au cimetière Rasų, où ils rendent hommage à la mémoire des signataires en lisant l’Acte d’indépendance de 1918. Un autre événement traditionnel a lieu dans la rue Pilies devant la Maison des signataires. En soirée (dès 17 heures) il y aura des bûchers de la liberté sur l’avenue Gedimino à Vilnius. Ils sont allumés très officiellement par des personnes désignées comme méritantes aux yeux des autorités.
C’est aussi symboliquement, un 16 février, en 1949, que divers mouvements de résistance à l’occupation soviétique se sont rassemblés sous la conduite du général Jonas Žemaitis. Ce chef de la résistance lituanienne œuvrera dans la clandestinité jusqu’à son arrestation en 1953, suite à une trahison. Il sera condamné à mort et exécuté le 26 novembre 1954 à la prison de Boutyrka, à Moscou. Les discours officiels du 16 février lui font toujours une petite place.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
5 février : le Pakistan se mobilise pour le Cachemire
Le jour est férié aujourd’hui au Pakistan, c’est la Journée de solidarité avec le Cachemire, un point chaud de la région, partagé par le Pakistan, l’Inde et même la Chine.
Le jour est férié aujourd’hui au Pakistan, le 5 février est la Journée de solidarité avec le Cachemire ( یوم یکجہتی کشمیر ). À cette occasion, le Premier ministre Imran Khan s’adresse à l’Assemblée législative de Muzaffarabad pour exprimer son soutien au peuple opprimé du Cachemire. Des chaînes humaines seront formées aux points de Kohala, Mangla, Holar et Azad Pattan reliant le Pakistan et l’Azad Kashmir. À Lahore, les citoyens forment une chaîne humaine à D-Chowk pour exprimer leur solidarité avec leurs frères cachemiris opprimés. Une minute de silence est observée à 10h00 dans tout le pays.
Le problème remonte à l’indépendance des deux pays donc, à la partition des Indes anglaises, en août 1947. Le maharadjah de l’époque, un hindou, régnait sur une population à 75% musulmane. Son idée était de ne rejoindre ni l’Inde ni le Pakistan mais de proclamer l’indépendance du Cachemire, ce qu’il fit. Il rêvait de faire de ce petit pays de 10 millions d’habitants, au milieu des montagnes, avec un potentiel touristique évident, la « Suisse du sous-continent ». On ne l’a pas laissé faire, le Cachemire a été attaqué à la fois par des commandos pakistanais et des bataillons indiens. En octobre, le souverain se voit contraint de demander assistance à l’Inde. Le Pakistan ne renonce pas pour autant. La guerre dure jusqu’au cessez-le-feu du 1er janvier 1949. La ligne de front n’a pas bougé depuis.
Le Pakistan occupe une partie du Cachemire qu’il désigne comme l’Azad Kashmir (« Cachemire libre ») et que les Indiens appellent POK (Pakistan Occupied Kashmir). Quant au reste du Cachemire, il a été intégré à l’Union indienne, sous le nom de Jammu-et-Cachemire (on lui a adjoint des régions non musulmanes afin de réduire la proportion des musulmans qui n’est plus que des deux tiers aujourd’hui) mais avec un statut spécial d’autonomie. Ce statut lui a été brutalement retiré en le 5 août 2019 par le gouvernement ultranationaliste de l’Inde. Le pays vit des deux côtés de la ligne de 1949, sous régime militaire. Ce qui n’empêche pas le terrorisme de se développer. Le Cachemire est un point chaud de la région. Une petite partie de l’ancien État princier du Cachemire est même occupée aujourd’hui par l’armée chinoise. Ce petit pays qui rêvait d’être un petit État neutre et touristique est aujourd’hui l’épicentre de toutes les tensions dans la région.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 4 février 2021