L’Almanach international

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1735, France, Corse, 8 décembre Bruno Teissier 1735, France, Corse, 8 décembre Bruno Teissier

8 décembre : la fête nationale des Corses

Le 8 décembre s’est imposé depuis deux ou trois décennies comme la fête nationale de la Corse. Ses racines remontent au XVIIIe siècle mais la tradition, oubliée pendant deux siècles, n’a été réinventée que récemment.

 

Le 8 décembre s’est imposé depuis deux ou trois décennies comme la fête nationale de la Corse (a Festa di a nazione corse). Les racines toutefois sont beaucoup plus anciennes. Tout remonte à la révolte des Corses contre Gênes qui a débuté en 1729. La Corse à l’époque dépendait de la République de Gênes. Après avoir appelé la France et l’Autriche sans grand succès pour mater l’insurrection, Gênes finit par lâcher prise en 1735.

Selon la légende, le 8 décembre 1735, les principaux chefs de la lutte corse contre l'occupation génoise, se seraient réunis dans un couvent franciscain de Castagniccia, formant une assemblée qui prononçait la volonté d'indépendance de l’île. C’est une légende car il ne s’est rien passé précisément le 8 décembre de cette année-là.

C’est au début de l’année 1735 que la Corse se proclame indépendante et promulgue une constitution qui place l’île sous la protection de la Vierge, celle-ci était patronne de l’île depuis 1736. Ce texte du 30 janvier 1735 déclarait alors  : « (...) nous décidons que tous, les armes et les drapeaux dans notre dit royaume, soient empreints de l'image de l'Immaculée Conception, que la veille et le jour de sa fête soient célébrés dans tout le royaume avec la plus parfaite dévotion (...) ». Ainsi le 8 décembre (l’Ottu di dicembri) devenait la fête de la nation corse. C’est à cette occasion qu’un chant religieux célébrant la Vierge Marie fut choisi comme hymne national, le Dio vi Salvi Regina (« Dieu vous garde, Reine »), composé au début du XVIIIe siècle par le jésuite napolitain Francesco de Geronimo.

Cet attachement de la Corse à l’Immaculée conception (Immaculata Cuncezziò) est d’ailleurs bien antérieure à celle du reste de l’Église catholique car c’est en 1854 seulement que cette  vieille fête, un peu oubliée, a été érigée en dogme par le pape Pie IX, avec la date du 8 décembre. 

Pourquoi ce choix de la Vierge qui contrarie ceux qui préféreraient une référence plus laïque ? Probablement est-ce un emprunt à la République de Gênes où elle était particulièrement vénérée. Ensuite, plus tard, quand la République française s’est voulue laïque, la Corse restée très catholique, a vu dans cette référence religieuse un moyen de se distinguer du continent et d’affirmer son identité propre.

On le sait, l’indépendance de la Corse a tourné court, après quelques retournements de situation, la France prit le contrôle de l’île de Beauté en 1769. Cette fête du 8 décembre tombera alors quasiment dans l’oubli pendant deux siècles, pour ne réapparaître que très discrètement dans les années 1970, dans le cadre du Riacquistu, « la réappropriation » par les Corses de leur passé culturel. Un semblable processus a eu lieu dans de nombreuses régions de France à cette époque, mais en Corse, il a évolué en revendication politique. C’est en 1981 que le mouvement autonomiste Unione di u populu corsu (« Union du peuple corse ») a commencé à revendiquer la date du 8 décembre et à lui donner une valeur politique.

L’adhésion à cette date ne fut pas immédiate, beaucoup auraient préféré fêter le 15 juillet, jour anniversaire de la proclamation de Pasquale Paoli comme chef de la nation corse en 1755, ce qui était politiquement beaucoup plus fort qu’une fête religieuse ressortie de la naphtaline. Mais les mouvements nationalistes, toujours très divisés, s’en sont tenus à la tradition, même s’il s’agit d’une tradition réinventée. Il y a quelques années, l’historien bastiais, Hubert Lenziani a exhumé une autre date dans un article qui relatait l'Assemblée d'Orezza de 1790 : « Une proposition émanant d’un représentant dénommé Pietri propose que le 30 novembre, faisant allusion à l’année 1789, date d’adhésion de la Corse à l’Imperium français, soit décrété fête nationale de la Corse. Ceci est voté à l’unanimité ». D’autres dates auraient pu s’imposer…

L’attachement à faire du 8 décembre un jour férié ne date véritablement que du début du XXIe siècle. Depuis quelques années, beaucoup de commerces corses tirent leur rideau ce jour-là. L'université de Corse-Pascal-Paoli de Corte a été pionnière en accordant la journée du 8 décembre aux étudiants dès 1998. Appuyée par les tenants locaux de la laïcité, l’Éducation nationale n’a jamais cédé pour les autres établissements. Mais face à l’absentéisme des lycéens les plus militants, elle a fini par accepter, en 2004, qu’au sein des établissements scolaires la journée du 8 décembre soit consacrée au patrimoine linguistique et culturel de la Corse, tout en laissant une grande autonomie aux lycéens pour l’organiser. C’est aussi une manière d’intégrer à la culture locale les nombreux lycéens issus de l’immigration, d’autant qu’en Corse le 8-Décembre a aujourd’hui largement perdu son caractère religieux. Même si, désormais, c’est généralement autour du 8 décembre que s’ouvrent les marchés de Noël, une tradition récemment importée du continent.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 8 décembre 2024

 
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1990, Albanie, jeunesse, Chute du communisme, 8 décembre Bruno Teissier 1990, Albanie, jeunesse, Chute du communisme, 8 décembre Bruno Teissier

8 décembre : la journée de la jeunesse albanaise prétexte à des affrontements politiques

L’Albanie rend hommage à sa jeunesse, en particulier aux étudiants qui le 8 décembre 1990, ont pour la première fois défié le pouvoir communiste dans les rues et très rapidement obtenu sa chute. Mais la préoccupation de la jeunesse d’aujourd’hui n’est plus celle de l’époque du Mouvement de décembre et la Journée de la jeunesse prend une tournure politique particulière où droite et gauche rivalisent pour tenter de la la séduire.

 

L’Albanie rend hommage à sa jeunesse, en particulier aux étudiants qui le 8 décembre 1990, ont pour la première fois défié le pouvoir communiste dans les rues et très rapidement obtenu sa chute. Mais la préoccupation de la jeunesse d’aujourd’hui n’est plus celle de l’époque du Mouvement de décembre et la Journée de la jeunesse (Dite e Rinise) prend une tournure politique particulière où droite et gauche rivalisent pour tenter de la la séduire.

« Nous voulons vivre comme dans le reste de l’Europe », tel a été le slogan de la manifestation étudiante du 8 décembre 1990 dans les rues de Tirana, alors que partout, ou presque, sur le continent les régimes communistes sont récemment tombés. L’Albanie, isolée depuis les années 1960, semblait avoir oublié le cours de l’histoire. Forts de cette première audace, ils sont plus de 3 000 manifestants deux jours plus tard. Ramiz Alia, le communiste réformateur au pouvoir depuis 1985 reçoit une délégation d’étudiants et se voit contraint de leur céder l’autorisation de créer des formations politiques indépendantes du Parti communiste et la promesse d’élections libres. De 1945 à 1989, seules les listes du PC étaient autorisées à se présenter à des scrutins sans choix. Dès le lendemain, le Parti démocratique était fondé. Les élections auront lieu en mars 1991. Les communistes restent au pouvoir, mais devront le partager avec l’opposition dès le mois de juillet alors que le pays sombre dans le chaos. Tout est allé très vite. La statue de Staline, une des dernières d’Europe, fut déboulonnée le 20 décembre 1990, deux mois avant celle d’Enver Hodja, l’ancien dictateur, mort en 1985.

Un quart de siècle plus tard, les étudiants de 1990 ont pris de l’âge. Certains sont arrivés au pouvoir sous la conduite de Sali Berisha (Parti démocratique), et ont géré le pays pendant des années. C’est d’ailleurs Sali Berisha, premier ministre qui a fait de la Journée de la jeunesse (Dite e Rinise) un jour férié, en 2010, pour le vingtième anniversaire de la chute du régime communiste.

Les jeunes d’aujourd’hui ne sont pas dans la vénération de leurs aînés qui leur ont laissé un pays où les inégalités ont explosé après 25 ans de politique néolibérale. La journée du 8 décembre souligne les fractures et contradictions du paysage politique. Le Parti démocratique, devenu un parti conservateur classique, a fait du 8 décembre une occasion de surfer sur les frustrations de la population en organisant de grandes manifestations politiques : en 2015, plusieurs milliers de militants de droite se répandaient dans les rues de Tirana pour protester contre la gauche au pouvoir, pensant rejouer la scène de 1990, mais en y ajoutant des violences contre les bâtiments publics. Sauf que le Parti socialiste est arrivé au pouvoir en 2013 à l’issue d’élections libres, élu par des citoyens déçus par la gestion du Parti démocratique.

Le soir du 8 décembre, un grand concert est organisé place de la Démocratie par le ministère de la Culture. Comme chaque année, de nombreux jeunes du Kosovo sont invités pour l’occasion. Le reste de la journée, des rassemblements politiques sont proposés aux jeunes, comme aux plus vieux, par le Parti socialiste. Mais, après dix ans de pouvoir d’Edi Rama, le pouvoir socialiste s’est quelque peu sclérosé et la jeunesse ne s’y reconnaît plus vraiment.

Ce même jour, le leader historique du PD, Sali Berisha, visite le mémorial d'Azem Hajdari, figure clé du Mouvement de décembre et député du PD, mystérieusement assassiné à Tirana en 1998. Mais, Berisha a perdu la main. Le principal parti d’opposition est aujourd’hui dirigé par son rival, Lulzim Basha, ancien ministre et ancien maire de Tirana. C’est lui qui tente aujourd’hui de rassembler la jeunesse pour proposer une alternance au gouvernement actuel. Le 8 décembre est aujourd’hui, bien plus une journée d’affrontement politique que la commémoration du Mouvement de décembre 1990. La jeunesse albanaise trouvera-t-elle sa voie entre un parti conservateur plein de promesses mais dont la gestion du pays a été, en son temps, catastrophique et un parti socialisme qui avait redressé la situation mais qui, à son troisième mandat, a dérivé vers l’autocratisme ?

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 7 décembre 2023

 

Le 8 décembre 1990

Lulzim Basha, le 8 décembre 2022

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Bulgarie, 8 décembre, Macédoine du Nord, orthodoxes Bruno Teissier Bulgarie, 8 décembre, Macédoine du Nord, orthodoxes Bruno Teissier

8 décembre : la Saint-Clément, fête de l’identité macédonienne

Le 8 décembre est férié en Macédoine du Nord. La fête repose sur le personnage de Clément d’Ohrid, saint patron du pays à l’origine de profondes controverses identitaires et religieuses avec les voisins Grecs, Bulgares et Serbes.

 

Le 8 décembre est férié en Macédoine depuis 2007. La fête est récente, mais elle repose sur le personnage de Clément d’Ohrid qui nous fait remonter aux origines des identités macédonienne et bulgare. Les deux pays voisins se disputent des éléments de leur culture commune, c’est le cas de ce saint qui à la fois le premier évêque orthodoxe bulgare et le saint patron de la république de Macédoine du Nord.

La toute première université du monde slave est celle d’Ohrid (ville de la Macédoine occidentale), fondée en 886 par Clément sur ordre de Boris, le tsar de Bulgarie. L’établissement, aujourd’hui en ruine, a eu jusqu’à 3500 étudiants et un rayonnement considérable pendant des siècles.

Un millénaire plus tard, en 1888, quand la Bulgarie moderne a décidé de créer sa première université, elle la fonde symboliquement le 8 décembre, jour de la Saint-Clément et, bien sûr, elle sera baptisée Saint-Clément-d’Ohrid (Свети Климент Охридски). Ce jour est aujourd’hui en Bulgarie, la fête des étudiants de toutes les universités du pays. Mais, c’est la Macédoine qui a fait du 8 décembre une quasi-fête nationale, un jour férié et chômé. Aujourd’hui, l’Assemblée nationale de Skopje décerne le prix Saint-Clément qui recompte des citoyens méritants dans les domaines des arts, de la culture ou du sport. La célébration centrale a lieu à Skopje devant le monument de saint Kliment Ohridski dans la cour de la Bibliothèque nationale et universitaire de Skopje, portant son nom.

La Saint-Clément (празникот Свети Климент Охридски) est aussi une fête religieuse en Macédoine où on fête le saint patron de l’Église orthodoxe macédonienne, une église longtemps paria de l’orthodoxie. Créée en 1967, elle n’a été reconnue comme légitime et membre de la communion orthodoxe par le Patriarcat de Serbie et le Patriarcat œcuménique de Constantinople qu’en mai et juin 2022.

C’est sous la pression des Grecs qu’en 1767, l’archevêché d’Ohrid avait été supprimé et les populations locales rattachées à l’église orthodoxe de Serbie. Dans le cadre de la Yougoslavie communiste, la Macédoine a été érigée en réplique distincte de la Serbie et en 1967, l’église locale s’était déclarée « autocéphale ». Une déclaration indépendance qui ne fut acceptée ni par les Serbes ni par les Bulgares ni par aucune église orthodoxe jusqu’en 2022. Cette fête officielle du 8 décembre était un pied de nez adressé par les Macédoniens à tous leurs voisins.

Créée de toutes pièces pour célébrer le quarantenaire de l’autocéphalie macédonienne, lafête du 8 décembre est aussi devenue une fête populaire, celle de la culture macédonienne que les citoyens de la Macédoine du Nord aimeraient mieux reconnue par leurs voisins, aussi bien les Grecs qui leur contestent leur nom, que les Bulgares qui minimisent leur singularité culturelle ou que les Serbes qui leur ont très longtemps refusé indépendance politique et religieuse.

Très populaire, Saint Clément d’Ohrid (Свети Климент Охридски) est à l’origine de la naissance de nombreux petits Clément en Macédoine. Le saint est décédé en 916 et en 2016, on a célébré le 1100e anniversaire de son décès. Ses reliques reposent dans le monastère Saint-Pantaleion d’Ohrid, elles sont promenées dans les rues de la ville lors de chaque fête, en particulier pour la Saint-Clément. L’Église catholique le fête le 27 juillet et les orthodoxes, le 25 novembre du calendrier julien (celui que suit l’Église macédonienne), une date qui correspond au 8 décembre du calendrier grégorien (celui de l’Église bulgares et des autorités civiles macédoniennes).

La ville d’Ohrid, jadis considérée comme la Jérusalem orthodoxe, est aujourd’hui un modèle d’entente entre les religions. Les deux tiers de la population y sont orthodoxes, le reste est musulman. Lors de crises, à l’échelle du pays entre Macédoniens et Albanais, Ohrid a été plusieurs fois le théâtre de négociations entre les deux communautés.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 

La statue de saint Clément, à Ohrid, Macédoine du Nord

Festival folklorique à Ohrid

Écoliers bulgares le jour de la Saint-Clément

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1972, 2002, Caraïbes, Cuba, 8 décembre Bruno Teissier 1972, 2002, Caraïbes, Cuba, 8 décembre Bruno Teissier

8 décembre : les Caraïbes anglophones célèbrent 50 ans de collaboration avec Cuba

Voilà 50 ans jour pour jour, quatre petits États des Caraïbes bravaient Washington et nouaient des relations avec Cuba. De cet élan naîtra le Caricom qui regroupe 15 pays, dont les dirigeants sont aujourd’hui réunis à la Barbade autour du président cubain.

 

C’est une tradition, chaque 8 décembre depuis vingt ans, 15 États non hispanophones des Caraïbes se réunissent avec les représentants de Cuba pour un Journée Caricom-Cuba. La première fois, c’était à La Havane, le 8 décembre 2002. Cette année-là, on célébrait le trentième anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques, le 8 décembre 1972, entre La Havane et quatre pays nouvellement indépendants du Royaume-Uni : la Barbade, le Guyana, la Jamaïque et Trinité-et-Tobago. La décision était courageuse car elle a été prise en dépit des pressions concertées de l'Organisation des États américains (OEA) et du gouvernement des États-Unis pour imposer une politique d'isolement, à l'échelle du continent, au Cuba révolutionnaire.

L’anniversaire est d’autant plus important que cet élan de solidarité avec Cuba, vécu comme un défi à l’égard des États-Unis, ne s’est pas arrêté là. Les quatre petits États en ont entraîné d’autres de la région. Et, l’année suivante, en juillet 1973, ils étaient quatorze à participer à la fondation de la Communauté des Caraïbes (Caricom) en juillet 1973, un mécanisme d'intégration auquel appartiennent également Antigua-et-Barbuda, les Bahamas, le Belize, la Dominique, la Grenade, Haïti, Monserrat, Sainte-Lucie, Saint-Kitts-et-Nevis, Saint Saint-Vincent-et-les-Grenadines et Surinam. La Caribbean Community a aujourd’hui son siège à Georgetown au Guyana. Aux Quinze membres, s’ajoutent des membres associés : Anguilla, les Bermudes, les Îles Caïmans, les Îles Vierges britanniques, les Îles Turques-et-Caïques (tous des territoires britanniques). Le tout représente près de 20 millions d’habitants. Hormis au Guyana et en Haïti, tous sont anglophones.

La CARICOM a maintenu une politique et des relations dignes de bon voisinage avec Cuba. Et Fidel Castro a toujours été prompt à envoyer son aide matérielle et humaine (notamment ses brigades de médecins) pour faire face à des événements qui touchaient un pays de la région. Aujourd’hui, plus de deux mille médecins, infirmières, entraîneurs sportifs, ingénieurs et enseignants cubains travaillent dans les pays qui composent la Communauté caribéenne. Il y a actuellement 851 étudiants caribéens à Cuba et plus de 6 000 diplômés caribéens des universités cubaines depuis l'arrivée des premiers étudiants.

Un hommage particulier est rendu aujourd’hui aux dirigeants de la Jamaïque (Michael Manley), de Trinité-et-Tobago (Eric Williams), de la Guyane (Forbes Burnham), et la Barbade (Errol Barrow) qui sont à l’origine de la décision historique dont on fête aujourd’hui le 50e anniversaire à la Barbade, en présence du président cubain, Miguel Díaz-Canel.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 7 décembre 2022

 
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1980, États-Unis, chansons, artiste, 8 décembre Bruno Teissier 1980, États-Unis, chansons, artiste, 8 décembre Bruno Teissier

8 décembre : la mémoire de John Lennon

Des centaines, voire des milliers de fans, nostalgiques et émus, viennent commémorer en chanson l’assassinat de John Lennon, le 8 décembre 1980

 

Chaque année, le 8 décembre, des centaines, voire des milliers de fans, nostalgiques et émus, viennent commémorer en chanson l’assassinat de John Lennon, l’un des artistes les plus populaires du XXe siècle, fondateur des Beatles, groupe musical anglais au succès planétaire.

John Lennon a été assassiné le soir du 8 décembre 1980, au pied de son immeuble new-yorkais, le Dakota building où il avait acheté plusieurs appartements en 1973.  Sa veuve, Yoko Ono y vit toujours. Elle ne participe pas à la commémoration du 8 décembre, souvenir terrible pour elle qui fut témoin de la scène du meurtre de son compagnon, tué à bout portant de 4 balles. Sans raisons particulières, si ce n’est un irrépressible besoin de notoriété de la part de l’assassin, un paumé venu tout exprès d’Hawaï pour commettre son crime. Yoko Ono préfère assister à la fête du 9 octobre donnée pour l’anniversaire de John Lennon. Chaque année, à ces deux dates, des musiciens, entourés d’une foule d’admirateurs bravant le froid qui peut être vif en décembre, se rassemblent pour chanter tous en chœur jusque tard dans la nuit. Les chansons les plus célèbres de l’artiste. Imagine, le titre mythique écrit en mosaïque de marbre d’Italie, offert par la ville de Naples, au cœur du mémorial, est un incontournable. Mais aussi, Strawberry Fields Forever, la chanson culte, hymne à l’enfance et à la culture pop qui a donné son nom au mémorial Lennon conçu dans un coin de Central Park, juste en face du Dakota, entre la 71e rue et la 74e. Une plaque de bronze liste les 120 pays qui ont planté des fleurs ou donné de l’argent pour l’entretien de la zone dédiée à cet artiste symbole de l’époque peace and love. Hors des jours d’anniversaire, ce lieu est conçu comme un jardin méditatif de paix. Chaque année, un million de visiteurs y passe quelques instants.

Ce même soir du 8 décembre, la tour de lumière de l’île de Viðey au large de Reykjavik, en Islande, s’éclairera pour la dernière fois. Le monument, en forme de sculpture de lumière, inauguré le 9 octobre 2007, est appelé Imagine Peace Tower. Son puissant faisceau lumineux est éclairé en direction du ciel tous les soirs du 9 octobre au 8 décembre. En 2000, le 8 décembre, Fidel Castro lui-même est venu inaugurer une statue de John Lennon en bronze, assis sur un banc du parc qui porte son nom, à La Havane. 

Le 8 décembre est aussi une date importante ailleurs dans le monde. Vous le lirez dans le livre de Jean-François Bernou

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 7 décembre 2021

 

Le mémorial de John Lennon, à Central Park, New York City

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1919, Uruguay, vacances, 8 décembre Bruno Teissier 1919, Uruguay, vacances, 8 décembre Bruno Teissier

8 décembre : en Uruguay, la très officielle fête des plages ouvre la saison des bains de mer

En Uruguay, dans l’hémisphère sud, c’est la saison touristique estivale qui commence, elle se terminera à Pâques. Elle débute très officiellement chaque 8 décembre, avec la Fête des plages (Día de las Playas). Longtemps, la journée a été fériée, mais ce n’est plus le cas depuis quelques années.

 

En Uruguay, dans l’hémisphère sud, c’est la saison touristique estivale qui commence, elle se terminera à Pâques. Elle débute très officiellement chaque 8 décembre, avec la Fête des plages (Día de las Playas). Longtemps, la journée a été fériée, mais ce n’est plus le cas depuis quelques années.

Cette journée des plages est inscrite dans la constitution. En effet, en 1919, l’Uruguay a adopté un nouveau texte constitutionnel instaurant une séparation de l’Église et de l’État, plus stricte encore que la loi française de 1905 puisqu’elle prévoit un changement d’appellation des jours fériés d’origine religieuse. Ainsi, le 25 décembre demeure férié, mais est appelé Fête des familles ; le 6 janvier est désormais connu comme la Fête des enfants ; la semaine de Pâques est une période de congés dite Semaine du Tourisme... quant à l’Immaculée Conception, compte tenue de la saison, elle est devenue la Fête des plages.

En Amérique latine, l’Uruguay est une exception, l’Église catholique n’y a jamais eu le poids social qu’elle a dans le reste du continent. Cela dit, il ne faut pas croire que l’Église y soit totalement effacée, bien au contraire, elle a même réinvesti la sphère publique au cours des dernières décennies. Le 8 décembre, dans tout le pays, on inaugure très solennellement la saison balnéaire par une bénédiction des eaux à l’initiative des autorités catholiques. À Montevideo, vers 9 heures, une procession de fidèles conduite par l’évêque part de la cathédrale en direction de la plage où une cérémonie religieuse est organisée. En Uruguay, c’est ainsi que débute la saison des bains de mer.

Depuis quelques année, cette journée du 8 décembre est aussi l’occasion d’un grand nettoyage des 220 km de plage que compte le pays, sans compter le littoral de l’estuaire du fleuve Uruguay. Des centaines de bénévoles munis de gants en caoutchouc et de sacs en plastique passent la matinée à ramasser les déchets. Les municipalités de Montevideo et Punta del Este sont particulièrement bien organisées pour cette collecte encouragée par des ong à l’échelle mondiale. Dans certaines localités, le nettoyage se fait au cours du week-end précédant ou suivant le 8 décembre.

En Argentine, où le 8 décembre est toujours dédié à l’Immaculé Conception, la journée est toujours fériée et chômée, comme le 7 décembre offert cette année par le gouvernement. Pour ce pont de quatre jours, ce sera, on s’en doute, la ruée vers les plages.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 7 décembre 2020

 
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Punta del Este, la célèbre station balnéaire uruguayenne

Punta del Este, la célèbre station balnéaire uruguayenne

Une équipe de bénévoles pour le nettoyage des plagesPour nous aider à faire vivre l’Almanach BiblioMonde, pensez à un petit don de temps en temps. Vous pouvez le faire sur Tipeee

Une équipe de bénévoles pour le nettoyage des plages

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France, Fête des lumières, Catholiques, 8 décembre Bruno Teissier France, Fête des lumières, Catholiques, 8 décembre Bruno Teissier

8 décembre : les Lyonnais fêtent les lumières

Près de trois millions de visiteurs sont attendus ce week-end pour admirer les créations d’artistes de toutes sortes, plasticiens, vidéastes, éclairagistes, architectes qui ont fait de la ville, de ses monuments, de ses fleuves leur terrain de jeu pour un spectacle éphémère mais ô combien grandiose !

 

Près de trois millions de visiteurs sont attendus ce week-end pour admirer les créations d’artistes de toutes sortes, plasticiens, vidéastes, éclairagistes, architectes qui ont fait de la ville, de ses monuments, de ses fleuves leur terrain de jeu pour un spectacle éphémère mais ô combien grandiose ! La fête des Lumières ou Fête des Illuminations comme l’on disait autrefois, investit aussi les réseaux sociaux : facebook, twitter donnent à l’événement un retentissement international, relayé par les nombreux Lyonnais de l’étranger qui célèbrent l’événement à leur manière. Après une année d'interruption, les autorités locales ayant cédé à la peur des attentats, la fête reprend, mais confiée à une partie de la ville. La Fête des Lumières se déroule du jeudi 7 au Dimanche 10 décembre 2017.

Il n'y a pas qu'à Lyon ! Vous le lirez dans le livre de Jean-François Bernou

En France, aujourd'hui, le 8 décembre évoque avant tout la fête des Lumières de Lyon. Jean-François Bernou nous raconte les origines alambiquées de cette manifestation artistique et populaire, mais aussi religieuse.

Car cette date en recouvre une autre, propre aux pays catholiques, l'Immaculée Conception, notion que nous explique Pascal Mallen-Barret. Le 8 décembre, nous conduira en Amérique latine à la découverte de quelques Vierges très populaires et de divinités brésiliennes d’origine africaine. En Uruguay, ce jour est celui de l’ouverture de la saison balnéaire. La même référence religieuse nous mènera également à Strasbourg pour évoquer la naissance du drapeau européen.

Chaque 8 décembre, à New York, on chante en mémoire d’un saint et martyr de la culture pop, John Lennon. En Finlande, on se souvient de Sibelius, le musicien national. En Macédoine, une fête récente évoque saint Clément. En Albanie, la date du 8 décembre est très clivante sur le plan politique…

Nous terminerons ce tour du monde au Japon où l'on célèbre l'Illumination du Bouddha, une fête de lumière qui ne s’affiche pas sur les murs comme à Lyon, mais qui demeure spirituelle et intérieure.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 7 décembre 2018

 
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