L’Almanach international

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1572, Russie, orthodoxes, 21 juillet Bruno Teissier 1572, Russie, orthodoxes, 21 juillet Bruno Teissier

21 juillet : Notre-Dame de Kazan, icône russe

Les Russes vénèrent Notre-Dame de Kazan, une icône (miraculeuse bien sûr) qui date de 1572 et à laquelle deux cathédrales sont consacrées : celles de Moscou et de Saint-Petersbourg.

 

Les Russes vénèrent Notre-Dame de Kazan (Казанская Богоматерь), une icône (miraculeuse, bien sûr) qui daterait du XIIIe siècle et à laquelle deux cathédrales sont consacrées : celle de Moscou et celle de Saint-Petersbourg. En 1572, le tsar Ivan le Terrible battait les Tatars du royaume de Kazan. Considérant comme miraculeuse cette victoire sur un ennemi aussi acharné, il ordonnera aussitôt que l’on construise une cathédrale à Kazan, capitale de cet État musulman. Il avait mis le feu à toute la ville, la légende raconte que l’icône serait apparue en songe à une fillette qui permit de la localiser. Le monastère où elle se trouvait aurait brûlé mais l’icône aurait été retrouvée intacte sous les cendres.

Ce jour du 21 juillet (8 juillet du calendrier julien) est aussi connu en Russie comme "Jour de l’Unité". À cette occasion, les autorités russes commémorent les soldats tombés pour défendre leur pays (ou entraînés dans l’agression d’un pays voisin).

La précieuse icône a été dérobée le 29 juin 1904 du monastère où elle se trouvait et elle n’a jamais été retrouvée. Certains Russes datent de cette disparition, le début de leurs malheurs (révolutions de 1905, 1917, famines, guerres...).  Il est vrai qu’elle a été invoquée à de multiples reprises dans l'histoire russe, notamment pour se prémunir des invasions étrangères. Dimitri Pojarski, le libérateur de Moscou en 1612, ou le général Koutouzov, le vainqueur de Napoléon s’en sont remis à elle, dit-on. Aujourd’hui, on vénère des copies plus ou moins anciennes. L’une d’elles datant du XVIIIe siècle et qui avait fui la Russie en 1917, a été offerte au Patriarcat de Moscou par le Vatican en 2004. Elle a trouvé sa place dans la cathédrale de Kazan le 21 juillet 2005. Jean Paul II espérait sans doute, par ce geste, se faire inviter en Russie. Ce qui, pour des raisons géopolitiques, ne s’est pas fait. Le projet s’étant heurté à l’opposition catégorique du patriarche russe Alexis II.

À noter que ND de Kazan est fêtée deux fois, le 8/21 juillet et le 22 Octobre/4 novembre.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 20 juillet 2024

 
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1389, Serbie, Kosovo, orthodoxes, 28 juin, Bataille célèbre Bruno Teissier 1389, Serbie, Kosovo, orthodoxes, 28 juin, Bataille célèbre Bruno Teissier

28 juin : Vidovdan, la date sacrée des Serbes

Beaucoup de peuples fêtent des victoires, les Serbes ont fait d’une défaite leur date sacrée. C’était en 1389, l’armée du prince Lazare était écrasée par les forces ottomanes qui s’établissaient dans la région pour cinq siècles. La bataille a eu lieu à Kosovo Polje le 15 juin du calendrier julien, jour de la Saint-Guy (Vidovdan) pour les orthodoxes.

 

Beaucoup de peuples fêtent des victoires, les Serbes, eux, ont fait d’une défaite leur date sacrée. C’était en 1389, l’armée du prince Lazare était écrasée par les forces ottomanes qui s’établissaient dans la région pour 5 siècles. La bataille a eu lieu à Kosovo Polje le 15 juin du calendrier julien, jour de la Saint-Guy (Vidovdan) pour les orthodoxes.

Chaque 28 juin du calendrier grégorien, un grand rassemblement se forme sur le lieu de la bataille. C’est là que Slobodan Milosevic, le 28 juin 1989, avait prononcé un discours mémorable, début de son ascension politique et d’une fuite en avant nationaliste du peuple serbe. Aujourd’hui, la commémoration a lieu sous la surveillance de la police kosovarde. Ce matin, le patriache Irinej a prononcé une allocution au monastère Gracanica, enclave serbe entourée de fils barbelet, au sein du Kosovo. Tout ce que la Serbie compte d’ultranationalistes nostalgiques d’une grande Serbie mythique est présent, accompagné de hooligans et de fanatiques religieux  pour célébrer une date symbolique de l’identité serbe.

En 1876, c’est un 28 juin que le royaume de Serbie a déclaré la guerre à l’Empire ottoman. En 1914, c’est encore un 28 juin qu’un nationaliste serbe a assassiné l’archiduc François-Ferdinand d’Autriche ; ce fut un hasard du calendrier mais ce fut l’étincelle qui a déclenché la Première Guerre mondiale. En 1921, c’est  le 28 juin que le roi Alexandre Ier proclame la constitution d’un royaume qui deviendra la Yougoslavie. En 1948, c’est aussi la date de la rupture de l’URSS avec la Yougoslavie communiste, gage d’une indépendance inespérée pour cette dernière. C’est évidement un 28 juin qu’Émir Kusturica a choisi d’inaugurer sa ville hommage à Ivo Andric, érigé en symbole de la nation serbe… Si important soit-il, Vidovdan (Видовдан), n’est pourtant pas un jour férié en Serbie.

Quant à la fameuse bataille de Kosovo, elle fait l’objet en Serbie d’une véritable mystification historique. Le discours nationaliste serbe en fait une bataille de Serbes chrétiens contre Turcs musulmans. En réalité, un certain nombre de princes serbes et leurs troupes, combattaient aux côtés des Turcs contre l’armée du prince Lazar qui d’ailleurs n’était pas composée que de Serbes mais aussi de très nombreux Albanais, Valaques, Grecs... Et l’issue de la bataille n’est pas aussi claire que cela, les historiens ne sont pas en mesure de désigner clairement un vainqueur. La destinée de cette date est assez étonnante.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 27 juin 2024

 
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Grèce, armée, orthodoxes, 21 novembre Bruno Teissier Grèce, armée, orthodoxes, 21 novembre Bruno Teissier

21 novembre : l’armée grecque sous la protection de Marie

La religion est partout présente en Grèce, fêtes nationales  et célébrations religieuses sont toujours étroitement associées. C’est le cas de la Journée des Forces armées qui est célébrée en Grèce le 21 novembre, jour la Présentation de Marie au Temple, une des douze fêtes religieuses les plus importantes pour l’Église grecque.

 

La religion est partout présente en Grèce, fêtes nationales  et célébrations religieuses sont toujours étroitement associées. C’est le cas de la Journée des Forces armées (Ημέρα Ενόπλων Δυνάμεων) qui est célébrée en Grèce le 21 novembre, jour la Présentation de Marie au Temple  (Παρουσίαση της Παρθένου Μαρίας), une des douze fêtes religieuses les plus importantes pour l’Église grecque.

Cela n’a pas toujours été le cas. Longtemps, l’armées grecque a été célébrée le 15 août, jour de l’Assomption de la Vierge, une autre fête dédiée à Marie. Mais pendant la dictature militaire, de 1967 à 1974, elle avait été déplacée au 29 août, sous le nom de « Journée de la vertu militaire des Grecs ». Lors de célébrations martiales au stade Panathénaïque, la junte commémorait l’écrasement des maquis communistes du Gramos, en 1949, qui avait mis fin à la guerre civile. C’est en 1975, au retour de la démocratie, que la Journée des Forces armées a été placée le 21 novembre, la Vierge étant la sainte patronne des Forces armées grecques.

La journée débute à 8h. par une cérémonie de levée officielle du drapeau national sur l’Acropole, suivi d’une doxologie, à 10h30 en la cathédrale d'Athènes, présidée par l’archevêque d'Athènes et de toute la Grèce, Hieronymou II, en présence de la présidente de la République hellénique, Katerina Sakellaropoulou. Celle-ci se rend ensuite sur la tombe du soldat inconnu, place Syntagma, pour y déposer une gerbe à 11h30. En fin d’après-midi, à 17h09, descente officielle du drapeau du rocher de l’Acropole. À Athènes, la journée se termine par un concert retransmis en direct sur le site de l’État-major de La Défense nationale.

À cette occasion, une exposition des activités des Forces Armées et une présentation des écoles militaires se déroulent dans l'espace polyvalent de la station de métro "Syntagma". Elle s'adresse en particulier aux étudiants de tous niveaux d'enseignement, leur offrant une occasion unique de les informer sur la possibilité de faire carrière dans les Forces armées dans le cadre de leur orientation professionnelle. Dans le contexte de grande tension en Méditerranée orientale, l’armée joue un rôle très important en Grèce. Avec plus de 4% de son PIB consacrés aux dépenses militaires, la Grèce est le pays de l’Union européenne qui dépense le plus pour sa défense. Elle est aussi un des rares États européens à ne pas avoir supprimé le service militaire. En 2021, elle l’a fait passer de 9 à 12 mois. Car face aux menaces croissantes de la Turquie en mer Égée, la protection de la Vierge pourrait ne pas suffire.

La Présentation de Marie au Temple est l’une des rares fêtes célébrées le même jour par les chrétientés occidentales et orientales. Mais, il s’agit d’une fête non canonique, en effet, les Évangiles ne disent rien de l’enfance de Marie, la mère de Jésus. À la demande des fidèles, il a fallu postérieurement en inventer une. La tradition raconte que les parents de Marie, Anne et Joachim, décidèrent de présenter Marie au Temple juif car ils voulaient remercier Dieu de la naissance de leur fille alors qu’ils étaient âgés et ne pensaient plus pouvoir avoir d’enfant. Des auteurs inconnus donnent de nombreux détails de l’événement… En Orient, la fête est attestée dès le VIe siècle, mais le Vatican a attendu 1372 pour instaurer cette célébration qui demeure confidentielle dans le catholicisme. En revanche, dans le monde orthodoxe, en particulier en Grèce, elle fait partie des douze fêtes importantes qui rythme l’année religieuse. Elle est connue sous le nom de L'Entrée de la Vierge [au Temple] (Εισόδια της Θεοτόκου) ou de Présentation de la Vierge Marie (Παρουσίαση της Παρθένου Μαρίας). Beaucoup de localités, comme La Canée en Crète, lui réserve des festivités importantes. Quand à la sagesse paysanne, elle assure que le temps qui fait le 21 novembre se prolongera les quarante jours suivants.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 20 novembre 2023

 

La Présentation de la Vierge Marie, par Le Titien (1534-1538), Musée de l’Académie, Venise

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988, Russie, Ukraine, 28 juillet, orthodoxes Bruno Teissier 988, Russie, Ukraine, 28 juillet, orthodoxes Bruno Teissier

28 juillet : le baptême de la Russie ou celui de l’Ukraine ?

La Saint-Vladimir sert de prétexte à un nouveau jour férié en Russie, elle fait référence au baptême d’un prince de Kyiv (Kiev en russe) au Xe siècle, soit plusieurs siècles avant qu’une Russie n’apparaisse sur la carte de l’Europe sur un espace situé 800 km plus a nord. Les Ukrainiens de leur côté, célèbrent Volodymyr le Grand, fondateur de la Rus de Kyiv, présentée comme ancêtre de l’Ukraine.

 

Depuis 2009, le 28 juillet est une fête nationale en Russie, le pouvoir russe ayant décidé de célébrer le « baptême de la Russie » lequel serait intervenu un certain 28 juillet de l'an 988. Des célébrations religieuses, présidées par le patriarche de Moscou, se sont aussitôt déroulent à la fois à Kiev/Kyiv et à Moscou. Cependant, à partir du schisme de l’Église ukrainienne, en janvier 2019, cette célébration n’a fait qu’attiser les tensions entre les deux capitales.

On fête aujourd'hui le 1034e anniversaire du soi-disant « baptême de la Russie », dont on ne connait pas le jour exact. La date choisie par Poutine correspond au jour de la Saint-Vladimir, du nom du prince qui s’est fait baptiser. En réalité, la Russie n’existait pas encore à cette époque. En 988, c’est un prince de Kyiv (ou Kiev en russe) qui se faisait baptiser et non le fondateur de la Russie. Celle-ci n’apparaitra sur la carte que plusieurs siècles plus tard. Le lien de la Russie avec ce baptême d’un prince de Kyiv est une construction a posteriori de la propagande russe.

Poutine attache une grande importance à saint Vladimir (le prince a été canonisé) qui est aussi son propre saint patron. En 2016, il a inauguré avec le patriarche de l’Église orthodoxe, Cyrille, une immense statue de saint Vladimir Ier tout près de l’enceinte du Kremlin et du mausolée de Lénine. En 2018, Poutine a, à nouveau, participé à une cérémonie grandiose au pied de cette statue qui pourtant représente un prince de Kyiv et non un ancêtre de la Russie. L’Église orthodoxe russe est l’un des fers de lance de la réécriture de l’Histoire opérée par le Kremlin et des ambitions géopolitique du dictateur russe.

L’Ukraine n’entend pas se laisser dépouiller ainsi de sa mémoire. En 2021, lors de la célébration du 30e anniversaire de l'indépendance de l'Ukraine, Volodymyr Zelenskyy annonçait que le 28 juillet deviendrait un jour férié nommé Journée de l'État ukrainien. La première célébration a eu lieu le 28 juillet 2022, quelques mois après l’agression de Moscou. Désormais, l’Ukraine affirme que le prince de Kyiv, Volodymyr le Grand, (rebaptisé Vladimir ultérieurement par les Russes) a fondé les bases d’un État, la Rus de Kyiv, qui est tout simplement l’ancêtre de l’Ukraine et non celui d’un État russe apparu sept siècles plus tard, 800 kilomètres plus au nord.

Le schisme mémoriel se poursuit. L 28 juin 2023, le président de l'Ukraine, Volodymyr Zelenskyi, a soumis à la Verkhovna Rada d'Ukraine un projet de loi qui déplace la Journée de l'État ukrainien du 28 juillet au 15 juillet. Il a été approuvé il y a quelques jours par les députés. Ce changement de date est la conséquence de l’abandon du calendrier julien par l’Église ukrainienne au profit du calendrier grégorien que suivent les Occidentaux. À partir de 2024, la Saint-Volodymyr sera donc célébrée à Kyiv le 15 juillet et en même temps le « baptême de l’Ukraine ». Les Russe n’abandonneront pas pour autant leur 28-Juillet.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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Les armoiries d'État d'Ukraine, sous la forme d' un trident doré sur un bouclier bleu, sont là pour affirmer cette filiation. Le trident a été approuvé comme petit blason de l'Ukraine es 1992 mais il avait déjà utilisé par la république proclamée en Ukraine en février 1918. La constitution ukrainienne le mentionne comme "Signe de l'État princier de Volodymyr le Grand". Ces armoiries sont celles de la famille Rurik des Xe-XIIe siècles, à l'époque Rus de Kyiv.

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Bulgarie, 8 décembre, Macédoine du Nord, orthodoxes Bruno Teissier Bulgarie, 8 décembre, Macédoine du Nord, orthodoxes Bruno Teissier

8 décembre : la Saint-Clément, fête de l’identité macédonienne

Le 8 décembre est férié en Macédoine du Nord. La fête repose sur le personnage de Clément d’Ohrid, saint patron du pays à l’origine de profondes controverses identitaires et religieuses avec les voisins Grecs, Bulgares et Serbes.

 

Le 8 décembre est férié en Macédoine depuis 2007. La fête est récente, mais elle repose sur le personnage de Clément d’Ohrid qui nous fait remonter aux origines des identités macédonienne et bulgare. Les deux pays voisins se disputent des éléments de leur culture commune, c’est le cas de ce saint qui à la fois le premier évêque orthodoxe bulgare et le saint patron de la république de Macédoine du Nord.

La toute première université du monde slave est celle d’Ohrid (ville de la Macédoine occidentale), fondée en 886 par Clément sur ordre de Boris, le tsar de Bulgarie. L’établissement, aujourd’hui en ruine, a eu jusqu’à 3500 étudiants et un rayonnement considérable pendant des siècles.

Un millénaire plus tard, en 1888, quand la Bulgarie moderne a décidé de créer sa première université, elle la fonde symboliquement le 8 décembre, jour de la Saint-Clément et, bien sûr, elle sera baptisée Saint-Clément-d’Ohrid (Свети Климент Охридски). Ce jour est aujourd’hui en Bulgarie, la fête des étudiants de toutes les universités du pays. Mais, c’est la Macédoine qui a fait du 8 décembre une quasi-fête nationale, un jour férié et chômé. Aujourd’hui, l’Assemblée nationale de Skopje décerne le prix Saint-Clément qui recompte des citoyens méritants dans les domaines des arts, de la culture ou du sport. La célébration centrale a lieu à Skopje devant le monument de saint Kliment Ohridski dans la cour de la Bibliothèque nationale et universitaire de Skopje, portant son nom.

La Saint-Clément (празникот Свети Климент Охридски) est aussi une fête religieuse en Macédoine où on fête le saint patron de l’Église orthodoxe macédonienne, une église longtemps paria de l’orthodoxie. Créée en 1967, elle n’a été reconnue comme légitime et membre de la communion orthodoxe par le Patriarcat de Serbie et le Patriarcat œcuménique de Constantinople qu’en mai et juin 2022.

C’est sous la pression des Grecs qu’en 1767, l’archevêché d’Ohrid avait été supprimé et les populations locales rattachées à l’église orthodoxe de Serbie. Dans le cadre de la Yougoslavie communiste, la Macédoine a été érigée en réplique distincte de la Serbie et en 1967, l’église locale s’était déclarée « autocéphale ». Une déclaration indépendance qui ne fut acceptée ni par les Serbes ni par les Bulgares ni par aucune église orthodoxe jusqu’en 2022. Cette fête officielle du 8 décembre était un pied de nez adressé par les Macédoniens à tous leurs voisins.

Créée de toutes pièces pour célébrer le quarantenaire de l’autocéphalie macédonienne, lafête du 8 décembre est aussi devenue une fête populaire, celle de la culture macédonienne que les citoyens de la Macédoine du Nord aimeraient mieux reconnue par leurs voisins, aussi bien les Grecs qui leur contestent leur nom, que les Bulgares qui minimisent leur singularité culturelle ou que les Serbes qui leur ont très longtemps refusé indépendance politique et religieuse.

Très populaire, Saint Clément d’Ohrid (Свети Климент Охридски) est à l’origine de la naissance de nombreux petits Clément en Macédoine. Le saint est décédé en 916 et en 2016, on a célébré le 1100e anniversaire de son décès. Ses reliques reposent dans le monastère Saint-Pantaleion d’Ohrid, elles sont promenées dans les rues de la ville lors de chaque fête, en particulier pour la Saint-Clément. L’Église catholique le fête le 27 juillet et les orthodoxes, le 25 novembre du calendrier julien (celui que suit l’Église macédonienne), une date qui correspond au 8 décembre du calendrier grégorien (celui de l’Église bulgares et des autorités civiles macédoniennes).

La ville d’Ohrid, jadis considérée comme la Jérusalem orthodoxe, est aujourd’hui un modèle d’entente entre les religions. Les deux tiers de la population y sont orthodoxes, le reste est musulman. Lors de crises, à l’échelle du pays entre Macédoniens et Albanais, Ohrid a été plusieurs fois le théâtre de négociations entre les deux communautés.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 

La statue de saint Clément, à Ohrid, Macédoine du Nord

Festival folklorique à Ohrid

Écoliers bulgares le jour de la Saint-Clément

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Chypre, 12 juin, orthodoxes Bruno Teissier Chypre, 12 juin, orthodoxes Bruno Teissier

12 juin : Kataklysmos, la grande fête de Chypre

Les Chypriotes se préparent à la grande fête de l’île : durant cinq jours, toutes les villes côtières vont organiser d’importantes manifestations qui ont toutes un lien avec l’eau

 

Les Chypriotes se préparent à la grande fête de l’île : Kataklysmos (Κατακλυσμός). Durant cinq jours, toutes les villes côtières, et particulièrement Larnaca, vont organiser d’importantes manifestations qui ont toutes un lien avec l’eau : compétitions de natation et régates, divers jeux aquatiques mais aussi danses folkloriques et divers événements culturels en lien avec la fête.

Celle-ci démarre toujours par une imposante procession au cours de laquelle l’évêque du lieu plonge une croix dans la mer que des nageurs vont s’empresser d’aller récupérer. Une fois la croix restituée, la coutume veut que l’on s’asperge mutuellement d’eau dans une ambiance joyeuse.

L’origine de cette fête est controversée. Son nom semble renvoyer directement au déluge alors que d’autres y voient le souvenir de l’arrivée de saint Lazare ressuscité. En effet, les Évangiles disent que Lazare aurait rejoint les apôtres à Chypre pour y faire œuvre d’évangélisation, il y serait même devenu évêque de Kition (au Sud-Est de l’île). Enfin, on relierait cette cérémonie chrétienne à une fête païenne qui célébrait la naissance d’Aphrodite, celle-ci aurait vu le jour sur cette île !

Pour suivre les fêtes religieuses et traditionnelles, partout dans le monde, consulter l’Almanach des fêtes religieuses

 
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Russie, orthodoxes Bruno Teissier Russie, orthodoxes Bruno Teissier

3 juin : les Russes vénèrent Notre-Dame de Vladimir, protectrice de la Russie

Rapportée de Constantinople à Kiev au XIIe siècle, puis à Vladimir, la Vierge à l’enfant, protectrice de la Russie, est l’une des icônes les plus vénérées de Russie.

 

Rapportée de Constantinople à Kiev au XIIe siècle, puis à Vladimir, à l’est de Moscou, la Vierge à l’enfant ou Théotokos (Mère de Dieu, en grec), par ailleurs protectrice de la Russie, est l’une des icônes les plus vénérées de Russie. Longtemps exposée dans la cathédrale de la Dormition de Moscou, Notre-Dame de Vladimir (Владимирская Богоматерь) est actuellement conservée et visible dans la Galerie d’État Tretiakov à Moscou, l’un des principaux musées d’art russe au monde.

La légende veut qu’elle aurait sauvé la Russie à plusieurs reprises face à l’ennemi. Ce fut le cas en particulier le 3 juin 1521, face au Khan de Kazan qui, finalement, épargna la capitale russe.

L’icône date probablement de l’époque Comnène (dynastie qui régna sur l’Empire byzantin entre le XIe et le XIIe siècle) mais une légende la fait remonter à l’époque du Christ. Selon cette légende, l’apôtre Luc aurait peint l’icône du vivant de la vierge. Cela dit, aucun document historique ne l’atteste. Pas sûr non plus que la fameuse icône protège éternellement la Russie des folies de son dictateur Poutine.

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Bulgarie, Vies de saint, orthodoxes, 24 mai, Langues, écritures Bruno Teissier Bulgarie, Vies de saint, orthodoxes, 24 mai, Langues, écritures Bruno Teissier

24 mai : les Bulgares fêtent leur alphabet

En Bulgarie, quelques manifestations célèbrent l’écriture slave (ou cyrillique), l’éducation et la culture bulgares. C’est en Bulgarie, vers 850, qu’est née une nouvelle écriture, mais celle-ci n’a rien à voir à celle que l’on nomme aujourd’hui cyrillique et qui est une adaptation de l’alphabet grec aux langues slaves.

 

Comme chaque année, le pape François reçoit ce matin au Vatican une délégation bulgare, en l’honneur de saint Cyrille et saint Méthode, fêtés aujourd’hui par l’Église orthodoxe (le 14 février par ­l’Église romaine, le 11 mai par les Églises d’Orient qui suivent le calendrier julien).

Cela dit, l’entente entre les Églises n’est pas encore à l’ordre du jour. En mai 2019, lors de sa visite en Bulgarie, le pape François s’est retrouvé à prier seul dans la grande cathédrale de Sofia face aux icônes de Cyrille et Méthode. Seul, car l’Église orthodoxe locale avait refusé de se joindre au chef de l’Église catholique pour les célébrations.

Simultanément, en Bulgarie, quelques rares manifestations vont célébrer l’écriture slave (ou cyrillique), l’éducation et la culture bulgares. Le 24 mai est connu comme la Journée de l'éducation et de la culture bulgares et de la littérature slave (Ден на българската просвета и култура и на славянската писменост).

C’est bien en Bulgarie, vers 850, que nait une nouvelle écriture, mais c’est du glagolitique qu’il s’agit. Une écriture compliquée qui ne sera pas utilisée très longtemps. En fait, elle sera vite remplacée par l’alphabet grec réaménagé pour les langues slaves, un alphabet qu’on appelle le cyrillique, du nom de l’un de ses soi-disant inventeurs, Cyrille et Méthode (selon une légende inventée par des slavophiles tchèques au XIXe siècle).

Ce nouvel alphabet, issu du grec, dépasse les frontières de la Bulgarie et se veut universel et démocratique. Elle vise à offrir à tous les peuples de langue slave un accès égal à la connaissance, qu’elle soit spirituelle ou scientifique. De nos jours, l’alphabet cyrillique est employé non seulement par les Bulgares, mais aussi les Serbes, les Ukrainiens, les Russes...

La Russie, qui ne voulait pas être en reste, a fait du 24 mai la Journée nationale de la littérature et de la culture slaves (Национальный день славянской письменности и культуры). La légende veut que ce soit le 24 mai 863 dans la ville de Pliska, alors capitale de la Bulgarie, que les frères de Thessalonique Cyril et Methodius aient annoncé l'invention de l'alphabet slave. Mais, c’est une légende.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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Bulgarie, Armée, Fête agraire, Vies de saint, orthodoxes, 6 mai Bruno Teissier Bulgarie, Armée, Fête agraire, Vies de saint, orthodoxes, 6 mai Bruno Teissier

6 mai : la Saint-Georges des Bulgares, jour de bravoure de l'armée

Ce jour férié en Bulgarie est à la fois une journée de défilés militaires le matin, en l’honneur de l’armée, et de pique-nique en famille l’après-midi.

 

Ce jour férié en Bulgarie est à la fois une journée de défilés militaires le matin, en l’honneur de l’armée, et de pique-niques en famille, l’après-midi.

La Saint-Georges (Гергьовден) est fêtée ici le 6 mai, car l’église bulgare suit toujours le calendrier julien. En occident, elle est célébrée le 23 avril, notamment en Angleterre dont c’est le saint patron. Depuis 1880, en Bulgarie (avec une interruption tout de même de 1946 à 1993 sous le régime communiste), la Saint-Georges (Gergyovden) est connue en Bulgarie comme le Jour de la bravoure de l’armée (Ден на храбростта и празник на Българската армия).

L’église bulgare célèbre ce jour-là saint Georges le Victorieux. Le personnage est un officier romain, originaire de Cappadoce, devenu chrétien, qui refuse de refuse de se prêter aux cérémonies religieuses ordonnées par l’Empereur Dioclétien. Il sera mis à mort en Palestine pour refuser d’obéissance. Plus tard s'ajoutera, la légende de la lutte victorieuse de saint Georges contre un dragon malveillant qui symbolise le démon ou l’ennemi si on en fait un symbole militaire.

L’étymologie de Georges fait néanmoins de lui, aussi, un personnage qui travaille la terre. Depuis des siècles, la Saint-Georges est un fête agraire très importante et très populaire dans les Balkans, ainsi qu’en Turquie (Hidirellez) où elle est toujours très fêtée même si le pays est majoritairement musulman. Elle se passe en plein air, en famille autour un grand feu où on fait rôtir des moutons. Cette année, en raison de la pandémie, la fête ne pourra pas avoir lieu, aussi bien en Turquie qu’en Bulgarie ou ailleurs. D’ailleurs, en raison de problèmes d’approvisionnement, la viande de mouton risque de manquer en Bulgarie où 80% des stock ont été consommés pour les fêtes de Pâques.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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1821, Grèce, culte de la Vierge, orthodoxes, 25 mars Bruno Teissier 1821, Grèce, culte de la Vierge, orthodoxes, 25 mars Bruno Teissier

25 mars : pèlerinage à Tinos pour la fête nationale grecque

La date de la commémoration nationale, le 25 mars, quant à elle, n’a pas été choisie par hasard : les orthodoxes grecs célèbrant aujourd’hui l’une de leurs principales fêtes, l’Annonciation.

 

L’île de Tinos, l’une des plus grandes îles des Cyclades, est certainement le lieu de pèlerinage le plus important de la Grèce contemporaine. Son sanctuaire marial (Panagia) attire des foules nombreuses le 25 mars, traditionnellement fête de l’Annonciation (Ευαγγελισμός), ainsi que le 15 août (fête de l’Assomption), qui ne font pas démentir cette réputation de « Lourdes grec » qu’on lui prête. On vient de tout le pays toucher l’icône « miraculeuse » (représentant l’Annonciation) et lui demander certaines grâces, qu’il s’agisse de guérison ou de la réussite à un examen ! On est loin de la ferveur nationaliste qui a entouré sa découverte en 1821, sous un sanctuaire primitif, alors que la Grèce tentait, par les armes, de se libérer de quatre siècles d’occupation ottomane. Les Grecs ont vu dans cette redécouverte de l’icône disparue comme un signe qui valorisait, en quelque sorte, la dimension chrétienne de leur identité et de leur combat. Tout naturellement, c’est cette même date du 25 mars qui a été choisie pour incarner cette connivence du religieux et du politique, au travers de la fête nationale grecque ! Le sanctuaire abrite aussi un mausolée dédié aux marins soldats de l’Elli, un navire de guerre coulé par les Italiens lors de la deuxième guerre mondiale.

En effet, c’est aujourd’hui la fête nationale grecque (ελληνική εθνική εορτή). À Athènes, la journée fériée débute par une messe solennelle célébrée en l’église Saint-Denys-l’Aréopagite, par le Primat de Grèce, à laquelle assiste toute la classe politique. Les Grecs célèbrent ce jour de 1821 où un évêque grec de Patras aurait levé l’étendard de la révolte contre l’occupation ottomane. Ce geste n’était pas le premier et l’indépendance ne sera acquise que bien plus tard. La date de la commémoration nationale, le 25 mars, quant à elle, n’a pas été choisie par hasard : les orthodoxes grecs célébrant aujourd’hui l’une de leurs principales fêtes, l’Annonciation. C’est dans l’île de Tinos que se déroule le principal pèlerinage lié à cette fête.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 24 mars 2022

 

“Germanos, le métropolite de Patras, bénit le drapeau de la Révolution”, œuvre de Theodoros Vryzakis, 1865, National Art Gallery and Alexandros Soutzos Museum, Athènes

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Serbie, orthodoxes, Vies de saint, 27 janvier Bruno Teissier Serbie, orthodoxes, Vies de saint, 27 janvier Bruno Teissier

27 janvier : la Saint-Sava, fête religieuse et nationale pour les Serbes

Saint Sava est vénéré comme le fondateur de l'Église orthodoxe serbe indépendante, c’est aussi un héros patriotique serbe, un symbole au service des ambitions géopolitiques de la Serbie.

 

Saint Sava est vénéré comme le fondateur de l'Église orthodoxe serbe indépendante. Sa fête tombe le 27 janvier du calendrier grégorien (14 janvier du calendrier julien auquel l’Église de Serbie est restée fidèle). Depuis 1830, saint Sava il est aussi le patron des écoliers serbes. La Saint-Sava est donc un jour de congé pour les étudiants en Serbie. Quant aux écoliers, ils participent à des récitals à l'église. Sa fête est aussi l’occasion de discours patriotiques.

Rastko Nemanjić est né en 1174. Il était le plus jeune fils de Stefan Nemanja, le Grand jouant serbe (grand prince). À l’insu de ses parents, à peine âgé de  16 ans, il suit un moine qui l’emmène au mont Athos où il devient lui-même moine sous le nom de Sava.  Il fonde le monastère serbe de Chilandar au Mont-Athos pour les moines serbes. Son frère, le Grand Joupan de Serbie, Stefan Nemanjić est sacré roi de Serbie, en 1217, avec une couronne envoyée de Rome par le pape Honorius III, le sacre royal ayant été prodigué vraisemblablement par un cardinal. Deux ans plus tard (1220), Sava se rend à Nicée, afin d’être consacré premier archevêque de Serbie par le patriarche œcuménique Manuel Ier, avec l’approbation de l’empereur Théodore Ier Lascaris. C’est ainsi que l’Église serbe est restée dans le giron de l’orthodoxie et est devenue autocéphale (indépendante). Sava en est le premier législateur. 

Canonisé sept ans après son décès en 1236, Sava est désormais appelé saint Sava. Ses reliques ont été l’objet d’une telle vénération, y compris par des catholiques et même des musulmans, que le grand vizir Sinan Pacha décida, en 1594, de les brûler pour ruiner le patriotisme serbe. C’était une action de représailles contre les Serbes qui portaient l’effigie de ce saint sur leurs étendards lors de leurs révoltes.

Le 27 janvier est fêté depuis 1893 (avec une interruption durant la période communiste). Cette journée est une journée particulière dans les écoles, collèges et lycées de Serbie, car saint Sava est le saint patron des “étudiants et du savoir”. On a, d’ailleurs, appelé Projet Rastko (son prénom de naissance) une bibliothèque électronique de la culture serbe.

À Belgrade, on a construit récemment une très grande église baptisée Saint-Sava (Храм Светог Савe), qui domine la ville. Elle a été édifiée sur le lieu même où le cercueil du saint a été brulé par les Turcs. Avec ses 3500 m2, elle peut accueillir plus de 10 000 fidèles. C’est la plus grande église orthodoxe du monde. À peine achevée, Vladimir Poutine l’a visité, en janvier 2019, et a promis que l'État russe financerait une partie des travaux restants du revêtement en mosaïque. Suite à la conversion de Sainte-Sophie d’Istanbul en mosquée en juillet 2020, le patriarche de Serbie Irinei et le président de Serbie Aleksandar Vučić  ont, en août 2020, exprimé le souhait que l’église Saint-Sava remplace symboliquement Sainte-Sophie, dont elle est grandement inspirée, et devenir une ″Nouvelle Sainte-Sophie″, tel un avant poste orthodoxe face à l’Occident. Le culte de saint Sava s’inscrit depuis très longtemps dans le projet géopolitique serbe, et même russe.

De nombreuses églises ont été dédiée à saint Sava, c’est le cas de la cathédrale orthodoxe serbe de Paris, située 23 rue du Simplon. C'est aussi le siège épiscopal de l'éparchie d'Europe occidentale de l'Église orthodoxe serbe.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 26 janvier 2022

 

Détail d’une fresque du monastère de Studenica

Saint-Sava de Belgrade

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Éthiopie, chrétiens, Épiphanie, orthodoxes Bruno Teissier Éthiopie, chrétiens, Épiphanie, orthodoxes Bruno Teissier

19 janvier : les Éthiopiens fêtent Timket dans un climat très tendu

Timket (ou Timqat) célèbre le baptême du christ, c’est l’Épiphanie de l’Église orthodoxe locale, une véritable fête nationale en Éthiopie.

 

Les trois couleurs du drapeau éthiopien pavoisent les rues des grandes villes du pays, c’est Timket, la célébration chrétienne la plus importante de l’année. En Éthiopie, les chrétiens représentent qu’une petite moitié de la population (contre un tiers de musulmans) mais cette cérémonie qui dure trois jours est quasiment une fête nationale, chômée dans la plupart des régions. 

Timket (ou Timqat) célèbre le baptême du christ, c’est l’Épiphanie selon l’Église orthodoxe locale, laquelle comme celle des Russes ou des Coptes, suit un calendrier religieux calqué sur le calendrier julien, lequel est en retard de 13 jours sur le calendrier grégorien.

Cette année, comme en 2021, Timket est fêté dans une ambiance très martiale. Le pays vit depuis plus d’un an sous la menace d’une guerre civile généralisée. La situation est très tendues, notamment à Gondar, une ville où les célébrations de l’Épiphanie sont les plus remarquables. Gondar est située au nord du pays non loin du Tigré que les forces pro-gouvernementales assiègent depuis décembre.

Timket (ጥምቀት) se déroule sur trois jours. Le 18 janvier, appelé Ketera, est le jour des préparatifs. Ce jour-là, les tabots, des coffres en bois symbolisant l'Arche d'Alliance (que l’Église d’Éthiopie prétend détenir) sont sortis des églises, enveloppés de tissu et de soie. Au cours d’une cérémonie grandiose, le prêtre le plus ancien de chaque église conduit la procession jusqu’à la rivière ou à un bassin (timkete-bahir), en portant les tabots sur la tête.

Le tabot symbolise les coffres contenant les tablettes sur lesquelles les 10 commandements ont été écrits et présentés à Moïse par Dieu sur le mont Sinaï. Les participants passent la nuit à prier et à chanter lors de différents offices, dont la liturgie eucharistique. 

La messe commence aux petites heures du matin du 19 janvier, le jour du baptême (timket) proprement dit et se poursuit jusqu'à environ 7 heures du matin. Les habitants portent des vêtements blancs et se couvrent la tête de foulards. Après la messe, des discours sont prononcés par des personnalités importantes de l’Église et l'eau est bénie. Des participants se plongent ensuite dans l'eau, renouvelant les vœux qu'ils ont prononcés lors du baptême.

Le troisième et dernier jour de Timkat, le 20 janvier. Les tabots qui avaient été portés à l'eau sont ramenés aux églises lors d’une procession similaire.

En 2019, les cérémonies du Timket, ont été inscrites sur la Liste du patrimoine culturel immatériel de l'humanité.

Pour suivre les fêtes religieuses, partout dans le monde, consulter l’Almanach des fêtes religieuses

 
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Biélorussie, Russie, Fête des morts, orthodoxes Bruno Teissier Biélorussie, Russie, Fête des morts, orthodoxes Bruno Teissier

11 mai : la joyeuse Toussaint des Biélorusses

Aujourd’hui, c’est Radonitsa, le jour dédié aux défunts dans le monde russe. La fête n’est pas si triste, le terme russe, Радоница, signifie « Jour de réjouissance ». C’est une vieille coutume slave que de fêter les morts au printemps. La tradition a été récupérée par l’église orthodoxe et placé le deuxième mardi de Pâques.

 

Aujourd’hui, c’est Radonitsa (Радоница), le jour dédié aux défunts dans le monde russe. La fête n’est pas si triste, d’ailleurs le terme russe,  Радоница, signifie « Jour de réjouissance ». C’est une vieille coutume slave que de fêter les morts au printemps. La tradition a été récupérée par l’église orthodoxe et placée le deuxième mardi de Pâques (orthodoxe). Une autre fête des morts est célébrée le 2 novembre.

En Biélorussie, Radonitsa (ou Radounitsa) est fériée. On commence généralement la journée en assistant à un service religieux, puis on se rend sur les tombes des proches. Dans certaines parties de la Biélorussie, la tradition de Radonitsa consiste à organiser un véritable repas au cimetière, en s’installant sur la tombe familiale, et de laisser les restes nourriture aux morts. Ce rituel rassemble « toute la famille », les morts comme les vivants. Ce « Jour de réjouissance » commence au cimetière se poursuit souvent à la maison, sous une forme plus gaie, avec chants, danses et jeux. Être joyeux en présence de la mort signifie surmonter la peur de la mort et célébrer la vie. Cependant, l'Église orthodoxe voit d’un mauvais œil cette vieille coutume slave qui consiste à célébrer les morts joyeusement avec de la nourriture et de l'alcool.

Radunitsa est aussi fêtée en Russie, aujourd’hui ou hier selon les régions. Généralement, on se contente d’entretenir les tombes des défunts et d’y placer des œufs de Pâques décorés, symbole de résurrection. À l’époque soviétique, quand les offices religieux étaient interdits, cette célébration familiale dans les cimetières se substituait à celle de Pâques.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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7 janvier : le Noël des Orientaux

Les chrétiens orientaux de Russie, de Serbie, de Géorgie, d’Éthiopie, d’Égypte... qui ont conservé le calendrier julien, fêtent Noël.  La célébration a généralement lieu dans la nuit du 6 au 7 janvier…

 

Les chrétiens orientaux de Russie, de Serbie, de Géorgie, d’Éthiopie, d’Égypte... qui ont conservé le calendrier julien, fêtent Noël. La célébration a généralement lieu dans la nuit du 6 au 7 janvier et, dans beaucoup de pays, la fête commence dès le retour de la messe. Elle donne lieu à de véritables festins. En Égypte, où ce jour est férié depuis 2003, la messe de minuit est suivie d’un grand banquet en prélude à un jeûne qui va durer 14 jours.

C’est Jules César qui, en 45 av. JC, réforma le calendrier romain pour rattraper le retard sur le cycle solaire, et décréta une année de 365,25 jours dont le début était fixé au 1er janvier. Ce calendrier julien (du nom de son concepteur) sera le seul utilisé dans le monde chrétien jusqu’à ce qu’une bulle du Pape Grégoire XIII, en 1582, institue un nouveau calendrier, dit « grégorien », visant à rattraper le retard de 10 jours accumulé par le calendrier julien au cours des siècles. Pour cela, il fut décrété que, cette année-là, le vendredi 15 octobre succéderait sans transition au jeudi 4 octo­bre. À ces 10 jours, il faut ajouter un écart de 0,0078 jour par an (soit 3,32 jours) depuis 1582 entre les deux calendriers ce qui conduit à une différence de 13 jours. Les Églises catholique et protestantes utilisent toutes le calendrier grégorien, comme les orthodoxes de Grèce, Chypre, et Bulgarie.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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19 janvier : le baptême glacé des Russes

Ce vendredi soir, dès minuit, des milliers de Russes vont s'immerger dans l'eau glacée à l’occasion de l’Épiphanie. En Russie, la date de cette fête dépend du calendrier julien, ce qui la place le 19 janvier dans le calendrier grégorien.

 

Ce vendredi soir, dès minuit, des milliers de Russes vont s'immerger dans l'eau glacée à l’occasion de l’Épiphanie. En Russie, la date de cette fête dépend du calendrier julien, ce qui la place le 19 janvier dans le calendrier grégorien.

Envie de se purifier le corps…ou de laver son âme de ses péchés ou encore désir de retrouver de l’énergie et des forces pour toute une année, c’est une tradition qui perdure selon un rituel immuable censé rappeler le baptême du Christ (Théophanie).

On fait des trous en forme de croix (du nom de yordan, en souvenir du Jourdain ) dans la glace et l’on s’immerge le corps dans l’eau glacée à 3 reprises (au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit), en poussant des cris de joie ! La cérémonie commence dès minuit et, à Moscou même où l’on attend plusieurs dizaines de milliers de participants, de plus en plus nombreux chaque année, quelque 200 sauveteurs ont été mobilisés en cas d’incident… Il en coûtera 3 500 roubles (un peu plus de 80 euros) aux courageux mais un buffet leur sera servi une fois le rituel terminé. On peut voir dans cet engouement un retour de la religion, si longtemps brimée et contrôlée à l’époque soviétique.

On s’en doute, le surhomme russe, Vladimir Poutine, se doit de montrer l’exemple. L’an dernier il s’est plongé dans le lac Seliger, dans la région de Tver.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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