L’Almanach international

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1908, Albanie, Kosovo, Macédoine du Nord, alphabet, 22 novembre Bruno Teissier 1908, Albanie, Kosovo, Macédoine du Nord, alphabet, 22 novembre Bruno Teissier

22 novembre : l’invention d’un alphabet, prélude à la création un État albanais

Cette Journée de l’alphabet albanais est célébrée en Albanie, au Kosovo et même en Macédoine du Nord, où le 22 novembre est un jour férié et chômé pour ceux qui parlent l’albanais. La date fait référence à un congrès fondateur qui permit, en 1908, le choix d’un alphabet. Ce fut une première étape avant la proclamation d’une Albanie indépendante, quatre ans plus tard.

 

En Albanie ou au Kosovo, le 27 novembre n’est qu’une journée commémorative, en revanche c’est une fête officielle qui donne lieu à un jour chômé pour les Albanais de Macédoine du Nord. D’ailleurs l’événement fondateur de l’alphabet albanais a eu lieu en Macédoine à l’époque où la région appartenait encore à l’Empire ottoman. Il s’agit du Congrès qui s’est tenu à Monastir (Manastir pour les Albanais, Bitola pour les Macédoniens), en novembre 1908.

Ce congrès qui a permis de créer une graphie unifiée pour la langue albanaise (shqip)  s’est déroulé du 14 au 22 novembre 1908. C’est l’anniversaire de sa clôture et de son acte final qui a été choisi pour célébrer la Journée de l'alphabet albanais (Dita e alfabetit shqip). L’affaire n’était pas évidente car non seulement, la langue albanaise est divisée en plusieurs dialectes, mais elle pouvait s’écrire de très nombreuse façons avec plusieurs alphabets offrant chacun des variantes. L’écriture arabe comme le turc de l’époque qui était la langue du pouvoir, était une option. L’alphabet grec, celui de la langue d’une bonne partie des élites et de l’Église orthodoxe, dominante dans le Sud, était un autre choix possible. L’albanais s’est aussi écrit avec alphabet cyrillique, celui avec lequel, on écrit le macédonien, le serbe, le bulgare, ainsi qu’avec l’alphabet latin, celui des catholiques vivant au nord ou des élites regardant vers l’Occident. Jadis plusieurs tentatives de créer un alphabet spécifique ont eu lieu, cette option aurait eu l’avantage de ne faire référence à aucune des trois religions qui se partagent la population albanaise.

Le congrès de Manastir /Bitola fit le choix de l’alphabet latin. Là encore, il fallut négocier entre plusieurs options et faire un mix des deux principales. On s’est finalement mis d’accord sur 36 lettres : a b c ç d dh e ë f g gj h i j k l ll m n nj o p q r rr s sh t th u v x xh y z zh, auxquelles il faudra rapidement ajouter le w en usage dans des mots étrangers importés. Cette création étaient urgente si ont voulait que se multiplient les écoles enseignant en albanais. La toute première ne s’est ouverte que du 7 mars 1887. Jusque-là, on enseignait en grec ou en turc.

Ce congrès est une étape importante du Renouveau culturel albanais, qui aboutira quatre ans plus tard, le 28 novembre 1912, à la proclamation d’indépendance de l ‘Albanie. En 1908, l’Albanie n’existait pas encore, cette réunion s’est tenue dans une ville de la Macédoine ottomane (Monastir/Manastir /Bitola) que se disputaient Grecs et Bulgares et qui au moment de la création de l’Albanie étaient occupée par les Serbes, lesquels l’intégreront ensuite à leur royaume.

Le Congrès Monastir a réuni 50 délégués provenant de 26 villes de la région. Mid'hat Frashëri a été élu président du Congrès, tandis que Luigj Gurakuqi et Gjergji Qiriazi étaient vice-présidents (sa sœur Parashqevi Qiriazi était la seule femme invitée). Ces lettres et érudits albanais formaient une élite intellectuelle soucieuse du fait que sans une unification linguistique, il serait difficile de faire accepter aux puissances européennes, la création d’un État albanais dans un coin des Balkans. Les intérêts géopolitiques des uns et des autres ont fait que la jeune albanaise n’a pas pu réunir tous les albanophones dans un même État. Aujourd’hui sur 6 millions d’albanophones seuls 3 millions vivent en Albanais. C’est la raison pour laquelle, cette fête du 22-Novembre ne concerne pas que l’Albanie, mais aussi le Kosovo et la Macédoine du Nord ainsi que la diaspora qui y participent pleinement.

Le 22 novembre 2020, les Archives d’Albanie ont inauguré un centre d’études à Skopje. La maison de Fehim bey Zavalani à Bitola, en Macédoine du Nord, où s’est tenu le congrès fondateur s’est ouverte au public en 2008 pour le centenaire. Depuis 2012, année du centenaire de l’Albanie, c’est le musée de l’alphabet albanais. Chaque 22 novembre, on raconte toute cette histoire aux écoliers de la région.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 21 novembre 2023

 

Timbre édité novembre 2023 par la poste kosovare pour ce 115e anniversaire du Congrès de Manastir

La maison de Fehim Zavalan (1859-1935), journaliste et militant albanais, où s’est tenu le congrès de 1908. Aujourd’hui, elle a été transformée en Musée de l’alphabet albanaise. Elle est située à Bitola, la deuxième ville de la Macédoine du Nord.

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1893, Macédoine du Nord, 23 octobre Bruno Teissier 1893, Macédoine du Nord, 23 octobre Bruno Teissier

23 octobre : la Macédoine du Nord commémore un siècle de lutte pour l’indépendance

En 1893, le 23 octobre, se formait une première organisation de lutte pour l’autonomie de la Macédoine au sein de l’Empire ottoman. En 1991, le 8 septembre, la Macédoine devenait indépendante à la faveur de l’éclatement de la Yougoslavie. Ce sont les premières décennies de combat pour l’indépendance qui sont célébrées chaque 23 octobre en Macédoine du Nord.

 

En 1893 se formait une première organisation de lutte pour l’autonomie de la Macédoine au sein de l’Empire ottoman. En 1991, le 8 septembre, la Macédoine devenait indépendante à la faveur de l’éclatement de la Yougoslavie.

Ce sont les premières décennies de combat pour l’indépendance qui sont célébrées chaque 23 octobre en Macédoine du Nord. En 2007, le parlement de Macédoine du Nord instituait un nouveau jour férié : la Journée de la lutte révolutionnaire macédonienne (Ден на македонската револуционерна борба). Depuis 2018, cette journée fériée est aussi un jour chômé, c’est dire l’importance du symbole de cette date.

Le 23 octobre 1893, dans la maison d'Ivan Hadji Nikolov à Thessalonique, Hristo Tatarchev, Dame Gruev, Petar Pop Arsov, Anton Dimitrov et Hristo Botanjiev, formaient le Comité révolutionnaire macédonien, à partir duquel émergera plus tard l'Organisation révolutionnaire interne macédonienne (ORIM ou VMRO en macédonien) (Внатрешна Македонска Револуционерна Организација).  Son objectif initial était d'obtenir l'autonomie de la Macédoine au sein de l'Empire ottoman, mais un projet d’indépendance, encore très flou, a vite été élaboré.

La tactique de la guérilla, adoptée par l’ORIM, permettra à certaines régions d’échapper au pouvoir ottoman. La « république ” d’Ilinden en 1903 est l’épisode le plus mémorable de cette guerre de libération. Face à la violence de la répression ottomane (massacres, destruction de villages entiers) l’ORIM va orienter sa lutte vers le terrorisme et appuyer l’armée bulgare quand elle entrera en guerre contre les Turcs. Dans l’entre-deux-guerres, une activité terroriste se poursuit, notamment avec l’assassinat de diverses personnalités. Si, des membres de l’ORIM ont accueilli favorablement, en 1941, l’occupation de la Macédoine par l’armée bulgare, alliée de l »Allemagne nazie, d’autres, en revanche, à partir du 11 octobre 1941, participent à la libération de la Yougoslavie et à l’avènement de la Yougoslavie communiste. Laquelle a fait disparaître l’ORIM Aujourd’hui, des partis nationalistes nord-macédoniens et bulgares se réclament de sa mémoire, sans qu’il n’y ait, toutefois, une véritable filiation.

Le 23 octobre symbolise donc la continuité de la lutte macédonienne pour l'indépendance. Le Jour de la lutte révolutionnaire macédonienne est une fête nationale instituée pour rendre hommage à tous les héros connus et inconnus qui se sont battus pour l'indépendance de la Macédoine du Nord. La principale cérémonie se déroule à l’Opéra de Skopje. Elle est marquée par des discours officiels, des cérémonies solennelles et d'autres événements et activités appropriés organisés dans tout le pays.

À Bitola, des gerbes de fleurs sont déposées devant le monument de la NOAVM et celui du peuple d'Ilinden. Le soir du 22 octobre, les étudiants organisent un événement appelé « Soirée du comité étudiant » où des pièces de théâtre sont jouées et un cocktail commun est préparé. 

En raison de l'importance de l'événement historique du 23 octobre, le gouvernement de Macédoine du Nord a créé un prix « 23 octobre » en l'honneur de cette fête. Il est décerné comme la plus haute reconnaissance pour les réalisations à long terme dans le domaine de la science, de la culture, de l'éducation, de la protection et de la promotion des intérêts de l'État, des valeurs et du patrimoine culturel et historique de la Macédoine. Sur une année, le prix peut être décerné à cinq personnes maximum. Le montant monétaire de la récompense est de 10 salaires moyens payés au cours des trois derniers mois de l'année en cours. Les premiers lauréats du prix ont été l'ethnologue Tanas Vrazinovski, le pédagogueTahir Zayazi, le poète et critique littéraire Gane Todorovski. Le prix est décerné dans la salle de cérémonie de l'Assemblée de la République de Macédoine .

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 

Dépôt de fleurs devant le monument Gotse Delchev

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1943, Macédoine du Nord, armée, 18 août Bruno Teissier 1943, Macédoine du Nord, armée, 18 août Bruno Teissier

18 août : la fête de l'armée macédonienne du Nord

La Macédoine du Nord célèbre son armée chaque 18 août. La date de cette fête de l’armée macédonienne commémore la création du bataillon Mirče Acev en 1943, il y a 80 ans.

 

La Macédoine du Nord célèbre son armée chaque 18 août. La date de cette fête de l’armée macédonienne (ден на македонската војска) commémore la création du bataillon Mirče Acev en 1943. 

Mirče Acev  avait pris la tête de la résistance communiste en Macédoine du Vardar pendant la Seconde Guerre mondiale. Arrêté par les forces d’occupation bulgares, il est mort en prison le 4 janvier 1943. Quand s’est formé le premier bataillon de partisans macédoniens, il a été baptisé Mirče Acev (баталјонот Мирче Ацев), en honneur de celui qui sera déclaré héros national  yougoslave en 1945. Ce bataillon créé le 18 août 1943, est à l’origine de l'Armée populaire de libération de Macédoine (Народноослободителна војска на Македонија) qui a combattu les forces de l'Axe pendant la Seconde Guerre mondiale et se fondra ensuite dans l’Armée yougoslave. L'armée macédonienne sous sa forme moderne a été fondée en 1992, après l'indépendance du pays vis-à-vis de la Yougoslavie. Ce sont aujourd’hui les forces armées de la République de Macédoine du Nord. 

Le 18 août n’est pas férié, mais la journée est traditionnellement marquée par un défilé militaire et diverses cérémonies, en particulier pour ce 80e anniversaire.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
Partisans macédoniens pendant la Seconde Guerre mondiale

Partisans macédoniens pendant la Seconde Guerre mondiale

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Bulgarie, 8 décembre, Macédoine du Nord, orthodoxes Bruno Teissier Bulgarie, 8 décembre, Macédoine du Nord, orthodoxes Bruno Teissier

8 décembre : la Saint-Clément, fête de l’identité macédonienne

Le 8 décembre est férié en Macédoine du Nord. La fête repose sur le personnage de Clément d’Ohrid, saint patron du pays à l’origine de profondes controverses identitaires et religieuses avec les voisins Grecs, Bulgares et Serbes.

 

Le 8 décembre est férié en Macédoine depuis 2007. La fête est récente, mais elle repose sur le personnage de Clément d’Ohrid qui nous fait remonter aux origines des identités macédonienne et bulgare. Les deux pays voisins se disputent des éléments de leur culture commune, c’est le cas de ce saint qui à la fois le premier évêque orthodoxe bulgare et le saint patron de la république de Macédoine du Nord.

La toute première université du monde slave est celle d’Ohrid (ville de la Macédoine occidentale), fondée en 886 par Clément sur ordre de Boris, le tsar de Bulgarie. L’établissement, aujourd’hui en ruine, a eu jusqu’à 3500 étudiants et un rayonnement considérable pendant des siècles.

Un millénaire plus tard, en 1888, quand la Bulgarie moderne a décidé de créer sa première université, elle la fonde symboliquement le 8 décembre, jour de la Saint-Clément et, bien sûr, elle sera baptisée Saint-Clément-d’Ohrid (Свети Климент Охридски). Ce jour est aujourd’hui en Bulgarie, la fête des étudiants de toutes les universités du pays. Mais, c’est la Macédoine qui a fait du 8 décembre une quasi-fête nationale, un jour férié et chômé. Aujourd’hui, l’Assemblée nationale de Skopje décerne le prix Saint-Clément qui recompte des citoyens méritants dans les domaines des arts, de la culture ou du sport. La célébration centrale a lieu à Skopje devant le monument de saint Kliment Ohridski dans la cour de la Bibliothèque nationale et universitaire de Skopje, portant son nom.

La Saint-Clément (празникот Свети Климент Охридски) est aussi une fête religieuse en Macédoine où on fête le saint patron de l’Église orthodoxe macédonienne, une église longtemps paria de l’orthodoxie. Créée en 1967, elle n’a été reconnue comme légitime et membre de la communion orthodoxe par le Patriarcat de Serbie et le Patriarcat œcuménique de Constantinople qu’en mai et juin 2022.

C’est sous la pression des Grecs qu’en 1767, l’archevêché d’Ohrid avait été supprimé et les populations locales rattachées à l’église orthodoxe de Serbie. Dans le cadre de la Yougoslavie communiste, la Macédoine a été érigée en réplique distincte de la Serbie et en 1967, l’église locale s’était déclarée « autocéphale ». Une déclaration indépendance qui ne fut acceptée ni par les Serbes ni par les Bulgares ni par aucune église orthodoxe jusqu’en 2022. Cette fête officielle du 8 décembre était un pied de nez adressé par les Macédoniens à tous leurs voisins.

Créée de toutes pièces pour célébrer le quarantenaire de l’autocéphalie macédonienne, lafête du 8 décembre est aussi devenue une fête populaire, celle de la culture macédonienne que les citoyens de la Macédoine du Nord aimeraient mieux reconnue par leurs voisins, aussi bien les Grecs qui leur contestent leur nom, que les Bulgares qui minimisent leur singularité culturelle ou que les Serbes qui leur ont très longtemps refusé indépendance politique et religieuse.

Très populaire, Saint Clément d’Ohrid (Свети Климент Охридски) est à l’origine de la naissance de nombreux petits Clément en Macédoine. Le saint est décédé en 916 et en 2016, on a célébré le 1100e anniversaire de son décès. Ses reliques reposent dans le monastère Saint-Pantaleion d’Ohrid, elles sont promenées dans les rues de la ville lors de chaque fête, en particulier pour la Saint-Clément. L’Église catholique le fête le 27 juillet et les orthodoxes, le 25 novembre du calendrier julien (celui que suit l’Église macédonienne), une date qui correspond au 8 décembre du calendrier grégorien (celui de l’Église bulgares et des autorités civiles macédoniennes).

La ville d’Ohrid, jadis considérée comme la Jérusalem orthodoxe, est aujourd’hui un modèle d’entente entre les religions. Les deux tiers de la population y sont orthodoxes, le reste est musulman. Lors de crises, à l’échelle du pays entre Macédoniens et Albanais, Ohrid a été plusieurs fois le théâtre de négociations entre les deux communautés.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 

La statue de saint Clément, à Ohrid, Macédoine du Nord

Festival folklorique à Ohrid

Écoliers bulgares le jour de la Saint-Clément

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11 octobre : fête patriotique en Macédoine du Nord

Ce Jour de l'Insurrection populaire est l’anniversaire du début du soulèvement des partisans yougoslaves le 11 octobre 1941 contre les Bulgares qui occupaient l’essentiel du territoire de l’actuelle Macédoine du Nord.

 

C’est la plus grande fête nationale en Macédoine du Nord après celle du 2 août. Son nom officiel est le Jour de l'Insurrection populaire (Ден на народното востание), mais pour les Macédoniens, c’est tout simplement le 11-Octobre (11 ви октомври). Il s’agit de l’anniversaire du début du soulèvement des partisans yougoslaves le 11 octobre 1941 contre les Bulgares (alliés des Allemands) qui occupaient l’essentiel du territoire de l’actuelle Macédoine du Nord depuis avril. Cette résistance aux forces de l‘Axe qui s’intensifie les années suivante, va permettre la proclamation le 2 août 1944, d’une Macédoine démocratique en tant qu'État indépendant lequel se fondra dans la Yougoslavie socialiste de 1946 à 1991.

Ce 11 octobre 1941, trois groupes de résistants macédoniens interviennent simultanément. Le premier attaque un poste de la police bulgare. Le deuxième prend d’assaut une prison, sans pouvoir toutefois faire évader les prisonniers. Le troisième coupe les communications téléphoniques. Cette première action des partisans locaux n’aboutit qu’à de minces résultats mais dès le lendemain, de nouvelles actions sont lancées… C’est le début de la lutte armée, encadrée par le Parti communiste, et l’embryon d’une armée nationale. Le 11 octobre, en Macédoine du Nord est aussi le Jour de l’Armée, laquelle est aussi célébrée le 18 août.

Outre les discours officiels et les dépôts de gerbes au cimetière des partisans de Skopje en hommage aux 15 héros nationaux et aux 650 combattants qui ont sacrifié leur vie sur l'autel de patrie. La journée se termine par des concerts festifs et des réjouissances populaires dans toutes les localités du pays.

C’est aussi le 11 octobre que l’on décerne le prix du 11-octobre dans l’enceinte du Parlement. Ce prix est la plus haute distinction nationale en Macédoine du Nord. La journée est aussi l’occasion d’actions patriotiques comme, traditionnellement, de donner son sang. De nombreuses écoles dans le pays porte le nom de 11-Octobre. La date est dans toutes les têtes, dans la capitale, la rue du 11-Octobre relie l’assemblée à la place principale de Skopje, la place de Macédoine. 11-Octobre était aussi le nom de la plus grande entreprise de Skopje, produisant des autobus, aujourd’hui appelée Sanos.

Ce 11 octobre 2022, à l'occasion de la célébration de la fête nationale du 11 octobre - Journée du soulèvement national, le gouvernement de la République de Macédoine du Nord se rend cette année au Mémorial-Ossuaire de Kumanovo pour la cérémonie principale de la journée . Cette année, la devise est " Toujours du bon côté". Des délégations gouvernementales déposent également des fleurs devant les monuments des combattants tombés du NOB à Skopje et Prilep.

À Prilep le Musée mémorial "11 octobre" expose plusieurs centaines de photographies et des documents importants de la lutte de libération nationale. Chaque 11 octobre, l’orchestre de la ville de Prilep organise un parcours du centre-ville jusqu’à la colline des Invaincus (mémorial construit en 1961 pour le 20e anniversaire) d’où sont tirés des feux d'artifice spectaculaires.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
Le 11-Octobre 2019

Le 11-Octobre 2019

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Célébrations très martiales à l’époque communistePour nous aider à faire vivre l’Almanach BiblioMonde, pensez à un petit don de temps en temps, vous pouvez le faire sur Tipeee

Célébrations très martiales à l’époque communiste

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1903, 1944, Macédoine du Nord, 2 août Bruno Teissier 1903, 1944, Macédoine du Nord, 2 août Bruno Teissier

2 août : la Macédoine du Nord célèbre ses origines et son indépendance

LLa Macédoine du Nord chante et danse une partie de la semaine. On fête la Saint Élie (Iliden), mais c'est surtout l’anniversaire de l’insurrection de 1903 qui a abouti à la création d’un État macédonien, lequel n'est indépendant que depuis 30 ans.

 

La Macédoine du Nord chante et danse une partie de la semaine, mais aujourd'hui, c’est le jour de sortir son costume folklorique ou sa tenue guerrière de l’époque de la lutte contre les Turcs. Ici, on fête la Saint Élie (Iliden), mais c'est surtout l’anniversaire de l’insurrection de 1903 qui a abouti à la création d’un État macédonien que l’on célèbre. Le premier de puis Alexandre le Grand diront les plus nationalistes, au grand dam de leurs voisins grecs.

Cette première Macédoine n’a durée que 10 jours, elle fut réprimée dans le sang, sans que le reste de l’Europe ne s’en émeuve et n’était limité qu’à la seule ville de Krusevo, dans le centre du pays. Si le souvenir reste vif, c’est que cette « République de Krusevo », était peuplée de Slaves, de Grecs, de Valaques… et qu’elle fut appuyée par les Turcs des villages environnant. Inspirée de la Commune de Paris, elle se voulait socialiste, mais surtout résolument pluri-ethnique, une option qui n’était guère de saison dans une Europe où partout fleurissaient les nationalismes.

Quatre décennie plus tard, en 1944, c'est encore le 2 août que les partisans luttant contre l'occupant allemand, ont proclamé une République de Macédoine qui deviendra une composante de la Yougoslavie de Tito et en 1992, un pays indépendant. Le 2 août est ainsi la Fête de la république (Ден на Републиката). Raison de plus pour avoir fait de ce jour la fête nationale de la Macédoine du Nord.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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1905, Macédoine du Nord, 23 mai, affirmation nationale Bruno Teissier 1905, Macédoine du Nord, 23 mai, affirmation nationale Bruno Teissier

23 mai : le journée nationale des Valaques ou Aroumains, peuple oublié des Balkans

La Macédoine du nord, peuplée de Slave et d’Albanais est le seul pays à avoir créé, en 2007, un jour férié en l’honneur du peuple Valaque ou Aroumain. Cette fête existe néanmoins depuis 1991, c’est aujourd’hui sa 30e édition.

 

La Macédoine du nord, peuplée de Slave et d’Albanais, est le seul pays à avoir créé un jour férié en l’honneur du peuple Valaque ou Aroumain. Depuis 2007, le ministère du Travail accorde un jour de congé aux personnes appartenant à ce peuple, très minoritaire en Macédoine. Le 23 mai y est connu sous le nom de Journée nationale des Valaques (Национален ден на Властите, en macédonien) (Dzua Natsionalã a Armãnjilor, en aroumain ). 

Les Valaques, tels qu’on les nomme en Macédoine et en Grèce, seraient quelque 250 000 éparpillés dans tous les Balkans et ailleurs en diaspora. Ce peuple de bergers ou de commerçants itinérants était jadis nomade ce qui explique sa dispersion. Aujourd’hui sédentarisés, ils se fondent dans les populations locales. Leur langue est latine, proche du roumain, aussi la Roumanie les considère comme des Roumains de la diaspora et les nomme Aroumains pour les distinguer. Ils ont aussi participé à l’histoire de la Grèce. Il y a 200 ans exactement, en 1821, commençait la guerre d'indépendance grecque et beaucoup des premiers combattants de l'indépendance (certains vivaient d’ailleurs en Roumanie) étaient eux-mêmes issus de la communauté aroumaine comme Rigas Velestinlis, Ioánnis Koléttis ou Giorgakis l'Olympiote. Mais, en Grèce, on affirme que les Valaques ne sont pas un peuple particulier, juste des Grecs latinisés que l’Empire ottoman a reconnus à tort comme un peuple.

La date du 23 mai fait en effet référence à la reconnaissance de la communauté aroumaine ou valaque comme nation (millet) par le sultan ottoman Abdul Hamid, le 23 mai 1905. Cette décision leur donnait droit au sein de l’empire à une éducation dans leur langue maternelle et à une autonomie religieuse. Au grand dam des Grecs qui, de fait, ne les fêtent pas le 23 mai.

C’est en 1991, il y a 30 ans exactement, que le 23 mai a été déclaré Journée nationale des Valaques du monde entier par la Ligue des Valaques et quelques autres associations valaques soucieuses de ne pas voir leur peuple s’effacer totalement du paysage du sud-est de l’Europe. Ce jour est principalement célébré par les Aroumains pro-roumains vivant en Albanie, en Bulgarie, en Macédoine du Nord et en Roumanie. En revanche, il n’est pas marqué en Grèce où pourtant, une localité du nord du pays, Samarine (Σαμαρίνα) se revendique comme capitale des Valaques. Ce village perdu est largement déserté aujourd’hui, mais des milliers de membres de la diaspora koutsovalaque (les Valaques du Pinde) s'y rassemblent autour du 15 août de chaque année. En Macédoine, c’est Krouchevo (Крушево), Crușuva en valaque, qui fait figure de capitale des Aroumains-Valaques. Ceux-ci ne représentent toutefois que 10% des habitants de la ville mais des médias en langue aroumaine y sont disponibles et des émissions régulières de télévision et de radio en langue aroumaine contribuent à assurer sa survie. Celle-ci est également enseignée à l’université en Macédoine du Nord.

Les Aroumains ou Valaques se désignent eux-mêmes comme Rrãmãn ou Armãn, selon le groupe dialectal auquel ils appartiennent, et s'identifient comme faisant partie du Populu Armãnescu (le peuple aroumain).

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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2007, Macédoine du Nord, arbres, 12 mars Bruno Teissier 2007, Macédoine du Nord, arbres, 12 mars Bruno Teissier

12 mars : la journée de l’arbre en Macédoine du Nord

 

Pendant l'été 2007, des incendies de forêt ont détruit plus de 35 000 hectares de forêt. Peu de temps après, Boris Trajanov, chanteur d’opéra et ambassadeur de la paix à l’UNESCO, ainsi qu’un petit nombre de militants ont proposé ce qui allait devenir le plus grand événement de plantation d’arbres au monde. Le 12 mars 2008, 2 millions d'arbres étaient plantés, soit une campagne « un pour chaque citoyen du pays », car telle est la population de la Macédoine du Nord. Depuis ce jour, chaque année, une Journée de l’arbre (Ден на Арбор) est officiellement célébrée le 12 mars.

Mise jour : cette journée de l’arbre a été abolie en 2017 en raison du faible bilan de ces séances de reboisement collectifS

Les responsables du Parti social démocrate de Macédoine, des militants, des jeunes et les députés du SDSM ont planté plus de dix mille plants en cinq endroits. 

 
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