L’Almanach international

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jeunesse, 20 septembre, Thaïlande, monarchie, 1935 Bruno Teissier jeunesse, 20 septembre, Thaïlande, monarchie, 1935 Bruno Teissier

20 septembre : la Thaïlande fête sa jeunesse et se souvient d'un jeune roi assassiné

Ce jour est dédié à deux rois, le premier Chulalongkorn, a régné une demi siècle et a eu plusieurs dizaines d’enfants ; le second, Ananda Mahidol, le roi enfant, a été mystérieusement assassiné à l’âge de 20 ans, il était devenu roi onze ans plutôt.

 
Mahidol, le jeune roi assassiné en 1946, et Bhumibol, son jeune frère, qui a régné jusqu’en 2016

Mahidol, le jeune roi assassiné en 1946, et Bhumibol, son jeune frère, qui a régné jusqu’en 2016

En Thaïlande, c’est la Journée nationale de la jeunesse (วันเยาวชนแห่งชาติ). Elle commémore les anniversaires de deux rois : Chulalongkorn et Ananda Mahidol. Le premier qui a régné au XIXe siècle sous le nom de Rama V a su empêcher la colonisation de son pays face aux ambitions françaises et anglaises. Roi très aimé, le 23 octobre, anniversaire de sa mort, en 1935, est aussi un jour férié.

Le Second, son petit-fils, est devenu roi en 1935 à l’âge de 9 ans alors qu'il était dans un collège en Suisse. Il est monté sur le trône à l'âge de 19 ans sous le nom de Rama VIII, en 1935. Six mois plus tard, il était assassiné dans des conditions mystérieuses. On l'a retrouvé mort dans son lit avec deux balles dans la tête. Le sort de ce très jeune roi, dont le meurtre n'a jamais été élucidé, est un sujet absolument tabou en Thaïlande, aujourd’hui encore. C'est son petit frère qui lui a succédé, Bhumibol, le père du roi actuel.

Septembre est aussi le mois où, en Thaïlande, on en registre le plus de naissances.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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Thaïlande, bouddhisme Bruno Teissier Thaïlande, bouddhisme Bruno Teissier

10 mai : la cérémonie du labour royal en Thaïlande

La cérémonie annuelle du Labour royal, en Thaïlande, marque officiellement le début de la saison du riz. Selon de très anciennes traditions, elle permet de prévoir les tendances en matière de production agricole voire de commerce international.

 

Cette cérémonie annuelle marque officiellement le début de la saison du riz. Elle a généralement lieu en mai mais la date n'est pas fixe car elle est choisie par l’astrologue brahmane du roi. Le nom thaïlandais de cette fête est assez long : Charot Phra Nangkhan Raek Na Khwan » (จรดพระนังคัลแรกนาขวัญ) signifie « placer une charrue sur la terre pour marquer un début propice à la saison de culture du riz ».

Cette cérémonie est une synthèse de fêtes de tradition bouddhiste et hindouiste qui se déroulaient jadis à des dates différentes. La cérémonie, présidée par le roi en personne, se déroule sur deux jours. D’abord une bénédiction bouddhique au temple d’Émeraude de Bangkok, des graines qui seront plantées le lendemain. Le lendemain, c’est le jour du labour proprement dit, une célébration hindouiste qui se déroule à Sanam Luang, une place située devant le Palais royal. Une fois exécuté, on présente aux bœufs sacrés des écuelles contenant de l’herbe, du riz, du maïs, des haricots, du sésame, de l’alcool et d’eau. Le choix des bovins va donner la tendance, bonne ou mauvaise, des prochaines récoltes. S’ils ne touchent à rien et se contentent d’une lampée d’alcool, ils garantissent un commerce fructueux avec l’étranger et donc une économie florissante.

La cérémonie royale s'est poursuivie pendant des siècles jusque dans les années 1930. Abandonnée à la faveur de la modernisation du pays, elle a été relancée en 1960 afin de conforter le prestige du roi Bhumibol qui reprenait du poids politique. Son fils et successeur, depuis 2021, le roi Vajiralongkorn dit roi Rama X a poursuivi cette tradition du Labour royal. Depuis1966, le jour de la cérémonie royale est aussi désignée comme la Journée des agriculteurs.

À des dates différentes, des cérémonies comparables sont également organisées au Cambodge, présidée par le roi, ou au Japon, par l’empereur… Elles ont pour origine d’anciens rites de fertilité commun aux différents pays de la région.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 9 mai 2024

 
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Nouvel an, Bouddhisme, Birmanie, Cambodge, 13 avril, Thaïlande Bruno Teissier Nouvel an, Bouddhisme, Birmanie, Cambodge, 13 avril, Thaïlande Bruno Teissier

13 avril : un nouvel an bouddhique aussi mouillé que d'ordinaire

Les bouddhistes entrent aujourd’hui dans l’année 2567. Les Thaïlandais profitent généralement des 5 jours de congé pour retourner dans leur région d’origine et retrouver leur famille et amis. La période du nouvel an étant la plus chaude de l’année, de grandes batailles d’eau sont organisées dans les rues des villes de Thaïlande.

 

Ce 13 avril 2024, les bouddhistes entrent dans l’année 2567. En Thaïlande, les célébrations durent de 3 à 10 jours selon les régions. On commence toujours par un nettoyage complet de la maison puis on se rend au temple le second jour avec des offrandes, on y écoute l’enseignement de Bouddha, dont on asperge d’eau les effigies, enfin on se réunit pour partager un véritable festin non sans avoir, au préalable, versé de l’eau parfumée sur les mains et les pieds des personnes les plus âgées en signe de respect... avant, bien sûr, de se lancer dans de véritables batailles d’eau dans les rues. Selon les pays cette fête prend des noms différents : Songkran (สงกรานต์) en Thaïlande ; Thingyan, en Birmanie ; Pimai, au Laos ; Chaul Chnam thmey, au Cambodge...

La date exacte du nouvel an est déterminée par le calendrier lunaire, mais pour des raisons pratiques, les festivités en Thaïlande ont été fixées en date du 11 au 14 avril, on prévoit des embouteillages sur les routes. Au Laos, c’est du 13 au 16…

Songkran est une fête familiale au cours de laquelle les Thaïlandais profitent généralement des 5 jours de congé pour rentrer dans leur région d’origine et retrouver leur famille et leurs amis.

La période du nouvel an étant la plus chaude de l’année, de grandes batailles d’eau sont organisées dans les rues des villes de Thaïlande. À Chiang Mai, la coutume veut que des pick-up défilent dans les rues en transportant des bidons d’eau et tout le monde s’asperge d’eau, ce pendant cinq jours (contre trois dans le reste du pays). À Bangkok, certaines rues sont bloquées à la circulation pour permettre ces batailles d’eau en toute sécurité. La presse signale les meilleurs spots de la capitale pour célébrer l’événement.

Pendant la covid, la junte ultra-conservatrice alors au pouvoir à Bangkok avaient interdit ces batailles d’eau, avec l’idée de voir le pays revenir à la tradition qui consiste à se rendre au temple et à faire acte de respect envers les aînés ou son patron par un rituel appelé Rod nam dam hua (รดน้ำดำหัว) qui consiste à verser un peu d’eau parfumée sur les mains de la personne à qui on dédie ce rituel. On peut aussi s’asperger gentiment d’eau entre amis en se souhaitant mutuellement une vie heureuse. Mais les débordements consistant en un chahut généralisé dans les rues à coups de jets d’eau et lances à incendie, a toujours fortement déplu aux autorités.

En Birmanie, c’est la situation inverse : le gouvernement encourage à célébrer la fête de Thingyan, afin d’afficher une certaine normalité. C’est la population pour exprimer son opposition s’abstient de toute festivité pour montrer au pouvoir militaire, la junte au pouvoir depuis février 2021, qu’elle ne dispose d’aucun soutien populaire.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 12 avril 2024

 
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1593, Armée, Thaïlande, 18 janvier Bruno Teissier 1593, Armée, Thaïlande, 18 janvier Bruno Teissier

18 janvier : l'armée, au pouvoir, parade dans les rues de Bangkok

Le 18 janvier est jour de grande parade militaire à Bangkok, en Thaïlande. Cette Journée de l’armée royale thaïlandaise fait figure d’autopromotion de la part de la junte militaire au pouvoir, appuyée par le roi. Cette journée fait aussi référence à un fait militaire vieux de 430 ans : un combat singulier à dos d’éléphant opposant le roi du Siam au prince héritier de Birmanie, qui s’est déroulé le 18 janvier 1593.

 

Le 18 janvier est jour de grande parade militaire à Bangkok, la Thaïlande (ou plutôt ses élites politiques) célèbre son armée. Un événement d’importance dans un pays qui a connu 19 coups d’État militaires depuis 1932 (date de l’abolition de la monarchie absolue). Le dernier date de 2014. Certes la junte militaire a cédé la place à un gouvernement civil durant l’été 2019, mais non sans avoir pris toutes les précautions pour continuer à diriger le pays. La constitution a été modifiée en 2016, désormais les membres du Sénat sont tous nommés par l’armée et comme un gouvernement doit être investi par les deux chambres, un parti minoritaire (pro-armée) peut se maintenir au pouvoir. C’est le cas du nouveau gouvernement, qui d’ailleurs a nommé à la tête d’armée le général Apirat Kongsompong, l’artisan du coup d’État de 2014, lequel multiplie les déclarations agressives contre l’opposition.

Cette modification constitutionnelle a été vécue comme un 20e coup d’État militaire inscrivant le pouvoir de l’armée dans la durée. Le roi, comme son défunt père qui a toujours penché du côté de l’armée, en a profité pour accroître ses prérogatives. Désormais ses décisions n’ont plus à être contresignées par un ministre. C’est donc une dictature militaire sous commandement royal qui parade aujourd’hui dans les rues de la capitale thaïlandaise.

Quant à la date de cette Journée des forces armées thaïlandaises (วันกองทัพไทย), le 18 janvier, elle fait référence à un combat singulier à dos d’éléphant opposant Naresuan (roi du Siam) au prince héritier de Birmanie. Le second fut tué par le premier à Nong Sarai (province de Suphanburi) le 18 janvier 1593. Le Siam (future Thaïlande) ne payant plus son tribut à la Birmanie, celle-ci avait envoyé une armée pour soumettre son vassal. Non seulement le Siam repoussa l’attaque, mais étendit son influence sur une vaste région. C’est donc un grand roi que vénère ce 18 janvier la Thaïlande. Autrefois, c’était sa date de naissance, le 25 avril qui était célébrée. Mais en 2005, il fut décidé qu’il valait mieux célébrer la fameuse bataille que l'histoire officielle raconte comme un duel à dos d’éléphant (Iuthheete) entre un roi et un prince. Soit le plus prestigieux des combats en Asie du Sud-Est. Désormais aucune armée, pendant longtemps, n’osa plus marcher sur Ayutthaya (la capitale de l’époque). Sous son règne (1590-1605), le roi Naresuan redonna au Siam toute sa puissance : le royaume atteignit son expansion maximale.

Chaque 18 janvier, une cérémonie est organisée au quartier général de l'Armée royale thaïlandaise de 10h00 à 11h30, complétée par une célébration au sanctuaire Phra Chai Mongkhon Phum, rendant hommage au roi Rama V, suivi d’une cérémonie de dépôt de gerbes au Mur du Souvenir et une célébration bouddhiste. Puis, à 13h00, le général Narongpan Jitkaewthae, commandant en chef de l'armée royale thaïlandaise rend visite aux blessés de l'hôpital Phramongkutklao, y compris la visite de soldats blessés à l'hôpital de l'armée. Ce même jour, des soutiens du régime organisent des actions caritatives et bénévoles.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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Habillés de jaune, couleur de la monarchie, les soutiens du régime se mobilisent le Jour de l’armée royale pour des actions caritatives bénévoles ou en faveur de l’environnement.

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Thaïlande, enfants Bruno Teissier Thaïlande, enfants Bruno Teissier

14 janvier : la Thaïlande fête ses enfants… devenus de plus en plus rares

Aujourd’hui, la Thaïlande célèbre ses enfants. De nombreuses animations sont prévues pour eux dans tout le pays… La Thaïlande fait bien de choyer ses enfants car ils sont de plus en plus rares dans le pays. La natalité a baissé continuellement depuis un demi-siècle et a véritablement chuté depuis 2013. Les Thaïlandais n’ont plus d’enfants, aujourd’hui le taux de fécondité est tombé bien en dessous de la moyenne européenne.

 

Chaque deuxième samedi de janvier, la Thaïlande fête ses enfants, la journée est connue sous le nom de Wan Dek (วันเด็ก), ou Journée nationale des enfants (Thai: วันเด็กแห่ง ชาติ). Ce jour-là, les grandes institutions font portes ouvertes aux enfants, y compris le bureau du Premier ministre. Les musées organisent des animations, les transports sont gratuits dans les grandes villes. Un peu partout dans le pays, des spectacles leur sont proposés aux enfants. Même l’armée s’y met, dans ce pays dirigé par une junte militaire. Aujourd’hui les casernes sont ouvertes et les militaires connaissent généralement beaucoup de succès en exhibant leur armement aux jeunes visiteurs.

La Thaïlande fait bien de choyer ses enfants car ils sont de plus en plus rares dans le pays. La natalité a baissé continuellement depuis un demi-siècle et a véritablement chuté depuis 2013. Le taux de fécondité est tombé à 1,35 enfant par femme (en 2020), un taux bien en dessous de la moyenne européenne (1,5), et le chiffre de 2022 serait plus bas encore. Ce qui pose des problèmes démographiques majeurs. En 2023, un million de Thaïlandais vont arriver à la retraite (l’âge légal est de 60 ans) alors que selon les projections, le nombre de naissance devrait être de 500 000 tout au plus en 2023. Ce pays de 70 millions d’habitants compte déjà de graves pénuries de main-d’œuvre dans certains secteurs qui sont comblés par plus de 5 millions de travailleurs migrants, principalement d’origine birmane, cambodgienne et laotienne. Dans 10 ans les plus de 60 ans représenteront 28% de la population. La baisse de la natalité touche toute l’Asie, à commencer par la Chine, mais la Thaïlande est un des pays, avec la Corée du Sud et la Japon, à être le plus loin du remplacement de population qui est de 2,05 enfants par femme. C’est en 1991 que la Thaïlande est tombée en dessous de ce taux et depuis, le taux de fécondité n’a fait que baisser.

Les autorités semblent ne pas en avoir vraiment pris conscience. Comme chaque année, le Premier ministre, le général Prayut Chan-o-cha a dévoilé le slogan de la Journée nationale de l'enfant 2023 : « connaître le devoir, la discipline, poursuivre le bien ». Cette année, la ville de Bangkok a prévu d’organiser des événements sur deux semaines, du 6 au 22 janvier dans les deux musées pour enfants de la capitale, 34 centres de jeunesse et la bibliothèque de la ville de Bangkok.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 

Le Premier ministre, le général Prayut Chan-o-cha, au milieu d’écolières

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1932, Thaïlande, monarchie, fête des mères, 12 août Bruno Teissier 1932, Thaïlande, monarchie, fête des mères, 12 août Bruno Teissier

12 août : les 90 ans de la reine Sirikit de Thaïlande

C’est l'anniversaire de la reine mère, une fête nationale en Thaïlande honorant la mère du roi actuel, Maha Vajiralongkorn.

 

L'anniversaire de la reine mère (วันเกิดแม่ราชินี) est celui de la reine Sirikit. C’est une fête nationale en Thaïlande honorant la mère du roi actuel, Maha Vajiralongkorn. 

La reine Sirikit est née le 12 août 1932 du prince Nakkhatra Mangkala Kitiyakara et de sa femme Mom Luang Bua Snidvongs. Le 28 avril 1950, elle a épousé Bhumibol Adulyadej, une semaine avant son couronnement officiel. Ils sont les parents du roi actuel, Maha Vajiralongkorn, dont les frasques ont terni le prestige de la monarchie. Le couple évoque, au contraire, pour les Thaïlandais, un âge d’or, une époque où le roi était respecté par ses sujets et les autres chefs d’États.

La célébration commence le 1er août (Journée de la femme thaïlandaise) et dure près de deux semaines, culminant le 12 août. Pendant les festivités, les rues sont décorées de portraits de Sirikit, de fleurs, de lumières colorées et de drapeaux nationaux. La célébration consiste aussi en des cérémonies d'allumage des bougies organisées dans tout le pays, des événements caritatifs, des feux d'artifice et d'autres activités en l'honneur de Sa Majesté la Reine.

Depuis 1976, l'anniversaire de la reine Sirikit est également célébré comme la fête des mères (วันแม่). Il est de coutume que les enfants thaïlandais offrent à leur mère de petits cadeaux décorés de jasmin, considéré comme la fleur de la reine.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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1932, révolution, Thaïlande Bruno Teissier 1932, révolution, Thaïlande Bruno Teissier

10 décembre : faute de démocratie, la Thaïlande célèbre sa révolution constitutionnelle

La Thaïlande commémore par un jour férié, sa première constitution, promulguée le 10 décembre 1932. Cette première charte avait fait basculer le Siam d’un système de monarchie absolue à un régime constitutionnel

 

En cette journée mondiale des droits de l’homme, la Thaïlande commémore par un jour férié, sa première constitution, promulguée le 10 décembre 1932. Cette première charte avait fait basculer le Siam (devenu la Thaïlande) d’un système de monarchie absolue à un régime constitutionnel où, en principe, le pouvoir du monarque demeure limité.

Ce Jour de la constitution  ou Wan Rattha Thammanun (วันรัฐธรรมนูญ) est une fête paradoxale quand on sait que la constitution de 1932 n’a duré que 14 ans et que depuis, la Thaïlande a connu une vingtaine de constitutions ! La plupart ont été adoptées après un coup d’État militaire destiné à restreindre l’élan démocratique d’une population toujours prête à réclamer plus de liberté. L’instabilité chronique du pays s’est même accentuée ces dernières années. La constitution actuelle ne date que de 2017, elle remplaçait celle de 2014 qui elle-même se substituait à celle de 2007. La précédente ne datait que de 2006…

À Bangkok, un monument de la démocratie, situé sur l'avenue Ratchadamnoen, symbolise la constitution de 1932. Il est gardé par quatre structures en forme d'aile destinées à représenter les quatre branches des forces armées thaïlandaises – l'armée, la marine, l'aviation et la police – qui ont participé à la révolution de 1932. Car à l’époque l’armée s’était rangée du côté des révolutionnaires contre le pouvoir royal.

Cela n’a plus été le cas par la suite. La plupart des dictateurs thaïlandais sont des militaires royalistes. C’est le cas du général Prayut Chan-o-cha, commandant en chef de l’armée, qui occupe aujourd’hui le poste de premier ministre. Son coup d’État de 2014 qui l’a amené au pouvoir avait été approuvé par le très respecté roi Bhumibol (Rama IX). Ce qui pourrait changer la donne, c’est à l’inverse, caractère si peu respectable du roi actuel, Vajiralongkorn (Rama X), ses frasque et ses tendances tyranniques. Des monarchistes convaincus sont en train de lâcher le monarque, certains éléments de l’armée se montrent de moins en moins convaincus par l’opportunité de soutenir le roi. Va-t-on vers une seconde révolution en vue de l’instauration d’une véritable démocratie ? La jeunesse qui manifeste régulièrement n’aspire qu’à cela. Les choses s’accélèrent, la situation politique se dégrade. Il y a fort à parier qu’elle-ci aura lieu avant 2032, tant la demande de démocratie est grande dans le pays.

 

Le monument de la démocratie (อนุสาวรีย์ประชาธิปไตย) a été construit pour commémorer la Révolution siamoise de 1932. Situé sur un rond-point de la principale avenue de la capitale, c’est un peu l’Arc de triomphe de Bangkok.

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2016, 13 octobre, Thaïlande, monarchie, héros national Bruno Teissier 2016, 13 octobre, Thaïlande, monarchie, héros national Bruno Teissier

13 octobre : 5 ans après sa mort, la Thaïlande pleure son roi

En 2016, se terminait le règne de plus d’un demi siècle du roi Bhumibol, père honoré du très fantasque monarque actuel.

 

Une minute de silence a lieu dans tout le pays à 15 h 52 pour marquer l'heure exacte à laquelle le roi Bhumibol est décédé le 13 octobre 2016, à l'âge de 88 ans, après une longue maladie. Le gouvernement invite tout le monde à porter du jaune en signe de respect. Pour marquer la journée de deuil, il est courant que les gens participent à des services communautaires tels que le nettoyage des routes ou des plages, le ramassage des ordures, la distribution de nourriture et d'autres bonnes actions. Le jour est férié (si le 13 octobre tombe un week-end, le lundi qui suit est férié). Les bars et lieux de divertissement sont fermés et la vente d'alcool est interdite toute la journée.

Chaque année, depuis 2017, les Thaïlandais, célèbre feu le roi Bhumibol Adulyadej, décédé le 13 octobre 2016. Connu sous le nom de Rama IX, il a régné sur la Thaïlande du 9 juin 1946 jusqu'à sa mort, faisant de lui le monarque ayant régné le plus longtemps dans l'histoire de la Thaïlande : plus de 50 ans. Il avait succédé à son frère aîné mystérieusement assassiné. Ce monarque constitutionnel a vécu 18 coups d'État et tentatives de coup d'État. Avec le temps, il s’est impliqué très largement dans la vie politique du pays, en appuyant les les forces les plus conservatrices, voire en approuvant la confiscation de la démocratie par l’armée à plusieurs reprises. Il était très honoré de son vivant, les Thaïlandais lui vouent aujourd’hui un culte d’autant plus appuyé qu’ils craignent son inquiétant successeur. La dynastie poursuit son cours.

 
L'urne royale de feu le roi Bhumibol Adulyadej, transportée sur le palanquin doré, lors de la première procession de la cérémonie de crémation royale du roi le 26 octobre 2017

L'urne royale de feu le roi Bhumibol Adulyadej, transportée sur le palanquin doré, lors de la première procession de la cérémonie de crémation royale du roi le 26 octobre 2017

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1782, 6 avril, Thaïlande, monarchie Bruno Teissier 1782, 6 avril, Thaïlande, monarchie Bruno Teissier

6 avril : en dépit de la fronde de sa jeunesse, la Thaïlande célèbre sa dynastie

Ce jour férié rappelle la fondation de la dynastie des Chakri par un général putchiste, le 6 avril 1782. La Thaïlande a un régime de monarchie parlementaire depuis 1932, mais depuis cette date, le pays a connu pas moins de 18 coups d’État (le dernier date de 2014) débouchant sur des régimes plus ou moins autoritaires.

 

Ce jour férié rappelle la fondation de la dynastie des Chakri par un général putchiste, le 6 avril 1782. La Thaïlande a un régime de monarchie parlementaire depuis 1932, mais depuis cette date, le pays a connu pas moins de 18 coups d’État (le dernier date de 2014) débouchant sur des régimes plus ou moins autoritaires. Constitutionnellement, le roi a peu de pouvoir, dans les faits, c’est tout le contraire. Face à cette instabilité politique, la monarchie apparaissait du temps du roi Bhumibol (alias Rama IX) comme la seule institution stable et il demeuré très populaire durant tout son règne (1946-2016). Son successeur Maha Vajiralongkorn, alias Rama X, l’inquiétant nouveau roi  est un homme à femmes, imprévisible et colérique, qui diffère son couronnement et préfère vivre en Bavière. Son règne est beaucoup plus intrusif dans les affaires politiques. Ce monarque, le plus riche du monde, s’est octroyé un accès direct aux budget de l’État. Profitant de l’absence de démocratie, il s’est fait attribuer de nouvelles prérogatives que n’avait pas son père. Aujourd’hui, la Thaïlande n’est plus un pays en voie de démocratisation. Le régime repose sur la monarchie et l’armée.

La monarchie fait partie de l’identité culturelle et sociale de la Thaïlande. Les plus vieux y voit même un régime de droit divin. D’où la sévérité avec laquelle sont traités les crimes de lèse majesté qui ne trouve son équivalent qu’au Maroc. Cela n’empêche pas la jeunesse d’être de plus en plus critique à l’égard d’un régime qui a franchement viré à l’autoritarisme. Le caractère monarchique du régime n’est plus un tabou aujourd’hui. Depuis 2019, les manifestations étudiantes sont beaucoup plus revendicatives qu’elles n’ont jamais été dans l’histoire du pays. Après 239 ans de règne, la dynastie des Chaki n’a peut-être pas l’éternité devant elle.

 
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Bouddhisme, Cambodge, Laos, Thaïlande Bruno Teissier Bouddhisme, Cambodge, Laos, Thaïlande Bruno Teissier

19 février : les Bouddhistes célèbrent Magha Puja

Des milliers de fidèles partout en Thaïlande mais aussi au Cambodge et au Laos vont venir fleurir les temples, y faire des offrandes, préparer et donner de la nourriture aux bonzes et, plus généralement, se repentir de toutes les mauvaises actions accomplies durant l’année écoulée. À la nuit tombée, des processions de flambeaux vont aller d’un temple à l’autre…

 

Le temple du Bouddha d’émeraude à Bangkok accueille aujourd’hui un hôte de marque en la personne du roi de Thaïlande. Si l’humeur lui en dit, il vient officiellement ouvrir les célébrations de la fête de Magha Puja en ce jour de pleine lune du troisième mois lunaire ! Des milliers de fidèles partout en Thaïlande mais aussi au Cambodge et au Laos vont venir fleurir les temples, y faire des offrandes, préparer et donner de la nourriture aux bonzes et, plus généralement, se repentir de toutes les mauvaises actions accomplies durant l’année écoulée. À la nuit tombée, des processions de flambeaux vont aller d’un temple à l’autre ou faire le tour des monastères tout en étant ponctuées par des danses et des sermons rappelant les enseignements de Bouddha.

Cette fête commémore l’enseignement de Bouddha à 1 250 disciples éclairés, elle est considérée comme une des principales fêtes du calendrier bouddhiste avec l’anniversaire de sa naissance, son éveil et sa mort.

Pour suivre les fêtes religieuses, partout dans le monde, consulter l’Almanach des fêtes religieuses

 
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5 février : le nouvel an chinois, vietnamien, coréen...

Plusieurs pays asiatiques fêtent aujourd’hui leur entrée dans l’année du Cochon de terre, l’an 4717 du calendrier chinois. Une occasion de retrouvailles familiales…

 

Plusieurs pays asiatiques fêtent aujourd’hui leur entrée dans l’année du Cochon de terre, l’an 4717 du calendrier chinois. Une occasion de retrouvailles familiales, de retour dans sa terre natale qui donne lieu à d’innombrables allées et venues à travers les pays (plus de trois milliards ces dernières années pour toute la période des fêtes) avec son lot d’encombrements sur les routes, dans les gares aussi bien que dans les aéroports.

Le nouvel an chinois (农历新年) est célébré partout où la diaspora chinoise s’est installée, sur tous les continents. Dans beaucoup de pays d’Asie où ce jour donne lieu à des festivités grandioses, au Vietnam (Fête du Têt), en Indonésie, Malaisie, Corée du Sud (Seollal), Thaïlande ou aux Philip­pines on n’apprécie guère le terme de nouvel an chinois pour une fête que chaque pays s’est appropriée et il serait peut-être plus judicieux de parler de nouvel an du calendrier chinois ou tout simplement de nouvel an lunaire ou encore de Fête du Printemps (春节).

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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