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1527, Vatican, Armée, 6 mai Bruno Teissier 1527, Vatican, Armée, 6 mai Bruno Teissier

6 mai : le serment des nouveaux gardes suisses du Vatican

Au Vatican, les nouveaux gardes suisses prêtent serment. Cette date a été choisie en souvenir du 6 mai 1527, jour où ceux-ci protégèrent le Pape Clément VII face aux soldats de Charles Quint.

 


Au Vatican, les nouveaux gardes suisses prêtent serment. Cette date a été choisie en souvenir du 6 mai 1527, jour où ceux-ci protégèrent le Pape Clément VII face aux soldats de Charles Quint. 147 d’entre eux avaient alors trouvé la mort dans le combat.

La Garde suisse pontificale (Pontificia Cohors Helvetica) est la plus petite armée du monde, après celle de Monaco. Elle a été créée en 1506 et compte 111 mercenaires, tous suisses, âgés de 19 à 30 ans, célibataires et mesurant au moins 1,74 m. Tous des hommes, aucune femme n’a été recrutée pour le moment. Ils sont généralement issus de la Suisse alémanique ce qui explique que la langue officielle de ce corps d’armée soit l’allemand, même le français y est aussi en usage comme l’italien bien sûr. Leurs uniformes ne datent pas du XVIe siècle mais du début du XXe siècle, ils ont été créés en s’inspirant de fresques de Raphaël.

Des représentants de la Confédération helvétique, de l'Armée suisse, de la Conférence épiscopale suisse et des Fondations pour la Garde Suisse Pontificale seront également présents. La messe est dite à 7 h 30 en la basilique Saint-Pierre, et la cérémonie d'assermentation à 17 heures à la cour San Damaso (ou en salle Paul VI, en cas de mauvais temps). Ces deux évènements sont filmés et diffusés en direct.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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1600, Italie, Vatican, Catholiques, 17 février Bruno Teissier 1600, Italie, Vatican, Catholiques, 17 février Bruno Teissier

17 février : Giordano Bruno, le philosophe brûlé par l’Église et qui n’a jamais été réhabilité

Chaque 17 février, une foule se rassemble sur une petite place du centre historique de Rome, le Campo de 'Fiori pour rendre hommage à un philosophe napolitain, Giordano Bruno, qui a été brûlé vif pour hérésie, à cet endroit, le 17 février 1600 sur ordre de la Sainte Inquisition.

 

Chaque 17 février, une foule se rassemble sur une petite place du centre historique de Rome, le Campo de 'Fiori à deux pas du palais Farnèse. Chacun vient pour déposer des couronnes, des poèmes et des bougies au pied de la statue d’un homme de bronze sous son capuchon de moine. L'homme que l’on honore est le philosophe napolitain Giordano Bruno. Il a été brûlé vif pour hérésie, à cet endroit, le 17 février 1600 sur ordre de la Sainte Inquisition. Le tribunal de l’Église lui reprochait ses livres dans lesquels il prônait la cosmologie héliocentrique de Copernic et affirmait que l'univers était infini et contenait plusieurs autres mondes. Seize ans plus tard, la même accusation sera portée contre Galilée, mais ce dernier se rétractera pour avoir la vie sauve. Bruno, lui, ira jusqu’au bout de ses convictions.

Le Vatican a fini par gracier Galilée, en 1992. Giordanno Bruno ne le sera pas en dépit de demandes répétées à l’approche du 400e anniversaire de son supplice. C’est le 4 février 2000, que le cardinal Poupard communique finalement la réponse du Vatican : certes, le Vatican regrette la violence employée pour faire taire le philosophe mais celui-ci ne peut en aucun cas être réhabilité, comme le furent Galilée ou Jean Hus. Selon le Vatican, les études menées sur la pensée de Giordano Bruno « ont mis en évidence qu'elle était substantiellement étrangère au message chrétien ». Au XXIe siècle, le philosophe brûlé par l’Église, il y a 423 ans, demeure dangereux pour sa trop grande liberté de pensée.

« (…) ce n'est pas hors de nous qu'il faut chercher la divinité, puisqu'elle est à nos côtés, ou plutôt en notre for intérieur, plus intimement en nous que nous ne sommes en nous-mêmes. » (Giordano Bruno,  Le Banquet des cendres).

Giordano Bruno avait parcouru l’Europe pour répandre ses idées. Tous les deux ans, il a dû  changer de pays pour éviter l’arrestation. Quitte à mourir pour ses idées, il a préféré que cela se passe à Rome, au cœur même du pouvoir de l’Église. 

Au milieu du XIXe siècle, Giordano Bruno est devenu une sorte de héros pour les anticléricaux, tout particulièrement en Italie, dans le contexte de l'unification de la péninsule à laquelle les États de l'Église faisaient obstacle. En 1889, une statue a été érigée Campo dei Fiori, à l’endroit même de son bûché, à deux pas du Vatican. On doit la statue au sculpteur Ettore Ferrari, un franc-maçon notoire et militant laïque qui, à la fin de sa vie, sera violemment attaqué par les sbires de Mussolini.

Le philosophe, un peu oublié aujourd’hui, a eu une grande notoriété, également en France à la fin du XIXe siècle, au moment où une partie des Français cherchaient à échapper à la tutelle morale de la religion. C’est en hommage au penseur italien, qu’ Augustine Fouillée-Tuilerie, l'auteure du Tour de France par deux enfants, célèbre manuel de lecture des écoles laïques de la IIIe République, avait signé cet ouvrage paru en 1877 du pseudonyme « G. Bruno ».


Maiori forsan cum peur sententiam in me fertis quam ego accipiam": "Peut-être tremblez-vous plus en prononçant cette phrase contre moi que moi en l'écoutant". Ce sont les derniers mots de Giordano Bruno, après avoir entendu la sentence de la Sainte Inquisition.

Chaque année, le 17. février à 17h, un hommage lui est rendu sur le Campo de 'Fiori, à Rome.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
Le Campo dei Fiori, le 17 février

Le Campo dei Fiori, le 17 février

Le Campo dei Fiori, jour de marché

Le Campo dei Fiori, jour de marché

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1929, Vatican, Italie, France, Fondation du pays, 1858 Bruno Teissier 1929, Vatican, Italie, France, Fondation du pays, 1858 Bruno Teissier

11 février :  une fête civile au Vatican et religieuse en France

Pour les catholiques, c’est anniversaire de l’apparition de Notre-Dame de Lourdes (1858) et celle des accords de Latran (1929) qui accordent au Pape la souveraineté sur l’État de la Cité du Vatican.

 

Pour les catholiques, c’est anniversaire de l’apparition de Notre-Dame de Lourdes (1858) et celle des accords de Latran (1929) qui accordent au Pape la souveraineté sur l’État de la Cité du Vatican. Jusque-là, le Pape, qui avait perdu ses vastes États en 1870, se considérait comme prisonnier de l’État italien. En contrepartie, le catholicisme devint religion d’État en Italie.

La Cité du Vatican n'a pas beaucoup de jours fériés qui ne soient pas des fêtes religieuses. Depuis 2018, il existe deux jours fériés de ce type : l’Anniversaire du traité du Latran (Anniversario dei Patti lateranensi) et l’anniversaire de l’élection du pape François, le 13 mars.

La question romaine a été résolue en 1929, à l’époque de la dictature de Mussolini. Le 11 février 1929, le Premier ministre Benito Mussolini et le cardinal secrétaire d'État Pietro Gasparri (au nom du pape Pie XI) ont signé un ensemble d'accords au palais du Latran. C’est ce traité qui a reconnu la Cité du Vatican comme un État souverain. Le 11 février est un jour férié civil du petit État qui célèbre surtout des fêtes religieuses. 

Sans aucun rapport avec la naissance de l’État du Vatican, en 1993, Jean-Paul II a fait du 11 février la Journée mondiale des malades, un jour qui est aussi la fête de Notre-Dame de Lourdes. Depuis, le 11 février 1858, date de la première apparition de la Vierge à Bernadette Soubirous, la grotte puis le sanctuaire construit à proximité ne désemplissent pas et l’on attend aujourd’hui encore plus de 30 000 pèlerins venus des quatre coins du monde pour une guérison, une grâce ou pour la simple découverte d’un lieu de pèlerinage connu dans le monde entier. Lourdes, c’est un peu la Mecque des catholiques, troisième lieu de pèlerinage le plus visité au monde après le Vatican et Notre-Dame de Guadalupe à Mexico (chaque 12 décembre). 

 
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1219, 2019, Émirats arabes unis, Vatican, 4 février, Égypte Bruno Teissier 1219, 2019, Émirats arabes unis, Vatican, 4 février, Égypte Bruno Teissier

4 février :  la Journée internationale de la fraternité humaine

Lancée par le Vatican et des autorités de l’islam sunnite, la Journée a pour but de développer le dialogue interreligieux et interculturel à la fois au sein des États membres de l'ONU, d'encourager une éducation qui promeut la tolérance et de lutter contre la discrimination fondée sur la religion ou la conviction.

 

Cette journée observée par l’ONU est de création récente : elle a été ajoutée en décembre 2020 à la liste des journées internationales et observée pour la première fois en 2021.

Cette journée a été lancée par Bahreïn, le Burkina Faso, l'Égypte, la Guinée équatoriale, le Maroc, l'Arabie saoudite, le Venezuela et surtout les Émirats arabes unis qui en ont fait un élément de leur soft power. Cette deuxième journée mondiale est particulièrement célébrée à l’Exposition universelle de Dubaï. Le pavillon du Saint-Siège accueille en effet une conférence et une marche pour la fraternité, ce vendredi 4 février 2022.

Lancée par le Vatican et des autorités de l’islam sunnite, la Journée internationale de la fraternité humaine a pour but de développer le dialogue interreligieux et interculturel à la fois au sein des États membres de l'ONU et dans le monde, d'encourager une éducation qui promeut la tolérance et de lutter contre la discrimination fondée sur la religion ou la conviction.

La date du 4 février n’a pas été choisie au hasard, c’est l’anniversaire la signature du document sur la fraternité humaine pour la paix et la coexistence dans le monde. Les signataires du document, le pape François et le Grand Imam d'Al-Azhar, considéré comme l'une des plus hautes autorités de l'Islam sunnite, ont passé plus d'un an à le rédiger avant sa signature dans la capitale émiratie d'Abu Dhabi le 4 février 2019, sous les auspices du prince héritier Sheikh Mohammed bin Zayed al-Nahyan.

L’année 2019 correspondait au 800e anniversaire de la rencontre de saint François d’Assise avec le sultan al-Malik al-Kamal en 1219.

En effet, au cours de la Ve croisade, en juin 1219, François quitta Assise pour se rendre en Terre sainte à la rencontre des musulmans. Il débarque d’abord à Saint-Jean-d’Acre, la capitale des Croisés depuis la prise de Jérusalem par Saladin en 1187. Il se rend à Damiette, en Égypte, et est reçu avec courtoisie par le sultan Al-Malik-al-Khamil, le neveu de Saladin. François pensait pouvoir le convertir, il n’y parvient mais le sultan est impressionné par le personnage du moine italien. On ne connaît pas le contenu de leur conversation. Mais peut-être cet entretien eut une influence sur sa décision, dix ans plus tard, de rendre Jérusalem aux chrétiens, alors qu’aucune force ne l’y contraignait.

À l’occasion de cette journée, le Prix Zayed de la Fraternité humaine est décerné. Il porte le nom de l’émir d’Abou Dhabi, le principal parrain de cette journée. En 2021, il avait été décerné à deux personnalités : à António Guterres, secrétaire des Nations unies, à qui on doit aussi cette journée, ainsi qu’à Latifa Ibn Ziaten, une mère française de condition modeste, militante pour la tolérance depuis que son jeune fils Imad a été assassiné en 2012, un autre jeune radicalisé et extrémiste, celui qui provoqua ensuite un carnage dans une école juive de Toulouse.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 

Giotto di Bondone – Scène de la vie de Saint Francois : St Francois devant le Sultan d’Egypte, vers 1325, Cappella Bardi, Florence

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1978, Vatican, chrétiens, 22 octobre Bruno Teissier 1978, Vatican, chrétiens, 22 octobre Bruno Teissier

22 octobre : la mémoire d'un pontificat controversé

Les catholiques du monde entier célèbrent la mémoire de Jean-Paul II, premier pape polonais de l’histoire de l’Église qui connut aussi l’un des plus longs pontificats (plus de 26 ans).

 

Les catholiques du monde entier célèbrent la mémoire de Jean-Paul II, premier pape polonais de l’histoire de l’Église qui connut aussi l’un des plus longs pontificats (plus de 26 ans). Une messe en sa mémoire est célébrée aujourd’hui dans tous les diocèses, spécialement à Rome, en la basilique Saint-Pierre et en la basilique Saint-Jean de Latran dont il était l’évêque comme tous ses prédécesseurs.

C’est finalement le 22 octobre qui a été retenu pour fêter le bienheureux Jean-Paul II, date de l’inauguration de son pontificat (il fut élu le 16 octobre 1978 mais intronisé le 22) et non la date de sa « naissance au ciel » (dies natalis), c’est-à-dire sa mort. C’est donc bien le pontificat de Jean-Paul II qui est reconnu à travers cette béatification (malgré toutes les critiques que l’on a pu formuler !) et pas seulement les vertus de l’homme Karol Wojtila.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 21 octobre 2019

 
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