L’Almanach international
Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde
6 juin : le Memorial Day de la Corée du Sud
Ce jour du souvenir célèbre les morts au combat et fait référence à une bataille fameuse qui fut un tournant de la lutte contre l’occupation japonaise.
Chaque 6 juin à 10 heures, une sirène retentit dans tout le pays, annonçant une minute de silence et de recueillement. Le drapeau national flotte un peu partout durant cette journée de deuil. Ce Jour du Souvenir (현충일) est un jour férié coréen, institué en 1956, qui commémore ceux qui sont morts pendant leur service militaire pendant des guerres ou des batailles, principalement pendant la guerre de Corée. Pendant ce conflit, la Corée du Sud était soutenue par une force de l'ONU dirigée par les États-Unis, tandis que la Chine et l'Union soviétique se battaient pour la Corée du Nord.
La date du 6 juin fait référence à la bataille de Fengwudong (봉오동 전투) qui a opposé les milices indépendantistes aux forces japonaises qui occupaient le pays et a eu lieu les 6 et 7 juin 1920. Cette bataille marqua un tournant de la lutte anticoloniale.
Le 6 juin est l’occasion de distinguer quelques héros. En 2021, par exemple, le gouvernement avait remis à titre posthume la plus haute distinction honorifique sud-coréenne à Hong Beom-do, un symbole de cette lutte anti coloniale qui est aussi le héros de la communauté coréenne du Kazakhstan (les Coréens déportés en 1937 par Staline, dont Hong Beom-do). Leurs descendants sont au nombre de 100 000 toujours présent au Kazakstan.
De son côté, la Corée du Nord célèbre chaque 6 juin, la Journée de la Fondation de l'Union des enfants coréens est un jour férié. C’est le jour où les nouveaux enfants de 9 ou 10 ans sont admis dans les rangs de l'Union (un mouvement d’embrigadement de la jeunesse en fondé par Kim Il-Sung, le 6 juin 1946). À 15 ans, les adolescents nord-coréens rejoignent ensuite la Ligue de la jeunesse.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 5 juin 2024
3 avril : mémoire du soulèvement de Jeju réprimé dans le sang
L’île coréenne de Jeju, un paradis touristique situé à mi-chemin entre la péninsule et le Japon commémore une insurrection matée dans le sang en 1948-49. Les syndicats sud-coréens profitent de ce 76e anniversaire pour se mobiliser contre le président Yoon Seok-yeol issu d'un parti conservateur.
L’île coréenne de Jeju, un paradis touristique situé à mi-chemin entre la péninsule coréenne et l’archipel japonais commémore une insurrection matée dans le sang en 1948-49. Pendant un demi-siècle, le sujet a été totalement tabou en Corée au point que le simple fait d’évoquer ce massacre pouvait vous valoir la prison. Il faut attendre les années 1990 pour qu’on commence à évoquer le sujet ; 2003 pour qu’un président prononce des excuses et le 70e anniversaire, en 2018, pour qu’un président coréen (de gauche), Moon Jae-in, fasse le voyage dans l’île pour commémorer le soulèvement de Jeju (제주 4·3 민중항쟁).
Tout avait commencé le 1er mars 1948, jour de la fête nationale. Un cheval de la police a grièvement blessé un petit garçon. La foule en colère contre les forces de l’ordre, se fait menaçante, les policiers tirent dans le tas faisant 8 morts et 6 blessés graves. La population de l’île réagit par une grève générale qui touche tous les secteurs y compris l’administration. La répression est féroce, les arrestations se multiplient. Ce qui pousse de nombreux jeunes à adhérer au nouveau Parti du travail, né d’une fusion des communistes et des socialistes coréens. Un parti aussitôt interdit à Séoul où les Américains sont en train d’installer au pouvoir des hommes d’extrême droite, notamment des collabos de l’occupation japonaise.
Le 3 avril 1948 une insurrection est lancée (c’est la date que l’on commémore aujourd’hui). Les autorités débordées négocient. Mais le 1er mai des incidents engendrent un véritable dérapage. On sait aujourd’hui qu’ils ont été volontairement provoqués par des éléments d’extrême droite de Corée du Nord, réfugiés à Jeju. On est en Corée du Sud dans un contexte de guerre froide exacerbée. Vu de Séoul, où les Américains sont encore au pouvoir pour quelques mois, l’île de Jeju est un véritable repère de communistes à éliminer . La répression est féroce : au moins 30 000 habitants de l’île sont massacrés (10 % de la population) et 40 000 s’exileront au Japon, principalement à Osaka où ils forment aujourd’hui un quartier. Les combats dureront jusqu’en 1949 et même sporadiquement jusqu’en 1953. L’île restera totalement bouclée jusqu’en 1954. Des dizaines de milliers d’habitants de Jeju sont emprisonnés. La majorité des victimes affirment avoir été arrêtées de façon arbitraire, interrogées et torturées par la police militaire avant d'être contraintes à signer une fausse déclaration confessant des crimes.
La répression a laissé des blessures profondes sur les victimes et leur famille. Nombre de leurs enfants, pendant des décennies, ont subi des discriminations lors de la recherche d'emploi à cause de la condamnation de leurs parents. Ces derniers ne seront réhabilités qu’en… 2019. Seuls 18 d’entre eux étaient encore en vie lors de ce verdict historique, prononcés il y a seulement deux ans. Des indemnités sont à l’étude pour leurs enfants. 8500 personnes ont reçu en 2020, une carte d’identité de victime qui leur permet, notamment, d’avoir une réduction de 50% sur les vols vers Jeju. Depuis 2014, le 3 avril est une commémoration officielle en Corée. En 2018, la ville d’Osaka a érigé une stèle commémorative. Le 3 avril 2022, le président élu Yoon Suk-yeol a fait un déplacement à Jeju, il s'agissait de sa première apparition publique après son élection.
En 2023, les syndicats sud-coréens ont profité du 75e anniversaire de la commémoration, pour se mobiliser contre ce président élu issu d'un parti conservateur.
En 2024, le 30 mars, le rassemblement national des travailleurs qui s'est tenu devant l'hôtel de ville de Jeju, a évoqué l'esprit du 76e anniversaire du soulèvement populaire du 3 avril. Quelque 2 500 membres de la Confédération coréenne des syndicats de tout le pays y ont participé pour réclamer, notamment, la démission du président Yoon Seok-yeol.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
22 février : journée patriotique locale pour quelques îlots inhabités
La préfecture japonaise de Shimane marque chaque 22 février une Journée de Takeshima, manifestation patriotique pour affirmer le caractère japonais des îlots occupés par les Coréens. Ce qui fait un contentieux de plus entre les deux pays dont la mémoire est chargée de ressentiments réciproques.
Il s’agit de deux gros îlots et de quelques dizaines de rochers quasiment inhabités (parfois quelques pêcheurs coréens y séjournent). Ils sont connus internationalement sous le nom de rochers de Liancourt, du nom d’un baleinier français qui aurait « découvert » ces îles en 1849. Cette toponymie permet d’éviter de trancher entre le nom coréen de Dokdo (독도/獨島) et l’appellation japonaise, Takeshima (竹島). Car ces îles sont revendiquées par chacun des deux pays comme appartenant à leur zone économique exclusive.
Le 22 février 1905, le gouvernement japonais a incorporé les rochers de Liancourt à la préfecture de Shimane, affirmant que ces îles inhabitées n'avaient jamais été occupées par un pays étranger et devaient donc être traitées comme terra nullius (« terre de personne ») en vertu du droit international. Mais très vite la question de la souveraineté de ces îles ne se pose plus car le Japon annexe la Corée en 1910. Lorsque la Corée retrouve sa souveraineté, le conflit territorial a recommencé. Dans les premières versions du Traité de San Francisco entre le Japon et les puissances alliées, les rochers de Liancourt sont désignés comme faisant partie de la Corée. Mais la version finale du document laisse leur statut indéfini. La Corée du Sud, libérée du joug japonais, a aussitôt revendiqué les îlots et a rejeté la proposition du Japon de résoudre le différend devant la Cour internationale de Justice. En 1954, la Corée du Sud prend administrativement le contrôle des îles, en y installant un contingent permanent de gardes-côtes.
En référence à la décision de 1905, la préfecture japonaise de Shimane marque chaque 22 février une Journée de Takeshima (竹島の日), manifestation patriotique pour affirmer le caractère japonais de ces îlots. En réponse, des groupes de citoyens coréens organisent ce jour-là des manifestations devant les ambassades du Japon pour protester contre cette fête locale.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 21 février 2024
16 octobre : la Corée commémore un soulèvement démocratique
La Corée du Sud célèbre l’anniversaire du soulèvement démocratique de Busan-Masan , en 1979, qui avait fait tomber le dictateur Park Chung-hee et avait permis un éphémère Printemps coréen, début d’une lutte pour la démocratie qui durera 18 ans.
Il a fallu attendre son 40e anniversaire, en 2019, pour que l’anniversaire du soulèvement démocratique de Busan-Masan ( 부마민주항쟁 ) soit officiellement célébré par les autorités. Depuis, la cérémonie d’anniversaire a lieu chaque année lors d’une journée commémorative nationale.
Le soulèvement de Busan (ou Pusan, la deuxième ville du pays), avait commencé le 16 octobre 1979 autour de l’université de Pusan et avait entraîné ensuite la participation des étudiants de l'Université de Kyungnam et des habitants de la ville de Masan. Les manifestations, réprimées par l’armée coréenne, n’avaient duré que cinq jours, mais avaient engendré un mouvement pro démocratie qui avait mis fin à la dictature Yushin (en place depuis 1972) et mis fin au règne autoritaire du président Park Chung-hee, au pouvoir depuis le coup d’État militaire du 16 mai 1961. C’est l’assassinat du président, le 26 octobre suivant, par le chef des services de renseignements sud-coréens, Kim Jae-gyu, qui a véritablement mis fin au régime.
Le pays commémore aujourd’hui l’étincelle qui a permis le Printemps de Séoul (서울의 봄) (26 octobre 1979 au 17 mai 1980), une révolution démocratique qui, malheureusement, se terminera noyée dans le sang par le massacre de Gwangju le 18 mai 1980. La démocratie ne sera effective en Corée du Sud qu’en 1997.
Ces commémorations officielles, inaugurées en 2019, se déroulent principalement à Changwon (ville qui englobe aujourd’hui celle de Masan) des concerts, des pièces de théâtre et des expositions sur le thème de la protestation démocratique Bu-Ma. Des cérémonies se déroulent également à Pusan, dans le Parc de la démocratie (민주공원) qui a été créé en 1999 pour le 20e anniversaire du mouvement. Ce parc commémore également la Révolution d’avril (1960) et le Mouvement de juin (1987). Il a été conçu à un moment où le régime s’est détendu, mais longtemps la mémoire de tous ces mouvements a été occultée dans les livres d’histoire, en particulier à l’époque où Park Geun-hye était présidente. Elle était la propre fille du dictateur Park, assassiné, et elle entendait imposer un autre regard sur cette période autoritaire et violente qui a aussi été une époque de grande croissance économique.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 15 octobre 2023
9 octobre : les Coréens célèbrent leur alphabet
Système de transcription autant qu’œuvre d’art, le hangeul (nom donné à cet alphabet) fascine par sa logique rigoureuse, ses principes scientifiques, sa créativité. Les Coréens en tirent une immense fierté et cet alphabet est un des rares au monde à être célébré par une fête nationale !
Système de transcription autant qu’œuvre d’art, le hangeul (nom donné à cet alphabet) fascine par sa logique rigoureuse, ses principes scientifiques, sa créativité. Les Coréens en tirent une immense fierté et cet alphabet est un des rares au monde à être célébré par une fête nationale ! C’est en vue d’alphabétiser son peuple que le roi Sejong décida, au milieu du XVe siècle, de créer le hangeul en remplacement des hanja, caractères chinois utilisés jusque-là. Composé de 28 lettres, cet alphabet présente des combinaisons de formes infinies qui font qu’il peut être appris en une journée ou faire l’objet d’années d’études. Abandonné durant plusieurs siècles, il est, depuis 1945, officiel dans les deux Corées.
Il coexiste avec les hanja (pour l’étude des textes anciens) et l’alphabet latin qui donne accès aux langues européennes. En 1989, l’Unesco a créé le Prix du roi Sejong pour l’alphabétisation qui récompense une contribution significative dans la lutte contre l’analphabétisme.
La célébration du Jour du Hangeul ( 한글날 ) a débuté en 1928, lorsque le terme « hangeul » est devenu largement accepté parmi la population. À cette époque, la célébration de cette fête était organisée selon le calendrier lunaire. En 1931, la date de la fête fut fixée au 29 octobre selon le calendrier grégorien, mais en 1934 elle fut déplacée au 28 octobre. La Société Hangeul a trouvé une copie originale du Hunminjeongeum, qui introduisait cette nouvelle écriture, publiée en 1446 lors du premier dix jours du neuvième mois. La date de la première publication de cet alphabet a donc été recalculée : elle correspond au 9 octobre du calendrier grégorien. En 1945, c’est cette date qui a été adoptée officiellement pour la célébration du jour du Hangeul, elle est restée celle de la Corée du Sud. Sauf de 1990 à 2012, lorsque le gouvernement souhaitait maximiser le nombre de jours ouvrables pour accélérer la croissance industrielle, le jour du Hangeul est une fête nationale en Corée du Sud depuis 1970.
De son côté, c’est le 15 janvier que la Corée du Nord célèbre une journée du chosŏn'gŭl (selon l’appellation locale de l’alphabet coréen), le jour des lettres Joseon ( 조선글날 ).
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
3 octobre : Tangun, l’ancêtre de la Corée
Dans le parc Sajic, au centre de Séoul, un rassemblement se forme au pied du mausolée du mythique roi Tangun. Comme chaque année, on va prêche pour un rapprochement des deux Corées à défaut d’une réunification, encore illusoire. Ce jour est l’anniversaire de la fondation de la Corée, un jour férié en Corée du Sud.
Dans le parc Sajic, au centre de Séoul, un rassemblement se forme au pied du mausolée du mythique roi Tangun. Comme chaque année, on va prêcher pour un rapprochement des deux Corées à défaut d’une réunification, encore bien illusoire.
Ce 3 octobre est un jour férié en Corée du Sud. C’est le Jour de la fondation, ou Gaecheonjeol (개천절), la date se réfère au 3 octobre 2333 av. J.-C. lorsque Hwanung est descendu du ciel pour vivre avec l'humanité. Le Gaecheonjeol a été érigé en fête nationale en 19092. Dans un premier temps, le jour férié était célébré le troisième jour du dixième mois du calendrier lunaire. En 1949, lors de l’adoption du calendrier grégorien solaire, il a été fixé au 3 octobre.
Tangun est un personnage légendaire qui aurait fondé le premier royaume de Corée un 3 octobre il y a précisément 4355 ans ! Il aurait établi sa capitale à l’emplacement de l’actuelle Pyongyang et nommé son royaume Choson, nom de la Corée jusqu’en 1945. La figure de Tangun, longtemps délaissée, est rappelée chaque fois que l’identité du pays est menacée (invasions mongoles des XIII-XIVe siècle, chinoise en 1637, occupation japonaise de 1910 à 1945). Dès 1945, la Corée du sud en faisait une figure tutélaire tandis que, beaucoup plus récemment (en 1993), la Corée du nord réhabilitait Tangun dont elle aurait découvert le tombeau. Seul point commun, pour l’instant entre les deux Corées, la volonté de s’inscrire dans une continuité historique à travers ce héros de légende.
Le Gaecheonjeol est également reconnu en Corée du Nord, mais ce n’est pas d'une fête nationale. Cependant, une cérémonie se tient chaque année au Mausolée de Tangun qui se trouve dans la banlieue de Kangdong près de Pyongyang.
Le thème de la célébration de cette année était «Montrer la lumière largement et de manière bénéfique » dans l'espoir d'un monde paisible et beau dans lequel le noble esprit du Hongik Ingan (弘益人間) se propage non seulement en Corée mais dans le monde entier.
La cérémonie de célébration qui se tient au Centre Sejong pour les arts du spectacle devant 1 500 personnes, dont des personnalités nationales clés, des représentants de partis politiques et d'organisations religieuses, le corps diplomatique en Corée, des organisations liées à la Journée nationale de la Fondation, des représentants de tous bords. de la vie et des citoyens.
La cérémonie de célébration se déroule dans l'ordre suivant : rituel national, présentation des origines de la nation fondatrice, projection d'une vidéo thématique, discours de félicitations, représentation de félicitations, chant de la chanson de la Journée de la Fondation nationale et trois acclamations pour l'indépendance nationale.
L'événement commence par la sonnerie de la cloche divine du roi Seongdeok (Emile bell), la plus grande cloche restante de Corée et trésor national n°29, dont on dit qu'elle produit le plus beau son du monde.
La cérémonie nationale est accompagnée par l'orchestre créatif du Centre national Gugak et l'engagement envers le drapeau national sera lu par les pompiers Tae-woo Kang et Ji-min Kim, un couple qui a sauvé un étranger tombé à la mer dans le village de Waemok, province du Chungcheong du Sud, pendant ses vacances.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
15 août : les deux Corées célèbrent leur libération du joug japonais
Le 15 août est l'un des jours fériés les plus importants du calendrier coréen. Le Jour de l'Indépendance célèbre la victoire sur le Japon qui a libéré la Corée de 35 ans de domination coloniale japonaise le 15 août 1945. Mais aujourd’hui, face la menace de la Chine, la Corée du Sud tend à mettre en veilleuse ses récriminations mémorielle à l’égard du Japon.
Le 15 août est l'un des jours fériés les plus importants du calendrier coréen, le Jour de l'Indépendance ou Gwangbokjeol (광복절) comme on l'appelle localement, littéralement, « le Jour de la restauration de la lumière » et célèbre la victoire sur le Japon qui a libéré la Corée de 35 ans de domination coloniale japonaise le 15 août 1945. Le 15 août commémore également la formation du tout premier gouvernement sud-coréen trois ans plus tard. sous Syngman Rhee, le 15 août 1948. C’est l'un des rares jours fériés partagés avec la Corée du Nord qui célèbre chaque 15 août, c’est le Jour de libération de la partie, Chogukhaebangŭi nal ( 조국해방의 날).
La domination coloniale japonaise de 1910 à 1945 a été une période sombre pour la Corée alors unifiée, car le colonialisme japonais était souvent assez dur. Le Japon a gouverné directement par la puissance militaire et toute résistance coréenne a été réprimée avec force. Cela a conduit à une manifestation nationale et à la fondation du "Mouvement du 1er mars", en 1919, qui a poussé à l'indépendance nationale.
C'est lors de la mobilisation japonaise en temps de guerre de 1937-45 que la Corée a le plus souffert pendant la colonisation, car les hommes coréens ont été forcés de se battre en première ligne pour le Japon ou ont été envoyés travailler dans des usines japonaises, tandis que de nombreuses jeunes femmes coréennes ont été enrôlées comme « femmes de réconfort ». » pour les soldats japonais.
Aujourd'hui, le jour férié en Corée du Sud est célébré avec des festivités, des cérémonies et des défilés dans tout le pays. Le Taegeukgi, le drapeau national de la Corée du Sud, peut être vu dans de nombreuses rues pour honorer les héros qui se sont battus pour la liberté de la nation, et de nombreuses personnes sont encouragées à emboîter le pas en arborant le drapeau coréen à l'extérieur de chez elles. Le jour de la libération de la Corée est un jour férié en Corée du Sud. Le gouvernement accorde traditionnellement des grâces spéciales à Gwangbokjeol. La plupart des musées et lieux publics sont ouverts gratuitement aux descendants de militants indépendantistes pendant les vacances, mais ils peuvent également voyager gratuitement dans les transports publics et les trains interurbains. Certains parents coréens nomment même leurs fils « Gwangbok » lorsqu'ils naissent ce jour-là.
En Corée du Nord, la fête est souvent célébrée par un défilé militaire sur la place Kim Il-sung les années de jubilé (ex: 25e, 40e, 50e, 60e, 70e anniversaire) avec la présence du président de la Commission des affaires d'État et du commandant en chef des forces armées. Le premier défilé a eu lieu en 1949 devant la gare de Pyongyang. Il a été réitéré en 1953, puis organisé chaque année jusqu'en 1960, puis n’a plus eu lieu jusqu'au début des années 2000.
Aujourd’hui, toutefois, face la menace de la Chine, la Corée du Sud tend à mettre en veilleuse ses récriminations mémorielles à l’égard du Japon.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
1er février : le nouvel an lunaire, fêté en Chine et dans toute l'Asie orientale
Des festivités qui ne se limitent pas au Nouvel an chinois car il est aussi fêté au Vietnam (la fête du Têt), en Indonésie, Malaisie, Corée du Sud, Thaïlande ou aux Philippines…
C’est le Nouvel An chinois (中国新年) : plusieurs pays asiatiques fêtent aujourd’hui leur entrée dans l’année du Tigre d’eau, un symbole pacifique et humaniste, l’an 4720 du calendrier chinois.
Dans beaucoup de pays d’Asie où ce jour donne lieu à des festivités grandioses, au Vietnam (la fête du Têt), en Indonésie, Malaisie, Corée du Sud, Thaïlande ou aux Philippines on n’apprécie guère le terme de Nouvel An chinois pour une fête que chaque pays s’est appropriée. De fait, il serait peut-être plus judicieux de parler de Nouvel An du calendrier chinois ou tout simplement de Nouvel An lunaire.
En Chine, la nouvelle année est une occasion de retrouvailles familiales, de retour dans sa terre natale ce qui donne lieu à d’innombrables allées et venues à travers le pays (plus de trois milliards de déplacements de personnes, ces dernières années pour toute la période des fêtes) avec son lot d’encombrements sur les routes, dans les gares aussi bien que dans les aéroports.
Pour célébrer cette fête marquante du calendrier, les Chinois du monde entier organisent des défilés hauts en couleur où se mêlent dragons, tigres et autres animaux du calendrier astrologique. Les participants, généralement habillés en tenue traditionnelle, portent des lampions et ne se gênent pas pour lancer des pétards censés chasser les démons. Cette manifestation, publique et joyeuse, est traditionnellement accompagnée d’une série de rituels à la maison qui perpétuent la tradition durant toute une semaine. Ainsi a-t-on pour coutume de rendre hommage aux ancêtres le premier jour puis de remettre aux enfants de petites enveloppes rouge et or (les hong bao) qui contiennent des étrennes et leur assurent réussite et prospérité pour l’année à venir. On s’habille de vêtements neufs ce jour-là où la couleur rouge domine, la couleur de la chance !
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
5 avril : la Corée du Sud organise sa reforestation
C’est le Jour des Arbres (Singmogil, 식목일). Ce dimanche, chaque famille doit en principe aller planter un arbre pour la reforestation du pays.
C’est le Jour des arbres (Singmogil, 식목일) en Corée. Ce lundi, chaque famille doit en principe aller planter un arbre pour la reforestation du pays. Les Coréens qui ne sont pas confinés pourront se conforter à cette tradition qui revient tous les ans, le 5 avril.
On doit cette initiative au gouvernement de Séoul qui, au lendemain de la guerre de Corée, se lança dans un vaste programme de reboisement. En 1953, les forêts étaient dévastées. Cette célébration officielle sert de rappel au respect de la nature et de l'environnement. Elle demeure une coutume très populaire au sud et a été reprise par le régime nord-coréen. La journée du 5 avril, toutefois, est une journée officielle mais n’est plus fériée depuis 2006 (en raison de la mise en œuvre du système de la semaine de travail de cinq jours en Corée du Sud), sauf pour certaines entreprises comme Kia ou Hyundai ou quelques institutions qui offrent la journée à leurs employés.
La date du 5 avril a été choisie pour son importance historique. Selon la tradition c’est un 5 avril, que la dynastie de Silla aurait unifié la Corée au VIIe siècle.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
1er mars : il y a 100 ans, la Corée se soulevait contre l'occupant japonais
Le Jour du Mouvement d'Indépendance une commémoration annuelle, mais cette année le centenaire du mouvement de protestation contre la colonisation japonaise, le 1er mars 1919, lui donne une dimension particulière. Ce premier jour du combat coréen pour l’indépendance avait provoqué une réponse violente de la police japonaise et de nombreux morts.
Le Jour du Mouvement d'indépendance 삼일절 (Samiljeol) est un jour férié et une commémoration annuelle, mais cette année le centenaire du mouvement de protestation contre la colonisation japonaise, le 1er mars 1919 lui donne une dimension particulière. Ce premier jour du combat coréen pour l’indépendance a provoqué une réponse violente de la police japonaise et de nombreux morts. Ce n’était qu’un début car le Japon qui occupait la péninsule e Corée depuis 1910, ne quittera le pays qu’en 1945.
Cette journée sera notamment l’occasion d’honorer Ryu Gwansun (ou Yoo Kwan-Sun), cette jeune fille de 18 ans dont les parents ont été, tous les deux, tués le 1er mars 1919 et qui fut à son tour torturée et assassinée par les Japonais, en 1920. Elle avait 18 ans.
Comme à chaque 1er mars, la question des femmes dites « de réconfort » (une manière de parler des femmes exploitées sexuellement par les militaires nippons pendant la seconde guerre mondiale) va également être mis en avant, comme les différends territoriaux et les réparations de guerre liées au travail forcé de Coréens pour des entreprises japonaises. Les deux Corées affirment que les manuels scolaires japonais dissimulent le passé impérial de Tokyo. En cette période de regain du nationalisme japonais, il lui sera expressément demandé de ne pas toucher à l’article 9 de sa constitution qui lui interdit la guerre. Cette fête officielle ne manquera pas non plus d’être vue comme une opportunité pour l'unité coréenne.
Chaque année, une reconstitution des évènements est organisée dans les rues de Séoul avec des figurants jouant le rôle des soldats japonais et des manifestants se faisant massacrer.
Mise à jour 2023 : Profitant de l’anniversaire du 1er mars, le président conservateur sud-coréen, Yoon Seok-youl a présenté le Japon comme étant « passé du rang d’agresseur militariste à celui de partenaire qui partage les mêmes valeurs universelles que nous ». Cette déclaration tranche avec le positionnement de son prédécesseur, le progressiste Moon Jae-in (2017-2022) qui profitait de la journée du 1er mars pour glorifier le mouvement de résistance de 1919 et de soutenir les revendications mémorielles et les demandes de réparations de guerre.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
5 février : le nouvel an chinois, vietnamien, coréen...
Plusieurs pays asiatiques fêtent aujourd’hui leur entrée dans l’année du Cochon de terre, l’an 4717 du calendrier chinois. Une occasion de retrouvailles familiales…
Plusieurs pays asiatiques fêtent aujourd’hui leur entrée dans l’année du Cochon de terre, l’an 4717 du calendrier chinois. Une occasion de retrouvailles familiales, de retour dans sa terre natale qui donne lieu à d’innombrables allées et venues à travers les pays (plus de trois milliards ces dernières années pour toute la période des fêtes) avec son lot d’encombrements sur les routes, dans les gares aussi bien que dans les aéroports.
Le nouvel an chinois (农历新年) est célébré partout où la diaspora chinoise s’est installée, sur tous les continents. Dans beaucoup de pays d’Asie où ce jour donne lieu à des festivités grandioses, au Vietnam (Fête du Têt), en Indonésie, Malaisie, Corée du Sud (Seollal), Thaïlande ou aux Philippines on n’apprécie guère le terme de nouvel an chinois pour une fête que chaque pays s’est appropriée et il serait peut-être plus judicieux de parler de nouvel an du calendrier chinois ou tout simplement de nouvel an lunaire ou encore de Fête du Printemps (春节).
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde