L’Almanach international
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15 octobre : la fête des morts du Cambodge
C’est aujourd’hui, le dernier jour et le plus important de Pchum Ben, la Fête des ancêtres du Cambodge, la manifestation religieuse la plus importante de l’année après les fêtes du Nouvel An. Un peu l’équivalent de la Toussaint des catholiques.
C’est aujourd’hui, le dernier jour et le point culminant de Pchum Ben (បុណ្យភ្ជុំបិណ្ឌ), la Fête des ancêtres du Cambodge, la manifestation religieuse la plus importante de l’année après Chaul Chhnam (Fête du Nouvel An). Traditionnellement, elle dure une quinzaine de jours et se termine le 15e jour du 10e mois du calendrier khmer, mais elle se concentre sur les trois derniers jours qui sont officiellement fériés et chômés (cette année du 13 au 15 octobre 2023).
Ces trois jours permettent aux Cambodgiens de se retrouver en famille et de se rendre à la pagode pour des rites propres au bouddhisme theravada. C’est la fin de la période de Vassa ou de la retraite des pluies. Les catholiques comparent cette fête à leur Toussaint.
Hier, chaque famille cambodgienne, s'est appliquée à la confection des friandises à base de riz gluant mentionnées plus haut et des mets divers afin d’en offrir une partie aux vieux parents et le reste aux bonzes, aux amis et connaissancesCette journée est le moment où de nombreux Cambodgiens rendent hommage à des parents décédés jusqu’à sept générations. Dans les pagodes, les moines chantent les luttas en langue pali (langue sacrée du bouddhisme) pendant la nuit (en continu, sans dormir) en prélude à l'ouverture des portes de l'enfer, un événement présumé se produire une fois par an et lié à la cosmologie du roi Yama (divinité de la mort). Durant cette période, on raconte que les portes de l’enfer sont ouvertes et que les esprits des ancêtres sont présumés particulièrement actifs. Afin de les libérer, des offrandes alimentaires sont faites en leur faveur, certains d'entre eux ayant la possibilité de mettre fin à leur période de purgation, tandis que d'autres sont imaginés quitter temporairement l'enfer, pour ensuite revenir endurer davantage de souffrances. Les proches qui ne sont pas en enfer (qui sont au paradis ou dans d'autres domaines d'existence) sont également censés bénéficier des cérémonies.
Dans la plupart des temples, l'offrande de nourriture elle-même est offerte par les laïcs aux moines bouddhistes (vivants), générant ainsi un « mérite » qui profite indirectement aux morts. Dans d’autres temples, les offrandes de nourriture sont censées être directement transférées des vivants aux morts en lançant des boulettes de riz par terre hors du temple.
La fête se terminera le jour même dans l'après-midi. La nuit sera consacrée à un petit banquet offert aux amis. Le lendemain, dans certains quartiers, les gens préparent des offrandes pour le génie protecteur du sol afin d’assurer la prospérité des moissons.
2 novembre : le jour où les morts sont rois
S’il est un pays où le Jour des Morts prend tout son sens, c’est bien le Mexique. Le dia de los muertos s’étale généralement sur trois jours (du 31 octobre au 2 novembre), le premier consacré aux enfants décédés, le second aux personnes mortes de façon violente, le troisième à tous les autres défunts.
S’il est un pays où le Jour des Morts prend tout son sens, c’est bien le Mexique. Depuis l’époque des Aztèques, les Mexicains rendent aux morts un hommage particulier qui a persisté après l’arrivée des Espagnols, dans un bel exemple de syncrétisme culturel entre rites précolombiens et traditions chrétiennes.
Le dia de los muertos s’étale généralement sur trois jours (du 31 octobre au 2 novembre), le premier consacré aux enfants décédés, les angelitos, le second aux personnes mortes de façon violente, le troisième à tous les autres défunts. Dans chaque famille, on confectionne un autel dans la chambre des défunts, couvert d’offrandes de toutes sortes : fruits, sucreries, tequila et généralement aliments préférés des défunts, photos, objets divers lui ayant appartenu. Pour guider les âmes, un chemin composé de pétales de fleurs est dessiné de l’autel jusqu’à l’extérieur de la maison. Des têtes de morts en sucre ou en chocolat (les calaveras) sont marquées du nom du défunt puis offertes et dégustées en cours de journée, probable survivance d’une coutume aztèque qui conservait les crânes de ses ennemis.
On se rend aussi au cimetière où l’on nettoie les tombes , où on les décore de fleurs oranges caractéristiques, appelées zempaxuchitl, sorte de gros œillet d’Inde, considéré dans le Mexique précolombien comme la fleur des morts et des âmes… et où l’on va aussi boire, manger et danser, une façon de se jouer de la mort, de la défier !
Le 2 novembre n'est pas un jour férié officiel jour férié officiel selon le code du travail mexicain, mais les écoles et certaines administrations locales sont en congé.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 1er novembre 2023
13 août : les Japonais en vacances en famille pour la fête des morts
Durant trois jours, la vie s’arrête au Japon ou, plus exactement, elle change de rythme. Ainsi, à Tokyo, les métros sont déserts, les rues vides, beaucoup de magasins fermés. On célèbre, à partir d’aujourd’hui et durant trois jours, Obon (お盆), la fête des morts. On prépare un peu d’encens et des offrandes que l’on dépose devant les tablettes des ancêtres, cette nourriture offerte sera ensuite consommée, une façon de partager le repas avec eux. Puis, chacun va revêtir son plus beau yukata (kimono d’été) pour aller danser le Bon-Ondori, la danse de Obon qui se pratique en groupe selon une chorégraphie très codifiée. Beaucoup de Japonais retournent dans leur village natal, profitant de cette période de vacances pour aller se recueillir sur la tombe de leurs ancêtres dont on dit, selon la tradition bouddhiste, qu’ils sont censés revenir de l’au-delà à cette date précisément.
Mais la tradition tend à se perdre soit que l’on privilégie la plage à la famille et aux ancêtres, soit que l’on préfère fêter l’événement en juillet (c’est déjà le cas pour quelques préfectures), le 15 août étant également la date de la reddition du Japon en 1945…
Le Cambodge, le Laos et la Thaïlande ont également choisi cette date pour la fête des morts.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
5 avril : la fête des morts en Chine, fortement perturbée par l'épidémie
C’est Qingming, la fête des morts. D’ordinaire, pas un Chinois ne manquerait la cérémonie familiale traditionnelle lors de laquelle on nettoie les tombes et on fait des offrandes aux défunts. Cette année, le rebond de l’épidémie de Covid empêche beaucoup d’entre eux l’accès aux cimetières ou le retour dans la province d’origine.
Aujourd'hui, 5 avril 2022, c'est la fête des morts Qingmingjie (清明節) en Chine. Cette année, comme en 2020, la journée est perturbée par un rebond de la pandémie. Pour entrer dans les cimetières des grandes villes, il faut d’abord réserver sur internet, avec la date précise, l’horaire et présenter sa carte d’identité. Pas plus de trois personnes par tombe… D’ordinaire, pas un Chinois ne manquerait cette cérémonie familiale traditionnelle lors de laquelle on nettoie les tombes et on fait des offrandes aux défunts. Il est très compliqué d’aller sur les tombes, notamment à Shanghai dont les 25 millions d'habitants se retrouvent confinés, en alternance. L'année dernière, les 54 cimetières et columbariums de Shanghai ont été visités par 3 millions et demi de personnes.
Les traditions évoluent : en guise d’offrande, les Chinois se précipitent dans des magasins qui vendent des iPad et des iPhone… en papier, en tous points similaires aux vrais, accessoires et écouteurs fournis ! Ils vont ensuite les brûler sur les tombes de leurs ancêtres, comme ils le font avec de la fausse monnaie ou tout objet à travers lequel on souhaite honorer les défunts.
Auparavant, les tombes ont été minutieusement nettoyées, décorées de fleurs, de bougies, pour ceux qui en ont la possibilité. Car, pour les milliers d’ouvriers qui ont migré loin de leur région natale, il reste la solution d’accomplir le rite dans la rue ou chez soi sinon de faire appel aux services d’un « remplaçant » qui accomplira pour eux le devoir filial ! C’est encore une nouveauté et une activité très lucrative pour des centaines de micro-entreprises qui ont flairé la bonne affaire. Moyennant un supplément, le « remplaçant » peut même pleurer à la place de son client, vidéo ou photo à l’appui comme témoignage de l’accomplissement en bonne et due forme de la prestation ! Qingming, la fête des morts appelée aussi fête de la clarté (Qing) est célébrée en Chine depuis des millénaires et fut interdite au plus fort de la révolution culturelle (1966-1976).
Depuis 2008, Qingming donne droit à de trois jours de congé pour favoriser les retours en terre natale et pour désengorger les routes durant d’autres périodes de congés. Mais, cette année avec la flambée épidémique du Coronavirus, les autorités découragent vivement les déplacements.
Les résidents de Pékin sont découragés de quitter la ville sans raison valable. La province du Jilin (nord-est) a elle interdit les voyages vers d'autres provinces depuis le 14 mars. Certaines régions ont même fermé les lieux de services funéraires publics, conformément aux protocoles épidémiques, pour empêcher les rassemblements de masse. À Shenzhen, dans la province du Guangdong (sud), tous les sites de services funéraires sont temporairement fermés depuis le 14 mars…
Le cimetière de Fushouyuan, dans le district de Qingpu, a mis en place une plateforme en ligne permettant aux gens d'exprimer leur chagrin, leur amour et leurs souvenirs, en promouvant de nouvelles façons de rendre hommage et en contrôlant le nombre de visiteurs pour empêcher les rassemblements pendant la pandémie. Les internautes peuvent créer un lieu commémoratif pour leur propre famille avec de vieilles photos et des mémoires de leurs ancêtres. Les membres de la famille peuvent allumer des bougies, déposer des fleurs, modifier les détails biographiques de leurs proches, télécharger des photos et des vidéos et offrir des sacrifices virtuels et des objets commémoratifs via la plateforme. Le cimetière chinois devient ainsi virtuel.
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31 janvier : le peuple Assamais honore ses ancêtres et célèbre ses traditions
L’Assam est un petit État du nord-est de l’Inde a conservé un ancien culte des ancêtres issu de leurs cultes animistes ancestraux : Me-Dam-Me-Phi
L’Assam est un petit État du nord-est de l’Inde de quelque 35 millions d’habitants, hindouistes pour la plupart, mais qui ont conservé un ancien culte des ancêtres issu de leurs cultes animistes ancestraux. Me-Dam-Me-Phi (মে ডাম মে ফি) était une grande fête religieuse du royaume Ahom qui exista du XIIIe au XIXe siècle, avant de tomber sous la coupe des Birmans puis des Anglais. Les Ahoms se sont convertis à l’hindouisme au début du XIXe siècle mais à partir des années 1960, un mouvement de résurgence des cultes anciens a fait resurgir cette fête des ancêtres. Le gouvernement de l’Assam a fini , à la fin du XXe sicle, par fixer une date officielle pour Me-Dam-Me-Phi : le 31 janvier et faire de cette date un jour férié.
Le culte des ancêtres occupe une place importante dans la culture et la religion des Ahoms. Ils croient qu'après la mort d'une personne, son âme devient un dam (esprit ancêtre) vénéré par sa famille. Après la quatorzième génération, un dam devient un phi (dieu) vénéré par toute la communauté. Me signifie offrandes, donc Me-Dam-Me-Phi est une fête basée sur des offrandes faites aux esprits et aux dieux des ancêtres.
Aujourd'hui, la plupart des familles Ahom ont un endroit spécial appelé damkhuta dans leur cuisine. Ils l'utilisent pour adorer les esprits de leurs ancêtres décédés en leur offrant du vin fait maison et divers aliments, par exemple, des haricots et des pois chiches ou du riz avec de la viande ou du poisson. Pendant la fête de Me-Dam-Me-Phi, des rituels de vénération des ancêtres sont exécutés par Ahoms dans tout l'Assam et l'Arunachal Pradesh.
Cette fête concerne aujourd’hui l’ensemble des Assamais, pas seulement les descendants des Ahoms (peuple d’origine thaï). Dam-Me-Phi est même en passe de devenir une véritable fête nationale, ce que les hindouistes radicaux ne voient pas d’un bon œil.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 30 janvier 2022
6 novembre : la fête des morts des Suédois et des Finlandais
C’est Alla helgons dag est une fête très intimiste, en lumière et en musique, une fête très intimiste, en lumière et en musique.
C’est aujourd’hui, premier samedi de novembre, qu’en Suède, on commémore les morts. Alla helgons dag est une fête très intimiste, en lumière et en musique.
Hier soir, les Suédois et les Finlandais sont allés allumer des bougies ou des lanternes sur leurs tombes de famille. L’usage remonte à un peu plus d’un siècle, quand les familles bourgeoises ont commencé à se rendre au cimetière avec des bougies destinées aux tombes des enfants décédés et des pots de bruyère, la plante qui résiste le mieux au froid.
Aujourd’hui, la plupart des Suédois sont en congé et beaucoup n’ont pas travaillé hier après-midi, les entreprises ayant offert la demi-journée. Le jour des morts est une fête privée, occasion de repas de famille. L’après-midi, on peut se rendre dans une église où traditionnellement se joue de la musique classique. Mais les temps changent ; autrefois, les magasins étaient tous fermés pour le jour des morts. C’est de moins en moins le cas aujourd’hui...
Demain, premier dimanche de novembre, c’est Alla själars dag, les offices religieux seront dédiés aux morts de l’année dont le pasteur énumérera les noms, un à un.
Au sud du pays, l’ancienne Toussaint (Allhelgonadagen, le 1er novembre) correspondait à la fin des travaux des champs et à l’entrée dans le cycle de l’hiver. Dans le Nord, en Suède comme en Finlande, c’est le début de la saison du ski, dans une nuit presque totale.
Ce Jour des morts (Alla helgons dag) est célébré depuis 1953 en Suède et 1955 en Finlande, un samedi entre le 31 octobre et le 6 novembre (en remplacement du premier dimanche de novembre). Cela a permis de rajouter un jour férié au calendrier car à l’époque, on travaillait le samedi.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
11 mai : la joyeuse Toussaint des Biélorusses
Aujourd’hui, c’est Radonitsa, le jour dédié aux défunts dans le monde russe. La fête n’est pas si triste, le terme russe, Радоница, signifie « Jour de réjouissance ». C’est une vieille coutume slave que de fêter les morts au printemps. La tradition a été récupérée par l’église orthodoxe et placé le deuxième mardi de Pâques.
Aujourd’hui, c’est Radonitsa (Радоница), le jour dédié aux défunts dans le monde russe. La fête n’est pas si triste, d’ailleurs le terme russe, Радоница, signifie « Jour de réjouissance ». C’est une vieille coutume slave que de fêter les morts au printemps. La tradition a été récupérée par l’église orthodoxe et placée le deuxième mardi de Pâques (orthodoxe). Une autre fête des morts est célébrée le 2 novembre.
En Biélorussie, Radonitsa (ou Radounitsa) est fériée. On commence généralement la journée en assistant à un service religieux, puis on se rend sur les tombes des proches. Dans certaines parties de la Biélorussie, la tradition de Radonitsa consiste à organiser un véritable repas au cimetière, en s’installant sur la tombe familiale, et de laisser les restes nourriture aux morts. Ce rituel rassemble « toute la famille », les morts comme les vivants. Ce « Jour de réjouissance » commence au cimetière se poursuit souvent à la maison, sous une forme plus gaie, avec chants, danses et jeux. Être joyeux en présence de la mort signifie surmonter la peur de la mort et célébrer la vie. Cependant, l'Église orthodoxe voit d’un mauvais œil cette vieille coutume slave qui consiste à célébrer les morts joyeusement avec de la nourriture et de l'alcool.
Radunitsa est aussi fêtée en Russie, aujourd’hui ou hier selon les régions. Généralement, on se contente d’entretenir les tombes des défunts et d’y placer des œufs de Pâques décorés, symbole de résurrection. À l’époque soviétique, quand les offices religieux étaient interdits, cette célébration familiale dans les cimetières se substituait à celle de Pâques.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
1er novembre : la Toussaint
Dans les pays catholiques, l’on est censé, ce jour, honorer tous les saints. Mais la coutume veut que l’on rendre hommage à ses morts en allant fleurir leur tombe.
Dans les pays catholiques, l’on est censé, ce jour, honorer tous les saints. Mais la coutume veut que l’on rendre hommage à ses morts en allant fleurir leur tombe. Pourtant, selon l’Église, la fête des morts n’aura lieu que demain, le glissement vient du fait que la Toussaint est fériée (et non le lendemain) dans la plupart des pays catholiques sauf dans quelques rares pays comme le Brésil où c’est l’inverse. Quoi qu’il en soit, la Toussaint suscite le rassemblement familial autour des défunts et correspond souvent à un pic de pratique religieuse, comme Noël et Pâques. On va à la messe ce jour-là plutôt qu’un autre dans l’année. De même, non-croyants et non-pratiquants ne manqueront pas leur visite au cimetière dans une sorte de fidélité à une tradition, un retour aux valeurs transmises probablement ou encore le signe d’une imprégnation chrétienne.
22 millions de chrysanthèmes sont vendus en France au cours de la semaine de la Toussaint, soit 95% du marché annuel. Originaire du Japon où elle représente le plaisir et le bonheur, cette fleur est chez nous plutôt symbole d’immortalité. Introduit en France en 1789 par un négociant marseillais, le chrysanthème a remplacé au cours du XIXe siècle les bougies que l’on déposait sur les tombes, probablement parce qu’il fleurissait en hiver et résistait bien au froid.
Cela dit, la Toussaint est aussi pour beaucoup un jour férié qui permet de petites vacances ou au moins un week-end prolongé.
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