L’Almanach international

Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde

1966, Guyana, indépendance, 26 mai Bruno Teissier 1966, Guyana, indépendance, 26 mai Bruno Teissier

26 mai : la fête nationale du Guyana

Le Jour de l'Indépendance est la fête nationale de la République coopérative de Guyane. Ce jour férié commémore l'indépendance de la Guyane britannique le 26 mai 1966.

 

Le Jour de l'Indépendance (Independence Day) est la fête nationale de la République coopérative de Guyane (Co-Operative Republic of Guyana). Ce jour férié commémore l'indépendance de la Guyane britannique le 26 mai 1966.

L’ancienne Guyane britannique, prise aux Hollandais au début du XIXe siècle, est une colonie de la couronne qui a importé une main d’œuvre indienne pour remplacer les esclaves noirs libérés. Forte d’une importante communauté indienne, le pays a été influencé par l’indépendance de l’Inde en 1947, ainsi que par celle de la Jamaïque en 1962, pays où la communauté noire est majoritaire.

Les premiers partis politiques ont commencé à émerger dans les années 1950. Une fois la nouvelle constitution adoptée en 1953, la plupart des élections générales ont été remportées par le Parti populaire progressiste (PPP). Le chef du PPP, Cheddi Jagan, d’igine indienne, est devenu au poste de Premier ministre. C'est sous sa direction que la Guyane britannique a obtenu son indépendance du Royaume-Uni. Suite à une conférence constitutionnelle tenue à Londres, la colonie devient un État indépendant nommé Guyana le 26 mai 1966.

Le Jour de l'Indépendance en Guyane est célébré par une série d'événements et d'activités qui mettent en valeur la diversité culturelle et les réalisations du pays. La journée commence généralement par une cérémonie de lever du drapeau, au cours de laquelle le drapeau national est hissé accompagné de l'hymne national et de chants patriotiques. Divers spectacles culturels, défilés et processions ont lieu dans tout le pays. Il s'agit notamment de chars colorés, de danses traditionnelles, de spectacles musicaux et d'expositions d'art et d'artisanat guyanais. Les écoles, les organisations et les groupes communautaires participent souvent à ces événements, mettant en valeur leurs talents et leur héritage culturel.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 26 mai 2024

 
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1811, Paraguay, indépendance, 15 mai Bruno Teissier 1811, Paraguay, indépendance, 15 mai Bruno Teissier

15 mai : la fête nationale du Paraguay

Depuis hier, au Paraguay, c’est le Jour de l'Indépendance car il ne faut pas moins de deux jours pour fêter une double indépendance : à l’égard de l’Espagne, le 14 mai 1811, puis de la future Argentine, le lendemain. Car le Paraguay n’était destiné qu’à devenir une simple province argentine.

 

Depuis hier, au Paraguay, c’est le Jour de l'Indépendance (el Día de la Independencia) car il ne faut pas moins de deux jours pour fêter une double indépendance. En effet, le Paraguay a participé à la lutte contre l’administration espagnole, renversée le 14 mai 1811, après une révolution sans effusion de sang menée par José Gaspar Rodríguez de Francia. Mais, il a aussi a repoussé les troupes argentines envoyées par la Primera Junta de Buenos Aires pour soumettre Asunción. Sans ce sursaut, le pays était destiné à n’être qu’une partie des Provinces Unies du Río de la Plata et plus tard serait devenu une simple province argentine.

L’indépendance du Paraguay a été déclarée le 15 mai 1811. Cependant, il a fallu encore trois décennies au Paraguay pour être reconnu sur la scène internationale. En effet, le chef de la rébellion s’est rapidement imposé comme un dicateur, connu sous le nom de Docteur Francia. Il a conservé le pouvoir pendant près de 25 ans. Aucun congrès ne s'est réuni de 1816 jusqu'à la mort du dictateur. Pour cette raison, au moment même où tous ses voisins déclarent leur indépendance à l’égard de l'Espagne, le Paraguay ne l'a pas fait de manière formelle. Il fallut attendre la loi du 25 novembre 1842 pour que l' Indépendance soit proclamée solennellement.

Tout le pays est en fête pendant ces deux jours commémorant la Révolution de Mai. Les festivités comprennent des défilés dont le plus coloré a lieu à Asunción. Le soir, des feux d'artifice sont tirés. On fait la fête dans les rues. Dans la journée les familles organisent des barbecues ou des pique-niques. On dispute des matchs de football et donne des concerts…

Sur les places autour du Congrès, se tiennent le Salon des Saveurs et l'Expo de l'Artisanat, en accès libre. De son côté, la Maison Musée de l'Indépendance ouvre à 7h00, heure locale, et restera ouverte jusqu'à minuit, d'où partiront à cette heure les membres de l'Association Culturelle Mandu'arã avec les citoyens pour la réédition du premier cri pour la liberté, lancé il y a 213 ans.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 15 mai 2024

La maison-musée de l’Indépendance, d’où sont partis de jeunes révolutionnaires

La Révolution du 14-Mai et le Docteur Francia

 
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1948, Israël, Palestine, indépendance, 14 mai Bruno Teissier 1948, Israël, Palestine, indépendance, 14 mai Bruno Teissier

13 mai : Israël compte ses morts et fête son indépendance en pleine crise existentielle

Israël célèbre sa proclamation d’indépendance du 14 mai 1948. La fête nationale d'Israël est précédée d'un hommage aux soldats tombés au combat et aux victimes civiles du terrorisme. Mais comment se recueillir puis faire la fête, quand plus de 35 000 Palestiniens sont morts juste de l’autre côté du mur et que le massacre semble sans fin ?

 

Chaque année, le 5 lyar, soit cette année le 14 mai, Israël célèbre sa fête nationale en souvenir de sa proclamation d’indépendance du 14 mai 1948. Comme les jours du calendrier hébreu commencent et se terminent au coucher du soleil, la célébration du Jour de l’Indépendance d’Israël commence la veille dans le calendrier civil, autrement dit, les festivités débutent ce lundi 13 mai au soir.

Cependant, le Jour de l'Indépendance (Yom Haʿatzmaout, יום העצמאות) est toujours précédé du Jour du souvenir (Yom haZikaron, יום הזכרון), un jour de commémoration solennel rendant hommage aux soldats tombés au combat et aux victimes civiles du terrorisme. Cette commémoration a commencé ce dimanche 12 mai au coucher du soleil.

Donc dimanche 12 mai, à 19h, conformément à la loi de 1963 qui a formalisé le rituel, les entreprises de tout le pays ont fermé (le dimanche est un jour ouvré en Israël). À 20h, une première sirène, d'une durée d'une minute, a retenti dans tout Israël et la cérémonie nationale a commencé sur l’esplanade du Mur occidental (mur des lamentations) à Jérusalem, en présence du président Isaac Herzog, du ministre de la Défense Yoav Gallant et du chef d'état-major de Tsahal, le lieutenant-général Herzi Halevi. À21h15, la Knesset organisait un événement spécial à la mémoire des morts, en présence du Premier ministre Benjamin Netanyahou, du président de la Knesset, Amir Ohana, et du président par intérim de la Cour suprême, Uzi Vogelman. 

On rend hommage aux morts de l’année 2023, selon les chiffres du ministère de la Défense, 711 membres des forces de sécurité sont tombés dans le cadre du conflit israélo-Palestinien et 822 civils (dont 37 enfants) ont été assassinés au cours de la même période, principalement lors du massacre du 7 octobre. Soit le pire bilan depuis qu’Israël existe.

Selon les données officielles, 25 039 membres des forces de sécurité sont tombés et 5 100 civils ont été tués dans des attaques terroristes depuis 1860. Curieusement, les statistiques israéliennes, publiées et révisées chaque année, remonte à une époque bien antérieure à la fondation d’Israël. Malheureusement dans leur aveuglement, les Israéliens font bien peu de cas des quelque 100 000 Palestiniens tués depuis le 14 mai 1948. Leur évocation serait pourtant totalement légitime, sachant que plus de 20% des citoyens israéliens sont des Palestiniens. Mais leur mémoire à eux n’a aucune place dans le discours officiel.

Une cérémonie du Jour du souvenir israélo-palestinien est tout de même organisée par Combattants pour la Paix et le Cercle des Parents-Forum Familles. Faute d’un soutien des autorités, elle est retransmise en ligne depuis plusieurs sites à travers le pays, notamment Jérusalem, Tel Aviv, Haïfa et Acre. La cérémonie a débuté dimanche à 20h30, elle est diffusée sur les pages Facebook des organisations car les Palestiniens de Cisjordanie sont interdits d'accès en Israël depuis le 7 octobre 2023. Ce rassemblement, que ses organisateurs qualifient de plus grand événement pour la paix organisé conjointement par des Israéliens et des Palestiniens, est controversé depuis sa création en 2006, mais il attire des foules de plus en plus importantes au fil des ans. En 2023, 15 000 personne avaient assistés à la cérémonie au parc Ganei Yehoshua de Tel Aviv, et 200 000 personnes l’avaient regardée en ligne depuis le monde entier, selon les organisateurs.

Ce lundi 13 mai, à 8h30, les noms des soldats tombés au combat sont lus au mont Herzl à Jérusalem. À 11h, une seconde sirène, d'une durée de deux minutes, retentit dans tout Israël. Aussitôt après, des avions de l'armée de l'air survolent le mont Herzl, donnant le coup d'envoi de la cérémonie principale, en présence notamment de Herzog, Netanyahou, Ohana et Vogelman. À 13h, une cérémonie commémorative pour les victimes du terrorisme se déroule au mont Herzl. Elle se clôturera à 19h30.

Mardi 14 mai, sera fêté l’anniversaire du 14 mai 1948 (5 Iyar 5708 selon le calendrier juif). Ce jour-là, huit heures avant l'expiration du mandat britannique sur la Palestine, le futur Premier ministre David Ben Gourion déclara la création de l'État d'Israël. Le nouvel État fut rapidement reconnu par de nombreux pays, dont les États-Unis et l’Union soviétique. Cependant, les États arabes environnants, considérant cette implantation juive comme un vestige de la colonisation britannique, ne l’ont pas reconnu et ont aussitôt attaqué l’État juif nouvellement formé. Ainsi, le 15 mai 1948, débutait la première guerre israélo-arabe, connue en Israël sous le nom de Guerre d’indépendance car elle s’est soldée par une victoire des Israéliens.

Traditionnellement, les familles israéliennes célèbrent Yom Ha'atzmaut avec des barbecues et des pique-niques. Les gens décorent leurs balcons avec des drapeaux israéliens et attachent de petits drapeaux aux vitres des voitures. Certains drapeaux restent hissés jusqu'à la Journée de Jérusalem célébrée le 28 Iyar (le 5 juin prochain). Mais cette année, six mois après les massacres du 7 octobre, l’ambiance n’est pas du tout à la fête. Ce jour-là, Israël s’était réveillé en découvrant l’horreur de la tuerie de plusieurs centaines de civils et la prise en d’otage par le Hamas de plus d’une centaine d’autres. Ils découvraient la défaillance de leurs services de renseignement (au courant de la préparation d’une attaque, mais qui en a largement sous-estimé l’ampleur). Ils déploraient la désorganisation de l’armée (qui a mis des heures à intervenir pour neutraliser les terroristes) et devaient admettre que les murs n’apportent en rien la sécurité. Les Israéliens s’affligeaient l’incurie de son gouvernement d’extrême droite, lequel a eu l’idée folle de participer au financement du Hamas et de l’encourager secrètement afin de pousser les Palestiniens à la faute. Pensant, en réaction, anéantir toute velléité de revendication de ce peuple sans droit. Le drame du 7 octobre, repose sur le sordide jeu d’apprenti sorcier d’un premier ministre élaborant des stratégies pour se maintenir au pouvoir le plus longtemps possible afin d’échapper à la prison pour corruption, quitte à mener son pays vers l’abîme.

Car, en ce 75e anniversaire d’Israël, c’est bien l’existence même d’Israël qui, pour la première fois, est questionnée si une solution définitive n’est pas trouvée à la question palestinienne. Les 35 000 morts (dont 12 300 enfants), peut-être 50 000 quand on fera vraiment le compte des victimes des bombes, des blessés qui n’ont pas survécu, des morts de malnutritions ou de manque de soin. L’horreur des bombardement sur Gaza a depuis longtemps occulté celle du du 7 Octobre. Netanyahou, décidant de bombarder une ville de deux millions d’habitants pour tuer quelques milliers de terroristes, a entrainé son pays dans le piège fatal, tendu par le Hamas. Face à un tel massacre, dont le bilan est bien pire que celui de la Nakba, la communauté internationale ne pourra plus ignorer la colonisation galopante des territoires occupés depuis 1967. Faute d’accepter de les lâcher en totalité, Israël, risque de tout perdre (c’est à dire le territoire reconnu en 1948) et de ne jamais fêter son centenaire.

En dépit d’une belle prestation à l’Eurovision, fête à laquelle les Palestiniens n’ont jamais été invités à participer, l’ambiance de la journée de Yom Ha'atzmaut n’a jamais été aussi peu sereine. Même si le pays, comme toujours, va s’efforcer de faire comme si… L’aveuglement et le dénie sont des maladies mortelles.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 13 mai 2024

 
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1990, Lettonie, indépendance, 4 mai, armée Bruno Teissier 1990, Lettonie, indépendance, 4 mai, armée Bruno Teissier

4 mai : la Lettonie fête le rétablissement de son indépendance

Ce samedi 4 mai, on célèbre le 34e anniversaire de l’annonce du rétablissement de l'indépendance de la république de Lettonie. C’est l’une des deux journées patriotiques importantes du pays, avec le 18 novembre. Deux dates en rupture avec son histoire soviétique. C’est aussi un week-end de trois jours, bienvenu avec l’arrivée du printemps.

 

Ce samedi 4 mai, on célèbre le 34e anniversaire du rétablissement de l'indépendance de la république de Lettonie. Les Lettons tiennent tout particulièrement à ce que la proclamation d’indépendance prononcée par le Soviet suprême de Lettonie le 4 mai 1990 soit considéré comme une restauration. Car ils insistent sur le caractère illégal de l’occupation militaire soviétique du 17 juin 1940, suivie un mois plus tard par de fausses élections entérinant la disparition de la république de Lettonie fondée le 18 novembre 1918. L'indépendance totale ne sera, en fait, rétablie que le 21 août 1991, après la fin d’une période de transition. Mais le 4-Mai, célébré sous le nom de Jour de la Restauration de l'Indépendance (Neatkarības atjaunošanas diena), est un jour férié majeur pour les Lettons.

Les festivités de ce 34e anniversaire commencent à 10h30 par une cérémonie solennelle de dépôt de fleurs au Monument de la Liberté, à Riga . De 12h à 13h30, un défilé de fanfares scolaires dédié au Jour de l'Indépendance se déroule sur la place Brīvības . 

Puis, de 13h00 à 20h00, un rassemblement de personnes portant le costume national a lieu à Rātslaukum, dans le vieux Riga, accompagné d’un concert festif. À partir de 13h20, une procession festive suit l'itinéraire Kalķu iela - Brīvības laukums, pour, à nouveau, déposer des fleurs au Monument de la Liberté. Pour l’occasion, tout le monde est invité à porter le costume national en l'honneur de la Lettonie.  

Ce même jour se déroule la Journée des forces armées nationales (Nacionālo bruņoto spēku diena) qui cette année a lieu à Rezekne. Traditionnellement, le 4 mai, les Forces armées nationales organisent un défilé militaire dans l'un des lieux historiques de Lettonie. L'année dernière, l'événement avait eu lieu à Alūksne, en Vidzeme, mais cette année, l'honneur d'accueillir l'événement revient à Rezekne, en Latgale.

L'événement débute à 9h00 avec un service dans la cathédrale catholique romaine du Très Sacré-Cœur de Jésus, à Rezekne, suivi, à 11h. d’un défilé militaire des forces armées lettones et étrangères, des gardes-frontières de l'État, du service national d'incendie et de secours, de la police… Une cérémonie est prévue au d'État et de la Jeune Garde au Monument de la Libération de Latgale « Unis pour Lettonie ".

Comme cette année, le 4 mai tombe un samedi, lundi sera férié et chômé, ce qui offre aux Lettons un week-end de trois jours alors que le printemps pointe son nez. Ce samedi est presque estival, mais ce sera moins le cas lundi.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 3 mai 2024

Le le 4 mai 2002, (de gauche à droite) : Indulis Bērziņš (alors ministre des Affaires étrangères), Jānis Straume (alors président de la Saeima), Vaira Vīķe-Freiberga (alors président de la République) et Andris Bērziņš (alors Premier ministre) déposent des fleurs au Monument de la Liberté, à Riga, lors des célébrations du 4 mai.

 
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1960, Sénégal, indépendance, 22 avril Bruno Teissier 1960, Sénégal, indépendance, 22 avril Bruno Teissier

4 avril : le Sénégal plus indépendant que jamais

Cette année, la Journée de l’Indépendance, qui est aussi la fête nationale du Sénégal, est célébrée sans aucun événement particulier, tout a été annulé par le président sortant. Qu’importe, le nouveau président Bassirou Diomaye Faye, vient de prendre ses fonctions dans une ambiance très festive compte tenu de l’espoir qui est mis dans cette alternance pour une majorité de la population.

 

C’est une célébration très sobre qui est annoncée pour la fête d’indépendance du Sénégal : cette année pas de grand défilé militaire sur le Boulevard De Gaule comme l’an dernier, pas de feux d’artifice… C’est le chef de l’État sortant, Macky Sall, face à l’incertitude sur l’issu du scrutin présidentiel, qui a annulé toutes les manifestations publiques sur l’ensemble du territoire. La fête nationale se limite à une levée des couleurs dans l’enceinte du palais présidentiel. Cet événement symbolique marque le début du mandat de Bassirou Diomaye Faye, qui a pris ses fonctions de président le 2 avril après son élection surprise au premier tour de l’élection présidentielle. Hier, il a nommé son mentor, Ousmane Sonko, à la tête du gouvernement. Cette alternance politique, qui n’était pas évidente il ya quelques semaine, a déjà donné lieu à des festivités, en particulier de la part de la jeunesse. Cette année, on refera pas la fête pour le Jour de l’indépendance.

Cette commémoration de l’indépendance coïncide très symboliquement avec l’arrivée au pouvoir d’un homme, Bassirou Diomaye Faye, qui a farouchement milité pour une rupture plus nette encore avec l’ancienne puissance coloniale qu’est la France.

Paris avait déjà pris ombrage de la non-condamnation par Dakar de l’agression russe, manière de montrer que le Sénégal n’était pas aux ordres des Occidentaux. Cela dit, arrivée au pouvoir le nouveau président a quelque peu modéré ses projets de rupture. La présence de soldat français sur le sol sénégalais n’est pas remise en cause, la disparition du franc CFA non plus, même si le nouveau président entend bien le réformer en profondeur. Le Sénégal du président Faye s’affiche plus indépendant sans toutefois tourner le dos à l’ancienne métropole comme l’ont fait le Mali ou le Niger récemment. Admirateur de Barack Obama et de Nelson Mandela, M. Faye se dit panafricaniste « de gauche » et prône le rééquilibrage des partenariats internationaux.

Cette Fête de l’Indépendance, qui est aussi la fête nationale du Sénégal, fait référence à l'accord signé le 4 avril 1960 entre la France et la Fédération du Mali, qui débouchera sur une indépendance proclamée le 30 juin suivant. Cette fédération fondée en janvier 1959 rassemblait, à l’origine, les colonies françaises du Dahomey (Bénin actuel), de Haute-Volta (devenu Burkina Faso), de l’ex-Soudan Français (le Mali) et du Sénégal. L’idée de l’époque, selon l’idéal panafricanisme, était de fonder de grandes entités politiques capables de tenir tête aux impérialismes européens et américain en Afrique. Mais, très vite les deux premiers pays se sont dissociés du projet et au moment de l’indépendance, il ne restait plus que le Sénégal et le Mali entre lesquels, les projets politiques ont rapidement divergé. Léopold Sédar Senghor (le leader sénégalais) était partisan du maintien des relations étroites avec l'ancien colonisateur français alors que Modibo Keita (leader malien) envisageait une africanisation accélérée et avait une position plus radicale. La rupture eut lieu le 20 août 1960, une semaine avant la première élection présidentielle. Finalement, Léopold Sédar Senghor y sera élu premier président de la toute nouvelle république du Sénégal le 5 septembre 1960. Contrairement à ce qui s’est passé dans certains pays d’Afrique, l’indépendance, longtemps réclamée avec le cri Mom sa reew ! (l’indépendance en wolof) aura été acquise sans violence.

La fête nationale du Sénégal commémore le 4 avril, jour où l’indépendance a été négociée et non celui où elle a été proclamée, le 30 juin suivant, une date qui n’est pas commémorée, pas plus que ne l’est le 20 août qui marque la rupture avec le Mali. À l’inverse, le Mali préfère célébrer sa seconde proclamation d’indépendance, celle du 22 septembre 1960, une fois la rupture avec le Sénégal totalement consommée.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 3 avril 2024

 

Timbre émis en 1961 à l’occasion de la première fête de l’indépendance (graveur : Pierre Gandon)

Défilé de la fête de l'indépendance (4 avril 2022) à Ngor, petite localité du Sénégal.

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1990, Namibie, 21 mars, indépendance Bruno Teissier 1990, Namibie, 21 mars, indépendance Bruno Teissier

21 mars : la fête nationale de la Namibie

La Namibie a été un des derniers pays à obtenir son émancipation. La transition de la Namibie vers l'indépendance a commencé en 1989 et s'est terminée le 21 mars 1990, lorsque le pays a officiellement obtenu son indépendance de l'Afrique du Sud. Cet anniversaire est aussi la fête nationale namibienne.

 

La Namibie a été un des derniers pays à obtenir son indépendance. L’ancien Sud-Ouest africain allemand, théâtre du premier génocide du XXe siècle, a été occupé par l’Afrique du Sud en 1915. Après la défaite allemande de 1918, la colonie allemande a été confiée à l’Afrique du Sud par la SDN. Elle a administré le pays jusqu’en 1990. L’ONU avait adopté une résolution en 1978 prévoyant l’émancipation du pays. il a fallu une décennie à l’Afrique du Sud pour accepter de mettre en œuvre la résolution. La transition de la Namibie vers l'indépendance a commencé en 1989 et s'est terminée le 21 mars 1990, lorsque le pays a officiellement obtenu son indépendance de l'Afrique du Sud. Le Jour de l'Indépendance (Indépendance Day) est la fête nationale de la Namibie. La fête est marquée par des défilés, des fêtes de rue, des compétitions sportives et d'autres événements festifs organisés dans tout le pays.

le Dr Sam Nujoma devenant président fondateur d'un État indépendant et souverain, la République de Namibie. Le président Nujoma a démissionné en 2005 après avoir accompli trois mandats. Une transition démocratique en douceur du pouvoir a suivi lorsque Hifikepunye Pohamba a été élu président en novembre 2004. En novembre 2014, le Dr Hage G. Geingob a été élu président alors qu'il était Premier ministre. Le Dr Hage Geingob a été nommé président de la Namibie le 21 mars 2015. Il est mort en février 2024, Nangolo Mbumba, le vice-président, lui a succédé.

Cette année, la célébration du 34e anniversaire de l'indépendance de la Namibie a lieu à Katima Mulilo, une première historique pour la région du Zambèze. En effet, Les célébrations du Jour de l'Indépendance se déroulent à tour de rôle entre les régions. En 2024, l’événement a lieu sous le thème « Un peuple uni pour la prospérité ».

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 20 mars 2024

 
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1992, Bosnie-Herzégovine, indépendance, 1er mars Bruno Teissier 1992, Bosnie-Herzégovine, indépendance, 1er mars Bruno Teissier

1er mars : la Bosnie-Herzégovine célèbre son indépendance

Le 1er mars 1992, les habitants de la Bosnie-Herzégovine votaient très majoritairement pour leur indépendance à l’égard de la Serbie, noyau dur d’une Yougoslavie moribonde. Ce vote leur coutera trois années d’une terrible guerre et de multiple massacre. En dépit des mauvais souvenirs, et du boycott des Serbes, cette date a été retenue comme la fête nationale. Cette année, c’est sa 29e édition.

 

La date de la fête nationale est celle du référendum sur l’indépendance de la Bosnie-Herzégovine, république fédérée de la Yougoslavie, alors en pleine décomposition depuis la proclamation d’indépendance de deux autres républiques, la Croatie et de la Slovénie, le 25 juin 1991. Le référendum a eu lieu entre le 29 février et le 1er mars 1992. La question du référendum était de savoir si les citoyens étaient en faveur d'une Bosnie-Herzégovine souveraine et indépendante, où toutes les nations constituantes étaient égales. Les Bosniaques et les Croates ont voté massivement pour alors que les Serbes ont boycotté le scrutin. Au total, 2 073 568 électeurs ont pris part au référendum, ce qui représente un taux de participation de 63,6%. Parmi tous ceux qui ont voté, 99,7 % ont voté pour l'indépendance et 0,3 % contre cette décision. Même sans les Serbes, la majorité des inscrits s’était largement prononcée pour l’indépendance d’un État multiethnique et démocratique composé de peuples égaux.

Les États membres de la Communauté européenne ont reconnu la Bosnie-Herzégovine le 6 avril 1992. Les États-Unis d'Amérique l’ont reconnu un jour plus tard, le 7 avril. Le 22 mai 1992, la Bosnie-Herzégovine a été admise comme membre à part entière des Nations Unies.

Ce Jour de l'Indépendance (Dan nezavisnosti Bosne i Hercegovine) et de fête nationale de la Bosnie-Herzégovine a été célébré pour la première fois le 1er mars 1995. Les festivités sont chaque années ignorées par la Republika Srpska, l’entité illégale serbe qui, elle, fête son anniversaire le 9 janvier.

Cet anniversaire de rappelle pas que de bons souvenir. Dès le 6 avril 1992, les Serbes qui refusaient l’indépendance de la Bosnie-Herzégovine allaient déclencher une terrible guerre qui fera plus de 100 000 morts dont une moitié de victimes civiles. Pour leur volonté d’indépendance à l’égard de la Serbie, les Bosniaques vont payer le plus lourd tribu dans cette sale guerre, avec plus 62 000 morts. Les Serbes qui bénéficient de l’appui de ce qui reste de l’Armée nationale yougoslave, pilotée depuis Belgrade, sont à l’origine des principaux massacres. Tel celui du 11 juillet 1995, quand les forces serbes ont procédé à l’exécution de 8000 Bosniaques désarmés à Srebrenica. Il faudra cet ultime grand massacre pour que la communauté internationale réagisse.

Le 21 novembre 1995, un accord de paix a été signé dans la ville américaine de Dayton, mettant fin officieusement à la guerre en Bosnie-Herzégovine. L'accord final a été signé à Paris le 14 décembre 1995 et les accords de Dayton ont confirmé la Bosnie-Herzégovine en tant qu'État indépendant et souverain au sein de la famille des États européens.

31 ans après les Serbes de Bosnie rejètent toujours l’indépendance et la date de la fpete nationale. Pourtant, le 6 juillet 2017, la Cour constitutionnelle de Bosnie-Herzégovine a rejeté les recours de représentants de l'Assemblée nationale de la Republika Srpska concernant la constitutionnalité du 1er mars comme Jour de l'indépendance de la Bosnie-Herzégovine et du 25 novembre comme Jour de l'État de Bosnie-Herzégovine, les considérant comme infondés. En revanche, la Cour a déclaré inconstitutionnel le 9 janvier comme Journée de la Republika Srpska.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 29 février 2024

 
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27 février : la République dominicaine commémore son indépendance en plein carnaval

Le 27 février est traditionnellement le point culminant du carnaval de Saint-Domingue. Un grand défilé, comprenant l’armée mais pas uniquement, se déroule sur le Malecón jusqu’au coucher du soleil. Il commémore la déclaration d’indépendance de 1844 à l’égard de Haïti.

 

Le 27 février est traditionnellement le point culminant du carnaval de Saint-Domingue. Un grand défilé, comprenant l’armée mais pas uniquement, se déroule sur le Malecón jusqu’au coucher du soleil. Dans la soirée un feu d’artifice marque le Jour de l'indépendance (Día de la Independencia Nacional de la República Dominicana). Cette année, c’est le 180e anniversaire de la déclaration d’indépendance.

C’est de l’occupation haïtienne que Saint-Domingue s’est libérée le 27 février 1844, échappant en même temps aux velléités françaises d’imposer à nouveau son protectorat. L’île d’Hispaniola avait été partagée entre la France et l’Espagne à l’époque coloniale et avait ensuite été réunifiée sous l’égide de la France en 1795. Plus pour très longtemps car la partie occidentale s’était révoltée et avait proclamé son indépendance le 1er janvier 1804 sous le nom de république de Haïti. Et en 1808, Saint-Domingue a été rendu par la France à l’Espagne. Mais, en 1821, secouant le joug espagnol, elle proclamait à son tour son indépendance, mais Haïti en profita pour occuper la partie orientale de l’île et Saint-Domingue a vécu 22 ans sous occupation haïtienne.

La lutte de Saint-Domingue pour l'indépendance à l’égard de Haïti a commencé en 1838, lorsque Juan Pablo Duarte a fondé La Trinitaria, une société secrète qui lutta contre occupation haïtienne et pour établir un État indépendant dans la partie orientale de l’île. De son côté, le commerçant et homme politique Buenaventura Báez entamait des négociations avec le consul de France pour rétablir un protectorat français dans l'ancienne colonie espagnole de Saint-Domingue. C’est pour devancer Báez, que La Trinitaria déclara l’indépendance à l’égard d’Haïti le 27 février 1844. C’est cette déclaration qui est commémorée aujourd’hui bien qu’elle ait débouché sur une dictature qui a final a manœuvré pour céder le pays à l’Espagne.

Haïti écarté, les ambitions françaises découragées, Saint-Domingue devra en effet lutter contre les tentatives espagnoles de reprendre le contrôle de l’île. En mars 1861, à la demande du dictateur Pedro Santana, l’Espagne annexe officiellement la République dominicaine. Cette proclamation marqua le début d'un soulèvement qui conduisit à la guerre d'indépendance dominicaine. Finalement, la reine Isabelle II d’Espagne annulera l'annexion et l'indépendance est restaurée avec le départ des dernières troupes espagnoles le 10 juillet 1865.

Des trois indépendances, celle de 1821, avortée ; celle de 1844, qui débouche sur une dictature qui offrira le pays à l’Espagne ; et celle, définitive, de 1865, c’est la deuxième qui a été retenue pour célébrer l’indépendance de la République dominicaine. Le Jour de l'Indépendance est un jour férié. Il est marqué par le discours du président et des cérémonies de commémoration honorant les héros de la guerre d'indépendance.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 26 février 2024

 
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1984, Brunei, indépendance, 23 février Bruno Teissier 1984, Brunei, indépendance, 23 février Bruno Teissier

23 février : la fête nationale du Brunei

Cette année, le sultanat du Brunei fête ses 40 ans. Cet ancien protectorat britannique qui avait refusé de se fondre dans la fédération de Malaisie pour ne pas avoir à partager ses fabuleuses réserves de pétrole, a acquis son indépendance en 1984.

 

Cette année, le sultanat du Brunei fête ses 40 ans. Cet ancien protectorat britannique qui a refusé de se fondre dans la fédération de Malaisie pour ne pas avoir à partager ses fabuleuses réserves de pétrole, a acquis son indépendance le 1er janvier 1984 à minuit une. Les Anglais ont tout de même mis quelques semaines pour organiser une passion de pouvoir en douceur. C’est la raison pour laquelle le Brunei célèbre son indépendance et sa fête nationale (Hari Kebangsaan ; کبڠساءن‎ هاري), le 23 février.

En signant un accord avec les Britanniques, en 1888 le Brunei s’était placé volontairement sous leur protectorat afin d’assurer sa survie politique. En 1959, Brunei Darussalam obtenait son autonomie, laissant au Royaume-Uni la politique étrangère et de défense.

Le pays est dirigé depuis 1968, d’une main de fer, par le sultan Hassanal Bolkiah. Lequel a suspendu la constitution et toutes les libertés. Il se comporte en simple dictateur d’un État islamique où la charia a été imposée comme la loi de l’État. Le sultan s’appropriant l’essentiel des bénéfices du pétrole, il possède l'une des premières fortunes privées mondiales. 

Le thème de la 40e célébration de cette année est « Bersatu Mencapai Cita Negara » (Unis pour réaliser le rêve national). Le logo et la description du thème sont accessibles via www.kkbs.gov.bn ou www.mcys.gov.bn. La célébration de la 40e fête nationale se déroule, comme chaque année, au stade national Hassanal Bolkiah, Berakas.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 22 février 2024

L’édition 2023 de la fête nationale

 
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1859, Roumanie, 24 janvier, indépendance Bruno Teissier 1859, Roumanie, 24 janvier, indépendance Bruno Teissier

24 janvier : les Roumains fêtent le jour de l'Unité

Il a 165 ans, le 24 janvier 1859 naissait la Roumanie de l’union de le la Moldavie et de la Valachie… Ce jour férié est de création récente (2013), cette Fête de l'union (Ziua Unirii) s’insère dans le processus d’exacerbation du nationalisme de la part d’un régime aux tendances populistes.

 

Le 24 janvier 1859, naissait la Roumanie fruit de l’union de la Moldavie et de la Valachie. Ce n’était encore qu’une « Petite Roumanie » qui, en 1918, sera agrandie d’autres provinces… Mais en 1859, l’union de deux principautés de langue roumaine n’était pas une évidence. Leurs anciens tuteurs, russes et ottomans, auraient préféré les garder distinctes. L'Union des Principautés (Petite Union) a eu lieu le 24 janvier 1859, par l'élection d'Alexandru Ioan Cuza comme dirigeant des deux principautés - le 5 janvier 1859 en Moldavie et le 24 janvier 1859 en Valachie. Finalement, il a bien fallu admettre leur union et la naissance d’un État, pas encore indépendant et qui prendra le nom, un peu plus tard, de Roumanie.

Ce jour férié a été créé récemment (2013), cette Fête de l'union (Ziua Unirii) s’insère dans le processus d’exacerbation du nationalisme de la part d’un régime aux tendances populistes. À Bucarest, une cérémonie est organisée au pied de la statue du prince Alexandru Ioan Cuza, située sur la colline du patriarcat roumain. Même chose dans d’autres villes du pays où une cérémonie militaire et religieuse se déroule au monument d'Alexandre Cuza sur la place Unirii. Depuis 2016, le 24 janvier est chômé dans tout le pays.

Cette année 2024, pour le 165e anniversaire de l’union, c’est à Iași et à Focșani, que se déroule l’essentiel des festivités, en présence des présidents du PSD (gauche) et du PNL (droite), Marcel Ciolacu et Nicolae Ciucă, mais en l’absence du président de la république, Klaus Iohannis, qui a choisi de rester à Bucarest et de participer à la cérémonie organisée à 12h au monument "Tombeau du Soldat inconnu" dans le parc Carol I. De son côté, le Premier ministre Marcel Ciolacu est présent à la cérémonie de décoration des drapeaux de bataille de l'état-major général des forces terrestres et de la 2e Division d'infanterie "Getica", à 12h. Quant au parti d’extrême droite AUR, il organise à Iasi une marche dédiée au 24-Janvier, sur l'itinéraire Piaţa Unirii - Palatul Culturii.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 23 janvier 2024

 
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1990, Slovénie, Yougoslavie, indépendance, 26 décembre Bruno Teissier 1990, Slovénie, Yougoslavie, indépendance, 26 décembre Bruno Teissier

26 décembre : le jour où les Slovènes ont opté pour l’indépendance

Le 23 décembre 1990, dans une Yougoslavie en décomposition, la Slovénie organisait un référendum d’indépendance. Les résultats ont été officiellement proclamés trois jours plus tard, le 26 décembre. L'anniversaire de cette annonce a été déclaré jour férié.

 

Dans une Yougoslavie étant en décomposition, l'Assemblée slovène organisait un référendum sur l'indépendance, le 23 décembre 1990, mais les résultats n’ont été officiellement proclamés que trois jours plus tard, le 26 décembre. C’est l'anniversaire de cette annonce qui a été déclaré jour férié.

En effet, 88,5 % des électeurs (soit 94,8 % du corps électoral) ont soutenu l'indépendance de la Slovénie. Mais, celle-ci ne sera proclamée que 6 mois plus tard, le 25 juin 1991, donnant lieu à un autre jour férié. Puis, le 23 décembre 1991, jour anniversaire du référendum, la Slovénie s’est dotée d’une constitution.

En 1991, le 26 décembre a été proclamé le Jour de l'Indépendance. Mais, en septembre 2005, il a été rebaptisé Jour de l'Indépendance et de l'Unité (Dan samostojnosti in enotnosti), afin d’insister sur l’unification du pays.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 25 décembre 2023

 
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1971, Bangladesh, victoire, indépendance, 16 décembre Bruno Teissier 1971, Bangladesh, victoire, indépendance, 16 décembre Bruno Teissier

16 décembre : le Bangladesh célèbre sa victoire et son indépendance

Le Jour de la Victoire est férié au Bangladesh, il célèbre la fin de la guerre de libération du Bangladesh à l’égard du Pakistan, en 1971, après une terrible guerre de neuf mois qui a fait 3 millions de morts et 10 millions de réfugiés.

 

Le Jour de la Victoire  ( বিজয় দিবস Bijôy Dibôsh ) est férié au Bangladesh, il célèbre la fin de la guerre de libération du Bangladesh à l’égard du Pakistan, en 1971.

La partition des Indes britannique en 1947 avait donné naissance  à deux États, l’Inde et le Pakistan. Ce denier était composé d’une partie occidentale, le Pakistan actuel, et d’un Pakistan oriental. Ce dernier supportait de plus en plus difficilement d’être gouverné par une capitale lointaine qui lui impose jusqu’à la langue, l’ourdou, alors qu’à l’est, on parle le bengali. Après une terrible guerre de neuf mois qui a fait 3 millions de morts et 10 millions de réfugiés, le Pakistan oriental, aidé par son voisin indien, a réussi à écraser les armées de l’ouest, pourtant soutenues par les États-Unis, et à obtenir son indépendance sous le nom de Bangla Desh, puis de Bangladesh.

La reddition a eu lieu à l'hippodrome de Ramna à Dhaka le 16 décembre 1971. Le lieutenant-général Amir Abdullah Khan Niazi, pour le Pakistan occidental, et le lieutenant-général Jagjit Singh Aurora, commandant conjoint des forces indiennes et bangladaises, y ont signé la fin des combats au milieu de milliers de foules enthousiastes à l'hippodrome. 

La célébration du Jour de la Victoire a lieu chaque année depuis 1972. La guerre de libération du Bangladesh occupe une grande place dans le cinéma, la littérature, les cours d'histoire à l'école, les médias et les arts au Bangladesh. Le rituel de la célébration comprend un défilé militaire sur le terrain de parade national, des réunions cérémonielles, des discours, des conférences et des feux d'artifice un peu partout dans le pays. 

Le Mémorial national des martyrs (Jatiya Smriti Saudha), érigé à la mémoire de ceux qui sont morts lors de la guerre de libération du Bangladesh de 1971, connaît une affluence particulière chaque 16 décembre. Le monument est situé à Savar, à environ 35 km au nord-ouest de la capitale, Dhaka. Il a été conçu par Syed Mainul Hossain.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 15 décembre 2023

 

Le Mémorial national des martyrs (Jatiya Smriti Saudha)

L'architecture est composée de sept paires de murs ou prismes de forme triangulaire ; la paire la plus extérieure étant la plus courte en hauteur mais la plus large en envergure, les paires intérieures changent progressivement de rapport d'aspect et la paire la plus intérieure forme ainsi le point culminant de l'architecture. Chacune de ces sept paires de murs représente un chapitre important de l'histoire du Bangladesh, à savoir le Mouvement linguistique en 1952, la victoire électorale provinciale du Front uni en 1954, le Mouvement constitutionnel en 1956, le mouvement contre la Commission de l'éducation en 1962, six-point en 1966, le soulèvement de masse en 1969 et enfin l'événement culminant de la guerre de libération en 1971, par lequel le Bangladesh a été libéré.

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1963, 1964, Kenya, indépendance, république, 12 décembre Bruno Teissier 1963, 1964, Kenya, indépendance, république, 12 décembre Bruno Teissier

12 décembre : la fête nationale du Kenya

Le Kenya fête aujourd’hui le 60e anniversaire de son indépendance, obtenue le 12 décembre 1963, mais la fête nationale du Kenya fait d’abord référence à l’adoption, un an plus tard, le 12 décembre 1964 d’un régime républicain, c’est pour cela que le 12 décembre est appelé le Jour de la République (Jamhuri Day).

 

Le Kenya fête aujourd’hui le 60e anniversaire de son indépendance (Uhuru Day), obtenue le 12 décembre 1963, mais la fête nationale du Kenya fait d’abord référence à l’adoption, un an plus tard, d’un régime républicain. Cet anniversaire est appelé le Jour de la République (Sikukuu ya Jamhuri en swahili ou Republic Day).

Le pays était une colonie britannique depuis le XIXe siècle. La lutte pour l’indépendance du Kenya avait commencé après la Seconde Guerre mondiale. L’un des événements les plus importants de cette période a été le soulèvement des Mau Mau qui a débuté en 1952. Le pays a finalement obtenu son autonomie le 1er juin 1963 (jour de Mdaraka), puis l’indépendance le 12 décembre suivant mais tout en demeurant sous la couronne anglaise. Le Kenya a ensuite rompu avec l’ancienne puissance coloniale enlevant une république, avec l'investiture de Jomo Kenyatta comme président le 12 décembre 1964.

Le Jour de Jamhuri est marqué par une grande parade militaire, la Parade des couleurs de l’armée nationale au stade Nyayo qui débute à 11h30, après une inspection des troupes par le président du Kenya, William Ruto, lequel est aussi commandant en chef des armées. Après que la bénédiction des drapeaux par un évêque anglican, un évêque catholique et un Kadhi musulman, le président remet officiellement les couleurs à deux porte-drapeaux. qui les reçoivent à genoux. C’est aussi la journée de distribution de médailles civiles et militaires.

C’est la fête, la journée est fériée et chômée. Les musées et parcs nationaux sont ouverts gratuitement pour l’occasion. C’est aussi le coup d’envoi des fêtes de Noël.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 11 décembre 2023

 

Uhuru Kenyatta, le président de 2013 à 2022 et fils du premier président du pays, salue les haut gradés avant le défilé militaire de la fête nationale, en 2021 (photo Standard)

Le président William Ruto inspecte la garde d'honneur au stade Nyayo lors des célébrations du 58e Jamhuri Day du Kenya, le 12 décembre 2022.

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Timor-Oriental, 1975, indépendance, 28 novembre Bruno Teissier Timor-Oriental, 1975, indépendance, 28 novembre Bruno Teissier

28 novembre : l’indépendance ratée du Timor oriental

Le 28 novembre 1975, après plusieurs siècles d’occupation portugaise, le FRETILIN, mouvement indépendantiste timorais, proclame la « République Démocratique du Timor oriental ». Mais cette république ne durera que neuf jours, anéantie par l’occupation militaire de l’Indonésie qui annexera le pays pour un quart de siècle. La date de la proclamation d’indépendance fait l’objet au aujourd’hui d’un jour férié au Timor oriental.

 

Dans la foulée de la « révolution des Œillets » du 25 avril 1974, au Portugal, un mouvement indépendantiste timoré se constitue à la fin de l’été : le FRETILIN (Frente Revolucionária de Timor-Leste Independente). Le Portugal occupe la partie orientale de l’île de Timor depuis quatre siècles. La révolution d’inspiration socialiste qui a renversé la dictature d’extrême droite au Portugal, ouvre la voie à la décolonisation de l’empire colonial portugais. En juillet de 1975, Lisbonne accord un statut plus favorable à ses colonies. Contrairement aux autres colonies portugaises le Timor oriental n’a pas vécu de guerre d’indépendance. La voie vers l’émancipation commençant à s’ouvrir, les principaux partis politiques se prononcent tous contre la tutelle portugaise mais ne sont pas unanimes sur l’avenir du pays : intégrer l’Indonésie, comme Goa a intégré l’Inde en 1961, ou constituer un État indépendant. Pour tenter de freiner l’audience du FRETILIN (mouvement socialiste), partisan de l’indépendance, une formation politique soutenue par l’Indonésie, les États-Unis et l’Australie, l’UDT (União Democrática Timorense), tente un coup d’État au mois d’août qui n’aboutira pas. Le Portugal tente alors de négocier avec les deux formations rivales (fruits des rivalités Est-Ouest à l’échelle mondiale). Les États-Unis, dont la politique étrangère est conduite par Henry Kissinger, ont fait le choix de soutenir le dictateur indonésien Suharto.

Dans le camp adverse, FRETILIN proclame la « République Démocratique du Timor oriental » le 28 novembre 1975. C’est l’anniversaire de cette proclamation que les Timorais célèbrent chaque 28 novembre sous le nom de Jour de la proclamation de l'indépendance (Dia da Proclamação da Independência), même si cette indépendance ne sera effective que… 26 ans plus tard.

En effet la République démocratique du Timor oriental (Repúblika Demokrátika de Timór-Leste) n’existera que 9 jours, avec Francisco Xavier do Amaral pour président, c’est à-dire jusqu’au 7 décembre 1975, date de l’intervention militaire indonésienne.

Deux jours après la proclamation du FRETILIN, le 30 novembre 1975, l’UDT proclame l’intégration du pays à l'Indonésie. Cette annonce, préparée en fait à Djakarta, servira de prétexte à une occupation militaire du Timor oriental, le 7 décembre 1975. Le nouvel occupant établit alors une Assemblée populaire à ses ordres, laquelle demande officiellement l'intégration à l’Indonésie le 31 mai 1976. Mais, l’ONU ne reconnaîtra jamais cet état de fait. Les manifestations populaires sont très violemment réprimées. Le FRETILIN, devient le principal mouvement de résistance et son action politique évolue vers une forme de guérilla, sous la conduite de Xanana Gusmâo. Quant à l’UDT, elle finit elle aussi par dénoncer la répression indonésienne… La lutte des Timorais de l’Est leur coûtera 200 à 300 000 morts et leur indépendance ne sera effective que le 20 mai 2002.

Le Timor oriental est un pays démocratique. Le FRETILIN (gauche) n’est plus au pouvoir, il est dans l’opposition depuis 2007 (sauf pour une brève période en 2015-2017). Mais, la déclaration d’indépendance qu’il a formulé en 1975 appartient à la mémoire nationale. Le 28 novembre est depuis l’indépendance, un jour férié et chômé.

Ce 48e Anniversaire de la proclamation d’indépendance de la RDTL débute par une messe de remerciement dite le 27 novembre à 9h. en l’église du Sacré-Cœur de Jésus, à Becora. Suivi d’un dépôt de fleurs pour les héros de la patrie à 10h30 dans le port de Dili, devant le Palais du Gouvernement. Ce même jour, veille de la fête, le président de la République procède à une remise de prix qui se déroule dans sa résidence, Palais présidentiel Nicolau Lobato (du nom d’un héros de l’indépendance, le chef du gouvernement formé le 28 novembre 1975). Le 28 novembre 2023, à 8h, cérémonie de lever du drapeau devant le palais présidentiel. Un défilé militaire, une minute de silence et la décoration des combattants et vétérans de la Libération de la Patrie Les festivités durent ensuite toute la journée.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 27 novembre 2023

 

Chant de l'hymne Pátria lors du jour de la proclamation de l'indépendance à Lauhata

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1918, Lettonie, indépendance, 18 novembre Bruno Teissier 1918, Lettonie, indépendance, 18 novembre Bruno Teissier

18 novembre : la fête nationale de la Lettonie

La fête nationale de la Lettonie célèbre sa déclaration d’indépendance, le 18 novembre 1918, prononcée par le Conseil populaire de Lettonie, mais il faudra attendre le 26 janvier 1921 pour que la Lettonie soit un État indépendant reconnu. Entre-temps une guerre d’indépendance à l’issue incertaine a successivement opposé les démocrates lettons aux Allemands, aux bolcheviques et aux Russes blancs.

 

La Lettonie commémore sa déclaration d’indépendance, prononcée le 18 novembre 1918, par le Conseil populaire de Lettonie dans Théâtre de la ville de Riga. Le même jour, Kārlis Ulmanis était nommé chef du gouvernement provisoire, mais il faudra toutefois attendre le 26 janvier 1921 pour que la Lettonie soit reconnue un État indépendant. Entre-temps une guerre d’indépendance à l’issue incertaine a successivement opposé les démocrates lettons aux Allemands, aux bolcheviques et aux Russes blancs. Le coup politique du 18 novembre 1918 n’aurait eu aucun avenir sans des victoires militaires, en particulier celle du 11 novembre 1919, très célébrée dans le pays.

Ce week-end est l’aboutissement de toute une semaine de célébrations patriotiques qui se terminent avec la fête nationale du 18 novembre, appelée Journée de proclamation de la République (Latvijas Republikas proklamēšanas diena).

La journée de fête du 18 novembre débute, comme d'habitude, par un office dans la cathédrale de Riga et une cérémonie solennelle de dépôt de fleurs au Monument de la Liberté. L’ambiance festive marquée par divers concerts et événements, se prolongera jusqu’à lundi qui sera également un jour chômé (car cette année, le 18 tombe un samedi). Les transports en commun et parkings sont gratuits pendant trois jours. Les musées font portes ouvertes,…

Dans la journée, un défilé militaire auquel participent environ 1 500 soldats, gardes nationaux, policiers, gardes-frontières, pompiers et cadets, parcourt le quai de la Daugava, à Riga. Depuis l’agression russe de l’Ukraine, l’événement a gagné en importance. Des soldats représentant les  États alliés (cette année, Albanie, Canada, République tchèque, Estonie, Islande, Italie, Lituanie, Monténégro, Pologne, Slovaquie, Slovénie, Espagne et États-Unis) participent également au défilé avec le groupe des drapeaux. Pour ce défilé 2023, un groupe de drapeaux ukrainiens défile pour la deuxième fois. #militārāparāde

Le soir du 18 novembre, tout le monde est le bienvenu sur la Place de la Liberté, à Riga, où a lieu l'événement solennel dédié au 105e anniversaire de la Proclamation de la république de Lettonie. À 19h00, un chœur d'hommes dirigé par le chef d'orchestre Edgars Vītols, interprètent les plus belles chansons folkloriques lettones. Pour ce concert, de nouveaux arrangements ont été réalisés par le compositeur et pianiste Jānis Strazds, dont le groupe rythmique joue avec le chœur et les solistes. Après le concert, le président letton Edgars Rinkēvičs doit prononcer un discours. Un spectacle laser multimédia sur le Monument de la Liberté, est répété plusieurs fois dans la soirée, jusqu'à 23h.

Depuis 2003, l’habitude a été prise d’un défilé aux flambeaux aux accents nationalistes qui ne fait pas l’unanimité car la ville de Riga est en moitié russophone. La devise de la marche est « La Lettonie est à nous ! » (”Gājiena devīze ir Latvija ir mūsu !”), mais scander le slogan « Nous sommes Lettons ! » (“Mēs esam latvieši !”) sur le lieu de rassemblement est devenu l'une des traditions d’un événement qui sert à affirmer le caractère exclusivement letton d’une métropole au passé pourtant multinational. En effet, les Lettons dont les racines sont rurales, représentent moins de la moitié de la population de leur capitale. Le défilé débute à 18 h. au monument Kārlis Ulmanis,  se poursuit sur le boulevard Raina, puis la rue K. Barona, le boulevard Aspazijas, le boulevard ZA Meierovica, la rue K. Valdemārs. Sa durée est d’environ une heure. En province, chaque ville organise son défilé aux flambeaux, devenu un marqueur du 18-Novembre, comme du 11-Novembre letton. La police veille à ce qui n’y ait pas d’incident.

Un autre défilé, bien plus modeste, a relié ce matin, à partir de 7h30, l’université de Lettonie aux cimetière des Frères (Brāļu kapi), à Riga. Il est organisé par les corporations étudiantes.

La fête nationale de la Lettonie se déroule très largement en plein air. Elle coïncide à peu près, chaque année, avec l’arrivée de l’hiver météorologique. Les défilés comme les concerts en soirée, se déroulent par des températures négatives. Aussi, beaucoup de Lettons se contentent de suivre les festivités à la télévision nationale où elles sont diffusées en direct.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 17 novembre 2023

 
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1953, Cambodge, indépendance, 9 novembre Bruno Teissier 1953, Cambodge, indépendance, 9 novembre Bruno Teissier

9 novembre : le Cambodge fête son indépendance

Il y a 70 ans aujourd'hui, le Cambodge proclamait son indépendance à l’égard de la France. C’était le 9 novembre 1953, la France qui dominait le pays depuis 1863, était empêtrée depuis 1946 dans une guerre coloniale en Indochine à laquelle elle souhaitait mettre fin. Le Cambodge fête son indépendance mais n’est-il pas, un quart de siècle plus tard, retombé sous la coupe d’une autre puissance ?

 

Le Jour de l'indépendance (ថ្ងៃបុណ្យ​ឯករាជ្យជាតិ) est un jour férié qui marque l'anniversaire de la déclaration d'indépendance du Cambodge à l’égard de la France, le 9 novembre 1953. Cette fête est surtout célébrée dans la capitale, Phnom Penh. La veille au soir, une veillée aux chandelles rend hommage aux patriotes qui ont sacrifié leur vie pour l'indépendance des colonies françaises. La journée commence par la levée du drapeau national et l'allumage d'une torche commémorative au Monument de l'Indépendance. La cérémonie est présidée par le roi du Cambodge en sa qualité de commandant en chef des forces armées. La soirée, un défilé de gala a lieu devant le Palais Royal. Un grand feu d'artifice marque la fin des événements festifs. Chaque année, les étudiants et les travailleurs disposent de deux jours chômés pour l’occasion.

La tutelle française a duré 90 ans. Les Français aiment bien rappeler que c’est le roi de l’époque, Norodom Ier, qui a sollicité le protectorat de la France de peur de voir son royaume disparaître, absorbé par celui du Siam (aujourd’hui la Thaïlande) qui avait amputé le Cambodge de sa partie occidentale que la France permit de récupérer. Le traité de protectorat de la France sur le Cambodge a été signé le 11 août 1863. La France  qui était déjà présente au Tonkin, en Annam et en Cochinchine, y trouvait son intérêt dans le fait de damer le pion aux Anglais que l’on savait manipulant le roi du Siam et de pouvoir contrôler le cours du Mékong, fleuve qui facilite l’accès à a Chine.

La France aurait sauvé le Cambodge d’une disparition, mais là où le souvenir devenir plus amer, c’est quand la France assiège le palais et menace le roi Norodom, l'obligeant à signer une convention qui le dépossède de tous ses pouvoirs. C’était le 17 juin 1864. La France faisait du Cambodge non plus un protectorat mais une colonie en l’intégrant dans l’Indochine française. Paris va par deux fois modifier la succession dynastique pour mettre sur le trône la personnalité lui semblant la plus docile. L’exploitation et l’oppression du pays ont provoqué plusieurs mouvements de révolte dès 1885. Comme dans le reste de l’Asie du Sud-est, la domination japonaise à la faveur de la Seconde guerre mondiale a permis de rompre temporairement de lien avec la France et faire naître des aspirations à l’indépendance. En 1949, le roi Norodom Sihanouk exige que la France mette fin aux traités de tutelle signés en 1863 et 1884. La guerre d’Indochine a débuté en 1946. Du côté du Cambodge, des bandes armées de khmers issarak (milices indépendantistes) opérant dans l’Ouest depuis la Thaïlande et à partir de 1947, coordonnera son action avec le Việt Minh. L’Armée populaire vietnamienne va très vite prendre l’initiative, même sur le sol cambodgien. Le roi dénonce l'attitude des Français et menace de s'entendre avec le Việt Minh. Le 8 novembre 1953, Norodom Sihanouk qui s’était réfugié en Thaïlande, puis dans l’est du pays, fait une rentrée triomphale dans Phnom Penh. Le lendemain, l’indépendance était proclamée. Il faudra de nouveaux transferts en matière diplomatique et économique, début 1954, pour consacrer la pleine indépendance du royaume, et surtout que les accords de Genève, en juillet 1954, pour que cette indépendance soit reconnue internationalement.

Le Cambodge qui fête, ce jour,  son indépendance n’en a pas fini avec les tutelles extérieures. C’est une intervention vietnamienne, le 7 janvier 1979, qui faisait tomber le terrible régime khmer rouge et permettait l’occupation du pays par le Vietnam. Hun Sen qui est arrivé au pouvoir sous la tutelle de Hanoï est toujours à la tête du Cambodge, même si le dictateur a cédé à son fils, Hun Manet, le poste de Premier ministre, en juillet 2023. L’ombre du Vietnam sur le Cambodge est toujours là.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 8 novembre 2023

 

Le roi Norodom Sihamoni en tenue militaire. Il a, lui aussi, fêté ses 70 ans cette année.

Le Monument de l'Indépendance a été construit et inauguré en 1958 sous le règne du roi Norodom Suramarit (1955-1960), père de Norodom Sihanouk.

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1978, Dominique, indépendance, 3 novembre Bruno Teissier 1978, Dominique, indépendance, 3 novembre Bruno Teissier

3 novembre : l’indépendance de la Dominique

Il y a 530 ans, le 3 novembre 1493, l’île était longée par Christophe Colomb. Quatre siècles et demi plus tard, l’anniversaire de sa « découverte », un 3 novembre, servira de date pour l’indépendance du Commonwealth de la Dominique (nom officiel du pays), obtenue du Royaume-Uni, en 1978. La fête nationale de la Dominique est l’aboutissement d’un mois de festivités : la saison de l’indépendance.

 

Il y a 530 ans, le 3 novembre 1493, l’île était longée par Christophe Colomb. On était un dimanche et l’île fut dénommée Domingo, puis Dominique quand les Français en ont pris possession, enfin Dominica quand elle a été intégrée à l’Empire britannique.

Quatre siècles et demi plus tard, l’anniversaire de sa « découverte », un 3 novembre, servira de date pour l’indépendance du Commonwealth de la Dominique (nom officiel du pays), obtenue du Royaume-Uni, en 1978. Cette émancipation a été obtenue par palier, depuis 1967, la Dominique était un État associé du Royaume-Uni.

Pour ce 45e anniversaire de l’indépendance, fêter sous le thème « Anou Selebwe », qui signifie « Célébrons », le gouvernement a demandé aux habitants, aux femmes en particulier, de revêtir la tenue nationale : le wòb dwiyèt. Une tenue, inspirée de celle des femmes du sud de la France au XVIIIe siècle, conçue à l’époque coloniale pour se distinguer de celle des « Grands blancs », les propriétaires des plantations. On le retrouve dans les Antilles françaises et à Sainte-Lucie.

La tenue est déjà prête depuis longtemps, car le mois d’octobre est, chaque année, une suite de fêtes. Les vêtements nationaux de la Dominique ont été au centre des discussions lors de la Semaine de l’histoire, qui s’est déroulée du 6 au 13 octobre 2023. Les 27, 28 et 29 octobre dernier, c’était la 23e édition du festival de la musique créole. En effet, chaque dernier vendredi du mois d’octobre, la journée créole permet aux Dominiquais de célébrer leur héritage culturel, notamment linguistique, avec la mise à l’honneur de la langue créole.

La série des festivités ne s’arrête pas avec l’anniversaire de l’indépendance, qui est aussi la fête nationale. Demain, 4 octobre, on célébrera la Journée nationale du service communautaire  (Community Day). Il s'agit d'un grand nettoyage de l’île.

La saison de l’indépendance s’est ouverte le 30 septembre dernier, en voici quelques étapes :

  • Journée Panyen (journée du panier), le 6 octobre ;

  • Semaine de l'histoire 9 octobre 13 octobre

  • 13 octobre : Journe Chap Pay

  • le 14 octobre : Jour de marché (Marché de Portsmouth à 8h00)

  • Semaine des emblèmes nationaux du 16 au 20 octobre

  • 19 octobre, Concours national Madame Wob Dwiyet, Centre culturel Old Mill, à 20h

  • Jour du drapeau, le 16 octobre

  • Kweyol, la Journée des cheveux afro, le 20 octobre

  • Festival Dwive, le 20 octobre

  • Journée nationale du patrimoine, le 22 octobre

  • Concours national Miss Wob Dwiyet, 25 octobre

  • WCMF 2023 du 27 au 29 octobre

  • Rassemblement national de la jeunesse, 2 novembre

  • Fête de l'Indépendance, le 3 novembre

Tous les vendredis pendant la saison de l'indépendance, les citoyens sont encouragés à porter leurs vêtements créoles.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 2 novembre 2023

 

L'Amazone impériale est un oiseau endémique de la Dominique. C’est l’emblème de l'île.

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1918, Tchéquie, indépendance, Tchécoslovaquie, 28 octobre Bruno Teissier 1918, Tchéquie, indépendance, Tchécoslovaquie, 28 octobre Bruno Teissier

28 octobre : les Tchèques célèbrent leur indépendance

La République tchèque commémore la création de la Tchécoslovaquie, le 28 octobre 1918. Pour les Tchèques qui ont vécu quatre siècles sous la coupe de l’Autriche, c’est une date importante qui donne lieu à un jour férié, mais comme la Tchécoslovaquie n’existe plus, ils n’ont pas conservé cette date comme fête nationale.

 

La République tchèque commémore par un jour férié la création de la Tchécoslovaquie, le 28 octobre 1918, sur les décombres de l’Empire austro-hongrois dont la dissolution interviendra trois jours plus tard. La Bohême et la Moravie qui constituent (avec une petite portion de la Silésie), la Tchéquie actuelle, vivaient sous la coupe des Habsbourg depuis 1526. Antérieurement, le Royaume de Bohême avait eu un passé glorieux du XIIIe au XVe siècles. C’est dire l’importance de cette indépendance obtenue après quatre siècles vécus sous la tutelle de l’Autriche.

Le 28 octobre est aujourd’hui célébré comme le Jour de la création de l’État tchécoslovaque indépendant (Den vzniku samostatného československého státu). Chaque 28 octobre, une importante cérémonie, avec défilé militaire, se déroule au Mémorial national de Vítkov, lieu d’un fait d’armes important du XVe siècle contre les armées catholiques. Après une minute de silence, une gerbe est déposée sur la tombe du soldat inconnu.

Le président et les principaux membres du gouvernement se rendent ensuite dans le parc du château de Lány, non loin de Prague, sur la tombe de Tomáš Masaryk pour un dépôt de fleurs. Tomáš Garrigue Masaryk a été le premier président de la Tchécoslovaquie, élu le 14 novembre 1918, réélu en 1920… Il a dirigé le pays jusqu'au 14 décembre 1935. Sa figure symbolise la Tchécoslovaquie indépendante de Vienne, de Berlin et de Moscou. À Brno, une cérémonie se déroule au pied de sa statue.

Une réception est donnée au château de Prague, résidence du président de la République, Les personnalités du pays sont invitées salle Vladislav à une cérémonie de remise de décorations (I'Ordre du Lion blanc, la plus haute décoration d'État , mais aussi de l'Ordre de Tomáš Garrigue Masaryk, la Médaille de l'héroïsme et la Médaille du mérite). Devant le château, place Hradcany, se déroule la cérémonie de prestation de serment des membres de l'armée de la République tchèque.

La Slovaquie qui n’a pas eu la même histoire, ne célèbre pas cet anniversaire. Elle a choisi, au contraire, pour fête nationale, l’anniversaire de la disparition de la Tchécoslovaquie, le 1er janvier 1993. Il existe néanmoins une discrète« journée du souvenir » célébrant chaque 30 octobre, l'anniversaire de l'adhésion officielle des Slovaques à la Tchécoslovaquie.

Le 28 octobre 1918, à Genève, une délégation du Comité national dirigée par Karel Kramář entamait des négociations avec le représentant de la résistance étrangère anti-autrichienne, Edvard Beneš, sur la création et la forme d'un État tchécoslovaque indépendant. Entre autres choses, ils sont parvenus à un accord selon lequel le nouvel État serait une république (une monarchie avait également été envisagée ), Masaryk deviendrait président et Kramář serait le premier ministre. La nouvelle de la reconnaissance par l'Autriche-Hongrie des conditions de paix s'est répandue. Les conditions comprenaient notamment la reconnaissance de l'autonomie des peuples d'Autriche-Hongrie, que le peuple a interprété comme une reconnaissance de l'indépendance. Cette nouvelle a donné lieu à des manifestations de joie spontanées au cours desquelles la population a détruit les symboles de l'Autriche-Hongrie. Le prêtre Isidor Zahradník s'est adressé à la foule sur la place Venceslas, près du monument à Saint-Venceslas et a proclamé un État tchécoslovaque indépendant. Dans la soirée du 28 octobre, le Comité national a promulgué des premières lois, celle prévoyant la création d'un État tchécoslovaque indépendant et la proclamation du Comité national du « Peuple tchécoslovaque ». Les deux documents ont été signés par Antonín Švehla, Alois Rašín, Jiří Stříbrný, Vavro Šrobár et František Soukup, des personnalités qui seront appelés plus tard « Les hommes du 28 octobre ». Le même jour, quatre représentants ont été ajoutés au Comité National ; mais les représentants des Allemands et des Hongrois n’ont pas été invités.

Dès 1919, le 28 octobre a été célébré comme la fête nationale du nouvel État. À l’époque de l’occupation nazie, la fête nationale a été abolie, mais la journée a été celle de grandes manifestations de résistance, vivement réprimées par les Allemands. Le 28 octobre 1939, deux personnes ont été tuées et quinze blessées lors de la manifestation. Parmi les morts se trouvait l'étudiant en médecine Jan Opletal , dont les funérailles, tenues le 15 novembre, devinrent un prétexte pour de nouvelles protestations contre l'occupation, auxquelles les Allemands répondirent le 17 novembre 1939 en fermant les universités tchèques . Après la Seconde Guerre mondiale, la fête nationale a été célébrée jusqu'en 1951, date à laquelle son nom a été changé par les autorités communistes en Journée de la nationalisation du patrimoine. À nouveau en 1988 et 1989, le 28 octobre a été l’occasion de grandes manifestations contre la dictature. La fête nationale a été rétablie en 1990 et a été célébrée jusqu’en 1992.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 

Prague, le 28 octobre 1918

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1991, Azerbaïdjan, URSS, 18 octobre, indépendance Bruno Teissier 1991, Azerbaïdjan, URSS, 18 octobre, indépendance Bruno Teissier

18 octobre : l'Azerbaïdjan fête son indépendance et la reconquête de son territoire

L’Azerbaïdjan célèbre le Jour de la restauration de l’indépendance en souvenir de son émancipation à l’égard de l’URSS en 1991. Le régime du dictateur Aliev en profite pour célébrer la reconquête des territoires qui lui échappaient, par une violente offensive militaire qui a terrorisé la population arménienne.

 

L’Azerbaïdjan célèbre le Jour de la restauration de l’indépendance (Müstəqilliyin Bərpası Günü) en souvenir de l’adoption, le 18 octobre 1991, par le Soviet suprême d’Azerbaïdjan, d’une loi sur l’indépendance de la république soviétique par rapport à l’URSS. Cette loi sera confirmée par le référendum en décembre 1991, juste quelques jours avant la disparition totale de l’URSS. Cette loi constitutionnelle précisait que la nouvelle république d’Azerbaïdjan était l’héritière de celle qui avait été proclamée le 28 mai 1918 et qui avait existé moins de deux ans, avant d’être intégrée à l’URSS.

Le 18 octobre avait été déclaré férié et chômé dès 1992 mais qui n’est plus chômé depuis 2006, contrairement au 28 mai (Müstəqillik Günü) et, en 2022, de Jour de l’indépendance, il est devenu Journée de la restauration de l’indépendance. D’ailleurs le 28 mai est beaucoup plus fêté que le 18 octobre où on se contente d’ordinaire d’un défilé militaire et d’un feu d’artifice dans la capitale. Mais cette année, à quelques jours après la conquête, par une opération éclair, de l’enclave séparatiste du Haut-Karbagh, au prix toutefois de crimes de guerre, l’euphorie est telle que ce 32e anniversaire de la résurgence de l’État azerbaïdjanais est fêté avec une plus grande ampleur par le régime autoritaire du président Aliev.

En réalité, c’est le 30 août 1991 que l’Azerbaïdjan avait proclamé son indépendance à l’égard de l’URSS et annulé, en même temps, le statut d’autonomie accordé par Moscou à la République autonome du Haut-Karabagh, peuplée principalement d’Arméniens. En réaction, le gouvernement régional du Karabakh avait annoncé, à son tour, l’indépendance de l’enclave le 2 septembre 1991 vis-à-vis du pouvoir central de Bakou. Celui-ci réagit militairement, les Arméniens ont eux aussi pris les armes et cette première guerre du Karabagh avait abouti à la perte de contrôle par l’Azerbaïdjan, non seulement du Haut Karabagh, mais aussi des régions la séparant de la république d’Arménie, soit de 15% environ de son territoire. Un désastre militaire pour Bakou qui a été effacé en grande partie à l’automne 2020 par la reprise, avec l’aide de la Turquie de d’Israël, de la majeure partie des territoires perdus. L’offensive de septembre-octobre 2023 a permis de reprendre en totalité les territoires perdus en 1994 et d’en chasser, par la terreur, les populations arméniennes qui y vivaient depuis au moins 2000 ans. Voilà aussi ce qui est célébré en Azebaïdjan ce 18 octobre 2023.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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1971, Qatar, indépendance, 3 septembre Bruno Teissier 1971, Qatar, indépendance, 3 septembre Bruno Teissier

3 septembre : le Jour de l’indépendance du Qatar

L’indépendance de l’émirat du Qatar a été officiellement reconnue le 3 septembre. Cette date a été jusqu’en 2007 la fête nationale du Qatar, elle n’est plus qu’une commémoration officielle.

 

Le Qatar a déclaré son indépendance du Royaume-Uni le 1er septembre 1971, mais celle-ci n'a été officiellement reconnue que deux jours plus tard, le 3 septembre.

Protectorat britannique depuis 1916, l’émirat du Qatar avait d’abord rejoint une fédération d'États dite de la Trêve, mais en raison de conflits territoriaux, le Qatar a quitté cette coalition qui allait finalement former les Émirats arabes unis. Le Qatar a été reconnu comme un État souverain indépendant le 3 septembre 1971. L’anniversaire de l’indépendance a été célébré longtemps comme la Fête nationale du Qatar. Ce qui n’est plus le cas puis 2007, l’émirat préfèrant mettre en avant une date plus ancienne et qui de plus, est lié à la dynastie régnante. La fête nationale est désormais le 18 décembre. Le 3 septembre demeure néanmoins une commémoration officielle.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 3 septembre 2023

 
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