L’Almanach international

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1990, Slovénie, Yougoslavie, indépendance, 26 décembre Bruno Teissier 1990, Slovénie, Yougoslavie, indépendance, 26 décembre Bruno Teissier

26 décembre : le jour où les Slovènes ont opté pour l’indépendance

Le 23 décembre 1990, dans une Yougoslavie en décomposition, la Slovénie organisait un référendum d’indépendance. Les résultats ont été officiellement proclamés trois jours plus tard, le 26 décembre. L'anniversaire de cette annonce a été déclaré jour férié.

 

Dans une Yougoslavie étant en décomposition, l'Assemblée slovène organisait un référendum sur l'indépendance, le 23 décembre 1990, mais les résultats n’ont été officiellement proclamés que trois jours plus tard, le 26 décembre. C’est l'anniversaire de cette annonce qui a été déclaré jour férié.

En effet, 88,5 % des électeurs (soit 94,8 % du corps électoral) ont soutenu l'indépendance de la Slovénie. Mais, celle-ci ne sera proclamée que 6 mois plus tard, le 25 juin 1991, donnant lieu à un autre jour férié. Puis, le 23 décembre 1991, jour anniversaire du référendum, la Slovénie s’est dotée d’une constitution.

En 1991, le 26 décembre a été proclamé le Jour de l'Indépendance. Mais, en septembre 2005, il a été rebaptisé Jour de l'Indépendance et de l'Unité (Dan samostojnosti in enotnosti), afin d’insister sur l’unification du pays.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 25 décembre 2023

 
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26 décembre : la Saint-Étienne, la fête qui prolonge Noël

La Saint-Étienne est fériée dans tous les pays protestants ainsi que dans quelques pays catholiques et orthodoxes. C’est une fête d’origine païenne en lien avec le solstice d’hiver, devenue une célébration du mercantilisme et une occasion de rencontres sportives.

 

D’origine païenne, Noël a toujours été une fête plus importante dans les mondes germanique et celtique que dans le monde latin, la célébration s’y fait sur deux jours : la Saint-Étienne est un jour férié dans tous les pays protestants ainsi que dans quelques pays catholiques (Irlande, Luxembourg, Pologne…). En France, le 26 décembre n’est férié qu’en Moselle (Schdéffesdaa) et en Alsace (Steffesdaa) ; c’est un héritage de leur annexion par l’Allemagne entre 1871 et 1918, où le Stefanitag est férié. En Suisse, la Saint-Étienne n’est pas fériée dans les cantons francophones. Dans le monde latin, la journée n’est fériée qu’en Italie, Catalogne et Baléares. C’est aussi le cas de certains pays orthodoxes (Grèce, Roumanie, Bulgarie).

Chaque 26 décembre, on célèbre saint Étienne, un prédicateur juif du Ier siècle qui passe pour avoir été le premier martyr du christianisme. Il a été accusé de blasphème, reconnu coupable par les autorités juives et lapidé à mort. Les Grecs le dénomment Stéphanos (Στέφανος, « le Couronné »). Bonne fête donc aussi aux Stéphane, Esteban, Steve, Stefanos, Étiennette, Stéphanie, Steffi, Fanny, Fanette...

En Catalogne, la Saint-Étienne (Sant Esteve) est une fête traditionnelle célébrée avec un grand repas. Celui-ci comprend généralement des cannellonis permettant de recycler les restes du repas de Noël (généralement de la dinde ou du chapon). 

En Autriche, en Bavière et en Suisse alémanique, les coutumes de la fête prévoient la bénédiction des chevaux et des promenades à cheval lors de cérémonies. Localement, Stephen est le saint patron des chevaux.

En Irlande, le 26 décembre est connu sous le nom de Wren Day (Lá an Dreoilín). Des coutumes d’origine celtique, sans doute liées au solstice d’hiver, invite à se déguiser en costume de paille pour parader dans les villages après avoir capturé un roitelet (wren). Cet oiseau est connu pour son habitude de chanter même au milieu de l'hiver, ce qui en a fait un symbole de la continuité de la nature même au cœur de l’hiver. À cette saison, il se fait entendre dans les ajoncs, d’où la paille répandue aujourd’hui dans les rues des villages de la péninsule de Dingle, en Irlande, qui ont gardé vivante cette coutume festive, sauf que de nos jours, on ne capture plus les roitelets pour les exhiber de maison en maison.

Les gens, ainsi déguisés de paille sont connus sous le nom de wrenboys ou de mummers. Ils peuvent aussi s’habillent de vieux vêtements et aller de porte en porte, chantant, dansant et jouant de la musique, en échange d’un petit cadeau ou quelques sous. En effet, dans le monde anglo-saxon, St Stephen's Day, le 26 décembre est appelé Boxing Day. Au XIXe siècle, nombre d'églises conservaient l'argent de la quête dans des boîtes, qui étaient ouvertes le jour de Noël. Le lendemain, l'argent était distribué aux nécessiteux. C’était aussi le jour où les familles riches autorisaient leurs domestiques à rendre visite à leurs familles le lendemain de Noël et donnaient à chacun une boîte contenant des cadeaux et un peu d’argent. Boxing Day a pris aujourd’hui un tout autre sens…

En Afrique du Sud, le 26 décembre est appelé Day of Goodwill. C’est le Family Day au Vanuatu, le National Day of Thanksgiving aux Îles Salomon…

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 25 décembre 2022

 

Dans un village d’Irlande, comté de Kerry

Bénédiction des chevaux à la sortie de la messe, en Carinthie

La lapidation de saint Étienne par Annibale Carracci (début XVIIe siècle), Le Louvre

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1979, Iran, milice, 26 décembre Bruno Teissier 1979, Iran, milice, 26 décembre Bruno Teissier

26 décembre : l'Iran officiel célèbre la milice du Bassidj

Le Basij, devenu une véritable mafia au service du régime des mollahs, célèbre son anniversaire.

 

Le régime de Téhéran commémore chaque 26 décembre l’ordre de l’ayatollah Khomeiny de créer une organisation paramilitaire pour défendre le régime. Cette milice n’a été créée qu’en 1980, mais c’est le 26 décembre (le 5 Azar selon le calendrier islamique) 1979 que le guide suprême a annoncé la création du Bassidj (بسيج), terme qui signifie « mobilisation », son nom complet est Sāzmān-e Basij-e Mostaz'afin (سازمان بسیج مستضعفین), c’est-à-dire l’Organisation pour la mobilisation des opprimés, chaque membre est appelé un basiji.

L'organisation était ouverte à tous entre 18 et 45 ans, hommes et femmes. Cependant, pendant la guerre Iran-Irak, les volontaires Basij comprenaient des personnes d'âges divers, tels que des enfants aussi jeunes que 12 ans et des hommes âgés, dont certains avaient déjà 80 ans. On se souvient pendant ce conflit des attaques par vagues humaines qui sont à l’origine de centaines de milliers de morts, sacrifiés par le régime.

C’était l’époque où les familles iraniennes avaient en moyenne 6 enfants. Aujourd’hui que le taux de fécondation a chuté à 2 enfants par femme, il n’est plus question de sacrifier ainsi la jeunesse qui d’ailleurs, très désabusée ne se mobiliserait plus pour défendre le régime. Au contraire, il s’agit plutôt de la contenir pour éviter qu’elle de renverse le régime des mollahs. C’est là que le Bassidj intervient. Depuis les élections contestées de 2009, son rôle principal est de réprimer les manifestations d’opposants. C’est sous l’ayatollah Ali Khamenei, que leur mission a été redéfinie et leurs pouvoirs fortement augmentés. À mesure que le régime a perdu en soutien populaire, l’organisation a contribué à sa militarisation. Elle a acquis un pouvoir économique et une influence considérable. Elle constitue une composante majeure des Gardiens de la révolution qui constituent, aujourd’hui, un véritable État dans l’État. À tel point qu’on peut se demander si cette véritable mafia ne se mobilise pas d’abord pour sa propre survie. Aujourd'hui, beaucoup de jeunes rejoignent le Bassidj non par patriotisme ou convictions religieuses, mais en raison des avantages qu'il offre : des  allocations, une exemption du service militaire obligatoire, des places réservées dans les universités et de meilleures chances d’obtenir un emploi ou une promotion dans le secteur public.

La Journée du Bassidj (روز بسیج) est avant tout marquée par des défilés militaires destinés à afficher sa puissance et conforter le régime en place.

 
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26 décembre : Le Noël alternatif des Afro-Américains ou l’invention d’une tradition

Sitôt les fêtes de Noël terminées, les Noirs américains enchaînent avec leurs propres festivités : le 26 décembre débute Kwanzaa, une célébration d’une semaine qui se terminera le 1er janvier. Une tradition créée de toute pièce, il y a un demi siècle, devenue officielle en Amérique du Nord.

 

Sitôt les fêtes de Noël terminées, les Noirs américains enchaînent avec leur propres festivités : le 26 décembre débute Kwanzaa, une célébration d’une semaine qui se terminera le 1er janvier. Chaque soir, on allume une bougie du Kwanzaa, le chandelier à 7 branches inspiré de la menorah que les juifs ont allumé cette année du 10 au 18 décembre. Les bougies du Kwanzaa sont rouges, noires et vertes, aux couleurs du nationalisme panafricain. Le décorum comprend des fruits, des légumes et des épis de maïs. Les familles les plus motivées décorent leur foyer avec des objets d'art africain, des tissus colorés… On fait largement participer les enfants tout en prévoyant un hommage aux ancêtres. Cette fête a été inventée de toute pièce dans les années 1960 par un activiste de la cause noire voulant offrir à la communauté « africaine-américaine » une période de fête distincte de celle de Noël, qui est héritée des Blancs et qui est devenue très commerciale. 

Le créateur en est Maulana Karenga (né Ronald McKinley), un historien américain, appartenant au mouvement US (qui signifie « Nous », le peuple noir). Son idée était d’adapter aux États-Unis une célébration africaine. Il s'inspire notamment de l’Umkhosi des Zoulous, en Afrique du Sud, qui célèbrent les premiers fruits du début des récoltes, fin décembre (les Zoulous vivent dans l’hémisphère sud). Le nom de la fête signifie « fruit » en swahili (kwanza), la seule langue africaine internationale. On a juste rajouté un a pour que le mot ait sept lettres, autant que de bougies et de jours dans la semaine. La célébration de sept jours représentent les sept sept principes de Kwanzaa : Umoja (l'Unité), Kuji-chagulia (l'Autodétermination), Ujima (la Responsabilité et le Travail collectifs), Ujamaa (l'Économie coopérative), Nia (l'Intention), Kuumba (la Créativité) et Imani (la Foi). Un festin (le karamu) est organisé le 31 décembre, et le dernier jour de Kwanzaa donne lieu à l’échange de cadeaux. 

D’abord adopté par les militants du Black Power, Kwanzaa est devenu au fils des ans une fête populaire (et commerciale) dans les familles noires américaines. Elle s’est propagée au Canada, dans les Caraïbes, un peu au Brésil… plusieurs millions de personnes observeraient plus ou moins le Kwazaa, sans pour autant avoir abandonné Noël. Cette célébration demeure totalement ignorée en Afrique. C’est une fête identitaire de la diaspora noire américaine, celle qui n’a plus de souvenirs précis de ses racines, du fait de l’esclavage. Ce qui explique qu’elle soit très peu implantée en Europe où vivent de nombreux Africains, même si une association France Kwanzaa a été créée en 2017. Son invention tient du communautarisme propre aux États-Unis mais son audience a fini par déborder de la communauté noire. En 1997, un premier timbre poste lui a donné une reconnaissance officielle. Au bout d'un demi siècle, le militantisme identitaire s’est aujourd’hui bien affadi autour de la célébration. Celle-ci s'est banalisée et s'est implantée dans la culture nord-américaine. Chaque année, depuis Bill Clinton, les présidents américains incluent le Kwanzaa dans leurs traditionnels vœux de fin d’année. Même Donald Trump, en plein mouvement Black Lives Matter, s'est plié à cette nouvelle coutume ! L’usage veut, durant cette période, que l’on se salut d’un « Habari Gani ? » ce qui signifie « Comment allez-vous ? » en swahili.

Le site officiel de la célébration : www.officialkwanzaawebsite.org

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 25 décembre 2020

 
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Manifestation commerciale, 26 décembre Bruno Teissier Manifestation commerciale, 26 décembre Bruno Teissier

26 décembre : Boxing Day, la folie des soldes

En Angleterre, et dans la plupart de ses anciens dominium, c’est le début d’une semaine de soldes monstres ! Le boxing day ou « jour des boites » qui est toujours le lendemain de Noël relève d’une tradition ancienne…

 

En Angleterre, et dans la plupart de ses anciens dominium, la Saint-Étienne (St Stephen's Day) marque le début d’une semaine de soldes monstres ! Le Boxing Day ou « jour des boîtes », le lendemain de Noël relève d’une tradition ancienne. Les employés de maison travaillant le jour de Noël bénéficiaient d’un jour de congé le lendemain, assorti d’un petit cadeau qui aurait donné son nom à la coutume. C’est ensuite devenu le jour où l’on distribuait des étrennes à ses employés, où l’on faisait un don aux pauvres. Dès le Moyen Âge, c’était le jour où les églises ouvraient leurs troncs et en distribuaient le contenu ! Le mercantilisme a désormais pris le dessus et, hormis en Irlande et en Ontario, où les magasins restent, en principe, fermés ce jour-là, partout ailleurs, c’est la ruée vers les magasins où les bousculades provoquent parfois des morts !

Cela dit, depuis quelques années, le Boxing Day est en nette perte de vitesse face au Black Friday d’importation américaine. Il est vrai que nombreux commerçants comme John Lewis et Marks & Spencer offrent des remises en ligne dès le soir de Noël, ce qui diminue les baisses de prix du lendemain de Noël dans les magasins. Cependant, ce n’est pas le cas de Harrods et Selfridges qui ne font jamais aucun solde avant le 26 décembre, histoire de maintenir la tradition. En outre, avec les familles recomposées, les Britanniques ont tendance à utiliser le Boxing Day qui est férié, non pour faire des achats, mais pour rendre visite à la belle-famille.

Au Royaume-Uni, on profite également de ce jour férié pour organiser des tournois de football et de rugby. La tradition remonte au 26 décembre 1860. Le Sheffield F.C., doyen des clubs de football créé en 1857, affrontait l'autre équipe de la ville le Hallam F.C. Véritable fête du football, le Boxing Day attire les familles au stade dont le taux de remplissage avoisine les 100 %.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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