L’Almanach international
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26 mai : la fête nationale du Guyana
Le Jour de l'Indépendance est la fête nationale de la République coopérative de Guyane. Ce jour férié commémore l'indépendance de la Guyane britannique le 26 mai 1966.
Le Jour de l'Indépendance (Independence Day) est la fête nationale de la République coopérative de Guyane (Co-Operative Republic of Guyana). Ce jour férié commémore l'indépendance de la Guyane britannique le 26 mai 1966.
L’ancienne Guyane britannique, prise aux Hollandais au début du XIXe siècle, est une colonie de la couronne qui a importé une main d’œuvre indienne pour remplacer les esclaves noirs libérés. Forte d’une importante communauté indienne, le pays a été influencé par l’indépendance de l’Inde en 1947, ainsi que par celle de la Jamaïque en 1962, pays où la communauté noire est majoritaire.
Les premiers partis politiques ont commencé à émerger dans les années 1950. Une fois la nouvelle constitution adoptée en 1953, la plupart des élections générales ont été remportées par le Parti populaire progressiste (PPP). Le chef du PPP, Cheddi Jagan, d’igine indienne, est devenu au poste de Premier ministre. C'est sous sa direction que la Guyane britannique a obtenu son indépendance du Royaume-Uni. Suite à une conférence constitutionnelle tenue à Londres, la colonie devient un État indépendant nommé Guyana le 26 mai 1966.
Le Jour de l'Indépendance en Guyane est célébré par une série d'événements et d'activités qui mettent en valeur la diversité culturelle et les réalisations du pays. La journée commence généralement par une cérémonie de lever du drapeau, au cours de laquelle le drapeau national est hissé accompagné de l'hymne national et de chants patriotiques. Divers spectacles culturels, défilés et processions ont lieu dans tout le pays. Il s'agit notamment de chars colorés, de danses traditionnelles, de spectacles musicaux et d'expositions d'art et d'artisanat guyanais. Les écoles, les organisations et les groupes communautaires participent souvent à ces événements, mettant en valeur leurs talents et leur héritage culturel.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 26 mai 2024
26 mai : le National Sorry Day en Australie
Le peuple aborigène d’Australie a attendu ce jour pendant des décennies. Cette Journée nationale du pardon (Sorry Day) dont c’est seulement la 15e édition, est un peu sa revanche sur l’histoire. Jusqu’en 1967, les Aborigènes n’avaient aucune existence légale, les recensements ne les prenaient pas en compte, ils n’avaient aucun droit. Leurs enfants leur étaient retirés afin d’éradiquer leur culture… Des excuses gouvernementales ont finalement été prononcées en 2008.
En Australie, c'est la Journée nationale du pardon (National Sorry Day). Chaque année, depuis 2008, le 26 mai, le National Sorry Day reconnaît les mauvais traitements infligés par le gouvernement aux aborigènes et aux insulaires du détroit de Torres, séparés de force de leurs familles et de leurs communautés.
Demain commence la Semaine de réconciliation nationale (National Reconciliation Week) (27 mai – 3 juin) dont le thème de cette année est « Soyez une voix pour les générations ». Le 27 mai est l’anniversaire du référendum de 1967 qui permit aux Aborigène d’être reconnus comme des citoyens australiens à part entière. Jusqu’en 1967, ils n’avaient aucune existence juridique. Les recensements de la population ne les prenaient même pas en compte, comme s’ils n’existaient pas. L’article de la Constitution qui stipulait que le gouvernement fédéral pouvait faire des lois pour tout le monde sauf les Aborigènes a été modifié en 1967. Il faudra toutefois attendre le 3 juin 1992 pour que l’arrêt Mabo marque le début de l'élaboration du statut des Natifs et de leurs droits.
Le peuple aborigène a attendu ce jour pendant des décennies. Ce Sorry Day est un peu sa revanche sur l’histoire. Derrière l’image idyllique d’un pays réconcilié, il y a une tragédie, dénoncée officiellement, le 13 février 2008 devant le Parlement par Kevin Rudd, premier ministre qui présenta ses excuses aux Aborigènes pour les injustices et les mauvais traitements subis depuis deux siècles et, plus précisément, pour la « génération volée », ces enfants enlevés de force à leurs parents et confiés à des institutions ou des familles blanches (environ 100 000 enfants jusque dans les années 1970). Si ces excuses n’ont pas été accompagnées d’indemnisation, le gouvernement a toutefois promis d’aider les Aborigènes, très affectés par le chômage, l’alcoolisme et dont l’espérance de vie reste inférieure de 17 ans à celle d’un Australien non-autochtone. Beaucoup d’Australiens ont découvert cette histoire qui n’était pas enseignée, certains la refusent encore.
Les choses bougent, en mai 2019, a été prononcé un verdict historique. La Haute Cour de Justice d’Australie a pour la première fois statué sur l’indemnisation des Aborigènes spoliés, mettant un terme à une procédure ouverte en 1999. Dans sa décision délivrée le 13 mars 2019, elle assure que les Aborigènes spoliés de leurs terres seront désormais indemnisés pour « perte et souffrance culturelles ». Dans le cas présent, le Territoire du Nord se voit obligé de payer 2,5 millions de dollars australiens (1,6 million d’euros) aux communautés plaignantes.
Chaque année depuis 1997, le 26 mai (veille de l’anniversaire du référendum de 1967), l'ENIAR (European Net for Indigenous Australians Rights) consacre une journée à l'événement : conférences, films, etc. Cette initiative mémorielle a été reprise au niveau national en 2008, l’année des excuses publiques du gouvernement.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
26 mai : les Arméniens célèbrent la victoire de Sardarapat qui permit l’existence d’une république d’Arménie
L’issue de cette bataille de Sardarapat aurait été différente, il est fort probable qu’il n’existerait pas aujourd’hui une petite république d’Arménie aux confins de l’Anatolie et du Caucase.
L’issue de cette bataille de Sardarapat (Սարդարապատի ճակատամարտ) aurait été différente, il est fort probable qu’il n’existerait pas aujourd’hui une petite république d’Arménie aux confins de l’Anatolie et du Caucase.
La Révolution d’Octobre en 1917, a entraîné un désengagement des troupes russes qui ont quitté les territoires qu’elles occupaient en Arménie occidentale après la déroute des Ottomans. Profitant de cette nouvelle situation, les autorités turques ont décidé de lancer une offensive pour reprendre non seulement l'Arménie occidentale, mais aussi l'Arménie orientale et même toute la Transcaucasie, que la Russie avait intégré à son empire un siècle plus tôt.
Violant l'accord de cessez-le-feu signé avec les Russes en 1917, les troupes turques ont donc attaqué et occupé Yerznka, Erzurum, Sarighamish, Kars et, le 15 mai, Alexandropol (aujourd’hui Gyumri). Les Arméniens reculaient sous la pression d'une armée turque de 100 000 hommes dirigée par Vehib Pacha. Leurs 20 000 soldats et officiers arméniens n’étaient armés que de vieux fusils et mitrailleuses de l'armée russe. La bataille a duré 9 jours du 21 au 28 mai 1918. Les Turcs finirent par être repoussés par les Arméniens qui jouaient leur survie. L’Arménie orientale était le refuge de nombreux survivants du génocide de 1915. Il est probable qu’une occupation de toute la Transcausie par les armées turques aurait provoqué l’anéantissement du peuple arménien.
La victoire de Sardarapat (ou Sardarabad) a une énorme signification pour l'Arménie. La population arménienne dans la partie nord de la vallée de l'Ararat a été sauvée du génocide turc, une partie importante de l'Arménie orientale a été sauvée de la conquête turque et les conditions ont été créées pour la création d’un État arménien : le 28 mai 1918, la République d'Arménie était proclamée.
Le 26 mai 1918, une journée du souvenir a été instituée en l'honneur de la victoire à la bataille de Sardarapat et de la défaite de l'armée turque. La bataille héroïque de Sardarapat est souvent appelée "Avarayr du XXe siècle".
Chaque année, le 26 mai, une cérémonie se déroule au mémorial construit en 1968 pour le 50e anniversaire de la bataille. En 2014, la rue menant au mémorial de Sardarapat a été baptisée Mosves Silikyan, et celle rue menant du village d'Araks au musée de Sardarapat porte le nom de Daniel Bek-Pirumyan, autre acteur majeur de la victoire, avec Tovmas Nazarbekyan.
Pour en savoir plus, lire Géopolique de l’Arménie par Tigrane Yégavian