L’Almanach international

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1948, Israël, Palestine, indépendance, 14 mai Bruno Teissier 1948, Israël, Palestine, indépendance, 14 mai Bruno Teissier

13 mai : Israël compte ses morts et fête son indépendance en pleine crise existentielle

Israël célèbre sa proclamation d’indépendance du 14 mai 1948. La fête nationale d'Israël est précédée d'un hommage aux soldats tombés au combat et aux victimes civiles du terrorisme. Mais comment se recueillir puis faire la fête, quand plus de 35 000 Palestiniens sont morts juste de l’autre côté du mur et que le massacre semble sans fin ?

 

Chaque année, le 5 lyar, soit cette année le 14 mai, Israël célèbre sa fête nationale en souvenir de sa proclamation d’indépendance du 14 mai 1948. Comme les jours du calendrier hébreu commencent et se terminent au coucher du soleil, la célébration du Jour de l’Indépendance d’Israël commence la veille dans le calendrier civil, autrement dit, les festivités débutent ce lundi 13 mai au soir.

Cependant, le Jour de l'Indépendance (Yom Haʿatzmaout, יום העצמאות) est toujours précédé du Jour du souvenir (Yom haZikaron, יום הזכרון), un jour de commémoration solennel rendant hommage aux soldats tombés au combat et aux victimes civiles du terrorisme. Cette commémoration a commencé ce dimanche 12 mai au coucher du soleil.

Donc dimanche 12 mai, à 19h, conformément à la loi de 1963 qui a formalisé le rituel, les entreprises de tout le pays ont fermé (le dimanche est un jour ouvré en Israël). À 20h, une première sirène, d'une durée d'une minute, a retenti dans tout Israël et la cérémonie nationale a commencé sur l’esplanade du Mur occidental (mur des lamentations) à Jérusalem, en présence du président Isaac Herzog, du ministre de la Défense Yoav Gallant et du chef d'état-major de Tsahal, le lieutenant-général Herzi Halevi. À21h15, la Knesset organisait un événement spécial à la mémoire des morts, en présence du Premier ministre Benjamin Netanyahou, du président de la Knesset, Amir Ohana, et du président par intérim de la Cour suprême, Uzi Vogelman. 

On rend hommage aux morts de l’année 2023, selon les chiffres du ministère de la Défense, 711 membres des forces de sécurité sont tombés dans le cadre du conflit israélo-Palestinien et 822 civils (dont 37 enfants) ont été assassinés au cours de la même période, principalement lors du massacre du 7 octobre. Soit le pire bilan depuis qu’Israël existe.

Selon les données officielles, 25 039 membres des forces de sécurité sont tombés et 5 100 civils ont été tués dans des attaques terroristes depuis 1860. Curieusement, les statistiques israéliennes, publiées et révisées chaque année, remonte à une époque bien antérieure à la fondation d’Israël. Malheureusement dans leur aveuglement, les Israéliens font bien peu de cas des quelque 100 000 Palestiniens tués depuis le 14 mai 1948. Leur évocation serait pourtant totalement légitime, sachant que plus de 20% des citoyens israéliens sont des Palestiniens. Mais leur mémoire à eux n’a aucune place dans le discours officiel.

Une cérémonie du Jour du souvenir israélo-palestinien est tout de même organisée par Combattants pour la Paix et le Cercle des Parents-Forum Familles. Faute d’un soutien des autorités, elle est retransmise en ligne depuis plusieurs sites à travers le pays, notamment Jérusalem, Tel Aviv, Haïfa et Acre. La cérémonie a débuté dimanche à 20h30, elle est diffusée sur les pages Facebook des organisations car les Palestiniens de Cisjordanie sont interdits d'accès en Israël depuis le 7 octobre 2023. Ce rassemblement, que ses organisateurs qualifient de plus grand événement pour la paix organisé conjointement par des Israéliens et des Palestiniens, est controversé depuis sa création en 2006, mais il attire des foules de plus en plus importantes au fil des ans. En 2023, 15 000 personne avaient assistés à la cérémonie au parc Ganei Yehoshua de Tel Aviv, et 200 000 personnes l’avaient regardée en ligne depuis le monde entier, selon les organisateurs.

Ce lundi 13 mai, à 8h30, les noms des soldats tombés au combat sont lus au mont Herzl à Jérusalem. À 11h, une seconde sirène, d'une durée de deux minutes, retentit dans tout Israël. Aussitôt après, des avions de l'armée de l'air survolent le mont Herzl, donnant le coup d'envoi de la cérémonie principale, en présence notamment de Herzog, Netanyahou, Ohana et Vogelman. À 13h, une cérémonie commémorative pour les victimes du terrorisme se déroule au mont Herzl. Elle se clôturera à 19h30.

Mardi 14 mai, sera fêté l’anniversaire du 14 mai 1948 (5 Iyar 5708 selon le calendrier juif). Ce jour-là, huit heures avant l'expiration du mandat britannique sur la Palestine, le futur Premier ministre David Ben Gourion déclara la création de l'État d'Israël. Le nouvel État fut rapidement reconnu par de nombreux pays, dont les États-Unis et l’Union soviétique. Cependant, les États arabes environnants, considérant cette implantation juive comme un vestige de la colonisation britannique, ne l’ont pas reconnu et ont aussitôt attaqué l’État juif nouvellement formé. Ainsi, le 15 mai 1948, débutait la première guerre israélo-arabe, connue en Israël sous le nom de Guerre d’indépendance car elle s’est soldée par une victoire des Israéliens.

Traditionnellement, les familles israéliennes célèbrent Yom Ha'atzmaut avec des barbecues et des pique-niques. Les gens décorent leurs balcons avec des drapeaux israéliens et attachent de petits drapeaux aux vitres des voitures. Certains drapeaux restent hissés jusqu'à la Journée de Jérusalem célébrée le 28 Iyar (le 5 juin prochain). Mais cette année, six mois après les massacres du 7 octobre, l’ambiance n’est pas du tout à la fête. Ce jour-là, Israël s’était réveillé en découvrant l’horreur de la tuerie de plusieurs centaines de civils et la prise en d’otage par le Hamas de plus d’une centaine d’autres. Ils découvraient la défaillance de leurs services de renseignement (au courant de la préparation d’une attaque, mais qui en a largement sous-estimé l’ampleur). Ils déploraient la désorganisation de l’armée (qui a mis des heures à intervenir pour neutraliser les terroristes) et devaient admettre que les murs n’apportent en rien la sécurité. Les Israéliens s’affligeaient l’incurie de son gouvernement d’extrême droite, lequel a eu l’idée folle de participer au financement du Hamas et de l’encourager secrètement afin de pousser les Palestiniens à la faute. Pensant, en réaction, anéantir toute velléité de revendication de ce peuple sans droit. Le drame du 7 octobre, repose sur le sordide jeu d’apprenti sorcier d’un premier ministre élaborant des stratégies pour se maintenir au pouvoir le plus longtemps possible afin d’échapper à la prison pour corruption, quitte à mener son pays vers l’abîme.

Car, en ce 75e anniversaire d’Israël, c’est bien l’existence même d’Israël qui, pour la première fois, est questionnée si une solution définitive n’est pas trouvée à la question palestinienne. Les 35 000 morts (dont 12 300 enfants), peut-être 50 000 quand on fera vraiment le compte des victimes des bombes, des blessés qui n’ont pas survécu, des morts de malnutritions ou de manque de soin. L’horreur des bombardement sur Gaza a depuis longtemps occulté celle du du 7 Octobre. Netanyahou, décidant de bombarder une ville de deux millions d’habitants pour tuer quelques milliers de terroristes, a entrainé son pays dans le piège fatal, tendu par le Hamas. Face à un tel massacre, dont le bilan est bien pire que celui de la Nakba, la communauté internationale ne pourra plus ignorer la colonisation galopante des territoires occupés depuis 1967. Faute d’accepter de les lâcher en totalité, Israël, risque de tout perdre (c’est à dire le territoire reconnu en 1948) et de ne jamais fêter son centenaire.

En dépit d’une belle prestation à l’Eurovision, fête à laquelle les Palestiniens n’ont jamais été invités à participer, l’ambiance de la journée de Yom Ha'atzmaut n’a jamais été aussi peu sereine. Même si le pays, comme toujours, va s’efforcer de faire comme si… L’aveuglement et le dénie sont des maladies mortelles.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 13 mai 2024

 
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2008, Palestine, Israël, 19 janvier, cessez-le-feu Bruno Teissier 2008, Palestine, Israël, 19 janvier, cessez-le-feu Bruno Teissier

19 janvier : journée de Gaza en Iran

Leș autorités iraniennes qui ne manquent pas une occasion de conspuer Israël, les États-Unis et l’Occident en général, observent chaque 19 janvier, une Journée de Gaza en Iran. Cette année où Gaza est en train d’être totalement détruite par l’armée israélienne, la journée prend en Iran une dimension particulière qui s’inscrit dans la propagande du régime et son soutien au Hamas, aux houthis, au dictateur de Damas, au Hezbollah libanais… alors que ce matin l’Iran bombarde le Kurdistan !

 

Leș autorités iraniennes qui ne manquent pas une occasion de conspuer Israël, les États-Unis et l’Occident en général, observent chaque 19 janvier, une Journée de Gaza en Iran (روز غزه در ایران). Cette année où Gaza est en train d’être totalement détruite par l’armée israélienne, la journée prend en Iran, comme ailleurs, une dimension particulière qui s’inscrit dans la propagande du régime et son soutien au Hamas, aux houthis, au dictateur de Damas, au Hezbollah libanais… alors que ce matin l’Iran bombarde le Kurdistan !

Cette journée de soutien à Gaza fait référence à une autre guerre que celle d’octobre 2023. Il s’agit de l’opération Plomb Durci, lancée par  Israël en réaction à des frappes du Hamas. elle a commencé le 27 décembre 2008 par des frappes aériennes, suivi d’une  invasion terrestre le 2 janvier 2009. Le 11 janvier, Tsahal commençait à pénétrer dans la ville de Gaza. Mais, le 17 janvier, Israël déclarait un cessez-le-feu unilatéral qui est entré en vigueur le lendemain. Le lendemain du cessez-le-feu, l'Assemblée consultative islamique (le parlement iranien) déclarait le 19 janvier « Journée de Gaza » pour exprimer « la solidarité du peuple iranien avec les Palestiniens ».

Le Jour de Gaza est un jour de commémoration annuel observé en Iran le 29 dey du calendrier solaire hégirien, qui coïncide, en principe, avec le 19 janvier du calendrier grégorien.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 18 janvier 2024

 
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1947, Palestine, Israël, 29 novembre Bruno Teissier 1947, Palestine, Israël, 29 novembre Bruno Teissier

29 novembre : la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien dans un contexte de guerre

Cette journée, décrétée par l’ONU en 1977, n’était plus qu’une coquille vide. Ces dernières années, qui se souvenait encore de la cause palestinienne même le 29 novembre ? L’agression terrorisme du Hamas, le 7 octobre dernier, a tout changé, certainement de manière inéluctable.

 

La journée du 29 novembre est célébrée à la fois en Israël et en Palestine mais, pas avec la même arrière-pensée.

Il y a 76 ans, le 29 novembre 1947, l’Assemblée générale des Nations unies votait sa résolution 181, prévoyant un plan de partage de la Palestine avec un « État juif » et un « État arabe ». Jérusalem ne devait appartenir à aucune des deux entités, mais serait placée sous un régime international spécial comme corpus separatum. Certes, l’exclusion de Jérusalem n’était pas une bonne nouvelle, mais pour la première fois, trente ans après la déclaration Balfour, la communauté internationale annonçait la création d’un État juif. Cette journée est connue en Israël comme le « Kaf-tet-b’November » (29 de novembre), mais elle est fêtée bien plus discrètement que l’anniversaire de la création d’Israël, en 1948.  Même si, en 2017, des cérémonies officielles ont été organisées à travers le pays pour marquer le 70e anniversaire de la décision, cette journée est de moins en moins célébrée. En effet, on connait la suite, l’hostilité des États arabes du voisinage a empêché l’application de ce plan, seuls les juifs, les armes à la main, ont pu créer un État, d’ailleurs nettement plus étendu que ce qu’il était prévu en 1947, provoquant la Nakba palestinienne.

Trois guerres israélo-palestiniennes plus tard, Yasser Arafat prononçait un discours devant l’Assemblée générale de l’ONU (le 13 novembre 1974) pour appeler la communauté internationale à reconnaître un État palestinien. Cette demande est restée lettre morte, notamment en raison du blocage de Washington. Mais en 1977, l’ONU décidait finalement que le 29 novembre serait désormais célébré comme la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien. Ce jour-là, les successeurs d’Arafat sont invités chaque année à faire un discours devant l’Assemblée générale réunie en session extraordinaire, les opposants se font discrets et les pro-palestiniens se répandent en bonnes paroles, un peu partout dans le monde. Ici et là des manifestations rituelles de solidarités sont programmées, sans grande incidence sur le cours des choses. Jusqu’en 2023, la commémoration s’est faite de plus en plus discrète alors que plusieurs pays arabes ont fait  la paix  avec Israël sans contrepartie pour les Palestiniens, hormis la promesse de Jérusalem de renoncer (pour le moment) l’annexion de l’intégralité de la vallée du Jourdain… La terrible agression terroriste du Hamas, le 7 octobre 2023, le massacre de la population civile vivant aux abords de la bande de Gaza, les prises d’otages, y compris des enfants très jeunes ont transformé radicalement la situation. Dans un tel contexte des manifestations de solidarité avec le peuple palestinien pouvaient sembler déplacée.  Mais Netanyahou et son gouvernement d’extrême droite sont tombés dans le piège tendu par l’organisation terroriste palestinienne en noyant l’enclave de Gaza sous les bombes faisant dix fois plus de victimes civiles (le bilan n’est pas encore connu) que n’en ont fait les terroristes du Hamas. Si bien qu’une majorité de pays dans le monde a pris fait et cause pour le peuple palestinien, des manifestations sont prévues un peu partout, pas seulement à Tunis, une des rares capitales arabes à n’avoir jamais abandonné la cause palestinienne (cette année le cortège par à 13h du ministère du Tourisme et marchera jusqu’au théâtre municipal de Tunis). La plupart des mouvements d’extrême gauche dans le monde sont mobilisés pour ce 29 novembre bien plus qu’à l’accoutumée. À Paris un rassemblement est prévu place de la Sorbonne. Dans les pays qui ont signé des accords avec Israël, on se souvient subitement de la cause palestinienne bien occultée ces dernières années. À Moscou et à Pékin, on célèbre la journée en dénonçant le « deux poids deux mesures » des indignations de l’Occident. À New York, des militants prévoient de perturber la cérémonie d'allumage de l'arbre de Noël qui a lieu ce même jour. Même la Maison Blanche commence prendre conscience que rien ne sera plus comme avant et que le statu quo territorial ne pouvait conduire qu’à la catastrophe… Cette Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien 2023 ne devrait pas passer inaperçue comme les années précédentes.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 28 novembre 2023

 
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1988, Palestine, Israël, 15 novembre Bruno Teissier 1988, Palestine, Israël, 15 novembre Bruno Teissier

15 novembre : l’anniversaire d’un État palestinien qui n’existe pas encore

Un jour férié, en Palestine, commémore la proclamation d’un État de Palestine avec pour capitale Jérusalem. C’était le 15 novembre 1988, à l’initiative du Conseil national palestinien. Cette année, la Journée de l’indépendance palestinienne est un événement totalement surréaliste, plus encore que les années précédentes, en raison du terrible conflit opposant Israéliens et Palestiniens depuis l’attaque terroriste du Hamas, le 7 octobre dernier qui a fait prendre conscience du caractère intenable de la configuration régionale.

 

Un jour férié, en Palestine, commémore la proclamation d’un État de Palestine avec pour capitale Jérusalem. C’était le 15 novembre 1988, à l’initiative du Conseil national palestinien. Cette année, la Journée de l’indépendance palestinienne (عيد الاستقلال الفلسطيني) est un événement totalement surréaliste, plus encore que les années précédentes, en raison du terrible conflit opposant Israéliens et Palestiniens depuis l’attaque terroriste du Hamas, le 7 octobre dernier qui a fait prendre conscience du caractère intenable de la configuration régionale.

Écrite par le poète palestinien Mahmoud Darwich, la proclamation d’indépendance de la Palestine a été prononcée par Yasser Arafat, président de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), à Alger, le 15 novembre 1988. L’événement était considérable pour tous ceux qui avaient lutté pendant 40 ans pour qu’une Palestine soit reconnue et indépendante. Implicitement, Arafat et l’OLP reconnaissaient l’État d’Israël et se résignaient à un partage de la Palestine historique.  En outre, l’OLP condamnait désormais le terrorisme. Cela aurait pu être un tournant majeur du conflit israélo-Palestinien. Le gouvernement israélien de Yitzhak Shamir (droite) rejette pourtant cette déclaration. Néanmoins, c’était l’époque où régnait encore un certain optimisme en Israël. En 1992, l’arrivée au pouvoir d’Yitzhak Rabin (travailliste) permit de nouer des contacts discrets avec l’OLP qui déboucheront sur accords d’Oslo, le 9 septembre 1993, lesquels reconnaissent le « droit d’Israël à une existence en paix et sécurité » contre la reconnaissance de l’OLP comme représentant légitime du peuple palestinien. Ces accords n’auront qu’un seul effet concret : la création de l’Autorité palestinienne, c’est-à-dire d’une esquisse de gouvernement palestinien, mais un gouvernement sans État.

Yitzhak Rabin sera assassiné par un militant juif d’extrême droite. La droite israélienne va arriver au pouvoir, remplacée, aujourd’hui, par l’extrême droite… Quant à l’État Palestine il est resté dans les limbes. Israël n’ayant jamais permis son existence. L’Autorité palestinienne, n’ayant autorité sur quasiment rien, est devenue une institution impopulaire et corrompue que les autorités israéliennes n’ont eu de cesse de rabaisser, notamment en favorisant un adversaire mortel, le Hamas. L’attaque terroriste du Hamas du 7 octobre 2023 et la guerre de destruction punitive lancée par le gouvernement Netanyahou ont anéanti tout espoir d’une émergence progressive d’un État palestinien.

D’un projet de partage à un autre, la Palestine auto administrée a diminué comme peau de chagrin. Elle se limite à quelques confettis de territoires, encerclés par des colonies juives et l’armée israélienne. L’Afrique du Sud au plus fort de l’apartheid, avait tenté d’accorder ce genre d’« indépendance » à une série de bantoustans qui sont restés des États fantoches jusqu’à l’explosion du système. C’est à cette construction, aujourd’hui disparue, que fait penser la Palestine, 35 ans après sa proclamation comme État. À présent, seul un fait politique majeur, comme l’évacuation complète des colons installés en Cisjordanie (occupée illégalement) et le retrait des forces armées qui les épaulent, ne permettra de faire enfin émerger un État Palestinien tel que le prône l’ONU et la presque totalité des pays qui y sont représentés.

Cette situation n’a pas empêché la reconnaissance de l’État de Palestine par 138 pays dans le monde. Les États qui ont pour le moment pas procédé à ce geste, sont ceux de l’Europe occidentale (sauf Suède, Islande et Vatican), de l’Amérique du Nord, le Japon, la Corée du Sud, l’Australie… et Israël. La Palestine ne dispose que d’un siège d’observateur à l’ONU (seuls quatre pays ont voté contre : États-Unis, Canada, Hongrie et Israël). La Palestine a néanmoins été accueillie comme membre à part entière par l’UNESCO en 2011.

Le Parlement européen a voté en 2014 en faveur d’une reconnaissance d’un État palestinien en insistant sur le « principe la reconnaissance de l’État palestinien et la solution des deux États ». La Chambre des communes britannique avait avalisé une résolution similaire quelques jours plus tôt. L’Assemblée nationale française a voté en décembre 2014, une résolution qui « affirme l’urgente nécessité d’aboutir à un règlement définitif du conflit permettant l’établissement d’un État démocratique et souverain de Palestine », mais les gouvernements français et britanniques n’ont pas donné suite. Il en est de même pour l’exécutif européen.

L’État palestinien participe toutefois à des organisations internationales non gouvernementales, tels que le Comité international olympique (CIO) et le Comité international paralympique (CIP). Il est également membre de la Fifa, la Fédération internationale de football. 

Son pays n’existe pas encore, Mahmoud Abbas, président de l’Autorité palestinienne, va néanmoins ce 15 novembre recevoir une multitude de messages de félicitations, notamment ceux de nombreux chefs d’État d’Afrique, du monde arabe, d’Amérique latine, d’Asie. Le « Sud global », bien au-delà du monde arabe, a fait de la défense cause palestienne un véritable marqueur politique pour opposer sa vision du monde à celle de l’Occident dont il dénonce la cécité et la mauvaise foi. Le monde se fracture dangereusement sur les ruines et les cadavres de la guerre de Gaza.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 14 novembre 2023

 
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Palestine, Israël, 1948, 15 mai Bruno Teissier Palestine, Israël, 1948, 15 mai Bruno Teissier

15 mai : commémoration de la Nakba en pleine crise israélo-palestinienne

Les Palestiniens célèbrent le 75e anniversaire la catastrophe (nakba) de 1948 : la guerre consécutive à la création de ­l’État d’Israël qui leur a fait massivement quitter leurs maisons, leurs villages sans n’avoir jamais pu y retourner. Le souvenir de cette tragédie, largement occultée en Israël, ravive également la mémoire des massacres perpétrés dans les jours qui ont suivi.

 

Depuis 1998, les Palestiniens commémorent chaque année la catastrophe (nakba) : la guerre consécutive à la création de ­l’État d’Israël en 1948, qui leur a fait massivement quitter leurs maisons, leurs villages sans n’avoir jamais pu y retourner. La Nakba, ce fut aussi la destruction entre 1947 et 1949, de plus de 500 villages palestiniens, dont le plus connu est Deir Yassine, avec ses 250 habitants massacrés par une milice d’extrême droite juive. Ou encore celui de Tantura, dont la population a été massacrée le 23 mai 1948… Cette mémoire s’ajoute à la colère déclenchée chaque fois que des familles palestiniennes sont menacées d’expulsion de leur maison par une organisation d’extrême droite israélienne dans un quartier de Jérusalem est (la partie de la ville sous statut d’occupation) ou chassé de leurs terres par des colons juifs dans la campagne des territoires occupés par l’armée israélienne.

Ce 75e anniversaire de la Nakba, se déroule cette année sous très haute tension. La population palestinienne est toujours tétanisée par les projets israéliens et américains, formulés en 2020, d'une annexion de l’ensemble des colonies de Cisjordanie, de la vallée du Jourdain et du nord de la mer Morte. Alors qu’en même temps Israël a modifié sa constitution en défaveur des non juifs. La discrimination qui existait dans les faits depuis 1948 est désormais inscrite dans la loi. Face à cette évolution vers un régime d’apartheid, sur laquelle ils n’ont d’autre prise que des manifestations, les Palestiniens sont bien seuls. Dans le reste du monde, l’indifférence prévaut. La cause palestinienne n’est plus vraiment mobilisatrice mais si la région s’enflamme totalement, les principales puissances ne se pourront pas détourner les yeux.

Les autorités israéliennes demeurent opposées à toute idée de retour des réfugiés palestiniens. Sur les 920 000 Arabes vivant en Palestine en 1948, 760 000 ont fui. Leurs descendants, au nombre de 5 millions vivent aujourd’hui en Jordanie, au Liban, en Syrie ou dans d’autres parties de la Palestine. Les 160 000 qui sont restés sur place forment aujourd’hui la communauté arabe d’Israël, soit 1,5 million de citoyens israéliens (plus de 20% des citoyens israéliens sont arabes). Cette Journée de la Nakba ( يوم النكبة), chaque 15 mai (c’est-à-dire l’anniversaire du lendemain de la création d’Israël en 1948), est chômée pour les Palestiniens. Quand ils le peuvent, c’est l’occasion de se rendre en famille sur le site des villages détruits. Quand elles existent encore, on emmène les enfants voir les ruines de la maison familiale, en bravant les autorités qui tentent, depuis 2011, d’interdire ce genre de pèlerinage. 

Dans les territoires occupés, c’est chaque année la journée de tous les dangers. En 2022, après le meurtre de la journaliste palestinienne, Shireen Abu Akleh et la perturbation de ses obsèques par la police israélienne, la colère était remontée d’un cran. En 2023, ce sont les projets du gouvernement israélien le plus extrémiste de l’histoire du pays qui suscite le plus d’inquiétudes. Dans les territoires occupés, les manifestants organisent des défilés ou des sit-in, le plus près possible des positions israéliennes. Les soldats ont reçu des ordres de vigilance et de retenue, mais chaque année des incidents graves éclatent faisant des morts et des blessés. Même chose en Jordanie, où la police anti émeute tente avec difficulté d’empêcher les manifestants d’approcher de la frontière.

Pour la première fois cette année, la Nakba sera célébrée par l’ONU à travers une journée officielle. À l’initiative l’Égypte, de la Jordanie, du Sénégal, de la Tunisie, du Yémen et des Palestiniens, une Journée de la Nakba est organisée au siège des Nations unies à New York pour marquer les 75 ans de la catastrophe. Seuls Israël, l’Australie, l’Autriche, le Canada, le Danemark, l’Allemagne, la Grèce, la Hongrie, l’Italie, les Pays-Bas, le Royaume-Uni et les États-Unis ont voté contre et refusent d’y participer.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 14 mai 2023

 
Réfugiés palestiniens en 1948

Réfugiés palestiniens en 1948

Manifestation palestinienne à Berlin, Montecruz Foto, Flickr, Palestine Nakba Day 2015

Manifestation palestinienne à Berlin (Montecruz Foto, Flickr, Palestine Nakba Day 2015)

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1948, Palestine, Israël, 9 avril, massacre Bruno Teissier 1948, Palestine, Israël, 9 avril, massacre Bruno Teissier

9 avril : il y a 75 ans, le massacre de Deir Yassin en Palestine

Alors qu'Israël poursuit imperturbablement sa colonisation, les Palestiniens commémorent le massacre de Deir Yassin, petit village palestinien dont la population a été tuée en 1948 par une milice d’extrême droite juive (l’Irgoun) dans le seul but de créer la terreur dans la population palestinienne et ainsi « libérer » le territoire du futur État israélien. Depuis la date du 9 avril est commémorée dans le monde arabe, elle symbolise le drame Palestinien.

 

Alors qu'Israël poursuit imperturbablement sa colonisation, que des ministres d’extrême droite du gouvernement Netanyahou annoncent l’annexion de la majorité  du territoire de la Cisjordanie, les Palestiniens commémorent le massacre de Deir Yassin, petit village palestinien dont la population a été tuée en 1948 par une milice d’extrême droite juive dans le seul but de créer la terreur dans la population palestinienne et ainsi « libérer » le territoire du futur État israélien. 

Le 9 avril 1948, alors que la Palestine était encore occupée par les Britanniques, une milice d’extrême droite juive (l’Irgoun) lançait une attaque contre un village arabe musulman qui jusque-là vivait en bons termes avec les localités environantes, y compris juives. Épaulée par la Haganah, l’armée de l’Agence juive, l’Irgoun finit par venir à bout de la résistance de ce village de quelques centaines d’habitants, ceux qui n’ont pas réussi à fuir sont exécutés, hommes, femmes, enfants, soit entre 120 et 254 victimes selon les sources. Rayer ce village de la carte s’intégrait dans le plan de « nettoyage ethnique » de la région. Aujourd’hui les traces de Deir Yassin ont complètement disparu, la localité se trouvait à 5 km de Jérusalem, sur la route de Tel Aviv. Mais, l’objectif était avant tout de semer la terreur parmi la population arabe. La nouvelle du massacre a créé un véritable choc psychologique, provoquant un mouvement de panique parmi les populations arabes, accélérant son exode. L’objectif des combattants sionistes était atteint, vider le territoire à conquérir. 

Depuis la date du 9 avril est commémorée dans le monde arabe, elle symbolise la Nakba. Le drame de Deir Yassin a été comparé à celui Oradour-sur-Glane par nombre d’éditorialistes de la presse arabe. Qui s’en souci aujourd’hui ? Il n’y a plus guère de place dans les médias pour se souvenir de la question palestinienne, hélas, complètement passée de mode. 75 ans après la création d’Israël, la question est pourtant plus épineuse que jamais.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 8 avril 2023

 
Timbres émis en 1965 par la poste du Pakistan.

Timbres émis en 1965 par la poste irakienne.

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1976, Israël, Palestine, 30 mars Bruno Teissier 1976, Israël, Palestine, 30 mars Bruno Teissier

30 mars : la 47e Journée de la terre des Palestiniens

Le 30 mars commémore une grève générale des Israéliens d’origine arabe (20% de la population d’Israël), en 1976, pour dénoncer un vaste plan d’expropriations de terres en Galilée. Depuis l'arrivée de l'extrême droite au pouvoir en Israël, la situation est très tendue en Palestine, en particulier pour cette Journée de la terre.

 

La journée est d’abord celle des Israéliens d’origine arabe (20% de la population d’Israël) qui sont très loin d’avoir tous les droits dont disposent leurs concitoyens juifs. En mars 1976, un vaste plan d’expropriations de terres en Galilée, dont une partie appartenait à des Arabes, venait d’être publié. Ce n’était pas la première fois depuis 1948, que des terres arabes étaient confisquées pour établir ou agrandir des colonies juives, mais  cette fois les villages du nord de la Galilée avaient décidé de réagir. Une grève générale était annoncée pour le 30 mars. Les pressions sur les organisateurs ont été telles que la grève a dégénéré en manifestations qui se sont heurtées à l’armée déployée dans la région pour l’occasion.  L’armée a tiré : le bilan est de 6 morts, tous arabes, et de plusieurs centaines de blessés. Si l’évènement a fait date, sous le nom de massacre de Sakhnin, c’est que c’était la première fois que les Arabes israéliens que l’on croyait résignés, manifestaient de manière aussi déterminée et coordonnées. Ce massacre est commémoré chaque année le 30 mars, comme la Journée de la Terre (يوم الأرض,), une journée généralement de haute tension où l’on déplore le plus souvent des morts et des blessés parmi les manifestants, ce qui renforce son caractère commémoratif d’année en année. Aujourd’hui, plus de 600 000 Israéliens vivent dans des colonies exclusivement juives à Jérusalem/Al-Qods Est et en Cisjordanie occupée. L’ensemble des Palestiniens, et théoriquement du monde arabe, se montre solidaire (ce qui est de moins en moins vrai à l’heure où Israël tisse des liens étroits avec de nombreux pays de la région). Les Israéliens vivant aux abords de la bande de Gaza s’attentent à recevoir quelques roquettes, des précautions sont prises pour l’occasion. Depuis l'arrivée de l'extrême droite au pouvoir en Israël, en décembre dernier, la situation est particulièrement tendue en Palestine, en particulier pour cette Journée de la terre.

Du côté de Gaza, on célèbre le quatrième anniversaire de la Grande marche du retour. Ce mouvement de protestation qui avait débuté le 30 mars 2018, demandait le droit au retour des réfugiés palestiniens sur les terres qu’ils ont quittées en 1948 à la création d’Israël ainsi que l’allègement du blocus imposé à l’enclave depuis une quinzaine d’années. À Ramallah et dans d’autres villes palestiniennes des festivités sont organisées. C’est aussi le cas de quelques villes européennes.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 28 mars 2023

 
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2000, Palestine, Israël Bruno Teissier 2000, Palestine, Israël Bruno Teissier

29 septembre : en mémoire de la deuxième intifada

Les Palestiniens commémorent chaque année les morts de la deuxième inti­fa­da, déclenchée par la visite d’Ariel Sharon, accompagné d’une centaine d’hommes armés, sur l’esplanade des Mosquées à Jérusalem.

 

Les Palestiniens commémorent chaque année les morts de la Seconde Inti­fa­da (لإنتفاضة الفلسطينية الثانية), déclenchée il y a exactement 22 ans, par la visite d’Ariel Sharon, le 28 septembre, accompagné d’une centaine d’hommes armés, sur l’esplanade des Mosquées à Jérusalem. La situation était très tendue depuis l’assassinat d’Yitzhak Rabin en 1995, en raison de la politique menée par son successeur Benyamin Netanyahou qui n’avait jamais caché son hostilité aux accords d’Oslo. Depuis l’échec du sommet de Camp David, en juillet 2000, une simple étincelle suffisait à provoquer une nouvelle intifada. Les manifestations des Palestiniens ont été très durement réprimées par la police (7 morts), déclenchant une révolte qui a duré, plusieurs années. Que reste-t-il des luttes palestiniennes vingt ans après et qu’en est-il de leurs soutiens dans le monde arabe ? La seconde intifada n’a-t-elle été qu’un simple baroud d’honneur des défenseurs d’une cause perdue ?

«Le 30 septembre, premier jour du véritable soulèvement, une fusillade éclate entre Palestiniens et Israéliens, au carrefour de Netzarim, dans la bande de Gaza. La mort d’un enfant palestinien de douze ans, Mohamed Al-Doura, filmée par la caméra de France 2, diffusée le soir même au « 20 heures », fait le tour du monde et devient dans le monde arabe une sorte d’icône. Les Israéliens, déplorant le drame, ne feront cependant aucune difficulté pour reconnaître, dès le lendemain, la probable origine israélienne du tir mortel. » Guillaume Weill-Raynal, Confluence méditerranéenne.

À la fin de l’année 2002, après 27 mois d’intifada, 2073 Palestiniens et 685 Israéliens sont morts. Ariel Sharon devenu premier ministre d’Israël décide de construire un mur le long de la frontière séparant Israël des territoires occupés. Le gouvernement israélien actuel a promis l’annexion pure et simple de l’essentiel de ces territoires. Un projet qui ne soulève dans le monde que de vagues protestations. Dans le monde arabe le soutien à la cause palestinienne n’est plus qu’une incantation à date régulière.

Septembre 2020, Israël vient de faire la paix avec deux nouveaux États arabes. La cause palestinienne n’est quasiment pas mentionnée dans leurs accords bilatéraux.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 

Peinture murale reproduisant la célèbre photo de Muhammad al-Durrah, 12 ans, l’enfant tué par des balles de l’armée israélienne, un image icônique de la résistance palestinienne

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1982, Liban, Palestine, Israël, 17 septembre, massacre Bruno Teissier 1982, Liban, Palestine, Israël, 17 septembre, massacre Bruno Teissier

17 septembre : il y a 40 ans, au Liban, le massacre de Sabra et Chatila

Les Palestiniens commémorent les 3000 morts des deux camps de réfugiés de la banlieue de Beyrouth. Les 16 et 17 septembre 1982, la population civile, sans défense, était massacrée par les phalangistes (extrême droite libanaise) alors que l’accès aux camps était contrôlé par l’armée israélienne.

 

Les Palestiniens commémorent les quelque 3000 morts des deux camps de réfugiés de la banlieue de Beyrouth, en majorité des femmes et des enfants. Les 16 et 17 septembre 1982, la population civile, sans défense, était massacrée par les phalangistes (extrême droite libanaise) .

Cette partie du Liban était alors sous occupation israélienne. Les accès aux camps étaient sous la responsabilité de soldats israéliens, sous commandement d’Ariel Sharon. Ces derniers ont permis l’entrée des phalangistes et laissé s’opérer le massacre sans intervenir pendant pas moins de 38 heures ! Ce nettoyage ethnique par procuration est l’une des pages les plus noires du conflit israélo-palestinien mais aussi de l’histoire du Liban.

Le 28 mars 1991, le Parlement libanais a exempté, rétroactivement, de toute responsabilité pénale les miliciens de toutes les factions libanaises impliquées dans les crimes et massacres commis au Liban par une loi d’amnistie générale, y compris ceux de Sabra et Chatila. Les responsables ne feront l’objet d’aucune poursuite. Ariel Sharon est alors ministre de La Défense d’Israël. Après une enquête officielle, il écopera d’un blâme et finalement démissionnera en février 1983. Plus tard, il deviendra premier ministre. Quant à Elie Hobeika, le chef des phalangistes, il sera plus tard ministre dans plusieurs gouvernements libanais, mais il mourra dans un attentat à la voiture piégée à quelques mètres de son domicile.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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Israël, Palestine, Iran Bruno Teissier Israël, Palestine, Iran Bruno Teissier

29 avril : la Journée de Jérusalem pour les défenseurs de la cause palestinienne

C’est l’imam Khomeiny, en 1979, qui a institué cette Journée d’al-Qods en réaction à la Journée de Jérusalem instituée célébrée par Israël, mais les mouvements de protestation anti israéliens partout dans le monde débouchent régulièrement sur des dérapages antisémites.

 

C’est l’imam Khomeiny, en 1979, qui a institué cette Journée al-Qods (du nom arabe de la ville) en réaction à la Journée de Jérusalem instituée en 1968 par Israël (fête nationale depuis 1998) pour célébrer la « réunification » de la ville (ou son « occupation totale » aux yeux des Palestiniens dont c’est aussi la capitale). 

Cette Journée de Jérusalem, placée le dernier vendredi du ramadan, est donc une journée de manifestation, non seulement en Iran, mais aussi dans les grandes villes du monde où vit une communauté arabe importante.C’est le cas notamment d’une vingtaine de villes américaine et des principales capitales européennes et de certaines capitales arabes, pas toute car une partie des pays arabes a aujourd’hui conclue une alliance avec Israël, contre l’Iran, et ne risquerait pas d’autoriser des manifestations qui pourrait déplaire à Tel Aviv. Dans les quartiers sud de Beyrouth, pro iranien, un grand festival est organisé ce jour-là.

Ces rassemblements lors de la Journée mondiale d’Al-Quds (روز جهانی قدس) sont toujours très mal vus en Israël et dans le monde juif, car les mouvements de protestation anti israéliens débouchent régulièrement sur des dérapages antisémites.

 

Journée Al-Qods à Téhéran

En Australie

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1929, Palestine, 24 août, héros national Bruno Teissier 1929, Palestine, 24 août, héros national Bruno Teissier

24 août : Yasser Arafat aurait 90 ans

Le leader palestinien est né au Caire en 1929, le 24 août, son père était originaire de Gaza, sa mère de Jérusalem… Il pourrait être encore vivant. On a pourtant presque oublié jusqu’à son image.

 

Yasser Arafat est né au Caire en 1929, le 24 août, son père était originaire de Gaza, sa mère de Jérusalem.

Il y a 30 ans, il annonçait la création de l'État palestinien, et il recevait, quelques années plus tard, le prix Nobel de la paix. Le leader Palestine était alors au somment de sa gloire. Arafat est mort en France en 2004, après une brève et mystérieuse maladie, laissant planer le doute de son empoisonnement. Qui voudrait aujourd’hui faire disparaitre un leader de la Palestine ? La cause palestinienne a totalement disparue, ce n’est même plus un enjeu des élections israéliennes, elle n’est plus un objet de débat dans les instances internationales. Le combat d’Arafat pour les droits du peuple palestinien n’aura été qu’un moment d’une histoire qui parait aujourd’hui très ancienne. Les Palestiniens sont pourtant toujours là, sans droit, sans espoir d’un dénouement proche.

 
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