L’Almanach international
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12 novembre : le massacre de Dili au Timor oriental
Le Timor oriental commémore l'un des jours les plus sanglants de son histoire récente, un épisode majeur de sa lutte pour l’indépendance.
Chaque 12 novembre, le Timor oriental célèbre la Journée nationale de la jeunesse (Dia Nacional da Juventude), un jour férié qui commémore un terrible massacre opéré par l’armée indonésienne à l’époque où elle occupait le pays.
On est en 1991, l’Indonésie alors dirigée par le dictateur Suharto, occupait l’ancienne colonie portugaise depuis 1975. Régulièrement, elle devait affronter des mouvements de résistance, réprimés dans la violence. Sebastião Gomes, un militant indépendantiste, vient d’être capturé et exécuté par l’armée. Le 12 novembre 1991, une foule assiste à ses funérailles à Dili, dans l’église Motael, et se dirige ensuite vers le cimetière de Santa Cruz. Sur la route des militants brandissent des drapeaux, la procession rassemble des milliers d'hommes, de femmes et d'enfants, formant la plus importante manifestation indépendantiste depuis 1975. 200 soldats indonésiens ont surgi et ont tiré sur la foule tuant quelque 250 Timorais. Le massacre a été filmé par deux journalistes américains et un présentateur de télévision britannique. Il a ensuite été diffusé à la télévision britannique et a provoqué une vague d'indignation dans le monde entier.
Le massacre de Santa Cruz est commémoré le 12 novembre au Timor oriental comme l'un des jours les plus sanglants de l'histoire du pays et comme marquant un tournant dans le regard de la communauté internationale sur la question timoraise. L’Indonésie ne lâchera toutefois le Timor oriental qu’en 2002, le 20 mai.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 12 novembre 2024
3 mars : le Timor oriental célèbre ses anciens combattants contre l’Indonésie
Ce jour férié a été créé pour honorer ceux qui ont lutté pour la souveraineté de leur pays pendant l'occupation indonésienne du Timor oriental de 1975 à 1999. Ce traitement réservé aux anciens combattants par rapport au reste de la population est critiqué par de plus en plus de Timorais qui dénoncent l’existence d’une caste de privilégiés issue des cadres de la Résistance.
Le Timor oriental célèbre la Journée des anciens combattants (Dia dos veteranos). Ce jour férié a été créé pour honorer ceux qui ont lutté pour la souveraineté de leur pays pendant l'occupation indonésienne du Timor oriental de 1975 à 1999.
L'occupation indonésienne du Timor oriental avait duré de 1975 à 1999 et a entraîné la mort d'environ 100 000 à 300 000 personnes. Le Front révolutionnaire pour un Timor oriental indépendant (FRETILIN) avait tenté de résister à l'invasion. En 1978, le leader du FRETILIN Nicolau dos Reis Lobato avait été tué par les forces spéciales indonésiennes et la branche militaire armée du FRETILIN s’était engagée dans une guérilla contre les occupants lors d’une Conférence nationale de la résistance, le 3 mars 1981, c’est le 45e anniversaire de ce sursaut de la Résistance qui est célébré aujourd’hui.
Les célébrations ont débuté le 1er mars par une messe à 9 heures du matin à l'église paroissiale de Balide à Dili. S'ensuit une marche depuis Dili jusqu’au Jardin des Héros et Martyrs de la Patrie, à Metinaro, pour y déposer des fleurs ; suivi d’une fête au siège du Conseil des Combattants de Libération Nationale (CCLN). Le 2 mars, un séminaire s’est tenu au Convention Center (CCD) de Dili, avec des conférences du lieutenant-général à la retraite, Lere Anan Timur, du ministre des Affaires des combattants de libération nationale, Gil da Costa. Monteiro « Oan Soru » et le ministre de la Défense, le commodore Pedro Klamar Fuik.
Enfin, ce 3 mars, Journée nationale des anciens combattants, les célébrations se déroulent au Palais du Gouvernement, à partir de 8h15 avec la levée des drapeaux du RDTL, les discours officiels et la marche des anciens combattants vers le CCD, où un déjeuner de célébration est offert et avec des activités se déroulant jusqu'à 15h30, moment où le drapeau national est abaissé.
Au Timor-Leste, les « héros du pays » disposent de leur propre institution pour défendre leurs intérêts et bénéficient de certains privilèges, comme l'accès aux soins de santé à l'étranger et, pour leurs descendants, d'un régime différent d’admission à l'Université nationale du Timor-Leste. Cette année, l’argent public alloué au ministère des Affaires combattantes et de la Libération nationale (MACLN), à celui prévu pour l’ensemble du secteur de la santé du pays, en l'occurrence le ministère de la Santé. Ce traitement réservé aux anciens combattants par rapport au reste de la population est critiqué par de plus en plus de Timorais qui dénoncent l’existence d’une caste de privilégiés issue des cadres de la Résistance. Alors que cette année, pour le 25e anniversaire de la fin de l’occupation indonésienne, le slogan est « Ensemble, nous marcherons vers l'avenir ».
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 3 mars 2024
28 novembre : l’indépendance ratée du Timor oriental
Le 28 novembre 1975, après plusieurs siècles d’occupation portugaise, le FRETILIN, mouvement indépendantiste timorais, proclame la « République Démocratique du Timor oriental ». Mais cette république ne durera que neuf jours, anéantie par l’occupation militaire de l’Indonésie qui annexera le pays pour un quart de siècle. La date de la proclamation d’indépendance fait l’objet au aujourd’hui d’un jour férié au Timor oriental.
Dans la foulée de la « révolution des Œillets » du 25 avril 1974, au Portugal, un mouvement indépendantiste timoré se constitue à la fin de l’été : le FRETILIN (Frente Revolucionária de Timor-Leste Independente). Le Portugal occupe la partie orientale de l’île de Timor depuis quatre siècles. La révolution d’inspiration socialiste qui a renversé la dictature d’extrême droite au Portugal, ouvre la voie à la décolonisation de l’empire colonial portugais. En juillet de 1975, Lisbonne accord un statut plus favorable à ses colonies. Contrairement aux autres colonies portugaises le Timor oriental n’a pas vécu de guerre d’indépendance. La voie vers l’émancipation commençant à s’ouvrir, les principaux partis politiques se prononcent tous contre la tutelle portugaise mais ne sont pas unanimes sur l’avenir du pays : intégrer l’Indonésie, comme Goa a intégré l’Inde en 1961, ou constituer un État indépendant. Pour tenter de freiner l’audience du FRETILIN (mouvement socialiste), partisan de l’indépendance, une formation politique soutenue par l’Indonésie, les États-Unis et l’Australie, l’UDT (União Democrática Timorense), tente un coup d’État au mois d’août qui n’aboutira pas. Le Portugal tente alors de négocier avec les deux formations rivales (fruits des rivalités Est-Ouest à l’échelle mondiale). Les États-Unis, dont la politique étrangère est conduite par Henry Kissinger, ont fait le choix de soutenir le dictateur indonésien Suharto.
Dans le camp adverse, FRETILIN proclame la « République Démocratique du Timor oriental » le 28 novembre 1975. C’est l’anniversaire de cette proclamation que les Timorais célèbrent chaque 28 novembre sous le nom de Jour de la proclamation de l'indépendance (Dia da Proclamação da Independência), même si cette indépendance ne sera effective que… 26 ans plus tard.
En effet la République démocratique du Timor oriental (Repúblika Demokrátika de Timór-Leste) n’existera que 9 jours, avec Francisco Xavier do Amaral pour président, c’est à-dire jusqu’au 7 décembre 1975, date de l’intervention militaire indonésienne.
Deux jours après la proclamation du FRETILIN, le 30 novembre 1975, l’UDT proclame l’intégration du pays à l'Indonésie. Cette annonce, préparée en fait à Djakarta, servira de prétexte à une occupation militaire du Timor oriental, le 7 décembre 1975. Le nouvel occupant établit alors une Assemblée populaire à ses ordres, laquelle demande officiellement l'intégration à l’Indonésie le 31 mai 1976. Mais, l’ONU ne reconnaîtra jamais cet état de fait. Les manifestations populaires sont très violemment réprimées. Le FRETILIN, devient le principal mouvement de résistance et son action politique évolue vers une forme de guérilla, sous la conduite de Xanana Gusmâo. Quant à l’UDT, elle finit elle aussi par dénoncer la répression indonésienne… La lutte des Timorais de l’Est leur coûtera 200 à 300 000 morts et leur indépendance ne sera effective que le 20 mai 2002.
Le Timor oriental est un pays démocratique. Le FRETILIN (gauche) n’est plus au pouvoir, il est dans l’opposition depuis 2007 (sauf pour une brève période en 2015-2017). Mais, la déclaration d’indépendance qu’il a formulé en 1975 appartient à la mémoire nationale. Le 28 novembre est depuis l’indépendance, un jour férié et chômé.
Ce 48e Anniversaire de la proclamation d’indépendance de la RDTL débute par une messe de remerciement dite le 27 novembre à 9h. en l’église du Sacré-Cœur de Jésus, à Becora. Suivi d’un dépôt de fleurs pour les héros de la patrie à 10h30 dans le port de Dili, devant le Palais du Gouvernement. Ce même jour, veille de la fête, le président de la République procède à une remise de prix qui se déroule dans sa résidence, Palais présidentiel Nicolau Lobato (du nom d’un héros de l’indépendance, le chef du gouvernement formé le 28 novembre 1975). Le 28 novembre 2023, à 8h, cérémonie de lever du drapeau devant le palais présidentiel. Un défilé militaire, une minute de silence et la décoration des combattants et vétérans de la Libération de la Patrie Les festivités durent ensuite toute la journée.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 27 novembre 2023
9 juin : la Journée du Triangle de corail pour défendre un écosystème marin menacé
Le Triangle de corail est l’une des trois zones écologiques les plus importantes de la planète. Il englobe six pays autour de son système de récifs corallien : l'Indonésie, la Malaisie, les Philippines, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, les îles Salomon et le Timor oriental. Avec le réchauffement climatique, cette portion des océans est aujourd’hui particulièrement menacée dans sa diversité biologique.
Cette journée, instaurée en 2012, succède à celle consacrée aux océans, le 8 juin. Elle concerne une portion des océans particulièrement menacée dans sa diversité biologique.
Le Triangle de corail englobe six pays (le CT6) autour de son système de récifs : l'Indonésie, la Malaisie, les Philippines, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, les îles Salomon et le Timor oriental (soit 365 millions d’habitants). C’est l’une des trois zones écologiques les plus importantes de la planète avec le bassin du Congo et la forêt amazonienne. Cet espace maritime n’occupe que 1,6 % de la superficie océanique totale du monde, mais elle contient 30 % des récifs coralliens, qui abritent 76 % des espèces de coraux dans le monde, Un tiers des espèces de poissons des récifs corallin, 6 des 7 espèces de tortues marines. Les baleines bleues, les cachalots, les dauphins et les dugongs broutent la flore et la faune abondantes des récifs. La plus grande étendue de forêts de mangroves au monde entoure la zone.
Le Triangle de Corail a été affecté par le changement climatique, la pollution marine et l'acidification des océans. Les pays vivant autour du Triangle de corail ont lancé cette initiative pour protéger l'écosystème marin de leur région en organisant des festivals de films sur l'océan, des fêtes sur la plage, des nettoyages de plage et la plantation de mangroves.
Tous les pays du CT6 ont ratifié "l'Accord sur la création du Secrétariat régional de l'Initiative du Triangle de corail sur les récifs coralliens, la pêche et la sécurité alimentaire (CTI-CFF)" qui constitue la base à partir de laquelle le Secrétariat régional fonctionnera. Le Secrétariat régional permanent a été officiellement créé avec la nomination du premier directeur exécutif en avril 2015, dont le siège est basé à Manado, en Indonésie.
Chaque année, un pays se charge d’animer la Journée du Triangle de corail (Coral Triangle Day), en 2022, c’est le tour des îles Salomon. Chaque 9 juin, on procède au nettoyage des plages ; on organise des dîners et des expositions de produits de la mer durables lors de fêtes sur les plages, toutes porteuses du message de la conservation des océans sous la bannière générale « eaux partagées, solutions partagées ».
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
20 mai : vingt ans d'indépendance, la fête nationale du Timor oriental
Le Timor oriental (Timor-Leste, en Portugais) est indépendant depuis le 20 mai 2002 seulement et c’est un miracle si ce pays existe.
Le Timor oriental (Timor-Leste, en portugais) est indépendant depuis 2002 seulement, le 20 mai, et c’est un miracle si ce pays existe.
Quand le Portugal set retire, en 1975, de cette moitié d’île qu’il occupait depuis près de quatre siècles, le Timor oriental se proclame indépendant le 28 novembre 1975, mais son territoire est aussitôt annexé par l’Indonésie, avec les encouragements des États-Unis et de l’Australie voisine, laquelle en profite pour piller ses ressources pétrolières. Cette annexion ne fut jamais acceptée par l’ONU, Canberra est la seule capitale à l’avoir reconnue. Il a fallu la chute du dictateur indonésien, Suharto, en 1998, pour que l’idée d’un référendum d’autodétermination soit admise et que l’Australie cesse de bloquer toute motion à l’ONU en faveur du Timor oriental. Le référendum a lieu en 1999, donnant un résultat massivement en faveur de l’indépendance (près de 80%), ce qui mit en fureur les autorités de Djakarta. S’en est suivi d'une période de massacres à grande échelle (quelque 1400 morts) et de saccage systématique des grandes villes par l'armée indonésienne sans que la communauté internationale ne réagisse avec une grande diligence. Les victimes attendent toujours que justice soit faite. Finalement, le pays sera sauvé par l’Australie, avec un mandat de l’ONU, et l’indépendance pourra finalement être proclamée douze ans plus tard, le 20 mai 2002. Le pays est alors dévasté et ruinée.
Un second miracle s’est ensuite produit, le petit État grand comme deux fois la Corse, peuplée de 1,3 million d’habitants, a connu une croissance économique inespérée et conservé un régime démocratique (même avec 40 % de la population vivant sous le seuil de pauvreté). Voilà aussi ce que célèbre la fête nationale du Timor oriental. Ce jour férié est celui de la Restauration de l’indépendance (Dia da Restauração da Independência ). Par chance, ce pays un des plus jeunes au monde est aussi un des moins touché par la Covid-19. En revanche, la chute du cours des hydrocarbures ne manquera pas de l’affecter.
Les cérémonies commencent dès le 19 mai, avec la messe dans l'église cathédrale à 9h. Le 20 mai, le palais du président de la République reçoit les Forces armées à 7 heures du matin, passées en revue par le président de la République, José Ramos Horta (élu le 20 avril dernier), de la levée du drapeau, de la présentation des armes et de l'hommage dû aux héros « Tombados por Pátria ». Les festivités, après le cocktail, reprennent à 16h.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 19 mai 2022
5 mai : la journée internationale de la langue portugaise
Le portugais est la langue officielle de neuf pays (Brésil, du Portugal, de l'Angola, du Cap-Vert, de la Guinée-Bissau, du Mozambique, de São Tomé et Príncipe et du Timor-Leste) soit quelque 260 millions de personnes.
Le portugais est la langue officielle de neuf pays (Brésil, du Portugal, de l'Angola, du Cap-Vert, de la Guinée-Bissau, du Mozambique, de São Tomé et Príncipe et du Timor-Leste) soit quelque 260 millions de personnes. C’est la cinquième plus utilisée dans l'espace Internet et c’est aussi la plus parlée dans l'hémisphère sud.
Cette date du 5 mai a été choisie en 2009 par les neuf pays membres de la CPLP (Communauté des pays de langue portugaise) réunis au Cap-Vert. La date du 5 mai a été officialisée par l’Unesco en 2019, sous le nom de Dia da Língua Portuguesa e da Cultura. Sa célébration par les Nations-Unies, pour la première fois en 2020, est très perturbée par la pandémie du Covid-19.
Le portugais est une langue très célébrée car elle fait aussi l’objet d’une journée nationale au Brésil, chaque 5 novembre, en hommage à Rui Barbosa, écrivain et homme politique brésilien, né le 5 novembre 1849, qui l’a particulièrement étudié. Quant au Portugal, sa fête nationale, le 10 juin, est aussi l’occasion de célébrer la langue portugaise. C'est ce jour-là que, en 1580, que mourut l'un des plus grands poètes lusophones, Luis Camões.
Língua portuguesa
Última flor do Lácio, inculta e bela,
És, a um tempo, esplendor e sepultura:
Ouro nativo, que na ganga impura
A bruta mina entre os cascalhos vela...
Amo-te assim, desconhecida e obscura.
Tuba de alto clangor, lira singela,
Que tens o trom e o silvo da procela,
E o arrolo da saudade e da ternura!
Amo o teu viço agreste e o teu aroma
De virgens selvas e de oceano largo!
Amo-te, ó rude e doloroso idioma,
em que da voz materna ouvi: "meu filho!",
E em que Camões chorou, no exílio amargo,
O gênio sem ventura e o amor sem brilho!
(Olavo Bilac. Poesias, 1964)
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde