L’Almanach international

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1966, Guyana, indépendance, 26 mai Bruno Teissier 1966, Guyana, indépendance, 26 mai Bruno Teissier

26 mai : la fête nationale du Guyana

Le Jour de l'Indépendance est la fête nationale de la République coopérative de Guyane. Ce jour férié commémore l'indépendance de la Guyane britannique le 26 mai 1966.

 

Le Jour de l'Indépendance (Independence Day) est la fête nationale de la République coopérative de Guyane (Co-Operative Republic of Guyana). Ce jour férié commémore l'indépendance de la Guyane britannique le 26 mai 1966.

L’ancienne Guyane britannique, prise aux Hollandais au début du XIXe siècle, est une colonie de la couronne qui a importé une main d’œuvre indienne pour remplacer les esclaves noirs libérés. Forte d’une importante communauté indienne, le pays a été influencé par l’indépendance de l’Inde en 1947, ainsi que par celle de la Jamaïque en 1962, pays où la communauté noire est majoritaire.

Les premiers partis politiques ont commencé à émerger dans les années 1950. Une fois la nouvelle constitution adoptée en 1953, la plupart des élections générales ont été remportées par le Parti populaire progressiste (PPP). Le chef du PPP, Cheddi Jagan, d’igine indienne, est devenu au poste de Premier ministre. C'est sous sa direction que la Guyane britannique a obtenu son indépendance du Royaume-Uni. Suite à une conférence constitutionnelle tenue à Londres, la colonie devient un État indépendant nommé Guyana le 26 mai 1966.

Le Jour de l'Indépendance en Guyane est célébré par une série d'événements et d'activités qui mettent en valeur la diversité culturelle et les réalisations du pays. La journée commence généralement par une cérémonie de lever du drapeau, au cours de laquelle le drapeau national est hissé accompagné de l'hymne national et de chants patriotiques. Divers spectacles culturels, défilés et processions ont lieu dans tout le pays. Il s'agit notamment de chars colorés, de danses traditionnelles, de spectacles musicaux et d'expositions d'art et d'artisanat guyanais. Les écoles, les organisations et les groupes communautaires participent souvent à ces événements, mettant en valeur leurs talents et leur héritage culturel.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 26 mai 2024

 
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1966, Mauritanie, 11 février Bruno Teissier 1966, Mauritanie, 11 février Bruno Teissier

11 février : le Manifeste des 19 contre l’arabisation forcée de la Mauritanie

En Mauritanie, la communauté noire commémore chaque année l’arrestation des 19 signataires d’un manifeste de 1966 dénonçant la décision de rendre la langue arabe obligatoire dans les collèges et les lycées.

 

En Mauritanie, la communauté noire commémore chaque année l’arrestation des 19 signataires d’un manifeste dénonçant la décision de rendre la langue arabe obligatoire dans les collèges et les lycées.

Le 4 janvier 1966, la totalité des élèves noirs des lycées de Nouakchott et de Rosso s’étaient mis en grève illimitée pour réclamer la suppression du décret d’application de la loi du 30 janvier 1965 rendant obligatoire l’enseignement de la langue arabe dans le secondaire. Ce mouvement de contestation scolaire avait trouvé rapidement un écho favorable auprès de nombreux hauts cadres originaires de la vallée du Sénégal qui dénonçaient leur marginalisation dans un État où les Maures arabisés tiennent le haut du pavé. Le 6 janvier, par solidarité, dix-neuf d’entre eux apportent leur soutien à la revendication de ces élèves et posent le problème de la cohabitation nationale : ils publient que l’on appelle le « Manifeste des 19 ». Dans ce manifeste, ils dénoncent cette loi qu'ils voient comme un obstacle à l'avancement des Noirs non arabophones dans le pays, l'arabisation du pays, ainsi que l'effacement du caractère négro-africain de la Mauritanie dans toutes les sphères de la société. Ils réclament l'instauration du fédéralisme.

Pour contenir la contestation, les élèves du secondaire furent mis en vacances du 19 janvier au 4 février inclus. La rentrée s’est faite dans un climat de grande tension. Le 8 février au lycée de Nouakchott, des rixes ont eu lieu entre les élèves noirs et les élèves maures. Le lendemain, des Haratins (anciens esclaves noirs, de culture maure) armés organisaient des ratonnades dans les quartiers majoritairement noirs de la ville, accusant leurs habitants d’être des Sénégalais et non des Mauritaniens. Trois Maures et trois Noirs ont été tués mais près de 70% des blessés étaient noirs. À la suite de ces violences, le président Moktar Ould Daddah a fait fermer tous les établissements scolaires, musèlé Radio Mauritanie, ordonné un couvre-feu et l’arrestation des 19 signataires du Manifeste. Le 11 février 1966, ils sont emprisonnés à Nbeika.

Depuis cette date, l’anniversaire de l’arrestation de ces militants est l’occasion de dénoncer la marginalisation des Noirs dans ce pays créé par la France de manière arbitraire à cheval sur le Sahel et la vallée du Sénégal, deux mondes très différents. Dans les années 1960, il existait un mouvement panarabiste qui prônait un rattachement de la Mauritanie au Maroc. Certains de leurs porte-voix ont été, eux aussi, emprisonnés à l’époque.

Depuis la mort de Mohamed Abdallahi Ba en 2023, ils ne sont plus que deux signataires à être encore en vie : Daffa Bakary et Aly Kalidou Ba.

Le texte du manifeste de 1966 :

Nous soussignés :

- Déclarons être hostiles à la mesure rendant l'arabe obligatoire dans les enseignements primaires et secondaires.

- Engageons le combat pour détruire toute tentative d'oppression culturelle et pour barrer la route à l'arabisation à outrance.

- Exigeons l'abrogation pure et simple des dispositions des lois 65-025 et 65-026 du 30 janvier 1965 rendant l'arabe obligatoire dans les 1er et 2ème degré et qui ne tiennent aucunement compte des réalités mauritaniennes.

- Rejetons le bilinguisme qui n'est qu'une supercherie, une trahison permettant d'écarter les citoyens Noirs de toutes les affaires de l'Etat.

-Dénonçons la discrimination raciale, l'illégalité, l'injustice et l'arbitraire que pratique le régime en place.

- Dénonçons toute confusion hypocrite visant à poser un problème à tendance politique (Arabe) sous l'optique religieuse (Islam).

- Nions l'existence d'une majorité maure, car les propositions proclamées sont fabriquées pour soutenir le régime dans l'application intégrale de sa politique de médiocrité déjà entamée à l'endroit de la communauté noire.

- Exigeons le remplacement immédiat de tous les commandants de cercle et Adjoints, des chefs de subdivision, des chefs de postes administratifs, des commissaires de police, des commandants de gendarmerie, des juges et Maires-délégués, tous maures se trouvant dans le Sud par des administrateurs et fonctionnaires noirs, seuls soucieux du développement de cette partie du pays et respectueux des populations, et de toutes leurs valeurs.

- Exigeons le placement immédiat de tous les cadres noirs sous-employés dans les situations conformes à leurs diplômes et références.

- Sommes prêts à rencontrer le Président de la République, le Président de l'Assemblée Nationale, le Président du Groupe Parlementaire ;

- Mettons en garde tout responsable noir contre une éventuelle prise de position susceptible de léser les intérêts de la Communauté (noire) ;

- Jurons sur notre honneur de ne jamais transiger ni avec le devoir, ni avec la conscience, de ne jamais nous départir de nos positions justes et honnêtes, de nous maintenir dans ces positions jusqu'à la disparition totale de toute tyrannie, domination et oppression exercées sur la Communauté noire et jusqu'à ce que tout citoyen noir vive libre, digne et heureux en Mauritanie".

Les 19 signataires :  Ba Abdoul Aziz, magistrat ; Ba Ibrahima, ingénieur géomètre ; Ba Mohamed Abdallahi, instituteur ; Bal Mohamed El Habib, ingénieur des Eaux et Forêts ; Daffa Bakary, ingénieur des TP ; Diop Abdoul Bocar, commis comptable ; Diop Mamadou Amadou, professeur ; Kane Bouna, instituteur ; Koïta Fodié, ingénieur des TP et bâtiments ; Seck Demba, instituteur ; Sow Abdoulaye, inspecteur de Trésor ; Sy Abdoul Idy, statisticien ; Sy Satigui Oumar Hamady, instituteur ; Traoré Souleymane dit Jiddou, instituteur ; Bal Mohamed El Bachir, administrateur ; Ba Aly Kalidou, inspecteur de Trésor ; Ba Mamadou Nalla, instituteur ; Traoré Djibril, instituteur ; Coulibaly Bakary, instituteur

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 10 février 2024

 
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1966, Botswana, 30 septembre Bruno Teissier 1966, Botswana, 30 septembre Bruno Teissier

30 septembre : la fête nationale du Botswana

Le Botswana Day commémore l'indépendance du Botswana à l’égard du Royaume-Uni le 30 septembre 1966. Beaucoup profitent d'un jour de congé pour se retrouver en famille ou entre amis. Cette année, le 30 septembre tombant un samedi, lundi 2 octobre sera férié, ce qui fait un week-end de trois jours.

 

Le Botswana Day commémore l'indépendance du Botswana à l’égard du Royaume-Uni, le 30 septembre  1966. Le pays a été créé par la colonisation anglaise en 1885 sous le nom de protectorat du Bechuanaland.

L’indépendance a été proclamée par Seretse Khama . Ce chef de la tribu des Bamangwato, avait fondé en 1961, le Parti démocratique du Bechuanaland qui luttait pour l'indépendance du protectorat. Trois ans plus tard, le Bechuanaland obtenait l'autonomie démocratique. 

Les premières élections générales ont eu lieu en 1965, à la suite de l'adoption de la constitution. Le 30 septembre 1996, le Botswana est officiellement devenu une république indépendante au sein du Commonwealth avec Seretse Khama comme premier président. Il est resté au pouvoir jusqu’à son décès en 1980.

La journée débute par des défilés. Puis, les familles célèbrent le Jour de l'Indépendance en organisant ou en participant à un pique-nique ou à un barbecue ; beaucoup profitent d'un jour de congé pour se retrouver en famille ou entre amis. Cette année, le 30 septembre tombant un samedi, lundi 2 octobre sera férié, ce qui fait un week-end de trois jours. Les décorations sont généralement de couleur bleue, blanche et noire, les couleurs du drapeau du Botswana.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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1966, Russie, Seconde Guerre mondiale, 3 décembre Bruno Teissier 1966, Russie, Seconde Guerre mondiale, 3 décembre Bruno Teissier

3 décembre : la Journée russe du soldat inconnu

Si elle est principalement dédiée aux soldats tués pendant la Seconde Guerre mondiale, elle honore aussi la mémoire de tous les soldats russes morts ou portés disparus pendant les guerres et les conflits militaires, y compris les disparus de la terrible guerre d’Ukraine dans laquelle Moscou s’est lancé.

 

En Russie, on ne manque pas de célébrer la guerre de multiples manières. Aujourd’hui, c’est la Journée du soldat inconnu  (день неизвестного солдата). Si elle est principalement dédiée aux soldats tués pendant la Seconde Guerre mondiale, elle honore aussi la mémoire de tous les soldats russes morts ou portés disparus pendant les guerres et les conflits militaires, y compris les disparus de la terrible guerre d’Ukraine dans laquelle Moscou s’est lancé. La journée est marquée par une cérémonie de dépôt de couronnes sur la tombe du soldat inconnu située dans le jardin Alexandre, à Moscou, et des cérémonies commémoratives aux monuments dédiés au soldat inconnu dans diverses villes et villages de Russie.

La plus meurtrière fut de très loin la fameuse Grande Guerre patriotique (1941-1945, comme l’appellent les Russes) : ce n’est pas moins de 4,5 millions de soldats qui sont portés disparus sur le territoire de l'ex-Union soviétique. Les restes de 120 000 soldats ont été retrouvés par des membres du Mouvement de recherche de Russie entre 2012 et 2018. Mais seulement 6 000 d’entre eux ont été identifiés.

Après la bataille de Moscou en 1941, les restes des soldats inconnus tués dans la bataille ont été enterrés dans une fosse commune près de la ville de Zelenograd. Pour célébrer le 25e anniversaire de la bataille, ils ont été transférés dans le jardin Alexandre à Moscou et enterrés au pied du mur du Kremlin. La cérémonie de réinhumation a eu lieu le 3 décembre 1966. C’est cette date qui a été choisie en 2004 par la Douma de la Fédération de Russie pour fixer la date de cette Journée du soldat inconnu. Un monument aux morts désigné comme la Tombe du Soldat inconnu a été inauguré en 1967. Le mémorial a été conçu par Yuri Rabaev , Dmitry Burdin, Vladimir Klimov et Nikolai Tomsky . Sur la pierre tombale, il y a une composition en bronze d'un casque de soldat, d'une branche de laurier et d'une bannière de bataille ainsi qu’une inscription : Votre nom est inconnu, votre acte est immortel ». La flamme éternelle a été allumée par Leonid Brejnev le 8 mai 1967.

Ces dernières années, le Forum patriotique panrusse a été programmé pour coïncider avec cette célébration du 3 décembre. Une occasion de plus pour organiser des événements culturels et éducatifs de propagande ultranationaliste à propos de l'histoire de la Russie et à la préservation de la mémoire collective.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 2 décembre 2022

 

Dmitri Medvedev ravive la flamme éternelle après la reconstruction du site en 2010

La tombe russe du soldat inconnu

Dans le Jardin Alexandre au pied du Kremlin

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1966, Lesotho, 4 octobre, indépendance Bruno Teissier 1966, Lesotho, 4 octobre, indépendance Bruno Teissier

4 octobre : la fête nationale du Lesotho

Le 4 octobre 1966 le Basutoland devenait indépendant sous le nom de royaume du Lesotho. Les Britanniques occupaient le pays depuis près d’un siècle…

 

Le 4 octobre 1966 le Basutoland devenait indépendant sous le nom de royaume du Lesotho. Les Britanniques occupaient le pays depuis près d’un siècle (1868) à la demande du monarque de l’époque qui craignait de voir son royaume disparaitre dans la future Afrique du Sud. C’est ce qui explique l’existence d’une enclave au sein du territoire sud-africain, pays dont le Lesotho est économiquement très dépendant.

Ici pas d’apartheid, pas de démocratie non plus et ce n’est pas l’indépendance qui aura amélioré les libertés publiques. Le pays est gouverné de manière autoritaire par son roi, le roi Letsie III (qui a succédé à son père en 1996), lequel s’appuie sur l’armée pour tenir son royaume. Ce have de paix au cœur de l’Afrique du Sud qui parfois servit de refuge aux opposants du régime raciste de Pretoria, fait aujourd’hui figure d’îlot d’autoritarisme au cœur d’une Afrique australe qui se libéralise. Le Lesotho, petit pays pauvre de 2 millions d’habitants, est une dictature militaire.

Le Jour de l'indépendance du Lesotho est une fête nationale largement célébrée dans tout le pays. Il est marqué par des cérémonies de lever de drapeau, des discours, des défilés et des processions colorés, des spectacles et d'autres événements et activités festifs. La réception officielle a lieu dans la capitale Maseru, elle est présidée par le Roi et le Premier ministre.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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1966, Burkina Faso, révolte populaire, 3 janvier Bruno Teissier 1966, Burkina Faso, révolte populaire, 3 janvier Bruno Teissier

3 janvier : les Burkinabés célèbrent le soulèvement de 1966

À cette époque le pays s’appelait encore la Haute-Volta. Pour la première fois en Afrique, une révolte populaire renversait le président du pays.

 

Au Burkina Faso, le 3 janvier, on célèbre la Fête de la Révolution de 1966, appelée aussi Fête de l’anniversaire du coup de 1966 ou simplement Fête de la révolution. Si le pays a connu depuis, d’autres révolution, celle de 1966 est restée dans les mémoires comme la première en Afrique à avoir chassé un président africain, qui plus est, père de l’indépendance du pays.

À cette époque le pays s’appelait encore la Haute-Volta. Ce soulèvement populaire était une réaction à la corruption d’une bourgeoisie au pouvoir sous le régime du président Maurice Yaméogo. C’est lui qui a proclamé l’indépendance le 5 août 1960. Mais au cours des cinq années suivantes, la politique répressive de Yaméogo (notamment l'interdiction des partis politiques sauf le sien, des réunions syndicales et le droit de grève) a provoqué la désapprobation de la population voltaïque. Cela a conduit à une grève nationale menée par les syndicats qui a poussé le président à la démission le 3 janvier 1966. 

Cette révolution abouti à la prise de pouvoir du chef d'état-major général des forces armées, Aboubakar Sangoulé Lamizana qui renverse la Première République, instaure un régime militaire autoritaire et supprime les partis politiques… Il sera à son tour renversé par un soulèvement populaire en 1980.

Cette célébration ne doit pas être confondue avec celle du 4 août, une autre Fête de la Révolution qui célèbre l’arrivée au pouvoir en 1983 de Thomas Sankara et le changement du nom du pays de Haute-Volta à Burkina Faso.

Le 3 janvier 2020, l’Unité d’action syndicale (UAS) a rendu hommage à Zakaria Touré, le dernier des héros du soulèvement populaire du 3 janvier 1966 décédé le 6 septembre 2019. En 2022, le 3-Janvier est toujours célébré, mais n’est plus un jour férié. Il l’a été jusqu’en 2021.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 

L’Unité d’action syndicale (UAS), le 3 janvier 2020

L’ancienne place du 3-Janvier en souvenir de ces événements, rebaptisée en 1983, Place de la Révolution, appelée aujourd’hui place de la Nation, un lieu emblématique de Ouagadougou, la place de toutes les manifestations de protestation (notamment celles de 1966 ou de 2014), mais aussi des fêtes populaires.

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1966, La Barbade, 30 novembre Bruno Teissier 1966, La Barbade, 30 novembre Bruno Teissier

30 novembre : la Barbade congédie la reine et devient une république

C’est aussi le 55e anniversaire de son indépendance (en 1966), célébré chaque année par un jour férié.

 

La date n’a pas été choisie au hasard pour sa rupture avec la couronne britannique et l’instauration d’une république : c’est aussi le 55e anniversaire de son indépendance (en 1966), célébré chaque année par un jour férié.

Le divorce constitutionnel avait été annoncé en septembre 2020 par Sandra Mason, la gouverneure générale (représentante légale de la reine d’Angleterre) dans un discours prononcé dans la capitale, Bridgetown. « Le moment est venu de laisser complètement derrière nous notre passé colonial. Les Barbadiens veulent un chef d’État barbadien », avait-elle ainsi déclaré en septembre dans son discours d’ouverture de l’année parlementaire avant le vote sur la modification de la Constitution. C’est en effet, Sandra Mason, 72 ans, a été élue présidente, au suffrage universel indirect et prêtera serment le 30 novembre.

La Barbade, perle touristique des petites Antilles, est particulièrement prisée par la haute société anglo-saxonne. Couvrant seulement 430 km2, elle abrite moins de 300 000 habitants. Elle demeurera au sein du Commonwealth.

La Barbade n’est pas le premier pays des Caraïbes à abandonner la reine. La Guyane l’a fait en 1970, quatre ans après avoir obtenu son indépendance de la Grande-Bretagne, et a été suivie par Trinité-et-Tobago en 1976. Deux ans plus tard, c’était au tour de la Dominique. La reine (ou le roi) d’Angleterre reste toutefois la chef d'État de 7 îles des Caraïbes : Antigua-et-Barbuda, les Bahamas, la Jamaïque, la Grenade, Saint-Christophe-et-Niévès, Sainte-Lucie et Saint-Vincent-et-les Grenadines.

Le 30 novembre 1966, la Barbade était la quatrième nation anglophone des Antilles à obtenir son indépendance totale vis-à-vis de la Grande-Bretagne. Dès le premier jour de novembre, les Barbadiens du monde entier sont vêtus de bleu, jaune et noir. Les drapeaux de la Barbade peuvent être vus pratiquement partout. 

La cérémonie d'allumage marque le début des festivités d'un mois. Il a lieu le 1er novembre, à Independence Square, Bridgetown. Comme son nom l'indique, des ampoules bleues, jaunes et noires (semblables aux lumières de Noël) sont utilisées pour décorer les bâtiments gouvernementaux et les bâtiments historiques du parlement de la ville. Les lumières restent allumées tous les soirs pendant le mois de novembre et pendant la saison de Noël. 

Au cours du mois, des spécialités barbadiennes telles que des conkies, des gâteaux au sucre, des pommes de manioc, etc. sont dégustées avec des plats plus salés tels que le cou cou et le poisson volant (plat national de la Barbade), le pudding et le souse et le riz 'n' pois.  

Le défilé du jour de l'indépendance a lieu le 30 novembre et est le point culminant de la saison. Auparavant, il se tenait à The Garrison Savannah, où s'est tenue la toute première cérémonie d'indépendance, mais il a récemment été déplacé à Kensington Oval. Le défilé comprend l'Association des scouts de la Barbade, les guides de la Barbade, la police royale de la Barbade et toutes les unités militaires. 

 

Bridgetown illuminée aux couleurs du drapeau de la Barbade

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1923, 1966, Namibie, guerres coloniales, 26 août Bruno Teissier 1923, 1966, Namibie, guerres coloniales, 26 août Bruno Teissier

26 août : une date qui résume les drames de la Namibie

La journée du 26 août est importante en Namibie à plus d’un titre. À l’échelle nationale, on célèbre la Journée des Héros, rappelant le souvenir des militants de la lutte anti coloniale, mais aussi le Herero Day.

 

La journée du 26 août est importante en Namibie à plus d’un titre. À l’échelle nationale, on célèbre la Journée des Héros (Heroes Day) rappelant le souvenir des militants de la lutte anti coloniale, ayant lutté pour l’indépendance du pays.

La date fait référence à l’attaque, le 26 août 1966, du camp d'Omugulugwombashe par huit hélicoptères de la Force de défense sud-africaine qui a marqué le début de la guerre d’indépendance. Omugulugwombashe était un camp d’entrainement de la SWAPO (Organisation populaire du sud-ouest africain) dont la branche armée, fondée en 1962,  était l’Armée populaire de libération de la Namibie (PLAN). La SWAPO militait pour l’indépendance de cette ancienne colonie allemande, appelée alors le Sud-Ouest africain, qui avait été confié à l’Afrique du Sud. En 1966, l’Assemblée générale des Nations Unies a révoqué le mandat de gouvernement de l'Afrique du Sud sur ce territoire et l'a placé sous administration directe de l'ONU. Mais l’Afrique du Sud a refusé de reconnaître cette résolution. D’où la réaction de la SWAPO qui a entrainé une longue guerre d’indépendance qui a duré jusqu’en 1990.

Des célébrations nationales ont lieu chaque année à différents endroits, généralement dans le nord de la Namibie à proximité d'importantes zones de combat. Des centaines de personnes se rassemblent chaque année pour regarder les dirigeants commémorer officiellement les anciens combattants de l'Armée populaire de libération de Namibie (PLAN). De même, des honneurs, tels que des médailles militaires, sont remis ce même jour. Acre des héros, un monument aux morts en dehors de Windhoek, a été inauguré le 26 août en 2002. C'est aussi, ce même jour que l’Institut des Nations Unies pour la Namibie, un établissement d'enseignement supérieur en Zambie sous les auspices des Nations Unies et précurseur de la Université de Namibie, a été inauguré en 1976. Pour l’ONU, le 26 août est le Namibia Day.

En Namibie, le 26 août a aussi une autre signification. c’est le Jour Héréro (Herero Day), également connu sous le nom de Red Flag Heroes'Day ou simplement Red Flag Day, une commémoration annuelle organisée dans la ville namibienne d'Okahandja. Il honore la mémoire des chefs décédés du peuple Herero, le peuple majoritaire en Namibie.

On le sait, le pays a été occupé par les Allemands à partir de 1884, ce qui a fini par provoquer le soulèvement des peuples locaux, en particulier des Hereros en 1904.  Il s’en suit une terrible guerre qui s’est achevée sur la bataille de Waterberg le 11 août 1904. Ce massacre des Héréros (et des Namas) est considéré comme le premier génocide du xxe siècle. Ce que l’Allemagne a fini par reconnaitre en mai 2021. Après la défaite, les Hereros survivants menés par Samuel Maharero, ont fui vers le Transvaal où leur chef est mort en exil, le 14 mars 1923. L’administration sud-africaine qui dirige l’Afrique du sud-ouest depuis 1918, a autorisé sa réinhumation à Okahandja, ignorant le rôle que cela jouerait en tant que commémoration de l'anticolonialisation et symbole du nationalisme.

La cérémonie de réinhumation a eu lieu le 26 août 1923 a réuni 3 000 Héros et 100 Blancs, y compris des hauts fonctionnaires. Le Jour Herero sera célébré chaque année en signe de résistance, d'unité et de loyauté, en mémoire de la lutte anti-coloniale. Dans les rues de la ville d’Okahandja, un défilé haut en couleur est organisé : les hommes sont en uniforme militaire herero. Les femmes s’habillent avec des tabliers et mettent des bonnets en cuir sur la tête, les bras et les jambes palliés d’anneaux. Beaucoup d’habitants revêtent des vêtements traditionnels faits de peaux d’animaux enduites de graisses et colorée avec de l’ocre rouge.

#hereosday2021

 
Heroes Day à Windhoek

Heroes Day à Windhoek

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