L’Almanach international

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1945, Indonésie, 17 août, indépendance Bruno Teissier 1945, Indonésie, 17 août, indépendance Bruno Teissier

17 août : l’Indonésie célèbre son indépendance

Une fois les Japonais chassés, les Indonésiens proclamaient l’indépendance de leur pays le 17 août 1945. Le colonisateur hollandais qui entendait conserver le contrôle de l’archipel, ne reconnaîtra toutefois la république d’Indonésie qu’en décembre 1949 au terme d’une violente guerre coloniale.

 

Le 17 août 1945, à 10h du matin, deux jours après la capitulation du Japon, Sukarno (fondateur du Parti National Indonésien en 1927 et futur président du pays) et Mohamed Hatta, signaient la La Proclamation de l'indépendance de l'Indonésie (Proklamasi Kemerdekaan Indonesia). Les Japonais étaient chassés du pays mais l’ancien colonisateur hollandais chassé par le Japon en 1942, entendait reprendre l’occupation des Indes orientales néerlandaises. Les Pays-Bas vont déclencher une guerre d’indépendance qui fera rage pendant quatre ans, avant de se résigner à reconnaître l’indépendance de la république d’Indonésie, le 16 décembre 1949. Les Américains menaçaient de suspendre l’aide accordée au Pays-Bas, dans le cadre du plan Marshall. Le Pays n’avait guère le choix.

La date retenue par Djakarta pour célébrer son indépendance est le 17 août et non le retrait des Hollandais, en décembre 1949 en dépit des craintes des Indo-Hollandais, la minorité chinoise et les soldats indonésiens de l’armée coloniale hollandaise, pour la plupart moluquois et rapatrié aux Pays-Bas.

Les Hollandais, pendant le conflit colonial, avaient favorisé l’émergence d’une République des Moluques du Sud, écrasée par les forces de Djakarta après 1949 (même si elle n’a jamais été formelle abolie). Les soldats moluquois finiront par ne jamais rentrer chez eux et par accepter la nationalité hollandaise, après de nombreuses années de pourparlers.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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1960, Niger, 3 août, indépendance Bruno Teissier 1960, Niger, 3 août, indépendance Bruno Teissier

3 août : pour son anniversaire, le Niger tente de reverdir le désert

Aujourd’hui des centaines de milliers d’arbres sont plantés dans toutes les régions du pays de manière très officielle, car c’est la fête de l’arbre au Niger et aussi la fête nationale.

 

Aujourd’hui des centaines de milliers d’arbres sont plantés dans toutes les régions du pays de manière très officielle, car c’est la fête de l’arbre au Niger. Tout le monde s’y met, même le président, accompagné de membres de son gouvernement. Sous l’œil des caméras de la télévision, on les voit mettre les mains dans la terre pour participer à la reforestation d’une parcelle de la fameuse ceinture verte de Niamey. Les autorités veulent planter 3 millions d'arbres pour climatiser la capitale.

Une fanfare militaire, en uniforme impeccable, est là pour les encourager. Quelques régiments esquissent un petit défilé militaire, car ce jour de fête nationale du Niger est aussi l’anniversaire de l’indépendance, octroyée par la France en 1960. Une indépendance très formelle, puisque l’influence de la France dans ce pays pauvre, mais deuxième producteur au monde d’uranium, n’a cessé de croître après cette date. Donc pas de lutte héroïque, pas de père de la patrie à célébrer, les autorités ont quasiment cessé de faire référence à l’indépendance, préférant évoquer la lutte contre la désertification. L’idée est louable, dans ce pays deux fois grand comme la France et au trois-quarts désertique, confronté de manière récurrente à des problèmes de survie alimentaire.

En 2020, pour le 60e anniversaire de l’indépendance, La Nigérienne, hymne national du Niger depuis 1960, écrit par un Français, a été modifiée.

 
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1962, Algérie, France, 1830, 5 juillet, indépendance Bruno Teissier 1962, Algérie, France, 1830, 5 juillet, indépendance Bruno Teissier

5 juillet : l'Algérie fête son indépendance

L’Algérie célèbre son indépendance acquise le 5 juillet 1962 après plus de sept ans de lutte armée. Cette Fête de l’indépendance et de la jeunesse est aussi le 60e anniversaire d’une indépendance dont la date n’avait pas été choisie par hasard.

 

L’Algérie célèbre son indépendance acquise le 5 juillet 1962 après plus de sept ans de lutte armée. Pour cette Fête de l’indépendance et de la jeunesse, des concours de poésie (écrite et orale) et de chants patriotiques, projections de films en rapport avec la Révolution (c’est ainsi que l’on évoque en Algérie, l’indépendance du pays), spectacles de théâtre, lectures poétiques et des expositions de photographies marquent la commémoration de cette date phare de l'histoire de l'Algérie dont c’est le 60e anniversaire.

Le 5 juillet 1962, quelques jours après le référendum du 1er juillet qui donnait un « oui » massif, l’indépendance du pays était proclamée par le gouvernement provisoire établi à Alger. Celui-ci n’allait pas gouverner longtemps. Le 22 juillet, un coup d’État militaire opéré par les dirigeants de l’armée de libération allait prendre le pouvoir. 60 ans plus tard, ils ne l’ont toujours pas vraiment lâché. Le logo choisi par le régime pour ce 60e anniversaire de l’indépendance est là pour en témoigner.

Le très militariste logo des festivités du 60e anniversaire de l’indépendance algérienne

Au point, que ces dernières années, les manifestants du Hirak réclamaient une seconde indépendance, la vraie, celle qui les libérerait de la tutelle de l’armée sur leur pays. Mais, en raison de la répression du régime, le mouvement s’est bien essoufflé aujourd’hui. La veille de ces festivité du 5 juillet, Amnesty international a appelé les autorités algériennes à libérer immédiatement les détenus du Hirak, au nombre de 266 personnes au moins.

La date du 5 juillet 1962 n’avait pas été choisie au hasard. Elle est censée effacer la capitulation du dey d’Alger le 5 juillet 1830 après que les remparts d’Alger aient commencé à céder face aux coups de boutoirs de l’armée française qui entamait ainsi une nouvelle guerre de conquête.

Lors du 58e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie,  les restes de 24 combattants capturés par les Français puis décapités et leurs crânes exposés comme des trophées de guerre au Musée de l’homme à Paris, avaient été restitués à l’Algérie. Mais, les relations entre la France et l’Algérie sont encore loin d’être normalisées. En 2021, le président Macron accusant le système « politico-militaire » algérien d’entretenir une « rente mémorielle » avait provoqué une crise diplomatique. L’Algérie avait rappelé son ambassadeur en France et interdit le survol de son territoire aux avions militaires français desservant le Sahel. En février 2022, lors de la commémoration du massacre de Charonne, la situation s’était toutefois quelque peu apaisée. En mai 2022, le président Abdelmadjid Tebboune a félicité Emmanuel Macron pour sa réélection et l’a invité à se rendre prochainement en Algérie, pour intensifier les relations entre les deux pays.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 5 juillet 2022

 
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Algérie Poste (AP) a émis un nouveau timbre-poste à l'occasion de la célébration du 60e anniversaire de l'Indépendance, symbolisant l'unité nationale et incarnant les acquis réalisés à l'ère de l'Algérie indépendante.

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1976, Seychelles, 29 juin, indépendance Bruno Teissier 1976, Seychelles, 29 juin, indépendance Bruno Teissier

29 juin : la fête nationale des Seychelles

Le Jour de l'indépendance (Indépendence Day) est la fête nationale de la République des Seychelles. Il est célébré le 29 juin pour commémorer l'indépendance du pays du Royaume-Uni en 1976.

 

Le Jour de l'indépendance (Indépendence Day) est la fête nationale de la République des Seychelles. Il est célébré le 29 juin pour commémorer l'indépendance du pays du Royaume-Uni en 1976.

La République des Seychelles est un pays archipel de l'océan Indien, situé à environ 1 500 kilomètres à l'est de la côte est-africaine. La plupart de ses 115 îles sont inhabitées. Selon certains érudits, les premières personnes à visiter l'archipel étaient des marins austronésiens et plus tard des commerçants arabes et maldiviens.

Pendant près d'un siècle, les Seychelles ont fait partie de la colonie de la couronne de l'île Maurice britannique . Au début du 20ème siècle, les fonctionnaires seychellois commencent à rechercher l'autonomie. Ils ont été soutenus par les autorités mauriciennes et les Seychelles sont finalement devenues une colonie de la couronne à part entière.

Après la Seconde Guerre mondiale, le système colonial a commencé à s'effondrer. Aux Seychelles, les premiers mouvements politiques ont commencé à émerger en 1964. Le Seychelles People's United Party a fait campagne pour l'indépendance de la Grande-Bretagne, mais il a perdu les élections face au Seychelles Democratic Party qui souhaitait une intégration plus étroite avec la métropole.

Lors des élections de 1974, cependant, les deux principaux partis ont fait campagne pour l'indépendance. À la suite des élections et des négociations avec la Grande-Bretagne, les Seychelles ont obtenu leur indépendance le 29 juin 1976 .

Le jour de l'indépendance des Seychelles a toujours été un jour férié, mais il n'est devenu la fête nationale des Seychelles qu'en 2015. Avant cela, la fête nationale était célébrée le 18 juin, commémorant l'adoption de la constitution de 1993. Le 18 juin est toujours célébré comme la Journée de la Constitution, mais ce n'est plus la Journée nationale des Seychelles.

Le jour de l'indépendance, le président des Seychelles s'adresse à la nation dans un discours de célébration. À l'approche des célébrations de la fête nationale, les rues de Victoria sont ornées des couleurs vives du drapeau des Seychelles et des lumières scintillantes sont suspendues aux lampadaires. Le jour même, amis et familles se réunissent pour des pique-niques animés et des barbecues sur les plages et dans les parcs. Une programmation de divertissements mettant en vedette les meilleurs artistes locaux et un impressionnant feu d'artifice est organisé à Victoria le soir et attire l'une des plus grandes foules de l'année. Les visiteurs des îles sont encouragés à se joindre aux festivités et seront accueillis dans une démonstration typique de l'hospitalité créole.

 
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1977, Djibouti, 27 juin, indépendance Bruno Teissier 1977, Djibouti, 27 juin, indépendance Bruno Teissier

27 juin : la fête nationale de Djibouti célèbre 45 ans d’indépendance

En 1977, la proclamation de l’indépendance du Territoire des Afars et des Issas, sous le nom de République de Djibouti concluait plus d’un siècle de domination sans pour autant avoir mis fin à la présence française.

 

En 1977, la proclamation de l’indépendance du Territoire des Afars et des Issas, sous le nom de République de Djibouti mettait fin à plus d’un siècle de présence française à Djibouti.

Les Français ont commencé à coloniser Djibouti en 1862 en signant divers traités avec les sultans locaux. La première colonie française de la région a été établie à Obock en vertu un traité avec les dirigeants afars. En 1894, une administration française permanente s’installe, le territoire est colonisé sous le nom de Côte française des Somalis (ou Somalie française).

En 1960, les colonies voisines, la Somalie britannique (le Somaliland) et la Somalie italienne ont obtenu leur indépendance et ont fusionné pour former la République de Somalie. Mais à Djibouti, la majorité des électeurs s'est prononcée par référendum en faveur d'un maintien d’une association avec la France.

En 1967, un deuxième référendum confirme cette association avec la France mais avec une plus grande autonomie sous le nom de Territoire français des Afars et des Issas. Ce référendum sujet à caution est à l’origine de troubles civils qui ont fait plusieurs morts. Désormais une partie importante de la classe politique milite pour l’indépendance.

Un troisième et dernier référendum a eu lieu le 8 mai 1977. 98% des électeurs ont voté pour l'indépendance. Djibouti devient une république indépendante le 27 juin, avec Hassan Gouled comme premier président. L'anniversaire de l'indépendance de Djibouti est célébré comme la fête nationale du pays, le jour de l'indépendance.

Pour cette 45e Fête de l’indépendance qui est aussi la fête nationale de Djibouti, outre le traditionnel levé de drapeau et le discours du président, on assiste à un spectaculaire show aérien de 750 drones.  C’est aussi le jour de cérémonies de remise de prix, de défilés, de programmes culturels dans tout le pays. Pour l’occasion, de nombreuses vitrines des magasins sont décorées aux couleurs du drapeau national. Tout au long de la semaine écoulée, la télévision nationale a multiplié les programmes et documentaire pour rappeler à la population les lourds sacrifices consentis pour libérer le pays.

Le Président Ismail Omar Guelleh, dépose une gerbe de fleurs sur la tombe du soldat inconnu et cette année, 2022, inaugure un mémorial pour les victimes de Balbala, évènement marquant de l’indépendance.

Djibouti est un État de la Corne de l’Afrique, situé débouché méridional de la mer Rouge (détroit Bab-el-Mandeb) par où transite plus de 40% du pétrole mondial. Il est limitrophe du Somaliland, de l’Éthiopie et de l’Érythrée. Il fait face au Yémen. Afin de maintenir son indépendance, ce petit État multiplie les partenariats militaires. Outre la base militaire française (la plus importante du monde), Djibouti accueille aussi des installations chinoises et américaines, mais aussi plus modestement italienne, allemande, saoudienne et japonaise. Cela constitue une véritable rente géopolitique : la seule location de ces bases représente plus de 10% des revenus du pays.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 26 juin 2022

 

Ismail Omar Guelleh et le drapeau national

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1918, Arménie, république, 28 mai, indépendance Bruno Teissier 1918, Arménie, république, 28 mai, indépendance Bruno Teissier

28 mai : l'Arménie commémore sa première indépendance

Ce jour férié qui commémore la création de la République d'Arménie le 28 mai 1918.

 

Le Jour de la Première République (Առաջին Հանրապետության օր) est un jour férié qui commémore la création de la République d'Arménie le 28 mai 1918.

À la suite de la révolution de février 1917 en Russie, un Commissariat de Transcaucasie est créé (novembre 1917). Il décide de réunir une assemblée générale (Sejm) et de proclamer l'indépendance. Finalement, la République fédérative démocratique transcaucasienne a été proclamée en février 1918. Mais, elle a existé pendant trois mois.

Finalement, le 28 mai 1918, le Conseil national arménien proclame l'indépendance de l'Arménie. La République d'Arménie fut le premier État arménien moderne depuis la chute du Royaume arménien de Cilicie en 1375. Malheureusement, cette république nouvellement indépendante n'a pas existé longtemps. En 1920, elle est envahie par l'Armée rouge soviétique.

Ce premier jour de la République en Arménie coïncide avec celui de la république d’Azerbaïdjan, proclamé le même jour et célébré par un jour férié. Ces jours fériés arménien et azerbaïdjanais n'étaient pas célébrés à l'époque soviétique, ils ont été institués qu’après la dissolution de l'URSS. Les deux républiques ont obtenu leur deuxième indépendance en 1991.

Pour en savoir plus, lire Géopolique de l’Arménie par Tigrane Yégavian

 
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2002, Timor-Oriental, 20 mai, libération, indépendance Bruno Teissier 2002, Timor-Oriental, 20 mai, libération, indépendance Bruno Teissier

20 mai : vingt ans d'indépendance, la fête nationale du Timor oriental

Le Timor oriental (Timor-Leste, en Portugais) est indépendant depuis le 20 mai 2002 seulement et c’est un miracle si ce pays existe.

 

Le Timor oriental (Timor-Leste, en portugais) est indépendant depuis 2002 seulement, le 20 mai, et c’est un miracle si ce pays existe.

Quand le Portugal set retire, en 1975, de cette moitié d’île qu’il occupait depuis près de quatre siècles, le Timor oriental se proclame indépendant le 28 novembre 1975, mais son territoire est aussitôt annexé par l’Indonésie, avec les encouragements des États-Unis et de l’Australie voisine, laquelle en profite pour piller ses ressources pétrolières. Cette annexion ne fut jamais acceptée par l’ONU, Canberra est la seule capitale à l’avoir reconnue. Il a fallu la chute du dictateur indonésien, Suharto, en 1998, pour que l’idée d’un référendum d’autodétermination soit admise et que l’Australie cesse de bloquer toute motion à l’ONU en faveur du Timor oriental. Le référendum a  lieu en 1999, donnant un résultat massivement en faveur de l’indépendance (près de 80%), ce qui mit en fureur les autorités de Djakarta. S’en est suivi d'une période de massacres à grande échelle (quelque 1400 morts) et de saccage systématique des grandes villes par l'armée indonésienne sans que la communauté internationale ne réagisse avec une grande diligence. Les victimes attendent toujours que justice soit faite. Finalement, le pays sera sauvé par l’Australie, avec un mandat de l’ONU, et l’indépendance pourra finalement être proclamée douze ans plus tard, le 20 mai 2002. Le pays est alors dévasté et ruinée.

Un second miracle s’est ensuite produit, le petit État grand comme deux fois la Corse, peuplée de 1,3 million d’habitants, a connu une croissance économique inespérée et conservé un régime démocratique (même avec 40 % de la population vivant sous le seuil de pauvreté). Voilà aussi ce que célèbre la fête nationale du Timor oriental. Ce jour férié est celui de la Restauration de l’indépendance (Dia da Restauração da Independência ). Par chance, ce pays un des plus jeunes au monde est aussi un des moins touché par la Covid-19. En revanche, la chute du cours des hydrocarbures ne manquera pas de l’affecter.

Les cérémonies commencent dès le 19 mai,  avec la messe dans l'église cathédrale à 9h. Le 20 mai, le palais du président de la République reçoit les Forces armées à 7 heures du matin, passées en revue par le président de la République, José Ramos Horta (élu le 20 avril dernier), de la levée du drapeau, de la présentation des armes et de l'hommage dû aux héros « Tombados por Pátria ». Les festivités, après le cocktail, reprennent à 16h.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 19 mai 2022

 
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1956, Tunisie, 20 mars, indépendance Bruno Teissier 1956, Tunisie, 20 mars, indépendance Bruno Teissier

20 mars : manifestations politiques en Tunisie pour la Fête de l’indépendance

La Tunisie célèbre son indépendance obtenue le 20 mars 1956. Cette journée est aussi l’occasion pour l’opposition de manifester contre la dérive autoritaire du président Kaïs Saïed depuis son coup d’État du 25 juillet dernier.

 

La Tunisie célèbre son indépendance obtenue le 20 mars 1956. La signature du Protocole de l’indépendance du pays, ce jour-là, mettait fin à la fin de la colonisation française. Celle-ci avait commencé le 12 mai 1881, sous la forme d'un protectorat de la France sur la Tunisie, imposé par le traité du Bardo. Quelques jours plus tôt, les troupes françaises avaient pénétré dans le pays sans rencontrer grande résistance. L’Empire ottoman, tutelle théorique de la Tunisie, n’avait pas réagi. La France a régi le pays pendant trois quarts de siècle, réprimant les émeutes et les tentatives d’émancipation.

La Tunisie n’a pas connu de guerre d’indépendance comme l’Algérie, même si la lutte armée a débuté le 18 janvier 1952 et la répression militaire française en réponse. Les années de lutte sous la conduite de son leader historique, Habib Bourguiba, ont été difficiles (guérilla, attentats, représailles). La situation est apaisée par la reconnaissance de l'autonomie interne de la Tunisie, en 1954. La France finit par reconnaître « solennellement l'indépendance de la Tunisie » le 20 mars 1956, tout en conservant la base militaire de Bizerte (jusqu’au 15 octobre 1963).

Habib Bourguiba sera son premier président de la République après l’abolition de la monarchie husseinite le 25 juillet 1957. La république s’est imposée mais pas vraiment la démocratie : son parti le Parti socialiste destourien (ex Néo-Destour) s’est imposé au pouvoir et Habib Bourguiba a fini par être désigné président à vie en 1975. Il sera renversé en 1987 par un premier ministre qui imposera une véritable dictature et un régime reposant sur la corruption. Il a été renversé le 14 janvier 2011. S’ensuit un régime établi sur des bases démocratiques qui a vécu de manière chaotique jusqu’à ce que le président en place, Kaïs Saïed, ne suspende le Parlement le 25 juillet 2021 et fasse disparaître la démocratie représentative pour imposer sa dictature. 

C’est contre ce coup de force qui a mis un terme à une transition démocratique, unique dans le monde arabe, que l’opposition a appelé à manifester ce 20 mars pour dénoncer la dérive autoritaire du président qui cumule tous les pouvoirs entre ses mains. En prévision, le gouverneur de Tunis, Kamel Fekki, a interdit les manifestations politiques sur l’avenue Habib Bourguiba (avenue de la Révolution). En 2021, le président avait brillé par son absence à la Fête de l’Indépendance (عيد الإستقلال). En 2022, un discours est annoncé.

L’opposition a appelé à célébrer la fête de l’Indépendance, tout en dénonçant la violation flagrante des libertés et en demandant un retour au processus démocratique. Le référendum promis par le président n’a jamais eu lieu. Les Tunisiens ont boudé la consultation lancée par le président sur le sujet (à peine 10% de participation) et qui se termine ce 20 mars.

Demain, 21 mars, ce devait être la Fête de la jeunesse (supprimée en 2011).

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 19 mars 2022

 
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1968, 1992, Maurice, république, 12 mars, indépendance Bruno Teissier 1968, 1992, Maurice, république, 12 mars, indépendance Bruno Teissier

12 mars : la fête nationale de Maurice, les 30 ans de sa république

Cette fête marque deux événements clés de l’histoire récente du pays qui ont eu lieu un 12 mars : l’indépendance de la Grande-Bretagne en 1968 et l’accession à la république en 1992. Il y a donc 30 ans aujourd’hui.

 

L’île Maurice célèbre sa fête nationale, ce 12 mars, dans des conditions particulières en raison du covid. Comme en 2020 et 2021, l’essentiel des festivités a été annulé. Cette année encore, on se limitera à une levée du drapeau pour marquer le 54e anniversaire de l’indépendance et le 30e anniversaire de la République, ce samedi 12 mars 2021 à la State House, Le Réduit. Pas de défilé sur le Champ-de-Mars ni de feu d’artifice en soirée.

Après plus d’un siècle de domination hollandaise (1598-1710), puis un siècle de présence française (1710-1810) et un siècle et demi d’occupation britannique, l'île Maurice a acquis son indépendance le 12 mars 1968. Ce fut l’aboutissement d'un long processus évoqué dès 1959 et engagé en 1965, par la conférence constitutionnelle de Lancaster House qui prévoyait le désengagement progressif des Britanniques de l'île.

Le départ des Anglais a toutefois laissé un goût amer. Déjà, ils avaient séparé les Seychelles pour en faire une colonie spécifique qui est devenue indépendante de son côté. Mais, trois avant l’indépendance de Maurice, ils ont aussi soustrait l’archipel des Chagos pour louer une des îles, Diego-Garcia, aux États-Unis pour en faire une base militaire. Ceci après en avoir chassé la totalité de sa population.

Le 12 mars célèbre l’indépendance, en 1968, suite au scrutin du 7 août 1967. Ce jour-là, à Port-Louis, la capitale, le drapeau quadricolore (rouge, bleu, jaune et vert) était hissé pour la première fois, au Champ de Mars, en remplacement de l'Union Jack. Ce geste est répété tous les ans à la même date. Les 11 et 12 mars sont des jours fériés à Maurice. L’ONU a reconnu et admis l’île Maurice dans ses rangs, un mois plus tard. Cette date rappelle aussi la transformation du régime en une république, le 12 mars 1992, en remplacement de la monarchie constitutionnelle, la reine Elizabeth II était le chef d’État. Le pays est toujours membre du Commonwealth et a rejoint la Francophonie en 1993. Le 12 mars à Maurice est aussi l’occasion d’honorer le père de l’indépendance, Sir Seewoosagur Ramgoolam.

Ce samedi 12 mars 2022, on déplore le décès de Karl Offmann qui fut président de la république de Maurice entre le 25 février 2002 et le 1ᵉʳ octobre 2003. Ses funérailles auront lieu demain, dimanche 13 mars.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 11 mars 2022

 
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1990, URSS, Lituanie, 11 mars, indépendance Bruno Teissier 1990, URSS, Lituanie, 11 mars, indépendance Bruno Teissier

11 mars : le jour où la Lituanie a quitté l’URSS

Ce Jour de la restauration de l'indépendance de la Lituanie commémore le vote du 11 mars 1990, proclamant l’émancipation de la Lituanie à l’égard de Moscou. Le jour est férié.

 

C’est le Jour de la restauration de l'indépendance de la Lituanie (Lietuvos Nepriklausomybės atkūrimo diena), jour férié et jour de fête en Lituanie, est vécu cette année 2022 dans une ambiance de grande tension internationale. Le pays est, en effet, une prochaine victime possible de l’expansionnisme russe, compte tenu de sa situation entre la Biélorussie et l’enclave de Kaliningrad.

À Vilnius, la journée débute par une cérémonie sur la place de l’Indépendance (Nepriklausomybės aikštė), à proximité du Seimas (parlement lituanien) avec un discours du président Gitanas Nausėda et, à 12h., la levée des drapeaux des trois États baltes, car tous ont connu le même processus et la solidarité a toujours été de mise face à Moscou. Le 11 mars 1990, en proclamant son indépendance la Lituanie avait été la première de tout le bloc soviétique à faire. Elle montra la voie aux autres républiques soviétiques, provoquant ainsi la disparition de l’URSS en décembre 1991. L’URSS avait riposté avec un long blocus énergétique et économique.

La célébration se poursuit avec un défilé militaire. Même si le pays, face au danger russe a toujours supplié l’OTAN de renforcer sa présence en Lituanie – ce qui a finalement été fait ces deux dernières années –, il s’agit aussi de monter que le pays est mobilisé pour défendre son indépendance. Sur le plan symbolique, l’habitude a été prise chaque 11 mars de déployer un immense drapeau, long de 400 mètres, le long de l’avenue Gedimino, entre le Seimas et la place de la cathédrale. Les habitants de la ville marchent à ses côtés.

L’indépendance qui fut restaurée en 1990 avait été perdue le 14 juin 1940 par l’occupation du pays par les troupes soviétiques conformément au pacte Molotov-Ribbentrop (23 août 1939) qui partageait la région entre l’Allemagne nazie et l’URSS. En 1989, déjà les Lituaniens avaient annoncé leur intention de restaurer la république fondée en 1918 (le 16 février) et déclaré que l'adhésion de la Lituanie à l'URSS avait eue lieu illégalement et n'avait donc aucune valeur juridique. Le 24 février 1990, des élections ont eu lieu dans un contexte démocratique inédit. Le nouveau soviet de la république, réuni pendant trois jours, a fini, le 11 mars à 22h44, par proclamer l’indépendance de l’État de Lituanie avec 124 voix pour, 6 abstentions et aucune voix contre. Dans les semaines qui suivent, Moscou impose un blocus économique au pays. Pour intimider le pays l’armée russe est intervenue début janvier 1991. Le 13 janvier 1991, la foule se précipite pour défendre pacifiquement la tour de la télévision de Vilnius. L’agression armée de Moscou se limitera à 14 morts. Après cette journée sanglante, le président de l’URSS, Mikhaïl Gorbatchev, lauréat du prix Nobel de la paix 1990, laissera la Lituanie s’émanciper. Le 9 février 1991, les Lituaniens votent à 90 % pour l'indépendance. Le 6 septembre 1991, l'URSS reconnaît finalement l'indépendance de la Lituanie. Le retrait total des troupes russes ne sera achevé que le 31 août 1993.

La journée du 11 mars (kovo 11) est célébrée depuis 1991, mais ce n’est un jour férié et chômée que depuis 1996. Deux jours plus tôt, le 9 mars, c’est la cérémonie de remise des prix de la culture et de l'art du gouvernement. Ensuite, le 10 mars, des fleurs sont déposées sur les tombes des signataires de l'Acte d'indépendance de la Lituanie. La journée du 11 mars débute à 9 heures par un dépôt de gerbe au monument du 11 mars "Žinios" sur la place de l'Indépendance à Vilnius. À 10h : commémoration dédiée au jour de la restauration de l'indépendance de la Lituanie et cérémonie de remise de la bourse de l'indépendance de l'État dans la salle de l'acte du 11 mars. Diffusion en direct via LRT, et en live sur le site Web du Seimas,ainsi que  sur Facebook et YouTube. À 12h : cérémonie de lever du drapeau des trois États baltes sur la place de l'Indépendance. La garde d'honneur de l'armée lituanienne y participe. À 12h30 : marche de la garde d'honneur de l'armée lituanienne et de l'orchestre de l'armée lituanienne sur l'avenue Gediminas, de la place de l'Indépendance à la place de la cathédrale. À 12h40 : début de la marche "Route vers la restauration de l'indépendance" sur l'avenue Gediminas avec les drapeaux de la Lituanie et de l'Ukraine. À 13h : messe en la basilique archicathédrale Saint-Stanislas et Saint-Ladislas de Vilnius. À 14h30 : cérémonie de prestation de serment des nouveaux membres de l'Union des tirailleurs lituaniens sur la place de l'Indépendance. À 19h - Action d'unité et de solidarité « La liberté brille » sur la place de la Cathédrale.

 

La séance du 11 mars 1990 au Soviet suprême de Lituanie

Au centre : Vytautas Landsbergis, le premier président de la Lituanie post-soviétique

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1957, Ghana, indépendance, héros national Bruno Teissier 1957, Ghana, indépendance, héros national Bruno Teissier

6 mars : la fête nationale du Ghana

Il y a 65 ans ans Kwamé N’krumah déclarait l’indépendance de la Côte d’or, aussitôt rebaptisée Ghana. On était le 6 mars 1957, c’était la première colonie d’Afrique noire à ainsi s’émanciper totalement de son tuteur européen.

 

Il y a 65 ans Kwamé N’krumah déclarait l’indépendance de la Côte d’or britannique (British Gold Coast), aussitôt rebaptisée Ghana. On était le 6 mars 1957, c’était la première colonie d’Afrique noire à ainsi s’émanciper totalement de son tuteur européen. La date est devenue la fête nationale du Ghana.

Si le discours de N’krumah fit date c’est qu’il envisageait aussi l’indépendance de l’ensemble du continent. Père du panafricanisme, il sera l’un des fondateurs de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) en 1963. Il inspirera beaucoup de leaders indépendantistes, en particulier son ami Sékou Touré de Guinée qui suivra son exemple dès l’année suivante (voir 2 octobre). Mais N’krumah avait fait émerger une république africaine, pas une démocratie. L’État qu’il dirigeait avait, dès 1959, adopté un régime autoritaire où l’on emprisonnait les opposants. Précurseur des indépendances, le Ghana le fut aussi des dictatures africaines. Il sera malheureusement imité par la très grande majorité des États qui accéderont les uns après les autres à l’indépendance.

Cela dit, il ne faut jamais désespérer, le Ghana offre aujourd’hui, un des meilleurs profils africains tant sur le plan politique (des élections démocratiques) qu’économique (une bonne croissance).

Le 65e défilé de l’Independance Day se tiendra, pour la première fois, à Cape Coast. Le thème du Jour de l'Indépendance 2022 est « Travailler ensemble ; Mieux rebondir ».

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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1944, Maroc, 11 janvier, indépendance Bruno Teissier 1944, Maroc, 11 janvier, indépendance Bruno Teissier

11 janvier : au Maroc, on commémore le Manifeste de l'indépendance

Le Maroc se souvient de sa première déclaration d’indépendance prononcée le 11 janvier 1944, soit douze ans avant qu’elle ne soit effective.

 

Chaque année, le Maroc se souvient de sa première déclaration d’indépendance prononcée le 11 janvier 1944, soit douze ans avant qu’elle ne soit effective. Ce Jour du Manifeste de l’indépendance ( ذكرى تقديم وثيقة الاستقلال ) est férié et chômé, au moins pour les fonctionnaires.

En janvier 1944, le Maroc vit depuis trois décennies sous la tutelle de la France (et de l’Espagne, au Nord), l’Europe est encore en guerre, mais ce manifeste s’inscrit dans un processus qui a débuté dans les années 1930. En novembre 1942, l’Armée américaine a débarqué au Maroc, renversant les autorités françaises restées fidèles au gouvernement de Vichy ce qui renforce le sultan du Maroc qui, lui, n’a pas participé à la politique collaborationniste, il a au contraire protégé les juifs du Maroc. En juin 1943, en marge d’une conférence internationale organisée à Anfa (un quartier de Casablanca), le président américain Roosevelt promet au sultan du Maroc de soutenir l’indépendance de son pays. La même année, la mouvance nationaliste marocaine s’organise et fonde un parti politique, l’Istiqlal (« Parti de l'indépendance »). Ce sont 67 de ses membres les plus éminents (dont une femme) qui rédigent ce manifeste demandant la pleine indépendance du Maroc. Et, c’est l’anniversaire de la présentation de ce manifeste, remis aux autorités coloniales et aux représentations de trois puissances, les États-Unis, la Grande-Bretagne et l’Union soviétique, qui est célébré chaque 11 janvier au Maroc.

L’indépendance ne sera, péniblement, obtenue que le 2 mars  1956, une date qui ne fait pas l’objet d’un jour férié. En revanche, une autre fête nationale commémore la marche vers l’indépendance : le 18 novembre.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

Lire la Géopolitique du Maroc par Kader Abderrahim

 
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1804, Haïti, 1er janvier, Nouvel an, indépendance Bruno Teissier 1804, Haïti, 1er janvier, Nouvel an, indépendance Bruno Teissier

1er janvier : Haïti célèbre tristement son indépendance et sa fête nationale

Haïti fête son indépendance en dégustant la fameuse soupe joumou. Une révolte d’esclaves avait permis, en 1804, la naissance de la première république noire. Mais, ce rêve de liberté a été continuellement gâché par une histoire demeurée tragique.

 

Chaque 1er janvier, alors qu’on s’échange des Bòn Ane ! (en créole), et que l’on déguste la fameuse soupe joumou, Haïti célèbre son indépendance obtenue en 1804 après une terrible guerre qui a débuté par une révolte d’esclaves. C’est la Révolution française de 1789 qui a incité les esclaves de Saint-Domingue et des Antilles françaises à réclamer la liberté pour eux aussi. L’île était dominée par une poignée de colons blancs enrichis par les plantations de canne à sucre et de café. La colonie française, très prospère, était le premier exportateur de sucre au monde et fournissait la moitié du café consommé dans tous les pays. Ce succès reposait sur l’exploitation d’esclaves importés d’Afrique. La Révolution haïtienne a commencé en 1791 et a duré jusqu'en 1803 avec la victoire décisive de Vertières, le 18 novembre, qui a débouché sur l’indépendance du 1er janvier 1804. Pendant ce temps, la Révolution française avait aboli l’esclavage en 1794 (une première mondiale), mais Napoléon le rétablira en 1802 et tentera de l’imposer à nouveau à Saint-Domingue.

Ainsi est née, il y a 217 ans la première république noire de l’Histoire. Laquelle fut rebaptisée Haïti, à partir de son nom autochtone (Ayiti). L'indépendance a été proclamée sur la place d'armes des Gonaïves par Jean-Jacques Dessaline a qui ses lieutenants accordait le titre de gouverneur général à vie (le titre que portait Toussaint Louverture, le héros de la révolte, jusqu’à sa mort dans une glaciale prison du Jura en 1802). Quelques mois plus tard, J-J. Dessaline se proclamait empereur et instaurait une dictature, la première d’une longue série jusqu’à nos jours. Il mourra assassiné en 1806. Comme l’a été le dernier président élu d’Haïti, Jovenel Moïse, en juillet 2021. Lui aussi était en train d’instaurer un régime autoritaire en s’appuyant sur les gangs mafieux qui contrôlent, aujourd’hui, une partie du pays.

L’insécurité, de nos jours, est devenue la règle : enlèvements, assassinats, attentats ciblés se sont multipliés. La population manifeste régulièrement contre la corruption, l’absence de justice et de transparence, la misère absolue et déshumanisante, le non-respect de l’État de droit. Celui qui aurait dû, constitutionnellement, assurer l’intérim du président, le président du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire, était mort du covid quelques jours plus tôt. Le Premier ministre Claude Joseph avait été démissionné. Celui qui devait le remplacer, Ariel Henry, devait être investi le jour de l’assassinat du président. Quant à la chambre des députés, elle est inexistante depuis janvier 2020, faute d’élections. Les partenaires d’Haïti ont fini par reconnaître Ariel Henry comme président par intérim, lequel s’est empressé d’ajourner tout projet d’élection pour élire un nouveau président… Ainsi va la première république noire devenue indépendante le 1er janvier 1804 et qui célèbre aujourd’hui sa Fête de l'Indépendance, laquelle fait figure de fête nationale.

Cette indépendance ne sera reconnue par la France qu’en… 1825, et en échange de 150 millions de francs-or, pour dédommager les grands propriétaires qui ont été dépossédés par l’abolition de l’esclavage. Les anciens esclaves, eux, n’ont eu droit à aucun dédommagement pour plusieurs générations de travail gratuit et de souffrance. Haïti mettra plus d’un siècle à rembourser cette lourde dette.

La fête nationale d’Haïti coïncidant avec le Nouvel An, chacun formule des vœux en disant : Bòn Ane ! En cette occasion, en Haïti comme dans la diaspora, on savoure la bonne « soupe de l’indépendance ». On l'appelle aussi la soup joumou. Depuis le 1er janvier 1804, cette soupe à base de giraumon (une variété locale de potiron) est devenue le plat symbolique de l'indépendance d'Haïti vis-à-vis de la France. Ce plat était auparavant interdit aux esclaves. Il est désormais symbole de liberté et de partage. Sa recette comprend notamment, outre le giraumon, de la viande de boeuf, des pommes de terre, des carottes et une longue liste d'ingrédients qui varie selon les familles.

En ce 1er janvier 2022, le peuple  haïtien formule des vœux et des souhaits. Il espère bien que finalement les choses commenceront à changer pour le pays et ses habitants. Car, jusqu’à présent, son rêve de liberté a été continuellement gâché par une histoire demeurée tragique.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 31 décembre 2021

 

J-J. Dessaline, sur un billet de banque, et le drapeau haïtien

La soup joumou

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1961, 1962, Tanzanie, 9 décembre, république, indépendance Bruno Teissier 1961, 1962, Tanzanie, 9 décembre, république, indépendance Bruno Teissier

9 décembre : la Tanzanie fête ses 60 ans d’indépendance

C’est le Jour de l'Indépendance (du Tanganyika en 1961) et le Jour de la République (en 1962)

 

En réalité, ce n’est pas tout à fait vrai car la Tanzanie n’a été créée qu’en 1964, après l’indépendance de l’archipel de Zanzibar, en 1963, et son union avec le Tanganyika, le 26 avril 1964. Aujourd’hui, le Jour de l’indépendance (Indepedence Day) ne célèbre que celle du Tanganyika, c’est-à-dire la partie continentale du pays qui fut une colonie portugaise, omanaise, allemande puis, finalement anglaise. Contrairement à Zanzibar où se sont déroulée une révolution et une guerre civile meurtrière, l’indépendance du Tangayika s’est faite assez pacifiquement même si une lutte politique fut nécessaire. Celle-ci a été menée par Julius Nyerere à l’origine de l'Union nationale africaine du Tanganyika (TANU), le parti qui a lutté pour l’indépendance. Celle-ci a été obtenue tardivement, le 9 novembre 1961, il y a 60 ans jour pour jour. À cette date une bonne partie de l’Afrique était déjà décolonisée. Un an après, à nouveau le 9 décembre, la République du Tanganyika était créée. Ce jour est aussi le Jour de la République (Republic Day).

La célébration du Jour de l'Indépendance et du Jour de la République sont généralement marqués par des défilés et des fêtes colorées, des concerts folkloriques… La fête avait toutefois été annulée en 2020, en raison de la pandémie et les fonds affectés à l’achat d’équipements hospitaliers. Cette année, pour le 60e anniversaire, la fête se déroulera à Dodoma, la capitale, et surtout au stade Uhuru, de Dar es Salaam, la principale ville, où des dirigeants locaux et internationaux honoreront l'occasion.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 8 décembre 2021

 
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1640, Portugal, 1er décembre, Drapeau, indépendance Bruno Teissier 1640, Portugal, 1er décembre, Drapeau, indépendance Bruno Teissier

1er décembre : le Portugal fête son indépendance

Le Portugal fête la restauration de son indépendance après quatre décennies d’occupation espagnole au XVIIe siècle et célèbre son drapeau.

 

Le Portugal a bien failli disparaître comme État indépendant de la péninsule ibérique quand, à la mort du jeune roi Sébastien sans héritier, en 1581, il est tombé sous la coupe des Habsbourg d’Espagne. C’est ce qui est arrivé un jour à la Catalogne... Le Portugal n’était plus qu’une simple province du royaume d’Espagne et le serait resté sans le soulèvement de la petite noblesse, le 1er décembre 1640, contre les Espagnols qui occupent leur pays depuis quatre décennies. Miguel de Vasconcelos, le représentant de l'Espagne à Lisbonne est tué. En portant sur le trône l'un des siens, le duc Jean de Bragance, cette révolte a rendu son indépendance au Portugal. Cette Restauration de l’indépendance valait bien un jour férié : le Dia da Restauração da Independência.

Le 1er décembre est un jour férié depuis la seconde moitié du XIXe siècle. C’est même le plus ancien jour férié en vigueur. En 2012, dans le cadre d'un ensemble de mesures visant à augmenter la productivité, un gouvernement de droite avait décidé de supprimer le jour férié du 1er décembre. Ce qui suscita maintes protestations et pétition, si bien que cette fête patriotique a été rétablie comme jour férié en 2016 à la faveur du retour de la gauche au pouvoir.

Il est de coutume de célébrer cette fête sur la Praça dos Restauradores, à Lisbonne, où est également célébrée la Journée du drapeau. Celui-ci ayant été présenté pour la première fois le 1er décembre 1910, à l’occasion du 270e anniversaire du rétablissement de l’indépendance.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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1960, 1990, Mauritanie, 28 novembre, massacre, indépendance Bruno Teissier 1960, 1990, Mauritanie, 28 novembre, massacre, indépendance Bruno Teissier

28 novembre : en Mauritanie, jour de fête et jour de deuil à la fois 

C’est la fête de l’indépendance. Celle-ci a été obtenue le 28 novembre 1960, c’est aussi l’anniversaire du massacre d’Inal, symbole des persécutions des Afro-Mauritaniens.

 

Aujourd’hui, c’est la Fête de l’indépendance. Celle-ci a été obtenue le 28 novembre 1960 après quelque 70 ans d’occupation française. Commémorée chaque année, cette date este devenue la fête nationale de la Mauritanie. C’est l’occasion d’un défilé militaire, qui peut être perturbé par des manifestations.

Cette journée est aussi une journée de deuil pour tous les Afro-Mauritaniens et les défenseurs des droits de l’homme, bien peu respectés dans ce pays, en particulier  quand il s’agit de la communauté noire. Dans la nuit du 27 au 29 novembre 1990, la date n’avait pas été choisie au hasard, 28 soldats mauritaniens sont pendus les uns après les autres à Inal, dans le nord-ouest du pays. Tous sont négro-africains. Ils ont été sélectionnés parmi les manifestants arrêtés au cours des jours précédents. Ce jour-là, la Mauritanie célébrait le 30e anniversaire de son indépendance.

En 1986, plusieurs cadres des Forces de libération africaines de Mauritanie (FLAM), un mouvement d’opposition fondé clandestinement en 1983, publient un « Manifeste du Négro-Mauritanien », pour dénoncer les persécutions qu’ils subissent.

En 1989, sous prétexte d’un incident transfrontalier, les autorités avaient expulsé plus de 60 000 Afro-Mauritaniens vers le Mali et le Sénégal. Leurs papiers ont été détruits, leurs terres et maisons confisquées, très peu pourront revenir. À la fin de l’année 1990, environ 3 000 militaires afro-mauritaniens sont mis aux arrêts. Entre 500 et 600 d’entre eux sont exécutés ou décèdent des suites de tortures. Le massacre d’Inal est le symbole de cette répression sanglante, il est loin d’être le seul. En 1993, une loi d’amnistie a fini par jeter une chape de plomb sur « les années de braises » (1986-1991). Les massacres demeurent encore aujourd’hui un véritable tabou national.

Le président Mohamed Ould Ghazouani, en poste depuis août 2019, n’a pas fait bouger les choses. Ce n’est pas faute d’avoir été interpellé par des manifestants alors qu’il assistait, le 28 novembre 2020, à deuxième défilé militaire organisé à l’occasion de la fête nationale. 36 des manifestants ont été jetés en prison et les festivités de la fête nationale ont repris leur cours. Parmi eux figuraient plusieurs orphelins de victimes du massacre d'Inal dont c’était le 30e anniversaire.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 27 novembre 2021

 
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1821, Panama, 10 novembre, indépendance Bruno Teissier 1821, Panama, 10 novembre, indépendance Bruno Teissier

10 novembre : il y a 200 ans, le Panama se soulevait contre l’Espagne

C’est le jour du soulèvement de Los Santos qui permis au pays de déclarer sa première indépendance

 

Le 10 novembre est célébré chaque année au Panama comme le jour du soulèvement de Los Santos. Ce jour férié commémore le début de la lutte du Panama pour l'indépendance vis-à-vis de l'Espagne en 1821.

C’est une jeune femme qui a poussé selon la terminologie locale le premier cri (grito) de l’indépendance (El Primer Grito de Independencia de la Villa de Los Santos). Il a eu lieu à La Villa de los Santos. La jeune femme s’appelait Rufina Alfaro qui vivait dans un petit village près de Los Santos. Le 10 novembre 1821, elle a pris la tête d’un groupe de Panaméens, criant « Viva la Libertad » (Vive la liberté). Des gens armés de bâtons et de pierres se sont emparés des casernes espagnoles sans verser une seule goutte de sang. Ce récit est quelque peu légendaire mais le soulèvement de Los Santos a bel et bien eu lieu. Il a permis à des citoyens de la péninsule d'Azuero de déclarer leur indépendance à l’égard de l'Espagne. Cependant, le Panama va être intégré à une Grande Colombie dont il ne se séparera que le 3 novembre 1903. Le pays célèbre donc deux indépendances.

Le Jour de l'Insurrection de Los Santos est l'une des Fiestas Patrias du Panama - des jours fériés dédiés à la lutte du pays pour l'indépendance qui rythme le mois de novembre. Il est largement célébré dans tout le Panama avec des défilés colorés, de la musique et des danses folkloriques, des événements culturels et d'autres festivités.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 9 novembre 2021

 
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1903, Panama, 3 novembre, indépendance Bruno Teissier 1903, Panama, 3 novembre, indépendance Bruno Teissier

3 novembre : le Panama fête sa séparation de la Colombie

 

Comme chaque 3 novembre, un défilé militaire descend le Casco Viejo pour célébrer le jour de l'indépendance du Panama. Également appelé Jour de la séparation (Dia de separacion), car il commémore la sécession du Panama par rapport à la Colombie en 1903. Soucieux de voir s’achever au plus vite le fameux canal, les États-Unis ont mis tout leur poids politique et militaire pour provoquer la rupture entre Bogota et sa province de Panama. Les Nord-Américains vont ainsi pouvoir superviser la construction du canal dont ils conserveront le contrôle économique et militaire jusqu’en… 1989.

Dans les rues, enfants et adultes s'habillent en costumes traditionnels, portant un pollera et un montuno, et dansant El Tamborito ou El Atravesao, des danses traditionnelles. La tradition est principalement cultivée par les écoles qui, toute l’année, se préparent le défilé. Les parents dépensent beaucoup d'argent en instruments et uniformes quand leurs enfants font partie d'une fanfare.

Cette célébration se déroule pendant une période de vacances au Panama. Hier, c’était le Día de los Difuntos (Jour des morts), demain, on va fêter le drapeau et le 5 novembre, c’est la ville de Colón qui sera en fête. Soit une série de jours fériés qui permettent aux Panaméens de passer une semaine à la plage ou de visiter la famille dans le village d’origine.

Le 3 novembre marque le début d’un mois patriotique au Panama.  Le 10 novembre est le jour où les Panaméens se souviennent du soulèvement à Villa Los Santos contre les Espagnols et enfin, le 28 novembre, on célèbre la fête nationale, une fête de l'indépendance, cette fois vis-à-vis de l'Espagne, en 1821. 

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 2 novembre 2021

 
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1932, Irak, 3 octobre, indépendance Bruno Teissier 1932, Irak, 3 octobre, indépendance Bruno Teissier

3 octobre : l'Irak en quête d'une fête nationale

Le 3 octobre va-t-il s’imposer comme fête nationale de l’Irak ? C’est ce que propose le gouvernement depuis 2008.

 

Le 3 octobre va-t-il s’imposer comme fête nationale de l’Irak ? C’est ce que propose le gouvernement depuis 2008.

Jadis, l’Irak avait eu le 14 juillet pour fête nationale. Ce jour-là, en 1958, la date n’avait pas été choisie au hasard, la royauté avait été renversée pour laisser place à une république. Ensuite, la fête avait été déplacée au 17 juillet, commémorant la prise du pouvoir par le Baa’th, le parti de Sadam Hussein. Aujourd’hui encore, certains pays arabes continuent de féliciter les autorités irakiennes chaque 17 juillet.

Le renversement de Saddam Hussein, le 19 juillet 2003 aurait pu être une de nouvelle date de célébration nationale, mais elle marque aussi l’invasion du pays par une puissance étrangère. De fait, le 19 juillet n’est célébré qu’au Kurdistan irakien. Depuis 2003, l’Irak n’a plus de fête nationale.

C’est, finalement, le 3 octobre qui a été retenu par le gouvernement de Bagdad. C’est à cette date, en 1932, que l'Irak a obtenu son indépendance du mandat britannique et est devenu simultanément membre de la Société des Nations. Mais cette date ne fait pas l’unanimité, en particulier parmi les Kurdes dont certains représentant bloquent le vote de la loi instaurant la fête nationale. Car pour les partisans Jalal Talabani, un leader de l'UPK qui a défié le régime de Hussein pendant décennies et qui a été président de l'Irak de 2005 à 2014, c’est un jour de deuil. Ce chef charismatique des Kurdes de la province de Sulaimaniyah est mort le 3 octobre 2017.

Chaque années, toutefois, les célébrations de l'indépendance de l'Irak commencent par une cérémonie de levée du drapeau dans les bâtiments présidentiels et parlementaires. Il est suivi par l’exécution de Mawtini,  l'hymne national de l'Irak, et de discours diffusés en direct par les dirigeants nationaux. Cela dit, l’Irak est gangrené par la corruption et l’attachement du peuple à ses élites demeure limité. On est à dix jours des législatives et la campagne électorale se déroule, en ce moment, dans un climat de violence.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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15 septembre : 200 ans d'indépendance en Amérique centrale

Cinq États d’Amérique centrale (Guatemala, Salvador, Honduras, Nicaragua et Costa Rica) fête aujourd’hui le bicentenaire de leur indépendance.

 

Aujourd’hui, cinq États d’Amérique centrale (Guatemala, Salvador, Honduras, Nicaragua et Costa Rica) fêtent le bicentenaire de leur indépendance. Chacun a, d’ailleurs, fait du 15 septembre sa fête nationale. 

Le 15 septembre 1821, le Chiapas proclamait son indépendance par rapport à l'Espagne. Cette décision est aussitôt imitée par la province du Guatemala, puis par les autres provinces qui deviendront les États que nous connaissons aujourd’hui. L’ensemble va être très vite absorbé par l’Empire du Mexique. Ensuite tous, sauf le Chiapas, vote pour se  séparer du Mexique et forment, le 15 septembre 1824, les Provinces-Unies d’Amérique centrale qui éclatera en 1838 à l’issue d’une guerre civile. C’est ce dernier conflit qui a véritablement fait apparaître les cinq États sur la carte du monde. Néanmoins, c’est la date du 15 septembre 1821 qu’ils ont tous retenu comme date d’indépendance. Dans chacun des cinq pays, ce Día de la Independencia est un jour férié, occasion de manifestations patriotiques tant officielles que populaires. 

Cependant, les historiens invitent à relativiser l’élan populaire de 1821. La séparation politique d'avec l'Espagne découlait principalement des intérêts économiques d'une élite urbaine, qui ignorait le reste de la population.

Ce soir, le Mexique, célèbre lui aussi le « premier cri » de son indépendance, mais en référence à ce même jour de l’année 1810, un autre 15 septembre qui inspirera, onze ans plus tard, ses petits voisins.

 
Sur le drapeau du Guatemala figure la formule : « Libertad 15 de septiembre de 1821 »

Sur le drapeau du Guatemala figure la formule : « Libertad 15 de septiembre de 1821 »

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