L’Almanach international
Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde
3 octobre : Tangun, l’ancêtre de la Corée
Dans le parc Sajic, au centre de Séoul, un rassemblement se forme au pied du mausolée du mythique roi Tangun. Comme chaque année, on va prêche pour un rapprochement des deux Corées à défaut d’une réunification, encore illusoire. Ce jour est l’anniversaire de la fondation de la Corée, un jour férié en Corée du Sud.
Dans le parc Sajic, au centre de Séoul, un rassemblement se forme au pied du mausolée du mythique roi Tangun. Comme chaque année, on va prêcher pour un rapprochement des deux Corées à défaut d’une réunification, encore bien illusoire.
Ce 3 octobre est un jour férié en Corée du Sud. C’est le Jour de la fondation, ou Gaecheonjeol (개천절), la date se réfère au 3 octobre 2333 av. J.-C. lorsque Hwanung est descendu du ciel pour vivre avec l'humanité. Le Gaecheonjeol a été érigé en fête nationale en 19092. Dans un premier temps, le jour férié était célébré le troisième jour du dixième mois du calendrier lunaire. En 1949, lors de l’adoption du calendrier grégorien solaire, il a été fixé au 3 octobre.
Tangun est un personnage légendaire qui aurait fondé le premier royaume de Corée un 3 octobre il y a précisément 4355 ans ! Il aurait établi sa capitale à l’emplacement de l’actuelle Pyongyang et nommé son royaume Choson, nom de la Corée jusqu’en 1945. La figure de Tangun, longtemps délaissée, est rappelée chaque fois que l’identité du pays est menacée (invasions mongoles des XIII-XIVe siècle, chinoise en 1637, occupation japonaise de 1910 à 1945). Dès 1945, la Corée du sud en faisait une figure tutélaire tandis que, beaucoup plus récemment (en 1993), la Corée du nord réhabilitait Tangun dont elle aurait découvert le tombeau. Seul point commun, pour l’instant entre les deux Corées, la volonté de s’inscrire dans une continuité historique à travers ce héros de légende.
Le Gaecheonjeol est également reconnu en Corée du Nord, mais ce n’est pas d'une fête nationale. Cependant, une cérémonie se tient chaque année au Mausolée de Tangun qui se trouve dans la banlieue de Kangdong près de Pyongyang.
Le thème de la célébration de cette année était «Montrer la lumière largement et de manière bénéfique » dans l'espoir d'un monde paisible et beau dans lequel le noble esprit du Hongik Ingan (弘益人間) se propage non seulement en Corée mais dans le monde entier.
La cérémonie de célébration qui se tient au Centre Sejong pour les arts du spectacle devant 1 500 personnes, dont des personnalités nationales clés, des représentants de partis politiques et d'organisations religieuses, le corps diplomatique en Corée, des organisations liées à la Journée nationale de la Fondation, des représentants de tous bords. de la vie et des citoyens.
La cérémonie de célébration se déroule dans l'ordre suivant : rituel national, présentation des origines de la nation fondatrice, projection d'une vidéo thématique, discours de félicitations, représentation de félicitations, chant de la chanson de la Journée de la Fondation nationale et trois acclamations pour l'indépendance nationale.
L'événement commence par la sonnerie de la cloche divine du roi Seongdeok (Emile bell), la plus grande cloche restante de Corée et trésor national n°29, dont on dit qu'elle produit le plus beau son du monde.
La cérémonie nationale est accompagnée par l'orchestre créatif du Centre national Gugak et l'engagement envers le drapeau national sera lu par les pompiers Tae-woo Kang et Ji-min Kim, un couple qui a sauvé un étranger tombé à la mer dans le village de Waemok, province du Chungcheong du Sud, pendant ses vacances.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
3 octobre : l'Allemagne fête son unité retrouvée il y a 32 ans
Faute de pouvoir commémorer la chute du mur — le 9 novembre, une date trop chargée —, l’Allemagne, a fait du 3 octobre sa fête nationale. Cette date est celle du vote en 1990 de la réunification du pays. C’est le seul jour férié civil de niveau fédéral.
Faute de pouvoir commémorer la chute du mur — le 9 novembre, une date trop chargée —, l’Allemagne, a fait du 3 octobre sa fête nationale. Cette date est celle du vote en 1990 de la réunification du pays. C’est le seul jour férié de niveau fédéral, les autres dépendent des landers. La célébration débute par un office religieux œcuménique et se poursuit avec des concerts, notamment porte de Brandebourg à Berlin.
La RDA a cessé d'exister le 3 octobre 1990. Ce n'était pas seulement un renouveau pour l'Allemagne, c'était aussi la fin de la guerre froide. Après 45 ans de séparation, l’unité étatique de l'Allemagne a été restaurée. En même temps, Berlin, redevenait la capitale de l’Allemagne unifiée et était exemptée du statut d’occupation par les Américains, Anglais, Français et Russes qui était le sien depuis 1945.
Depuis 1990, la célébration officielle de la Journée de l'unité allemande (Tag der Deutschen Einheit) a également lieu dans le Lander qui préside le Conseil fédéral, mais pas forcément dans sa capitale. Ainsi, cette année, la Bürgerfest est organisée à Erfurt, en Thuringe, ville qui abritent de nombreux nostalgiques de la RDA. Car si l’Allemagne s’est réunifiée sur la carte de l’Europe et dans ses institutions, elle ne l’est pas encore dans les têtes.
Depuis 1997, ce même jour, les musulmans d’Allemagne proposent aussi l’opération « mosquée ouverte » (Tag der offenen Moschee). Leur souci est de s’affirmer comme partie intégrante de la société allemande.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 3 octobre 2022
3 octobre : l'Irak en quête d'une fête nationale
Le 3 octobre va-t-il s’imposer comme fête nationale de l’Irak ? C’est ce que propose le gouvernement depuis 2008.
Le 3 octobre va-t-il s’imposer comme fête nationale de l’Irak ? C’est ce que propose le gouvernement depuis 2008.
Jadis, l’Irak avait eu le 14 juillet pour fête nationale. Ce jour-là, en 1958, la date n’avait pas été choisie au hasard, la royauté avait été renversée pour laisser place à une république. Ensuite, la fête avait été déplacée au 17 juillet, commémorant la prise du pouvoir par le Baa’th, le parti de Sadam Hussein. Aujourd’hui encore, certains pays arabes continuent de féliciter les autorités irakiennes chaque 17 juillet.
Le renversement de Saddam Hussein, le 19 juillet 2003 aurait pu être une de nouvelle date de célébration nationale, mais elle marque aussi l’invasion du pays par une puissance étrangère. De fait, le 19 juillet n’est célébré qu’au Kurdistan irakien. Depuis 2003, l’Irak n’a plus de fête nationale.
C’est, finalement, le 3 octobre qui a été retenu par le gouvernement de Bagdad. C’est à cette date, en 1932, que l'Irak a obtenu son indépendance du mandat britannique et est devenu simultanément membre de la Société des Nations. Mais cette date ne fait pas l’unanimité, en particulier parmi les Kurdes dont certains représentant bloquent le vote de la loi instaurant la fête nationale. Car pour les partisans Jalal Talabani, un leader de l'UPK qui a défié le régime de Hussein pendant décennies et qui a été président de l'Irak de 2005 à 2014, c’est un jour de deuil. Ce chef charismatique des Kurdes de la province de Sulaimaniyah est mort le 3 octobre 2017.
Chaque années, toutefois, les célébrations de l'indépendance de l'Irak commencent par une cérémonie de levée du drapeau dans les bâtiments présidentiels et parlementaires. Il est suivi par l’exécution de Mawtini, l'hymne national de l'Irak, et de discours diffusés en direct par les dirigeants nationaux. Cela dit, l’Irak est gangrené par la corruption et l’attachement du peuple à ses élites demeure limité. On est à dix jours des législatives et la campagne électorale se déroule, en ce moment, dans un climat de violence.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde