L’Almanach international

Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde

29 octobre : ne pas oublier Mehdi Ben Barka et Robert Boulin

Mehdi Ben Barka, a été enlevé devant la brasserie Lipp, 151 boulevard Saint-Germain, à Paris par des policiers français et conduit dans une villa appartenant à un truand. Il n’est plus réapparu. Le corps n'a jamais été retrouvé. Celui de Robert Boulin, autre disparu du 29 octobre, a été retrouvé, son assassinat maquillé en suicide.

 

En ce jour anniversaire de la disparition de Mehdi Ben Barka, un rassemblement se produit devant la brasserie Lipp, 151 boulevard Saint-Germain, à Paris, lieu de son enlèvement par des policiers français. Il fut conduit dans une villa de Fontenay-le-Vicomte, dans l’Essonne appartenant à un truand. Chaque année, il est d’usage de se retrouver sur le lieu même où il a été vu pour la dernière fois. Il n’est plus réapparu. Le corps n'a jamais été retrouvé (tout comme celui de Jamal Khashoggi disparu au consulat saoudien d’Istanbul en octobre 2018).

Dans le cas de Ben Barka, c’était il y a 59 ans, jour pour jour, le 29 octobre 1965. On sait aujourd’hui que l’opération a été menée avec la complicité des services marocains venus spécialement à Paris. L’affaire n’a pas été totalement élucidée. Le sera-t-elle jamais ? Mehdi Ben Barka était le principal opposant politique au roi Hassan II dont le régime virait nettement à l’autoritarisme. Leader tiers-mondiste et panafricaniste, il pouvait gêner les  intérêts français en Afrique. Sa  famille ne cesse de dénoncer une absence de volonté  des deux pays pour faire éclater la vérité. Le sit-in de ce jour est organisé par l’Institut Mehdi Ben Barka-Mémoire Vivante, avec le soutien de nombreuses associations marocaines et européennes des droits de l’homme. Une nouvelle instruction a été lancée, à l’initiative d’un juge français, en 2005, quarante ans après les faits.  Elle est toujours en cours !

Rhita Bennani, la veuve de Mehdi Ben Barka est décédé à Paris, le 26 juin 2024, à l’âge de 92 ans. Elle et ses enfants demandent depuis des décennies ce qui est arrivé à leur mari et père, et où se trouve sa sépulture. Ils espèrent qu’Emmanuel Macron reconnaisse enfin la responsabilité de la France, comme il l’a fait récemment dans le cas de Maurice Audin. « Le secret-défense ne doit pas servir à couvrir des erreurs ou des dérapages des services dans des cas où il y a eu mort d’homme. Les familles ont le droit de savoir et il faudrait s’interroger sur ce point » explique Bachir Ben Barka qui a lancé hier un nouvel appel au président français et au roi du Maroc.

D’autres familles sont concernées : celle de Robert Boulin, assassiné en 1979, également un 29 octobre. Initialement classée comme un suicide, l'affaire a été rouverte en 2015 pour « enlèvement » et « assassinat » suite aux nombreuses incohérences relevées. Il y a cinq ans, le 29 octobre 2019, 14 journalistes ayant enquêté sur la mort de Robert Boulin ont adressé une lettre ouverte au président Emmanuel Macron, demandant la déclassification des archives des services de renseignement français et américains concernant cette affaire. Ce 29 octobre 2024, Fabienne Boulin Burgeat, la veuve de l’homme politique assassiné, se rend une nouvelle fois au Tribunal de Versailles pour demander à la juge d'instruction en charge du dossier Boulin, "ce qu'elle compte faire" à la lumière des avancées récentes.

On peut aussi citer l’affaire du juge Bernard Borrel, tué à Djibouti en 1995 ; celle des journalistes de RFI, Ghislaine Dupont et Claude Vernon, tués au Mali en 2013 ; celle des victimes du Bugaled Breiz (5 morts), ce chalutier breton qui a coulé subitement en 2004 ; celle des victimes du crash du vol Ajaccio-Nice (95 morts) en 1968 ou encore de celle de l’explosion de la Maison des Têtes (13 morts) à Toulon en 1989. Le classement d’un dossier en secret-défense empêche sa consultation avant cent ans !

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 29 octobre 2024

 
Pour nous aider à faire vivre l’Almanach BiblioMonde, pensez à un petit don de temps en temps, vous pouvez le faire sur Tipeee

photo B. Teissier

Lire la suite
1953, Maroc, 20 août, monarchie, indépendance Bruno Teissier 1953, Maroc, 20 août, monarchie, indépendance Bruno Teissier

20 août : le Maroc célèbre le combat du sultan Mohamed V pour l'indépendance

Ce jour férié au Maroc rappelle la destitution du sultan Mohamed V, le 20 août 1953, et son exil forcé par les autorités françaises. Cette date marqua un tournant dans la lutte pour l’indépendance.

 

Ce jour férié au Maroc rappelle la destitution du sultan Mohamed V, le 20 août 1953, son arrestation par les autorités françaises qui occupaient le Maroc et sa déportation, avec sa famille, vers la Corse puis vers Madagascar. Ce faisant, Paris écartait un sultan qui avait pris le parti des nationalistes prônant l’indépendance du pays, pour le remplacer par un cousin plus docile : Mohamed ben Arafa. Cet événement va provoquer un sursaut nationaliste du peuple marocain et le début du mouvement politique qui conduira à l’indépendance. Rétrospectivement, c’est le début d’un processus irrésistible de décolonisation du Maroc. Les Marocains célèbrent cette journée comme le Jour de la Révolution du Roi et du Peuple (ذكرى ثورة الملك والشعب).

Tout avait commencé quand le Palais, en coordination avec le mouvement nationaliste, avait présenté le 11 janvier 1944 le Manifeste de l’indépendance. Le discours du souverain lors de sa visite à Tanger, le 9 avril 1947, encourageant à la lutte pour l’indépendance, suivi d’importantes manifestations, notamment dans le nord du Maroc, avait convaincu le gouvernement français de neutraliser le monarque alaouite. Le soulèvement du 16 août 1953 dans l’Oriental déclencha la réaction de Paris : quatre jours plus tard, Mohamed V était destitué. On le sait, le coup de force des Français a provoqué l’inverse de ce qui était attendu. L’exil forcé du sultan a véritablement dopé le mouvement anticolonial. La France devra céder à la révolte des Marocains et se résoudre à faire revenir Mohamed V sur son trône. Il ne rentra que le 16 novembre 1955 et l’indépendance ne sera acquise que le 18 novembre 1956 avec la fin du protectorat français. Le sultan prendra alors le titre de roi du Maroc.

Traditionnellement, le roi Mohamed VI, petit-fils de Mohamed V, adresse un discours dans la soirée aux citoyens marocains. Le 20 août est aussi l’une de ces journées où le roi accorde sa grâce à des citoyens condamnés, souvent pour raisons politiques. Une manière de montrer que son régime, fut-il souvent arbitraire comme l’avait été Paris à l’égard du sultan, sait aussi lâcher du lest face à la contestation.

Deux autres dates célèbrent la marche vers l’indépendance du Maroc : le 11 janvier et le 18 novembre.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 20 août 2024

Dans notre catalogue : Géopolitique du Maroc par Kader Abderrahim

 
Le sultan Mohammed V à Tanger, le 9 avril 1947

Le sultan Mohammed V à Tanger, le 9 avril 1947

Lire la suite
1999, Maroc, 30 juillet, monarchie Bruno Teissier 1999, Maroc, 30 juillet, monarchie Bruno Teissier

30 juillet : la fête du trône au Maroc

Ce 25e anniversaire de l'intronisation du roi Mohammed VI est un jour férié. C’est l’une des rares fêtes civiles de l'année, elle est l'occasion pour le roi de s'adresser à son peuple

 

Le roi Mohammed VI fête le 25e anniversaire de son intronisation. Le monarque est loin d'avoir tenu toutes ses promesses et il semble fatigué de régner, à tel point qu’on s’attend à tout moment à ce qu’il cède le trône à son fils, Moulay El Hassan, qui vient de fêter ses 21 ans. Mohammed VI Ben al-Hassan avait été déclaré officiellement roi le 30 juillet 1999.

Ce jour férié, chaque 30 juillet pour la Fête du trône (عيد العرش), est l’une des rares fêtes civiles de l'année, elle est l'occasion pour le roi de s'adresser à son peuple et de prononcer des grâces. Cette année, il a gracié plus de 2000 prisonniers, dont trois figures emblématiques emprisonnées depuis plusieurs années, deux journalistes et un intellectuel. En 2022, il avait prôné une réforme du code de la famille pour instaurer plus d’égalité entre les femmes et les hommes. En 2023, Mohammed VI avait appelé de ses vœux une normalisation des relations avec l’Algérie. Ce qui est diffuse à envisager en 2024, surtout après la publication, ce jour, de la lettre du président Macron offerte indiquant que le plan marocain pour le Sahar occidental «constitue désormais la seule base pour aboutir à une solution politique juste, durable et négociée, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies». Une annonce qui n’a pas manqué de faire réagir l’Algérie…

Ce mardi 30 juillet 2024, le Roi préside une réception officielle à la place de la préfecture de M’diq-Fnideq dans la ville de M’diq.

Demain, 31 juillet, le souverain, sera à la place du Mechouar au Palais royal de Tétouan pour présider la cérémonie de prestation de serment des nouveaux officiers, diplômés des écoles et instituts militaires, paramilitaires et civils. Cette cérémonie solennelle débutera dans l’après-midi et sera suivie d’un déjeuner offert par l’État-Major général des Forces armées royales au Cercle-mess officiers de la Garde royale à Tétouan.

Enfin, en fin demain après-midi, le roi présidera la cérémonie d’allégeance à la place du Mechouar au palais royal de Tétouan, marquant ainsi un moment fort de cette commémoration royale.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 30 juillet 2024

Dans notre catalogue : Géopolitique du Maroc par Kader Abderrahim

 
maroc.jpg
Lire la suite
1979, Maroc, 14 août Bruno Teissier 1979, Maroc, 14 août Bruno Teissier

14 août : la fête marocaine de l’Allégeance de l’Oued Eddahab, province la plus méridionale du Sahara occidental

L’Oued Eddahab correspond à la partie du Sahara occidental que la Maroc a annexé en août 1979, quand la Mauritanie en a abandonné le contrôle sous la pression guerrière du Front Polisario.

 

Avec les années, cette fête a perdu de son importance et de sa ferveur, mais le 14 août est un jour férié au Maroc. On y célèbre l’Allégeance Oued Eddahab (ذكرى استرجاع إقليم وادي الذهب). Si on s’en tient au discours officiel marocain, le 14 aout 1979, 360 représentants de la province sont venus effectuer la bayaa (le serment d’allégeance traditionnel) auprès du roi du Maroc, Hassan II, marquant ainsi l’allégeance de l’Oued Eddahab au royaume chérifien.

Ce territoire correspond à la partie du Sahara occidental qui avait été allouée à la Mauritanie lors des accords de Madrid de 1975. Quant aux deux autres tiers de cette colonie espagnole, ils ont été cédés au Maroc. L’ONU demandait depuis 1963 à l’Espagne de rendre sa liberté à ce territoire saharien qu’elle occupait depuis la fin du XIXe siècle. Dans la débâcle de la fin de la dictature franquiste, ce territoire fut partagé à la hâte entre ses deux voisins situés au nord et au sud. Une partie de la population a accepté cette solution, une autre l’a refusé. Faute de consultation démocratique, on ne connaît pas la proportion de chaque camp. Un mouvement de libération local, le Front Polisario, avait engagé dès 1973, une guerre contre l’Espagne. Au retrait de la puissance coloniale, il poursuivra le combat pour l’indépendance du territoire en s’opposant à la mainmise de la Mauritanie et du Maroc. En 1979, la Mauritanie se retire, épuisée par la guerre, mais le territoire qu'elle abandonne est annexé par le Maroc le 14 août 1979 qui en a fait sa province la plus méridionale, sous le nom de Dakhla-Oued Ed-Dahab.

Cette annexion, contraire au droit international, n’est pas reconnue par les Nations unies, ni par aucun de ses membres, à l’exception notable des États-Unis, depuis le 10 décembre 2020.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 13 août 2023

 
Lire la suite
Maroc, Israël, juifs Bruno Teissier Maroc, Israël, juifs Bruno Teissier

13-14 avril : la Mimouna, une fête marocaine à la conquête du monde juif

La Mimouna est une fête juive d’origine marocaine qui marque la fin de Pessah, la Pâque juive. Cette fête de la convivialité était jadis aussi celle du vivre ensemble avec les voisins musulmans. Depuis quelques années, la Mimouna est devenue une véritable fête nationale israélienne, mais qui s’est centrée sur le monde juif.

 

La Mimouna (מימונה ou ميمونة)  est une fête qui marque la fin de Pessah, la Pâque juive, au Maghreb, principalement au Maroc.

Durant les huit jours de la Pâque juive (Pessah), les juifs se privent de tous produits issus de la fermentation de cinq céréales citées dans la Torah. Ainsi pour fêter le retour des aliments interdits (notamment le pain) les juifs marocains organisaient une fête conviviale où les pâtisseries, notamment la crêpe marocaine appelée mofleta sont à l’honneur. Cette fête qui commence ce soir et qui se terminera demain, au coucher du soleil, est appelée la minouna.

Cette coutume a été instaurée par les juifs expulsés d’Espagne en 1492, arrivant dans un nouveau pays, ils ont eu besoin de se regrouper et de créer des moments de convivialités entre eux mais aussi avec leurs voisins musulmans. La règle voulait que la porte de la maison reste ouverte pendant toute la durée de la fête pour accueillir les voisins et connaissances. La Mimouna marocaine était une véritable fête du vivre ensemble. La tradition voulait que le premier pain soit apporté par les voisins musulmans car eux avaient pu le cuire avant la fin de la fête de Pessah.

Le Maroc est le seul pays musulman à avoir conservé une communauté juive, mais aujourd’hui, celle-ci n’est plus très nombreuse. La grande majorité des juifs a émigré, au cours de ces dernières décennies. Beaucoup d’entre eux se sont installés en Israël où cette tradition est de plus en plus populaire. Aujourd’hui, il n’est pas un bar ou un restaurant qui ne propose un repas festif le jour de la Mimouna à cela s’ajoute les centaines de petites fêtes organisées au parc Sacher de Jérusalem ou dans d’autres espaces de convivialités. C’est sans compter toutes celles qui se déroulent chez les particuliers de toutes origines. Depuis quelques années, la Mimouna est devenue une véritable fête nationale israélienne, preuve qu’après des décennies de mise à l’écart les sépharades ont enfin pleinement trouvé leur place en Israël. Il ne leur restera plus qu’à renouer avec la tradition de laisser leur porte ouverte pour accueillir leurs voisins musulmans. Pour cela, il reste encore du chemin à parcourir dans les têtes, mais cela finira bien par arriver.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 

À l'invitation du maire d'Ashkelon (Israël), Benny Vaknin, l'ambassadeur des États-Unis, Dan Shapiro, a participé aux célébrations de la mimouna organisées par les familles Amar et Portal à Ashkelon.

Lire la suite
1975, Maroc, fête patriotique, 6 novembre Bruno Teissier 1975, Maroc, fête patriotique, 6 novembre Bruno Teissier

6 novembre : la Marche verte des Marocains

En 1975, le roi du Maroc Hassan II dont le trône était chancelant appelait son pays à marcher sur le Sahara occidental alors occupé par l’Espagne ; 350 000 Marocains répondent à l’appel. Cette « récupération de terres historiquement marocaines » sera sa cause sacrée et justifiera de faire taire toute opposition à son régime autoritaire. Chaque année, l’événement fait l’objet de grandes célébrations patriotiques.

 

Cet après-midi, à 16h, le Grand Stade de Tanger accueille un événement spectaculaire. Après Mohammedia l’an dernier, c’est cette année à Tanger de réunir 35 000 enfants autour du thème «Le Maroc dans son Sahara et le Sahara dans son Maroc». Ces enfants choisis de divers établissements scolaires publics et privés, accompagnés par parents et grands-parents, commémorent le 47e anniversaire de la Marche verte (ذكرى المسيرة الخضراء). Ce soir le roi Mohamed VI va s’adresser à la nation. Son discours sera diffusé sur les ondes à partir de 21 heures. Le jour est férié au Maroc.

En 1975, le roi du Maroc Hassan II dont le trône était chancelant appelait son pays à marcher sur le Sahara occidental alors occupé par l’Espagne ; 350 000 Marocains répondent à l’appel. Cette « récupération de terres historiquement marocaines » sera sa cause sacrée et justifiera, pendant des années, de faire taire toute opposition à son régime autoritaire.

47 ans plus tard, le ressort patriotique fonctionne toujours, c’est tout un pays qui se retrouve aujourd’hui derrière son drapeau pour commémorer un événement fédérateur et historique : la Marche verte. Les « anciens » lancent le début des cérémonies en témoignant de ce qu’ils ont vécu et de l’importance de cette marche pacifique et sans arme. De fait, toutes les villes du pays vont voir défiler des foules brandissent d’une main le Coran, de l’autre le drapeau marocain, ni arme ni violence mais des prières et des chants patriotiques.

Le coup de bluff a formidablement réussi : le territoire est aujourd’hui intégré au royaume du Maroc, au moins officieusement, et plus le temps passe plus s’amenuise le risque que cette annexion unilatérale soit remise en question. Mais, quel coût ! Depuis plusieurs décennies l’économie du Maroc entretient à grand frais des forces d’occupation et des transferts massifs d’argents destinés à acheter la paix sociale sur le territoire. Quel coût politique aussi ! Puisque que cet argument patriotique a permis à la monarchie d’établir un régime autoritaire qui n’a connu que de récents aménagements à la faveur du printemps arabe.

Lire : Géopolitique du Maroc de Kader Abderrahim

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 5 novembre 2022

 
Pour nous aider à faire vivre l’Almanach BiblioMonde, pensez à un petit don de temps en temps, vous pouvez le faire sur Tipeee
Lire la suite
1963, Maroc, monarchie Bruno Teissier 1963, Maroc, monarchie Bruno Teissier

21 août : fête de la jeunesse au Maroc

Mohammed VI, roi du Maroc fête son 59e anniversaire. Il est monté sur le trône le 30 juillet 1999. La journée est fériée et prétexte à une fête de la jeunesse. M6, un symbole pour la jeunesse marocaine ?

 

Mohammed VI, roi du Maroc fête son 59e anniversaire. Il est monté sur le trône le 30 juillet 1999. Ce 21 août est férié et prétexte à une Fête de la jeunesse (عيد الشباب). M6, un symbole pour la jeunesse marocaine ?

L'image du roi jeune et dynamique des années 2000 appartient aujourd'hui à un passé lointain !

Le Maroc est totalement tributaire de son roi pour fonctionner. Quand il est absent, comme c’est fréquemment le cas ces derniers temps, pour raison de santé, le pays avance au ralenti, voire peut être paralysé. Une situation qui laisse transparaitre la grande faiblesse des institutions marocaines. En ce jour de fête de la jeunesse, les regards de beaucoup se tournent vers le jeune prince, Moulay El Hassan, âgé de 19 ans, dont on attend avec impatience la majorité pour que le roi actuel lui cède le trône.

Dans notre catalogue : Géopolitique du Maroc par Kader Abderrahim

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
Le roi Mohamed VI et son fils aîné, le prince héritier Moulay el Hassan

Le roi Mohamed VI et son fils aîné, le prince héritier Moulay el Hassan

Lire la suite
1944, Maroc, 11 janvier, indépendance Bruno Teissier 1944, Maroc, 11 janvier, indépendance Bruno Teissier

11 janvier : au Maroc, on commémore le Manifeste de l'indépendance

Le Maroc se souvient de sa première déclaration d’indépendance prononcée le 11 janvier 1944, soit douze ans avant qu’elle ne soit effective.

 

Chaque année, le Maroc se souvient de sa première déclaration d’indépendance prononcée le 11 janvier 1944, soit douze ans avant qu’elle ne soit effective. Ce Jour du Manifeste de l’indépendance ( ذكرى تقديم وثيقة الاستقلال ) est férié et chômé, au moins pour les fonctionnaires.

En janvier 1944, le Maroc vit depuis trois décennies sous la tutelle de la France (et de l’Espagne, au Nord), l’Europe est encore en guerre, mais ce manifeste s’inscrit dans un processus qui a débuté dans les années 1930. En novembre 1942, l’Armée américaine a débarqué au Maroc, renversant les autorités françaises restées fidèles au gouvernement de Vichy ce qui renforce le sultan du Maroc qui, lui, n’a pas participé à la politique collaborationniste, il a au contraire protégé les juifs du Maroc. En juin 1943, en marge d’une conférence internationale organisée à Anfa (un quartier de Casablanca), le président américain Roosevelt promet au sultan du Maroc de soutenir l’indépendance de son pays. La même année, la mouvance nationaliste marocaine s’organise et fonde un parti politique, l’Istiqlal (« Parti de l'indépendance »). Ce sont 67 de ses membres les plus éminents (dont une femme) qui rédigent ce manifeste demandant la pleine indépendance du Maroc. Et, c’est l’anniversaire de la présentation de ce manifeste, remis aux autorités coloniales et aux représentations de trois puissances, les États-Unis, la Grande-Bretagne et l’Union soviétique, qui est célébré chaque 11 janvier au Maroc.

L’indépendance ne sera, péniblement, obtenue que le 2 mars  1956, une date qui ne fait pas l’objet d’un jour férié. En revanche, une autre fête nationale commémore la marche vers l’indépendance : le 18 novembre.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

Lire la Géopolitique du Maroc par Kader Abderrahim

 
Lire la suite
1955, Maroc, 18 novembre, indépendance Bruno Teissier 1955, Maroc, 18 novembre, indépendance Bruno Teissier

18 novembre : le Maroc fête son indépendance

En fait, la date de cette fête nationale, dite de l’indépendance, correspond au retour triomphal du sultan Sidi Mohamed ben Youssef, le 16 novembre 1955 et à sa proclamation de l’indépendance, deux jour plus tard.

 

En dépit de son appellation de Fête de l’indépendance (عيد الاستقلال), ce jour férié marocain n’est pas l’anniversaire de l’indépendance. La date de cette fête nationale correspond au retour triomphal du sultan Sidi Mohamed ben Youssef, le 16 novembre 1955. Deux jours plus tard, celui-ci proclamait de l’indépendance du royaume du Maroc.

Les Français l’avaient déposé en 1953 et exilé à Madagascar. Finalement, face au mécontentement de la population, Paris l’avait autorisé à revenir et rétabli dans ses droits. L’indépendance du Maroc ne sera cependant accepté par la France et internationalement reconnue qu’en 1956, le 2 mars. L’année suivante, le sultan prendra le titre de roi sous le nom de Mohamed V.

Deux autres dates célèbrent la marche vers l’indépendance du Maroc : le 11 janvier et le 20 août.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 18 novembre 2020

Dans notre catalogue : Géopolitique du Maroc par Kader Abderrahim

 
Pour nous aider à faire vivre l’Almanach BiblioMonde, pensez à un petit don de temps en temps, vous pouvez le faire sur Tipeee
Lire la suite
2011, Maroc, Démocratie, 20 février Bruno Teissier 2011, Maroc, Démocratie, 20 février Bruno Teissier

20 février : au Maroc, lointain souvenir du Printemps arabe

Au Maroc, le Mouvement du 20-Février (M-20F) organise des manifestations dans plusieurs villes en souvenir d’un Printemps arabe marocain, en 2011, qui a laissé largement insatisfait nombre de Marocains qui avaient mis beaucoup d’espoir dans ce mouvement.

 

Au Maroc, le Mouvement du 20-Février (M-20F) organise des manifestations dans plusieurs villes en souvenir d’un Printemps arabe marocain, en 2011, qui a laissé largement insatisfait nombre de Marocains lesquels avaient mis beaucoup d’espoir dans ce mouvement. Apparus dans la foulée des événements de Tunisie, les indignés marocains n’ont pas eu le même poids politique que dans ce pays, mais ils ont tout de même poussé le roi à faire quelques réformes à la hâte, comme la promulgation d’une nouvelle constitution en juillet 2011. Ce toilettage politique n’a été qu’un moyen d’étouffer le mouvement. Pour beaucoup de manifestants de 2011, la révolution reste à venir. Le mouvement du Hirak en 2017, écrasé violemment, n’étant, à leurs yeux, qu’une répétition locale. Les manifestations qui secouent l’Algérie depuis un an sont un encouragement pour les Marocains.

Le mouvement du 20-Février est toujours présent dans l’esprits des Marocains. Chaque année, des syndicats et des mouvements politiques le commémorent en organisant des manifestations à Rabat et à Casablanca. Rien n’a changé depuis 2011 : la répartition très inégalitaires des richesses, comme l’absence de démocratie véritable. Les hirak du Rif, de Jerada, de Zagora n’ont pourtant pas entrainé de nouvelles révoltes généralisées par manque d’impulsion à l‘échelle du pays. Le Maroc n’a pas connu le retour à une dictature violente comme en Égypte ni l’anarchie de la Libye ou la guerre de Syrie, mais la stabilité du Maroc, basée sur l’immobilisme du système, n’est pas forcément un gage de stabilité pour l’avenir.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

Dans notre catalogue : Géopolitique du Maroc par Kader Abderrahim

 
M20F.png
Lire la suite