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1903, Indonésie, Musique, 9 mars Bruno Teissier 1903, Indonésie, Musique, 9 mars Bruno Teissier

9 mars : en Indonésie, une fête de la musique très patriotique

La Journée nationale de la musique a été créée en 2013 pour célébrer l'anniversaire de WR Supratman, un journaliste et auteur-compositeur indonésien surtout connu pour avoir composé l'hymne national de l'Indonésie. C’est aujourd’hui une fête dédiée à la musique dans tout le pays mais encadrée par les autorités.

 

La Journée nationale de la musique (Hari Musik Nasional ) a été créée en 2013 pour célébrer l'anniversaire de WR Supratman, un journaliste et auteur-compositeur indonésien surtout connu pour avoir composé l'hymne national de l'Indonésie.

Wage Rudolf Soepratman, connu sous le nom de WR Supratman, avait fondé avec son frère, un groupe de jazz appelé Black And White qui chantait des textes participant à la lutte anti coloniale. Il a répondu à un concours qui mettait au défi les compositeurs indonésiens de créer un futur hymne national. Initialement intitulée Indonésie, cette chanson a été composée en 1924, mais il ne l'a interprétée pour la première fois que lors du deuxième Congrès de la jeunesse en 1928. La chanson a été rapidement adoptée par le Parti national indonésien de Sukarno et a été rebaptisée Indonésie Raya ("Grande Indonésie") en 1929. WR Supratam n'aura pas su que sa chanson était devenue l'hymne national d'une Indonésie indépendante : il est mort de maladie en 1938, à l'âge de 35 ans, et l'Indonésie n'a proclamé son indépendance que le 17 août 1945. Supratam a reçu le titre à titre posthume du héros national de l'Indonésie en 1971.

L'idée de désigner l'anniversaire de Supratam comme Journée nationale de la musique a été proposée pour la première fois par l'Association indonésienne des chanteurs, auteurs-compositeurs et musiciens ( Penyanyi Pencipta Lagu dan Pemusik Republik Indonesia , PAPPRI) en 2003, mais il a fallu une décennie pour que la fête soit officiellement instaurée. À l’époque on pensait que Wage Rudolf Soepratman était né le 9 mars 1903 à Purworejo. On sait aujourd’hui que c’était le 19 mars mais la date de la Journée nationale de la musique n’a pas été modifiée.

L’idée de cette fête est de promouvoir la musique nationale et d’inviter la jeunesse à s’y intéresser un peu plus plutôt que de se tourner systématiquement vers ce qui vient de l’étranger. Chaque 9 mars, des prix sont décernés à des musiciens indonésiens, en activité mais aussi en hommage à des artistes décédés. Cette année, pour les 10 ans de la fête de la musique, le Conseil central de direction du Comité des arts et de la culture de l'archipel (DPP KSBN) organise un événement international à Kota Tua, Jakarta.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 

Un portrait de WR Supratman figurant sur le billet de 50 000 rupiah et un extrait de la partition de l’hymne national indonésien.

Les enfants des écoles sont mobilisés pour l’occasion.

Le groupe Khan, profite de cette 10e fête de la musique pour présenter son nouvel opus, un single intitulé Lestari Musik Indonésie

La musique traditionnelle est mise à l’honneur.

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1903, 1944, Macédoine du Nord, 2 août Bruno Teissier 1903, 1944, Macédoine du Nord, 2 août Bruno Teissier

2 août : la Macédoine du Nord célèbre ses origines et son indépendance

LLa Macédoine du Nord chante et danse une partie de la semaine. On fête la Saint Élie (Iliden), mais c'est surtout l’anniversaire de l’insurrection de 1903 qui a abouti à la création d’un État macédonien, lequel n'est indépendant que depuis 30 ans.

 

La Macédoine du Nord chante et danse une partie de la semaine, mais aujourd'hui, c’est le jour de sortir son costume folklorique ou sa tenue guerrière de l’époque de la lutte contre les Turcs. Ici, on fête la Saint Élie (Iliden), mais c'est surtout l’anniversaire de l’insurrection de 1903 qui a abouti à la création d’un État macédonien que l’on célèbre. Le premier de puis Alexandre le Grand diront les plus nationalistes, au grand dam de leurs voisins grecs.

Cette première Macédoine n’a durée que 10 jours, elle fut réprimée dans le sang, sans que le reste de l’Europe ne s’en émeuve et n’était limité qu’à la seule ville de Krusevo, dans le centre du pays. Si le souvenir reste vif, c’est que cette « République de Krusevo », était peuplée de Slaves, de Grecs, de Valaques… et qu’elle fut appuyée par les Turcs des villages environnant. Inspirée de la Commune de Paris, elle se voulait socialiste, mais surtout résolument pluri-ethnique, une option qui n’était guère de saison dans une Europe où partout fleurissaient les nationalismes.

Quatre décennie plus tard, en 1944, c'est encore le 2 août que les partisans luttant contre l'occupant allemand, ont proclamé une République de Macédoine qui deviendra une composante de la Yougoslavie de Tito et en 1992, un pays indépendant. Le 2 août est ainsi la Fête de la république (Ден на Републиката). Raison de plus pour avoir fait de ce jour la fête nationale de la Macédoine du Nord.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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États-Unis, 1903, 13 janvier, fête communautaire Bruno Teissier États-Unis, 1903, 13 janvier, fête communautaire Bruno Teissier

13 janvier : la journée des Coréens-Américains

Le Korean American Day est dédié aux Coréens vivant aux États-Unis et à leurs contributions à tous les aspects de la société américaine.

 

Le Korean American Day est dédié aux Coréens de nationalité américaine et à leurs contributions à tous les aspects de la société américaine. 

La communauté américaine d'origine coréenne est le cinquième plus grand sous-groupe états-unien d'origine asiatique après les Sino-américains, les Filippo-américains, les Indo-américains et les Vietnamiens-Américains. Il y aurait un peu moins de 2 millions de Coréens vivant aux États-Unis, ce qui représente environ 0,6% de la population du pays.

Le Korean American Day a été instauré par le président George W. Bush en 2003 pour célébrer le « centenaire » de l'arrivée des premiers immigrants coréens aux États-Unis. La date est assez fantaisiste mais la journée a été officialisée en 2005, par le Sénat et la Chambre des représentants. Elle est célébrée chaque année par les autorités et des associations communautaires.

Une centaine d’immigrants coréens s'installent à Hawaï le 13 janvier 1903. Ils seront de plus en plus nombreux dans les mois qui suivent. C’est cet anniversaire qui a servi de prétexte à célébrer cette communauté qui, longtemps, n’a pas été la bienvenue. C’est en effet, la loi McCarran et Walter, adoptée le 27 juin 1952, qui a aboli l'interdiction de l'immigration asiatique et rendu les immigrants asiatiques éligibles à la citoyenneté américaine, un droit qu’ils avaient perdu au début du XXe siècle. Une date symbolique qui pourrait être, elle aussi, commémorée.

Cela dit, il y avait des Coréens aux États-Unis bien bien avant 1903 : le 19 juin 1888, Philip Jaisohn (Seo Jae Pil, 서재필) recevait son certificat de citoyenneté américaine, devenant ainsi le premier Coréen à être naturalisé américain. Voilà une autre date, un peu plus pertinente, qui aurait pu être choisie.

La Southern California Korean College Students Association (SCKCSA) célèbre l'occasion en organisant le séminaire annuel de la Journée coréenne-américaine qui propose des ateliers axés sur la culture et le patrimoine coréens, les médias, le divertissement et la construction de carrière. La SCKCSA a été fondée en 1970 pour servir de pont entre la communauté coréenne et le corps étudiant. L'Association aide les étudiants collégiaux à s'impliquer dans des organismes communautaires et à explorer la culture et le patrimoine à travers divers projets sociaux et académiques.

Un site qui cultive l’héritage coréen aux États-Unis : www.koreanamericanheritage.com/

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 

Philip Jaisohn (1864-1951), le premier citoyen américain d’origine coréenne

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1903, Panama, 3 novembre, indépendance Bruno Teissier 1903, Panama, 3 novembre, indépendance Bruno Teissier

3 novembre : le Panama fête sa séparation de la Colombie

 

Comme chaque 3 novembre, un défilé militaire descend le Casco Viejo pour célébrer le jour de l'indépendance du Panama. Également appelé Jour de la séparation (Dia de separacion), car il commémore la sécession du Panama par rapport à la Colombie en 1903. Soucieux de voir s’achever au plus vite le fameux canal, les États-Unis ont mis tout leur poids politique et militaire pour provoquer la rupture entre Bogota et sa province de Panama. Les Nord-Américains vont ainsi pouvoir superviser la construction du canal dont ils conserveront le contrôle économique et militaire jusqu’en… 1989.

Dans les rues, enfants et adultes s'habillent en costumes traditionnels, portant un pollera et un montuno, et dansant El Tamborito ou El Atravesao, des danses traditionnelles. La tradition est principalement cultivée par les écoles qui, toute l’année, se préparent le défilé. Les parents dépensent beaucoup d'argent en instruments et uniformes quand leurs enfants font partie d'une fanfare.

Cette célébration se déroule pendant une période de vacances au Panama. Hier, c’était le Día de los Difuntos (Jour des morts), demain, on va fêter le drapeau et le 5 novembre, c’est la ville de Colón qui sera en fête. Soit une série de jours fériés qui permettent aux Panaméens de passer une semaine à la plage ou de visiter la famille dans le village d’origine.

Le 3 novembre marque le début d’un mois patriotique au Panama.  Le 10 novembre est le jour où les Panaméens se souviennent du soulèvement à Villa Los Santos contre les Espagnols et enfin, le 28 novembre, on célèbre la fête nationale, une fête de l'indépendance, cette fois vis-à-vis de l'Espagne, en 1821. 

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 2 novembre 2021

 
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1903, Panama, 5 novembre, indépendance Bruno Teissier 1903, Panama, 5 novembre, indépendance Bruno Teissier

5 novembre : le jour où le Panama a vraiment quitté la Colombie

Colon célèbre son indépendance deux jours après la capitale, Panama, une cérémonie teintée d’amertume dans une ville laissée complètement à l’abandon par le système économique.

 

Colon célèbre son indépendance deux jours après la capitale, Panama, une cérémonie teintée d’amertume dans une ville laissée complètement à l’abandon par le système économique.

Le 5 novembre (Día de la ciudad de Colón) commémore l’épisode final de la rupture avec la Colombie. Jusqu’en 1903, le Panama n’était qu’une lointaine province de ce pays. Pour tenter de récupérer ce territoire qui venait de proclamer sa sécession, le 3 novembre, Bogota envoie trois navires chargés de 500 hommes armés. À l’aube du 5 novembre 1903, ils entrent dans le port de Colon. Le canal n’existe pas encore, l’objectif est de les faire transporter par le train jusqu’à la capitale afin de mater la rébellion. Les autorités locales tergiversent et négocient durant plusieurs heures. Finalement, en fin de journée, 8000 dollars versés au colonel qui les encadre, les persuaderont de plier bagage. À 19h30, les autorités locales sont en mesure d’envoyer un télégramme annonçant que l’indépendance du pays n’est plus menacée. C’est cela que l’on commémore chaque 5 novembre.

La cérémonie, perturbée cette année par les mesures sanitaires, est l’occasion pour différentes associations de présenter une liste de revendications au président de la République rarement présent dans cette ville affligée par la misère et la violence. Lui-même aura pris les devants dans son discours prononcé ce matin, il n’aura pas manqué de présenter un projet de rénovation urbaine et de formuler la promesse de réformer la zone franche. Cette ville de 200 000 habitants est située au débouché du canal de Panama du côté de l’Atlantique. La ville, elle-même, est née du projet de canal. C’est la plus récente des villes du pays, elle n’a été fondée qu’en 1852, comme base du chemin fer interocéanique. Pour les besoins du chantier du port, du rail, puis du canal, les États-uniens ont fait venir de la main-d’œuvre en provenance des Caraïbes, de la Jamaïque en particulier, si bien que cette ville est à dominante noire, anglophone, en partie protestante, et aujourd’hui nettement plus pauvre que le reste du pays. Le contraste est net avec la capitale, située 80 km plus au sud, où les buildings poussent comme des champignons, faisant contrepoint aux bidonvilles que l’on s’efforce peu à peu de masquer. La récupération de la zone du canal en 1999 que les États-Unis occupaient depuis 1903, a dopé l’économie panaméenne, la capitale a pris des allures de Miami ou de Dubaï. Mais le départ des Américains et la privatisation des ports ont entraîné une chute des revenus d’une partie de la population, en particulier celle de la ville de Colon. La vaste zone franche (la plus grande du continent) créée à Colon n’a pas profité aux habitants, bien au contraire. En proie à la guerre des gangs, Colon est aujourd’hui l’une des villes les plus violentes d’Amérique ; la grande oubliée, ou le revers de la médaille, du « miracle » économique panaméen.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 5 novembre 2020

 
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