L’Almanach international
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12 octobre : la fête nationale de la Guinée équatoriale
Le dictateur Teodoro Obiang Nguema, actuellement le plus ancien président en exercice au monde, préside aux festivités du 56e anniversaire de l'indépendance, qui est aussi la fête nationale d'un pays qui n'a jamais connu la démocratie.
L’ancienne Guinée espagnole célèbre l’anniversaire de son indépendance (Día de la Independencia Nacional) obtenue en 1968. Le 12 octobre, une date ambiguë dans l’Espagne de Franco. Qui célèbre ce jour-là, la Journée du patrimoine hispanique et fête de la Vierge du Pilar. À chaque anniversaire, le président Teodoro Obiang ne manque pas de rendre hommage aux luttes anticolonialistes qu’a connues le pays et de fustiger “Le manque de libertés et l’autocratie de la période coloniale n’est pas l’état de libertés démocratiques et de respect des droits de l’homme que l’on connaît aujourd’hui en Guinée équatoriale. » comme il l’a fait en 2023. Une affirmation pour le moins cavalière dans un pays où toute forme d’opposition est systématiquement étouffée par des enlèvements, des assassinats des disparitions forcées jusqu’à l’étranger. avril 2024, Juan Carlos Ondo Angue, ancien président de la Cour suprême de Guinée équatoriale, en exil en France, a déposé une plainte pour tentative d’enlèvement et séquestration, menace de mort et chantage. Quant à l’Espagne , elle poursuit le fils du dictateur pour l’enlèvement et la torture de quatre opposants, dont deux citoyens espagnols.
La Guinée, constituée de l’île de Fernando Poo (aujourd’hui Bioko) et du territoire de Río Muni (Mbini), était une colonie espagnole depuis plus d’un siècle. À partir de 1963, sous la pression internationale, elle a obtenu un statut d’autonomie avec un gouvernement démocratique. En 1965, l'ONU a demandé à l'Espagne de fixer une date pour l'indépendance de cette région africaine. Le 24 juillet 1968, les Cortès espagnoles ont approuvé la loi autorisant le gouvernement à accorder l'indépendance à la Guinée équatoriale. Le 11 août a eu lieu un référendum au cours duquel la population guinéenne a voté oui à 63% en faveur de l’indépendance. Francisco Macías Nguema, un grand propriétaire terrien, est élu président de la république, il instaure très vite une violente dictature. Il sera renversé le 3 août 1979, par Teodoro Obiang Nguema, actuellement le plus ancien président en exercice au monde, qui en 45 ans de règne a imposé un régime tout aussi implacable et corrompu à la petite république équatoriale.
La fête nationale est l'événement majeur de l'année en Guinée équatoriale. Il s'agit d'une manifestation tournante organisée chaque année dans une ville différente. Tout le pays est mis à contribution pour organiser l'événement.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 12 octobre 2024
16 mars : mémoire d'un Oradour-sur-Glane au Vietnam
Le 16 mars 1968, 120 GI de la brigade d’infanterie légère anéantissent le village de My Lai, un remake américain d'Oradour-sur-Glane. Ce massacre est une page particulièrement sombre de la guerre du Vietnam et de l’Histoire des États-Unis.
Le 16 mars 1968, 120 GI de la brigade d’infanterie légère anéantissent le village de My Lai, un remake américain d'Oradour-sur-Glane.
La tuerie le 16 mars 1968 dans le hameau sud-vietnamien de My Lai a suscité une réprobation internationale. Le massacre, qui ne devait être connu que plus tard en novembre 1969, a commencé lorsque les hommes de la compagnie Charlie commandés par le lieutenant Calley ont ouvert le feu sur des civils au cours d'une mission dans le village de My Lai et les villages voisins. Les victimes étaient essentiellement des vieillards, des femmes et des enfants. Le lieutenant Calley dira qu'il avait reçu l'ordre de nettoyer le village, censé être un repère de la guérilla communiste Vietcong mais en réalité rempli de femmes, enfants et personnes âgées désarmées. Le bilan exact du massacre est toujours controversé mais les estimations américaines font état de 347 à 504 personnes tuées. Le lieutenant Calley, seul Américain à avoir été jugé coupable de ce massacre, a été condamné à la perpétuité par une cour martiale mais a été libéré au bout de trois ans, en 1974, sur intervention du président américain Richard Nixon.
S’il a marqué l’opinion mondiale, le massacre de Mỹ Lai (Thảm sát Mỹ Lai) est loin d’être le seul. Dans la même région, pendant sept mois de l’année 1967, les troupes américaines ont commis de nombreuses atrocités.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
31 janvier : Nauru, État sans avenir, un exemple à méditer
C’est un pays ruiné, à tous les sens du terme, qui fête l’anniversaire de son indépendance obtenue en 1968 avec le départ des Australiens. Ce micro-État du Pacifique a eu pourtant sa courte heure de gloire…
C’est un pays ruiné, à tous les sens du terme, qui fête l’anniversaire de son indépendance obtenue en 1968 avec le départ des Australiens. Ce micro-État du Pacifique a eu pourtant sa courte heure de gloire, il fut dans les années 1970, le deuxième État le plus riche du monde par habitant. Sa richesse : l’île unique est un bloc de phosphate, exploité à outrance jusqu’à l’épuisement, au point d’avoir ravagé toutes les terres cultivables. Le centre de l’île n’est plus qu’un désert, aujourd’hui abandonné par les compagnies minières. L’argent a filé, il n’en reste rien, les jeunes n’ont d’autres choix que de s’expatrier en Australie. Il se pourrait qu’un jour la totalité des 9000 habitants de l’île doivent partir faute de pouvoir continuer à vivre sur une île ravagée par le surdéveloppement. Certains voient dans cette triste fin, une parabole adressée à notre planète.
Le projet actuel est de relancer l’exploitation minière, cette fois en s’attaquant aux grands fonds marins. Les premières missions d’exploration ont débuté fin 2022 en dépit des risques environnementaux évidents, surtout quand on sait ce que les Nauruans ont fait de leur île.
Autre sujet de vives controverses : Nauru sert aujourd’hui de prison au service des autorités australiennes en quête de lieux pour parquer, dans des conditions déplorables, les demandeurs d’asile qui ont tenté de chercher un refuge en Australie. Près de 1500 personnes ont été forcées de s'installer sur cette île. Des hommes, des femmes et des enfants qui doivent cohabiter avec les habitants de la minuscule nation, certains y sont depuis plus de 5 ans dans des conditions concentrationnaires. Depuis plusieurs années, Nauru est l'un des piliers de la politique migratoire australienne, en échange de quelque 300 millions d'euros versée au gouvernement de l'île-nation.
On pense que les premiers habitants sont arrivés il y a quelque 2000 à 3000 ans, lors d'une vague de migration vers le Pacifique. L’originalité de la langue nauruane suggère que les Nauruans ont longtemps été isolés des îles voisines. Pendant des millénaires, ils ont développé un système culturel et social reposant sur 12 tribus. Le 8 novembre 1798, le baleinier britannique Hunter, sous le commandement de John Fearn, est le premier navire européen à s'approcher de l'île. Des canots ont ramé à la rencontre du navire mais Fearn et son équipage sont restés à bord, tandis que les Nauruans sont restés dans leurs bateaux. Les indigènes ne semblaient pas être hostiles et l’aspect idyllique de la terre a conduit Fearn à désigner l’endroit comme Pleasant Island. À partir de 1830, d’autres Européens ont commencé à visiter l’île, apportant des idées et des coutumes européennes, des armes à feu, de l'alcool, de la nourriture et des maladies. Le commerce a augmenté le nombre d'armes à feu sur l'île, entraînant une guerre civile de 10 ans entre les tribus rivales à partir de 1878. Pendant ce temps, les commerçants allemands se sont installés sur l'île et, pour protéger leurs intérêts, l'Allemagne a annexé Nauru en 1888. L'exportation la plus lucrative a d’abord été celle du coprah (chair de noix de coco séchée) mais la découverte en 1900 de gisements de phosphate, principalement utilisés comme engrais, a fait de l'île une possession particulièrement précieuse. Lorsque la Première Guerre mondiale a éclaté en 1914, l'Australie s'est emparée de Nauru. Très convoitée, l’île a subi des bombardements allemands pendant la Seconde Guerre mondiale puis une brève occupation japonaise. En 1945, c’est le rétablissement de la tutelle conjointe australo-néo-zélandaise, En 1966, l'autonomie gouvernementale a été accordée à Nauru et les négociations ont commencé pour l'indépendance totale, laquelle est entrée en vigueur le 31 janvier 1968. C’était alors la plus petite république du monde.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
12 mars : la fête nationale de Maurice, les 30 ans de sa république
Cette fête marque deux événements clés de l’histoire récente du pays qui ont eu lieu un 12 mars : l’indépendance de la Grande-Bretagne en 1968 et l’accession à la république en 1992. Il y a donc 30 ans aujourd’hui.
L’île Maurice célèbre sa fête nationale, ce 12 mars, dans des conditions particulières en raison du covid. Comme en 2020 et 2021, l’essentiel des festivités a été annulé. Cette année encore, on se limitera à une levée du drapeau pour marquer le 54e anniversaire de l’indépendance et le 30e anniversaire de la République, ce samedi 12 mars 2021 à la State House, Le Réduit. Pas de défilé sur le Champ-de-Mars ni de feu d’artifice en soirée.
Après plus d’un siècle de domination hollandaise (1598-1710), puis un siècle de présence française (1710-1810) et un siècle et demi d’occupation britannique, l'île Maurice a acquis son indépendance le 12 mars 1968. Ce fut l’aboutissement d'un long processus évoqué dès 1959 et engagé en 1965, par la conférence constitutionnelle de Lancaster House qui prévoyait le désengagement progressif des Britanniques de l'île.
Le départ des Anglais a toutefois laissé un goût amer. Déjà, ils avaient séparé les Seychelles pour en faire une colonie spécifique qui est devenue indépendante de son côté. Mais, trois avant l’indépendance de Maurice, ils ont aussi soustrait l’archipel des Chagos pour louer une des îles, Diego-Garcia, aux États-Unis pour en faire une base militaire. Ceci après en avoir chassé la totalité de sa population.
Le 12 mars célèbre l’indépendance, en 1968, suite au scrutin du 7 août 1967. Ce jour-là, à Port-Louis, la capitale, le drapeau quadricolore (rouge, bleu, jaune et vert) était hissé pour la première fois, au Champ de Mars, en remplacement de l'Union Jack. Ce geste est répété tous les ans à la même date. Les 11 et 12 mars sont des jours fériés à Maurice. L’ONU a reconnu et admis l’île Maurice dans ses rangs, un mois plus tard. Cette date rappelle aussi la transformation du régime en une république, le 12 mars 1992, en remplacement de la monarchie constitutionnelle, la reine Elizabeth II était le chef d’État. Le pays est toujours membre du Commonwealth et a rejoint la Francophonie en 1993. Le 12 mars à Maurice est aussi l’occasion d’honorer le père de l’indépendance, Sir Seewoosagur Ramgoolam.
Ce samedi 12 mars 2022, on déplore le décès de Karl Offmann qui fut président de la république de Maurice entre le 25 février 2002 et le 1ᵉʳ octobre 2003. Ses funérailles auront lieu demain, dimanche 13 mars.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 11 mars 2022