L’Almanach international
Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde
14 octobre : la Géorgie célèbre sa plus ancienne église
C’est la Journée de la cathédrale de Svétitskhovéli.Cette église, située dans la localité de Mtskheta, proche de Tbilissi, passe pour être la plus ancienne de Géorgie. Partout dans le pays la journée est très festive, elle a permis cette année un week-end de trois jours : le 14 octobre est un jour férié et chômé.
C’est la Journée de la cathédrale de Svétitskhovéli (Svetistskhovloba, სვეტიცხოვლობა). Cette église, située dans la localité de Mtskheta, proche de Tbilissi, passe pour être la plus ancienne de Géorgie. Il ne s’agit pas de l’édifice actuel construit au XIIIe siècle et maintes fois remanié, ni du précédent, mais du tout premier, en bois, édifié sur le site au VIe siècle. Selon la légende, l’église aurait été édifiée sur le lieu même où fut enterrée, 330 ans plus tôt, la tunique du Christ qu’aurait rapporté en Géorgie, un témoin de la crucifixion. Ce n’est pas sûr car il ne reste rien de cette relique, même si les Russes pensent en posséder un morceau. D’ailleurs, la concurrence et rude : une trentaine d’églises dans le monde, dont en France, affirme posséder la véritable tunique du Christ.
Édifiée sur le site d’un cèdre, Svétitskhovéli a été la principale église géorgienne pendant un millénaire avant d'être remplacée par la cathédrale de la Sainte-Trinité de Tbilissi. Tous les ans, à partir de 10h, une célébration solennelle, avec la participation du patriarche de Géorgie, a lieu dans cette cathédrale. Après la célébration, un rite de baptême de masse est organisé au confluent du Koura (Mtkvari) et d’Aragvi. Partout dans le pays la journée est très festive, elle a permis cette année un grand week-end de trois jours. En effet, le 14 octobre est un jour férié et chômé.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 14 octobre 2024
12 mai : la Géorgie fête la Saint-André
La journée est connue comme Le jour de l'arrivée du Saint Apôtre André le Premier Appelé en Géorgie. Il commémore l'arrivée de saint André en Géorgie, marquant le début de la christianisation du Caucase.
Cette année, la Saint-André tombe un dimanche mais c’est un jour férié officiel, chômé s’il tombe en semaine. La journée est connue comme Le jour de l'arrivée du saint apôtre André le Premier appelé en Géorgie (წმინდა მოციქულის ანდრია პირველწოდებულის საქართველოში შემოსვლის დღე). Il commémore l'arrivée de saint André en Géorgie, marquant le début de la christianisation du Caucase.
André est originaire de Bethsaïde, en Galilée, sur les bords du lac de Tibériade. Lui et son frère Simon, pêcheur de profession. C’est lui qui présente Simon à Jésus qui le nommera Pierre et en fera un de ses principaux disciples, André est néanmoins considéré, notamment par les Géorgiens, comme le premier apôtre du Christ. Alors que selon la tradition Simon-Pierre aurait terminé sa vie à Rome, ville de son martyre, symbole l’Église d’Occident, André serait parti prêcher l’Évangile lors d’un long voyage autour de la mer Noire, avant de mourir martyrisé à Patras, en Grèce.
Il aurait débarqué en Géorgie, dans la région de l’Adjarie actuelle. La tradition ecclésiale de Géorgie considère saint André comme le premier prédicateur du christianisme en Géorgie et comme le fondateur de l'Église orthodoxe géorgienne. En 2008, une grande statue représentant saint André a été installée devant une cascade près du village de Sarpi, en Adjanie, où André serait venu. Les jeunes mariés ont pris l’habitude de venir se faire photographier devant.
Jadis, il était fêté le 13 novembre par les Églises d’Orient (et il l’est encore dans maints endroits), avant que sa fête soit déplacée au 12 mai. L’Occident, de son côté, le fête le 30 novembre.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 12 mai 2024
9 avril : la Journée de l’unité nationale en Géorgie
Ce 9 avril est le 35e anniversaire de la répression sanglante d’une manifestation anti-soviétique dans les rues de Tbilissi. Depuis 1992, cette date est un jour férié dénommé Journée de l'Unité nationale, ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui tant le pays est divisé entre pro-européens et pro-russes.
Ce 9 avril est le 35e anniversaire de la répression sanglante d’une manifestation anti-soviétique dans les rues de Tbilissi. Depuis 1992, cette date est un jour férié dénommé Journée de l'Unité nationale (ეროვნული ერთიანობის დღე).
Le 4 avril 1989, des dizaines de milliers de Géorgiens s’étaient rassemblées pour une manifestation pacifique et des grèves de la faim exigeant le rétablissement de l'indépendance géorgienne. Voyant qu’elles perdaient le contrôle de la situation les autorités de la république soviétique de Géorgie ont fait appel à l’armée et demandé l’évacuation de, l’avenue Roustavéli, l’artère centrale de la capitale. Les manifestants ont refusé de se disperser. Le 9 avril, à 3h45 du matin, les troupes soviétiques dirigées par le général Igor Rodionov encerclèrent la zone de manifestation. Leur mission était de faire évacuer les lieux par tous les moyens. L’intervention a provoqué 21 morts et plusieurs centaines de blessés, certains empoisonnés avec du gaz d’une composition inconnue. Les organisateurs des manifestation, dont Zviad Gamsakhourdia et Merab Kostava, ont été arrêtés et un couvre-feu a été décrété à Tbilissi.
Le « Dimanche sanglant » du 9 avril, entraînera la démission du gouvernement et radicalisera l'opposition géorgienne au pouvoir Soviétique. Quelques mois plus tard, une session du Conseil suprême de la RSS de Géorgie, les 17 et 18 novembre 1989, va officiellement condamner l'occupation et l'annexion de Géorgie par la Russie soviétique en 1921.
Le 9 avril est la date qui a été retenue pour la proclamation, par Zviad Gamsakhourdia, de la souveraineté et de l’indépendance de la Géorgie en 1991, précédant de quelques semaines celle de la Russie puis la disparition de l’URSS, en décembre de la même année. Le 31 mars 1991, les Géorgiens avaient voté massivement (99% de oui avec 90% de participation) en faveur de l'indépendance de leur pays.
Toutefois, en dépit de son appellation, le 9 avril est loin d’être toujours une journée d’unité nationale. En 2009, le 9 avril avait notamment été choisi par une coalition de partis d'opposition pour contester la gouvernance de Mikheil Saakashvili pour le forcer la démission.
Selon la présidente Salomé Zurabishvili, la victoire du 9 avril (1991) se manifeste dans le fait que la Géorgie rétablie comme successeur légitime de l'État de 1918. « Tout le monde a gagné : les cadets de 1921, les officiers fusillés de 1923 et le patriarche Ambroise de Géorgie, les rebelles de 1922, 1923, 1924 et bien sûr les héros du 9 avril et Zviad Gamsakhourdia », a-t-elle ajouté dans un discours prononcé le 9 avril 2021.
L’Unité nationale n’est toujours pas à l’ordre du jour : la Géorgie est aujourd’hui très divisée entre une part importante de l’opinion publique, appuyée par la présidente Salomé Zurabishvili, qui pousse le pays à se rapprocher de l’Occident et le gouvernement ouvertement pro Kremlin qui s’aligne sur la législation russe, mettant à mal la démocratie.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 8 avril 2024
5 mars : Staline, mort il y a 70 ans, se porte de mieux en mieux
Staline est mort le 5 mars 1953. Des milliers de personnes viennent lui rendre hommage, partout en Russie. La nostalgie de l’URSS est largement entretenue par le régime du dictateur Poutine. Lequel a encore, récemment, inauguré une nouvelle statue de son homologue soviétique.
Chaque année, pour l’anniversaire de la mort de Staline (годовщина смерти сталина), Vladimir Poutine évoque le grand homme, la Grande Guerre patriotique et la Grande Russie, dénommée URSS, sur laquelle il régnait. L’hymne soviétique, dans une version rénovée, est à nouveau utilisé. Une nouvelle statue de Staline a encore été inaugurée par Poutine en janvier 2023. L’image du dictateur soviétique a été complètement remise au goût du jour par le dictateur russe.
Chaque 5 mars, la foule des admirateurs du « Petit père des peuples » se presse dans un coin de la place Rouge pour lui rendre hommage. Staline est responsable de la mort et de la déportation de plusieurs de dizaines de millions de personnes. Et pourtant, il continue d’être admiré en Russie par une partie croissante de la population. Les mauvais
souvenirs sont désormais bannis des manuels scolaires. Il n’est plus question des purges (700 000 personnes exécutées rien qu’en 1937-1938) ni des déportations, du Goulag, des famines, de la censure et de la propagande. En décembre 2021, l’association Mémorial a été dissoute. C’est elle qui depuis les années 1980 avait courageusement raconté l’histoire des millions de victimes du dictateur soviétique. Que va faire Poutine de l’extraordinaire fond de documentation des exactions de Staline qu’elle avait constitué en quatre décennies d’investigation ? De Staline, la jeunesse ne doit connaître que sa gloire de co-vainqueur de la Seconde Guerre mondiale et la puissance d’une URSS qui dominait un espace allant de l’Allemagne à la Mongolie. Selon un sondage de l’institut Levada publié en 2019, plus de 70% de la population russe estime que Staline a joué un rôle positif dans l’histoire du pays. Ils étaient deux fois moins nombreux au début des années 2000. Des nostalgiques de l’époque soviétique viennent ainsi fleurir tous les ans sa tombe sur la place Rouge, à l’occasion de l’anniversaire de sa mort, le 5 mars 1953. Et ils sont de plus en plus nombreux à le faire.
En décembre 2021, lors du traditionnel dernier tournoi de hockey de l’année, à Moscou, l'équipe russe est entrée sur la glace vêtue d'un uniforme soviétique, enthousiasmant un public qui agitait le drapeau soviétique. Nostalgie quand tu nous tiens ! Berlin 1953, Budapest 1956, Prague, 1968, Gdansk 1981,… Minsk 2020, Kiev 2022… la logique est la même aux yeux du bon peuple russe.
En Géorgie, à Gori dans sa ville natale, on n’a déboulonné sa statue qu’en 2010. Pour finalement la ressortir en 2013 et la placer devant le musée qui a été constitué à sa gloire. Chaque 5 mars, des centaines de personnes viennent lui rendre hommage. Une cérémonie est organisée dans une église, avant un bon repas pris dans le meilleur hôtel-restaurant de la ville, chez “Joseph”, bien sûr. On peut y déguster les plats préférés de Staline et réserver sa chambre.
À Kaspisk, au Daghestan, une rue de la ville a été renommée en l'honneur de Staline… Staline est aussi largement fêté pour son anniversaire officiel, chaque 21 décembre ainsi que le 9 mai, journée où il est mis à l’honneur par Vladimir Poutine, lequel a pris ses distances avec Lénine qu’il accuse d’avoir entrainé la perte de l’URSS en en faisant dès l’origine un État fédéral, mais pour mieux valoriser Staline, le héros de Stalingrad. En janvier 2023, le dictateur Poutine inaugurait encore une nouvelle statue de son glorieux prédécesseur, c’était à Volgograd, l’ex-Stalingrad, bien sûr. Dans le discours que Poutine sert aux Russes, le vainqueur de 1945 a éclipsé le tyran de la Grande Terreur. S’attaquer à Staline revient, pour Poutine, à participer au complot ourdi par les Occidentaux visant à faire de la Russie un pays de second rang. Le discours de la Grande Patrie et de la Russie éternelle fonctionne sur la majeure partie de la population qui n’en a jamais connu d’autre. Le culte du grand homme n’est pas sans rappeler les sentiments qui animaient autrefois la paysannerie russe à l’égard du tsar Nicolas II.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
21 décembre : l'anniversaire de Staline, gloire de la Russie éternelle
À Moscou, la manifestation organisée par le parti communiste rassemble quelques milliers de personnes, pas uniquement de vieux nostalgiques de son régime. Beaucoup de jeunes y participent. D'année en année, elle connaît un succès croissant fortement encouragé par le régime de Poutine.
En Russie, le dictateur est revenu vraiment en grâce depuis quelques années. À Moscou, la manifestation organisée par le parti communiste rassemble quelques milliers de personnes, pas uniquement de vieux nostalgiques de son régime. Beaucoup de jeunes y participent. D'année en année, elle connaît un succès croissant. L'extrême droite voue elle aussi un culte à ce personnage qui avait fait de la Russie l'une des deux grandes puissances mondiales. Petit à petit, le voilà réhabilité par le régime de Poutine, même s'il ne l'avoue pas ouvertement. Il a été devancé par la population russe qui admet avoir une image plutôt positive de l'ancien leader communiste. Poutine qui ne critique jamais Staline, lui sait gré de la grandeur de la Russie à l’époque de son règne, au mépris de 10 à 20 millions de morts, mais en Russie, on tâche d’oublier les victimes, seul compte le prestige du pays. Plus aucune rue ne porte son nom, mais la tombe de Staline est fleurie chaque 21 décembre, comme chaque 3 mars pour l’anniversaire de sa mort. Ici ou là des statues de Staline sont réapparues.
Le 9 mai, fin de la « Grande Guerre patriotique » est une autre occasion de célébrer très officiellement Staline et Poutine ne s’en prive pas. La ville de Stalingrad, aujourd’hui Volgograd, pourrait même retrouver son nom. On en parle. Lançant sa guerre contre l’Ukraine en prétendant anéantir des nazis, Vladimir Poutine a cru endosser le costume de celui qu’il considère comme un héros de la Russie éternelle. Erreur tragique, la fin de Poutine risque d’être plus pitoyable encore que celle de Staline.
Le 21 décembre est la date officielle de l'anniversaire du « Petit père des peuples », celle qui est cultivée par ses admirateur. En réalité, Ioseb Besarionis dze Jughashvili, dit Staline est né à Gori, en Géorgie, le 6 décembre 1878 du calendrier julien, soit le 18 décembre du calendrier Grégorien et non le 21 décembre 1879 comme indiqué par les autorités. Ce glissement de quelques jours et d’une année date de l’époque où il était un révolutionnaire clandestin, vivant sous des faux noms, une manière de préserver son anonymat. Officiellement, on fête donc son 143e anniversaire.
23 novembre : la Saint-Georges des Géorgiens
Ce jour est férié en Géorgie où l’on célèbre le saint patron du pays. C’est la Giorgoba, l’une des fêtes les plus populaires.
Aujourd’hui, les Géorgiens fêtent leur saint patron : Georges de Lydda. Le saint Georges que nous représentons tuant un dragon pour sauver une princesse. Un saint très populaire dans la Chrétienté : saint patron des Anglais qui le fêtent le 23 avril, jour présumé de sa mort, et de l’armée bulgare qui le célèbre le 6 mai (selon l’ancien calendrier). Les Géorgiens, quant à eux, commémorent le martyre sur la roue de ce chrétien victime des persécutions de l’empereur Dioclétien en l’an 303. Soit le 10 novembre pour le calendrier julien, celui de l’église locale, et le 23 novembre dans notre calendrier. On sait peu de chose de Georges, hormis qu’il était militaire, converti au christianisme et originaire de Cappadoce.
Quoi de plus naturel pourrait-on penser que la Saint-Georges, selon la date locale, soit la fête la plus populaire des Géorgiens. En réalité, le nom local du pays, Sakartvelo (საქართველო) n’a rien à voir avec le saint. Ce sont les Grecs qui voyant cette contrée lointaine comme un pays de paysans (γεωργός) ont forgé le nom de ce pays pour les Occidentaux. Cela dit, dans l’Antiquité, les habitants de ce pays caucasien étaient plutôt appelés les Ibères, sans aucun lien avec les Espagnols.
Le 23 novembre est donc férié en Géorgie sous le nom de Giorgoba (გიორგობა). La fête attire des milliers de personnes à Tbilissi ou à Mtskheta, l’ancienne capitale, le centre religieux du pays ou encore dans l’une des très nombreuses églises ou chapelles Saint-Georges qui se dresse sur la moindre colline du pays.
Une vielle tradition, antérieure au christianisme, veut que l’on sacrifie un mouton ce jour-là. Les bergers descendus vers Tbilissi les vendent chaque 23 novembre en plusieurs endroits de la capitale : près du pont Digmi, de la station de métro Sarajishvili, des ponts Zahe, Varketili.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 22 novembre 2021
14 mai : la Sainte-Tamar, fête patriotique et religieuse en Géorgie
En Géorgie, on fête Tamaroba, une célébration en hommage à Tamar la Grande, une reine qui a gouverné la Géorgie de 1184 à 1213. Son règne est considéré comme le point culminant de l'âge d'or géorgien.
L’Église orthodoxe géorgienne commémore la Sainte-Tamar ou la Tamaroba (თამარობა). Cette fête rend hommage à Tamar la Grande, une reine qui a gouverné la Géorgie de 1184 à 1213. Son règne est considéré comme le point culminant de l'âge d'or géorgien.
Tamar, née vers 1160 est la fille du roi George III de Géorgie et de son épouse Burdukhan, dont le règne a été marqué par des rébellions de la noblesse cherchant à le détrôner. Le roi a réprimé les révoltes et couronné Tamar, âgée de 18 ans, co-dirigeante du royaume afin de faire d'elle son successeur légitime. Après la mort de son père en 1184, Tamar est devenue à 24 ans, la seule monarque de Géorgie avec le titre de roi ("mepe") et non de reine ("dedopali"). Son règne de 29 ans a vu le pays maintenir un État unifié avec une économie forte, une bureaucratie bien organisée, un équilibre prudent entre le pouvoir de l'État et de l'Église, des relations harmonieuses entre les différents groupes ethniques du Royaume et un épanouissement des arts. La reine a ensuite été romancée et idéalisée dans la culture géorgienne. Tamar la Grande a été canonisée par l'Église orthodoxe géorgienne. Son jour de fête est connu en Géorgie sous le nom de "Tamaroba". Ce n'est pas un jour férié, mais il est célébré dans les églises de tout le pays.
Tamar (et ses dérivés Tamara, Tamuna, Tamila, Tata, Tato, Tamta et bien d'autres) est l'un des prénoms les plus courants en Géorgie avec Nino, Mariam et Natia. Chaque 14 mai, les principales célébrations se déroulent à Akhaltsikhe où se trouve un monument en son honneur. #tamaroba
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
12 mai : la Saint-André des Géorgiens
Jour férié en Géorgie où on célèbre l’apôtre André, fondateur de l’Église de Géorgie.
Les Géorgiens célèbrent l’apôtre André, fondateur de leur Église. La Saint-André (წმინდა ანდრიას დღე) est un jour férié et chômé depuis 2019.
Ce jour de fête en Géorgie célèbre saint André, le père de l’Église orthodoxe de Géorgie. De nombreuses fêtes et processions accompagnent cette journée. La Géorgie est certainement l’un des pays les plus anciennement christianisés au monde. Le christianisme en devint la religion officielle dès le IVe siècle, suite à la conversion du souverain d’Ibérie (ou Ivérie, ancien nom de la Géorgie) le roi Mirian III (saint Miran) et son épouse, la reine Nana. Si c’est sainte Nino (fêtée le 15 décembre), fille d’un général romain, qui évangélisa à cette époque le pays, c’est saint André qui prêcha la parole du Christ dès le Ier siècle dans le Caucase et tout autour de la mer Noire.
Né en Galilée, frère de l’apôtre Pierre, André est considéré comme le premier disciple de Jésus, d’où son nom de « Protocletos » (soit le « premier nommé » dans la tradition orthodoxe). Il meurt en martyr sur la croix en 60. Il est aussi le patron de la marine russe et de l’Église roumaine.
L’Église orthodoxe autocéphale apostolique de Géorgie le fête une seconde fois, le 13 décembre, jour de sa mort. En Occident, il est fêté le 30 novembre (du fait du change due calendrier).
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25 février : la Géorgie commémore l’occupation soviétique
Le 25 février 1921 s’achevait la bataille de Tbilissi qui permettait à la future URSS d’intégrer la Géorgie. L’occupation durera 70 ans. Elle n’a pas totalement cessé puisque les Russes occupent toujours une partie du territoire de la Géorgie.
Le 25 février 1921 s’achevait la bataille de Tbilissi, une bataille décisive entre la Russie soviétique et la République démocratique de Géorgie. La 11e armée bolchevique entrait à Tbilissi et le nouveau pouvoir allait proclamer une République socialiste soviétique de Géorgie. La ville n’avait été défendue que par une poignée de soldats dont des étudiants de 20 à 21 ans, des cadets de l’école militaire.
Cette Journée de l’occupation soviétique (საბჭოთა ოკუპაციის დღე), instaurée en 2010, est aussi la Journée des héros (გმირების დღე) tombés à Kojori (où se trouve un mémorial) et à Tabakhmel, en périphérie de la capitale géorgienne.
Chaque 25 février, le drapeau national est hissé sur les édifices parlementaires de Tbilissi et de Koutaïssi, ainsi que sur le bâtiment de l'administration présidentielle. Partout, une minute de silence marque l'un des jours les plus tragiques de l'histoire géorgienne. Cette année 2022, l’agression russe sur l’Ukraine donne un retentissement particulier à cette commémoration.
Tout a commencé le 12 février, avec un soulèvement bolchevique dans la région de Lore (une région disputée entre l’Arménie et la Géorgie). On fait appel à Lénine qui décide d’intervenir. C’est le matin du 16 février 1921, que des unités de la 11e armée soviétique ont commencé à envahir le territoire géorgien… Les Anglais ont laissé la région aux Russes. La Turquie attaquait par le Sud. La Géorgie est abandonnée à elle-même.
Le pays a perdu sa souveraineté moins de trois ans après la déclaration d'indépendance du Conseil national géorgien (26 mai 1918). Le gouvernement de la République démocratique de Géorgie va se réfugier à Batoumi puis émigre en France, le 17 mars 1921. Une résistance s’installe mais en septembre 1922, les autorités soviétiques vont réprimer un soulèvement populaire dans le sang. En mars 1923, des membres du Centre de lutte pour la libération de la Géorgie sont arrêtés et condamnés à mort… toute résistance va très vite cesser face à la répression soviétique.
Les événements festifs du 25 février sont limités à des dépôts de gerbes et minutes de silences. Des funérailles commémorant les âmes des héros sont célébrées dans les églises orthodoxes.
La Géorgie a finalement récupéré son indépendance le 9 avril 1991, après 70 ans d’occupation soviétique. Mais aussitôt des milices prorusses ont provoqué des troubles dans la province d’Abkhazie. L’armée russe a pris ce prétexte pour envahir la région et l’occupe toujours (comme la Crimée, l’Abkhazie est une riviera réservée aux privilégiés russes). Le scénario se répète en 2008 après que la Géorgie ait évoqué l’idée de rejoindre l’UE et l’OTAN. Cette fois, c’est le soulèvement d’une petite minorité ossète prorusse qui permet à Poutine d’envahir l’Ossétie du Sud. L’Europe représentée par le président Sarkozy, qui se précipite à Moscou, fini par entériner la quasi annexion. Une nouvelle fois, la Géorgie est abandonnée à elle-même. En a perdu 20% de son territoire et surtout sa liberté diplomatique. L’exercice étant bien rodé, Poutine a réitéré le procédé avec la Crimée et le Donbass à l’égard de l’Ukraine…
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 24 février 2022
14 janvier : la Géorgie fête son nouveau drapeau
Les Géorgiens célèbrent l’anniversaire de leur drapeau adopté le 14 janvier 2004 après la Révolution des roses dont il fut le symbole.
C’est un drapeau très récent puisqu’il n’a été adopté qu’en 14 janvier 2004, même si certains racontent que ce serait, bien au contraire, l’un des plus anciens du monde, mais avec des références les plus diverses. Les uns le font remonter à la bannière d’’un ancien roi d’Ibérie (un petit royaume du Caucase) d’avant l’ère chrétienne ou de celle d’un autre roi, Gorgassal, qui régnait au Ve siècle. D’autres en font un étendard médiéval du XIIIe siècle ornée de cinq croix, très inspiré de la croix dite de Jérusalem, très populaire auprès des chrétiens d’Orient, pas seulement en Géorgie.
Ce nouveau drapeau adopté en janvier 2004 par Parlement géorgien est celui du Mouvement national uni, le parti d’opposition au président Edouard Chevardnadze, chassé du pouvoir en novembre 2003 par la Révolution des roses. Ce drapeau a été est adopté à la suite d'un concours organisé par le Parlement. Ce « drapeau à cinq croix », il reprenait très largement celui du Mouvement national uni, le parti du nouveau président d'alors, Mikhail Saakachvili.
Le nouvel emblème national remplaçait celui, assez terne, de la Première république de Géorgie (1918-1922), qui avait été choisi à nouveau en 1991 pour se substituer aux trois drapeaux successifs de l’ère communiste.
Le nouveau drapeau géorgien reprend la croix de saint Georges, qui figure aussi, en rouge sur fond blanc, sur le drapeau anglais. L’Angleterre et la Géorgie partagent en effet, le même saint patron. Dans les quatre quartiers formés par la grande croix, il y a quatre croix dites « bolnour-katskhouri » rouges. Deux décennies après avoir été brandi comme un symbole de la contestation du pouvoir, il est devenu le véritable emblème de la Géorgie.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
13 novembre : la mémoire de cent mille martyrs géorgiens
Cérémonie religieuse et nationale en souvenir d’un massacre de chrétiens perpétré au XIIIe siècle
Chaque 13 novembre, à Tbilissi, la foule, guidée par les plus hautes autorités religieuses, se rend sur le pont qui enjambe le fleuve Mtkvari pour commémorer la mort des 100 000 martyrs chrétiens de Tbilissi décapités par les musulmans en 1226 pour avoir refusé de renier leur religion. Cette célébration est à la fois religieuse et nationale. La Géorgie, petit État en mal de reconnaissance, se souvient de sa grandeur passée, notamment de la brillante Géorgie médiévale qui dominait la région jusqu’aux invasions turques perses et mongoles du XIIIe siècle y mette un terme.
À l’automne 1225, la Géorgie est attaquée par Jalal ad-Din, roi du Khwarezm (un État turco-perse), qui fuit devant l’avance des armées mongoles. Les armées géorgiennes subissent une lourde défaite à la bataille de Garni en août 1225 et, pendant que la reine Rousoudan et la cour s’enfuient à Koutaïssi en Iméréthie, la capitale Tiflis (ancien nom de Tbilissi) est prise le 9 mars 1226 grâce à la trahison d’une partie de la population musulmane. La population chrétienne qui refuse de se convertir à l’islam est massacrée et les églises détruites. Rapidement, les Géorgiens pourront reprendre le contrôle de leur capitale. Le royaume de Géorgie va encore exister pendant deux siècles et demi mais son apogée appartient au passé.
Selon une chronique anonyme, Jalal a fait détruire la cathédrale de Sioni. Les icônes de la Vierge Marie et du Christ ont été placées sur le pont au-dessus de la rivière, on força les chrétiens à les piétiner. Ceux qui refusaient de profaner les icônes, ont été immédiatement décapités. On ne connaît pas de nombre exact de morts, le nombre indiqué dans la chronique médiévale géorgienne peut être traduit par « dix mille ». L’Église orthodoxe géorgienne invite néanmoins à célébrer la Journée du souvenir de 100 000 martyrs ( ასი ათასი მოწამე), fête religieuse importante en Géorgie qui a été placée le 31 octobre du calendrier julien, c’est-à-dire le 13 novembre du calendrier géorgien.
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12 août : la Géorgie célèbre les 900 ans de la bataille de Didgori, une victoire contre les Turcs
Le 12 août 1121, les armées du royaume de Géorgie et du l’empire seldjoukide se sont affronté à Didgori, à 40 km à l'ouest de Tbilissi. La bataille s’est soldée par une victoire décisive du roi géorgien sur une armée d'invasion seldjoukide...
En ce 900e anniversaire de la célèbre bataille de l’an 1121, de nombreuses voix, notamment parmi les nationalistes, réclament que la date du 12 août soit déclarée jour férié en Géorgie. Le 12 août 1121, les armées du royaume de Géorgie et celles de l’empire seldjoukide se sont affrontées à Didgori, à 40 km à l'ouest de Tbilissi. La bataille s’est soldée par une victoire décisive du roi géorgien David IV sur une armée d'invasion seldjoukide conduite par Ilghazi et, ultérieurement, par la reconquête de Tbilissi, détenue par les musulmans, qui deviendra la capitale royale. Cette bataille marque le début de l'âge d'or géorgien médiéval. L'événement est commémoré chaque année par une célébration connue sous le nom de Didgoroba (დიდგორობა) (« [le jour] de Didgori »).
D'énormes sculptures d'épées ont été érigées sur le mont Didgori (დიდგორი) au début des années 1990 pour commémorer la bataille qui fit de 100 000 à 200 000 morts.
26 mai : la Géorgie célèbre son indépendance malgré l'occupation russe de deux de ses provinces
Chaque 26 mai, la Géorgie célèbre le Jour de l’indépendance, en souvenir de l'adoption, le 26 mai 1918, de l'acte d'indépendance, qui a créé la première république démocratique de Géorgie, après un siècle de domination russe.
Chaque 26 mai, la Géorgie célèbre le Jour de l’indépendance ( დამოუკიდებლობის დღე ), en souvenir de l'adoption, le 26 mai 1918, de l'acte d'indépendance qui a créé la première république démocratique de Géorgie, après un siècle de domination russe. Cette date est celle la fête nationale géorgienne. Sa célébration fut interdite de 1922 à 1991.
Une indépendance qui pourtant ne dure pas : le 25 février 1921, la Géorgie a été conquise par l’Armée rouge et sera un peu plus tard intégrée à l’URSS, et le restera jusqu’en… 1991. Le 31 mars 1991, un référendum sur la base de l'Acte d'indépendance du 26 mai 1918, décidait à nouveau de l’indépendance du pays. La petite Géorgie ne sera pas débarrassée des Russes pour autant. L’armée russe, sans que les autres nations européennes n’y trouvent à redire, occupe aujourd’hui l'Abkhazie dont Moscou a provoqué la sécession en 1993. Quinze ans plus tard, c’est au tour de l’Ossétie du Sud de subir le même sort. Mal inspiré, le président français Sarkozy qui présidait alors l’Union européenne, s’est déplacé en personne à Moscou pour permettre à Poutine de transformer sa victoire militaire sur la Géorgie en une victoire politique. Depuis le 26 août 2008, la situation est bloquée. Ces deux territoires échappent totalement à la tutelle de la Géorgie. C’est donc un pays largement amputé qui célèbre aujourd’hui son indépendance.
En 2021, la Géorgie célèbre également le 100e anniversaire de l'occupation soviétique mais tout en fêtant les 30 ans du rétablissement de l'indépendance du pays (au printemps 1991). La célébration du jour de l'indépendance se déroule sur la place de la Liberté dans la capitale géorgienne de Tbilissi fermée pendant six jours pour les festivités. L’an dernier tout avait été annulé pour cause de pandémie, on va se rattraper cette année.
Les célébrations de la fête nationale en Géorgie sont traditionnellement marquées par des discours et des cérémonies politiques, des levées du drapeau national, des concerts et des festivals, des foires et des expositions et à d'autres événements publics célébrant la riche histoire et la culture du pays. Une célébration particulièrement importante, avec plus de 20 délégations de haut niveau présentes, avait eu lieu en 2018 à l'occasion du centenaire de l'indépendance. L’Arménie et l’Azerbaïdjan célèbrent le même anniversaire de l’indépendance le 28 mai.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 25 mai 2021