L’Almanach international

Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde

1994, Tadjikistan, constitution, 6 novembre Bruno Teissier 1994, Tadjikistan, constitution, 6 novembre Bruno Teissier

6 novembre : le Jour de la constitution tadjike

La république du Tadjikistan, célèbre les 30 ans d’une constitution adoptée le 6 novembre 1994 alors que le pays était en pleine guerre civile. Ce jour-là, Emomali Rahmon était élu président. Trois décennies plus tard, il est encore à la tête du pays. La constitution post-soviétique n’a pas apporté la démocratie.

 

La république du Tadjikistan, célèbre les 30 ans d’une constitution adoptée le 6 novembre 1994 alors que le pays était en pleine guerre civile. Ce jour-là, Emomali Rahmon, au pouvoir depuis déjà deux ans était élu président. Le 6 novembre 1999, puis là la même date en 2006 et 2013, il sera réélu.

Le 22 mai 2016, un référendum national a approuvé un certain nombre de modifications de la constitution du pays. L'un des principaux changements a levé la limite des mandats présidentiels, permettant ainsi à Rahmon de rester au pouvoir aussi longtemps qu'il le souhaite. En 2020, il est donc réélu. Évidemment aucun de ces scrutins successifs ne s’est déroulé dans des conditions démocratiques. Ce 6 novembre 2024, Emomali Rahmon est toujours au pouvoir. Le dictateur, âgé aujourd’hui de 72 ans, sera sans doute son propre successeur le 6 novembre 2025. La constitution post-soviétique n’a pas apporté la démocratie.

Ce Jour de la constitution (Рӯзи Конститутсия) est l’occasion de manifestations culturelles organisées par le pouvoir, le port des costumes traditionnels tadjik est obligatoire (loi d’août 2017). Les autorités y sont strictement attachées dans ce pays, le Tadjikistan, où le port du hidjab et autres vêtements islamistes, est prohibé et les tenues trop occidentales très mal vues.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 5 novembre 2024

Image de propagande célébrant les 30 ans de la constitution tadjike

 
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1849, Danemark, 5 juin, constitution Bruno Teissier 1849, Danemark, 5 juin, constitution Bruno Teissier

5 juin : fête citoyenne au Danemark

Ce 5 juin, on fête les 175 ans de la démocratie au Danemark, tout au moins pour les hommes, puisque les femmes ne votent que depuis 1915. C'est le Jour de la Constitution danoise : aucun défilé militaire n’est prévu, mais l’usage veux que tous les partis politiques organisent des rassemblements et des réunions.

 

C'est le Jour de la Constitution danoise (Grundlovsdag) : aucun défilé militaire n’est prévu, mais l’usage veut que tous les partis politiques organisent des rassemblements et des réunions. Si bien que cette traditionnelle demi-journée fériée (l’après-midi) prend la forme d’une grande fête à la fois patriotique et citoyenne qui, en 2024, tombe pic à quelques jours des élections européennes.

D’ailleurs, cette année, c’est la journée toute entière qui est férié et chômée, non à cause de la campagne électorale, mais parce que l’on fête aujourd’hui les 175 ans de la démocratie au Danemark, tout au moins pour les hommes, puisque les femmes ne votent que depuis 1915.

C’est en effet, un 5 juin, 1849, que le roi Frédéric VII a signé la première constitution, faisant ainsi du pays une monarchie constitutionnelle. La constitution a été complètement réécrite en 1866, puis en 1915, et plus récemment en 1953. Les promulgations de ces réécritures successives ont chaque fois eu lieu un 5 juin. Pour l’occasion, le Dannebrog, le drapeau national danois, est hissé sur les bâtiments publics et privés dans tout le pays.

Le 5 juin est également la fête des pères au Danemark. 

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 5 juin 2024

 
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L’assemblée constituante de 1848

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1945, Indonésie, constitution, 1er juin Bruno Teissier 1945, Indonésie, constitution, 1er juin Bruno Teissier

1er juin : l’Indonésie célèbre les cinq principes qui fondent l’État

Le 1er juin est un jour férié, célébré pour la première fois en 2017 à l’initiative du président Joko Widodo : la Journée du Pancasila. Ces principes ont été énoncés le 1er juin 1945 pour rassembler un archipel diversifié peuplé de centaines de groupes ethniques : la nationalité indonésienne, l'internationalisme, le consensus délibératif, la protection sociale et la croyance en un seul dieu (sans préciser lequel !)

 

Le 1er juin est un nouveau jour férié célébré pour la première fois en 2017 à l’initiative du président Joko Widodo : la Journée du Pancasila (Hari Pancasila). « En tant qu'idéologie d'État, le Pancasila doit être reconnu et préservé par tous les citoyens de génération en génération », avait-il déclaré.

Pour faire face à la montée des idéologies islamistes, le président dont le mandat se termine à l’automne 2024 a voulu réaffirmer la philosophie de l’État indonésien tel qu’il a été fondé par Sukarno en 1945. Celui qui allait devenir le premier président du pays à l’indépendance avait conscience de la difficulté de rassembler un pays aussi vaste avec des langues et des cultures aussi diverses. Un État fondé sur l’islam, religion largement majoritaire, aurait marginalisé les bouddhistes, les chrétiens des îles orientales ou les hindous de Bali. Pour éviter ces tentations centrifuges, et lutter contre les islamistes de l’Aceh qui n’étaient pas représentatifs de l’ensemble de l’islam indonésien, Sukarno avait énoncé cinq principes fondateurs :

- Kebangsaan Indonesia : « la nation indonésienne »,

- Internasionalisme, atau peri-kemanusiaan : « internationalisme, ou humanisme »,

- Mufakat, atau demukrasi : « consensus, ou démocratie »,

- Kesejahteraan sosial : « le bien-être social ».

- Prinsip Ketuhanan : « principe de Dieu  », la piété envers Dieu suprêmement unique, mais sans préciser lequel.

« Pancasila », est un terme sanskrit, la langue des textes religieux de l’hindouisme, qui signifie « cinq principes ». Un terme construit d’après pañca (cinq) et śīla (principes, préceptes)

C’est le 1er juin 1945, alors que les Indes néerlandaises sont encore occupées par les Japonais, que Sukarno prononce son discours devant le Dokuritsu Junbi Chôsakai ("comité pour l'investigation sur les efforts de préparation de l'indépendance de l'Indonésie"). Il y expose les cinq principes qui, selon lui, doivent fonder le futur État indonésien dont l’indépendance sera proclamée le 17 août 1945.

Ce même 1er juin 1945 est formé un comité chargés d’établir les bases du futur État indépendant. Le 22 juin, ce comité rédige la charte de Djakarta  (Piagam Djakarta), qui énonce ces bases. Cette charte résulte d’un compromis entre les nationalistes et les musulmans. Il en résulte qu’il n’y a aucune référence à l’islam dans la constitution du premier pays musulman du monde. La religion n’est pas imposée, mais l’athéisme n’a, toutefois, pas été prévu.

Après son coup d’État sanglant qui a reversé le président Sukarno en 1966, le général Soeharto conservera cette ligne, jusqu’à la chute de sa dictature, en 1998. Il a fait du Pancasila l’idéologie nationale en le représentant comme la sagesse ancienne du peuple indonésien, antérieure à l'introduction de religions étrangères telles que l’hindouisme, l’islam et le christianisme. Plus récemment, face à une montée de l’islamisme, le président Joko Widodo a eu à cœur, en 2016, de sanctuariser ces préceptes fondateurs et d’annoncer leur célébration chaque 1er juin.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 31 mai 2024

Le Garuda (emblème du pays) et le blason affichant les cinq symboles du Pancasila.

La tête d’un buffle appelé Banteng, symbolise la lutte pour la démocratie et l’indépendance.

Un banian, arbre symbole de la force de vie et de l’unité indonésienne.

Un épi de riz et une branche de fleur de coton symbolise les besoins basiques pour tout le peuple : l’alimentation et les vêtements.

La chaine en or unit les femmes et les hommes dans une justice commune.

Au centre, l’étoile en or sur le fond noir symbolise la croyance en un dieu unique.

 
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2010, Madagascar, constitution, 11 décembre Bruno Teissier 2010, Madagascar, constitution, 11 décembre Bruno Teissier

11 décembre : la Quatrième République des Malgaches malmenée par son créateur

À Madagascar, c’est aujourd’hui le Jour de la République. Qui s’en souvient, alors que le pays est en pleine crise politique. Le président Rajoelina vient se se faire réélire, l’opposition ne reconnaît pas la validité du scrutin. Le régime de la IVe république que le 11 décembre est censé célébré aurait-il du plomb dans l’aile ?

 

À Madagascar, c’est aujourd’hui le Jour de la République (Andron'ny Repoblika). Qui s’en souvient, alors que le pays est en pleine crise politique ? Le président Rajoelina vient se se faire réélire, l’opposition ne reconnaît pas la validité du scrutin. Le régime de la IVe république que le 11 décembre est censé célébré aurait-il du plomb dans l’aile ?

En 2009, le président malgache Marc Ravalomanana a été évincé du pouvoir par un coup d'État. Le leader du coup d'État Andry Rajoelina a affirmé que la Cour suprême était la plus haute instance administrative et a conduit le pays vers de nouvelles élections présidentielles en 2010 et l'adoption d'une nouvelle constitution. Un référendum constitutionnel, le 17 novembre 2010, a approuvé une nouvelle constitution. Celle-ci a été promulguée le 11 décembre 2010, instaurant la Quatrième République de Madagascar. Le 11 décembre avait été institué comme un nouveau jour férié et chômé, en 2011, mais ce n’est plus le cas aujourd’hui. Le 11 décembre n’est plus qu’une journée commémorative du nouveau régime. D’un régime semi-présidentiel, qui valait viré à l’autoritarisme, on est passé à un régime semi parlementaire, qui fonctionne en réalité comme un régime présidentiel.

La transition de la IIIe à la IVe République a été pilotée par Andry Rajoelina, alors maire d’Antananarovo, la capitale. Celui-ci s’est ensuite mis en retrait de la vie politique (jusqu’en 2013), puis s’est présenté en 2018 à la présidentielle. Arguant d’une carrière d’entrepreneur, il a été élu avec la promesse de sortir le pays de son extrême pauvreté et de rattraper en cinq ans tout ce que ses prédécesseurs avaient échoué à réaliser pendant les soixante années écoulées depuis l’indépendance. En 2019, les législative lui ont donné une majorité absolue. Mais à l’issue de son mandat, en 2023, son bilan est très critiqué. L’autosuffisance en riz, base de l’alimentation, n’est pas atteinte. Les secteurs de la vanille et du cloud de girofle sont déstabilisés. L’électricité manque, le tourisme n’a pas décollé et la compagnie nationale Air Madagascar, est au bord de la faillite.

Le 12 octobre 2023, à quelques jours de la fin de son mandat, le président Andry Rajoelina a été destitué par le Parlement à la suite d’une motion de censure déposée par l’opposition et adoptée par 151 voix contre 105. Il déploie alors d’importants moyens pour convaincre les Malgaches de lui accorder un deuxième mandat. De l’argent a été distribué aux électeurs en échange de leur vote en faveur de sa formation, la TGV (Tanora malaGasy Vonona – « Jeunes Malgaches déterminés »). En cours de campagne, il est révélé qu’Andry Rajoelina est détenteur de la nationalité française, ce qui aurait dû lui faire perdre la nationalité malgache et lui interdire de devenir président… Le scrutin du 16 novembre 2023, finalement boycotté par dix de ses douze adversaires, lesquels ne reconnaîtront pas sa victoire. Andry Rajoelina est élu avec 59% des voix  (et un taux de participation de 46 %). Très contestée par une bonne partie de la classe politique, son élection est finalement confirmée par la Haute Cour constitutionnelle de Madagascar, le 1er décembre, et la communauté internationale en prend acte. Son second mandat commencera le 16 décembre.  Ses nombreux détracteurs craignent que la IVe république, dont on fête aujourd’hui l’anniversaire, ne vire comme la précédente, à l’autoritarisme.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 10 décembre 2023

 

Andry Rajoelina en 2021

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1949, Inde, constitution, 26 novembre Bruno Teissier 1949, Inde, constitution, 26 novembre Bruno Teissier

26 novembre : les Indiens fêtent leur constitution et celui qui l’a inspiré

Le 26 novembre est l’anniversaire de l’adoption, en 1949, de la constitution de la république de l'Inde, par l’Assemblée constituante. Mais ce texte que le Premier ministre Modi qualifie régulièrement de « livre sacré de l’Inde » est très régulièrement amendé pour l’adapter à une politique qui s’écarte de plus en plus de l’esprit de la constitution inspirée, à l’époque, par le Dr Ambedkar.

 

Le 26 novembre a longtemps été célébré comme la Journée nationale du droit, car c’est l’anniversaire de l’adoption de la constitution de la république de l'Inde, le 26 novembre 1949, par l’Assemblée constituante. Elle entrera en vigueur trois mois plus tard, le 26 janvier 1950.

Il a fallu plus de deux ans après l’indépendance, obtenue le 15 août 1947, pour doter le pays d’une constitution qui se voulait un modèle. C’est d’ailleurs la plus longue de toutes les constitutions en vigueur dans le monde. L'original a été rédigé en anglais et, après son adoption, la traduction en hindi a également été réalisée par le Dr Bhimrao Ramji Ambedkar qui est aussi son principal inspirateur.

En 2015, année du 125e anniversaire d’Ambedkar, le gouvernement indien a déclaré que le 26 novembre serait désormais Jour de la Constitution (Samvidhāna Divasa,  संविधान दिवस). La même année, Narendra Modi posait la première pierre, à Bombay, de la Statue de l'Égalité, également connue sous le nom de Mémorial du Dr Ambedkar qui devrait être dans quelques mois, la troisième statue la plus haute du monde. Rien n’est trop grand, selon le Premier ministre indien, pour célébrer celui qui a supervisé la rédaction de ce qu’il qualifie régulièrement de « livre sacré de l’Inde ». Ce qui n’empêche pas le gouvernement de l’amender très régulièrement, environ deux fois par an, pour l’adapter à une politique qui s’écarte de plus en plus de l’esprit de la constitution.

La constitution a été conçue par Ambedkar comme une protection pour les plus faibles, les dalits, les femmes, les minorités... Elle est censé offrir une garantie juridique d’égalité à tous les Indiens. Ce que contredit par exemple le Citizenship Amendment Bill que Modi a fait voter en 2019 et qui défavorise juridiquement les musulmans. Le coup de force opéré, également en 2019, pour révoquer l’autonomie du Cachemire, région à 80 % musulmane, est en contradiction avec le texte fondamental de l’Union indienne. L’original de la constitution repose dans une vitrine inaccessible au public. La consitution est d’autant plus sacralisée que son esprit est régulièrement détourné par un gouvernement d’extrême droite, inspiré par des extrémistes hindous, qui cherche à imposer l’idéologie de l’« hindutva » (« hindouité »), à l’ensemble de l’Union indienne. Le régime autoritaire et ethnique qui est en train de s’imposer en Inde, depuis l’arrivée au pouvoir de Narendra Modi, est hélas en complète contradiction avec la constitution que les Indiens sont invités à célébrer chaque 26 novembre.

Ce n'est pas un jour férié, mais c'est une célébration largement répandue dans tout le pays. Il est notamment demandé aux universités de sensibiliser les étudiants au Jour de la Constitution et de les encourager à participer aux événements organisés dans le cadre de celui-ci. Une partie importante de la célébration consiste à lire le préambule de la Constitution et à réaffirmer l'engagement à défendre son esprit. Les collèges et universités organisent d'autres activités, notamment des conférences et des webinaires sur les valeurs constitutionnelles et les principes fondamentaux de la Constitution indienne. Tout espoir n’est donc pas perdu dans ce pays qui prétend être la plus grande démocratie du monde.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 25 novembre 2023

 

Le Premier ministre, Narendra Modi, dévoilant une plaque pour marquer la pose de la première pierre du mémorial du Dr Ambedkar, à Indu Mills Compound, Bombay, en 2015.

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Uruguay, 1830, 18 juillet, 10 juillet, constitution Bruno Teissier Uruguay, 1830, 18 juillet, 10 juillet, constitution Bruno Teissier

18 juillet : le Jour de la constitution en Uruguay

Le 18 juillet est férié en Uruguay, c’est le Jour de la Constitution (Jura de la Constitución). Il commémore la promulgation de la toute première constitution de l'Uruguay le 18 juillet 1830.

 

Le 18 juillet est férié en Uruguay, c’est le Jour de la Constitution, plus précisément le Jour du Serment de la Constitution (Jura de la Constitución). Il commémore la promulgation de la toute première constitution de l'Uruguay le 18 juillet 1830, deux ans après que l’'indépendance de la République orientale de l'Uruguay ait été officiellement reconnue par le traité de Montevideo.

 L'Assemblée constituante qui avait été chargée de rédiger la constitution de la république nouvellement indépendante a été convoquée dans l’ Iglesia de la Aguada, Monvetideo en 1829. La première Constitution de l'Uruguay est donc entrée en vigueur le 18 juillet 1830. Elle a établi une république unitaire et a introduit la séparation des pouvoirs. La Constitution prévoyait également une assemblée à deux chambres qui  était habilitée à élire un président pour un mandat de quatre ans. 

Cette constitution que l’on commémore aujourd’hui n’avait pas que des mérites. Elle a privé de citoyenneté les journaliers et les ouvriers illettrés, affaiblissant les droits de la population rurale et laissant le pays réel en marge de la vie politique. Il n'y a pas été fait expressément référence aux droits de réunion et d'association. Elle ne s'est pas prononcée clairement en faveur de la liberté de religion ; elle n'a pas prévu la participation des partis politiques au pouvoir, ce qui a contraint les minorités à recourir à des révolutions ; il a dénaturé le rôle de l'Assemblée générale en lui donnant le pouvoir d’élire le président de la République, si bien que les députés étaient plus des électeurs que des représentants du peuple ; elle a exclu les militaires du Parlement; elle a supprimé les cabildos, qui étaient le centre de la vie locale et de l'esprit civique…

La constitution de 1830 est restée en vigueur jusqu'en 1918. Plusieurs constitutions se sont ensuite succédé en 1918, 1934, 1942, 1951, 1967 et 1997. 

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
“Boceto para la Jura de la Constitución de 1830" œuvre de 1872 du peintre uruguayen Juan Manuel Blanes

“Boceto para la Jura de la Constitución de 1830" œuvre de 1872 du peintre uruguayen Juan Manuel Blanes

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1993, constitution, démocratie, 18 juin Bruno Teissier 1993, constitution, démocratie, 18 juin Bruno Teissier

18 juin : les Seychelles célèbrent leur démocratie

Il y a trente ans, le 18 juin 1993, les Seychelles adoptaient une nouvelle constitution mettant un terme à 15 ans de dictature. La nouvelle loi suprême des Seychelles avait établi un système multipartite.

 

Il y a trente ans, le 18 juin 1993, les Seychelles adoptaient une nouvelle constitution mettant un terme à 15 ans de dictature de France-Albert René qui avait imposé un régime à parti unique, inspiré des régimes dit socialistes de l’époque. Après l’effondrement de l’URSS et du bloc de l’Est, ce type régime n’était plus tenable, même si aux Seychelles on était très loin d’un régime à la cubaine.

En 1991, René annonçait le passage à l'économie de marché et le retour au multipartisme. Le premier projet d'une nouvelle constitution reflétant les changements a été voté en 1992, mais il n'a pas reçu les 60% d'électeurs requis. Finalement, une version amendée de la constitution a été approuvée le 18 juin 1993. La nouvelle loi suprême des Seychelles a établi un système multipartite doté de trois pouvoirs (législatif, exécutif et judiciaire) et proclamé le créole, l'anglais et le français comme langues nationales. La Constitution des Seychelles a été modifiée à plusieurs reprises depuis son adoption. Par exemple, l'amendement de 2016 a ramené les mandats présidentiel et vice-présidentiel à deux mandats consécutifs de cinq ans au lieu de trois mandats de cinq ans. Un autre amendement de 2017 stipulait que de nouvelles élections devaient avoir lieu dans les 90 jours en cas de décès, de démission ou de révocation du président.

L'anniversaire de l'adoption de la nouvelle constitution avait été proclamé fête nationale des Seychelles. Mais, en 2015, cependant, il a été décidé que le jour de l'indépendance (29 juin) serait désormais la fête nationale du pays. Le Jour de la Constitution (Constitution Day) est resté un jour férié, mais pas le plus important.

Aujourd’hui, la préoccupation principale des Seychelles n’est plus d’ordre politique mais climatique. Plus de la moitié des îles de l’archipel sont susceptibles de disparaître.

La cérémonie de lever du drapeau, à Mahe, est suivie par le président des Seychelles, Wavel Ramkalawan, le vice-président Ahmed Afif, le président de l'Assemblée nationale, Roger Mancienne, le juge en chef, Rony Govinden et d'autres hauts fonctionnaires et membres du corps diplomatique.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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1917, Mexique, constitution Bruno Teissier 1917, Mexique, constitution Bruno Teissier

5 février : le Mexique fête sa constitution

Ce jour férié célèbre la ratification de la Constitution de 1917, qui a été adoptée après la fin de la Révolution mexicaine. Cette constitution institue une république fédérale, celle des États-Unis du Mexique (nom officiel du pays).

 

Le Jour de la Constitution mexicaine (El Día de la Constitución Mexicana) au Mexique célèbre la ratification de la Constitution de 1917, qui a été adoptée après la fin de la Révolution mexicaine. La Constitution mexicaine est devenue le premier texte de ce type au monde à établir des droits sociaux (journée de travail de 8 heures, éducations laïque et gratuite, liberté d’expression, liberté syndicale… Il a inspiré d’autres constitutions comme celle de Weimar et même la constitution  soviétiques (même si cette dernière n’a guère été appliquée). Cette constitution mexicaine a été plusieurs fois amendée, notamment pour interdire le recours à la peine de mort. Cette constitution prévoit le mandat présidentiel unique afin de se prémunir des dictatures qui ont eu cours au XIXe siècle. La dernière, celle de Porfirio Diaz, avait duré 35 ans. La constitution au Mexique n’a pas toujours été scrupuleusement respectée, notamment en ce qui concerne les libertés publiques, mais il faut noter que depuis plus d’un siècle aucun président n’a fait deux mandats consécutifs.

À l'origine, le jour de la Constitution au Mexique était toujours célébré le 5 février, date anniversaire de son adoption. Depuis 2005, c'est le premier lundi de février afin que ce jour férié soit toujours chômé. La célébration de la constitution est marquée par de grands défilés à travers le pays.

Le document a été signé dans la ville de Querétaro, au moment de la nomination du général Venustiano Carranza comme président constitutionnel du pays. La rédaction avait été confiée au Congrès constituant du Mexique de 1917. Le but était de remplacer la constitution de 1857, réformée en 1865. Le Mexique qui a eu sept textes constitutionnels au XIXe siècle, conserve depuis 106 ans la même constitution. Elle institue une république fédérale, celle des États-Unis du Mexique (nom officiel du pays).

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 4 févier 2023

 
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1993, Ghana, constitution, 7 janvier Bruno Teissier 1993, Ghana, constitution, 7 janvier Bruno Teissier

7 janvier : le Ghana, les 30 ans d’une démocratie africaine

Il y a trente ans, le 7 janvier 1993, une nouvelle constitution entrait en vigueur au Ghana. Elle a permis l'installation d'une démocratie stable, faisant du Ghana un modèle dans une région souvent secouée par des putschs. Le pays célèbre discrètement son Constitution Day. L’évènement mériterait d’être un peu plus médiatisé, au moins pour faire taire ceux qui pensent que l’Afrique et la démocratie ne vont pas ensemble.

 

Il y a trente ans, le 7 janvier 1993, une nouvelle constitution entrait en vigueur au Ghana. Inspirée du modèle français, elle a permis l’instauration d’un système démocratique unique sur le continent africain. Cette constitution garantit les libertés individuelles, la liberté d’expression, le pluralisme politique et l’indépendance du système judiciaire, autant d’éléments clefs d’un système démocratique. Son texte a été soutenu par toutes les forces politiques du pays et a été approuvé fin 1992 à 92 % des voix. Le Ghana connaît depuis des alternances politiques pacifiques qui ont chaque fois lieu le 7 janvier. Deux partis dominent la scène politique ghanéenne : le Nouveau Parti patriotique (NPP, droite libérale-conservatrice) actuellement au pouvoir et représenté par le président Nana Akufo-Addo qui termine son second mandat, et le Congrès démocratique national (NDC, social-démocrate) de l'ancien président John Mahama. La prochaine élection présidentielle aura lieu en fin d’année et la prochaine passation de pouvoir se déroulera le 7 janvier 2024, car constitutionnellement l’actuel président ne peut pas se représenter. C’est lui qui a décidé, en 2018, de faire du 7 janvier un jour férié. On célèbre donc aujourd’hui le 5e Constitution Day.

Cette quatrième constitution du pays, qui instaure donc la quatrième république du Ghana qui fête aujourd’hui ses 30 ans, a été voulue par Jerry Rawling, un ancien militaire putschiste. Auteur de deux coups d’État militaire, en 1979, puis en 1981, il avait instauré un régime autoritaire avant de se convertir à la démocratie et au multipartisme (en 1992). C’est lui qui a organisé le référendum constitutionnel, sur les recommandations d’un comité de neuf juristes lesquels ont tiré les leçons des échecs des constitutions des trois régimes précédents (1957, 1960, 1969). Cette constitution s’inspire de la cinquième république française, avec un président et un premier ministre, un conseil d’État et un parlement. Elle a permis l'installation d'une démocratie stable, faisant du Ghana un modèle dans une région souvent secouée par des putschs et des crises post-électorales. Comme quoi, il n’y a pas de fatalité, le Ghana est comme ses voisins une mosaïque d’ethnies avec un clivage religieux , des musulmans au nord, des chrétiens au sud… Ces divisions ne sont pas instrumentalisées par la classe politique comme chez ses voisins. Le pays vit aujourd’hui une situation économique difficile au point d’avoir été secouru par le FMI, la préparation des élections de décembre va sans doute agiter le pays… La presse internationale devrait s’intéresser un peu plus souvent au Ghana. Ce pays peut inspirer le continent, ce serait bien d’en parler, au moins pour faire taire ceux qui pensent que l’Afrique et la démocratie ne vont pas ensemble.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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1995, Azerbaïdjan, constitution, 12 novembre Bruno Teissier 1995, Azerbaïdjan, constitution, 12 novembre Bruno Teissier

12 novembre : le Jour de la constitution azerbaïdjanaise, habillage d'une dictature

La constitution a été adoptée en 1995, un 12 novembre, c’est la première d’un Azerbaïdjan indépendant, mais ce n’est toujours pas celle d’un État démocratique.

 

L’impitoyable dictature azerbaïdjanaise ne respecte guère pas la constitution adoptée le 12 novembre 1995, cela n’empêche pas le régime d’avoir instauré, dès 1996, un  Jour de la Constitution (Konstitusiya günü) qui est devenu férié en 2006.

La première république (1918-1920) n’avait pas eu le temps d’adopter une loi fondamentale, si bien que la première constitution azerbaïdjanaise n’avait été adoptée qu’en 1921, dans le cadre de l’URSS. Elle avait ensuite été remplacée par une autre, en 1978, toujours dans le cadre d’une fédération non démocratique et dominée par le Parti communiste. Celle qui a été adoptée en 1995, un 12 novembre, est la première d’un Azerbaïdjan indépendant, mais ce n’est toujours pas celle d’un État démocratique. L’Azerbaïdjan s’apparente à une pétromonarchie dirigée par la famille Aliev. Heydar Aliev, l’ancien dirigeant communiste, a pris le pouvoir en 1993, c’est lui qui a fait voter la constitution que l’on célèbre aujourd’hui. Il a régné sans partage sur le pays jusqu’en 2003. Son fils, Ilham Aliev lui a succédé. Il dirige depuis le pays d’une main de fer. Le 21 février 2017, Ilham Aliyev a nommé son épouse Mehriban Alieva au poste de vice-présidente. Ce poste a été créé en 2016 par un référendum constitutionnel.

Il n’y a plus d’ONG indépendantes en Azerbaïdjan, plus aucun défenseur des droits de l’homme, plus de journalistes indépendants. Tous les opposants sont en prison ou ont été assassinés.

Le Jour de la constitution est férié. S’il ne tombe pas un jour ouvrable, c’est le premier jour ouvrable qui suit qui est chômé.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 11 novembre 2022

 
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1791, Pologne, constitution, 3 mai Bruno Teissier 1791, Pologne, constitution, 3 mai Bruno Teissier

3 mai : fête nationale de la Pologne

La fête du 3-Mai commémore l'adoption de la Constitution du 3 mai 1791, une charte qui a permis aux Polonais de conserver espoir que leur État allait renaître après chaque disparition, suite aux partages du pays entre Russie et Allemagne.

 

Le 3 mai, la Pologne célèbre un jour férié national et public connu sous le nom de Jour de la Constitution du 3 mai (Święto Konstytucji 3 Maja) ou fête nationale du 3-Mai. C’est l’une de ses deux fêtes nationales, elle commémore l'adoption de la Constitution du 3 mai 1791.

Pour célébrer le texte fondamental, un marathon est organisé à Varsovie : le Marathon de la constitution du 3-Mai (Bieg Konstytucji 3 Maja), lequel s’élance à 11 heures du château d'Ujazdowski et y retourne après une boucle. Voici le site de la course : www.bieg3maja.pl

La Constitution de 1791 a été adoptée par le Grand Sejm de l’union polono-lituanienne (la République des Deux Nations). Il a été conçu pour amender le système politique du pays en corrigeant ses défauts. Lorsque l'État polonais souverain a cessé d'exister à la suite des partitions de la Pologne, la Constitution est devenue un symbole d'espoir pour la restauration de la souveraineté du pays. Cette charte a permis aux Polonais de conserver espoir que leur État allait renaître après chaque disparition, suite aux partages du pays entre Russie et Allemagne.

Le jour de la Constitution polonaise a été célébré pour la première fois en 1792. Il a été interdit lors des partitions de la Pologne, mais de nombreuses personnes ont continué à le céléber officieusement. Après l'établissement de la deuxième République polonaise, le jour de la Constitution a été déclaré jour férié officiel en 1919. Il a été aboli en 1951 par le régime communiste. Le jour férié a été ensuite rétabli en 1990.

Le 3-Mai est considéré comme la fête la plus importante en Pologne. Ce jour-là, de nombreuses festivités ont lieu dans tout le pays. La célébration officielle comprend généralement le hissage du drapeau national, des discours de personnalités publiques, des défilés militaires, des salves de canon, des chants patriotiques, des messes de célébration, des concerts, des expositions.

La Pologne tend aujourd’hui à sacraliser son indépendance juridique, au point de se mettre à dos ses partenaires de l’Union européenne qui pourtant pointe du doigt les manquements du pouvoir d’extrême droite polonais à l’égard de la propre constitution de la Pologne (celle adoptée en 1997).

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 2 mai 2022

 

Fête de la Constitution, le 3 mai 2014, sur la place du vieux marché de Bydgoszcz avec la participation de l'orchestre militaire de la garnison et de l'ensemble de chant et de danse de la terre de la ville.

Hussards de la voïvodie de Couïavie-Poméranie, sur la place du Vieux Marché à Bydgoszcz, pendant le jour de la Constitution le 3 mai 2015

Le marathon de la Constitution, à Varsovie

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1804, 1835, Serbie, lutte pour l'indépendance, constitution Bruno Teissier 1804, 1835, Serbie, lutte pour l'indépendance, constitution Bruno Teissier

15 février : la Chandeleur, fête nationale de la Serbie

Le 15 février 1804, un soulèvement serbe débutait contre l’occupation ottomane qui durait depuis trois siècles. En 1835, la date fut choisie pour promulguer la première constitution serbe, dite de la Chandeleur.

 

Aujourd’hui, c’est la Chandeleur selon l’Église orthodoxe serbe restée fidèle au calendrier julien. Ce jour-là, le 15 février 1804 (selon le calendrier grégorien), un mouvement de révolte serbe a débuté dans la petite localité d’Orasac contre l’occupation ottomane qui durait depuis trois siècles. Ce soulèvement durera près de 10 ans et échouera. Mais, en 1815, une seconde insurrection, conduite par Miloš Obrenović, qui aboutira à l’autonomie d’une principauté de Serbie.

Dans ce cadre de cette autonomie, le prince Miloš Obrenović, arrivé au pouvoir en 1815, a proclamé une constitution. Symboliquement, il a choisi la date du 15 février 1835 pour le faire. Mais cette constitution de la Chandeleur (Sretenjski ustav) n’a duré qu’un mois. Elle a aussitôt été condamnée par les Ottomans, mais aussi les Russes et les Autrichiens, en raison de son caractère trop libéral.

Même si l’indépendance de la Serbie n’a été reconnue par les puissances qu’en 1878, la date du 15 février est considérée à Belgrade comme le début de la création d’un l’État moderne serbe. Depuis 2001, elle est célébrée comme fête nationale (Дан државности) de la Serbie et le jour est férié. Cela dit, en dépit du caractère précoce de cette construction étatique, le pays peine toujours aujourd’hui à établir un véritable État de droit et une démocratie qui fonctionne. C’est cette défaille de l’État serbe qui laisse le pays à la marge de l’Europe.

La date du 15 février commémorant le début du combat de la Serbie pour son indépendance, cette journée est aussi célébrée comme le Jour de l’armée serbe (Дан Војске Србије), laquelle est très présente lors des cérémonies et festivités de ce jour férié.

Enfin, pour l’Église orthodoxe serbe, ce 15 février est le jour de la Présentation de Jésus au Temple, un rituel hérité du judaïsme qui a lieu 40 jours après la nativité (le 7 janvier selon l’Orthodoxie serbe). La fête est célébrée par une veillée toute la nuit du 14 au 15 février. Le lendemain matin, des bougies de cire des abeilles sont bénies. Le prêtre lit d'abord quatre prières. Au cours de la cinquième prière, tous les présents inclinent la tête devant Dieu. Le prêtre bénit les bougies avec de l'eau bénite. Celles-ci sont ensuite distribuées aux fidèles présents. Au cours de la cérémonie, toutes les mères qui se sont remises récemment d’un accouchement sont bénies. Dans la culture populaire, c’est la Chandeleur (Sretenje), une célébration de la lumière d’origine païenne.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 

Hommage au prince Miloš Obrenović

Retour à la symbolique serbe du XIXe siècle

Présentation de Jésus au Temple, le 15 février du calendrier grégorien, en Serbie, Russie, Bulgarie…

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Corée du Nord, 1972, constitution, 27 décembre Bruno Teissier Corée du Nord, 1972, constitution, 27 décembre Bruno Teissier

27 décembre : la Corée du Nord célèbre sa constitution et son régime

Le Jour de la Constitution socialiste de la République populaire démocratique de Corée commémore l’adoption en 1972 du texte fondateur du régime nord-coréen.

 

Cette constitution a été adoptée lors de la première session Assemblée populaire suprême le 27 décembre 1972. C’est cette charte qui fait de la Corée un État communiste fondée sur l’idéologie du Juche (développé par son dictateur de l’époque : Kim il Sung). Juche en un ensemble de principes utilisés pour justifier ses décisions politiques : indépendance politique (자주 ; jaju ), l'autosuffisance économique ( 자립 ; jarip ) et autonomie militaire ( 자위 ; jawi). 

La Corée du Nord est basée sur un système de direction monolithique dans lequel le « Grand Leader » (le dictateur) contrôle complètement le Parti des travailleurs coréens (KWP ou le Parti), l'État et l'armée, qui forment les principaux organes directeurs du pays. La justification politique pour justifier la règle d'un seul homme a commencé à être développée au début des années 1950 et systématisée dans les années 1960. 

Selon l'idée du Juche , les masses populaires, en tant que force motrice du développement historique, ont un pouvoir infini de transformer la nature et la société ainsi que de façonner leur propre destin, mais ce pouvoir ne peut être utilisé qu'avec efficacité et pleinement. potentiel lorsqu'ils sont commandés par un chef qui peut présenter une idéologie révolutionnaire et les guider sur la bonne voie. La théorie du grand leader définit le chef comme le cerveau supérieur des masses populaires et en tant que tel, il ou elle occupe une position absolue et joue un rôle décisif dans le développement historique et les luttes révolutionnaires de la classe ouvrière. En outre, la théorie stipule que les masses populaires doivent être fermement unies au dictateur en termes d'idéologie et de volonté et soutenir avec loyauté la direction unique du leader. En outre, les dix principes pour l'établissement du système de direction monolithique du parti, une loi fondamentale placée au-dessus de la constitution et de toutes les autres lois, et similaire au Décalogue ou aux Dix Commandements, confère à Kim Il-sung et Kim Jong-il un statut semblable à celui de Dieu et élabore en dix articles et 60 clauses les principes et des tâches visant à garantir le règne héréditaire de la famille Kim.

C’est aujourd’hui, le Jour de la Constitution socialiste de la République populaire démocratique de Corée ( 조선민주주의인민공화국 사회주의 헌법의 날 ). La constitution a été amendée huit fois : en 1992, 1998, 2009, 2010, 2012, 2013, 2016 et 2019. Elle avait remplacé la première constitution du pays, calquée sur celle de l’URSS, qui a été approuvée en 1948.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 

Kim ll-Sung montre la voie à son fils et successeur, Kim Jong-il (grand-père et père du dictateur actuel)

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Kazakstan, constitution, 1995, 30 août Bruno Teissier Kazakstan, constitution, 1995, 30 août Bruno Teissier

30 août : au Kazakhstan, c’est le jour de la Constitution

Le Kazakhstan a proclamé son indépendance le 16 décembre 1991, soit quelques jours à peine avant la disparition de l’URSS. Sa constitution actuelle a été adoptée le 30 août 1995.

 

Le Kazakhstan a proclamé son indépendance le 16 décembre 1991, soit quelques jours à peine avant la disparition de l’URSS. On fête cette année, les 30 ans d’un pays qui n’avait jamais existé auparavant. Dans un premier temps, il a fonctionné avec une constitution calquée sur la constitution soviétique de 1977 dont l’interprétation a suscité d’importants débats et dissensions politiques. Une nouvelle constitution a donc été rédigée. Le 30 août 1995, le référendum constitutionnel kazakh a eu lieu. La nouvelle constitution de la République du Kazakhstan a été approuvée par 90 % des électeurs, entrera en vigueur le 5 septembre suivant, mais ne fera pas du Kazakhstan un État démocratique.

Les festivités du Jour de la Constitution (Конституция күні) comprennent des cérémonies officielles, des expositions, des concerts en plein air, des foires et festivals en plein air, des compétitions sportives, des feux d'artifice. Les plus grandes célébrations ont lieu dans la capitale Astana et à Almaty, la plus grande ville du Kazakhstan et ancienne capitale.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 29 août 2021

 
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1814, Norvège, constitution, 17 mai Bruno Teissier 1814, Norvège, constitution, 17 mai Bruno Teissier

17 mai : la Norvège célèbre sa constitution et son indépendance ratée

C’est la fête nationale de la Norvège. Le pays célèbre sa constitution adoptée le 17 mai 1814 lors de la Convention nationale d'Eidsvoll. La Fête de la Constitution en Norvège est connue pour ses défilés d'enfants.

 

C’est la fête nationale de la Norvège. Le pays célèbre sa constitution adoptée le 17 mai 1814. Le pays n’était à l’époque qu’une dépendance du Danemark. Ce royaume ayant pris le parti de Napoléon, se trouva en mauvaise posture quand l’empereur a raté sa campagne de Russie. Du coup, la Norvège en a profité pour déclarer son indépendance afin de ne pas être cédée à la Suède victorieuse face au Danemark. C’est à cette occasion, lors de Convention nationale d'Eidsvoll en 1814, qu’elle s’est dotée d’une constitution. Celle-ci est toujours en vigueur ; c’est d’ailleurs la plus ancienne d’Europe après celle de la république de Saint-Marin.

La fête nationale norvégienne ne fait toutefois pas référence à l’indépendance du pays car celle-ci a tourné court. Le roi de Suède qui comptait bien mettre la main sur la Norvège que le Danemark lui cédait par le traité de Kiel (14 janvier 1814). Il a donc lancé son armée contre ce petit pays pauvre situé aux confins de l’Europe et que personne n’imaginait pouvoir être indépendant. La petite armée norvégienne sera vite écrasée par la Suède dont le roi devint aussi roi de Norvège. Il conserva la constitution, modifiée pour permettre l'union des deux couronnes et les deux royaumes unis gardèrent leurs propres institutions, à l’exception du roi et des affaires étrangères. Cette union ne sera dissoute que le 7 juin 1905, date de la véritable indépendance de la Norvège.

Cette journée du 17 mai (syttende mai) est célébrée depuis les années 1820. La Fête de la Constitution en Norvège est connue pour ses défilés d'enfants. Le premier a eu lieu à Oslo (alors appelée Christiania) en 1864. À l'époque, seuls les garçons pouvaient y participer. Les filles n’ont été admises à défiler qu’en 1899. Des défilés militaires sont également organisés, bien qu'ils ne soient pas au centre de la célébration. Celui de la Garde royale a lieu dans la rue principale d'Oslo. Ce jour-là, les lycéens norvégiens en dernière année ont eux aussi leur propre célébration connue sous le nom de russefeiring. Pour la Journée de la Constitution (Grunnlovsdagen), le drapeau de l'État doit être arboré par bâtiments publics. Les citoyens sont également encouragés à arborer le drapeau de la Norvège à cette occasion. Le jour est férié.

 
Syttende Mai Parade Southwark Park, photo : Lemsipmatt

Syttende Mai Parade Southwark Park, photo : Lemsipmatt

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1791, États-Unis, constitution, 15 décembre Bruno Teissier 1791, États-Unis, constitution, 15 décembre Bruno Teissier

15 décembre : les États-Unis célèbrent leur constitution

Les États-Unis célèbrent la Déclaration des droits (United States Bill of Rights). C’est à dire les dix premiers amendements de la Constitution. La date choisie pour cet anniversaire est sa ratification, le 15 décembre 1791.

 

Les États-Unis célèbrent la Déclaration des droits (United States Bill of Rights). C’est à dire les dix premiers amendements de la Constitution, laquelle a été adoptée par la Convention le 17 septembre 1787. La date choisie pour cet anniversaire est sa ratification, le 15 décembre 1791.  

C’est en 1941, lors du 150e anniversaire que ce Bill of Rights Day (Jour de la déclaration des droit) a été instauré. Ce Jour n’est pas férié. Le gouvernement de l’époque  appelait les fonctionnaires et le peuple des États-Unis, à observer chaque année la journée du 15 décembre en arborant le drapeau des États-Unis sur les bâtiments publics et en se réunissant pour les prières et les cérémonies qui leur semblent appropriées. 

Le premier amendement garantit la liberté de religion, d'expression et de presse, ainsi que les droits de réunion pacifique et de pétition. D'autres amendements garantissent le droit du peuple de former une « milice bien réglementée », de garder et de porter des armes, le droit à la propriété privée, le traitement équitable des criminels accusés, la protection contre les fouilles et les saisies abusives, le droit de ne pas s'auto-incriminer, un procès devant jury rapide et impartial et représentation par un avocat.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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1845, 1875, Tonga, constitution, 4 décembre Bruno Teissier 1845, 1875, Tonga, constitution, 4 décembre Bruno Teissier

4 décembre : le royaume des Tonga fête son 175e anniversaire

C’est aujourd’hui la fête nationale du royaume des Tonga (Tonga National Day), un petit État composé de quelques dizaines d’îles du Pacifique sud. Chaque 4 décembre, on y commémore l’intronisation du premier roi, George Tupou Ier, en 1845, ainsi que la constitution du pays, en 1875.

 

C’est aujourd’hui la fête nationale du royaume des Tonga (Tonga National Day), un petit État composé de quelques dizaines d’îles du Pacifique sud. Chaque 4 décembre, on y commémore l’intronisation du premier roi, George Tupou Ier. Jusque-là, l’archipel était divisé en autant de chefferies que l’île. L’un des chefs locaux, Taufa'ahau, originaire de la petite île de Ha'apai, est parvenu peu à peu à unifier les chefferies en imposant son autorité avec une série de guerres. Après la défaite du dernier chef indépendant en 1852, il devient le chef incontesté de l'ensemble des îles Tonga. Avant cette date, il s’était fait baptiser George et était monté sur le trône le 4 décembre 1845, jour de son anniversaire (il est né en 1797). Son règne a duré près d’un demi siècle, au cours duquel il a aboli l’esclavage et instauré un régime parlementaire (en 1875, un 4 décembre évidement). Il est mort à 95 ans en laissant le trône à son arrière-petit-fils : George Topou II. Ce dernier aura une fille, Salote Topou III qui règnera, elle aussi, pendant près d’un demi siècle, jusqu’en 1965… Le roi actuel, Tupou VI, monté sur le trône en 2012, est son lointain descendant. Aujourd’hui, 4 décembre, c’est à la fois le 175e anniversaire du pays et le 145e de sa constitution (l’une des plus anciennes du monde), le jour est férié. La fête est marquée par spectacles de danse et de musique. Longtemps cette journée était connue sous l’appellation de Tonga Constitution Day, en 2006, c’est devenu le Tonga National Day.

 
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Le roi George Tupou Ier

Le roi George Tupou Ier

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