L’Almanach international
Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde
31 octobre : la Journée de la mer Noire
La Journée internationale d'action pour la mer Noire est une célébration régionale destinée à sensibiliser le public à la nécessité d'une coopération régionale pour la protection de la mer Noire, en particulier de son écosystème marin aujourd’hui menacé par la guerre déclenchée par la Russie.
La Journée internationale d'action pour la mer Noire est une célébration régionale destinée à sensibiliser le public à la nécessité d'une coopération régionale pour la protection de la mer Noire. Mais la préoccupation écologique a du laisser place à un souci de sécurité en raison de la guerre déclenchée par un des signataires, la Russie dont l’objectif géopolitique était de faire de cette mer un lac russe. La bataille de la mer Noire a été gagnée par l’Ukraine grâce au blocage des détroits par la Turquie inquiète de l’évolution de la situation. Cette dernière ainsi que la Bulgarie et la Roumanie ont signé un accord pour lutter conjointement contre les mines marines dérivantes. On est loin des préoccupations à l’origine de cette journée du 31 octobre qui était l’occasion de se pencher sur l’état des écosystèmes marins de la mer Noire.
Le 21 avril 1992, les représentants des pays riverains de la mer Noire, de la Turquie, de l'Ukraine, de la Russie, de la Bulgarie et de la Roumanie se sont réunis à Bucarest pour signer la Convention sur la protection de la mer Noire contre la pollution. Le 31 octobre 1996, les États membres de la convention ont signé le Plan d'action stratégique de la mer Noire, qui est devenu la base de la protection de la mer contre la pollution. C’est la date de signature de ce plan qui est célébré chaque année avec des résultats bien médiocres compte tenu de la situation. Depuis février 2022, la guerre a gravement perturbé les écosystèmes de cette mer fermée.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 30 octobre 2024
17 avril : la journée des luttes paysannes
Cette journée internationale commémore l’assassinat, le 17 avril 1996, de 19 paysans brésiliens, membres du Mouvement des sans-terre (MST) qui manifestaient pour réclamer l’accès à la terre. Ils ont été tué par des tueurs à gages à la solde de grand propriétaires terriens. Le président Bolsonaro a approuvé ces exécutions.
Cette Journée internationale de lutte pour la terre (Dia Internacional de Luta pela Terra) commémore l’assassinat, le 17 avril 1996, de 19 paysans brésiliens, membres du Mouvement des sans-terre (MST) qui manifestaient pour réclamer l’accès à la terre. Ils ont été tués par des tueurs à gages à la solde de grand propriétaires terriens qui préfèrent louer leur terres à des multinationales pratiquant une monoculture d’exportation, plutôt que de laisser les paysans locaux les exploter pour vivre. Le drame est connu sous le nom de massacre d’Eldorado dos Carajás.
Malheureusement, le contexte politique du Brésil a totalement changé. Jair Bolsonaro, lors de sa campagne électorale, a approuvé le meurtre du 17 avril 1996 ! Aujourd’hui, président, il annonce qu’il va demander à ce que les militants du MST soient désormais assimilés à des terroristes. Cette année, la question sera quelque peu éclipsée par la pandémie qui commence à toucher le Brésil, mais beaucoup de militants, notamment dans les régions où le confinement n’a pas cours, veulent marquer cette journée par des manifestations.
Chaque année, le 17 avril, journée créée en 1996 par la Via Campesina, mouvement fédérant plusieurs dizaines d’organisations paysannes, est l’occasion de dénoncer l’accaparement des terres. Quelque 200 millions d’hectares, soit 4 fois la superficie de la France, sont déjà aux mains des multinationales. Au Brésil, 1% des propriétaires cumulent plus de 50% des terres, il n’y a pas eu de redistributions des terres contrairement aux États-Unis, au début du XXe siècle.
Le Mouvement des sans-terre (MST) est une organisation paysanne née au Brésil au début des années 1980, et il est aujourd’hui l’un des plus importants mouvements sociaux d’Amérique Latine. Il prend racine dans les occupations de terres qui se développent de manière isolée dans l’état du Rio Grande do Sul à la fin des années 1970 . Aujourd’hui, quelque 120 000 personnes installées dans tout le Brésil peuvent être déclarés hors-la-loi . Des centaines de militants du MST sont morts dans des actions et occupations sans terres qui ne se produisent pas toujours sans conflits ni excès. Le 8 décembre 2018, huit d’entre-eux ont été sommairement exécutés par des hommes masqués à qui Bolsonaro a promis l’impunité pour ce type de meurtre.
Si les luttes sont anciennes en Amérique latine, le phénomène est en pleine expansion en Afrique où des sociétés chinoise ou coréennes ont déjà loué d’immenses espaces.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde